Compte rendu d`audit terrain
Transcription
Compte rendu d`audit terrain
LIVRET ANNEXE COMPTES-RENDUS DES AUDITS REALISES Stéphanie BERGER Master 2 Professionnel Economie et Gouvernance de l’Environnement et du Territoire Spécialité « Tourisme et Environnement » Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines Stage de fin d’études Rhône-Alpes Tourisme – Mission d’Ingénierie Touristique Rhône-Alpes Avril – Septembre 2007 Tuteur en entreprise : Sébastien FAVIER Tuteur universitaire : Christian Hélion Responsable du Master : Didier Ramousse 1 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT CHAMBRES D’HOTES LA BICYCLETTE FLEURIE Entretien avec Richard KOZIK. 08 juin 2007, Villemoirieu (Nord Isère). Offre : Chambres d’hôtes labellisées Gîtes de France 3 épis, label Charmance, table d’hôtes. Espace « Bien-être & Balnéothérapie ». Création et motivations : Rénovation d’une ancienne coopérative viticole dans le respect des critères fixés par les normes HQE (Haute Qualité Environnementale) en 1999. Ce projet constitue un choix de vie qui vise à retrouver qualité de vie et authenticité. Clientèles : Origine : clientèles française et étrangère nordique. Profil : majoritairement 35/45 ans, cadres supérieurs, clientèle touristique d’affaires. Environnement global et protection du milieu naturel Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est tout à fait compatible avec des actions de protection du milieu naturel. Il y a sur le territoire, plusieurs projets en gestation, notamment la mise en place s’un Parc Naturel Régional, ou encore la réalisation d’une coulée verte. Ce sont des projets auxquels le propriétaire des lieux participe par le biais de réunions d’information. M. et Mme Kozik, propriétaires et gestionnaires de la Chambre d’hôtes, sont désireux de consolider le développement touristique de leur territoire en structurant l’offre et en créant des partenariats avec les entreprises locales. Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Le couple Kosik a souhaité montrer que l’intégration d’une entreprise dans un environnement rural peut être réussie. Il a eu à cœur de placer l’écologie au centre de la stratégie de développement de son entreprise. Membre de l’OTSI et de la CCI, ainsi que de l’association Demeures de Terroir, le propriétaire s’est engagée dans une démarche de connaissance des savoirs et des patrimoines afin de faire connaître son territoire et de le promouvoir. Sa connaissance des patrimoines et traditions est le fruit d’une curiosité naturelle, dont ont découlé de multiples rencontres avec la doyenne du village. L’entreprise est susceptible de mener des actions de valorisation des activités et patrimoines sur sollicitation externe. Nous pouvons noter à titre d’exemple, des journées portes ouvertes sur le thème des énergies renouvelables ou de l’éco-construction. 2 Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet avant réhabilitation, mise en œuvre du projet, équipements) : Bâtiment : - Travaux réalisés selon les critères de la norme HQE (non labellisé car pas d’intervention d’architecte pour le suivi du chantier) - Rénovation complète d’un bâtiment en pierre, produits de rejointoiement des murs de pierre à base de chaux hydraulique - Utilisation de matériaux de récupération (réutilisation d’éléments existants) - Bois non traités, peintures et vernis à base de produits aqueux et non solvantés - Les déchets générés lors des travaux ont été traités conformément à la législation en vigueur Gros équipements (énergies et eau) : - Chaudière fonctionnant au bois granulés - Planchers chauffants basse température - Equipements électroménagers de classe A - Eau chaude instantanée - Chasses d’eau à double vitesse - Récupération des eaux de pluie, recueillies sur la toiture pour l’arrosage du jardin En aval (après la phase de réhabilitation) : - Tri sélectif - Lampes basse consommation - Entretien de l’établissement à la vapeur pour réduire l’utilisation de produits toxiques - Savons et shampoings naturels La présence d’une piscine a éveillé notre curiosité. Il s’agit d’une piscine en grande partie « écologique » car le traitement de l’eau utilise un système naturel d’électrolyse ne nécessitant aucun apport de produit de traitement d’eau. L’eau est chauffée par l’intermédiaire du toit de l’abri qui filtre le rayonnement ultra violet, dangereux pour la peau, pour ne conserver que les rayons infrarouges nécessaires au réchauffement de l’air et de l’eau. L’hiver, un système d’échangeur thermique raccordé à la chaudière fonctionnant aux granulés bois vient compenser le manque de calories. Il s’agit en réalité d’un espace bien-être et balnéothérapie qui s’intègre totalement dans l’environnement existant, grâce au choix des couleurs d’une part, et grâce aux solutions techniques utilisées d’autre part. Cet espace s’articule autour d’une piscine chauffée équipée d’un escalier de balnéothérapie ainsi que d’un équipement de nage à contre courant. Quantification des économies d’énergie : Consommation énergétique totale annuelle : Dont énergie renouvelable (bois granulés) : Dont énergie non renouvelable (électricité) : 80 000 kWh 69 000 kWh 11 000 kWh soit 86 % soit 14 % 60 m² d’eau économisée par an (dont 55 m² réutilisés pour le remplissage de la piscine utilisable sur 12 mois). Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et/ou durables Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : M. Kozik évoque souvent les traditions des « anciens » qui selon lui relèvent du bon sens de la campagne. Les travaux de rénovation ont été faits par les seuls propriétaires, à l’exception, du gros œuvre, de la chaufferie et de la toiture. Ceux-ci ont été confiés à deux entreprises locales. Un four à pain situé dans le jardin est en cours de rénovation par le propriétaire, dans le respect des traditions (projet de faire son pain). 3 Il est à noter l’aide apportée par les élus, l’ADEME, le CAUE de l’Isère, et le relais départemental de Gîtes de France pour la réalisation de ce projet. L’ADEME a réalisé une étude technico-économique concernant la chaufferie au bois granulés. Au total, 22% du projet a reçu le concours financier du territoire. Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : La Bicyclette Fleurie s’appuie quotidiennement sur les commerçants, les artisans, les artistes (exposition de tableaux dans les chambres), les petits producteurs et plus généralement sur l’ensemble des acteurs du tourisme et de l’économie locale engagés dans une démarche environnementale. Les propriétaires proposent notamment des produits bios certifiés AB, comme par exemple des thés. La réalisation d’une carte de dégustation de thés, référençant divers producteurs certifiés AB, est en projet. Par ailleurs, d’autres partenariats ont donné lieu par exemple à des weekends à thèmes (art de vivre, eau, feu, littérature, etc.) ou à des packages, comprenant le dîner chez un restaurateur local. Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Internet - Office de Tourisme de Crémieu - Comité Départemental du Tourisme de l’Isère - CCI de l’Isère - Gîtes de France - Association Demeures de Terroir - Guide du Tourisme 2007 - Association Française d’Ecotourisme Actions de levier social, accessibilité : L’établissement n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap, notamment en fauteuil roulant, puisque les quatre chambres d’hôtes se situent à l’étage. La construction d’une chambre de plain pied est en projet. En matière de politiques tarifaires, certaines concessions ou réductions des prix peuvent être faites pour les familles. Le système de réservation est basé sur la confiance M.. et Mme Kozik ne demandent pas d’arrhes. Les propriétaires souhaitent en outre faire des facilités de paiement pour les personnes ayant réservé longtemps à l’avance, de manière à mieux structurer l’offre. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : Internet représente sans aucun doute le premier moyen de communication. Les valeurs du développement durable et de l’écotourisme y sont présentées avec précision. Les propriétaires ont rédigé une Charte d’engagement environnemental affichée à l’entrée de l’établissement : « Préserver notre environnement, un choix de vie ». Un book de présentation de l’établissement est mis à la disposition des clients. On peut y retrouver des informations sur les motivations du projet, les différentes étapes de sa réalisation ainsi que les valeurs sur lesquelles s’appuient M. Kozik et son épouse (le développement durable et l’écotourisme). L’ensemble des attentions portées à la maîtrise des impacts liés à l’activité, à la gestion des ressources et aux énergies renouvelables y est détaillé. Afin de marquer les esprits, des sachets contenant du bois granulés, servant de combustible à la chaufferie à bois, sont distribués aux touristes. La rédaction d’un petit document sur les gestes éco-citoyens quotidiens est en projet. Ce serait une sorte de livret mis à disposition des clients dans chacune des chambres. La démarche pédagogique s’appuie également largement sur l’oral, dans le cadre de la table d’hôtes qui rassemble ou au cours d’échanges spontanés. 4 Richard Kozik a remarqué que son initiative écotouristique correspond à une demande forte de la clientèle et répond à beaucoup de leurs interrogations, notamment en termes d’énergies renouvelables et d’éco-construction – sujets que les clients évoquent aisément lors de la visite des lieux et au gré des conversations. Il s’efforce des donner des exemples d’économies réalisées en essayant de montrer ce que cela représente. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : M. et Mme Kozik, propriétaires et gestionnaires des chambres d’hôtes, sont désireux de consolider le développement touristique de leur territoire en structurant l’offre et en créant des partenariats avec les entreprises locales. L’accent est mis sur les actions qui permettent de contribuer au développement de l’économie locale. L’emploi direct du propriétaire de chambres d’hôtes induit en moyenne 0,49 emploi en équivalents temps plein (source Gîtes de France). Le volet social n’a pas été oublié puisque le couple de propriétaires travaille avec les ateliers ADISS qui est une structure qui a pour vocation la réinsertion professionnelle de travailleurs handicapés reconnus par la COTOREP. Néanmoins, M. Kozik a souligné la réticence de certains de ses confrères à s’engager dans une véritable démarche de développement local. Nous avons évoqué le cas de la taxe de séjour, propre à l’activité touristique, que toutes les chambres d’hôtes du territoire ont visiblement rejeté en bloc. M. Kozik regrette vivement cette levée de boucliers car il conçoit cette taxe comme une opportunité pour se donner les moyens de développer une réelle stratégie touristique à l’échelle du territoire. Ayant accepté de mettre en place cette taxe au sein de leur activité professionnelle, Richard et Nathalie Kozik sont référencés dans le Guide Tourisme 2007 édité par le territoire. Démarches de gratification de la filière : La Bicyclette Fleurie contribue à valoriser les prestations et pratiques durables, par le biais de l’Association « Demeures de Terroir », née en novembre 2006. Celle-ci a pour objet la promotion et le développement de l’activité de chambres d’hôtes sur le territoire du Nord-Isère, au travers notamment de partenariats avec les différentes instances locales et régionales, susceptibles de renforcer son action. L’association peut par exemple participer à l’organisation de manifestations commerciales ou touristiques en faveur de la promotion et de l’animation du Nord-Isère. Notons également la participation de l’entreprise aux journées portes ouvertes de la CCI (M. Kozik accueille chez lui des participants à ces journées pour présenter ses réalisations). Environnement global et protection du milieu naturel Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement est tout à fait compatible avec des actions de protection du milieu naturel. Il y a sur le territoire, plusieurs projets en gestation, notamment la mise en place d’un Parc Naturel Régional (Boucle du Rhône), ou encore la réalisation d’une coulée verte. Ce sont des projets auxquels le propriétaire s’intéresse ; il participe à des réunions d’information. Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Le couple Kozik a souhaité montrer que l’intégration d’une entreprise dans un environnement rural peut être réussie. Il a eu à cœur de placer l’écologie au centre de la stratégie de développement de son entreprise. Membre de l’OTSI et de la CCI, ainsi que de l’association Demeures de Terroir, le propriétaire s’est engagé dans une démarche de connaissance des savoirs et des patrimoines afin de faire connaître son territoire et de le promouvoir. Sa connaissance des patrimoines et traditions est le fruit d’une curiosité naturelle, dont ont découlé de multiples rencontres (avec la doyenne du village par exemple). 5 L’entreprise est susceptible de mener des actions de valorisation des activités et patrimoines sur sollicitation externe. Nous pouvons noter à titre d’exemple, des journées portes ouvertes sur le thème des énergies renouvelables ou de l’éco-construction auxquelles M. Kozik participe. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Constats : M. Kozik juge l’initiative intéressante, la Région se donnant les moyens d’aborder le sujet. Le propriétaire de l’établissement estime qu’il y a de véritables savoir-faire à mettre en valeur et de vrais projets à développer. Un nombre grandissant de personnes sont sensibilisées au développement durable et ont de réelles convictions. Il en découle selon lui une vraie légitimité du potentiel positionnement de la Région sur cette thématique. Il constate également une difficulté à identifier les bons interlocuteurs dans la phase d’étude, de réalisation et de mise en œuvre du projet (ex : trouver des entreprises pour l’équipement énergies renouvelables). Attentes : - Une Région qui devienne un véritable interlocuteur - Etre considéré comme un acteur écotouristique sur le territoire, être un interlocuteur / partenaire pour le projet régional - Une meilleure coordination des différents organismes institutionnels et une plus importante mise en réseau des professionnels - Des relais pour accompagner avant de communiquer - Une meilleure structuration de l’offre touristique afin que la démarche se développe à tous les niveaux - Une promotion de l’offre par les structures locales, départementales et régionales, une mise en avant des bonnes pratiques en matière d’écotourisme 6 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HÉBERGEMENT CHAMBRES D’HOTES ET GîTE D’ENFANTS LA FERME DU TILLEUL Entretien avec Joëlle LYONNET. 12 juin 2007, Balbigny (Loire). Offre : Chambres d’hôtes et gîte d’enfants (100 m2), situés sur une exploitation agricole (60 ha). Label Accueil Paysan, Bienvenue à la Ferme. Ouvert toute l’année avec une forte activité en été. Création et motivations : Etablissement ouvert en 2006 après des travaux de rénovation d’une ferme dans le respect de l’environnement et de l’architecture locale. Volonté de faire partager la vie à la ferme et de permettre l’apprentissage des gestes éco-citoyens. Clientèles : Origine : clientèle locale et étrangère. Profil : familles et groupes d’enfants principalement ; accueil de personnes handicapées (en cours de labellisation Tourisme et Handicap). Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Les propriétaires ont une bonne connaissance des ressources naturelles « contextes » de leur activité : - Une étude paysagère a été réalisée par la Chambre d’Agriculture - Un inventaire a été dressé par un expert, concluant à la grande qualité de la marre présente sur leur terrain. - La présence d’oiseaux relativement rares dans la région a été remarquée, attestant ainsi de la qualité de l’environnement. Des actions de valorisation et de protection de la nature sont menées : - Refus des OGM - Agriculure Biologique - Gestion des déchets et recyclage - Replantage d’arbres et d’essences multiples locales - Maintien et protection des haies Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est tout à fait compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée. Notons la présence sur le territoire d’une réserve foncière de 600 hectares. De plus, des études environnementales ont été réalisées sur Balbigny, ce qui implique un certain dynamisme du territoire en matière de protection de l’environnement. En outre, l’exploitation agricole est entièrement biologique et certifiée par ECOCERT. Les propriétaires se mobilisent contre l’expansion de l’utilisation des organismes génétiquement modifiés. Néanmoins, le projet de construction de l’autoroute est vu comme problématique car dommageable pour la qualité de l’environnement et l’équilibre écologique. Cela risque de provoquer un décalage entre l’offre proposée et les valeurs sur lesquelles elle repose et l’environnement dans lequel l’entreprise se situe. Dans ce contexte, les propriétaires participent au maintien des réserves foncières. Mme Lyonnet est membre du conseil municipal et participe à des réunions d’information ainsi qu’à des commissions 7 décisionnaires. Elle représente les intérêts des agriculteurs et se bat contre la réalisation du projet autoroutier. En tant que membre de la Commission PLU, Mme Lyonnet s’implique largement dans la prise de décision concernant les dispositions d’aménagement local Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet avant réhabilitation, mise en œuvre du projet, équipements) : - Rénovation faite dans le respect de l’architecture locale : attention particulière portée à la rénovation de la façade afin de ne pas la dénaturer. - Travaux réalisés par des artisans locaux - Récupération de poutres locales - Chauffe eau solaire - Chaudière à bois bûches - Fosse de récupération des eaux de pluies pour alimenter les toilettes - Récupération des eaux usées, épurées par un filtre à roseaux - Isolation faite avec de la chaux et du chanvre (laine de chanvre pour la toiture) - Panneaux photovoltaïques en cours d’installation En aval (après la phase de réhabilitation) : - Tri sélectif et compost - Lampes basse consommation - Produits d’entretien Ecoverts - Utilisation au maximum de produits locaux et biologiques (pain, sucre...) - Toiture du hangar repeinte en rouge dans le respect des traditions esthétiques locales - Projet d’étiqueter les arbres pour les identifier et faire connaître leur variété aux clients Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et/ou durables Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : Les travaux ont été réalisés pour l’essentiel par les propriétaires qui ont eu à cœur de respecter l’architecture locale (faible modification de la bâtisse). Il est à noter l’important concours financier du Conseil général et de la Région qui ont subventionné en grande partie l’installation d’énergies renouvelables. Les propriétaires du site se sont également appuyés sur les conseils et l’expertise de l’Espace Info Energie Héliose, pour le montage du projet concernant les énergies renouvelables. Cependant, M. et Mme Lyonnet regrettent fortement l’absence d’interlocuteur unique, capable de les guider tout au long de leur démarche. Aucune coordination ne semble être faite entre les différentes structures accompagnant les porteurs de projets. Ils ont eu, par exemple, énormément de mal concernant l’installation des panneaux photovoltaïques (qui n’est toujours pas finalisée). Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Peu de partenariats ont été mis en place avec les acteurs locaux, si ce n’est lors des travaux de rénovation. Toutefois, M. et Mme Lyonnet travaillent avec les gîtes alentour (renvoi de clientèles), se fournissent chez des producteurs locaux (marchés, restaurateurs…) et privilégient si possible l’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique. Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Office de Tourisme de Balbigny (dont la chambre d’hôtes est membre) - Comité Départemental du Tourisme de la Loire - Fédération nationale Accueil Paysan - Chambre d’Agriculture - Espace Info Energie Héliose (au travers de journées portes ouvertes ou de journées thématiques sur les énergies renouvelables) 8 - Renvoi de clientèle de la part d’un hébergeur local (le camping voisin) - Internet dans une moindre mesure (site en construction) Actions de levier social, accessibilité : - L’accessibilité du tourisme à tous est un thème cher à la Fédération Accueil Paysan. L’établissement La Ferme du Tilleul accueille des enfants provenant de Maisons de l’Enfance. Les tarifs sont accessibles et des réductions sont accordées pour les familles nombreuses. - Concernant l’accessibilité pour les personnes handicapées, l’établissement est en passe d’obtenir le label Tourisme et Handicap et des travaux conséquents ont été menés, notamment pour stabiliser les sols et pour que toutes les normes soient respectées. Seul le label concernant le handicap visuel ne pourra être obtenu. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : Malgré une réelle volonté de travailler en partenariat avec les institutions locales et de monter un réseau de professionnels, l’implication de l’entreprise dans la vie touristique locale est relativement faible. Ceci peut sans doute s’expliquer par le manque de volonté politique du territoire pour promouvoir le tourisme et l’agriculture au niveau local. Ce phénomène est accentué par le fait que la Loire est en partie un département de passage. Les touristes y restent peu de temps. Cependant, les propriétaires sont membres de l’Office de Tourisme et se sont donc engagés dans une démarche de connaissance des savoirs et des patrimoines afin de faire connaître leur territoire et de le promouvoir. Ils ont à disposition de leur clientèle un grand nombre de brochures et autres dépliants provenant de l’Office de Tourisme afin de conseiller les touristes et de les diriger vers des activités et manifestations locales. Démarches de gratification de la filière : La chambre d’hôte La Ferme du Tilleul contribue à valoriser les prestations et pratiques durables en participant à des événements : - Salon Primevère - Salon Nature (dans le cadre de leur appartenance au Label Accueil Paysan) - Journées portes ouvertes sur les énergies renouvelables organisées par Héliose - Formations sur les énergies renouvelables avec la Chambre d’Agriculture - Journées « De Ferme en ferme », organisées par la Chambre d’Agriculture La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Sensibilisation principalement orale par le biais d’échanges spontanés. La pédagogie est aisée avec les enfants, souvent très curieux vis-à-vis de la ferme et de ses modes de fonctionnement - Bibliothèque contenant ouvrages sur le thème du développement durable, livres pour enfants, jeux de société réalisés par la FRAPNA - Documentation provenant de l’Espace Info Energie Héliose - Internet (assez faiblement) - Des fiches pédagogiques à destination des enfants et des fiches d’enseignement de gestes écocitoyens simples et quotidiens sont en projet afin de sensibiliser plus largement l’ensemble de la clientèle Les hébergeurs pourraient cependant valoriser plus fortement toutes les actions (pour certaines exemplaires) déjà mises en place en faveur du développement durable et de la maîtrise des impacts de l’activité sur son environnement. M. et Mme Lyonnet constatent que la clientèle est curieuse et réceptive, ce qui souligne la présence d’attentes fortes de la clientèle en matière d’offre écotouristique et de précisions sur la philosophie des lieux et des propriétaires. 9 Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Mme Lyonnet approuve la démarche qu’elle juge positive et apprécie le caractère global de la réflexion. Attentes : - Procéder à la clarification et à la diffusion des concepts de développement durable et d’écotourisme - Mettre en place un système de labellisation ou d’accompagnement des acteurs vers des labels existants, en s’assurant d’une bonne coordination des actions (aide et de suivi des projets) - Apporter un réel soutien technique et financier : pour l’utilisation d’éco-matériaux, pour l’installation d’énergies renouvelables, pour la création d’une base de données commune et générale référençant l’ensemble des partenaires publics et privés et des professionnels marqués « durables » - Appliquer un système d’évaluation de l’offre, basé sur la valorisation des progrès réalisés - Promouvoir les bonnes pratiques écotouristiques et par la suite, communiquer sur ces prestations 10 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT GîTE DU JAL Entretien avec Alain GIBERT, propriétaire et gérant. 15 juin 2007, Rocles (Ardèche). Offre : Gîte d’étape (dortoir pour 20 à 30 personnes) situé sur l’exploitation agricole, labellisé Bienvenue à la Ferme 1 épi. Gîte rural/chambres d’hôtes (10 personnes), labellisé Gîtes de France 3 épis. Table d’hôtes. Ouverture toute l’année. Offre modulable, s’adaptant en fonction de la demande. Création et motivations : Le gîte d’étape a été ouvert il y a vingt ans. Le gîte rural de création plus récente reprend des principes de construction écologique. Les objectifs du projet sont le développement de l’activité touristique du territoire, le contact avec les clients et le partage de la passion des propriétaires pour l’environnement. Clientèles : Origine : clientèles régionales (Rhône-Alpes, PACA), françaises et étrangères. Profil : essentiellement des groupes amis et familles, randonneurs, sportifs (VTT, canyoning…), motards… Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Alain Gibert a une très bonne connaissance des ressources naturelles contextes de son activité car il vit dans les lieux depuis une trentaine d’années et se passionne pour l’environnement, la biodiversité, la sociologie. Cependant, aucun inventaire ou diagnostic des ressources naturelles n’a été dressé. Il se tient néanmoins au courant des inventaires réalisés par la FRAPNA sur le territoire ardéchois. Alain Gibert se passionne par ailleurs pour la lecture de paysages qu’il propose à ses clients. Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée puisqu’il est localisé en pleine montagne, dans un milieu privilégié. Le gîte se situe sur deux G.R., offrant de multiples randonnées, des pistes équestres et VTT et se trouve non loin de sites de baignade. En tant qu’hébergeur, le propriétaire des gîtes estime ne pas avoir de poids dans les affaires concernant le maintien des réserves foncières sur la commune. Néanmoins, dans le cadre de l’association Couleurs Rando (groupement d’hébergeurs locaux), il lutte pour le rachat à plusieurs de certains terrains. M. Gibert regrette l’absence de politique foncière au niveau communal. Par ailleurs, il participe aux réunions publiques concernant la carte communale et s’investit, au travers du CLI (Comité Local d’Installation), dans l’aménagement du territoire, en faveur de la revitalisation de l’espace montagnard en facilitant l’accès des jeunes au foncier. Enfin, son activité agricole lui permet de contribuer à l’entretien des paysages et au maintien en activité de l’exploitation. 11 Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies De manière générale, l’entreprise limite ses impacts sur l’environnement dans le souci d’une intégration maximale de l’activité dans son environnement Gîte d’étape (construction ancienne) : - Travaux réalisés par les propriétaires et avec l’aide d’artisans locaux - Chauffe eau solaire - Projet de poêle à granulés bois Gîte rural (construction nouvelle) : - Chauffe eau solaire (eau sanitaire + plancher chauffant) - 60 m² de panneaux photovoltaïques - Isolation faite avec des vides d’air ou avec du chanvre et de la plume - Eaux usées purifiées par phyto-épuration - Utilisation de bois locaux Dans les deux cas : - Tri sélectif des déchets et compost - Produits d’entretien Ecovert Information et sensibilisation : Sensibilisation essentiellement orale, notamment autour de la table d’hôtes. Touristes curieux et déjà sensibilisés en règle générale. Supports écrits mis à disposition des touristes: - Affichettes concernant la gestion des énergies - Livret listant l’ensemble des producteurs bio en Ardèche - Plaquettes fournies par Polénergie (Espace Info Energie de l’Ardèche) concernant les énergies renouvelables dont il assure une promotion active Sur les sites Internet sur lesquels M. Gibert est référencé, il communique sur le solaire, ce qui semble attirer les clients. Dans le cadre de son activité militante au sein du parti politique des Verts, il mène des actions de sensibilisation contre les OGM ou le nucléaire et participe à de nombreux débats. Il assiste également aux Assemblées Générales de Polénergie. Points à perfectionner : - Présence de deux radiateurs électriques dans le gîte d’étape - Pas de récupération des eaux de pluie Connaissance et utilisation des ressources humaines, de savoir-faire locaux et/ou durables et de produits locaux et/ou écologiques Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : Les travaux ont été réalisés pour l’essentiel par les propriétaires. Il est à noter le concours financier du Conseil général et de la Région qui ont subventionné les installations d’énergies. Les propriétaires ont fait également appel à des artisans pour certains travaux et ont été soucieux de s’intégrer dans leur environnement et de respecter autant que possible les traditions architecturales locales. Dans le cadre du fonctionnement du gîte au quotidien, ils ne disposent pas d’employés, mais peuvent faire appel occasionnellement à des stagiaires, leur faisant ainsi partager leur passion de l’environnement, leur connaissance du patrimoine naturel et culturel, leur savoir-faire et leur engagement pour un développement durable. 12 Utilisation de produits locaux : Objectif : acheter le minimum de produits alimentaires - Achat de denrées alimentaires et autres produits dans une SCOP locale (le vin est acheté à la cave coopérative) - Fruits et légumes cultivés sur place - Elevage familial de bovins Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Internet : pas de site Internet personnel (en projet) mais un site réalisé en commun à plusieurs hébergeurs (volonté de mettre en avant une offre territoriale) - Gîtes de France : référencement sur leur site Internet et inscrit en centrale de réservation - Office de Tourisme de Largentière, Syndicat d’Initiative de Baume Drobie - Comité Départemental du Tourisme de l’Ardèche - Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche - Polénergie (au travers de journées portes ouvertes ou de journées thématiques sur les énergies renouvelables organisées sur place) - Chambre d’Agriculture (Bienvenue à la Ferme) Actions de levier social, accessibilité : L’établissement n’est pas accessible aux personnes handicapées moteur car l’environnement immédiat de l’entreprise ne s’y prête pas. Aucune politique tarifaire particulière n’est pratiquée. Les prix sont néanmoins largement accessibles car les séjours ont des tarifs calculés sur la base de tarifs de groupes. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Mise en place de partenariats locaux : Partenariats avec des organismes privés ou associatifs : - Membre de l’association Couleurs Rando - Travail partenarial avec l’association SAED : Sud Ardèche Environnement et Développement (pour le compostage et l’électricité verte) - Travail partenarial avec l’association AVRIL : Association pour la mise en Valeur des Rivières et pour les Initiatives Locales - Travail partenarial avec le Comité Départemental de la randonnée non motorisée - Partenariats mis en place avec des producteurs locaux (notons le référencement des producteurs bio locaux au sein d’un livret) Les partenariats promotion / communication sont précisés au point précédent. Le propriétaire du gîte regrette que la stratégie touristique à l’échelle du territoire ne soit pas plus affirmée, malgré une réelle recherche de synergie des acteurs locaux pour plus de structuration et de cohérence. De nombreux réseaux sont formés mais les relations qui unissent partenaires et professionnels ne sont pas toujours formalisées. Démarches de gratification de la filière : Le Gîte du Jal participe occasionnellement à des salons et autres manifestations qui contribuent à valoriser les prestations et pratiques durables : - Journées Portes Ouvertes sur le thème des énergies renouvelables, organisées par Polénergie - Salon Primevère à Lyon - Salon Nature à Grenoble 13 La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Fiches conseils délivrées aux visiteurs concernant la gestion des ressources et des énergies (ces fiches ne sont disponibles qu’en français) - Bibliothèque contenant des ouvrages sur le thème du développement durable au sens large - Documentation provenant du Relais Info Energie Hespul - L’utilisation d’énergies renouvelables est mise en avant sur Internet La démarche pédagogique se fait principalement pendant le temps de repas, autour d’échanges spontanés, ou lors de la visite des lieux, à la vue des nombreuses installations concernant des énergies renouvelables. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes M. Gibert s’est montré enthousiaste quant à la démarche dont il apprécie la logique régionale, donc globale. Cependant, il s’est alarmé du caractère descendant de la démarche et du risque que cela pouvait impliquer en terme de cohérence avec les attentes du territoire. Il s’agit de faire en sorte que la logique descendante de la démarche Ecotourisme engagée au niveau régional et pouvant influer sur le positionnement prochain de la Région corresponde au projet de territoire qui, lui, répond à une logique davantage ascendante. Il propose de ce fait de ramifier le réseau à partir du « bas », du terrain, et suggère de s’appuyer sur le support Parc. Les Parcs et leurs zones d’influence peuvent effectivement servir de socle à une démarche globale de développement et de structuration d’une offre écotouristique en Rhône-Alpes. M. Gibert a souligné le fait que les PNR sont des interlocuteurs privilégiés car ils se posent en intermédiaire entre les échelles régionale et locale. Un constat pour conclure : une harmonisation des actions et des aides financières est à engager… d’autant plus que selon M. Gibert l’écologique, le bio, le durable… constitueront la norme dans 20 ans. Il faut s’engager dans cette voie et se structurer. 14 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT LES ECOTAGNES Entretien avec Patrice GENAND. 02 juillet 2007, Les Villars- sur-Thônes (Savoie). Offre : Propriété de deux hectares de forêt sur laquelle se trouvent : - deux cabanes dans les arbres, chacune d’une capacité de deux personnes - un gîte rural / chalet pouvant accueillir six personnes Le chalet et les cabanes sont labellisés Gîtes de France, dans la catégorie « Insolite ». Le gîte est proposé en demi-pension. Séminaires. Ouverture toute l’année. Création et motivations : La rénovation de l’ancien chalet, datant de 1793, a débuté en 1999. Il a servi d’habitation dans un premier temps, avant d’être transformé en gîte en 2006. Clientèles : Origine : non précisée. Profil : essentiellement des couples sans enfants pour les cabanes ; des familles ou des groupes d’amis sont reçus dans le gîte. La clientèle est généralement sportive. A noter que les enfants de moins de 12 ans ne sont pas acceptés pour la tranquillité du site. Environnement global et connaissance du milieu Les cabanes et le gîte Les Ecotagnes se situent à proximité d’Annecy et de la Clusaz, à 1350 mètres d’altitude, en face de la chaîne des Aravis. Les alentours du site sont inconstructibles, ce qui assure calme et tranquillité. Patrice Genand a de multiples casquettes : - moniteur de ski, de parapente et de deltaplane - pilote hélicoptère - maître patricien en PNL - maître reiki - M. Genand a été, durant de nombreuses années, conseiller technique Nicolas Hulot pour l’émission « Ushuaïa » Il connaît particulièrement bien la région et peut conseiller les touristes pour leurs excursions ou les accompagner pour des balades en montagne. Il se dit davantage « terrien » qu’écologiste, rejetant la dimension politique de ce dernier terme. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Lors de la rénovation du chalet, les matériaux naturels ont été privilégiés (vieux bois, murs en pierres sèches...). Les bois n’ont pas été traités, ni recouverts de lasures, évitant ainsi l’utilisation de produits chimiques et donnant un caractère authentique au chalet. La construction des cabanes suspendues aux arbres a été entièrement réalisée par le propriétaire et son fils, lequel est un compagnon en charpente. Le plus grand soin a été apporté pour éviter que les arbres ne pâtissent trop de cette installation, chaque cabane pesant plus de quatre tonnes. Le chalet est alimenté par des panneaux solaires photovoltaïques qui fournissent l’électricité. Les ampoules sont de basse consommation. Le chauffage est assuré par un poêle à bois et le bois utilisé est celui coupé sur la propriété. Celle-ci est gérée avec soin par le propriétaire qui replante de nombreux arbres. L’eau provient d’une source d’eau potable. 15 Le tri des déchets et le compost sont effectués. Les produits d’entretien utilisés sont des produits écologiques Ecovert. Concernant la question sur la capacité de charge, le propriétaire a répondu ne pas avoir voulu agrandir davantage le gîte ou créer une troisième cabane dans les arbres, car au-delà de huit ou dix clients, la tranquillité des lieux, le respect de l’environnement et le silence qui y règne n’auraient pas été assurés. D’autre part, bien que légèrement surdimensionnés en cas de nécessité, les équipements énergétiques n’auraient pas été suffisants pour accueillir un plus grand nombre de touristes. Le fait que le site dispose d’une capacité d’accueil limitée permet convivialité et échanges. Points négatifs : Le chalet n’est accessible qu’en 4x4 ou en motoneiges. Les liaisons sont assurées par le propriétaire qui récupère les clients. Il assure également la navette pour les amener à leurs activités (notamment aux stations de ski). Connaissance et utilisation des ressources humaines, de savoir-faire locaux et/ou durables et de produits locaux et/ou écologiques Utilisation de produits locaux : Dans le cadre des repas proposés par le propriétaire, les produits utilisés proviennent de producteurs locaux. Ils proviennent, selon la saison, du potager, ou sont parfois achetés dans des magasins « bio ». Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Office de Tourisme de Thônes (il fait partie de produits « tout compris ») - Le site Internet des Ecotagnes (particulièrement bien référencé) - les journaux locaux (exemple : l’Echo de Savoie) - le bouche à oreille Accessibilité L’établissement n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap moteur car l’environnement immédiat de l’entreprise ne s’y prête pas. Aucun autre aménagement n’a été prévu pour l’accueil de personnes en situation de handicap visuel, auditif ou mental. Aucune politique tarifaire particulière n’est pratiquée et les chèques vacances ne sont pas acceptés. Le produit est haut de gamme et relativement cher. La dimension éducative La démarche pédagogique se fait principalement au cours d’échanges avec les touristes, notamment durant le temps des repas ou lors d’activités réalisées avec le propriétaire. Celui-ci a expliqué ne pas avoir souhaité accentuer l’aspect éducation à l’environnement par des supports écrits car il privilégie le caractère ludique de la sensibilisation. Participation de l’entreprise à la vie touristique locale Le gîte-refuge les Ecotagnes s’appuie sur les acteurs touristiques locaux avec qui il travaille et vers lesquels il oriente ses clients : - l’Ecole de Ski Français de la Clusaz - les guides de la Clusaz, avec qui il organise sorties et animations Les relations ne sont pas nécessairement formalisées mais forment un bon réseau. Néanmoins, Patrice Genand regrette le fait que globalement, les professionnels du tourisme ne travaillent pas de façon coordonnée et ne réfléchissent pas en termes de partenariats : « la plupart du temps, chacun travaille dans son coin ». Il semble qu’il y ait un manque de communication et de concertation entre les divers acteurs touristiques. 16 Politique touristique et gouvernance du territoire M. Genand porte un regard assez critique sur la stratégie touristique locale. Effectivement, selon le propriétaire des Ecotagnes, les problématiques liées à l’enneigement de plus en plus faible des stations de ski de moyenne altitude ne donnent pas lieu à une réflexion prospective sur le sujet. Les investissements se portent massivement sur l’achat et la mise en place de canons à neige, pour assurer à court terme l’enneigement. De plus, l’accent est mis sur les motoneiges et autres loisirs motorisés, sans grande attention portée à l’impact de ces activités sur l’environnement. D’autre part, le manque de transports en commun ou de navettes permettant l’acheminement des touristes accentue l’engorgement des sites, surtout pendant l’hiver. Le covoiturage, par exemple, pourrait être une des solutions pour atténuer le problème mais il n’est pas mis en avant. Autre problème identifié : Le manque d’innovation : par exemple, la construction des cabanes dans les arbres pose problème (législation peu flexible, obtention de permis de construire, normes de sécurité). 17 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HOTEL LA FERME DE CUPELIN Entretien avec Manuela DESMAZIERES et Jean-Paul GAY. 28 juin 2007, Saint-Gervais (Haute-Savoie). Offre : Hôtel***, 7 chambres. Séjour bio-forme. Création et motivations : Ouverture en 2003 après des travaux de rénovation d’une ancienne ferme, transformée en hôtel de charme. Clientèles : Origine : clientèle française et étrangère désireuse de se ressourcer et de pratiquer des sports doux en majorité mais aussi des sportifs pratiquant la randonnée et le ski. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies La Ferme de Cupelin s'intègre parfaitement dans le paysage de la Haute-Savoie, sur les hauteurs de Saint Gervais (980 m). La rénovation s’est faite avec un architecte et des artisans locaux. Bien que peu sensibilisés au développement durable et peu initiés aux pratiques de la construction écologique, les propriétaires ont œuvré pour que l’habitat soit le plus sain possible : - peintures sans solvants - isolation maximale à la ouate de cellulose - lasures naturelles et écologiques - électricité biotique - mise à la terre de toutes « les ferrailles » Le bardage extérieur a été réalisé en mélèze brut et n’a nécessité aucun traitement ni peinture. Toutes les portes, fenêtres et menuiseries intérieures ont été réalisées en pin et peintes avec de la lasure écologique. En termes d’énergies renouvelables, peu d’aménagements ont été réalisés, peu d’installations favorisant la limitation de la consommation d’énergie pour le chauffage. Ce dernier est assuré par des radiateurs classiques alimentés au gaz naturel. Néanmoins, il est à noter les efforts suivants réalisés dans le sens d’une gestion plus raisonnée des énergies et ressources et d’une certaine maîtrise des impacts qu’implique l’activité hôtelière : - les ampoules sont de basse consommation - La cheminée est équipée d’un récupérateur de chaleur - toutes les pièces d’eau sont dotées d’économiseurs d’eau pour les robinets et les douchettes - les papiers utilisés pour les toilettes et en cuisine sont tous faits à partir de papier recyclé - les produits d’entretien sont écologiques et labellisés « nature et progrès » - le tri des déchets est réalisé, compost pour les déchets ménagers - les produits alimentaires utilisés pour la cuisine sont issus de l’agriculture biologique La production du potager est utilisée en cuisine. Les produits sont naturels et de saison ; les repas sont cuisinés maison et peuvent être adaptés à la demande selon que la clientèle est végétarienne, végétalienne ou intolérante au gluten ou aux produits laitiers. 18 Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et/ou durables Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Mme Desmazières travaille avec des producteurs locaux dont elle connaît l’engagement en faveur de la protection de l’environnement. La mise en place de partenariats locaux provient d’une volonté marquée des propriétaires de favoriser le développement local et de promouvoir les savoir-faire de leur territoire. En ce qui concerne les partenariats marqués « durables », notons que lorsqu’ils ne sont pas labellisés et certifiés bio, les agriculteurs qui fournissent l’hôtel appliquent du moins les principes de l’agriculture biologique. Les produits qui ne viennent pas du jardin ou des producteurs alentour sont achetés dans les magasins bio Satoriz. Notons que la Ferme de Cupelin se fournit en viande chez un éleveur local qui travaille suivant des pratiques d'élevage soucieuses du respect des équilibres naturels, du bien-être animal, en excluant l'usage d'OGM et d'engrais chimiques. Moyens et partenaires de distribution et promotion : L’hôtel La Ferme de Cupelin est un établissement indépendant non référencé en centrale de réservation. Sa promotion est essentiellement basée sur le bouche-à-oreille, sur les recommandations que peuvent faire les clients. D’autre part, le site internet est très détaillé et axe son message sur les notions de bien-être, de convivialité et de respect de l’environnement. Il a été conçu avant tout dans un souci de vérité, sans artifices. L’hôtel, comme tous ceux de Saint Gervais, est répertorié sur la brochure et le site internet de l’office du tourisme. Accessibilité L’hôtel n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap moteur car les chambres sont à l’étage et seuls des escaliers permettent d’y accéder. Aucun aménagement spécifique n’a été pensé pour les handicaps mental, visuel ou auditif mais l’hypothèse d’y travailler n’est pas exclue. Environnement global et protection du milieu naturel M. Jean-Paul Gay, qui participe à la gestion de l’hôtel, est guide du patrimoine depuis très longtemps dans la région dont il connaît parfaitement les richesses culturelles et architecturales. Il se propose d’accompagner gratuitement les clients de l’hôtel pour des visites historiques au cœur de la ville et dans la nature alentour. M. Gay est auteur d’ouvrages portant sur le patrimoine et il a créé un sentier de balade et de découverte : « le sentier du baroque ». La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : La sensibilisation se fait essentiellement à l’oral, les propriétaires ne souhaitant pas « assaillir » le client de recommandations écrites. Les échanges oraux sont sources de convivialité et délivrent un message tout aussi fort. Des affichettes en carton recyclé sont placées dans chaque salle de bain afin d’inciter les clients à gérer raisonnablement leur consommation en eau. Il est également mentionné que les serviettes de bain ne sont changées que sur demande. Force est de constater également que les promenades proposées gracieusement par Jean-Paul Gay constituent une réelle mise en valeur des patrimoines naturel et culturel et participent à la sensibilisation des clients à la richesse de l’environnement « contexte » de l’hôtel. Le message délivré lors de ses visites est clairement identifiable et porte les valeurs de l’écologie. 19 Toutefois, la valorisation des actions menées en faveur de l’agriculture biologique et du développement durable de manière générale reste discrète. En effet, les propriétaires de l’hôtel ont choisi de ne pas spécifiquement mettre en avant cet élément craignant de paraître trop « sectaires » selon leurs dires. Cet aspect est intéressant car il démontre que la clientèle, quoique friande de « nature », n’est pas encore initiée au tourisme durable et aux changements qu’il implique en termes de consommation touristique et de comportements citoyens. Les mentalités changent mais cette évolution est lente. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : La rénovation de l’ancienne bâtisse par des artisans locaux, de même que le fait de travailler avec les producteurs et agriculteurs alentour, participe à la création d’une dynamique de développement local. L’hôtel La Ferme de Cupelin doit consacrer une grande part de son énergie pour attirer et séduire la clientèle indispensable à son équilibre économique. Cela ne lui permet pas de s’impliquer autant qu’il le souhaiterait à la vie touristique locale. Cependant en tant que guide du patrimoine, M. Gay valorise et fait découvrir la ville et ses richesses environnantes (culturelles et naturelles), ce qui implique une plus grande mobilité des touristes sur le territoire et une meilleure connaissance des patrimoines et des habitants du territoire, donc de l’offre touristique. Par contre, ils ont indiqué qu’il n’a pas été facile de s’intégrer et de travailler en réseau car les acteurs touristiques ne raisonnent pas en terme de stratégie touristique commune, et les décisions importantes dans le domaine touristique ne semblent pas être prise de manière concertée : « il y a beaucoup d’individualisme et chacun tire la couverture à soi ». Organisation touristique locale : M. Gay a expliqué que la politique touristique locale était davantage orientée vers la promotion de produits touristiques à forte valeur ajoutée : le thermalisme de confort, le ski loisir assez onéreux pour une famille. Les thématiques du tourisme au service du développement durable mériteraient d’être davantage promues dans une station faisant de « la montagne à l’état pur » son cheval de bataille. Il a par ailleurs souligné le peu de synergie entre les divers acteurs touristiques. D’autre part, l’absence quasi-totale de transport en commun implique une utilisation massive de la voiture pour les déplacements, notamment ceux réalisés dans le cadre d’un séjour touristique. La multiplication de moyens de transports en commun et la mise en place de modes de déplacements doux apparaissent comme essentiels au développement d’une politique touristique plus orientée vers le tourisme durable. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Mme Desmazières et M. Gay ont témoigné d’un grand intérêt pour la démarche Ecotourisme et ont indiqué qu’il était nécessaire de faire un diagnostic approfondi de l’offre proposée afin de déterminer une stratégie régionale. 20 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT GîTE LES PELAZ Entretien avec Jocelyne BIANCHI-THURAT. 21 juin 2007, Les Plans d’Hotonnes (Ain). Offre : Gîte d’étape et de séjour (17 personnes) et table d’hôtes, labellisé Gîtes de France 2 épis. Label Tourisme et Handicap pour les personnes en situation de handicap mental. Label Rando Accueil. Le gîte Les Pelaz est référencé dans le guide des vacances écologiques ainsi que dans le guide des restaurants bio et végétariens. Ouverture annuelle. Création et motivations : Ouverture du gîte en 1986. Objectifs : accueil de touristes et partage de connaissances dans un cadre privilégié. Mme BianchiThurat est accompagnatrice en montagne. Clientèles : Origine : essentiellement rhônalpine, voire lyonnaise (les week-ends), autres régions, étranger. Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : En tant qu’accompagnatrice de montagne, Mme Bianchi-Thurat a une très bonne connaissance des patrimoines naturels et culturels locaux, d’autant plus qu’elle réside depuis plus de 20 ans dans la région. Par ailleurs, sur sollicitation, elle peut faire lors de manifestations, des présentations de la région qu’elle habite. Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée. Notons que le gîte se situe sur une zone Natura 2000. Ceci implique que toute une partie du territoire a été classée inconstructible (sauf pour les agriculteurs). Afin de protéger la nature et dans le but de canaliser les flux de touristes, Jocelyne Bianchi-Thurat a longtemps participé bénévolement au balisage des sentiers randonnées et des pistes de ski de fond. D’autre part, son mari Jean Jacques en tant que membre du Conseil Municipal, - s’est largement impliqué dans l’aménagement du territoire communal. En outre, il a défendu la mise en place, d’un PLU plus contraignant à ses yeux qu’une carte communale. C’est finalement cette dernière qui a vu le jour. La propriétaire se bat également pour préserver le secteur des loisirs motorisés (utilisation de 4x4, quads, motos vertes...). Dans ce contexte, elle fait partie de l’association Mountain Wilderness et de la Commission Silence que l’association a mise sur pied. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En ce qui concerne les énergies renouvelables, peu d’aménagements ont été réalisés. L’installation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude est en projet. D’autre part, le développement durable revêt diverses facettes qui ne peuvent se résumer à la mise en place d’énergies renouvelables. 21 En outre, il est à noter les efforts suivants : - Tri sélectif des déchets - Lampes basse consommation - Produits d’entretien non polluants - Gestion optimale des déplacements - Préférence donnée aux produits locaux - Installation de systèmes d'économie d'eau : récupération des eaux de pluie (arrosage extérieur) et chasse d’eau à double vitesse - Projet de VMC à double flux - Présence d’un herbier dans le jardin Une attention particulière est accordée à la table d’hôtes et à la qualité des produits proposés : - Produits locaux et de saison, fermiers ou bio - Confitures et pâtisseries faites maison - Repas végétariens proposés - Usage de plantes aromatiques originales dans les recettes Produits et savoir-faire locaux et / ou durables, partenariats Utilisation de produits locaux et respectueux de l’environnement : - Utilisation au maximum de produits locaux et biologiques (pain, sucre, etc.) - Achat de denrées issues de l’agriculture biologique ou du commerce équitable Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Aucun partenariat spécifique n’a été mis en place si ce n’est avec les partenaires de distribution et de promotion cités ci-après. Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Internet (site personnel) - Gîtes de France - Office de Tourisme des Plans d’Hotonnes - Comité Départemental du Tourisme - Association Grande Traversée du Jura (le gîte a le label Rando Accueil) L’accessibilité comme action de levier social Le gîte a récemment reçu le label Tourisme et Handicap pour l’accueil des personnes en situation de handicap mental. De fait, le gîte accueille régulièrement des classes thérapeutiques, des foyers d'aide médicalisés, des instituts médicaux éducatifs ou encore des centres de jour. A noter que la taille relativement réduite de l’établissement, l'environnement paisible et l'espace clos autour du gîte offrent un cadre sécurisant. Les tarifs ne favorisent pas spécifiquement l’accessibilité de tous au gîte, mais Jocelyne BianchiThurat envisage de mettre en place des tarifs spéciaux pour les personnes en situation de difficulté financière (chômeurs, familles à faibles revenus…). Participation de l’entreprise à la vie touristique locale et à la gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : Mme Bianchi-Thurat est membre d’un grand nombre d’associations avec lesquelles elle s’est engagée dans des actions de protection et de valorisation du patrimoine : - FRAPNA (participation active à la réalisation d’un projet de jeu de société éducatif) ??? non - Grande Traversée du Jura - Rando Acceuil (membre du conseil d’administration) 22 - Mountain Wilderness (membre de la Commission Silence contre le développement abusif des loisirs motorisés) - Les Amis de Retord - Hélianthe (projet de panneaux solaires) Notons également que Mme Bianchi-Thurat est secrétaire de l’association départementale du Tourisme Rural et qu’elle a également été présidente de l’office de tourisme des Plans d’Hotonnes. Tout ceci atteste de son fort niveau d’implication dans la vie touristique locale et de son engagement pour la mise en réseau des divers acteurs (professionnels, institutionnels). En terme d’organisation touristique locale, la propriétaire du gîte Les Pelaz cherche à favoriser la synergie entre les acteurs. Elle est membre de Dynamic Retord , association qui regroupe l’ensemble des acteurs touristiques locaux du territoire d’implantation du gîte. Des propositions de projets touristiques peuvent en émerger, de même que les questions d’aménagement du territoire et de stratégie de développement touristique y sont abordées. Notons également l’existence d’un GIP Plateau de Retord dont les missions sont : - le développement des coopérations entre collectivités publiques et/ou partenaires privés avec une représentation majoritaire des intérêts publics - la poursuite d’intérêts communs - la mise en commun de moyens émanant de partenaires différents Force est donc de constater que les acteurs du tourisme sont mobilisés et que les relations les unissant sont formalisées au sein d’organismes identifiés. Néanmoins, Mme Bianchi-Thurat regrette le faible engagement de certains professionnels du tourisme dans une démarche de développement durable. Effectivement, peu d’hébergeurs sont sensibilisés aux problématiques du développement durable et aux enjeux qu’il recouvre. Ceci complique parfois la prise de décisions en matière de tourisme car les valeurs des uns et des autres ne coïncident pas nécessairement. Par exemple, les projets de mise en place permanente de loisirs motorisés dans le secteur apparaissent comme attrayants aux yeux de certains hébergeurs et autres professionnels. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Sensibilisation principalement orale par le biais d’échanges spontanés, facilités par la table d’hôtes - Littérature abondante, notamment sur le thème du développement durable - Jeu de société axé sur la sensibilisation à l’environnement Notons que dans le cadre de l’accueil de personnes en situation de handicap (les séjours dans le gîte concernent souvent des enfants), la nature et l’environnement au sens large servent de supports de médiation entre l’adulte et l’enfant atteint de handicap. Les séjours thérapeutiques proposés et organisés dans le gîte sont donc intrinsèquement une forme de sensibilisation, voire d’éducation à l’environnement. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Jocelyne Bianchi-Thurat souhaiterait faire de la commune qu’elle habite une vitrine de l’écotourisme en créant par exemple une maison de l’environnement, en réalisant des parcours éducatifs dans le secteur, en informant et en sensibilisant professionnels du tourisme et habitants au développement durable et à son application au niveau du secteur du tourisme. Ses attentes quant à la démarche engagée sont multiples : - Informer les populations, sensibiliser les touristes, former les professionnels au développement durable - Proposer de manière plus affirmée une aide à la réflexion, une aide technique pour le montage de projets ainsi que pour la mise en place d’actions concrètes 23 - Elargir la réflexion à l’échelle du territoire en commençant par créer un maillage plus dense de transports en commun, afin de désenclaver certains lieux, notamment les espaces de campagne et de montagne qui sont souvent concernés par l’écotourisme - Créer un réseau de professionnels du tourisme engagés dans une démarche « durable » - Inciter les professionnels du tourisme à s’engager dans une telle démarche en communiquant sur les pratiques et actions éco-citoyennes qui, appliquées au tourisme, fondent l’écotourisme. L’idée de réaliser un guide des bonnes pratiques, répertoriant les aménagements à mettre en place, les actions à réaliser et les précautions à prendre lui a paru très intéressante. - De manière plus concrète, Mme Bianchi-Thurat a émis l’idée de créer des bases de données facilitant l’accès à certaines données et permettant ainsi des initiatives telles que des groupements d’achats pour un collectif de professionnels (elle a évoqué le prix des produits bio qui pourraient être réduits dans le cadre d’achats groupés). 24 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT GÎTE RASERA, CHEZ ODILE ET GEORGES Entretien avec Odile DELORME. 13 juin 2007, Condrieu (Rhône). Offre : Gîte rural au cœur du Parc Naturel Régional du Pilat (65m2), labellisé Gîtes de France 3 épis. Ouvert toute l’année. Création et motivations : Achat d’une ancienne ferme il y a une quinzaine d’années, rénovation d’un hangar et ouverture du gîte en 2004 avec pour objectifs la valorisation et la rénovation du patrimoine bâti, le développement de l’activité touristique du territoire et la rencontre et le partage d’expériences avec les clients. Clientèles : Origine : français, majoritairement hors Rhône-Alpes (Ile-de-France, Bretagne, Nord…) ; étrangers (Belgique, Hollandais, Grande-Bretagne, Ecosse, Irlande, Canada, Etats-Unis…). Profil : familles durant les vacances ou clientèle affaires, attirées par la proximité de Lyon et de Vienne, par la gastronomie et le vin, par le PNR du Pilat. Taux de remplissage de plus de 60% à l’année. Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Les propriétaires ont une connaissance relativement bonne des ressources naturelles « contextes » de leur activité, notamment de l’Ile du Beurre et le Parc du Pilat au travers de quelques randonnées. Cependant, aucun inventaire ou diagnostic des ressources naturelles n’a été dressé. Des actions de valorisation et de protection de la nature sont menées, à l’image de la marge de manœuvre offerte à l’hébergeur : - Gestion des déchets - Utilisation d’énergies renouvelables - Replantage d’arbres (attrait pour les oiseaux) Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée puisqu’il se situe en plein cœur du Parc Naturel Régional du Pilat. Le gîte est donc en pleine campagne, ce qui correspond aux attentes des clients en recherche de calme et de nature. Cependant, une ligne à très haute tension passe non loin de l’établissement, ce qui implique certaines nuisances en termes de qualité paysagère et d’équilibre écologique. Aucun projet d’enfouissement n’est prévu. Ceci explique notamment la non-obtention du label Panda pour le gîte, malgré le grand intérêt porté à la démarche par ses propriétaires. En tant que membre du Conseil Municipal et déléguée au PNR du Pilat, Mme Delorme s’intéresse au maintien des réserves foncières et aux décisions concernant les dispositions d’aménagement local mais elle n’y participe pas activement. En outre, elle souhaiterait plus de cohérence des politiques d’urbanisme (maintien des activités agricoles et des espaces naturels protégés, limitation de l’habitat diffus…) D’autre part, elle constate que l’éco-construction n’était pas jusqu’à présent une priorité du Parc : il ne facilitait pas les démarches pour la construction d’habitats écologiques. 25 Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet avant réhabilitation, mise en œuvre du projet, équipements) : Bâtiment : - Rénovation légère faite le plus possible dans le respect de l’architecture locale - Travaux réalisés par des artisans locaux et par les propriétaires - Isolation maximum - Conception réalisée avec le souci de privilégier la lumière du soleil pour une luminosité naturelle maximum, moins de fenêtre côté cour (tenant compte de l’exposition) Gros équipements (énergies et eau) : - Installation d’un chauffe eau solaire - Mise en place d’un poêle à granulés bois (chauffe la totalité du gîte : 65 m2) - Chasse d’eau double vitesse En aval (après la phase de réhabilitation) : - Tri sélectif - Lampes basse consommation, détection pour l’éclairage extérieur - Produits d’entretien Ecovert - Récupération de l’eau du puits pour l’arrosage extérieur - Utilisation au maximum de produits locaux Points à perfectionner : - Présence d’un petit radiateur dans la salle de bain - Pas d’utilisation d’énergies renouvelables concernant l’électricité (pas de panneau photovoltaïque par exemple) - Pas de précaution spéciale quant à la gestion de l’eau (hormis la chasse d’eau à double vitesse et l’utilisation de l’eau du puits) - Pas d’attention particulière apportée au choix des matériaux utilisés : le bois est généralement local mais du bois exotique a pu être utilisé (car le choix du bois n’a pas été clairement stipulé dans le cahier des charges) et le traitement du bois est standard (utilisation de produits chimiques). Les équipements proposés et les choix de rénovation ne semblent pas avoir été pensés de manière globale, si on compare ce gîte à d’autres gîtes visités, ce qui ne remet bien évidemment pas en cause la qualité de l’hébergement ni les efforts et les choix qui ont été faits par les propriétaires. La réflexion autour du projet en amont est moins poussée que d’autres hébergements qui, pour certains, ont réfléchi de manière plus globale et intégré des systèmes complexes dans le bâtiment (pour la récupération de l’eau par exemple, qui peut se faire depuis la toiture, puis être utilisée pour la chasse d’eau des toilettes, traitée dans un bassin avec roseaux, et utilisée enfin pour l’arrosage du jardin). Information et sensibilisation : Il est à noter que le poêle à granulés est utilisé par les clients qui apprennent son fonctionnement dès l’entrée dans les lieux. Ils gèrent leur consommation en alimentant le poêle avec des sacs de granulés bois, à raison de 5 euros l’unité. Le client paye donc sa consommation réelle, un moyen de limiter la consommation de chauffage grâce à une prise de conscience… A noter que le coût du chauffage aux granulés bois est largement inférieur aux gîtes voisins chauffés au fuel (ex : 20 €/ semaine en plein hiver au lieu de 35 €) Une documentation spéciale fournie par le Relais Info Energie Hespul et des fiches concernant l’intérêt d’une telle installation sont à la disposition des touristes. Mme Delorme a remarqué la curiosité et l’intérêt des touristes pour ce type d’équipements. Elle répond à de nombreuses questions sur le sujet. 26 Connaissance et utilisation de ressources humaines, de savoir-faire locaux et/ou durables et de produits locaux et/ou écologiques Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : Les travaux ont été réalisés pour l’essentiel par des artisans locaux et les propriétaires. Ils n’ont pas d’employé. Les propriétaires du site se sont largement appuyés sur les conseils du Relais Info Energie Hespul, pour le montage du projet concernant les énergies renouvelables. Il est à noter le concours financier du Conseil Général et de la Région Rhône-Alpes, qui ont subventionné pour partie l’installation d’énergies renouvelables et la création du gîte Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Peu de partenariats ont été mis en place avec les acteurs locaux, si ce n’est lors des travaux de rénovation. Toutefois, Mme Delorme incite ses clients à la consommation de produits locaux en les dirigeant vers des producteurs voisins (le marché, des magasins de produits fermiers). Elle met également en valeur les traditions vinicoles et ses productions par le biais du Guide des Saveurs. Les propriétaires du site proposent également de une liste des producteurs Bio locaux afin de les intégrer dans une liste qui serait laissée à la disposition des clients. Utilisation de produits locaux et/ou écologiques : Les produits d’entretien fournis dans le gîte sont écologiques (écolabel). Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Internet principalement : site internet personnel (avec version anglaise) - Gîtes de France : via internet car le site des Gîtes de France peut renvoyer les visiteurs sur le site internet du gîte, et via leur centrale de réservation - Office de Tourisme de la Communauté de Communes de Condrieu - Office de Tourisme de Vienne - Parc Naturel Régional du Pilat : les propriétaires participent à la démarche Tourisme Durable et aux Routes Thématiques du Parc, dont l’action a démarré en 2007 (impact à évaluer en 2008) - Espace Info Energie Hespul (au travers de journées portes ouvertes ou de journées thématiques sur les énergies renouvelables) Actions de levier social, accessibilité : L’établissement n’est pas accessible aux personnes handicapées moteur car l’ensemble du gîte se situe au premier étage. Les autres handicaps n’ont pas été davantage pris en compte. Toutefois, nous avons pu remarquer l’intérêt d’Odile Delorme concernant la démarche Tourisme et handicap (suite à un audit du Parc du Pilat) et sa volonté de réfléchir à de potentiels aménagements en vue d’une labellisation sur les trois handicaps mentaux, visuels, auditifs. Notons que Georges Rasera est sculpteur et qu’il a déjà vendu quelques œuvres à des non voyants (la sculpture est un art sensoriel autant que visuel et peut être, dans le cadre du handicap visuel, un véritable moyen de communication). L’accessibilité dans le sens de politiques tarifaires, n’a pas été évoquée. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale et gouvernance globale : Mme Delorme semble avoir une bonne connaissance des acteurs et s’est engagée dans de multiples démarches (Tourisme Durable dans le cadre de la Charte du PNR du Pilat, démarche « éco-gîtes » avec Gîtes de France). Elle est également impliquée dans la vie locale : Conseil Municipal, PNR et Communauté de Communes de Condrieu, qui dispose de la compétence touristique. Néanmoins, elle a mis en exergue le manque de stratégie touristique commune et l’absence de synergie entre les acteurs du tourisme autant publics que privés. Ce phénomène est accentué par la 27 superposition des diverses entités territoriales (CDRA Rhône P.L.U.R.I.E.L. / deux Départements / un PNR) et le manque de clarification quant à leurs compétences respectives. Les initiatives existent en matière de tourisme au service du développement durable mais elles ne semblent pas suffisamment coordonnées et pâtissent d’un manque d’identité commune forte. Les propriétaires du gîte s’identifient davantage au PNR, dont ils essaient de promouvoir les valeurs : nature, environnement protégé, développement durable… . Démarches de gratification de la filière : Le gîte Rasera ne participe pas personnellement à des salons ou autres manifestations qui contribueraient à valoriser les prestations et pratiques durables en participant à des événements. Ils déléguent la participation à des Salons à Gîtes de France du Rhône ou au Parc du Pilat. Néanmoins, les propriétaires ont ouvert les portes de leur établissement lors d’événements tels que : - Les Journées Portes Ouvertes sur le thème des énergies renouvelables, organisées par Hespul - Les Eductours organisés par le CDT La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Fiches conseils délivrées aux visiteurs concernant la gestion des ressources et des énergies (problème : ces fiches ne sont disponibles qu’en français) - Bibliothèque contenant des ouvrages sur le thème du développement durable - Documentation provenant de l’Espace Info Energie Hespul - Internet : le site met en avant l’utilisation d’énergies renouvelables, fait des liens avec le territoire Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Mme Delorme s’est montrée enthousiaste vis-à-vis de la démarche Ecotourisme en Rhône-Alpes. Elle a pu remarquer un changement dans les mentalités et une sensibilisation croissante (quoique encore relativement fébrile en France) des clientèles vis-à-vis des principes du développement durable, qui pour elle constitue un vecteur de développement économique non négligeable. Par contre, l’outil utilisé dans le cadre de la démarche de la MITRA - à savoir le référentiel - lui a paru peu clair sur papier, plus clair à l’oral. Il lui a semblé trop conceptuel et complexe. Mme Delorme s’est également inquiétée de la profusion de démarches concernant le développement durable, des démarches qui ne lui apparaissent pas nécessairement articulées ou complémentaires, avec un risque de confusion dans l’esprit des différents acteurs. Elle nous a signalé le risque de doublon (notamment avec la démarche Tourisme Durable des PNR… ou la Marque Parc qui se décline aussi sur le tourisme dans certains départements ). Attentes : - Un réel positionnement de la Région sur le tourisme au service du développement durable ou sur l’écotourisme - Prendre réellement en compte les attentes du terrain afin d’éviter un trop grand décalage entre la volonté politique et la stratégie régionale d’un côté et la réalité du terrain de l’autre - Mettre en cohérence, harmoniser les diverses démarches souvent engagées de manière parallèle, sans complémentarités - Intervenir plus en amont pour conseiller les porteurs de projet - Apporter un réel soutien technique et surtout financier (et pas uniquement pour l’équipement en énergies renouvelables) pour développer une offre pertinente Notons que le CDPRA Rhône P.L.U.R.I.E.L. ne dispose plus d’aides en faveur des hébergements touristiques. Or, les subventions attribuées par ailleurs (Conseil général et Région notamment) ne suffisent pas à inciter à la conception entièrement écologique d’un habitat. Le projet d’Odile Delorme et de Georges Rasera de construire un second gîte dans le respect des critères de la norme HQE est freiné pour des raisons financières. Remarque : à noter qu’il existe désormais depuis Sepembret une opération Energie Pilat pour l’énergie dans l’habitat, mais pas pour l’éco-conception ou l’éco-tourisme ou l’éco-gîte . 28 - Promouvoir les initiatives prises par d’autres hébergeurs afin de procéder à un partage d’expériences et de donner de bonnes idées en matière de développement durable - Communiquer sur les efforts faits et les progrès réalisés afin de valoriser les démarches sur le long terme - Se faire accompagner vers des écolabels reconnus par les clientèles-cibles 29 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HEBERGEMENT CHAMBRES D’HOTES SUZANNE ET MARC GENTELET Entretien avec Marc et Suzanne GENTELET. 21 juin 2007, Brenod (Ain). Offre : Chambres d’hôtes (pouvant accueillir 5 personnes), labellisées Gîtes de France 3 épis. Table d’hôtes. Activité d’accrobranche. Création et motivations : Maison bioclimatique construite il y a 10 ans. L’écologie est un mode de vie, une philosophie qu’ils pratiquent au quotidien. Ouverture des chambres d’hôtes légèrement postérieure. L’accueil de touristes et le partage de leur passion sont leurs motivations principales. Clientèles : Origine : clientèles provenant essentiellement d’autres régions françaises et parfois de pays étrangers. Profil : principalement des familles ou des couples sans enfant. Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Les propriétaires ont une très bonne connaissance des ressources naturelles « contextes » de leur activité car Marc Gentelet est accompagnateur de montagne et a longtemps proposé des animations d’éducation à l’environnement Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée. Notons en outre que la commune sur laquelle se situe l’établissement est engagée dans une démarche éco-citoyenne, puisque récemment une station d’épuration à roseaux a été construite par la commune. Néanmoins, les loisirs motorisés (quads et motos vertes) sont de plus en plus présentes sur le Plateau du Retord, ce qui représente une menace pour la tranquillité des lieux et l’équilibre des écosystèmes. D’autre part, cela risque de provoquer un décalage entre l’offre proposée, les valeurs sur lesquelles elle repose et l’environnement dans lequel l’entreprise se situe. Concernant l’aménagement du territoire et le Plan Local d’Urbanisme, M. et Mme Gentelet le jugent trop peu contraignant, notamment sur le plan des nouvelles constructions qui ne participent pas à une cohérence architecturale globale. Ils participent aux enquêtes publiques et autres réunions d’informations, mais estiment que l’avis des habitants n’est pas suffisamment pris en compte dans le processus décisionnel. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet, mise en œuvre du projet, équipements) : Bâtiment : - Construction d’une maison bioclimatique avec un architecte local particulièrement sensibilisé et spécialisé dans ce type de construction. - Utilisation de peintures non toxiques et de lasures uniquement naturelles - Traitement du bois non toxique (à l’exception de la charpente) 30 Gros équipements (énergies et eau) : - Panneaux solaires (chauffage et eau) En aval (après la phase de construction) : - Lampes basse consommation - Produits d’entretien écoverts - Récupération des eaux de pluie (arrosage extérieur) - Chasse d’eau à double vitesse - Poêle à bûches (peut faire office de four) - Tri sélectif et compost - Potager bio Marges de progression: - Ne plus utiliser les radiateurs électriques présents dans la chambre d’hôtes - Mettre en place des panneaux photovoltaïques (en projet) Connaissance et utilisation des ressources et savoir-faire locaux et/ou durables Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : Les travaux ont été réalisés par un architecte local spécialisé dans l’éco-construction et avec l’aide d’artisans locaux. Utilisation de produits locaux et respectueux de l’environnement : - Utilisation au maximum de produits locaux et biologiques (pain, sucre, etc.) - Achat de denrées issues de l’agriculture biologique ou du commerce équitable : - à Biophare (Bourg-en-Bresse) - à Côté Ferme (regroupement de producteurs dont la moitié est labellisée AB) Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Aucun partenariat n’a été formellement mis en place avec les acteurs locaux. Toutefois, M. et Mme Gentelet se fournissent chez des producteurs locaux et travaillent en partenariat avec les hébergeurs et prestataires alentours pour monter un projet global et cohérent de tourisme durable. Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Offices de Tourisme de Nantua et de Hauteville-Lompnes (auxquels ils ont adhéré) - Comité Départementale du Tourisme - Gîtes de France - Espace Info Energie Hélianthe (au travers de journées portes ouvertes ou de journées thématiques sur les énergies renouvelables) - Construction d’un site Internet La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Sensibilisation principalement orale par le biais d’échanges spontanés, facilités par la table d’hôtes - Bibliothèque comportant des ouvrages sur le thème du développement durable - Documentation fournie par l’Espace Info Energie Hélianthe L’accessibilité comme action de levier social Les chambres d’hôtes ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap (chambre à l’étage) et aucun aménagement particulier n’a été prévu pour l’accueil des personnes en situation de handicap auditif, visuel ou mental. 31 Participation de l’entreprise à la vie touristique locale et à la gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : Marc Gentelet a longtemps été membre du Conseil d’Administration de l’association Hélianthe. Aujourd’hui, il participe toujours de manière régulière aux Assemblées générales. D’autre part, M. et Mme Gentelet sont membres, en tant que professionnels du tourisme, de l’association La Route des Sapins, qui a pour but la découverte du patrimoine naturel du Haut-Bugey (géologie, botanique, mycologie, lichenologie, ornithologie, entomologie, faune et reptiles). Notons également qu’ils ont activement participé à la préparation de la Foire de Bourg-en-Bresse. De même, ils ont aidé à la préparation d’une manifestation en faveur du développement durable organisée par l’UFOLEP, regroupant un salon du développement durable et une activité physique de pleine nature, le Raid Spect Nature. M. Gentelet a constaté que le découpage territorial du département en communautés de communes n’a pas permis la mise en place d’une stratégie touristique globale efficace. Ainsi, en tant qu’habitants de Brenod (ville ne faisant partie d’aucune communauté de communes), ils n’ont pu adhérer, dans un premier temps, à l’office de tourisme de Hauteville-Lompnes (qui est pourtant une commune voisine). Ce n’est qu’au prix d’une adhésion deux fois plus chère qu’ils ont pu s’inscrire à cet office de tourisme et bénéficier de sa politique promotionnelle. Démarches de gratification de la filière : Les chambres d’hôtes contribuent à valoriser les prestations et pratiques durables en participant à des événements tels que : - des expositions (par exemple Saveurs d’horties) - des journées portes ouvertes sur les énergies renouvelables organisées par Hélianthe (dans le cadre desquelles ils ont reçu une centaine de personnes, essentiellement des élus et des installateurs) - des journées « eductours » Une éco-prestation exemplaire : l’accrobranche Dans le cadre de son activité accrobranche qu’il propose depuis 6 ans, Marc Gentelet respecte totalement l’environnement et veille à ne jamais endommager les arbres. Née d’une pratique professionnelle des grimpeurs élagueurs d’arbres, l’accrobranche est une pratique ludique, autour de l’arbre. C’est également une activité nomade car M. Gentelet n’évolue pas dans un parc aventure mais choisit un site suivant sa beauté et l’adéquation du lieu avec l’activité proposée. L’accrobranche utilise différentes techniques (grimpe tyrolienne, en autonomie, pont de singe, etc.). Il encadre des groupes de douze personnes maximum (enfants et adultes) dans un souci de sécurité et afin de respecter l’équilibre du site. Les objectifs principaux sont : - une meilleure connaissance des arbres - l’expérimentation de nouvelles sensations - le développement et l’éveil de tous les sens L’activité s’articule autour de l’éducation à l’environnement, et ce, dans un milieu privilégié. La sensibilisation se fait à l’oral. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Les attentes du couple sont essentiellement centrées sur la promotion. Ils souhaitent que des actions de communication plus clairement orientées sur la thématique de l’écotourisme soient mises en place afin de promouvoir les pratiques et les diverses prestations qui s’y rattachent. 32 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN HÉBERGEMENT GîTE RURAL ALBAYDO Entretien avec Yves MAURENCE. 18 juin 2007, Thurins (Rhône). Offre : Gîte rural labellisé Gîtes de France 3 épis. Accueil de séminaires, de stages, de conférences, de formations (celles-ci représentent 30% du chiffre d’affaires). Activité d’apiculture avec production de miel. Ouvert toute l’année. Création et motivations : Projet de longue date, lancé en 2002 et lié à la volonté des propriétaires d’accueillir et de partager leur expérience et leur connaissance du territoire. Ouverture en juillet 2005 Subventions obtenues dans le cadre du Projet ELI (Entreprises Localement Innovantes) coordonné par la Région DRAF. Clientèles : Origine : Rhône-Alpes ou national ; peu de clientèles étrangères (Italie en majorité). Profil : famille, amis, clientèle d’affaires. Environnement global et protection du milieu naturel Connaissance des ressources naturelles et des patrimoines locaux : Vivant depuis plus de quatorze ans dans les lieux, le propriétaire semble avoir une connaissance relativement bonne des ressources naturelles « contextes » de son activité. Cependant, aucun inventaire ou diagnostic des ressources naturelles n’a été dressé. Des actions de valorisation et de protection de la nature sont menées, mais dans une faible mesure : - Gestion des déchets et de la ressource en eau - Utilisation d’énergies renouvelables Gestion de l’espace : L’environnement immédiat de l’établissement d’accueil est tout à fait compatible avec des actions de protection du milieu naturel et il est en cohérence avec l’offre proposée. Le gîte est donc en pleine campagne, dans un espace vallonné, ce qui correspond aux attentes des clients en recherche de calme et de nature. L’entreprise participe au maintien des réserves foncières du fait qu’elle gère un espace privé, en l’occurrence un bois dont elle protège les ressources par une gestion intelligente de ses arbres. Ce bois sert à chauffer la maison par insert et distribution ventilée d’air chaud dans une pièce excentrée. M. Maurence n’est pas impliqué dans la prise de décision concernant les dispositions d’aménagement local Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet avant réhabilitation, mise en œuvre du projet, équipements) : - Architecture respectant les traditions locales (volonté de garder la pierre qui absorbe naturellement chaleur, humidité, sons, volonté de garder les poutres apparentes…). - Architecture bioclimatique, conception réalisée avec le souci de privilégier la lumière du soleil pour une luminosité naturelle maximum (puit de lumière au centre du bâtiment qui sert de trappe de désenfumage) 33 - Panneaux solaires thermiques (eau chaude sanitaire + eau de chauffage des planchers chauffants) - Panneaux photovoltaïques raccordés au réseau (vente de la production d’énergie à EDF) - Isolation maximum (double vitrage réalisé avec de l’argon + huisseries en mélèze : bois non exotique), salle de séminaire avec 30 centimètres de laine de Verre sur le mur Nord très exposé) - Plancher chauffant basse température sur 200 m2 + salle 60 m2 - Refus d’utiliser des bois exotiques (utilisation des pins du Pilat ou du mélèze, lequel s’est par la suite avéré venir de Hongrie…) - Utilisation de bois provenant de forêts gérées écologiquement (portes non coupe feux) En aval (après la phase de réhabilitation) : - Tri sélectif des déchets, compost - Lampes basse consommation (autant que possible mais les ampoules basse consommation ne sont pas toujours adaptées à tous les types de luminaires) - Certains produits d’entretien sont Ecoverts - Les peintures blanches sont aqueuses - Certaines lasures sont à base de produits naturels (huile de lin mélangée à des pigments) - Utilisation au maximum de produits locaux - Récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage extérieur et jardin, et la piscine hors sol (traitement sans chlore) - Epuration de l’eau (puisard) - Mise en place actuellement d’un réseau d’eau pour l’eau des toilettes - Jardin bio (non renouvelé cette année) - Création d’un biotope (une mare) - Présence d’un herbier dans le jardin Points à perfectionner : - Présence de deux radiateurs électriques (utilisés pour éviter de mettre en marche la grosse chaudière pour quelques minutes) - Chaudière au fioul (à haut rendement) - Isolation faite à la laine de verre (pour cause de non homologation d’autres produits pour un ERP le jour des travaux et par manque de compétence des artisans locaux pour travailler avec chanvre ou cellulose) - Bois traités au Xylophène (produit chimique toxique) - Toutes les peintures sont à l’eau Connaissance et utilisation de ressources humaines, de savoir-faire locaux et/ou durables et de produits locaux et/ou écologiques Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Des partenariats ont été mis en place avec des restaurateurs (à Yzeron et à Saint-Martin en Haut), avec d’autres gîtes (le Gîte Gourmand notamment) pour la réalisation de packages ou dans le cadre de week-ends thématiques. D’autre part, les propriétaires du gîte Albaydo se fournissent quasi exclusivement chez les producteurs voisins et privilégient, en fonction de leur budget, des produits issus de l’agriculture biologique. Utilisation de produits locaux et/ou écologiques : - Les produits d’entretien fournis dans le gîte sont, en grande partie, écologiques (écolabel) - Légumes et fromages viennent de producteurs voisins - L’ensemble des produits frais est acheté localement (notamment à la coopérative Uniferme). En ce qui concerne la table d’hôtes, M. et Mme Maurence confectionnent des spécialités locales, assaisonnées avec leur herbier. Ils ont noté une demande croissante pour des repas spécifiquement végétariens et des plats pour les personnes atteintes d’allergie (sans gluten, sans lait de vache...). 34 Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Office de Tourisme des Monts du Lyonnais - Comité Départemental du Tourisme du Rhône - Espace Info Energie Hespul (au travers de journées portes ouvertes ou de journées thématiques sur les énergies renouvelables) - Internet principalement : site internet personnel en cours d’élaboration - Gîtes de France : via internet car le site des Gîtes de France peut renvoyer les visiteurs sur le site internet du gîte, et via leur centrale de réservation Actions de levier social, accessibilité : - En matière d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, les propriétaires du gîte disposent de deux chambres adaptées (seule l’une d’entre elles respectent la totalité des normes ERP). La structure accueille également des personnes en situation de handicap mental, lors de séjours encadrés. - En ce qui concerne une quelconque politique tarifaire, M. Maurence a expliqué que les prix étaient dégressifs en fonction du nombre de nuits réservées. Néanmoins, les potentielles difficultés financières des clients ne sont pas prises en compte. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale et gouvernance globale : M. Maurence semble largement intégré dans le tissu économique et social local et s’est créé progressivement un réseau d’acteurs privés (producteurs, restaurateurs, prestataires d’activités) et publics. En terme de stratégie touristique globale, il semble regretter le manque d’implication des élus locaux sur la thématique du développement durable et souligne leur méconnaissance des tenants et des aboutissants de ce dernier. Démarches de gratification de la filière : Dans un souci de valorisation des prestations et pratiques durables, le Gîte Albaydo participe à certains événements. Aussi les propriétaires ont-ils ouvert les portes de leur établissement lors des Journées Portes Ouvertes sur le thème des énergies renouvelables, organisées par le CLER (le Comité de Liaison de Energies Renouvelables). Ils accueillent également des écoles pour effectuer des visites de leurs installations telles que les panneaux solaires et photovoltaïques. Ils proposent par ailleurs, des stages de formation sur les énergies renouvelables. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : - Bibliothèque contenant des ouvrages sur le thème du développement durable. - Documentation provenant du Espace Info Energie Hespul - Ecran présent dans la salle commune, relié aux panneaux photovoltaïques dont il donne des informations (production d’énergie, température). Equipement qui provoque discussions et débats sur les énergies renouvelables. - Sensibilisation orale - Le site Internet (en construction) ou le blog (déjà en ligne) affichera prochainement ces données « solaires » pour les visiteurs Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes M. Maurence est optimiste quant au développement de l’écotourisme sur le territoire et souhaite une communication plus forte et un positionnement clair de la Région. 35 Il a mis en exergue le manque de cohérence de la stratégie touristique locale en pointant du doigt par exemple, les problèmes de transports en commun, quasi inexistants sur les espaces montagne et campagne. Attentes : - Une communication plus marquée sur le thème de l’écotourisme - Une meilleure coordination des diverses stratégies touristiques départementales - La mise en réseau des acteurs locaux et spécialement des professionnels du tourisme 36 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN RESTAURANT SOLINE Entretien avec Sophie TURCANO, gérante. 25 juin 2007, Soline, 89 rue Paul Bert, 69003 Lyon - www.soline.net Offre : Restaurant de découvertes végétarien (végétalien sur demande) et bio, saveurs internationales. Sur place ou à emporter Salon de thé, traiteur (buffets 400 personnes, repas de réunion, séminaires) Epicerie sèche, boulangerie (dépôt de pains bio traditionnels) Cours de cuisine Espace détente, liaison Wifi Soirées à thèmes Création et motivations : Soline a été ouvert en mars 2006. A l'origine, la volonté des gérants était de créer un lieu de bien-être, avec une alimentation proposée en service rapide (buffet avec plateau), mais saine et bonne. Tout est en effet cuisiné sur place (il ne s'agit pas d'une sandwicherie), avec des produits frais. Volonté de proposer un lieu de convivialité et de détente, avec la possibilité de se ressourcer (ex. fauteuils massants). Les fondateurs du restaurant, (dont le cuisinier) étaient déjà très sensibles aux enjeux du développement durable. Pour eux, il ne s’agit pas d’une volonté marketing mais d’un véritable choix de vie. Clientèles : Il s'agit à 80% d'employés travaillant dans le quartier (le midi). Ils ne sont pas spécialement sensibles aux problématiques environnementales, mais viennent notamment pour des raisons pratiques (service rapide), de proximité. Le restaurant souhaite leur faire découvrir de nouvelles saveurs, végétariennes en particulier. Clientèle d'habitués. Quelques touristes viennent parfois, en raison de la proximité de la gare. Les jeudis soirs (seul jour ouvert en soirée), la clientèle est plus sensibilisée au bio et végétarienne. Le restaurant peut accueillir des groupes jusqu’à 50 personnes. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Tri des déchets : Le restaurant dispose de poubelles vertes spécifiques. Le verre est déposé dans un conteneur (il n’est pas consigné, sauf pour un des fournisseurs proposant des jus de fruit). Utilisation de produits recyclés/verts : L'utilisation de produits recyclés ou verts fait partie de la logique de fonctionnement du restaurant. Les produits d'entretien (détergents…) utilisés sont de la marque Ecovert1. Le papier est recyclé, ainsi que les produits d'emballage de la vente à emporter, en pulpe de bois, biodégradables et compostables. Les couverts à emporter sont fabriqués en chute de bois. Les tables sont en bambous (mais…qui vient de Chine !). Les locaux, anciens, ont été refaits. Les peintures ne sont pas "bio". 1 Ecovert met en œuvre des processus techniques et intellectuels de manière à contrôler l’impact de sa propre activité sur l’environnement : norme ISO 14001, éco-conception, participation à des programmes de recherche visant à développer le recours à des processus industriels plus naturels ; www.ecovert.com. 37 Economies d'énergie : Les propriétaires du restaurant ont fait le choix de ne pas installer de climatisation (un simple ventilateur pour les grosses chaleurs). Le restaurant, assez sombre, a un fort besoin d’éclairage. Afin de limiter la consommation d’énergie, les ampoules utilisées sont de deux types : ampoules classiques faible intensité 7 et 50 watts, et ampoules basse consommation. Elles peuvent s’allumer par rangées indépendantes. Ainsi, en journée, seule une ou deux rangées sont allumées. La consommation d’eau fait l’objet d’un suivi précis afin de limiter les gaspillages (chasse d’eau double vitesse pour les toilettes, bac à vaisselle dont l’eau est réutilisée par le lave-vaisselle). Des recherches ont été menées pour installer des toilettes sèches, mais face à des normes très strictes, il n’a pas été possible de les installer. Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et / ou durables Produits locaux / bio / agriculture raisonnée : 90 % des produits alimentaires utilisés pour le restaurant sont issus de l'agriculture biologique. Le restaurant essaie de se fournir au maximum auprès de producteurs locaux, pour les produits spécialisés (exotiques, plus rares), ils sont importés et proviennent du commerce équitable (représente environ 2 % des produits). Les produits ne sont jamais achetés en grandes surfaces. Fournisseurs : Marché bio place Henri (Lyon 3ème) Petits producteurs locaux (agriculture raisonnée) BioGone (produits bio, à Villeurbanne) Boulanger L'Ami du pain (Beaujolais) : pain bio, à l'ancienne, pétri à la main, cuit au feu de bois, livraisons à vélo (visites du fournil et sensibilisation respect environnement) Commerce équitable : Les produits d'épicerie sèche proposés sont issus du commerce équitable, avec le label Max Havelaar. En plus de la vente, le chocolat équitable est également utilisé pour la pâtisserie du restaurant. Fournisseurs : L'Epicerie équitable, rue S. Gryphe, 69007 Lyon (vente sur Internet également) Mise en place de partenariats locaux et / ou marqués durables : Les fournisseurs sont des partenaires inscrits dans un travail de réseau et des relations interprofessionnelles fortes. Un partenariat est actuellement en construction avec « Eccodi », une association qui va devenir une société spécialisée dans la vente de produits équitables dans différentes branches (textile, alimentaire, éco-construction, soins du corps…). Soline a travaillé avec l’association Haïti sur le métissage (contes, défilé…). Moyens et partenaires de distribution et promotion : Suite à des rencontres personnelles et des échanges d’idées, deux soirées ont été organisées avec WWF sur le thème du commerce équitable, et ont conduit Soline à participer en 2006 à la Quinzaine du Commerce Équitable. Soline participe régulièrement en tant que traiteur à des salons (salon le Jardin des Thérapies), à des foires bio ou encore à des conférences liées aux thématiques du développement durable. Par exemple : Dialogues en Humanité en 2006, BioConvergence (CCI de Valence). 38 L’accessibilité comme action de levier social : A l’intérieur du restaurant, une pente a été aménagée pour permettre aux clients handicapés de pouvoir se rendre dans la seconde partie du restaurant. L’entrée est cependant peu accessible en fauteuil roulant, du fait de deux marches (la proximité de l’entrée au trottoir ne permet pas d’aménagement). Toutefois, l’entrée peut se faire par une porte de service, sur demande. Les toilettes sont partiellement adaptées (accessibles en fauteuil roulant, mais la porte ne peut pas être complètement fermée). Le personnel est attentif à l’accueil des personnes à mobilité réduite afin de pallier le manque d’aménagement. Le restaurant accepte les tickets restaurants. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie locale : Volonté de Soline de s’impliquer dans la vie locale / la vie du quartier, par exemple en créant des événements, des soirées mensuelles, sur des thématiques axées sur l’environnement, les valeurs humaines, souvent en partenariat avec des associations actives dans ces domaines. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : A l’origine, Mme Turcano souhaitait proposer des informations écrites sur le commerce équitable, l’importance de la cuisine végétarienne, avec des produits frais, bio et de qualité…, mais face au manque de temps, les explications orales ont été privilégiées et finalement adoptées grâce au caractère convivial de ces échanges. Soline se fait toutefois le relais –apparemment apprécié par les clients– d’informations sur des conférences, guides… concernant le développement durable, l’environnement, les produits bio. Les ateliers de cuisine proposés une fois par mois ont pour objectif de transmettre des valeurs liées à une alimentation saine. Les soirées sont également des moments privilégiés pour sensibiliser la clientèle aux valeurs portées par Soline. L’important, pour Mme Turcano, est de faire une information précise et concise, car elle considère que les personnes sont souvent noyées dans trop d’informations. Rencontres, échanges et convivialité : Le restaurant a été conçu pour un être un lieu de convivialité et d’échange, autour des plats proposés, qui sont souvent l’occasion d’échanges avec les restaurateurs, qui engagent alors volontiers la discussion. La gérante et le personnel de Soline sont très ouverts aux cultures internationales, et parlent plusieurs langues (anglais, allemand, italien, néerlandais). Ils sont en capacité d’accueillir un public international. Un menu est par ailleurs disponible en anglais. Un rapport de confiance se crée avec la clientèle, assez fidèle, qui n’hésite pas à demander des renseignements. Communication et promotion Soline ne communique pas spécialement sur le fait que le restaurant est entièrement végétarien, afin de ne pas « bloquer » les nouveaux clients potentiels. En revanche, une information sur le caractère végétarien du restaurant pour les touristes étrangers serait souhaitable, pour donner plus de visibilité à Soline et parce que les étrangers sont souvent plus friands de produits bio et au faîte des problématiques environnementales. Difficultés auxquelles est confrontée l'entreprise L’exigence des normes, qui empêche souvent la réalisation de travaux pour des installations plus écoresponsables (ex. toilettes sèches). 39 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN RESTAURANT BIO ET VEGETARIEN TOUTES LES COULEURS Entretien avec Agnès PLOTENY, gérante et cuisinière. 12 juillet 2007, Lyon 1er (Rhône). Offre : Restaurant 100 % bio, végétarien, végétalien et adapté aux personnes allergiques (en particulier aux intolérants au gluten). Plats à emporter, traiteur, vente (épicerie sèche et chocolat viennois bio et équitable). Création et motivations : Le restaurant Toutes les couleurs a été créé en avril 2006. La gérante du restaurant souhaite proposer un restaurant écologique dans son fonctionnement, et une alimentation entièrement biologique et végétarienne, en cohérence avec ses valeurs de protection de l’environnement et du respect de l’Homme. Une réflexion globale sur l’environnement est menée en amont avant chaque achat ou activité. Par exemple, la prise en compte de la consommation grise, qui consiste à éviter d’acheter une machine dont l’usage n’est pas essentiel (tel qu’un téléviseur ou un écran plasma), qui a demandé une grosse consommation d’énergie pour être produite, et qui constitue une énergie immobilisée lorsqu’elle n’est pas utilisée. Clientèle : La clientèle est variée, elle est non seulement constituée de végétariens, végétaliens et personnes allergiques, mais aussi d’amateurs de bonne cuisine, curieux de découvrir de nouvelles saveurs. La clientèle étrangère n’est pas négligeable. Notons la venue de quelques touristes qui viennent pour la plupart d’Allemagne, de pays anglo-saxons ou d’Inde (clientèle à la recherche de restaurants végétariens). Ils sont en général envoyés par des hôtels. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Gestion des déchets : Les déchets sont triés, mais un gros effort est mené pour réduire la part de ces déchets en amont : le suremballage est évité autant que possible par l’achat de produits en grande quantité, de produits livrés en vrac (par exemple, les fournisseurs livrent les produits dans de grandes cagettes, qu’ils récupèrent à l’occasion de la livraison suivante). Aucun produit tout prêt vendu aux restaurateurs n’est acheté (par exemple, des cuisses de poulet emballées sous vide individuellement). L’utilisation des films alimentaires et du papier aluminium (qui nécessitent beaucoup d’énergie pour être fabriqués) est limitée, au profit de boîtes réutilisables. Une tentative de compost a été menée, mais avec les chaleurs de l’été et l’arrivée des moucherons, elle a dû être interrompue. Un projet est actuellement en cours d’élaboration pour installer un compost avec des lombrics. Le verre non consigné est jeté dans les bacs de tri pour le verre. Utilisation de produits recyclés/verts : Concernant la vente de plats à emporter, une consigne est mise en place : les plats sont servis dans des boîtes réutilisables (de type Tupperware) qui sont consignées 1 euro. Soit les clients les rapportent, soit ils peuvent les garder et s’en resservir. Les bouteilles de jus de fruits (Au Vieux Pressoir) sont consignées. Pour les activités de traiteur, les verres des cocktails sont prêtés, afin d’être ensuite réutilisés. Le restaurant propose en priorité de l’eau du robinet filtrée. Le client peut toutefois consommer de l’eau en bouteille s’il le demande. Les cartes de visite du restaurant sont en papier recyclé, ainsi que les quelques impressions réalisées. 40 Économies d'énergie : La nature des locaux existants n’est pas très propice à la réalisation d’économies d’énergie, en raison notamment d’une grande vitrine mal isolée. Quelques travaux ont cependant été entrepris pour limiter les déperditions. Le restaurant, qui n’utilise que des produits frais, n’a pas de congélateur (mode de conservation très gourmand en énergie). Les néons de l’espace de travail sont à économie d’énergie, ainsi que les toilettes, avec des ampoules basse consommation, laissées allumées, conformément à leur caractéristique d’utilisation. Les salles sont éclairées par des ampoules normales de 40 watts, qui procurent un éclairage plus chaleureux que les ampoules basse consommation. Mais cette utilisation est le résultat d’une réflexion énergétique, qui a conclu que ces ampoules ne consommaient pas énormément, et qu’elles diffusaient plus de chaleur que les autres types d’ampoules, ce qui permet en hiver de récupérer l’énergie en chauffage. Le restaurant n’est pas climatisé et les vieux murs en pierres apparentes gardent la fraicheur. Le restaurant ne possède pas de véhicule. Il se fait livrer ses produits. Lors de ses activités de traiteur, il utilise le vélo pour les livraisons, ou le système de l’auto-partage (avec La Voiture Autrement) lorsqu’un véhicule est indispensable. Le fournisseur d’énergie a été choisi en fonction de son offre en énergies (exclusivement) renouvelables ; il s’agit d’Enercoop. Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et/ou durables Produits locaux / bio / agriculture raisonnée : Toutes les couleurs travaille presque exclusivement avec la filière locale, le plus possible en vente directe, afin de réduire la distance de transport et donc l’émission de CO2. Tous les produits achetés sont bio certifiés AB et concernant les produits qui ne peuvent recevoir la labellisation AB (tels que le sel et les algues par exemple), les produits portant le label Nature et Progrès sont privilégiés. Toutes les boissons proposées sont également certifiées bio, ou en conversion (pour le vin). Le chocolat ainsi que certaines confitures sont de la marque bio Rapunzel. Fournisseurs : Producteurs locaux (Ain, Beaujolais, …). Pour les produits secs : Relai Vert, grossiste bio. Commerce équitable : L’utilisation de produits importés est réduite. Les quelques produits importés sont tous bio, et issus du commerce équitable, labellisés Max Havelaar ou dont les fournisseurs sont investis dans des projets équitables. Des chocolats de dégustation bio aux saveurs variées, labellisés Fairetrade, sont proposés. Mise en place de partenariats locaux et/ou « durables » : Le restaurant travaille régulièrement en qualité de traiteur avec des associations engagées dans le développement durable, telles que la Frapna, le réseau Graine, l’ARDAB (agriculture biologique). Les fournisseurs du restaurant sont un relai de promotion, en mettant les cartes de visites de Toutes les couleurs sur leurs stands, par exemple lors du salon Vivez Nature. Toutes les couleurs est sociétaire de la Nef (société coopérative de finances solidaires). Actions de levier social : L’établissement n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap moteur car l’architecture ne s’y prête pas. Les autres handicaps n’ont pas particulièrement été pris en compte. 41 Il n’y a pas de politique tarifaire particulière, hormis celle de proposer des produits de qualité à leur juste valeur, un principe en cohérence avec la philosophie générale de la gérante. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie locale : Très peu, en dehors du tissu économique local. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : Au départ, un dépliant explicatif était proposé aux clients (explication des raisons de proposer cette démarche, de ce qu’est le végétarisme et l’agriculture biologique…). Cette brochure a été abandonnée au profit d’une ardoise qui présente la carte. Mais ce support n’apparaît pas suffisant, et une réflexion est en cours pour proposer de nouveau un dépliant expliquant les motivations, les valeurs du restaurant, et décrivant les produits proposés. Un petit espace est dédié à de l’information sur le développement durable, les différents modes de vie alternatifs (exemple : la revue Silence), l’agriculture biologique, des revues écologistes engagées (Greenpeace, La Décroissance), mais aussi des publications de l’association des intolérants au gluten. Un présentoir est consacré aux magasins bio lyonnais. Rencontres, échanges et convivialité : La majorité des informations passe par un échange entre les clients et le personnel. La cuisine ouverte favorise de tels échanges. Le français, l’allemand et l’anglais sont parlés, les clients étrangers peuvent donc également profiter d’une information dans leur langue, ou une langue qu’ils comprennent. Communication et promotion Très peu d’actions de communication sont entreprises. La promotion se fait essentiellement par le bouche-à-oreille, et par les fournisseurs. Un travail de communication est entrepris à destination des hôtels recevant un public étranger. Site Internet, adhérent de l’Office du tourisme de Lyon. 42 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN ARDELAINE Entretien avec M. et Mme BARRAS (Béatrice BARRAS, co-fondatrice d’Ardelaine). 27 juin 2007, Saint-Pierreville (Ardèche). Offre : Entreprise artisanale (SCOP) et culturelle proposant des visites, week-ends et animations (ateliers, spectacles) autour des métiers de la laine. Un espace de production non ouvert au public, un espace muséographique, une boutique. Création et motivations : Restaurer une ancienne filature de laine et restructurer la filière laine locale dans un souci de développement local. Clientèles : Origine : essentiellement régionale. Fréquentation : ouverture annuelle (sauf en janvier) avec une moyenne de 15 000 visiteurs par an. Environnement global et protection du milieu naturel La coopérative Ardelaine est située en plein cœur du PNR des Monts d’Ardèche. Gestion de l’espace : Les fondateurs sont membres de l’association Terre de Liens qui agit sur l’aménagement du territoire, sur la revitalisation de l’espace montagnard, sur l’accès des jeunes au foncier et sur l’accueil des jeunes actifs. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies En amont (conception du projet avant réhabilitation, mise en œuvre du projet, équipements) : Bâtiment : - Travaux réalisés par des artisans locaux - Réutilisation des matériaux présents sur le site - Démarche d’intégration dans le paysage et respect de l’architecture locale Gros équipements (énergies et eau) : - Turbine hydro-électrique pour le chauffage - Purification des eaux de rinçage par phyto-épuration - De manière générale, peu d’équipements utilisant ou produisant des énergies renouvelables En aval (après la phase de réhabilitation) : - Produits d’entretien écoverts (savon biodégradable) - Tri sélectif des déchets - Utilisation de produits recyclés pour les supports écrits - Les produits réalisés par Ardelaine sont recyclables Connaissance et utilisation de ressources humaines, de savoir-faire locaux et/ou durables et de produits locaux et/ou écologiques Ardelaine œuvre pour le développement local et désire s’inscrire dans une économie plus humaine et plus solidaire. 43 Utilisation de savoir-faire locaux et respectueux de l’environnement : Dans le cadre de sa création et de la rénovation de l’ancienne filature tombée en ruine, les travaux ont été réalisés par des artisans locaux, avec des matériaux locaux (autant que possible) ou présents sur le site. Dans le cadre du fonctionnement de la coopérative au quotidien, Ardelaine compte 30 salariés tous embauchés en CDI et porteurs de savoir-faire variés. L’objectif de l’entreprise est de créer des emplois autour d’activités artisanales et culturelles en valorisant une ressource locale, la laine. Moyens et partenaires de distribution et promotion : - Site internet - Comité Départemental du Tourisme de l’Ardèche - Syndicat d’Initiative de St-Pierreville - Office de tourisme « Au cœur de l’Ardèche » Actions de levier social, accessibilité : L’établissement n’est pas labellisé Tourisme et Handicap. Néanmoins, Ardelaine a accueilli dès ses débuts, des personnes en situation de handicap moteur, des malvoyants et aveugles ainsi que des handicapés mentaux. Des équipements conséquents ont été installés afin de permettre une accessibilité maximum pour les personnes en fauteuil. Les guides menant les visites ont été formés à l’accueil de personnes handicapées et s’appuient sur divers supports afin de faciliter la compréhension par tous. Par ailleurs, le contact avec les animaux (moutons et brebis sont présents sur le site) facilite les échanges. Le travail de la laine, notamment au cours des étapes de transformation de la matière, permet une approche sensorielle tout à fait adaptée aux divers handicaps. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire M. et Mme Barras sont très impliqués dans la vie locale et ont une très bonne connaissance des acteurs impliqués dans le développement durable. Promotion du territoire : Les fondateurs d’Ardelaine sont soucieux de promouvoir le territoire et constituent de fait un véritable relais d’information, un point de renvoi vers les autres acteurs touristiques locaux. Ainsi mettent-ils à la disposition des clients et touristes, la liste des hébergements et des lieux de restauration les plus proches du site. Ces informations sont en outre disponibles sur leur site Internet. De même, des idées de balades et de randonnées autour de St-Pierreville sont communiquées sur leur site internet et à l’oral à la demande des touristes. Mise en place de partenariats locaux : La coopérative Ardelaine travaille en partenariat avec 250 éleveurs à qui elle achète la laine à un prix supérieur à celui du marché. Travaillant dans une dynamique d’implantation économique et humaine, de nombreux partenariats ont vu le jour. Partenariats avec des organismes privés ou associatifs : - Membre de l’association Ardèche Patrimoine dont Mme Tissier (directrice de l’espace muséographique d’Ardelaine) est présidente - Membre du réseau TISTRA Partenariats avec des organismes publics : - Le CDT d’Ardèche - Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche - Syndicat d’Initiative de St-Pierreville - Office de tourisme « Au cœur de l’Ardèche » 44 Démarches de gratification de la filière : L’équipe d’Ardelaine participe très régulièrement à des salons et foires bio, lesquels contribuent à valoriser les prestations et pratiques durables. D’autre part, Ardelaine propose des journées portes ouvertes permettant, entre autres, la visite des ateliers de fabrication. Sont également programmées des journées thématiques comme par exemple la Journée de la Tonte ou des journées axées sur la découverte des métiers de la laine. La dimension éducative : maintien et transmission des savoir-faire A travers ses visites et ses animations, Ardelaine transmet l’histoire et l’évolution des métiers de la laine. Il y a également deux parcours muséographiques. La démarche pédagogique s’est montée en partenariat avec le Parc Naturel Régional et le CDT. Un CD Rom réunit l’ensemble des produits pédagogiques proposés par Ardelaine. Un film a été réalisé sur le développement local. Perception de la démarche régionale Ecotourisme en cours d’élaboration et attentes Impressions : M. Barras s’est montré relativement critique quant à la démarche engagée sur la thématique de l’écotourisme, pointant du doigt qu’il ne sert à rien de raisonner en termes d’objets et qu’une vision photographique de chacun d’entre eux était vaine si une étude approfondie des interactions qui les unissent n’était pas menée. Pour lui, seule une approche du territoire est pertinente car c’est la mise en réseau des acteurs touristiques qui doit être l’enjeu principal. D’autre part, le terme d’« objet » a semblé le déranger car il fait écho à une entité figée, tandis que le développement durable a une dimension vivante et mouvante qui ne peut être objectivée. Les termes de sujets, d’acteurs, de prestataires ou de sites lui paraissent plus adéquats. Néanmoins, les fondateurs d’Ardelaine ont salué la volonté régionale de développer et de mettre en valeur le tourisme durable. Problèmes identifiés par les fondateurs : - Manque d’information sur les concepts tourisme durable / écotourisme - Manque de visibilité de l’offre potentiellement écotouristique - Manque de structuration d’une véritable démarche « tourisme durable » (des efforts sont faits mais sans concertation entre les organismes) - Manque de soutien dans la phase de mise en œuvre du projet, pour la dimension écologique principalement - Pas de valorisation de la thématique « durable » / écotourisme sur le plan régional (promotion, communication) 45 COMPTE-RENDU DE VISITE DE TERRAIN SITE LES AMANINS, SEJOUR EN AGRO-ECOLOGIE Entretien avec Evelyne PASCUAL, secrétaire de l’association, accueil, communication, événements. 28 juin 2007, La Roche-sur-Grane (Drôme). Offre : Accueil de visiteurs sur un site de 55 hectares comprenant champs, prés, landes, bois et rivière. Un centre agro-écologique de production, d’expérimentation et de pédagogie. Une zone de production agricole et une ferme agro-écologique incluant la traction animale. Une école pour des enfants déscolarisés, basée sur les liens entre savoirs et vie concrète. Création : Début des travaux en 2005. Construction prévue jusqu’en 2011. Motivations : Transmettre savoirs et savoir-faire en agro-écologie, sauvegarder la biodiversité. Allier les logiques entreprenariale et écologique. Souci de : - mettre en valeur l’écosystème et promouvoir la biodiversité - cultiver selon les principes de l’agro-écologie - respecter la vie des animaux Environnement global et protection du milieu naturel Le site Les Amanins se situe dans un lieu préservé de 55 hectares entre la Drôme provençale et la Drôme des Collines. Les 30 hectares de bois présents sur la propriété sont exploités selon les principes de la gestion raisonnée des ressources. Ils servent en partie pour la construction des différents bâtiments et permettent de se chauffer. Les champs et jardins sont cultivés sans aucun engrais ni pesticides et sont destinés à assurer l’alimentation des salariés, des volontaires et stagiaires, des élèves de l’école, ainsi que des futurs touristes qui séjourneront dans le centre. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Architecture en matériaux sains et locaux : construction entièrement écologique de l’ensemble des bâtiments. Energies renouvelables : panneaux solaires (posés à même le sol), rachat de l’électricité produite par une éolienne voisine. Objectif : modérer la consommation des énergies et n’utiliser que celles qui sont renouvelables Puits canadiens : ils constituent la principale source de régulation de température et d’humidité des différents bâtiments. Gestion économe de l’eau : récupération des eaux de pluie et phyto-épuration des eaux usées, qui permet l’épuration naturelle des effluents (trois bassins en cascade). Réduction et traitement des déchets (recyclage et compostage). Produits d’entretien Ecovert. En projet : - pose de panneaux photovoltaïques - construction d’une éolienne sur le site 46 Produits et savoir-faire locaux et/ou durables Valorisation in situ des produits de base avec un objectif d’autosuffisance alimentaire. Cet objectif n’étant pour l’instant pas encore atteint, les denrées alimentaires et autres produits nécessaires au développement et au bon fonctionnement du site sont achetés localement et sont le plus souvent biologiques. Objectifs : - produits locaux : se responsabiliser dans l’utilisation des ressources en privilégiant au maximum celles qui sont locales - savoir-faire locaux : favoriser le dialogue et reconnaître les compétences de chacun La dimension éducative Objectifs : - transmettre les savoirs en les rendant accessibles au plus grand nombre - éduquer les enfants et leur transmettre l’importance du vivre ensemble La sensibilisation et l’éducation à l’environnement sont les fondements du projet des Amanins, construit comme un lieu d’échanges, de formation et de transmission des savoirs et savoir-faire. La sensibilisation est pratiquée en paroles et en actions puisque des chantiers solidaires accueillent des bénévoles afin de permettre l’échange des compétences. D’autre part, l’éducation et la pédagogie se concrétisent au sein de l’école élémentaire Le Colibri (du CP au CM2), où les enfants apprennent à cultiver leurs légumes, à respecter l’environnement et à travailler en coopération. Cette école n’est pas agréée par l’Education Nationale, ni même reconnue car cette procédure exige cinq années d’expérimentation. Elle accueille des enfants déscolarisés. Seront également proposées prochainement des classes découvertes pour les primaires, collèges et lycées, pour aborder le respect de l’environnement et de l’humain. Des séjours (à la semaine ou à la journée) seront prochainement organisés et accueilleront le grand public. Ces séjours auront pour objectif d’éveiller à l’écologie et de partager, par le vécu, une réflexion sur le vivre ensemble. L’accessibilité comme action de levier social Le centre souhaite être un lieu d’échanges et de partage ouvert à tous, avec un souci d’accueil de la différence. Ainsi, parmi les élèves de l’école, deux enfants présentent des troubles autistiques. Néanmoins, le centre n’est pas spécifiquement adapté aux divers types de handicaps. Participation de l’entreprise à la vie touristique locale et à la gouvernance du territoire Organisation de journées portes ouvertes pour expliquer le projet des Amanins et faire découvrir des pratiques. Par exemple : - La pépinière, la fertilisation et le bois raméal fragmenté - Comment faire son jardin en permaculture ? - Comment apprendre à apprendre ? 47 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN RESERVE NATURELLE DE L’ILE DE LA PLATIERE Entretien avec Nicolas BAZIN, animateur. 10 juillet 2007, Sablons (Isère). Situation : Situés sur la commune de Sablons, dans la vallée du Rhône, à mi-chemin entre Lyon et Valence, au carrefour des 3 départements (Isère, Ardèche et Loire), l’Ile de la Platière et le méandre des Oves constituent le plus grand ensemble naturel sur le Rhône entre Lyon et la Camargue. Descriptif du site : > Une Réserve naturelle fluviale (500 ha), créée à l'initiative du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement par décret ministériel du 6 mars 1986. Elle protège une mosaïque de milieux : Rhône, lônes, prairies, forêt alluviale, banc de gravier… Un sentier d’interprétation et un observatoire sont aménagés. L’accès est libre toute l’année. > Un Espace Naturel Sensible (depuis 1998), le méandre des Oves (120 ha), qui privilégie l’accueil du public en été (juillet-août) avec un point d’information nature et une exposition interactive. Ces espaces sont gérés par l'Association des Amis de l’Ile de la Platière qui emploie six salariés à temps plein. Activités proposées Des sorties organisées : animations pour groupes d’adultes ou d’enfants, animation grand public et formations. Des visites libres : sentiers d'interprétation et de randonnées, observatoire, expositions… Public : Le public fréquentant la Réserve naturelle et l’ENS est essentiellement d’origine locale. Il vient chercher le calme et les possibilités de promenades. Présence de touristes étrangers, pour l’essentiel du Nord de l’Europe. Etude de fréquentation : 100 000 personnes par an sur la Réserve. Environnement global et protection du milieu naturel Un diagnostic approfondi est effectué régulièrement pour identifier les éléments forts du patrimoine naturel, comprendre le fonctionnement des milieux et déterminer les tendances évolutives. Ce diagnostic permet d’établir les objectifs à atteindre en matière de gestion des différents espaces. D’autre part, une veille permanente est destinée à évaluer l’état de conservation du patrimoine naturel. Les différents paramètres environnementaux (niveau et qualité de l’eau …) et socioéconomiques (activités exercées dans et en périphérie de réserve) sont étudiés. Les grandes orientations de gestion, d’aménagement et de recherche sont définies par un Comité consultatif présidé par le préfet de l’Isère. La mise en œuvre des actions est confiée à l'Association des Amis de l'Ile de la Platière dont les missions principales sont d'assurer la protection, la gestion et l'accueil du public. Les grands axes de gestion sont : - la restauration ou le maintien du caractère humide du site et de la qualité de l’eau - l’entretien des milieux ouverts par pâturages extensifs ou fauche tardive - la recherche d’une meilleure prise en compte du patrimoine naturel dans les pratiques agricoles et forestières L’évaluation intervient à différents niveaux : annuellement avec le bilan des actions, mais surtout au terme de chaque plan de gestion, afin d’analyser les résultats et de procéder aux ajustements nécessaires dans le cadre du prochain plan. 48 Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Dans le but de limiter les impacts, sont interdits : - les chiens et animaux domestiques - le camping, le feu - le dérangement des animaux, la destruction des végétaux - la chasse sur le vieux Rhône, la retenue, les lônes et la partie nord de l’île Lors de la visite, il a été constaté une forte présence automobile aux portes de la Réserve. Les aires de stationnement sont peu utilisées. Le stationnement sauvage semble être courant : il génère des atteintes au milieu et amoindrit le caractère calme du site. Pour canaliser les flux de visiteurs, des fléchages ont été mis en place, des sentiers permettent d’éviter les zones sensibles et le piétinement. Les panneaux explicatifs sont faits sur des supports naturels (souci d’utiliser du bois local). La dimension éducative L’Association dispose d’un agrément Education Nationale « Association éducative complémentaire de l’enseignement public ». Deux animateurs permanents diplômés en éducation à l’environnement sont présents sur le site. L’effort de pédagogie se traduit par : - des activités dans la nature et des interventions en classe - des supports variés : observation directe sur le terrain, photos, schémas, jeux, maquettes, expositions - des approches diversifiées : sensorielle, ludique ou scientifique En 2004, une étude sur la datation des anciens méandres du fleuve a été réalisée. Un travail de vulgarisation de cette étude a été fait afin de la rendre accessible au plus grand nombre. Ceci s’est concrétisé par une exposition permanente située au point d’accueil, sur le thème des métamorphoses du Rhône. En place depuis près de trois ans, cette exposition sera renouvelée prochainement. L’Association a le projet de délocaliser ses bureaux actuellement dans le centre-ville des Sablons, afin de les rapprocher du site. Le futur espace serait destiné à accueillir les bureaux, des expositions temporaires et/ou permanentes et un local technique. Il est prévu que la construction soit écologique et respecte les critères HQE. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire L’Association des Amis de l’Ile de la Platière s’implique dans des projets de développement (en lien avec Rhône P.L.U.R.I.E.L. par exemple) et des démarches d’aménagement du territoire (documents d’urbanisme, gestion de la ressource en eau). D’autre part, l’Association s’implique dans des formations professionnelles : encadrement de stagiaires (au total, une centaine de stagiaires accueillis jusqu’à présent), interventions dans le cadre de formations post-bac, de colloques, de forums. De plus, cet échange de savoirs et de savoir-faire s’effectue au sein de réseaux tels que le réseau des Réserves Naturelles de France ou le RENE (Réseau Education Nature Environnement). La concertation est de rigueur et les projets d’actions sont discutés et élaborés avec les acteurs concernés (propriétaires, usagers…). Les programmes annuels sont soumis à l’avis du Comité consultatif de gestion, présidé par le sous-préfet de Vienne. L’implication des populations et des différents usagers dans les différents projets n’est pas aisée. Dès sa création, la Réserve naturelle a été source de conflits. Il y eut d’abord un conflit agriculteurs / naturalistes, auquel s’est ajouté un différend chasseurs / naturalistes en raison de la restriction du territoire de chasse pour protéger les oiseaux d’eau. 49 Historiquement, l’implication de la population et l’appropriation du site par les riverains n’a pas été chose facile. Encore aujourd’hui, il semble que les efforts à fournir se portent essentiellement sur cet aspect. Néanmoins, au cours de la période 1997-2001, une enquête a été lancée auprès des agriculteurs et des propriétaires forestiers pour dépasser les tensions et initier des partenariats. Notons la participation de l’association à de nombreux événementiels : - Journées du Patrimoine - Journées de l’Environnement - Fête de la Science - Festival botanique de Saint-Romain de Surieu Accessibilité L’ENS du Méandre des Oves est accessible en fauteuil : la largeur des sentiers a été pensée pour pouvoir accueillir des fauteuils roulants et les chemins ont été réalisés en concassé. Sur le reste de la Réserve, aucun aménagement spécifique n’a été réalisé. Pour les autres formes de handicap, il n’y a pas d’adaptations spécifiques. Cependant, les animateurs reçoivent occasionnellement des personnes atteintes de handicap mental. 50 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN ACTIVITES DE LOISIRS CITY AVENTURE Entretien avec Thierry FRANC, directeur. 12 juillet 2007, Sainte-Foy-les-Lyon et Albigny-sur-Saône. Offre : Parc accrobranche, parcours de difficultés variées dans les arbres. Un loisir, une activité physique, mais également un moyen original et ludique de découvrir la nature. Vente de produits de grignotage (barres chocolatées, boissons) sur le site. Création et motivations : Les parcours acrobatiques dans les arbres sont une activité en expansion. Généralement proposés au sein de parcs accrobranches, dédiés à cette pratique, encadrés, ces parcours étaient jusqu’à présent rarement installés en milieu urbain. L’opportunité a donc été saisie, et le premier parc en zone urbaine a vu le jour à Sainte-Foy-les-Lyon en 2002 (le site a été débroussaillé et aménagé après la tempête de 1999). Le parc d'Albigny a quant à lui ouvert en 2003. Clientèles : Origine : clientèle de proximité. Profil : groupes et collectivités le matin, individuels l'après-midi ; une part de séminaires d’entreprises / événementiel. Moyenne d’âge de 20 ans environ. Fréquentation : 32 000 entrées par an sur les deux parcs ; un système de carte de fidélité permet de fidéliser la clientèle. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies La protection et l’entretien du parc sont une priorité, puisqu'il s'agit de l’outil et du cadre de travail, essentiel à la durabilité de l'activité et à la sécurité des pratiquants. Des tests sur chaque arbre ont été réalisés dans la phase de conception des parcours, pour s’assurer de leur solidité et pour sélectionner les arbres les moins fragiles. Des dispositifs d'enserrement des arbres par des rondins de bois protègent les arbres, voire les renforcent. Le parc de Sainte-Foy est constitué d'arbres matures, dont la phase de croissance est aujourd’hui réduite. Ces arbres sont donc solides. En revanche, les arbres d'Albigny sont plus jeunes, ce qui implique de changer régulièrement d'arbres porteurs pour ne pas les abimer. Les arbres font l'objet d'un suivi individuel annuel. Les aménagements, le nettoyage et l'élagage sont réalisés par le personnel du parc (coût d'entretien important). Par ailleurs, les sentiers sont bien délimités et balisés, afin de protéger l'environnement et les racines d’arbres contre le piétinement. En ce qui concerne les équipements au sein du parc, il est intéressant de noter que tout le mobilier du parc (tables, poubelles, bancs, cabanons) est en bois, d'origine française. De plus, des toilettes biologiques, avec compostage, ont été installées. En matière d’économie d’énergie, nous avons pu constater que les bornes interactives placées dans les arbres sont alimentées par des capteurs solaires. La dimension éducative Le parc et les activités proposées sont considérés plus comme un moyen de découverte de la nature, que comme une fin en soi. De nombreux outils de sensibilisation sont donc proposés aux clients tout au long des parcours. Des bornes interactives ont été placées dans les arbres, afin de faire découvrir la faune et la flore du parc. Des panonceaux et panneaux d'information sont présents sur tout le parc. Les textes sont disponibles en français et en anglais. 51 Tous les ans, les parcours et les supports pédagogiques font l'objet d'une évaluation en vue de leur évolution et de leur amélioration. Des animations sont possibles pour les groupes, et sont confiées à la Frapna et au Cora (oiseaux), avec des initiations à l’observation et la découverte de la faune et de la flore. Partenaires locaux et/ou durables Le parc a participé à la semaine du développement durable en distribuant aux clients des T-shirts en coton bio, fournis par un partenaire (Lafuma). Actions de levier social City Aventure participe à l'opération « Petit Prince » (mise en œuvre de projets pour les enfants hospitalisés) en reversant 50 centimes d'euros à l’association à chaque entrée. Le parcours « Expérience des Sens » (Albigny) est accessible aux personnes non voyantes. Le parc accueille parfois des handicapés mentaux, et a par exemple en projet un parcours en ligne de vie continue, qui ne nécessite aucune manipulation de matériel. Un tel parcours serait plus accessible. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Les gérants soulignent la difficulté d’être soutenus par les élus locaux, qui ne semblent pas prendre en compte l'intérêt d’un tel parc sur leur territoire, générateur d’activité, d’emploi, mais aussi d’entretien du site. Il n'y a pas de parking spécifiquement aménagé pour le parc, infrastructure manquante que le parc ne peut pas financer, et dont le financement n'est pas envisagé par les collectivités (desserte par les TCL). Communication et promotion Les parcs City Aventure sont adhérents à l'Office du tourisme de Lyon. 52 COMPTE-RENDU DE RENDEZ-VOUS TELEPHONIQUE L’ATELIER DU CHOCOLATIER Entretien téléphonique avec M. KERUEL. 09 juillet 2007, Crest (Drôme). Offre : Magasin fabriquant et vendant toutes sortes de chocolat noir, biologique et artisanal. Atelier de fabrication. Espace muséographique avec exposition permanente. Création et motivations : Atelier créé en mars 2003. M. Keruel, le maître-chocolatier de l’Atelier, exerçait auparavant dans le domaine de la confiserie et travaillait déjà avec des produits issus de l’agriculture biologique. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Utilisation de produits recyclés : Pour les brochures, le papier utilisé est recyclé. Une réflexion est menée sur les emballages. Une partie de ceux-ci est réalisé en fibre d’acacia. Mais le problème se pose davantage en été, où des boîtes isothermes sont nécessaires ; or elles ne sont ni biologiques ni recyclables. Économies d'énergie : Remplacement des ampoules classiques par des ampoules basse consommation d'énergie. Cependant, l’atelier étant un local loué, une réflexion sur les énergies renouvelables n’a pas été envisagée. Tri des déchets : L'entreprise trie ses déchets de manière organisée. Connaissance et utilisation des ressources humaines et savoir-faire locaux et/ou durables Tous les produits sont faits maison : - sans additif, presque 100% criollo (le cépage le plus noble) - pas d’adjuvants techniques : émulsifiants (lécithine de soja), stabilisants, épaississants… - pas d’adjuvants aromatiques : vanille, vanilline, extraits… - pas de matières grasses animales contenues dans le beurre, la crème, le lait, les œufs - toute trace de gluten a été éliminée sur une gamme de produits, afin de répondre à la demande des populations allergiques - mise au point d’un chocolat 100% cacao sans trace de sucre, réservé aux personnes diabétiques - utilisation exclusive d’aliments naturels associés au chocolat : fruits secs, fruits confits maison, sucre roux, fruits frais de la Drôme ou de l’Ardèche Produits locaux : Fruits rouges cultivés en bio sur les hauts plateaux de l'Ardèche, par Olivier Keller, cueillis à maturité, épépinés et centrifugés en coulis immédiatement. Produits bios : tous les produits sont bio et pour leur fabrication, seuls des produits issus de l’agriculture biologique sont utilisés. 53 Commerce équitable : Les produits, comme la fève de cacao, qui ne peuvent être produits en France sont importés et proviennent du commerce équitable (fèves d’Amérique Latine). L’Atelier du Chocolatier ne peut obtenir le label de commerce équitable car, en tant que petite structure, il lui est difficile de maîtriser toute la chaîne. Par conséquent, l’origine de la fève est surveillée mais ne peut être assurée. L’Atelier est adhérent de l’association MINGA, une association qui défend l’équité dans la production et les échanges économiques. Systèmes de certification et labels : - AB2 - Ecocert3 - Produits portant le logo Bio Communautaire4 Labellisation ou reconnaissance en cours : - Nature et progrès - reconnaissance de produits sans gluten en cours Savoir-faire : M. Keruel est maître-chocolatier. Il transmet son savoir-faire aux employés. L’Atelier compte six salariés, deux gérants et quatre employés parmi lesquels deux étaient embauchés en tant qu’intérimaires pendant les périodes de fête et sont passés depuis à un emploi à mi-temps. Les salariés sont des résidents locaux, embauchés par le biais de l’ANPE. Bien que peu sensibilisés au départ, ils ont adhéré à l’éthique de la maison au fur et à mesure. Mise en place de partenariats locaux et/ou marqués durables : Partenariats marqués « durables » : A l’exception du supermarché local qui diffuse les produits de l’Atelier du Chocolatier, la distribution se fait uniquement dans des magasins bio dans une trentaine de départements, dans tous les magasins Satoriz, et dans de nombreux magasins bio (Biocoop, Prairial, Saveurs Nature, Terre Nouvelle, Biosaveurs, Casabio…). Pour les emballages, l’Atelier a fait appel à un cartonnier de Crest. 2 La marque AB garantit à la fois : - un aliment composé d’au moins 95% d’ingrédients issus du mode de production biologique, mettant en œuvre des pratiques agronomiques et d’élevage respectueuses des équilibres naturels, de l’environnement et du bienêtre animal ; - le respect de la réglementation en vigueur en France ; - une certification placée sous le contrôle d’un organisme agréé par les pouvoirs publics français, répondant à des critères d’indépendance, d’impartialité, de compétence et d’efficacité tels que définis par la norme européenne EN 45011. 3 Ecocert est un organisme de contrôle et de certification, accrédité par le Comité Français d’Accréditation (COFRAC), selon la norme guide ISO 65 (EN 45011), qui exige indépendance, compétence et impartialité. 4 En mars 2000, la Commission Européenne a créé un logo complété de la mention facultative « Agriculture biologique - Système de contrôle CE » (Règlement (CEE) n° 2092/91). Ce logo peut être utilisé à titre volontaire par les producteurs, dès lors que l'inspection a montré que leurs méthodes et leurs produits répondaient aux conditions fixées par les règlements de l’Union Européenne. Ce logo peut être appliqué sur des produits qui contiennent au moins 95% d'ingrédients issus du mode de production biologique, satisfont aux règles du régime de contrôle officiel, portent le nom du producteur, du préparateur ou du vendeur, ainsi que le nom ou le numéro de code de l'organisme de contrôle agréé. 54 Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’entreprise dans la vie touristique locale : Partenariat avec la Tour de Crest dans le cadre de visites guidées, associant diverses entreprises touristiques du territoire. Cette démarche permet une meilleure promotion du territoire. Il est à noter que la Drôme est le premier département français pour l’agriculture biologique. C’est également le premier département fruitier. Les habitants de Crest semblent particulièrement sensibles au bio et au commerce équitable. Deux autres entreprises travaillent dans ce domaine. Cependant, peu d’actions sont réalisées en vue de valoriser ce potentiel. L’Atelier du Chocolatier souhaiterait voir se développer davantage d’actions communes autour de la thématique bio, afin de réunir l’offre et la demande. Participation à de nombreuses foires et salons : - Foire de Mens : foire de produits bio - Salon « Bien Vieillir », Porte de Versailles à Paris - « Saveurs de Terroir » à Largentière (07) - La Germinoise, foire Bio Nature Environnement à Saint-Germain au Mont d'Or (69) - Artemisia : Salon de produits Bio à Marseille - « Bouquets de Vin » à Valence (26) - « Vivez Nature », salon bio à Lyon Participation à des foires locales et aux marchés de Noël. La participation à ces salons et foires ne peut pas se faire durant la période estivale, du fait des fortes chaleurs. La dimension éducative Outils de sensibilisation à l’environnement et de valorisation des patrimoines : Présence d’une exposition permanente : scénographie et muséographie mettant en lumière les origines géographiques et historiques du cacao. Une dégustation est proposée. La visite de ces espaces peut être accompagnée. Des visites pour les groupes sont proposées et encadrées par M. Keruel qui explique sa philosophie et l’éthique de la maison. La taille du groupe varie de 10 à 40 personnes. Les visites ne sont proposées qu’en français pour le moment. Les étiquettes des produits ainsi que les plaquettes ou brochures à destination du public sont en cours de traduction. 55 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN CENTRE DE TRI DIGITALE Entretien avec M. LAMBREY. Entretien téléphonique le 10 juillet 2007. Visite du parcours pédagogique le 19 juillet. Rillieux-la-Pape (Rhône). Offre : Parcours pédagogique permettant la découverte du centre de tri Digitale (géré par Onyx Veolia Propreté, la division Propreté de Veolia Environnement). Objectif : délivrer un message pédagogique de sensibilisation au tri et au recyclage des déchets. Le but n’est pas de faire découvrir comment fonctionnent les machines, mais d’expliquer le processus de tri et de favoriser la prise de conscience de la nécessité d’une telle démarche. Une salle pédagogique est, de surcroît, à disposition des professeurs et des élèves. Création et motivations : En 2002, Veolia a remporté le marché pour le tri et le recyclage des déchets du Grand Lyon. La durée du contrat et son montant ont permis dès le départ d’envisager la construction d’un grand centre de tri, financé par les collectivités Veolia Propreté (investissement privé). Le centre de tri Digitale a donc vu le jour, sur une ancienne friche industrielle à Rillieux. Dès la phase de conception du bâtiment, la visite du site et l’ouverture au public ont été intégrées dans le cahier des charges du projet, pour plus de confort et de sécurité (elles faisaient partie des conditions imposées par le maître d’ouvrage, le Grand Lyon).demandes du client Grand Lyon. Veolia a voulu aller plus loin que la demande, en installant le parcours pédagogique au cœur de l’usine, et a porté une attention particulière à ce qu’il n’y ait pas de conflits entre l’activité industrielle et l’activité pédagogique. Une ancienne mezzanine, qui couvrait initialement l’ensemble de la surface bâtie, a été conservée spécialement pour le parcours pédagogique, malgré les contraintes techniques. La conception du parcours pédagogique a été réalisée en amont de la construction du centre de tri, en 2003, avant la mise en service du centre de tri et du parcours (2004). Onyx Veolia a voulu faire de cet outil pédagogique le moyen de changer l’image du déchet, avec la valorisation de la modernité, en substituant les notions d’ordure et de saleté à celles de matériau et de propreté. Le centre de tri fonctionne à un régime de 18 à 22 tonnes/heure (contre 8 en général dans les centres de tri). Typologie des visiteurs : Origine : Essentiellement agglomération du Grandde Lyon. Dans une moindre mesure en provenance du reste du Rhône, de l’Ain, de la Loire et de l’Isère. Profil : les enfants sont le cœur de cibles (65% de scolaires) ; Etudiants ; associations ; bailleurs ; personnel municipal ; individuels ; délégations de grandes agglomérations. Face à l’augmentation de l’intérêt pour ces visites, un créneau a été spécifiquement ouvert, une fois par mois après à 18h, à destination du grand public (individuels). La capacité d’accueil des groupes à d’autre part été élargie en proposant 4 créneaux par journée, soit un potentiel de 20 groupes par semaine. Fréquentation actuelle : 8 000 visiteurs par an. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Économies d'énergie : Un travail est en cours pour remplacer la chaudière à gaz pour la substituer par à une chaudière à bois. Des panneaux solaires ont été installés pour chauffer l’eau sanitaire des (douches du personnel). Mise en place de partenariats locaux et/ou « durables » Contrat d’exclusivité avec Cyclopolitain, en 2006, pour la mise en place de Cyclo Trucks. Il s’agit de tricycles dotés d’une petite cuve arrière. Ils seront mis en place pour assurer la coordination des 56 équipes de propreté de Veolia Environnement sur les berges du Rhône et sur les zones piétonnes de la Presqu’île, en complément du ramassage des corbeilles en journée. Digitale participe tous les ans à la semaine de découverte économique, proposée par le CDT du Rhône. Digitale s'associe également à l’opération « Moins d’ordures pour la nature ». Eco-Emballages est un partenaire avec qui Digitale a organisé un défilé de mode. L’Ademe, la mairie de Rillieux-la-Pape, le Grand Lyon et diverses associations sont des relais de promotion de Digitale, notamment envers les écoles. La FRAPNA Rhône est un partenaire permanent qui, outre la prise en charge de certaines animations, participe à l’évolution des supports pédagogiques et aux fonctionnalités du parcours. La dimension éducative : au cœur du parcours L’enjeu environnemental du tri constitue le cœur du discours. L’usine est alors abordée comme un moyen comme un autre de mettre en exergue l’intérêt du tri. L’ambition n’est pas de faire découvrir un métier (contrairement à la Semaine de découverte économique), mais de faire découvrir une démarche, d’en faire comprendre le sens, et de faire globalement adhérer au système. Modalités de mise en pédagogie du site : Le parcours a été conçu par un ancien responsable de la communication de Veolia, qui a monté sa propre entreprise, et par M. Lambrey avec l’aide d’un consultant en commuication. Il ne s’agit donc pas de pédagogues, mais la réflexion éducative est au cœur de leurs préoccupations. La réalisation des supports a été sous-traitée à une entreprise spécialisée (qui a travaillé notamment pour Vulcania). Le parcours pédagogique a été installé sur la mezzanine (déjà existante) qui surplombe les machines de tri, permettant ainsi une très bonne perception d’ensemble du processus. La mise en pédagogie du site a fait l’objet d’une réflexion approfondie. Ainsi, la volonté de ne pas mettre au second plan la sensibilisation au profit d’explications techniques sur les machines a été à l’origine de la conservation de la mezzanine pour bien distinguer les espaces. Le parcours est pensé en étapes, avec un message précis à chacune d'elle, l’usine n’est découverte qu’au milieu du parcours, conformément à la logique pédagogique du parcours. En fin de parcours, les visiteurs sont mis en situation de tri, afin de vérifier la bonne compréhension des informations délivrées, et pour faire intégrer le fait que le tri est question de comportement, et pas seulement d'idées plus ou moins abstraites. Une salle pédagogique vient d’être aménagée, afin de permettre à deux classes de pouvoir venir en même temps au centre de tri (pendant qu’un groupe suit le parcours, l’autre est en salle pédagogique). Cette salle est équipée de plusieurs espaces, de projection, de jeu, et d’expression. Du matériel est à disposition des professeurs, afin de leur permettre de mener eux-mêmes leur travail pédagogique, en complément de la visite. Le parcours a fait l’objet d’évolutions, en fonction notamment des remarques des visiteurs. Par exemple, une estrade, avec pan incliné, a été ajoutée, afin que les jeunes enfants et les personnes en fauteuil roulant puissent voir plus facilement les machines, du haut de la mezzanine. Un DVD est également en cours de conception pour poursuivre le travail après la visite, avec une photothèque, une visite virtuelle du site, qui permettra aux enseignants d’intégrer la visite à un véritable programme scolaire. Ce DVD n’est donc pas pensé en remplacement de la visite, mais comme un support pédagogique complémentaire. Le parcours fait ainsi l’objet d’une réflexion de modernisation régulière. Taille et composition des groupes, modalité des visites : Les groupes sont composés de 15 à 30 personnes (nombre arrêté avec le Grand Lyon). La visite dure environ 1h30 (1h10 sur le parcours, 10 minutes pour l’accueil et 10 minutes à la fin avec questionsréponses). Les visites commerciales ou étrangères sont faites par le directeur de Digitale. L’encadrement de Veolia Propreté (Directeur de Digitale M. Desportes ; Responsable Développement M. Lambrey ; Directeur d’Agence Régionale M. Gouesbet) 57 Les visites à destination des scolaires sont assurées par des animateurs de la Frapna. Une employée de Veolia, à temps plein, a été promue en interne (ancien agent de tri) pour suivre la pédagogie du site, gérer le suivi du parcours et des visites. Une mise à jour des connaissances, avec une formation conduite par le service propreté du Grand Lyon et Veolia, est régulièrement proposée. Actions de levier social Les visites sont gratuites pour le public. Les prestations sont rémunérées par les 25 clients du centre de tri qui souhaitent bénéficier de cette offre de service pédagogique (dont le Grand Lyon est le plus important). Accessibilité : Un ascenseur a été installé pour les personnes à mobilité réduite ou handicapées. Des visites sont prévues pour des personnes en situation de handicap moteur et/ou mental. Elles sont menées par des animateurs de la Frapna, qui s’adaptent alors aux besoins spécifiques de ces groupes. Les animateurs sont recrutés avec beaucoup d’attention, pour garantir la qualité de la visite et de la démarche pédagogique. Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire L’offre pédagogique de Digitale fait l’objet d’un travail en concertation avec les acteurs du tri (l’Ademe, Eco-Emballages, Département du Rhône, …). 58 COMPTE-RENDU DE VISITE TERRAIN CENTRE D’OBSERVATION DE LA NATURE DE L’ILE DU BEURRE Entretien avec Pascal de MONTMORILLON, directeur de l’association. 13/07/07, Tupins et Semons (Rhône). Equipements : - deux observatoires - un espace expositions permanentes et un espace expositions temporaires - un sentier de découverte - un réseau de mares pédagogiques - une maison d’accueil Activités proposées : Animations (demi journée ou journée), à destination principalement du public enfant (5-12 ans), sur des thématiques diverses (faune de la mare, forêt alluviale, paysage rhodanien, oiseaux…) et des approches variées (naturaliste, sensorielle, ludique). Notons la mise en place de projets pédagogiques et de pédagogie de projets avec des écoles locales et centres de loisirs sociaux. Des activités à destination du grand public sont proposées : - animations « Découverte du site » en groupe et à la ½ journée - affûts castors en soirée - ateliers dessin naturaliste en 2003, stage aquarelles en 2004 2005 et 2006 sur le thème « Paysage, lumières et milieux », stage photo… Activités pédagogiques hors site en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Pilat : - à destination des scolaires dans le cadre du programme d’éducation au territoire du Parc - pour le grand public avec des sorties nature proposées par le PNR ou la nuit de la chouette Activités pédagogiques hors site - à destination des scolaires dans le cadre du programme « En chemin sur les ENS3 DE L4Isère Création et motivations : 1987 : l’Ile du Beurre est protégée par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB). 1988 : création de l'association « Centre d’Observation de la Nature de l’Ile du Beurre ». Le Conseil d'administration est composé de partenaires publics et privés (Rhodia, FRAPNA, CNR, associations de protection de la nature, communes…) 1991 : ouverture du Centre au grand public. Depuis 1991, le Centre d’Observation de la Nature de l’Ile du Beurre assure plusieurs missions : - préservation, gestion et restauration de milieux naturels - accueil des publics et éducation à l'environnement - conduite d'études et conseil en environnement auprès des collectivités locales Le Centre d’Observation de la Nature de l’Ile du Beurre emploie 6 personnes à temps plein, fortement qualifiées dans le domaine de l'environnement et de l'éducation, une personne à 2/3 t pour l’accueil plus des contrats d’apprentissage et des stagiaires à plu sou moins longue durée . Le site accueille 25000 visiteurs par an. Environnement global et protection du milieu naturel Le Centre d’observation de l’Ile du Beurre appuie son action de préservation et de valorisation de son site sur des plans de gestion quinquennaux. L’Ile du Beurre vient de valider son deuxième plan et a élaboré le prochain qui s’étalera sur la période 2006-2010. 59 Ce document d'objectif fixe les grandes orientations en matière de gestion de milieu et d'accueil du public, et définit les actions à entreprendre. Au programme, entre autres conservation du patrimoine et protection des espèces, restauration des lônes, restauration d'une forêt alluviale naturelle et développement de l'éducation à l'environnement. Le plan de gestion de l'Ile du Beurre concerne l'ensemble de l'éco-complexe constitué de : - l'Ile du Beurre et les rives de sa lône - la lône de la Chèvre - les étangs de l'Ile de la Chèvre Un second plan de gestion a été élaboré et concerne spécifiquement la forêt alluviale de Gerbey. Le site est concerné par deux arrêtés préfectoraux de protection de biotope : - Ile du Beurre : n°143-87 depuis le 10 février 1987 - Gerbey: arrêté du 18 mai 1995 Inscription à la charte du tourisme durable. Maîtrise des impacts de l’activité et gestion des énergies Gestion des flux : éco-compteur acoustique à l'entrée du sentier, relevé matin et soir + enregistrement et qualification de toutes les entrées dans la maison d’accueil. Le centre souhaiterait calculer de manière précise la capacité de charge du site mais les gestionnaires du site ne disposent pas actuellement de méthodes d’appréciation des impacts de la fréquentation et souhaiteraient développer des dispositifs dans ce sens. Utilisation de matériaux naturels pour les aménagements (cependant les peintures utilisées ne sont pas nécessairement biologiques). En ce qui concerne le fonctionnement interne de l’association : - tri sélectif - utilisation de papier recyclé - utilisation d’une voiture fonctionnant au GPL - produits d’entretien écologiques - ampoules à basse consommation - chauffage au bois partiel La dimension éducative La pédagogie se fait par l'immersion dans la nature. Activités pédagogiques : animations de 2h30 sur diverses thématiques (découverte du site, la petite faune de la mare, la forêt alluviale, les oiseaux, le paysage rhodanien, la gestion des milieux naturels...). Mise à disposition de fiches pédagogiques. Pour les groupes, moins de 20 personnes par animateur. Pour la plupart des animations, chaque classe est divisée en deux groupes, encadré chacun par un animateur pour faciliter l'interaction et l'observation. Evaluation des activités d’animation : mise en place d’une appréciation régulière des prestations proposées qui s’appuie sur les documents remplis par chaque école après chaque animation, sur des questionnaires distribués en fin de séances et sur tout autre témoignage pouvant contribuer à cette appréciation. Projet : afin de vulgariser les études réalisées et les actions menées dans le cadre des plans de gestion, le Centre prévoit d’organiser des journées techniques publiques pour la restitution des études menées et leur synthèse depuis 10 ans. 60 Accessibilité Les personnes à mobilité réduite ne sont aujourd’hui pas accueillies à l’Ile du Beurre du fait des difficultés d’accès et de l’absence d’aménagement adapté. Toutefois, le Centre souhaite développer des animations vers ce type de public à l’avenir : + projet de réaménagement du site à l’occasion du passage de la véloroute + formation d’un animateur aux techniques adaptées aux handicaps + sentiers d’interprétation avec des panneaux en braille Participation de l’entreprise et gouvernance du territoire Implication de l’association sur le territoire : l’association est fortement soutenue localement (Conseil Général 69, CNR et l’Agence de l’eau renforcent leur soutien technique et financier). De fait, l’association est administrée et assistée techniquement et financièrement par un réseau de partenaires associant collectivités, organismes publics et privés, et associations. L'association souhaite ainsi mettre son expérience en matière de gestion de milieu et d'éducation à l'environnement au service des collectivités désireuses de valoriser des espaces naturels. A titre d’exemple, les communes voisines sollicitent largement le Centre d’Observation de la Nature, notamment pour la mise à disposition de ses expositions temporaires. Aussi celles-ci circulent-elles dans les communes alentour, servant de supports pédagogiques pour la sensibilisation des populations locales. Projet concrétisé en septembre 07 : développer des démarches touristiques en mettant en place notamment des visites combinées permettant la découverte des patrimoines culturels (visite du centre historique de Condrieu par exemple) et naturels (visite du Centre d’Observation de la Nature). Problématiques touristiques Le tourisme est assez problématique sur le site et son développement fait l’objet d’une attention particulière. La position des administrateurs du site qui souhaitent voir se développer le tourisme contraste avec celle tenue par les naturalistes plus réservés sur ce sujet. Ils craignent une surfréquentation du Centre qui risquerait de dénaturer les lieux et de perturber la tranquillité de la faune, engendrant ainsi son départ, ce qui ruinerait l’intérêt du Centre d'observation de la nature de l'Ile du Beurre. 61