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immobilier et bourse PEUT-ON PRÉVOIR LA RENTABILITÉ DE L’IMMOBILIER COTÉ ? Les recherches présentées dans cet article, qui couvrent dix pays, suggèrent que la maturité du marché de l'immobilier titrisé joue un rôle très important dans la prévisibilité des rentabilités. En particulier dans les pays qui ont une législation bien établie prévoyant la transparence fiscale (régime REIT), les rentabilités du titrisé sont plus prévisibles que celles des actions en général. De plus, les stratégies actives d'investissement surperforment plus souvent une politique d'achat-conservation que cela n'est le cas pour les actions. par Camilo Serrano, Doctorat en finance de l'immobilier, Université de Genève (HEC) et Martin Hoesli, Professeur, Université de Genève (HEC), Université d’Aberdeen et École de Management de Bordeaux La capitalisation boursière de l’immobilier coté a triplé au cours des cinq dernières années pour atteindre 794 milliards de dollars à la fin de 2007. Cette croissance peut être attribuée à l’introduction de législations prévoyant la transparence fiscale, à l’instar des REITs dans un grand nombre de pays et des SIIC en France, car ce type de législation élimine la double imposition des investisseurs en supprimant l’imposition au niveau de la société. En 1995, les REITs n’existaient que dans six pays, alors qu’en 2007, plus de trente pays avaient mis en place une telle législation et d’autres encore étaient en train de la considérer. L’augmentation de la demande pour des instruments immobiliers indirects a conduit à une très forte croissance du nombre de pays prévoyant une législation de type REIT et à l’émergence de l’immobilier titrisé comme une classe d’actifs indépendante. Ainsi, il paraît important d’examiner la prévisibilité des rentabilités de l’immobilier titrisé et en particulier si ces rentabilités sont plus prévisibles que celles des actions. Les résultats de notre étude suggèrent que le degré de maturité du marché immobilier coté joue un rôle très important dans la prévisibilité de ses rentabilités. Dans les pays ayant une législation REIT mature et bien établie, nous observons que les rentabilités de l’immobilier titrisé sont plus prévisibles que les rentabilités des actions. Ainsi, la qualité des prévisions est meilleure aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Australie, les pays de notre échantillon ayant les législations REIT les plus anciennes. De plus, nous trouvons que les stratégies actives d’investissement surperforment la stratégie passive dans les dix pays étudiés et ce pour les deux classes d’actifs (immobilier titrisé et actions). Lorsque nous tenons compte des coûts de transaction, cette conclusion reste valable pour l’immobilier titrisé dans la moitié des pays étudiés et pour les actions dans trois pays. La méthode et les données employées La prévision des rentabilités de l’immobilier coté et des actions s’effectue à l’aide de deux méthodes économétriques qui se basent sur les observations passées ainsi que sur la volatilité de celles-ci. Plus spécifiquement, les modèles utilisés sont l’ARMA et l’ARMA-EGARCH. L’ARMA (Auto Regressive Moving Average) est un modèle qui utilise les valeurs retardées d’une variable (dans notre cas, les rentabilités de chaque classe d’actifs) ainsi que les valeurs retardées du terme d’erreur du modèle pour prédire les valeurs futures de cette variable. L’ARMA-EGARCH est une spécification plus complexe où la composante EGARCH (Exponential Generalized Auto Regressive Conditional Heteroscedasticity) tient compte des variations retardées de la volatilité de la variable d’intérêt. Dès lors que les prévisions ont été effectuées, notre objectif est d’examiner s’il y a des différences de prévisibilité des rentabilités entre l’immobilier titrisé et les actions, et aussi si ces DÉCEMBRE 2008 - N° 47 IEIF - RÉFLEXIONS IMMOBILIÈRES La méthode Dans cet article, nous utilisons des données historiques dans le but de prévoir les rentabilités de l’immobilier titrisé et comparons la qualité de ces prévisions à celles des actions. Nous testons également l’utilité de stratégies actives par rapport à une stratégie passive d’achat-conservation. Si une classe d’actifs s’avère plus prévisible qu’une autre, la perception qu’ont les investisseurs concernant l’incertitude des rentabilités futures pourrait changer et entraîner des changements dans l’allocation des portefeuilles. Il est a priori difficile d’anticiper les résultats auxquels nous allons aboutir. D’un côté, il est possible que les rentabilités de l’immobilier titrisé soient plus faciles à prédire puisque les cash-flows, qui résultent de baux à long terme, sont relativement stables. A contrario, il se peut que les rentabilités des actions soient plus prévisibles que celles de l’immobilier titrisé, étant donné que ce dernier englobe des entreprises dont la capitalisation boursière est faible ou moyenne, rendant ces rentabilités généralement plus incertaines. 43 prévisions sont utiles en matière de stratégies d’investissement. Pour déterminer si une classe d’actifs est plus prévisible que l’autre, nous examinons de façon graphique et statistique les erreurs de prédiction. En ce qui concerne l’utilité de ces modèles en matière d’allocation de portefeuilles, nous établissons une stratégie active d’investissement basée sur nos prévisions que nous comparons à une stratégie passive d’achat-conservation. La stratégie active consiste à investir dans l’actif (c’est-à-dire soit en immobilier titrisé soit en actions) si le niveau de la rentabilité prévisionnelle est plus élevé que la rentabilité moyenne de l’actif hors-risque calculé sur les soixante derniers jours. Dans le cas contraire, l’investissement se fait dans l’actif hors-risque. Les données Les données utilisées dans cette étude ont été obtenues auprès de Thomson Datastream. Nous utilisons des indices de rentabilité de fréquence quotidienne pour la période allant de janvier 1990 à décembre 2007. L’étude couvre les dix plus importants marchés de l’immobilier titrisé au 31 décembre 2007 selon l’indice FTSE EPRA/NAREIT. La valeur de marché de l’ensemble des sociétés composant l’indice s’élève à 794 milliards de dollars, les dix plus grands pays constituant 95 % de l’indice. Ces pays sont les États-Unis, Hongkong, le Japon, l’Australie, le Royaume-Uni, la France, Singapour, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède. Pour les actions, les indices de rentabilité Datastream sont employés, alors que le taux à trois mois de l’Euro-Currency est retenu comme taux hors-risque1. Une vue d’ensemble des dix marchés que nous analysons est présentée dans le tableau 1. Même si tous les pays de notre échantillon, à l’exception de la Suède, avaient introduit une législation REIT à la fin de 2007, les seuls pays à avoir des REITs pendant toute la période étudiée sont les États-Unis, les Pays-Bas et l’Australie. Il n’est par conséquent pas surprenant que les pourcentages de sociétés bénéficiant du statut de REITs soient les plus élevés dans ces trois pays. Concernant le type d’activité de ces sociétés, l’activité d’investissement domine en Amérique du Nord (90 %), en Europe (94 %) et en Australie (80 %), tandis que la promotion et la construction sont privilégiées en Asie (61 %). Enfin, il est important de noter que les sociétés d’immobilier coté en Amérique du Nord privilégient des placements dans un secteur spécifique, tandis qu’en Europe et en Asie elles ont tendance à diversifier dans plusieurs secteurs. Tableau 1 Vue d’ensemble des marchés de l’immobilier titrisé (31-12-2007) Pays Abréviation et année de Pourcentage de l’indice création du statut REIT global FTSE EPRA/NAREIT Nombre de titres Pourcentage de REITs sur le marché Type d’activité (% investissement) États-Unis US-REIT 1960 28,65 103 96,10 88,77 Hongkong HK-REIT 2003 23,50 21 4,27 12,68 Japon JREIT 2000 11,58 23 29,18 31,17 Australie LPT 1985 10,05 23 94,78 79,63 Royaume-Uni UK-REIT 2007 6,74 36 82,51 95,34 France SIIC 2003 5,40 10 91,87 N/A Singapour SREIT 1999 3,62 11 45,23 N/A Pays-Bas FBI 1969 1,57 7 100,00 N/A Allemagne G-REIT 2007 1,29 9 5,39 N/A Suède non existant 0,85 6 0,00 N/A Le Canada représente 2,95 % de l’indice et l’Autriche 0,93 %, mais nous ne les incluons pas dans notre étude du fait que les indices pour ces pays ne sont pas disponibles pour toute la période étudiée. Source : Thomson Datastream. 1. Pour des raisons de disponibilité des données, le taux interbancaire à trois mois est utilisé pour Hongkong et l’Australie et le taux du Treasury-bill pour la Suède. 44 Tableau 2 Statistiques descriptives (données quotidiennes pour la période janvier 1990-décembre 2007) Immobilier titrisé Pays Valeur de marché (milliards de dollars) Rentabilité Actions Moyenne Écart-type Ratio de Sharpe Valeur de marché (milliards de dollars) Rentabilité Moyenne Écart-type Ratio de Sharpe États-Unis 272 0,06 % 0,81 % 0,05 15 921 0,05 % 0,98 % 0,03 Hongkong 124 0,07 % 1,83 % 0,03 1 669 0,07 % 1,48 % 0,04 Japon 95 0,02 % 2,00 % 0,01 4 280 0,00 % 1,21 % – 0,01 Australie 96 0,06 % 0,77 % 0,05 1 188 0,05 % 0,80 % 0,04 RoyaumeUni 61 0,03 % 0,99 % 0,01 3 723 0,04 % 0,92 % 0,02 France 33 0,05 % 0,87 % 0,03 2 572 0,05 % 1,12 % 0,02 Singapour 20 0,04 % 1,96 % 0,01 412 0,03 % 1,11 % 0,02 Pays-Bas 14 0,03 % 0,72 % 0,02 777 0,05 % 1,05 % 0,03 Allemagne 8 0,03 % 1,35 % 0,01 2 020 0,04 % 1,09 % 0,02 Suède 7 0,01 % 1,55 % – 0,01 499 0,05 % 1,39 % 0,02 Source : Thomson Datastream. Les résultats obtenus Prévisibilité du titrisé et des actions La prévisibilité des rentabilités de l’immobilier titrisé et des actions est analysée sur la base des distributions des erreurs de prédiction des modèles ARMA et ARMA-EGARCH. Nous ne montrons que les distributions pour les modèles ARMAEGARCH (graphique 1 page suivante) car les résultats sont similaires avec les modèles ARMA. Comme il peut dans certains cas être difficile de comparer les courbes sur les graphiques, nous utilisons également un test statistique (ces résultats ne sont pas contenus dans cet article). Les erreurs de prévision sont plus petites pour l’immobilier titrisé que pour les actions aux États-Unis et aux Pays-Bas. Inversement, les erreurs pour les actions sont plus petites que celles pour l’immobilier titrisé au Japon, au Royaume-Uni et en Allemagne. Ainsi, les rentabilités de l’immobilier titrisé sont plus prévisibles que les rentabilités des actions dans les deux pays qui ont la législation REIT depuis le plus longtemps (1960 pour les États-Unis et 1969 pour les Pays-Bas). À l’inverse, les rentabilités des actions sont plus prévisibles que celles de l’immobilier titrisé dans trois pays où les REITs n’ont été introduits que récemment. La meilleure prévisibilité de l’immobilier coté dans des pays bénéficiant d’une législation concernant la transparence fiscale peut s’expliquer intuitivement par une assez grande stabilité des rendements locatifs puisqu’ils investissent dans de l’immobilier de rapport et sont contraints de distribuer au moins 90 % de leurs revenus sous forme de dividende pour obtenir la transparence fiscale aux États-Unis (ce chiffre est même de 100 % aux Pays-Bas). Il est probable que les véhicules DÉCEMBRE 2008 - N° 47 IEIF - RÉFLEXIONS IMMOBILIÈRES Le tableau 2 contient des statistiques descriptives du titrisé et des actions dans chacun des pays. On observe des différences importantes quant à la performance des deux actifs dans les divers pays. Les ratios de Sharpe sont supérieurs pour l’immobilier titrisé aux États-Unis, au Japon, en Australie et en France, tandis qu’ils sont supérieurs pour les actions dans les six autres pays. La volatilité des deux classes d’actifs est relativement similaire dans tous les pays à l’exception de Hongkong, du Japon et de Singapour où elle s’avère plus élevée pour le titrisé. Ceci n’est pas étonnant vu que l’immobilier titrisé en Asie est composé principalement de sociétés actives dans les secteurs de la promotion et de la construction qui sont plus volatils que celui de l’immobilier de rapport. 45 Stratégies d’investissement Graphique 1 Distribution des erreurs de prévision des modèles ARMA-EGARCH Sources : FTSE EPRA/NAREIT, Thomson Datastream et calculs de l’auteur. d’investissement immobilier qui bénéficient de la transparence fiscale se comportent comme de l’immobilier direct, et ceci particulièrement par rapport à leurs revenus locatifs réguliers. À ce sujet, Pagliari, Scherer et Monopoli1 montrent qu’il n’y a pas de différence, d’un point de vue statistique, entre les rentabilités des REITs et de l’immobilier direct aux États-Unis, pour autant que l’effet de certains éléments soit neutralisé. Les éléments pris en compte par ces auteurs sont : l’effet du financement par emprunt sur les rentabilités des REITs, l’impact du lissage sur les rentabilités de l’immobilier direct2 et les effets liés à la composition différente des portefeuilles servant à la construction des indices. Prévisibilité du titrisé : comparaison entre pays Il est aussi pertinent de faire des comparaisons entre les divers pays, celles-ci concernent seulement l’immobilier titrisé. Le graphique 2 contient la densité de probabilité des erreurs de prévision pour respectivement les modèles ARMA (partie A) et ARMA-EGARCH (partie B). On constate des différences importantes d’un pays à l’autre. Les meilleures prévisions avec les deux modèles se font aux Pays-Bas, aux États-Unis et en Australie. Ces résultats s’avèrent statistiquement significatifs. Une fois encore, ces trois pays bénéficient d’une législation REIT bien établie. Les résultats des stratégies d’investissement actives utilisant les prévisions ARMA et ARMA-EGARCH, sans prise en compte des coûts de transaction, apparaissent dans le tableau 3 (page suivante). À des fins de comparaison, nous incluons aussi les résultats obtenus avec une politique d’achat-conservation. Dans chaque cas, la richesse initiale est de 1 000 unités de la devise locale. La politique d’achat-conservation pour l’immobilier titrisé surperforme la politique d’achat-conservation pour les actions aux États-Unis, au Japon, en Australie et en France, alors que la conclusion inverse est valable pour les autres pays. Ces résultats confirment bien évidemment les niveaux différents de rentabilité moyenne pour les deux classes d’actifs. Les deux stratégies d’investissement actives surperforment la stratégie passive dans tous les pays pour les deux classes d’actifs. À l’exception de l’Allemagne pour l’immobilier titrisé et de la France pour les actions, les prévisions faites avec les modèles ARMA-EGARCH surperforment les prévisions faites avec les modèles ARMA. Ceci provient du fait que le modèle ARMA-EGARCH est plus complet dans la mesure où il tient compte non seulement des rentabilités moyennes mais aussi de la variance de celles-ci. En résumé, les stratégies actives Graphique 2 Distribution des erreurs de prévision pour l’immobilier titrisé Sources : FTSE EPRA/NAREIT, Thomson Datastream et calculs de l’auteur. 1. J. L. Pagliari Jr, K. A. Scherer & R. T. Monopoli, “Public Versus Private Real Estate Equities: A More Refined, Long-Term Comparison”, in Real Estate Economics, vol. 33(1), pp. 147-187, 2005. 2. Pour une discussion de cette problématique, voir M. Hoesli, Investissement immobilier. Décision et gestion du risque, chap. 4, Economica, Paris, 2008. 46 Tableau 3 Résultats des stratégies d’investissement sans tenir compte des coûts de transaction (1992-2007) Immobilier titrisé Pays Stratégies actives ARMA ARMA-EGARCH États-Unis 19 940 26 614 Hongkong 40 093 Actions Politique d’achatconservation Stratégies actives Politique d’achatconservation ARMA ARMA-EGARCH 9 606 11 363 14 787 5 237 109 838 7 567 41 614 96 646 10 896 7 448 25 012 2 029 6 868 8 401 1 131 Australie 12 423 14 518 8 617 11 832 15 191 7 429 Royaume-Uni 17 238 17 873 4 779 14 988 19 912 5 154 9 347 17 532 9 213 7 820 6 645 6 515 Singapour 24 754 26 100 3 046 11 810 11 945 3 515 Pays-Bas 13 963 14 491 4 852 19 114 23 753 6 986 Allemagne 14 814 12 257 1 740 23 529 36 510 4 955 Suède 32 606 49 623 4 378 24 893 30 769 10 667 Japon France L’investissement initial est de 1 000 unités de la devise locale. Les années 1990 et 1991 sont utilisées pour calibrer les modèles. Source : Thomson Datastream. Tableau 4 Coûts de transaction rendant les gains de la stratégie active égaux à ceux de la stratégie passive semblent très performantes, encore faut-il mettre en relation les gains obtenus avec le coût lié à la mise en œuvre de telles stratégies. Coûts de transaction (points de base) Si l’on considère des coûts de transaction « normaux » de 30 points de base1, la stratégie active d’investissement avec les deux modèles surperforme la politique d’achat- Pays Immobilier titrisé ARMA ARMA-EGARCH Actions ARMA ARMA-EGARCH ÉtatsUnis 18 23 12 16 Hongkong 25 43 23 38 Japon 22 39 26 30 Australie 6 9 9 14 RoyaumeUni 21 23 19 22 0 12 3 0 Singapour 33 33 20 22 Pays-Bas 18 20 16 20 Allemagne 40 37 26 35 Suède 33 39 14 17 France Source : Thomson Datastream. 1. L. K. C. Chan & J. Lakonishok, “Institutional Trades and Intraday Stock Price Behavior”, in Journal of Financial Economics, vol. 33(2), pp. 173199, 1993. DÉCEMBRE 2008 - N° 47 IEIF - RÉFLEXIONS IMMOBILIÈRES Le tableau 4 indique les coûts de transaction (en points de base) pour lesquels la stratégie active serait équivalente à la stratégie passive. Une telle approche est intéressante étant donné que les investisseurs institutionnels et privés ont des coûts de transaction différents. Ce tableau devrait ainsi leur permettre d’évaluer l’utilité des stratégies utilisées. Les stratégies actives d’investissement produisent généralement de meilleurs résultats pour l’immobilier titrisé que pour les actions. En effet, celles-ci peuvent supporter des coûts de transaction plus élevés que pour les actions dans sept pays sur dix quand les modèles ARMA sont utilisés et dans huit pays sur dix quand les modèles ARMA-EGARCH sont employés, avec presque toujours une surperformance des modèles ARMA-EGARCH sur les modèles ARMA. 47 conservation à Singapour, en Allemagne et en Suède pour l’immobilier titrisé. De plus, les stratégies actives basées sur les modèles ARMA-EGARCH surperforment la stratégie passive à Hongkong et au Japon pour l’immobilier titrisé et à Hongkong, au Japon et en Allemagne pour les actions. Ainsi, les stratégies actives surperforment la politique d’achat-conservation dans cinq pays pour l’immobilier titrisé et dans trois pays pour les actions, renforçant la conclusion selon laquelle les rentabilités de l’immobilier titrisé sont généralement plus prévisibles que celles des actions. L’importance de la maturité du marché de l’immobilier titrisé Nos analyses suggèrent que la maturité du marché de l’immobilier titrisé joue un rôle important dans la prévisibilité des rentabilités. En particulier, nous montrons que dans les pays qui ont une législation REIT (c’est-à-dire de transparence fiscale) bien établie, les rentabilités du titrisé sont plus prévisibles que celles des actions. Ceci peut s’expliquer, en partie du moins, par le fait que ces sociétés ont une obligation légale de 48 distribution. Ainsi, leur rendement périodique (les dividendes) s’apparente à celui de placements immobiliers directs. Autrement dit, la transparence fiscale des REITs les conduit, selon toute vraisemblance, à se comporter plus comme les actifs immobiliers sous-jacents. Une comparaison entre pays confirme cette conclusion : les prévisions sont les plus précises aux États-Unis, aux Pays-Bas et à un moindre degré en Australie, les pays de notre échantillon avec les trois régimes REITs les plus anciens. Les stratégies actives d’investissement surperforment la politique d’achat-conservation dans tous les pays pour les deux classes d’actifs. Lorsque nous prenons en compte les coûts de transaction, cette conclusion reste valable dans la moitié des pays pour l’immobilier titrisé, mais seulement dans trois pays pour les actions. Étant donné que les modèles ARMAEGARCH prévoient, outre la rentabilité moyenne, également la variance des rentabilités, ils s’avèrent généralement plus efficaces pour concevoir des stratégies d’investissement que les modèles ARMA.