note champs captants - Syndicat des Sylviculteurs du Sud Ouest

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note champs captants - Syndicat des Sylviculteurs du Sud Ouest
PROJET CHAMPS CAPTANTS DES LANDES DU MEDOC
Le projet dit des champs captants du Médoc (secteur de Saumos/SainteHélène) pour l’alimentation en eau potable de Bordeaux Métropole (ex
Communauté Urbaine de Bordeaux) et les territoires périphériques
provoque de nombreuses inquiétudes pour les forestiers, notamment sur
son éventuel impact sur la nappe d’eau essentielle à la Sylviculture, la
nappe des sables.
A force de protestations, un début de concertation publique se met en
place où siègent les représentants du Syndicat des Sylviculteurs, du CRPF
et de la DFCI.
Ainsi par deux fois, les deux Commissions Locales de l’Eau concernées
(Sage Nappes Profondes et Sage Lacs Médocains) se sont réunies pour
échanger sur le dossier, le 12 décembre 2014 et le 27 février 2015.
Ces réunions ont permis la constitution d’un groupe de travail et de suivi
sur le projet.
Ce Groupe, auquel le Syndicat des Sylviculteurs appartient, permet
d’échanger sur le projet, de discuter l’impact du projet et de proposer des
corrections. En clair, ce groupe sert à discuter, à creuser en avant les
travaux et résultats, à accompagner l’élaboration d’un projet modifié.
En parallèle, deux ateliers thématiques travaillent de manière plus
spécifique sur l’impact du projet sur la ressource en eau, mais aussi sur
les conséquences de cet impact sur la ressource en eau en termes
d’incidences sur les milieux, les usages, la Sylviculture, etc…
Le projet :
Le projet de champs captants ‘Les Landes du Médoc’ envisage de prélever
de l’eau dans la nappe phréatique de l’Oligocène qui se situe en dessous
de la nappe plio-quaternaire dite « nappe des sables » essentielle à la
sylviculture.
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Les études portées par Bordeaux Métropole identifient la ressource en eau
oligocène du secteur de Saumos/Sainte Hélène, comme faisant partie des
ressources de substitution permettant de remplacer une partie des
prélèvements dans la nappe d’eau de l’éocène dans le département. Le
projet viserait à pomper dans la nappe 10 à 12 Mm3/an d’eau dont le
transport vers l’Agglomération Bordelaise se ferait via un aqueduc sur les
domaines forestiers.
Pourquoi substituer ?
Le fondement des substitutions est le SAGE des Nappes profondes de
Gironde approuvé en 2003 et révisé en 2013. Ce SAGE fait le constat de
bilans déséquilibrés à grande échelle au sein des nappes profondes. La
comparaison de ce qui est prélevé à ce que peuvent supporter les nappes
sur des zones délimitées ont amené la CLE du SAGE Nappes profondes à
considérer comme déficitaires les nappes de l'Eocène et du CampanoMaastrichtien comme déficitaire dans la zone Centre du département.
C’est cette nappe qui approvisionne tous les Girondins.
Le deuxième constat réalisé est l'existence de risques plus locaux liés aux
modalités d'exploitation de ces nappes : risque de salinisation de la nappe
de l'Eocène inférieur à moyen en bordure de l'estuaire et risque de
dénoyage de l'Oligocène au Sud de l'agglomération.
Les éléments de dimensionnement à prendre en compte pour préciser les
volumes à substituer sont les suivants :
- restauration du bon état des unités de gestion déficitaires et des zones à
risques ;
- évolution de la demande en eau potable à l'échelle du territoire
départemental en lien avec une croissance démographique soutenue ;
- la prise en compte du risque d'indisponibilité de certains pôles de
production d'eau potable plus sensibles aux pollutions ;
- la nécessaire sécurisation des services de l'eau potable.
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Les autres projets ?
La CLE du SAGE Nappes profondes a arrêté en 2009 une sélection parmi
ces projets étudiés sur la base de critères clairement définis. Trois projets
sont ressortis à l'issue de cet exercice : Oligocène de Sainte-Hélène
renommé aujourd'hui Landes du Médoc, le Cénomanien du Sud-Gironde
sur lequel ils poursuivent des investigations et Eau de Garonneréinfiltration – reprise qui est encore à l'étude et classée en troisième
position.
Pourquoi un projet ici ? Qu'est-ce qui justifie un projet ici, sur ce
territoire ?
Le critère d'éloignement est important car il impacte très fortement le prix
de l'eau puisqu'elle coûte cher à transporter et l'éloignement ne peut se
concevoir que si on transporte des grandes quantités d'eau.
Selon eux, les études ont démontré que, sur le secteur de Saumos-SainteHélène, les formations de l'Oligocène sont épaisses et perméables ce qui
leur permet de supporter des prélèvements très importants. On est de
plus ici dans une zone où cette nappe est alimentée depuis les aquifères
sus-jacents, ce qui garantit la reconstitution des réserves en cas
d'exploitation. La nappe de l'Oligocène est ici suffisamment profonde pour
être à l'abri des pollutions de surface. Enfin les prélèvements sont peu
nombreux à l'Oligocène dans les environs, ce qui limite les possibilités de
conflit d'usage.
En clair, les forestiers ne pompent pas l’eau et ne la polluent pas… ce qui
justifie l’emplacement.
Les études réalisées entre 2009 et 2012 ont montré qu’une exploitation de
la nappe Oligocène sur le territoire pourrait entraîner jusqu’à un
abaissement de la nappe du Plio-quaternaire de 25 cm à 1 m donc la
nappe des sables, et qu’il pourrait être accentué en cas de conditions de
recharge défavorables (supérieur à 1m). Ces études font craindre un
impact fort du projet sur la sylviculture et être une menace pour les pins.
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L’incertitude sur les impacts :
Face aux inquiétudes, le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et
Minières) est chargé de réaliser un modèle hydrogéologique appelé
PHONEME permettant d’évaluer plus précisément l’impact des pompages
sur la nappe superficielle.
Ce modèle intègre les connaissances déjà acquises sur la zone afin de
simuler plus finement l’impact du projet sur les autres nappes
(notamment plio-quaternaire) et ressources en eau et adapter le projet
pour supprimer et, a minima, limiter les impacts.
Ils simulent un prélèvement de 10 millions de m3 par an et une recharge
égale à la moyenne des 30 dernières années (avec l’implantation
théorique de 2012). La baisse la plus forte de la nappe du plio-quaternaire
serait de 29 cm dans une première hypothèse et de 48 cm dans une
hypothèse plus impactante. Dans cette dernière hypothèse, l’aire dans
laquelle la baisse serait supérieure à 30 cm couvrirait 81 km2.
Ce modèle montrerait que l’hypothèse la plus impactante entraînerait un
abaissement de la nappe du plio-quaternaire entre 10 à 50 cm, sur un
triangle Brach, Saint Hélène et le Temple.
Ce modèle doit être perfectionné, en particulier avec des simulations
basées sur des données climatiques et géologiques plus récentes, sur les
implantations les moins impactantes, les résultats sont attendus pour le
mois de juillet. Il faudra bien entendu travailler ce modèle en prenant en
compte le changement climatique et les divers scénarios impactants.
Pour ce faire, le projet prévoit la réalisation de forages d’essais
permettant de faire des études détaillées pour confirmer la quantité et la
qualité de l’eau et quantifier plus précisément l’impact des pompages sur
la nappe du plio-quaternaire.
Les résultats de l’étude Phoneme sont attendus pour fin juillet, avec une
mise en service du Champ Captant prévue en 2020.
Le Syndicat a plusieurs fois regretté la précipitation avec laquelle ces
études sont menées.
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Impacts sur les Pins Maritimes :
M. Loustau pour l’INRA a affirmé, en Atelier de concertation, que la
croissance des pins est liée à la présence de la nappe dans la zone
racinaire des Pins. Les modèles prévisionnels de la production forestière
pourraient être utiles pour estimer les impacts du projet. Il doit être
possible, selon lui , de coupler le modèle du BRGM de variation des
nappes avec ces modèles de production forestière pour ce faire et
également simuler les scénarios du changement climatique, tout en
précisant la validité des simulations.
En ce sens, l’INRA s’est vu confier une évaluation des impacts du projet
sur la production de pins maritimes.
La Mobilisation des Sylviculteurs :
Le vendredi 19 juin, à l’invitation de leur Syndicat, 120 sylviculteurs
médocains se sont réunis dans la salle des fêtes du Temple pour
s’informer sur le projet des champs captants du Médoc.
A cette occasion, J.J. Héraud, J. Peragallo et G. Rielland ont souhaité
informer les adhérents sur les impacts du projet et les risques pour
l’avenir.
Ils ont ainsi exposé les incertitudes sur les impacts du projet sur la
production des pins maritimes et leur crainte d’un fort abaissement de la
nappe dite « des sables » essentielle pour la sylviculture.
Cette réunion a permis à de nombreux adhérents d’exprimer leur refus
d’un projet qui entraîne trop de risques pour leurs activités.
Il a été convenu que le Syndicat fasse la demande d’une étude
indépendante sur les impacts des champs captants menée par un
prestataire indépendant et choisi par les participants à la concertation.
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Par ailleurs, nous demandons des études complémentaires sur les
alternatives possibles, en particulier sur les possibilités de mutualisation
des prélèvements en eau avec d’autres zones géographiques (SudGironde,
eaux de la Garonne et désalinisation de l’eau de mer).
Cette réunion s’est conclue par un vote unanime des sylviculteurs contre
ledit projet.
Il faut noter que, lors de la CLE SAGE Médocains du 29 juin 2015, le
Président de cette structure, Henri Sabarot a souligné son désaccord avec
un projet de champs captants qui aurait un impact sur la sylviculture.
Le Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest continuera à marquer
l’opposition des Sylviculteurs dans cette concertation. Il informera ses
adhérents et organisera la mobilisation contre le projet.
Guillaume RIELLAND
Juriste
Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest
6 Juillet 2015
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