Dossier - Chimie ParisTech Alumni

Transcription

Dossier - Chimie ParisTech Alumni
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CHIMIE
P A R I S
R EVUE TRIMESTRIELLE DE L’A SSOCIATION DES A NCIENS E LÈVES DE L’E COLE N ATIONALE S UPÉRIEURE DE C HIMIE DE PARIS
J UIN 2012 - N° 337
Dossier
Les objets du
quotidien
Horizons
Les femmes
et l’industrie
Association
Compte rendu de
l’Assemblée Générale
école
La cérémonie de
remise des diplômes
JEAN-LOUIS BRAYER NOMMÉ PRÉSIDENT DE CHIMIE PARITECH ALUMNI®
00- Couv ENSCP 337_Revue ENSCP 24/07/12 10:25 Page3
Jean-Louis BRAYER,
Président de Chimie ParisTech Alumni®
Édito
02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page1
À
Chers camarades diplômés de l’ENSCP, Chimie ParisTech®.
l’heure où fleurissent nombre de réseaux sociaux et où des entrées en bourse viennent bousculer
des habitudes établies avec des hauteurs de valorisation sans rapport avec le chiffre d’affaires, il pourra paraître
« ringard » de vous faire parvenir notre nouvelle édition papier de l’Annuaire des Anciens Élèves de l’École Nationale
Supérieure de Chimie de Paris, Chimie ParisTech®.
Eh bien, il n’en est rien. Cet annuaire est bien plus qu’un simple ouvrage ; c’est un maillon indispensable qui nous relie
et à travers lui, nous permet de suivre l’évolution de l’école et de son enseignement mais aussi de nos carrières, tant
industrielles qu’académiques. Cet annuaire n’est que l’aboutissement d’un long travail commencé en 1983 par
l’informatisation de toutes ces données. Il se trouve qu’à cette époque c’était le travail que m’avait confié Georges
ROCQUES, Président de l’Association avec la parution du premier annuaire électronique en 1984. Ce travail a ensuite été
poursuivi par notre camarade Jacques THAURONT
(promo 1959) avec la création du portail. Cette fonction
a maintenant été reprise au sein de l’Association par
notre camarade Guillaume DESCHAMPS (promo 2008).
Cela prouve qu’à tout moment, très jeune diplômé,
cadre opérationnel, cadre dirigeant ou jeune retraité,
vous pouvez apporter votre contribution à l’Association.
Ne vous en privez pas !
C’est grâce à toutes ces données, patiemment
compilées au cours des années, mises à jour via le
portail, que nous avons pu apporter notre concours à
l’administration de l’École en vue de la commission des
titres d’ingénieur. Pour toutes ces raisons, nous avons
besoin de données fiables et je vais me tourner
prochainement vers les délégués de promotion pour
qu’au sein de leur promotion ils puissent nous apporter
leur concours.
Le mot
du
Président
En attendant, je vous redis mon message de nouveau Président : très jeune diplômé, cadre opérationnel, cadre dirigeant
ou jeune retraité, vous pouvez apporter votre contribution à l’Association. Ne vous en privez pas !
Très sincèrement.
Jean-Louis BRAYER
Président de Chimie ParisTech Alumni®
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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CHIMIE
Sommaire
P A R I S
R EVUE TRIMESTRIELLE
DE L ’A SSOCIATION
DES A NCIENS É LÈVES
DE L’É COLE N ATIONALE S UPÉRIEURE
DE C HIMIE DE PARIS
N° 337 – 2er Trimestre 2012
1
Édito
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L’ É C O L E
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Dossier
Sous le haut patronage
de Valérie CABUIL
Directeur de l’École Nationale
Supérieure de Chimie de Paris
Directeur de la publication
J.L. BRAYER (1979)
Président de l’Association des Anciens
Élèves de l’École Nationale Supérieure
de Chimie de Paris
Comité de Rédaction:
J-L. AUDREN (1987), E. CORAZZI,
Y. DUBOSC (1958), H. MASSARI,
J-P. LABBÉ (1960), S. LÉCOLIER (1958),
D. SAVOSTIANOFF (1963), R. SERTIN (1958)
■ Les objets chiraux qui nous
entourent................................ 3
Mise en page et publicité :
E.R.I.
16, rue Louis Dupré
94106 SAINT-MAUR CEDEX
Tél. : 0155123120
Fax : 0142832392
e-mail : [email protected]
Impression :
PRINTCORP
6, boulevard Clémenceau
22099 SAINT-BRIEUC
Dépôt légal:
ISSN : 1242-1421
CPPAP : 0711G85844
Tarif 2011 (4 n° par an)
membres de l’Association :
abonnement annuel de 6 €
Le numéro: France: 3 €
Étranger: 4 €
● Les élèves du Master Nuclear Energy visitent
les usines Georges Besse I et II.................. 23
● Cérémonie de remise des diplômes ........... 24
● Forum Horizon Chimie.............................. 26
■ Du sable au
microprocesseur..................... 6
■ “Plus blanc que blanc qu’est
● 26e Edition du Forum Horizon Chimie ...... 27
● Nécrologie F. AUBRY................................. 28
ce c’est comme couleur ?”..... 9
■ Micro-algues : structurer la
filière ................................... 10
Édition
Association des Anciens Élèves ENSCP
11, rue Pierre et Marie Curie
75005 PARIS
Tél. 01 43 54 00 37
● TIC 2012.................................................... 23
■ Qu’y a-t-il
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L’ A S S O C I A T I O N
dans le Coca-Cola ................ 12
● UNAFIC ............................................................ 29
■ Le verre autonettoyant par
photocatalyse ................... 15
● Compte rendu de l’Assemblée Générale du
23 mars 2012.................................................. 30
17
Horizons
● Compte rendu du Comité
du 23 mars 2012 ......................................... 37
● Journée scientifique 2012.......................... 38
● Ingénieurs et Scientifiques de France lance
son nouveau magazine .............................. 38
■ Les femmes et l’industrie .. 17
■ Femmes, la science au
cœur ................................... 21
● Déjà 40 ans .................................................... 40
● La promo 2001 fête sa première décénie... 41
● Nécrologie ...................................................... 42
Les articles publiés engagent l’entière
responsabilité de leurs auteurs.
2
● Carnet ............................................................... 44
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Dossier
Les objets chiraux qui nous
entourent
Dmitri Savostianoff promo 63
T
out d’abord, petit retour
aux aspects fondamentaux. En 1848, au
début de sa carrière scientifique (Fig-1)
Louis Pasteur (1822-1895) résolut un
problème qui allait se révéler d'importance capitale dans le développement de
la chimie et de la biologie moderne : la
séparation des deux formes de l'acide
tartrique (Fig-2). Le seul acide tartrique
Fig-1 Louis Pasteur jeune, à l'âge de ses
travaux sur la chiralité
connu à l'époque était un sous-produit
classique de la vinification, utilisé dans la
teinturerie. Parfois, au lieu de l'acide tartrique attendu, on obtenait un autre
acide, qu'on appela acide racémique (qui
vient du raisin) puis acide paratartrique.
Une solution d'acide tartrique, ou de
chacun de ses sels, faisait tourner le plan
d’une lumière polarisée la traversant,
alors qu'une solution de l'acide paratartrique, comme de chacun de ses sels, ne
causait aucun effet, bien que les deux
composés aient la même formule brute.
En 1844, Mitscherlich avait affirmé que
le "tartrate de soude et d’ammoniaque"
Bien connue des chimistes, indissolublement liée à sa découverte
par Pasteur, la notion de chiralité (du grec χείρ, la main) paraît
bien obscure aux non-chimistes (malheureusement très majoritaires sur notre planète). Condition même de la Vie, la chiralité
se manifeste partout dans la nature, dans les objets les plus
grands (galaxies) comme les plus modestes (tire-bouchons,
ciseaux). Pour mieux faire comprendre cette notion, interrogeons-nous sur la nature chirale (ou achirale) de tout ce qui nous
entoure.
(qui fait tourner le plan de polarisation
de la lumière) et le "paratartrate de
soude et d’ammoniaque" (inactif sur la
lumière) avaient la même forme
cristalline. Pasteur refit ses observations
et s'avisa d'un détail qui avait échappé à
Mitscherlich : dans le tartrate les cristaux
présentaient une dissymétrie (« hémiédrie »), toujours orientée de la même
façon ; en revanche, dans le paratartrate,
il coexistait deux formes de cristaux,
images non superposables l'une de
l'autre dans un miroir, et dont l'une était
précisément identique à celle du tartrate.
Il sépara manuellement les deux sortes
de cristaux du paratartrate, en fit deux
solutions et observa un effet de rotation
du plan de polarisation de la lumière,
Fig-2 Cristaux G et D d'acide tartrique
dans un sens opposé et de même valeur,
pour les deux échantillons. Le hasard
faisant bien les choses, la découverte de
l’hémiédrie des cristaux de paratartrate
n’a été possible que grâce à la tendance
au dédoublement spontané par cristallisation (un phénomène assez rare) des
deux énantiomères de l’acide paratartrique ou racémique.
La déviation du plan de polarisation par
les solutions étant considérée, depuis les
travaux de Biot, comme liée à la structure de la molécule, Pasteur conjectura
que la dissymétrie de la forme cristalline
correspondait à une dissymétrie interne
de la molécule, et que cette dernière
pouvait exister sous deux formes dissymétriques inverses l'une de l'autre.
C'était la première apparition de la
notion de chiralité des molécules.
Les travaux de Pasteur ont abouti,
quelques années plus tard, à la naissance
de la stéréochimie avec la publication de
l'ouvrage la Chimie dans l'Espace par
Van't Hoff qui, en introduisant la notion
d'asymétrie de l'atome de carbone, a
grandement contribué à l'essor de la
chimie organique moderne. Quant au
terme même de chiralité on le doit, en
1898, à Lord Kelvin (1824-1907).
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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Dossier
Images dans un miroir et plans
de symétrie
Un objet ou un système est appelé chiral
s’il n’est pas superposable à son
reflet dans un miroir ( le reflet de la
main droite dans un miroir est une main
gauche). De tels objets peuvent exister
sous deux formes, appelées énantiomorphes ou, en se référant à des
molécules, des énantiomères.
Un Univers chiral ?
La question n’est pas tout à fait triviale.
Tous les objets tournants (Fig-3) sont chiraux dès lors qu’ils ont un « haut » et un
« bas », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas
Dans le cas contraire, il est dit achiral. Il
est isomorphe de son reflet dans un
miroir avec lequel il partage les mêmes
propriétés géométriques.
Plusieurs théories ont été échafaudées
pour expliquer ce phénomène :
origine extra-terrestre de la vie, action de
la lumière polarisée circulairement sur
des molécules « prébiotiques », etc.
En règle générale, les objets chiraux sont
infiniment plus nombreux que les objets
achiraux qui constituent des cas particuliers, souvent isolés et énumérables
selon les symétries qui les définissent.
La chiralité peut être comparée à un simple problème de gants (ou de chaussures). Tous les enfants ont déjà été
confrontés à un problème de chiralité en
mettant la main droite dans le gant
gauche et inversement. Un gant est un
objet chiral car il n'est pas superposable
à son image dans un miroir. Les lettres de
l’alphabet français sont à cet égard un
exemple intéressant. Toutes celles (on ne
tiendra compte que des majuscules) qui
ont un plan de symétrie (vertical ou horizontal) sont achirales : A, B, C, D, E, I,
M, O, T, U, V, W, X, Y, les autres : F, J, K,
L, N, P, Q, R, S, Z, sont chirales.
Conséquence évidente : tout ce qui est
écrit est chiral (livres, journaux, etc.)
La distribution d'éléments différents
dans l'espace, par exemple autour d'un
point, peut conduire à des situations non
identiques, donc des objets différents.
Ainsi les dés à jouer sont des objets chiraux : la règle de construction veut que
la somme des faces opposées soit égale
à sept. Posons le six sur la face
supérieure et par conséquent le un sur la
face inférieure, puis le cinq devant donc
le deux derrière. Il reste deux façons non
équivalentes de terminer : le quatre à
gauche et le trois à droite, ou inversement. On obtient deux formes énantiomorphes, images l'une de l'autre dans
le miroir.
L’hélice
(et
par
extension
les
cordes/ficelles tournées, pas de vis, tirebouchons, poignées de porte, etc.) et le
ruban de Möbius, sont également chiraux.
4 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
nucléaire pour les phénomènes de spin.
Mais le plus étrange, c’est l’homochiralité terrestre. C’est-à-dire que les
molécules chirales de la matière vivante
existent toutes sous une seule forme
énantiomère. Ainsi, les acides aminés
constituant les protéines sont L et les
sucres de l'ADN sont D. Cependant,
lorsqu'un chimiste synthétise ce genre de
molécules, il obtient un mélange
racémique des deux formes.
Fig-3 Une galaxie "barrée"
strictement symétriques par rapport à
leur plan de rotation. C’est le cas de tous
les corps célestes des plus grands (galaxies, amas de galaxies) aux plus petits
(météorites) ; on peut donc assurément
opter pour l’affirmative. Peut-on imaginer pour autant un autre Univers reflet
du nôtre ? Du coup, on est en pleine science-fiction. Et si les fameux trous noirs
qui avalent toute la matière qui les
entoure dans leurs gouffres gravitationnels nous faisaient communiquer avec
cet autre Univers ? Encore un thème qui
ne devrait pas laisser les auteurs de science-fiction indifférents.
Notre Terre, qui n’a aucun plan de
symétrie (et surtout pas l’équateur en
raison de la présence des différents continents et de sa rotation) l’est de manière
évidente avec ses forces de Coriolis qui
font tourner les cyclones en sens
opposés dans les deux hémisphères. Du
plus grand au plus petit (le spin de l’électron) la chiralité est donc partout.
Homochiralité terrestre : énigme
et … question quasi
philosophique
En biochimie, la chiralité omniprésente
dans les acides aminés et la plupart des
éléments de construction du vivant,
intervient aussi dans la réplication des
protéines, notamment pour expliquer le
comportement pathogène et difficile à
traiter de certains virions ou de maladies
auto-immunes, et en physique sub-
L’une des hypothèses privilégiées pour
expliquer l’apparition des « excédents
énantiomériques » initiaux est qu'ils
proviendraient de l’interaction de
lumière circulairement polarisée (CPL)
avec la matière, introduisant ainsi
l’asymétrie initiale. L’expérience pluridisciplinaire Chiral MICMOC (Matière
Interstellaire et Cométaire, Molécules
Organiques Complexes) de l’équipe
« Astrochimie et Origines » de l’Institut
d’Astrophysique Spatiale a finalement
obtenu un résultat majeur pour cette
problématique par l’obtention de
molécules chirales énantio-sélectionnées
(L ou D en excès), à partir de l’irradiation
UV-CPL de molécules simples et achirales, analogues de glaces interstellaires.
Il n’en demeure pas moins que l’homochiralité terrestre pose un problème
quasi philosophique. Supposons qu’un
jour nous soyons enfin en contact avec
des preuves incontestables de vie extraterrestre, voire même extérieure au système solaire. La première question qui se
posera sera celle de la nature biochimique de ces organismes vivants.
Supposons que leur chimie soit comme
la nôtre entièrement fondée sur le carbone, très semblable et de plus
« homochirale » de la nôtre. Quel argument pour les tenants du « créationnisme » ! Ou, au contraire, tout un
monde vivant, totalement incompatible
avec le nôtre, fondé sur des acides
aminés D et des sucres L. Beau sujet de
science-fiction.
Petit catalogue, par définition
incomplet
Pour terminer je propose un petit exercice à nos lecteurs : essayez d’établir la
nature chirale ou achirale des objets qui
vous entourent. La plupart du temps la
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Dossier
réponse est facile, parfois il faut se
creuser un peu la tête…
- montres ;
En voici en attendant une petite liste ;
après quoi, à vous de jouer :
- chaussures ;
- gants ;
- chaussettes japonaises (mais pas les
nôtres) ;
- la Terre
- fermoirs de collier ;
- les mains, les pieds (mais en gros il y en
a autant de gauches que de droits) ;
- boutonnières (les femmes sont le reflet
des hommes et réciproquement) ;
- tous les êtres vivants ‒ même s’il en
existait de parfaitement symétriques (?),
l’homochiralité terrestre les rendrait
chiraux ;
- nœuds de cravate ;
- fermetures éclair (certaines) ;
- coquilles de la plupart des mollusques ;
- tire-bouchons (on trouve dans les magasins de farces et attrapes des tirebouchons pour gauchers) ;
Un couple d'escargots, à gauche le "dextre",
à droite le "senestre" rarissime
- les queues des cochons (mais il y en a
autant qui tournent à droite qu'à
gauche) ;
- les coquilles d'escargots - très majoritairement elles tournent à droite quand
on regarde leur sommet (apex) ;
- écriture - lettres ;
- cordes, fils, ficelles torsadées ;
- mains, pieds ;
- ciseaux ;
- automobiles ;
- casseroles à bec verseur latéral ;
- carrefours circulaires ;
- serrure ;
- routes ;
- poignées de portes ;
- gares, trains… ■
SUDOKU de la revue N° 337
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Solution du SUDOKU
de la revue N° 336
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Dossier
Du sable au microprocesseur
Serge Lécolier promo 58
Du château de sable à l'ordinateur !
P
asser les vacances sur
une plage de sable chaud, quel bonheur ! Mais d’où vient donc tout ce
sable ? Il est formé de particules de
roche dont la taille varie entre 1/16 mm
et 2 mm. Les grains de sable sont constitués de divers minéraux. Le quartz y est
présent en grande quantité puisqu’il est
chimiquement presque inaltérable. Il
résiste ainsi à l’usure créée par l’érosion.
Les ordinateurs ne pourraient pas fonctionner sans le sable, ou plutôt le silicium qu’il contient. Les fonctions d’un
ordinateur sont contrôlées par un microprocesseur, qui agit un peu comme un
cerveau. Ce microprocesseur est une
petite plaquette de silicium (donc, du
sable !) sur laquelle sont gravés des circuits électroniques.
S'il est un objet qui a envahi depuis plus de 20 ans notre univers
quotidien, c'est bien la carte à puce. Elle est le « Deus ex
machina », composante incontournable dans de multiples applications que nous allons essayer de décrire dans cet article : nous
verrons une fois de plus que la chimie a joué un rôle majeur dans
son développement.
nique et de la microélectronique avec la
production de silicium ultra-pur
(99,99999 %) qui sert de base pour la
fabrication de diodes, transistors et circuits intégrés de plus en plus performants. En effet, grâce à la précision et la
finesse de la gravure et des opérations
métallurgiques et chimiques de dopage
et d’oxydation, on peut maintenant
stocker ou traiter des milliards de
signaux sur moins de 1 cm2 de composant. La microélectronique et les circuits
intégrés ont obéi ces dernières années à
« la loi de Moore », c’est-à-dire au doublement des capacités tous les 2 ans.
Tout commence par le sable, composé à
25 % de silicium, l'élément chimique le
plus répandu dans la croûte terrestre
après l'oxygène. Le sable, et plus particulièrement le quartz, contient un fort
taux de silice sous forme de dioxyde de
silicium (SiO2) qui se trouve être l'ingrédient de base pour fabriquer des semiconducteurs. Cette matière première a
donc le mérite d'être naturellement
abondante.
Ces propriétés de semi-conducteur ont
permis un essor fantastique de l’électro6 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
La production du silicium exige beaucoup d’énergie et d’opérations. On part
de l’oxyde SiO2 sous forme de quartz
(sable, galets), qui doit être réduit :
SiO2 + C → Si + CO2
La silice est mélangée avec un réducteur
tel que le coke, et portée à très haute
température entre 1 500 et 3 000° C
dans des fours à arc. Le silicium, recueilli
dans des poches, est affiné par injection
d’air pour éliminer les traces d’aluminium et de calcium, puis coulé ou granulé.
Le silicium obtenu est de qualité métallurgique (98 %). Pour passer au silicium
ultra-pur, on l’attaque par l’acide chlorhydrique, qui conduit au trichlorosilane
(SiHCl3) purifié par distillations successives, puis décomposé sous hydrogène
à 950 °C. Le silicium pur est ensuite
fondu sous vide à 1 500 °C, en salle
blanche : à la surface du liquide, on
introduit un germe cristallin qu’on tire
doucement pour former un monocristal
de silicium de qualité électronique.
C’est ce monocristal qui est ensuite scié
en tranches de 0,2 mm, les plaquettes
(wafers), qui, rodées et traitées, seront
transformées en transistors et circuits
intégrés.
Pourquoi le silicium ?
Le silicium est un semi-conducteur. Les
semi-conducteurs sont des matériaux
qui ne sont, ni de vrais isolants, ni de
vrais conducteurs de courant. Toutefois,
en modifiant légèrement leur composition, ils deviennent de très bons isolants
ou conducteurs. Le silicium est un de ces
matériaux, le germanium en est un
autre.
Fabrication du silicium
Dépôt électrolytique
les "wafers" sont plongés dans une solution
à base de sulfate de cuivre. Les ions cuivre
sont alors répartis sur le transistor par un
processus de dépôt électrolytique. Ceux-ci
vont du pôle positif (anode) au pôle négatif
(cathode), matérialisé par le "wafer".
Les étapes de la fabrication
d'une puce de silicium
1- Les lingots de silicium sont coupés en
rondelles de 100 mm de diamètre et
de 0,5 mm d'épaisseur. Chaque rondelle permet de réaliser 500 puces.
02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page7
Dossier
puces. En fait, l'atmosphère de ces salles
blanches est dix mille fois plus pure que
celle contenue dans un bloc chirurgical.
La salle blanche de « catégorie 1 » est la
plus propre en terme de pureté de l'air.
Le maximum de poussière tolérée dans
celle-ci est de trente particules par mètre
cube.
Rondelle de silicium
2- À l'aide de l'ordinateur, les circuits
des puces sont dessinés.
3- Par un procédé photographique, les
dessins des circuits sont reproduits
sur des puces. Ensuite les rondelles de
silicium sont introduites dans des
fours où des phénomènes chimiques
permettront aux circuits de se graver
dans le silicium.
4- Sous microscope, les rondelles de silicium sont testées pour détecter les
puces défectueuses.
5- À l'aide d'un diamant, les rondelles
de silicium sont découpées en puces.
Les puces défectueuses sont éliminées, les autres placées dans des boîtiers de plastique qui les protégeront.
Ceux-ci seront ensuite joints à des circuits.
Applications
Au commencement, la puce n'était
qu'une petite parcelle de silicium qui
avait comme fonction la fabrication de
circuits intégrés (microprocesseurs, etc.).
Par la suite, l'habitude a été prise d'appeler le microprocesseur « puce ».
La puce, n'ayant que 7 mm de côté et
n'étant pas plus épaisse qu'un ongle,
peut contenir plusieurs dizaines de circuits différents gravés dans le silicium.
Chacune des puces comprend plusieurs
circuits qui sont parcourus par de très
faibles courants. Le circuit intégré est le
nom exact de la puce de silicium. Ce circuit intégré anime également les ordinateurs, les calculateurs de poche, les
horloges numériques et même les
montres-bracelets. Il a comme fonction
de contrôler et commander. Grâce à ses
dimensions, on peut glisser le microprocesseur partout : dans les thermostats
de chauffage central, les fours de cuisine, les appareils photo, les moteurs
d'automobile, les moissonneuses-batteuses ou les cartes à puce.
Intérieur d'une puce de silicium
Chaque usine de fabrication de microprocesseurs coûte environ un milliard de
dollars (donnée 2005). L'une des raisons
pour lesquelles les usines sont si dispendieuses à construire, c'est que l'air
ambiant de ces milieux est extrêmement
pur. Même si le matériau de base pour
fabriquer un microprocesseur est le
sable, un seul grain de poussière présent
dans l'air d'une salle de fabrication (salle
blanche) pourrait détruire des milliers de
Les applications de la carte à puce sont
multiples et variées : on peut citer la
carte téléphonique, la carte de crédit
bancaire, la carte Vitale, la carte SIM des
téléphones portables, ou encore la carte
Moneo. L'invention est par ailleurs réutilisée à travers les puces lisibles à distance
comme celles que contient la carte
Navigo pour les transports publics parisiens, créée initialement par la société
Innovatron lors d'un partenariat avec la
RATP ; ces puces s’autodétruisent après
trois erreurs de code confidentiel.
Une production de plus en plus
énergivore
Les différentes étapes pour transformer
la ressource naturelle (silice) en "wafer"
sont très consommatrices en énergie.
L’énergie nécessaire à l’accomplissement
de chaque étape de ce long processus a
été évaluée et on remarque que c’est la
chaîne de traitement du "wafer" qui est
la phase la plus énergivore avec près de
73 % de l’énergie totale nécessaire pour
le processus global. Au total, 2 933 kWh
d’électricité sont nécessaires pour produire 1 kg de "wafer" en silicium.
Ramené à la production d’un cm2 de
wafer, la dépense énergétique est de
0,34 kWh. Pour donner une échelle de
grandeur, une famille française
moyenne (4 personnes en maison individuelle), consomme tous les jours environ
4 500 kWh. Par ailleurs, produire du silicium de qualité électronique consomme
160 fois plus d’énergie que du silicium
de qualité métallique : c’est la part de la
purification extrême demandée pour
l’électronique.
L’emploi de produits toxiques
est permanent
L’industrie des semi-conducteurs est
consommatrice de produits chimiques,
plusieurs en quantité importante et certains toxiques. Les effluents de ces produits ont des impacts potentiels sur la
qualité de l’air, de l’eau, des sols et sur
la santé des employés qui risquent de
contracter des maladies professionnelles. Les données concernant l’emploi
de produits chimiques dans le cadre de
la chaîne de fabrication des semiconducteurs sont difficiles à obtenir et
varient sensiblement selon les sources.
Toutefois, pour produire 1 cm2 de puce
électronique, on peut dégager une fourchette de 6 à 190 g de substances chimiques nécessaires en entrée, ainsi que
de 1,2 à 160 g d’émission de produits
chimiques en sortie . Pour produire
1 cm2 de "wafer", il faut 45 g de produits chimiques, notamment :
- Les gaz dopants (silane, phosphine,
dichlorosilane, diborane).
- L’acétone, le peroxyde d’hydrogène,
l’hydroxyde de tétraméthylammonium,
l'oxyde de diazote, l’ammoniaque, le
chlore, le trichlorure de bore pour la
photolithogravure et la gravure.
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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Dossier
- Acides et bases (acides phosphorique,
nitrique, sulfurique, chlorhydrique,
ammoniaque).
- Enfin des gaz élémentaires (azote,
hélium, argon, hydrogène, oxygène.
En d’autres termes, ce ne sont pas
moins de 280 kg de produits chimiques par kg de silicium produit.
Par ailleurs la chaîne de fabrication des
semi-conducteurs a également besoin
d’importantes quantités d’eau hautement purifiée. Une usine de fabrication
de "wafers" de 6 pouces (anglo-saxons)
qui produit 40 000 "wafers" par mois
consomme de 7,57 à 11,35 millions de
litres d’eau par mois, soit entre 18 et 27
litres d’eau par cm2 de silicium contenus
dans une eau de qualité courante. Le
traitement que devra subir l’eau du
réseau dépend de sa qualité et des
besoins requis par le processus industriel. La quantité d’eau ultra-pure
dépend de la taille du "wafer" mais
aussi de la fonction des composants
produits : les puces mémoires sont
constituées de moins de couches que les
puces logiques et, plus il y a de couches,
plus les besoins en eau sont importants.
Les industriels déclarent que pour la
fabrication d’un "wafer" de 300 mm,
8 330 litres d’eau sont nécessaires
(dont 68 % doit être ultra-pure).
ROLAND MORENO (DÉCÉDÉ LE 28 AVRIL 2012)
Né le 11 juin 1945 au Caire, il fréquente les lycées Montaigne et
Condorcet à Paris. Après son bac il abandonne la fac. Passionné
d'électronique, il crée dans sa jeunesse différents gadgets, une
machine à tirer à pile ou face, une calculatrice biaisée, ainsi que
le « radoteur », système reposant sur un algorithme de génération
de mots nouveaux à partir d'une liste de mots issus du dictionnaire. En 1966 il est employé aux écritures au ministère des
Affaires sociales, de 1966 à 1967 il est monteur de luges à la
CIMS ! Il devient en 1967 journaliste-reporter à Détective et, entre
1967 et 1968, on le retrouve garçon de courses à L'Express, puis
chroniqueur au Bulletin du péri-alpinisme et de 1970 à 1972 il est
secrétaire de rédaction à Chimie-actualités .
En mars 1974, il dépose le brevet de base de la carte à puce qu'il
présente sous forme d'une bague ; six mois plus tard, il crée la
société Innovatron dont l’objectif est l’exploitation du brevet de
base du 25 mars 1974. La paternité de cette invention lui est
contestée : elle est revendiquée par Daniel Vesque, ingénieur à
l’époque au Centre national d'études des télécommunications
(CNET).
Aujourd'hui, la société Innovatron a pour activité la vente de
licences liées à la technologie des badges, cartes et tickets sans
contact.
Conclusion
Les procédés de fabrication des puces électroniques et des objets dérivés se développent et se modifient à une allure vertigineuse. Les données et les chiffres présentés dans cet article sont issus d'un cycle de conférences que j'ai données dans des lycées
et collèges dans les années 2005-2007 ; elles demanderaient donc à être actualisées, mais les sources sont difficiles à obtenir
pour cause de propriété industrielle. Je ne voudrais pas conclure cet article sans une pensée pour celui qui a été l'inventeur et
le développeur de ces puces miraculeuses, et qui vient de nous quitter. L'encadré qui suit est donc consacré à Roland Moreno. ■
ParisTech Alumni® (PTA) qui regroupe les associations de diplômés des
Écoles de ParisTech®, propose de créer un annuaire commun ainsi qu’un
réseau social privé. Notre ancien Président, en accord avec l’ancien
Comité, a donné son accord de principe pour participer. Cependant, si nos
membres souhaitent que seuls leurs nom, prénom et promotion soient
transmis, ils devront l’indiquer dans leur espace personnel sur notre site
internet. Évidemment, si vous souhaitez participer largement nous
transmettrons vos coordonnées.
Actuellement nous sommes dans la phase étude de faisabilité. Nous
vous informerons de la suite de ce projet
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Dossier
« Plus blanc que blanc qu'est
ce c'est comme couleur ? »
Dmitri Savostianoff
L
a détergence moderne a
libéré les femmes (et aussi les hommes !)
d'une corvée particulièrement déplaisante. Il suffit de rappeler ce qu'en
écrivait en 1892 la Baronne Staffe dans
son ouvrage « La Maîtresse de
Maison » : « En faisant essanger toutes
les semaines, on peut faire une petite
lessive tous les mois ». Essanger ? Qui
sait encore ce que veut dire ce mot de la
langue française ? C'est l'opération qui
consistait à prélaver grossièrement le
linge sale pour ne pas le stocker en l'état
pendant des semaines, avant le ou plutôt
les jours de lessive. Plus loin la chère
baronne écrivait : « on a soin d'étendre
le linge sale dans la partie du grenier à ce
réservée », puis « on choisit pour
essanger un jour de la semaine et on
tâche de se tenir à ce jour ». Ensuite la
lessive proprement dite va prendre environ trois jours (hors séchage) et mobiliser
toute la maisonnée. Restons-en là.
promo 63
Tout le monde se souvient du sketch de Coluche sur la publicité :
je lui emprunte ce titre. Il a fait rire la France entière. Chimistes
compris, du moins ceux qui avaient quelques connaissances sur
la détergence. Mais pour une autre raison. Présentée comme le
comble de la stupidité publicitaire, l'expression « plus blanc que
blanc » reflète l'exacte réalité !
détergents qui contribuent à la
blancheur du linge sont évidemment les
tensio-actifs, les produits peroxydés
(perborates, percarbonates), les activateurs de perborates, les antiredéposition
de salissures et les azureurs optiques.
Toutes les enquêtes montrent que l'appareil électroménager le plus indispensable c'est la machine à laver le linge, à
égalité avec le réfrigérateur et l'aspirateur.
Blanc, très blanc, plus que
blanc ?
Sans revenir sur la chimie complexe de la
détergence qui a fait l'objet dans
« l'Actualité Chimique » d'une étude
très complète en mars 2003 (à laquelle
nous empruntons notamment les
encadrés), nous nous attacherons plus à
l'aspect « blancheur » de ces produits.
Pour qu'un linge apparaisse blanc à l'œil,
il faut non seulement que les taches colorées soient supprimées et décolorées,
que les salissures solubles ou émulsionnables soient enlevées, que les salissures solides insolubles soient enlevées
par des mécanismes physico-chimiques,
mais aussi qu'elles ne se redéposent pas
sur le linge propre. Les ingrédients des
Sur les anti-redéposition de salissures
redonnons la parole à Coluche dont les
explications comiques sont conformes à
la réalité des faits :
« si PERSIL anti-redéposition est meilleure
que les autres lessives c'est parce qu'elle
est anti-redéposition.... Qu'est ce qu'é
font les autres lessives ? J'attends. Les
autres lessives, elles soulèvent la crasse
qu'est dans les fibres…Elles lavent la
crasse qu'est dans les fibres. Et après,
qu'est ce qu'elle devient la crasse propre ? Elle se redépose dans les fibres...Eh
bien... PERSIL anti-redéposition soulève la
crasse qu'est dans les fibres. Il lave la
crasse qu'est dans les fibres. Et après il la
retient avec ses petits bras musclés ».
Il est moins clair – mais toujours drôle –
dans son explication du « plus blanc que
blanc » :
« Heu, il lave plus blanc le nouvel OMO !
- Ah bon ! Mais alors, l'ancien OMO il
lave moins blanc alors ? - Non ! L'ancien
OMO il lave blanc ! - Ah bon ! Parce que
moi blanc je sais ce que c'est comme
couleur … C'est blanc ! Moins blanc que
blanc je me doute : ça doit être gris clair.
Mais plus blanc que blanc, qu'est ce c'est
comme couleur ? ».
C'est donc au chimiste de s'y coller. Pour
que le linge paraisse « plus blanc que
blanc », il suffit qu'il ré-émette plus de
lumière visible qu'il n'en réfléchit normalement. Simple, mais il fallait y
penser ! Les chimistes y ont pensé en
créant des molécules fluorescentes qui
absorbent de la lumière ultra-violette
(invisible) et réémettent immédiatement
une lumière visible de longueur d'onde
plus grande (généralement dans le bleu).
Ce sont les azureurs ou azurants
optiques. Dans les conditions normales
le consommateur n'y voit pas grand
chose sinon que le linge est effectivement d'un beau blanc éclatant. En
revanche, il lui suffit d'aller en boîte de
nuit où les lampes de Wood (à UV) sont
très à la mode pour voir s'illuminer ses
vêtements de couleur claire. Les
molécules correspondantes étant peu
solubles dans l'eau, au lavage elles se
redéposent sur les textiles pour jouer leur
rôle de « plus blanc que blanc ». ■
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Dossier
Micro-algues :
structurer la filière
Hélène Massari promo 73
C
osmétologie, nutrition humaine,
alimentation animale, biodiesel, biogaz,
chimie verte, traitement des effluents
aqueux et gazeux… L’intérêt des microalgues est multiple. Capables de capturer
le carbone et de fixer l’azote, les
cyanobactéries sont spécialement riches
en lipides, pigments, protéines, minéraux
ou vitamines. Il n’est donc pas étonnant
qu’elles passionnent une foule d’acteurs.
Publics ou privés, académiques ou industriels, multinationales ou “start-up”, ils
œuvraient jusqu’à présent, peu ou prou,
chacun de leur côté.
Les micro-algues intèressent de très nombreux marchés. Mais
pour y accéder, plusieurs verrous restent à lever. C’est le programme de « GreenStars », un nouvel institut qui fédère les
acteurs d’un secteur aujourd’hui dynamique et mouvant.
parmi les principaux acteurs mondiaux.
D’ailleurs, pour Laura Lecurieux, chargée
de mission au pôle Trimatec sur le programme Algasud, « il n’existe pas
d’équivalent à l’étranger ».
UN ALGOTRON EN MARCHE
Pour faciliter les échanges, quelques
réseaux ont vu le jour : Algasud,
développé par le pôle de compétitivité
méditerranéen Trimatec, ou le Nantais
Atlanpole Blue Cluster, consacré aux
ressources biomarines. Leur dimension
restait cependant régionale. Désormais,
la filière s’organise au niveau national,
via un nouvel ensemble de plates-formes
collaboratives baptisé « GreenStars ».
Objectif monde
Lauréat d’un appel à projet, cet Institut
d’excellence sur les énergies décarbonées (IEED) espère bientôt compter
Logotron
10 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
Alors que le projet ANR Symbiose,
auquel ont participé des équipes Inra,
Sup Agro Montpellier, Inria, Ifremer,
CNRS et la société Naskeo
Environnement, se termine à la fin de
ce mois ; il a permis la construction
d’un Algotron. « Il s’agit d’un bassin
ouvert de 56 mètres carrés destiné à la
production de micro-algues, couplé à
un méthaniseur d’un mètre cube. »,
explique
Jean-Philippe
Steyer,
Directeur du laboratoire des biotechnologies de l’environnement. Installée
depuis deux ans à Narbonne, cette
bioraffinerie permet de produire du
méthane, qui peut ensuite faire office
de biocarburant et alimenter des
réseaux de gaz ou d’électricité.
« Symbiose est une très bonne illustration de ce que pourrait faire
“GreenStars”, commente JeanPhilippe Steyer. Ce projet collaboratif a
permis la publication d’une vingtaine
d’articles et la construction d’un
démonstrateur. Un brevet portant sur
un système de suivi des bassins de
micro-algues est en cours de dépôt et
l’entreprise Naskeo Environnement a
pu diversifier son marché ».
Cellules chlorelle
Certains consortiums de recherche, très
soutenus par le gouvernement américain, impliquent des sommes importantes, mais ils sont très restreints.
Aucune fédération n’est aussi importante que « GreenStars ». Doté d’un
budget de 160 millions d’euros sur dix
ans, dont près de 28 millions d’euros
d’aide publique, « GreenStars » rassemble plus de 45 partenaires : des grands
organismes publics (Inra porteur du projet, CNRS, Inria, Ifremer, CEA, etc.), des
collectivités territoriales, des pôles de
compétitivité, des industriels (Air Liquide,
Total, Roquette, Peugeot Citroën
Automobiles, etc.), des entreprises
(Naskeo Environnement, Algaestream,
Algenics, Envolure). « C’est une sorte de
gros centre de recherche public-privé sur
les micro- algues, résume Laura
Lecurieux. Les principaux objectifs portent sur l’accélération du transfert industriel, l’aide à la création et au
développement de start-up, la levée des
verrous technico-économiques. » Jean-
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Dossier
DES ALGUES POUR LES MOTEURS D’AVION
Kerosalg est un programme qui a vocation à développer un démonstrateur stratégique de production de kérosène à partir de
micro algues », résume Alexandre Phulpin, cocréateur et actuel Directeur administratif et financier de la société Phycosource.
Basée à Cergy Pontoise, dans le Val d’Oise, elle vient de lancer ce projet, en collaboration avec sa société sœur Pronovalg et
l’Université de Cergy-Pontoise. « Aujourd’hui, les biocarburants issus des micro-algues ne sont pas rentables, explique Alexandre
Phulpin. Il faut donc les covaloriser. D’abord, il est indispensable d’identifier une algue adaptée à un environnement donné ainsi
qu’à une contrainte de production de carburant, c’est-à-dire avec une teneur et un profil en lipides particuliers. Ensuite, il faudra trouver une solution de covalorisation en produisant aussi un élément d’intérêt. Dans un premier temps, nous pensons
surtout au secteur de la cosmétique ».
Pour cela, les partenaires s’apprêtent à développer une véritable bioraffinerie. Avec un bassin de 50 mètres cubes destiné à la
production des algues, Kerosalg lui associera une unité d’extraction des lipides et d’hydrogénation des huiles en vue de leur
qualification aéronautique. Le démonstrateur sera déployé sur le site de Garges-lès-Gonesse. À terme, il est prévu que les unités
Kerosalg s’adossent à des sites de production de CO2.
À l’origine du projet, la société Phycosource est spécialisée dans la découverte de nouvelles molécules destinées aux secteurs
cosmétique et pharmaceutique à partir de l’étude des micro-algues. Pronovalg, sa société sœur née l’année dernière et domiciliée à Garges-lès-Gonesse, est impliquée dans la production industrielle et l’ingénierie des micro-algues. Troisième partenaire
du programme, le laboratoire de synthèse organique et de chimie bio-organique (Sosco) de l’Université de Cergy-Pontoise se
consacre à la synthèse, la caractérisation et l’évaluation des biomolécules. Il a aussi développé des méthodologies d’évaluation
d’impact environnemental des procédés chimiques qui seront utilisées dans le cadre du programme Kerosalg.
Philippe Steyer, porte-drapeau de
« GreenStars » et Directeur du
Laboratoire de Biotechnologies de
l’Environnement (LBE), un institut INRA
localisé à Narbonne, renchérit : « il s’agit
de construire la filière française à tous les
niveaux ».
Encore quelques obstacles à
lever
La recherche portera sur l’étude de la
biodiversité
des
microorganismes
– plusieurs dizaines de milliers d’espèces
ont déjà été recensées –, et sur leur valorisation. Car si les micro-algues sont
pleines de promesses, la croissance de la
plupart des marchés reste conditionnée
à la levée de certains verrous. D’abord, il
faut optimiser les conditions de culture
pour une production de masse.
« Aujourd’hui, on sait produire des
micro-algues dans des infrastructures
pilotes de quelques dizaines de mètres
carrés, mais on ne sait pas encore le faire
à grande échelle », commente JeanPhilippe Steyer. Il faudra aussi améliorer
les conditions de concentration et de
récolte. « Un point encore très onéreux,
qui consomme beaucoup d’énergie »,
selon Laura Lecurieux. Autre verrou à
faire sauter : les techniques d’extraction
des molécules d’intérêt. Pour parvenir à
ces objectifs, outre les nombreuses
équipes impliquées, « GreenStars »
pourra compter sur des infrastructures
d’envergure. Des pilotes de quelques
dizaines de mètres carrés existent déjà à
Narbonne ou Cadarache mais les principaux équipements devront être construits.
« Nous souhaitons une mise en œuvre
pour début 2013 », annonce Laura
Lecurieux. Ces équipements seront
implantés à Mèze, sur l’étang de Thau,
près de Montpellier, ainsi qu’à
Narbonne, où se trouve déjà l’Algotron
(voir encadré 1), et dans la plaine du Var.
Leur superficie totale devrait atteindre
près de cinquante hectares. « Mais tout
cela est encore modulable, il faudra
laisser GreenStars grandir », ajoute la
chargée de mission. En effet, si cet
ensemble de plates-formes collaboratives réunit aujourd’hui la plupart des
acteurs de la filière, tous ne l’ont pas
encore rejoint.
Alors que certains ne possédaient pas les
liquidités nécessaires au prix du ticket
d’entrée, d’autres n’en voyaient tout
simplement pas l’intérêt. Pourtant, les
entreprises partenaires auront un accès
facilité à l’expertise et aux équipements
ainsi
qu’une priorité d’accès aux
brevets. Or, « GreenStars » souhaite en
déposer trois à cinq chaque année.
« L’équivalent de Greenstars n’existe
pas à l’étranger. Certains consortiums
impliquent des sommes importantes,
mais ils sont très restreints. » ■
Réservez votre samedi 10 novembre pour la Journée scientifique
Clément Sanchez (promo 78) organisée par notre Association.
Remise des prix Claude Dufour et Sima Mischonsky.
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Dossier
Qu’y a-t-il dans le
Coca-Cola ?
Christophe Rondot promo 02
L
'origine de la boisson
Coca-Cola remonte à la première
recette de John Pemberton en 1885,
appelée
French
Wine
Coca.
Pemberton, alors pharmacien récemment installé à Atlanta, vient d’inventer
dans son laboratoire une boisson
alcoolisée à base de coca, de noix de
kola et de damiana, inspirée de la
recette du vin Mariani. L’interdiction de
l’alcool dans la ville d’Atlanta obligea la
jeune J.-S. Pemberton & Company à
proposer une boisson différente des
orangeades d’alors, procurant les effets
du bourbon mais désormais sans
alcool. Une nouvelle version de sa boisson, sans alcool mais toujours avec la
coca comme principal ingrédient actif,
fut vendue jusqu'à la fin du 19e siècle.
La marque Coca-Cola fut inscrite au
registre du commerce en 1887, et la
boisson devint célèbre malgré plusieurs
changements de propriétaires. Vendu
comme tonique pour le cerveau, un
verre de Coca-Cola en 1886 contenait
environ neuf milligrammes de cocaïne,
et officiellement n’en contient plus
depuis 1903. Les contrôles des
autorités en relèvent encore des traces
après 1929. En 1911 la compagnie fut
prise dans une affaire sur l’utilisation
illégale de caféine comme additif, qui
l’obligea à en réduire les taux et la fit
participer à l’élaboration de normes sur
l'étiquetage.
L'analyse complète de la composition d'un produit de consommation quotidienne est toujours très intéressante. Le Coca-Cola
est aujourd'hui passé au crible : que trouve-t-on dans cette boisson devenue un symbole de la mondialisation au point d'être
connue et bue partout dans le monde, même là où l'eau n'est pas
accessible ?
La recette exacte du Coca-Cola actuel
n'est pas divulguée par l’entreprise, et
la légende veut qu’elle fasse même
l’objet d’un mystère soigneusement
entretenu (sa composition écrite sur un
document sacré, secret industriel quasi
militaire, reposerait dans un coffre situé
dans les sous-sols inviolables de la
SunTrust Bank, connue de deux seuls
employés évitant soigneusement de
voyager ensemble pour éviter qu’un
accident ne la fasse disparaître). À la
lecture de l’étiquette on y trouve simplement de l'eau gazéifiée, du sucre
(sirop de maïs à haute teneur en fructose, ou bien saccharose, selon les
pays), le colorant caramel E150d, de
l'acide phosphorique comme acidifiant,
des extraits végétaux et un arôme
caféine. Mais bien évidemment, si le
procédé de fabrication, lui, est encore
secret, la composition du Coca-Cola est
bien connue grâce aux techniques de
chromatographie qui permet aux
chimistes d’en lister tous les ingrédients.
La saveur particulière des colas provient
principalement du mélange de sucre,
d’acides et de nombreuses essences
d'orange, citron, vanille, cannelle…Les
colas sont ainsi des boissons à base
aqueuse et aromatisées aux huiles
essentielles. Cela présente donc un
problème qui est que les huiles et l’eau
ne se mélangent pas si elles ne sont pas
émulsionnées comme une vinaigrette.
12 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
Il faut aussi que cette émulsion reste
stable pour que l’huile et l’eau ne se
séparent pas pendant le stockage. À
l’origine le Coca-Cola n’était pas destiné à être embouteillé, et donc la stabilité du mélange n’était pas vraiment
un problème. La recette originale ne
contenait d’ailleurs aucun émulsifiant,
bien que l’alcool et le caramel jouent
un léger rôle. Aujourd’hui il est connu
d’après les analyses chimiques que le
Coca-Cola contient de la cannelle, de
la muscade, de la vanille, de l’extrait de
coca, de la lavande, du jus de citron
vert et d’autres agrumes, ainsi que de
la glycérine d’origine végétale. Il ne
contient pas de noix de kola mais de la
caféine, à la différence d’autres colas
concurrents.
Eau
La composition minérale de l’eau est
importante et a une influence non négligeable sur sa saveur comme pour la
présence d’ions fer ou cuivre. La stabilité de l’émulsion dépend aussi du pH ;
ainsi dans une eau alcaline (pH
supérieur à 7) les ions calcium et magnésium sont à éviter sous peine de
voir se former du "calcaire" (carbonates) dans la bouteille ! Pour assurer
une qualité et un goût constants de
l’eau partout dans le monde, l'eau est
nano-filtrée. Chaque fabriquant sous
licence de la boisson reçoit le concentré
en poudre dans de gros flacons et se
02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page13
Dossier
contente d'y ajouter l'eau, le sucre et le
gaz. On peut trouver que le goût du
Coca-Cola varie entre différents pays ;
cela n'est dû qu'à une différence de
dosage dans les recettes. Par exemple
le Coca-Cola en Espagne sera plus
sucré qu'en France.
Sucre
À l’origine le sucre utilisé est le saccharose issu de la canne. Il a été aujourd’hui remplacé par du sirop de
glucose-fructose issu du maïs, bien
moins cher mais nécessitant d’importantes surfaces agricoles fortement
irriguées. Le Coca-Cola (celui avec du
sucre), c’est 42 kcal / 100 mL (regardez
sur une bouteille), soit exactement
autant qu’un jus d’orange 100 % pur
jus, ou des oranges pressées…incroyable, non ?
Acidifiants
La balance acide/sucré dans le CocaCola est très importante pour l’impression en bouche et pour le goût.
L’acidité est obtenue par l’acide phosphorique (E338, issu du traitement de
roches phosphatées) et/ou l’acide citrique (E330, extrait d’agrumes, mais
préparé industriellement par fermentation). Ce dernier à un goût plutôt léger
et fruité, tandis que le premier à un
goût neutre et sec. Aujourd’hui c’est
l’acide phosphorique qui est utilisé
dans le Coca-Cola car bien moins cher
que l’acide citrique et il en faut 30 %
de moins pour obtenir la même acidité
en bouche. Il est ainsi incorporé au taux
de 0,05 % et donne au Coca-Cola un
pH de 2,8. La manipulation de cet
acide est délicate et nécessite des gants
appropriés et de grandes précautions.
En plus de ces acides on ajoute du CO2
(E290) qui participe aussi à l’acidité de
la boisson. En général, l’acidité des
boissons gazeuses assure une bonne
conservation contre les micro-organismes, mais dans certains cas il peut
être ajouté de l’acide benzoïque (E210)
ou du benzoate de sodium (E211) actifs contres les champignons, et du
dioxyde de soufre (E220) actif contre
les bactéries.
nue aussi sous le nom de glycérol, qui
est obtenue de source végétale ou animale. Elle possède les effets combinés
de l’eau et de l’alcool pour émulsionner
les huiles. Elle a aussi un rôle antioxydant.
La gomme arabique (E414) aussi utilisée est un polysaccharide naturel
comme l’amidon, extrait de la sève des
branches d’un acacia du Sénégal. À la
différence d’autres gommes polysaccharides, la gomme arabique peut
adsorber des gouttelettes d’huile et
stabiliser des émulsions, tout en
n’ayant que très peu d’effet sur la viscosité. Elle est utilisée à hauteur de 18
à 22 %. Il est très important d’utiliser
de la gomme de qualité alimentaire et
surtout pas celle vendue dans les magasins de loisirs et décoration qui est
toxique.
Pour réaliser une émulsion fine d’huiles
essentielles, une agitation vigoureuse
n’est pas suffisante car elle donne de
grosses gouttelettes. On utilise un
homogénéiseur à haute pression qui
fait passer le liquide à travers une valve,
ce qui permet des tailles de gouttes de
0,1 à 0,2 µm. Ces machines très volumineuses sont de plus en plus remplacées par des broyeuses à disques
concentriques qui assurent des tailles
de gouttes de 1 à 2 µm. Le mélange de
l’émulsifiant avec les autres ingrédients
est une étape cruciale : il est en général
d’abord mélangé avec un peu d’eau
avant d’y ajouter les huiles essentielles.
Les autres ingrédients comme le
caramel et l’acidifiant sont ajoutés déjà
dissous pour garantir un bon mélange.
La stabilité de l’émulsion est obtenue
pour des tailles de goutte inférieures à
3 µm, voire 1 µm avec un mauvais
émulsifiant.
La gomme de Guar (E412, extraite d’un
haricot africain, graine de Cyamopsis
tetragonoloba) et la gomme xanthane
(E415, issue de la fermentation de la
bactérie Xanthomonas campestris en
présence de glucose) peuvent aussi être
utilisées dans certains sodas mais épaississent énormément dès 1 % en concentration.
est ajoutée comme arôme à la place de
la noix de kola bien plus chère. Sa solubilité est limitée, et elle est plutôt
ajoutée aux boissons sous forme de citrate de caféine plus soluble. Elle est
optionnelle dans les colas. Il n’est pas
recommandé d’en stocker car elle est
extrêmement toxique : 10 g suffisent à
tuer un homme. Inutile donc de
charger la recette, et il vaut mieux s’assurer que tout à été dissous.
Caramel
Le caramel est ajouté comme colorant
brun. Il est préparé traditionnellement
par chauffage du sucre avec des additifs salins qui vont conditionner sa stabilité. Il faut donc choisir le bon
caramel, et dans le cas du Coca-Cola il
faut un caramel qui résiste à des pH
très acides : il s’agit du caramel de la
classe IV réalisé aux sels de sulfite et
d’ammonium (E150d) afin de lui conférer des charges négatives qui stabilisent en plus les gouttelettes d’huiles
de l’émulsion. En effet un caramel
inapproprié ferait sédimenter les gouttelettes au fond de la bouteille.
Ce caramel représente environ 70 à
72 % des colorants caramels industriels et est principalement utilisé dans
les environnements acides (sodas tels
que colas et "ginger ale", thé glacé,
vermouth, certains vinaigres et bières
brunes…).
Récemment le caramel ammoniacal
E150d a été sur le devant de la scène
après un changement de réglementation des autorités californiennes en
2011, qui ont abaissé la teneur
autorisée en 4-méthylimidazole. Cette
molécule cancérigène probable (issue
des réactions de Maillard et donc trouvée dans les viandes grillées, les aliments rôtis, le café…) a obligé
Coca-Cola à revoir sa formule en 2012
aux États-Unis.
À noter que plusieurs colas incolores
ont été mis sur le marché par le passé
("Tab Clear" par "Coca-Cola", "Crystal
Pepsi" puis "Pepsi Clear" par
"PepsiCo") qui n’ont absolument pas
trouvé leur public.
Émulsifiants
Pour assurer la
du Coca-Cola,
sont ajoutés : le
Pepsi) utilise la
stabilité de l’émulsion
plusieurs ingrédients
Coca-Cola (mais pas le
glycérine (E442), con-
Caféine
Feuille de coca
La caféine est un alcaloïde trouvé dans
de nombreuses plantes, comme le café,
le thé, mais aussi la noix de kola. Elle
L'utilisation de feuille de coca est toujours d’actualité : une centaine de
tonnes de feuilles décocaïnisées est
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 13
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Dossier
RECETTE ORIGINALE DE PEMBERTON
Ingrédients : 1 oz (28 g) de citrate de caféine ; 3 oz (85 g) d'acide citrique ; 1 US fl oz (30 mL) d'extrait de vanille ; 1 US
qt (946 mL) de jus de citron vert ; 2.5 oz (71 g) d' "arôme 7X" ; 30 lb (14 kg) de sucre ; 4 US fl oz (118,3 mL) d'extrait de
feuille de coca en poudre ; 2.5 US gal (9,5 L) d'eau ; du caramel en quantité suffisante.
Mélanger la caféine, l’acide et le jus de citron vert dans l’eau bouillante, ajouter la vanille et l’arôme une fois refroidi.
Arôme 7X : 80 huile essentielle d’orange ; 40 huile essentielle de cannelle ; 120 huile essentielle de citron ; 20 huile essentielle de coriandre ; 40 huile essentielle de muscade ; 40 huile essentielle de néroli.
Laisser reposer 24 heures.
Cette recette ne précise pas quand ni comment les ingrédients sont mélangés, ni l’unité de mesure des essences de l’arôme
7X (impliquant qu’il était préparé à l’avance).
"OPENCOLA" : RECETTE SOUS LICENCE LIBRE GNU
Concentré aromatique : 10g de gomme arabique ; 3,5 mL d'huile essentielle d'orange ; 3,00 mL d'eau ; 2,75 mL d'huile
essentielle de citron vert ; 1,25 mL d'huile essentielle de cannelle-casse (ou cannelle de Chine) ; 1,00 mL d'huile essentielle
de citron ; 1,00 mL d'huile essentielle de muscade ; 0,25 mL d'huile essentielle de coriandre ; 0,25 mL d'huile essentielle
de néroli ; 0,25 mL d'huile essentielle de lavande.
Les huiles sont mélangées ensemble puis la gomme arabique est ajoutée et enfin l’eau. Le tout est mixé pendant 4 à 5
minutes, puis peut être stocké.
Sirop correspondant :
2,36 kg de sucre blanc ; 2,28 L d'eau ; 30,0 mL de caramel colorant (E150d) ; 17,5 mL (3,5 cuillères à café) d'acide phosphorique à 75 % ou d'acide citrique ; 10,0 mL (2 cuillères à café) de concentré aromatique ; 2,50 mL (1/2 cuillère à café)
de caféine (facultatif).
Pour faire le sirop, mélanger le concentré aromatique avec l’acidifiant, ajouter l’eau puis le sucre. Pendant le mélange
ajouter la caféine optionnelle en vérifiant qu’elle est bien entièrement dissoute. Ajouter ensuite le colorant (optionnel aussi
si l’on veut faire un cola incolore) et mixer le tout. Le sirop est dilué à 1 pour 5 avec de l'eau gazeuse sans sodium pour
obtenir la boisson finale.
Bon rafraîchissement !
consommée chaque année, importée
du Pérou et de Bolivie et traitée par la
société Stepan. Des débats existent
encore à propos de la présence de
traces de cocaïne irréductibles dans le
Coca-Cola. La compagnie se refuse à
commenter, arguant que la cocaïne à
disparu de la recette depuis 1900.
Vanille
La compagnie Coca-Cola est le plus
grand consommateur mondial d'extrait
de vanille naturelle. Ainsi, quand une
nouvelle formule fut utilisée en 1984
pour le "New Coke", à base de
vanilline synthétique, l'économie de
Madagascar en souffrit gravement.
Huiles essentielles
Les huiles essentielles sont extraites des
plantes, des fruits, des fleurs… par
pression à froid (comme l’huile d’olive),
par extraction au CO2 supercritique ou
par entraînement à la vapeur. Ce sont
des mélanges complexes de molécules,
certaines plus solubles dans l’alcool
que d’autres. La composition exacte de
chaque huile est très dépendante de la
source végétale (terroir, climat…) et de
la méthode d’extraction. On y trouve
14 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
des molécules carbonées (terpènes),
des composés oxygénés (esters, aldéhydes, cétones, alcools, phénols…), ainsi
que des acides, lactones, composés
azotés et soufrés. Les huiles essentielles
sont très irritantes pour la peau, et
nécessitent des gants pour leur manipulation. Elles sont en général
disponibles chez les herboristes.
Les composés qui contribuent principalement à une saveur intéressante
pour les boissons sont les composés
oxygénés. Les composés carbonés sont
plutôt intéressants pour les parfums,
donnent du coup un mauvais goût et
doivent être enlevés. On procède pour
cela à une seconde extraction à l’alcool. Selon les recettes de colas, l’alcool, en très faible quantité, peut rester
ou non dans la boisson. D’autres
procédés incluent la distillation ou l’extraction à contre-courant par d’autres
solvants.
Huile essentielle de cannelle de Chine :
obtenue par entraînement à la vapeur
des jeunes feuilles de Cinnamomum
cassia, ou cannelier de Chine, à ne pas
confondre avec le cannelier de Ceylan
(Cinnamomum zeylanicum) qui donne
la cannelle commune, plus chère et
plus douce. Cette huile contient
jusqu’à 90 % de cinnamaldéhyde et un
peu d’eugénol (le contraire pour l’extrait d’écorce).
Huile essentielle de citron : obtenue par
pression de pelures de citron (Citrus
lemon). Elle contient beaucoup de terpènes comme le limonène (65 %), les
ß-pinène et γ-terpinène (8-10 % chacun). La saveur du citron est aussi donnée par les aldéhydes comme le citral
(3-10 %).
Huile essentielle de citron vert :
obtenue par pression à froid ou bien
par entraînement à la vapeur du fruit
entier de Citrus aurantifolia (citron
vert). Extraite à froid, elle contient 50 à
60 % de limonène, 10 % de ß-pinène
et de γ-terpinène et 4,5 à 9 % de citral. L’extraction à la vapeur ne donne
que 0,5 à 2,5 % de citral.
Huile essentielle de néroli : obtenue par
entraînement à la vapeur des fleurs du
bigaradier Citrus aurantium. Sa composition varie selon l’origine de la fleur et
la méthode de distillation, mais contient environ 30 % de linalol. Elle est en
général assez chère.
Huile essentielle d’orange amère :
obtenue par pression des pelures des
fruits du bigaradier Citrus aurantium.
Elle contient environ 90 % de
limonène, moins d’aldéhydes et plus
d’esters que l’orange douce.
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Dossier
Huile essentielle d’orange douce :
obtenue par pression des pelures d’orange (Citrus sinensis). Elle contient
environ 90 % de limonène, ainsi que
des aldéhydes comme le citral, l’octanal, le décanal, des esters comme les
acétates d’octyle et de néryle.
Huile essentielle de muscade : obtenue
par entraînement à la vapeur de la noix
de muscade, le fruit séché de Myristica
fragrans. Elle contient environ 90 % de
terpènes.
Huile essentielle de coriandre : obtenue
par entraînement à la vapeur des
graines de coriandre Coriandrum
sativum. Elle contient principalement
60 à 80 % de linalol, ainsi que des terpènes comme l’α-pinène et le γ-terpinène.
Huile essentielle de lavande : obtenue
par entraînement à la vapeur de fleurs
fraîches de lavande Lavandula angustifolia (lavande française), Lavandula
spica (lavance d’Espagne), ou de variétés hybrides (lavandin). Elle contient
principalement des alcools et des
esters, variant considérablement selon
la source. La variété française contient
jusqu’à 40 % d’acétate de linalyle, la
variété espagnole a plus de linalol, le
lavandin est entre les deux.
Autres additifs des sodas (hors
Coca-Cola) :
Certains sodas peuvent contenir aussi
des agents de charge, tels que des
huiles destinées à empêcher la séparation de l’émulsion. Les esters de glycérol issus de résines de bois (E445) en
font partie, et sont parfois utilisés dans
des boissons citronnées, à des concentrations limitées à 100 ppm. On peut
aussi trouver l’isobutyrate acétate de
sucrose. Certains sodas peuvent contenir des antioxydants pour éviter la
détérioration des arômes par oxydation
à l’air, comme de la vitamine E. Cela
n’est pas le cas des colas. De même
certains sodas contiennent des agents
moussants comme des saponines d’écorce de quillaia (E999) ou de yucca.
Colas commerciaux : à chacun sa
recette !
À part le Coca-Cola vendu par "The
Coca-Cola Company" et Pepsi Cola
vendu par "PepsiCo", il existe de nombreuses alternatives, et autant de
recettes rien qu’en France, et même
des colas bio : Anjou Cola en Anjou,
Breizh Cola et Beuk Cola en Bretagne,
Corsica Cola en Corse, Chtilà Cola
dans le Nord de la France, Elsass Cola
en Alsace, Fada Cola à Marseille,
Auvergnat Cola et Bougnat Cola en
Auvergne, Cola’rdèche en Ardèche,
Vendée Cola en Vendée, Alp’Cola et
Montania Cola dans les deux Savoies et
en Isère, et Meuh Cola à base d’ingrédients équitables et biologiques en
Normandie... ■
Le verre autonettoyant, par
photocatalyse
Hélène Massari promo 73
E
n 2002, St Gobain
lançait le verre autonettoyant “Bioclean”.
Il avait alors fallu une petite dizaine d’années pour mettre au point le matériau.
Le concept de ce verre « intelligent »
repose sur la propriété de l’oxyde de
titane de photodégrader les molécules
organiques adsorbées à sa surface. On
peut donc considérer ici le TiO2 comme
photo-catalyseur. Il est réjouissant de
constater que l’utilisation des propriétés
photo catalytiques de l’oxyde de titane a
une origine artistique (voir encadré). Ces
caractéristiques apportent des défauts
de farinage à la surface des peintures.
Oui mais ce qui est défaut pour les
œuvres d’art peut être utilisé pour rendre
une surface autonettoyante.
Grâce à la photo catalyse, on peut fabriquer des verres autonettoyants ; applications, par exemple les panneaux des autoroutes.
Dépôt en couches minces
Pour la transparence, si l’on réalise un
dépôt en couches minces, le matériau
reste transparent, car la taille des cristallites de l’oxyde est très inférieure aux
longueurs d’onde du visible.
En architecture, le verre devient un
matériau de choix. Ses propriétés de
contrôle
solaire,
sa
résistance
mécanique, permettent de l’utiliser dans
des géométries ou des tailles qui n’existaient pas il y a quelques dizaines d’années (voir photos). L’un des rêves du
verrier est de produire un matériau qui
ne se salit pas, d’autant que la salissure
est à l’origine d’une perte de fonctionnalité, notamment sur la transparence.
La réaction de photo-catalyse liée à
l’oxyde de titane n’est qu’une partie du
caractère autonettoyant. En fait, l’oxyde
présente aussi une hydrophilie générée
par les ultraviolets, phénomène encore
inexpliqué aujourd’hui. Au-delà des tests
en laboratoire ont été réalisées des
mesures de cinétique de photo dégradation de certaines molécules. Des essais
en conditions réelles ont permis d’évalue
le caractère autonettoyant, qui allie les
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Dossier
phénomènes de photocatalyse et l’hydrophilie.
LA CHIMIE S’INVITE DANS L’ART
Parmi les pigments blancs utilisés par
les artistes, ceux au plomb, au zinc et
au titane sont parmi les plus importants. Le produit au plomb a été utilisé
de l’antiquité à la moitié du 19e siècle.
Puis, à partir de 1834, il fut petit à
petit remplacé par un pigment toxique, le blanc de zinc ; Enfin, l’oxyde
de titane s’est imposé à partir de
1920. (On sait à présent, NDLR, la toxicité du TiO2). Dans le domaine de
l’expertise, ces pigments sont déterminants pour la datation et l’attribution
des œuvres d’art. Il existe en effet des
repères chronologiques. On peut identifier avec certitude les caractéristiques
d’une œuvre et ainsi l’authentifier. Le
blanc de titane, utilisé comme opacifiant, se trouve sous plusieurs formes
cristallographiques, la forme anatase
et la forme rutile. En Europe c’est
essentiellement l’anatase qui a été
employée au départ. Puis, on est passé
à la forme rutile, puis à une forme
rutile enrobée d’alumine ou de silice
afin de diminuer les phénomènes que
les peintres nomment « farinage ».
Le produit est extrêmement stable
chimiquement et possède l’indice de
réfraction le plus élevé de tous les pigments blancs. Il eut être utilisé avec
des liants aqueux, des émulsions
acryliques dans lesquels les autres pigments blancs ne sont pas stables. Le
TiO2 absorbe fortement les UV et se
comporte comme un photocatalyseur
entraînant le farinage, le jaunissement
ou le craquèlement du liant.
Du labo au réel
Au labo, l’acide stéarique a été choisi
comme molécule test, parce qu’il est un
composant majeur de la trace du doigt
et que ses bandes de vibration d’élongation symétrique et antisymétrique des
liaisons CH2 et CH3 peuvent être suivies
facilement par spectroscopie infrarouge,
leur position, entre 3 000 et 2 800 cm-1
se trouvant en effet en dehors de la zone
d’absorption du verre. C’est ce test de
laboratoire qui a permis de mettre au
point la couche SGG Bioclean.
Dans la réalité, les phénomènes de diffusion de surface, l’accessibilité de
l’ensemble de la surface photoactive à la
matière organique et l’encrassement
permanent de la surface conduisent à
une oxydation partielle des composés
organiques. Les salissures sont en outre
de nature non seulement organique
mais aussi inorganique. L’hydrophilie
photogénérée de l’oxyde de titane permet à l’eau de s’adsorber parfaitement à
la surface de l’oxyde, formant ainsi un
film d’eau (voir schéma) qui étale et
entraîne les résidus organiques et inorganiques. Cette propriété est générée
par les ultraviolets et son mécanisme
n’est pour l’instant pas expliqué. Mais
elle est aussi importante pour la fonctionnalité autonettoyante que la propriété de photocatalyse.
Les applications du verre autonettoyant
se situent dans l’environnement urbain,
exposé à des atmosphères polluantes.
Des tests ont été développés, qui mettent en évidence les conditions réelles de
la fonctionnalité autonettoyante. Une
solution mixte organique/inorganique,
proche de ce qu’on trouve en extérieur,
est pulvérisée à la surface du verre. Le
flou généré par cette pollution est la
grandeur que l’on peut suivre à dif-
férents temps d’illumination. Ce test a
été mis au point dans le cadre du projet
européen « Self cleaning glass ».
Développer la couche active
Outre le travail sur la fonctionnalité
autonettoyante du verre SGG Bioclean,
la mise au point d’une couche sur le
verre nécessite de travailler sur la qualité
optique de l’ensemble afin que le dépôt
des couches ne perturbe pas les propriétés de transmission, d’absorption et
de réflexion de la lumière. Le matériau
doit en effet demeurer transparent, c’est
la moindre des choses. Le procédé utilisé
est la déposition chimique en phase
vapeur (chemical vapor deposition, cvd).
À partir d’un précurseur de titane, la pulvérisation a lieu directement in situ, lors
de la production du ruban de verre. Ces
dépôts se produisent à haute température (500, 600 °C) et sont intimement
mêlés à la surface du verre encore mou.
Des ajustements d’épaisseur de la
couche d’oxyde ont été nécessaires car
l’oxyde est doté d’un haut indice de
réfraction. Plus son épaisseur est élevée,
plus la couche est photoactive. Oui, mais
en contrepartie elle est aussi plus colorée. On réalise ainsi un compromis
d’une épaisseur d’une dizaine de
nanomètres. L’oxyde est par ailleurs
déposé sur une sous-couche à base de
silice, ce qui fait barrière aux alcalins du
verre. En effet, lors des montées de température, lors du trempage du verre par
exemple, les alcalins pourraient migrer
en grande quantité dans la couche
d’oxyde de titane. Cette migration conduit à la création de composés de type
Nax TiO2x, qui sont des centres recombinant du trou et de l’électron photoproduits. Le verre avec sa couche est ensuite
transformé. La couche peut être trempée
(vitrage de sécurité), ou mise en face
externe d’un double vitrage… ■
Votre soirée du 19 novembre :
Dîner UNAFIC
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Horizons
Les femmes et l’industrie
Marie-Aude Chaumette promo 10
A
Les femmes et Chimie ParisTech®
lors que la première promotion fut accueillie le 3 novembre
1896, c’est en 1916 que l’école accepta
d’intégrer la première femme en tant
qu’élève ingénieur. Ce fut la 17e promo
composée de 6 garçons et d’une fille
Denise Cottereau dont nous n’avons
pas de photo. La première photo est
celle de la 22e promo de 69 élèves, dont
9 filles.
Depuis plus de 20 ans, la proportion de femmes ingénieures
demeure aux environs de 17 %. Pourquoi une présence si faible ?
Quelle position adopter par rapport à cette problématique ?
Quelle(s) évolution(s) observe-t-on ? Des éléments de réponse
sont apportés grâce aux diverses études réalisées sur ce sujet.
L’interview de trois femmes ingénieures de formation similaire
devenues cadres supérieures dans des secteurs différents de l’industrie apporte une vision complémentaire.
Aujourd’hui les femmes représentent
56 % des élèves et c’est une femme,
Valérie Cabuil, qui a pris la direction de
l’école en juin 2010, nommée par le
ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche.
L’école peut donc se vanter de respecter
la parité hommes-femmes, ce qui est
rare pour une école d’ingénieur.
Les femmes et l’industrie en
France
La proportion de femmes dans l’industrie, ingénieures et techniciennes, est de
24 % depuis 30 ans.
En 2011, les femmes ingénieures sont
recrutées à 14 % dans les technologies
numériques, 11 % dans l’agroalimentaire et 10 % dans la chimie. C’est le
secteur des télécommunications qui propose la meilleure parité salariale avec un
écart de 1% seulement.
Cette préférence pour le secteur des
télécommunications est en train de
diminuer car les femmes sont de moins
en moins nombreuses à se spécialiser
dans ce domaine : moins 11% depuis
2009.
e
La 22 Promotion - 1924
Tous secteurs d’activités confondus, la
parité salariale n’est pas respectée : le
salaire des hommes est toujours
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 17
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Horizons
Évolution de féminisation
Graphe 1 : Évolution du rapport filles/garçons en pourcentage
Évolution du pourcentage féminin
et évolution effectif total des promos
Graphe 2 : Évolution du pourcentage de filles dans les promos depuis 1961
et évolution de l’effectif total des promos de diplômés
supérieur à celui des femmes et cet écart
se creuse avec les années de 2,6 % en
moyenne pour les débutants à plus de
20 % pour les plus de 50 ans en 2009.
A la question « Estimez-vous que le
développement de la mixité hommesfemmes dans le management est important ? », 72 % des ingénieurs hommes
et femmes confondus, répondent
18 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
« oui ». La raison principale étant
« parce que c’est naturel, hommes et
femmes sont égaux » à 68 %, la deuxième « pour renforcer le management » à 19 %. Les 28 % restant
estiment à 80 % que c’est peu important
et à 20 % que ça ne l’est pas du tout.
Deux associations françaises sont con-
nues pour leur militantisme féministe
pour les métiers de l’ingénieur, « Elles
bougent » et l’« Association des
femmes ingénieurs ». Leur objectif premier est commun : faire connaître les
métiers de l’ingénieur aux jeunes filles
en recherche d’une orientation professionnelle. Elles souhaitent également
contribuer à la promotion des femmes
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Horizons
exerçant le métier d’ingénieur en aidant
au développement de leur réseau ainsi
qu’en les informant par le biais d’études
statistiques.
En 2008, l’ « Association des femmes
ingénieurs » a réalisé une étude statistique détaillée en partenariat avec le
CNISF, « Portrait de femmes
ingénieurs ». Elle donne un comparatif
objectif entre les femmes et la moyenne
des ingénieurs.
Un résultat intéressant de cette étude
est que les femmes ingénieures ont des
mères plus souvent actives professionnellement par rapport à l’ensemble des
ingénieurs, 68 % contre 58 %. Il est
également pertinent de s’intéresser au
métier des deux parents car il a un
impact certain sur le choix du métier
d’ingénieur pour une jeune fille, comme
le montre le tableau ci-après.
être modérée en prenant en compte le
fait que les femmes questionnées sont
elles-mêmes membres de l’association.
De plus, leur profil est particulier
puisqu’elles proviennent pour 54 % de
l’industrie du transport et pour 44 % de
l’énergie. Le domaine de l’agroalimentaire, de la chimie et des télécommunications, secteurs qui attirent les femmes,
ne sont donc pas représentés.
L’étude commence par s’intéresser à la
raison pour laquelle les femmes ont orienté leur étude vers le métier
d’ingénieur : 82 % d’entre elles l’ont
choisi en raison de leur affinité pour les
matières scientifiques. Les qualités
nécessaires pour être ingénieure sont,
d’après elles, la rigueur et l’organisation
(69 %), l’attrait pour les sciences et la
technique (62 %) et la curiosité (59 %).
Elles sont également très attachées à
leur formation et conseilleraient à 94 %
ce métier à leurs enfants tout en consi-
prochées (autour de 1980) et de formation similaire. Elles travaillent depuis plus
de 30 ans et se sont orientées vers 3
secteurs distincts : le nucléaire, les transports et la santé. L’objectif est de faire
réagir ces femmes par rapport aux différentes problématiques abordées et
d’en observer la complémentarité des
réponses en fonction de leur vécu. (Voir
Tableau page suivante)
Les réponses obtenues sont tout-à-fait
cohérentes avec les études statistiques
présentées en premier lieu dans cet article. Les principaux points mis en avant
concernent notamment la difficulté de
concilier vie privée et vie professionnelle,
l’hétérogénéité de la situation entre les
secteurs d’activités, l’augmentation du
nombre de femmes aux postes à responsabilités au cours des années ou encore
l’importance de la mixité en entreprise.
On remarque tout de même un aspect
qui n’avait pas été évoqué dans les
sondages : la difficulté croissante de
concilier pleinement vie privée et vie
professionnelle tout en accédant à des
postes à responsabilités. Une problématique déjà vécue par les hommes mais
plus ou moins visible selon leur implication dans la vie familiale.
Conclusion
Répartition des femmes ingénieures
selon la profession de leurs parents
(Source: Women’s forum for the economy and society,
dérant à 82 % que leur avenir se jouera
en partie ou majoritairement à l’étranger.
2008, « Portrait de femmes ingénieures »)
Les deux secteurs où les femmes s’orientent plus que la moyenne des
ingénieurs au cours de leurs études sont
l’agronomie (+14 %) et la chimie
(+6 %).
Cette étude indique également qu’une
proportion plus importante de femmes
pratique régulièrement 5 à 10 heures
d’heures supplémentaires (+6 %) ;
toutefois la tendance s’inverse pour plus
de 10 heures par semaine (-14 %).
En 2011, « Elles bougent » réalise une
enquête statistique sur 361 femmes de
l’association à l’occasion de la semaine
de l’industrie. Les résultats obtenus ont
été concentrés dans un rapport très
largement diffusé sur internet et qui a
eu de nombreux échos sur la toile. Bien
que cette étude soit particulièrement
intéressante, la portée des résultats doit
Contrairement aux idées reçues, 70 %
des femmes questionnées ont travaillé à
l’étranger ou souhaitent le faire. Elles
sont donc prêtes à faire des compromis
pour leur épanouissement professionnel
et c’est peut-être la raison pour laquelle
elles sont 76 % à être confiantes sur
l’évolution de leur carrière. Pourtant
62 % pensent avoir été discriminées au
moins une fois dans le cadre professionnel à cause de leur sexe.
Interview de femmes de l’industrie
française
Afin de compléter cet aperçu général de
la femme ingénieure dans l’industrie
française, il est intéressant de questionner les femmes qui vivent ce métier au
quotidien. Pour cela, le même questionnaire a été adressé à trois femmes
ingénieures issues de promotions rap-
La femme s’oriente donc difficilement
vers le métier d’ingénieur. En plus de
l’image masculine qu’il reflète, les obligations personnelles en tant que mère
sont un frein au développement professionnel. Cette difficulté à concilier ces
deux aspects se concrétise de deux
manières : elle fait globalement moins
d’heures supplémentaires et est plus
demandeuse de travail à temps partiel
que les hommes, ce qui ternit son image
auprès des entreprises. Pour autant, cela
ne semble pas justifier les écarts de
salaire observés à poste équivalent.
D’autre part, il est montré que la mixité
est ressentie par tous comme une réelle
valeur ajoutée grâce à la complémentarité homme-femme. De plus, les études
mettent en avant la volonté de la femme
de s’impliquer dans la vie professionnelle (goût pour les sciences et la technique, recherche de perspectives de
carrière, ouverture sur l’international…).
Le premier levier pour améliorer cette
situation semble être de susciter des
vocations en communiquant plus sur les
métiers des femmes ingénieures. La
féminisation des équipes aura pour preCHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 19
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Horizons
mier effet de renforcer leur position et
de « banaliser » leur présence, facilitant
également l’intégration de nouvelles
femmes dans des équipes plus mixtes.
Grâce à la mobilisation des femmes et
des associations comme « Elles
bougent » et l’« Association des
femmes ingénieures », une partie du
chemin a déjà été parcourue puisque
l’on assiste à une nette prise de conscience dans les entreprises, traduite
notamment par des mesures relatives au
recrutement, au développement de car-
rière, à la rémunération et à la mise en
avant des femmes dans leurs équipes et
leur travail. ■
Secteur d'activité des personnes interrogées
Nucléaire
Santé
Transport
1) quelle était la proportion de femmes dans votre école d'ingénieur ?
dans votre promotion ?
Environ 25 % dans l'école.
7 femmes pour 25 hommes, soit environ 20 % de femmes dans
la promotion.
Environ 25 % de femmes dans l'école et dans la promotion.
Environ 25 % de femmes à l'école.
Exceptionnellement on était une petite promotion avec beaucoup de filles : au moins 50 %.
En école prépatoire j’étais la seule fille la 1e année puis nous étions 2 en 2e année.
Au début oui : sortant d'une école de chimie et postulant à des postes en production, il y avait
très peu de possibilités à cette époque.
Oui : il faut être meilleure qu’un homme pour être retenue pour un poste. Il faut être tenace, toujours sur ses
gardes et se défendre. Cela forge le caractère, ce qui explique que les femmes qui réussissent en ont toutes
beaucoup.
Je pense que les mentalités ont évolué, il y a quand même plus de femmes managers. C’est un peu moins
dur maintenant.
2) avez-vous senti des barrières d'évolution en tant que femme ?
Pas du tout. Pour d'autres femmes cela a été différent,
notamment celles qui ont pris des congés parentaux et modifié
leur contrat de travail d'un temps plein en temps partiel.
3) pensez-vous qu'embaucher des femmes peut être un atout pour l'entreprise ?
pourquoi ?
Oui.
C'est un atout car les sensibilités parfois différentes face à
des problèmes sont très enrichissantes. L'esprit d'équipe est
plus facile à manager avec une mixité hommes/femmes.
Oui, pour un meilleur équilibre dans le travail et dans les décisions.
Ayant des façons différentes d'analyser les situations et de prendre des risques cela permet
d'avoir une vision plus générale avec tous les "tenants et aboutissants ".
Avec les femmes il y a plus d'objectivité, moins d'ambition personnelle et plus d'intérêt "collectif "
pour sa société et / ou pour un projet. Cela n'empêche pas l'ambition personnelle ,mais elle elle
est menée en parallèle.
Oui pour des échanges plus riches, pour la complémentarité.
Certains ateliers de fabrication nécessitant de la précision, de la minutie et de la régularité n’emploient que
des femmes.
4) à votre sens, la mixité est-elle assez représentée dans votre entreprise ?
Pas assez dans certains secteurs.
Oui. Il y a, comme dans toutes les sociétés du domaine de la santé, une majorité de femmes.
Par contre , cette société fait partie d'un grand groupe industriel américain et la mixité y est bien
représentée. Ce n'était vraiment pas le cas il y a 20 ans, surtout au niveau des cadres et du
management.
Non, mais l’entreprise en a conscience . Il y a un plan de développement des compétences et dans ce
cadre, un focus est mis au cours de l’année pour le développement des talents chez les femmes.
Oui.
Non, même si le pourcentage de femmes est plus élevé que dans l’entreprise.
Oui, mais cela ne doit pas être un critère d'embauche !
Oui.
dans votre équipe ?
C'est une équipe internationale et cela dépend des pays. Il y
a une importante mixité en France et aux US, plus difficile en
Allemagne.
cela vous importe-t-il ?
Pour moi c'est très important car dans mon parcours toutes
les périodes où il y avait une bonne mixité nous avons réalisé
de grands projets avec de l'audace et de la réflexion.
5) avez-vous senti/perçu une évolution du rôle de la femme en entreprise au cours de votre carrière ?
Les femmes de ma génération souhaitant accéder à des
responsabilités ont été accompagnées et encouragées dans
ma société. Depuis 10 ans j'ai le sentiment que c'est plus
difficile car il y a une plus grande exigence de disponibilité qui
est parfois mal vécue par les jeunes femmes ayant attendu
30/35 ans pour avoir des enfants et reprenant le travail.
Globalement je pense que les femmes ont moins besoin de
démontrer leur autorité, mais je n'ai que la vision de mon
entreprise.
Pas dans mon domaine d'activité (médical, santé) , mais dans le milieu industriel où il y a plus
de femmes dans les postes à haute responsabilité.
Oui, il y a quand même un peu plus de femmes à des postes à responsabilité et des femmes qui gardent
toute leur féminité. Mais il y en a encore trop peu.
6) la cohabitation entre vie privée et vie professionnelle est-elle plus aisée de nos jours ?
Je pense que c'est plus difficile car globalement pour les
hommes et pour les femmes la pression est de plus en plus
grande et les reponsabilités en entreprise exigent une assez
grande disponibilité. Cela dit, les moyens de garde pour les
enfants se sont développés et le partage des tâches entre les
hommes et les femmes est mieux accepté par les entreprises
(arrêt pour enfant malade par exemple).
Non, car la vie professionnelle pour une femme ayant des responsabilités dans l'entreprise
"empiète " sur la vie privée. Deux vies à faire cohabiter et à gérer !
Par contre le rôle des femmes dans l'entreprise est mieux accepté, reconnu et laisse donc plus
d'opportunités aux femmes de réussir dans la vie professionnelle.
0n en demande plus et pas seulement aux managers. Le fait qu’il y ait des ordinateurs portables conduit à
travailler plus à la maison donc empiète sur la vie privée.
Mais elle est facilitée par :
- la réservation de places en crèche inter-entreprise
- la mise en place de nouvelles mesures propres à chaque entreprise
- le temps partiel (4/5 avec mercredi non travaillé) qui est mieux accepté
7) avez-vous connaissance de disparités de salaire homme-femme à poste équivalent dans votre entreprise ?
Je pense que oui mais je n’en ai pas la preuve.
Non, cela fait d'ailleurs l'objet d'indicateurs de suivi.
Non.
Dans une entreprise précédente c'était le cas et j’avais réussi à avoir un complément d’augmentation pour
"rattraper" une partie de l’écart.
8) pensez-vous que le cadre légal pour assurer la continuïté de la carrière après la maternité est nécessaire ?
Oui.
Oui.
Oui.
Je pense mais pas d'élément de jugement.
Je ne pense pas que cela soit vraiment efficace.
la législation actuelle vous semble-t-elle adaptée/suffisante ?
La législation actuelle est adaptée. Ce qui est moins adapté
est probablement la capacité des entreprises à gérer les
retours maternité, mais c'est aussi le cas pour l'expatriation.
Les grandes entreprises sont mieux armées pour gérer ces
problèmatiques car ellles mettent en place des politiques RH
avec des processus.
20 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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Horizons
Femmes, la science au cœur
Hélène Massari promo 73
E
n 1963, lors de la remise
du prix Nobel de médecine aux
Britanniques Francis Crick et Maurice
Wilkins et à l’Américain James Watson
pour leur découverte de la structure de
l’ADN, une personne était la grande
absente : « la chimiste Rosalind
Franklin ».
Il faut dire que la jeune femme avait eu
la mauvaise idée de mourir d’un cancer
quatre ans plus tôt. Ce qui a permis au
trio de passer sous silence sa contribution à "leur" découverte.
Pur produit à la fois de la haute bourgeoisie juive anglaise, intellectuelle et
commerçante, et de l’université de
Cambridge, Miss Franklin avait tout
pour énerver, surtout ces messieurs,
machos et goujats.
Depuis 14 ans la Fondation L’Oréal et l’Unesco organisent des
prix et bourses pour mettre en lumière et soutenir les travaux de
femmes exceptionnelles qui font progresser la connaissance
scientifique et qui servent de modèles aux jeunes générations.
L’édition 2012 s’est située au cœur de la biologie.
viewé en 2005 à Lyon durant Biovision à
l’occasion du cinquantenaire de la
découverte de la structure de l’ADN.
Quelques morceaux choisis : « le
génome du chimpanzé est extrêmement
proche de celui de l’homme. Les noirs
sont proches des animaux. J’aurais aimé
être noir, pour éviter d’être victime d’un
mélanome. Et cela il y croit, avant d’ajouter, en manière de provocation : j’aurais aimé être un bonobo (espèce de
chimpanzé particulièrement enclin aux
jeux sexuels , bref pour faire « crac
crac » toute la sainte journée. On croit
rêver. Je n’en croyais pas mes oreilles.
Notre cher Watson s’est vu quand
même exclure d’un grand nombre d’associations scientifiques, ouf !
Eh bien, peut-être ne verra-t-on plus
ça grâce aux prix et bourses pour les
femmes et la science.
Toutes ces femmes primées ont dû se
battre pour faire des sciences, ont dû se
battre contre les préjugés, ont dû s’imposer en douceur à leurs époux.
Rosalind Francklin, la maltraitée de la
science machiste
Dix ans après la mort de Rosalind
Franklin, Watson obtient la palme de la
muflerie – totalement méritée, cette
fois – en immortalisant dans son bestseller « La double hélice », la "terrible
Rosie" sous les traits d’une harpie
moche et incompétente.
C’est ainsi que s’écrit l’histoire des sciences… Watson, un raciste impénitent, on
devrait le lui retirer son prix. Je l’ai inter-
Quant à la Tunisienne Mounira HmaniAifa (voir encadré), elle a été boursière
internationale Unesco-L’Oréal en 2002
et est boursière spéciale L’Oréal –
Unesco 2012.
Des jeunes chercheuses émérites
Nous avons interviewé quelques jeunes
chercheuses, boursières Unesco L’Oréal
lors de la journée de la remise des prix.
Nous égrènerons les travaux des autres
dans “BiotechInfo” et “BioÉnergies”*.
Kathrin Barboza Marquez
Elle travaille sur les chauves-souris, un
écosystème contre les ravageurs. Cette
jeune bolivienne est spécialisée en
écologie comportementale ; elle est
doctorante à l’Université Internationale
Menendez Pelayo en Espagne. Les
chauves-souris ont un rôle important :
« elles peuvent dévorer 600 insectes à
l’heure »,
commente
la
jeune
chercheuse. Le travail de Kathrin doit
permettre d’accroître les connaissances
sur le rôle positif des chiroptères pour
les populations humaines dans différents habitats.
Sidrotun Naim
Elle veut protéger les cultures de
crevettes. Sidrotun (Indonésie), étudie la
constitution génétique du virus IMNV,
qui est capable d’éradiquer jusqu’à
70 % d’une population de crevettes
élevées en aquaculture. Les conséquences économiques sont catastrophiques. Notre jeune doctorante
travaille à l’Institut Technologique de
Bandung et à l’Université d’Arizona.
Avant de se lancer dans ce travail,
Sidrotun avait un poste au WWF. Elle
fera son post doc à la prestigieuse
Harvard Medical School. Une jeune
femme extraordinairement dynamique
et courageuse. Elle est mariée et a un
enfant.
Emna Harigua
Elle lutte contre la leischmaniose. Emna
est tunisienne, doctorante à l’Institut
Pasteur de Tunis (L’institut Pasteur local
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Horizons
AMOUNIRA HMANI-AIFA,
LA JOIE DE VIVRE
Professeure de génétique moléculaire humaine à la faculté des sciences et
chercheuse au centre de biotechnologie de Sfax (Tunisie), Mounira a découvert un gène lié à la microphalmie et au glaucome. Un espoir pour les personnes atteintes de cette dernière maladie, qui peut provoquer la cécité.
Elle avait aussi entamé un travail sur les origines génétiques de la surdité
héréditaire, au sein du laboratoire du professeur Hammadi Ayadi. Mounira
est une femme de 40 ans, qui a 4 enfants et qui rayonne. On sent ce rayonnement dès qu’on s’approche d’elle, si chaleureuse, toujours prête à expliquer, toujours pleine de l’amour de la science et de la vie. Elle a été
fortement encouragée par son père. Quant à son mari « un scientifique
compréhensif », il a eu l’intelligence de laisser Mounira choisir son destin
(professeur Mohamed Sami Aifa). Toujours sur le pont, Mounira ne mène
pas seulement de front sa vie familiale et sa carrière, elle fait du sport, voit ses amis, lit sur la religion, la culture et la philosophie. Elle a rejoint une association sur le droit des femmes. Elle me fait penser, bien qu’elle puisse être sa grand-mère, à
ma propre mère, pharmacienne biologiste, docteur en enzymologie, pasteurienne, dirigeant un labo d’analyse, avec trois
enfants et 3 nuits de garde par semaine. Ma mère a été dans les années soixante une militante acharnée du planning familial.
Vous êtes l’héritière Mounira quelque part de cet engagement. Et puis ma maman était née à Tunis…
Bravo Mounira, on vous aime.
monde. Emna, qui est aussi bio-informaticienne, a travaillé pour cibler une
protéine clé, eIF4 A, impliquée dans la
traduction d’ARN. On peut bloquer la
protéine dont la forme 3D change alors.
Ce serait une autre voie de traitement
de la maladie. Il faudrait que cette jeune
a été au début du 20e siècle un des premiers essaimages de Pasteur Paris).
Objectif de la recherche, trouver de nouveaux traitements contre la leishmaniose, maladie parasitaire négligée qui
affecte 12 millions de personnes et
provoque 60 000 morts par an dans le
Problème de la revue
N° 337 par Franz Lorgé (96)
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femme trouve des subsides notamment
auprès de DNDI l’initiative pour les maladies négligées.
Et Vive les femmes et la science ! ■
* BIO.ÉNERGIES est une publication périodique dont
Hélène Massari est rédactrice en chef
Horizontalement :
I
Ancienne capitale du Comtat Venaissin
II La térébenthine en est une.
III Ne reconnaît pas. Penser à autre chose (s').
IV Permet de voir les étoiles sans sortir de chez soi.
V Fabrique d'huiles. Été néfaste. Marque d'exclusion.
VI A six frères qui, comme lui, sont soit majeurs, soit
mineurs. Plus lourd que l'iode. Vous et moi.
VII Agréables par leur douceur.
VIII A des fleurs jaunes très odorantes. Un quart-temps, en
quelque sorte.
IX Traduit un choix. Filet. Trou normand.
X Rendre indispensable.
Verticalement :
1 Suppose un changement d'unité.
2 Finissait entre quatre murs capitonnés. Longue pour ceux
qui l'ont basse.
3 Se fera entendre au fond des bois. Pronom personnel.
4 Arrose certains Italiens. Différent.
5 Démolîtes.
6 Peut être le cadet du cadet. Habilles.
7 Impératrice en d'autres temps. Condition.
8 Se creuse avec le temps. Cru.
9 Saint-Saëns l'a inclus dans son Carnaval des animaux,
sous un pseudo. Prêt pour le bain. Point de départ.
10 Clôt les boîtes de conserve.
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L ’ É C O L E
TIC 2012
CC
’est à Rennes, du 29 mars au 1e avril 2012, que
s’est déroulée l’édition 2012 du Tournoi InterChimie, qui a réuni 15 écoles de la fédération GayLussac. Chimie ParisTech s’est classée 11e du
classement final des sports mais peut se féliciter d’avoir
engagé des équipes masculines et féminines dans tous les
sports collectifs hormis le handball masculin et le football
féminin, malgré la relative petite taille des promotions. Les
performances notables des élèves de l’école sont une 3e place
en 400 mètres masculin, la qualification en finale du tournoi
de rugby ainsi que la place de 3e meilleur groupe du concert
organisé durant l’une des soirées. À ces journées sportives
s’est ajouté un défilé de toutes les écoles dans les rues de
Rennes, où l’école a pu afficher le char construit par les élèves
de première année. ■
LES ÉLÈVES DU MASTER
NUCLEAR ENERGY VISITENT
LES USINES GEORGES BESSE I
ET GEORGES BESSE II
LC
e 13 mars dernier, les étudiants du master Nuclear
Energy – Spécialité Fuel Cycle Engineering – ont visité
les usines d’enrichissement de l’uranium, Georges
Besse I et Georges Besse II (Société d’enrichissement
du Tricastin - Pierrelatte).
L’uranium est composé principalement de deux atomes très
semblables appelés isotopes : l’uranium 238 (99,3 %) et l’uranium 235 (0,7%). Peu abondant dans l’uranium naturel,
l’U235 est le seul à libérer de l’énergie par fission, notamment
dans les réacteurs nucléaires à eau légère. Pour assurer le bon
fonctionnement de ces derniers qui constituent la totalité du
parc nucléaire français, il faut disposer d’uranium dont la proportion d’uranium 235 se situe entre 3 % et 5 %. Il est donc
nécessaire d’enrichir l’uranium, c’est-à-dire de faire passer la
proportion d’U235 de 0,7 % à 3 à 5 %. Depuis 1978, l’usine
Georges Besse d’EURODIF, filiale du groupe AREVA, enrichit par
diffusion gazeuse de l’uranium afin de répondre aux besoins
des producteurs d’électricité.
L’usine Georges Besse II, qui utilise un procédé plus innovant et
ayant un très faible impact environnemental, vient la remplacer
progressivement.
Cette visite a permis d’illustrer à l’échelle 1 les différents concepts
traités dans les enseignements du master Nuclear Energy –
Spécialité Fuel Cycle Engineering (Responsable Gérard COTE). ■
Viste du site du Tricastin - Mardi 13 mars 2012
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 23
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L ’ É C O L E
CÉRÉMONIE DE REMISE DES DIPLÔMES
3 décembre 2011
SS
ous la présidence de Madame Sandrine ALVARADO,
le samedi 12 décembre fut le jour de la remise des
diplômes à tous ces jeunes ingénieurs Chimie
ParisTech® de la promotion 2011 parrainée par la
Société JOHNSON & JOHNSON. La nombreuse assistance d’invités, de parents et de proches écouta le discours d’ouverture
de Sandrine ALVARADO, Directeur R&D, suivi par un bref message du Président du C.A de l’École, Yves BRECHET. Enfin,
Anne VARENNE, Directeur des Études, annonça la remise des
diplômes et des prix, prix très en relation avec la vie de l’École
et ses spécialités.
Puis débuta la remise des diplômes, des médailles gravées au
nom de chacun et des cadeaux.
Par spécialités, cette remise le fut par leurs professeurs. Ce
furent 8 groupes qui défilèrent à la tribune :
Procédés : par Dr. Daniel MORVAN et le Dr. Isabelle MABILLE
Matériaux : par Pr. Philippe BARBOUX et le Pr. Corinne
CHANEAC
Moléculaire : par Pr. Olivier PLOUX et le Pr. Berthold HASENKNOFP
Énergie : par Dr.Daniel Lincot et le Dr. Armelle Ringuede
Analytique : par Pr.Valérie Cabuil et le Pr. Ludovic Jullien
Nucléaire : par Pr. Gérard Cote et le Dr Ana-Paula Serond
Double diplôme France : par Philippe Vernazobres et Dr.
Anne Varenne
Doubles diplômes étranger : par Pr. Christophe Thomas et
le Pr Kevin Ogle
Prix de l’Association revient à Maxime SERRANO BARDISA
major sur les résultats scolaires et de stages des 2 premières
années à Chimie ParisTech®.
Maxime SERRANO
BARDISA
Prix du Centenaire : à Swann SCHOONENBERG qui a su
activement participé à la vie de l’École et de sa promo et
cependant réussir un cursus brillant.
Swann
SCHOONENBERG
Puis Noémie HAUET et Déborah MULATON, délégués de la
promo, s’exprimèrent en son nom sous un tonnerre d’applaudissements.
Puis vinrent les prix de l’École :
Meilleur Stage Ingénieur en France remis par le Dr. Anne
Varenne à Charline BERGAMO.
Meilleur Stage Ingénieur à l’étranger remis par le Pr.
Christophe Thomas à Anna SMITH.
Noémie HAUET et Déborah MULATON
Enfin débuta la remise des prix et leur suspense…
Pour commencer les 2 prix concrétisés par un chèque que
remet chaque année l’Association :
24 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
Charline BERGAMO
Anna SMITH
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L ’ É C O L E
Meilleur projet d’entrepreneuriat remis par le Pr. Philippe
BARBOUX au quatuor composé de Vanessa ARAMAKI HITOMI, Marie BACKTRÖM, Swann SCHOONENBERGH et Noa
SHLESINGER.
Encore bravo à tous ces jeunes ingénieurs.
Le Président de Chimie ParisTech Alumni®, Jean- Bernard conclut cette fête avec émotion. Quelques extraits de son discours, bref cependant :
« Une remise de diplômes est toujours un moment d’émotion,
particulièrement dans sa propre école, et plus encore lorsque
cette cérémonie est la dernière à laquelle je participe en tant
que Président de l’Association des diplômés de l’École…
Vanessa ARAMAKI
HITOMI
Marie BACTRÖM
Je préfère partager avec vous ce qui, après une longue carrière
industriele et internationale, me paraît comme fondamental :
Le métier : pensez métier avant carrière,
Les réseaux, nécessaires toute votre vie,
L’attention aux relations humaines
….
Merci à tous les artisans de la réussite de cette journée ».
Les personnalités présentes, les élèves, leur famille, leurs amis
et tous les membres de l’École et de l’Association se retrouvèrent à la bibliothèque pour le verre de l’amitié. ■
Swann
SCHOONENBERG
Noa SHLESINGER
La Cérémonie de remise des Diplômes
de la promo 2012 se déroulera le
samedi 1er décembre
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L ’ É C O L E
FORUM HORIZON CHIMIE
LL
e Forum Horizon Chimie 2013 est très heureux de
vous présenter sa nouvelle équipe. Nous sommes dès
à présent en marche pour organiser la 27e édition,
plus motivés que jamais!
26 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
La présidence du Forum revient cette année à l'ESPCI
ParisTech®, et le secrétariat à l'ECPM Strasbourg.
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L ’ É C O L E
26e ÉDITION DU FORUM
HORIZON CHIMIE
O
O
rganisé par les associations d’élèves-ingénieurs de
4 grandes écoles, Chimie ParisTech®, ESPCI
ParisTech®, ENSIC et ECPM, à la Maison de la
Chimie, le forum Horizon Chimie est le rendezvous annuel de tous les étudiants intéressés par la physique ou
la chimie. Il réunit chaque année près de 50 entreprises. et
plus de 2 000 visiteurs.
Élèves-ingénieurs, étudiants en université et jeunes diplômés
sont venus pour échanger avec les entreprises partenaires,
postuler aux offres d’emploi, de stages, ou encore participer
aux simulations d’entretiens d’embauche.
des ont été proposées aux visiteurs.
Quelques chiffres:
environ 1 500 visiteurs
250 exposants répartis sur une cinquantaine de stands
100 personnes présentes au Dîner
Prestige
à
la
Maison
des
Polytechniciens ■
Tout au long de la journée, des conférences et des tables ronCHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 27
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L ’ É C O L E
Nécrologie
Frédéric AUBRY (Travaux Pratiques de COB de 1993 à 2004)
Frédéric Aubry, dit "Frédo" (ou "Fréd Au", au choix), s'en est
allé pour son dernier tour de moto … Il nous a quittés le
week-end de pâques dans sa trente-huitième année. C'est
avec tristesse que nous avons appris cette nouvelle. Nous
tenons à présenter toute notre sympathie et notre amitié à
Cristine (Surcin) sa conjointe, ses parents, sa belle-famille et
tous ses amis.
Frédéric est arrivé à L'École à 20 ans, au même âge que nos
élèves, et a intégré le Service des Travaux Pratiques de Chimie
Organique et Biochimie (COB) en tant qu'Adjoint-Technique
de 1993 à 2004. Il a ensuite quitté l'Ecole pour un poste de
Technicien Chimiste à l'Université de Cergy-Pontoise (20042006) avant d'intégrer le CNRS à l'Université de Picardie JulesVerne à Amiens en 2006, dans le laboratoire de Chimie des
Glucides, où il travaillait dans l'équipe "Synthèse, Structure et
Interactions de Glycomolécules (SUPRA)" .
Frédéric a travaillé pendant plus de dix années en "TP-COB" et plusieurs élèves et collègues se souviendront de lui avec
affection. En plus de son professionnalisme et de sa disponibilité, Frédéric était quelqu'un qui débordait de gentillesse et de
bonne humeur et qui était totalement dévoué envers les élèves. Ce qui a probablement aidé certain(e)s élèves à garder de
bons souvenirs de leur passage en travaux pratiques (notamment son fameux "RMN 5 minutes !" pour annoncer son
départ au service de RMN). Son entrain et son rire étaient communicatifs. Nous avons tous en mémoire ses blagues (!), ses
sourires, des fous rires et certains pots et soirées, que Frédéric avait le chic de "pimenter" et ce, de manière théâtrale…
Plusieurs se souviendront de ses "dreadlocks", quand il est arrivé, puis de sa petite houppette légendaire… ou encore des
nombreux poils qui dépassaient de l'ouverture de la blouse les jours où il faisait tomber le tee-shirt pour cause de trop forte
chaleur …et bien sûr de sa passion pour la moto (tout de cuir vêtu) et les "beaux carénages".
Frédéric se sera toujours impliqué dans son travail et dans sa vie. Il a, en plus de ses activités professionnelles et privées,
siégé au Conseil Municipal de Thieulloy-la-Ville où il avait élu domicile avec Cristine.
Ses funérailles ont eu lieu le 18 avril en l'église St-André de Chelles remplie de ses nombreux amis, motards ou pas, et collègues. Il repose au nouveau cimetière de Chelles dans sa tenue de motard avec sa casquette fétiche sur la tête pour sa dernière virée.
Au revoir Frédo! Eh oui, on fera la fête…
Mmes Élise Nanini-Maury, Marie Noëlle Rager. Rager, Dorothée Sauze, Monique Savignac, Nicole Sellier,
Madeleine Thiery, Anne Varenne. MM. Christian Girard, Mansour Haddad, Guy Pourcelot.
Au nom de tous les collègues, élèves et amis.
28 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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L ’ A S S O C I A T I O N
UNAFIC
Le Village de la Chimie
F
F
Le parc floral du bois de Vincennes était très animé ces
vendredi 9 et samedi 10 mars. En effet un grand
nombre de visiteurs, étudiants, lycéens et collégiens
venus en groupe ou en famille s’était donné rendezvous pour visiter le Village de la Chimie 2012 organisé par l’UIC
Île de France.
On se pressait devant les stands des nombreuses entreprises ou
autour des espaces occupés par les filières de formation BTS,
licences, maîtrises, diplômes d’ingénieurs chimistes ou doctorats en Chimie.
L’UNAFIC était présente et pendant ces deux jours nous avons
répondu aux questions concernant les métiers exercés par les
ingénieurs chimistes, les carrières envisageables, les domaines
d’activité, comment accéder à une école de la Fédération GayLussac, la vie dans les écoles, les options de spécialisation … et
le samedi en fin d’après midi les gardiens étaient presque
contraints de mettre les visiteurs à la porte à l’heure où les
grilles du parc se ferment … Au bilan plus de 7 000 visiteurs qui
sont de mieux en mieux préparés par leurs enseignants. Un
signe que la « filière ingénieur » est toujours l’objet de beaucoup d’intérêt de la part des jeunes générations ...
Réunion des Présidents
Occasion annuelle de confronter les points de vue des
Associations d’Ingénieurs Chimistes dans le cadre de l’UNAFIC,
la réunion des Présidents s’est tenue ce lundi 12 mars à la
Maison de la Chimie.
Si l'on peut regretter que toutes les Associations n'aient pas pu
participer, les présents ont confronté leurs expériences personnelles et recherché des solutions aux problèmes communs rencontrés par leurs organisations : maintien et développement
des effectifs de cotisants, amélioration de « l’offre », mise en
place d’outils de communication pertinents et pérennes, prise
en compte des moyens modernes de socialisation … Cette rencontre fut aussi l'occasion de rappeler l'importance du rôle des
délégués des AAE auprès de notre Union.
Dans le cadre d'actions nouvelles que l'UNAFIC peut apporter
pour les AAE quelques idées ont émergé : par exemple la
mutualisation de certains moyens, en particulier la réalisation de
sites Internet par un fournisseur unique qui décline les caractéristiques de chaque association, partage des expériences et des
solutions qui marchent ; ou encore la réalisation d'un cahier
annuel, dédié à un thème défini, pour lequel chaque AAE
apporterait sa contribution en rédigeant un article de fond.
Dîner UNAFIC
Il est prévu le 19 novembre 2012 à la Maison de la Chimie.
L’intervenant sera peut-être Bernadette BENSAUDE-VINCENT.
Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-auxRoses, agrégée de philosophie en 1971 et docteur ès lettres et
sciences humaines en 1981, Bernadette Bensaude-Vincent est,
depuis 2010, Professeure à l'Université Paris I (PanthéonSorbonne). Elle est membre du comité d'éthique du CNRS,
membre de l'Académie des Technologies, membre senior de
l'Institut universitaire de France et présidente de l'association
Vivagora.
Elle est l'auteur d'une centaine d'écrits traitant du positivisme et
de la tradition d'épistémologie française (en particulier Émile
Meyerson), de la philosophie et de l'histoire de la chimie, de la
philosophie des technologies émergentes (nanotechnologies,
biologie synthétique), des rapports entre sciences et public.
Brèves
Nomination d’un nouveau directeur à l'ENSC Montpellier : le
Professeur Pascal Dumy (ENSCM, promo 1988), nommé à la
date du 15 février 2012 par arrêté du Ministre de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il succède au
Professeur Joël Moreau qui a accompli deux mandats de
Directeur (2002 à 2012). Il a été également, président de la FGL
de 2008 à 2010. ■
Prochain thème de la revue :
Chimie et archéologie.
À vos plumes !
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 29
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L ’ A S S O C I A T I O N
Compte rendu de l’Assemblée
Générale du 23 mars 2012
ND
N
otre Président, Jean-Bernard BORFIGA, souhaite la bienvenue aux membres présents et déclare l’Assemblée Générale
ouverte et le vote clos.
1 / INTRODUCTION
Je voudrais tout d'abord vous remercier de votre présence. Le rapport des activités vous sera présenté par Jean-Louis BRAYER et
Hélène LEFAIX-JEULAND.
Pour moi la question fondamentale est celle, récurrente, voire lancinante, de l'utilité et de l'animation de l'Association. Cette
Assemblée Générale est la dernière que je présiderai. Je me retire avec beaucoup d’amertume car si j’ai réussi à motiver des
jeunes, à tisser des liens avec l’École, je n’ai pas réussi à endiguer la chute du nombre de cotisants.
Mais passons au rapport de nos activités
2 / RAPPORT D'ACTIVITÉS
Le rapport d'activités se présentera sous trois chapitres : nos actions, nos projets, nos thèmes de réflexion qui ont sous-tendu
nos principales actions et un bilan de nos forces et de nos faiblesses.
2-1 Réflexions
a/ Le rôle de l’Association
Auprès des diplômés
Comprendre les besoins et les attentes des Diplômés
Les engager dans un processus de « fidélisation »
Repenser le rôle des délégués dans ce contexte
Auprès des étudiants
Les accompagner dans leur projet professionnel
Les accompagner dans leurs manifestations
Comprendre les besoins et les attentes des étudiants
Auprès de l’école
Comment mieux travailler ensemble ?
Qu’attend de nous le corps professoral ?
b/ Les statuts
Se mettre en phase avec le 21e siècle
Prendre en compte les nouvelles technologies de communication : web, réseaux sociaux, votes électroniques, vidéo-conférences,
etc.
Intégrer les évolutions de l’École et en particulier plus en amont les élèves (ingénieur et master)
Travailler sur la notion « d’intérêt général », car l'utilité publique ne suffit plus : objectif de défiscalisation et d’élargissement de
l’Association.
c/ Les « cérémonies »
Notre objectif n°1 est la solennité, tant pour la remise des diplômes que pour celle des prix. Ce qui se traduit par :
Pour la Cérémonie de remise des diplômes
• Symbiose entre l’Association et le corps enseignant
• Fierté d’appartenance à la communauté « Chimie Paris »
30 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012
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L ’ A S S O C I A T I O N
Pour les Prix
• Mise en relief des prix
• Valorisation des réalisations et du parcours de nos camarades
• Ouverture des remises de Prix sur l’extérieur
2-2 Les actions
a/ Les actions permanentes
•Les réunions de Comité et de Bureau
Réunions de Bureau : 4 réunions en 2011/2012
Réunions de Comité : 6 réunions en 2011/2012
•La revue et l’annuaire
La revue : 4 numéros (de 1 100 à 1 300 exemplaires)
• N° 332 : Aux Nouvelles Frontières de la Chimie, Journée V. Grignard
• N° 333 : L’Industrie Chimique Française, l’Année internationale de la chimie
• N° 334 : Les vernis des instruments de musique anciens. Enquête CNISF
• N° 335 : Les Terres rares. Enquête UNAFIC
L’annuaire 2012 est en cours de réalisation.
•Les tables rondes ingénieurs-étudiants
1A - Les métiers ouverts aux ingénieurs Chimie ParisTech®
2A - La carrière des ingénieurs
• L’emploi
Les offres d’emploi sur le portail accessible aux membres cotisants ou exemptés de cotisation.
La demande d'assistance n'a concerné que quelques personnes
soit à la recherche du premier emploi
soit pour une conversion professionnelle
• nécessité d’un bilan après 6 à 7 ans de carrière ?
• mise en relation avec des Mentors
• partenariat avec l’association Job&Compagnie
b/ Une réalisation : Nouveaux statuts et Règlement Intérieur
Un groupe de travail constitué de J. Boisne, J-L Brayer, D. Lebedel, R. Kazandjian et R. Sertin, a travaillé à la mise à jour de nos
statuts qui n’avaient pas été modifiés depuis 1975 et par conséquent du règlement intérieur. C’est le projet entériné par le
Comité qui a été soumis au vote de tous nos membres adhérents. Nous en aurons le résultat à la fin de notre Assemblée.
Ils répondent aux objectifs définis au cours de la dernière Assemblée du 8 avril 201 :
Prendre en compte les nouvelles technologies de communication, les doubles diplômes, les doctorants de l’École
Tenter d’obtenir l’intérêt général
Associer plus en amont les étudiants
Faciliter la gouvernance
Si le résultat du vote est positif, à condition que le quorum soit atteint, nous entamerons la procédure d’agrément. Nous estimons à plusieurs mois cette opération et nous espérons qu’à notre prochaine Assemblée nous annoncerons que l’Association
des diplômés de Chimie Paris ayant comme nom d’usage « Chimie ParisTech Alumni » existe.
c/ Les Cérémonies
Cérémonie de remise des diplômes
Cette cérémonie s'est déroulée le 3 décembre avec beaucoup de solennité et une forte participation du corps professoral, sous
la présidence de Mme Sandrine Alvarado, Directeur de Recherche et Développement de la Société Johnson & Johnson
Résultats : Satisfaction générale, remerciements des enseignants et remerciements des élèves
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 31
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Les Prix – La Journée scientifique
En 2010, le 10 novembre, nous avions organisé une journée scientifique avec remise des prix Dufour et Mischonsniky. Nous souhaitons pérenniser cette manifestation tous les deux ans. C’est pourquoi nous préparons une journée Scientifique avec la remise
du prix Dufour 2012 et du Prix Mischonsniky 2012.
Ces prix seront remis lors d’une journée scientifique organisée en l'honneur de Clément SANCHEZ (P78), élu Membre de
l'Académie des sciences le 15 mars 2011.
Cette cérémonie aura lieu le samedi 10 novembre 2012
d/ Poursuivre nos actions de communication
Les Prix de l’association
Schueller en 2012
Mischonsniky – Dufour en 2012
La lettre des Alumni
La communauté Viadeo
e/ Organisation
Le Comité s’est 'efforcé de travailler en groupe de projets. À ce jour 12 projets semblent couvrir nos domaines d'action. Ils sont
présentés dans le tableau ci-dessous
1-L’informatique
7-La Cérémonie de remise des diplômes
2-L’animation des communautés
8-Les Prix
3-La Lettre des Alumni
9-Les Relations avec les associations
4-Les Conférences
10-L’emploi, les stages & contrats
5-Les Jeudis de Chimie Paris
11-Les Cotisations, Business Dev.
6- Les relations avec les élèves
12-La revue, l'annuaire
2-3 Les projets
Comment encore mieux aider nos étudiants
Créer une bourse d’études en partenariat avec une grande banque
Faciliter le logement en structurant l’action entreprise : appel aux « anciens » ayant des actifs immobiliers pour loger nos étudiants.
En conclusion
Nous avons identifié nos principales faiblesses. Elles sont d'une part dans nos ressources financières avec une baisse du nombre
de cotisants, dans nos ressources humaines fondées surtout sur le bénévolat, et d'autre part dans un très faible retour de la part
de nos membres pour expliquer leurs attentes.
Notre force réside dans une forte implication des « jeunes générations »et un mixage des générations. De plus on constate une
plus grande intégration avec l’École avec de très nombreuses actions engagées avec la Direction, des élèves, des diplômés...
Après le discours du Président et les exposés de Jean-Louis BRAYER, l'Assemblée donne son approbation.
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3 / RAPPORT FINANCIER
3.1/ Comptes et bilan 2011
3.1-1/ COMPTES DE RÉSULTATS
Cette année encore nous avons un déficit de 4 730 euros, plus faible cependant que prévu lors de la précédente Assemblée.
Cela vient des dépenses plus faibles que prévu. Bien que l’ensemble de nos frais généraux ait augmenté d’environ 3 %, la suppression d’une provision nécessaire précédemment nous a donc permis de réduire le déficit prévu.
L’augmentation du montant de la cotisation a masqué la diminution du nombre de cotisants.
a / Produits
Le bénévolat est maintenu au niveau de l’an dernier.
2011 – Produits en euros
Réel 2010
Cotisations
Dons
Abonnements
76 706
5 364
5 346
Produits financiers
Produits divers
Annuaires
Sous total
Bénévolat
TOTAL
Budget 2011
Réel 2011
75 065
4 440
4 494
82 100
5 700
5 700
7 000
6 758
400
0
6 930
2 550
200
94 574
100 500
93 679
160 000
NA
160 000
254 574
-
253 679
Leur montant est de 93 679 euros s’élevant à 253 679 en incluant le bénévolat
b / Charges
2011 – Charges en euros
Réel 2010
Budget 2011
Réel 2011
Frais généraux
72107
75 500
63 003
Élèves - subvention
11694
12 300
11 675
Prix
4 000
4 000
4 000
Manifestations
5 903
10 000
6 759
Événements/Communication
Cotisations (CNISF, UNA,
PARISTECH )
7 072
7 400
6 452
6 439
6 800
6 520
Sous total
107 215
116 000
98 409
Bénévolat
160 000
NA
160 000
TOTAL
267 215
-
258 409
Leur montant est de 98 409 euros, s’élevant à 258 409 en incluant le bénévolat
c/ Solde
2011 – Solde en euros
Réel 2010
Budget 2011
Réel 2011
Produits
254 574
100 500
253 679
Charges
267 215
116 000
258 409
TOTAL
-12 641
-15 500
-4 730
Notre solde est négatif pour une valeur de 4 730 euros soit environ 10 500 euros de moins que prévu.
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3.1-2/ BILAN
Les en cours de prêts (la partie non encore remboursée des prêts en cours) sont en diminution ; il faut signaler l’excellent suivi
des prêts et de leur remboursement par Joëlle, notre assistante.
La dotation est augmentée de la réserve statutaire, comme chaque année. Le fonds social est ajusté en conséquence, son affectation reste inchangée.
Bilan au 31/12/2011 en euros
Actif
2010
Passif
2011
38 525
2010
27 725
Prêts
Placements
18 827
19 521
Fonds Social
977510
956 210
Charges à payer
11 307
8 368
1 007 644
984 099
Dotation
956 797
944 642
11 629
11 682
3
50
Banques
Caisse
690
Charges à récupérer
TOTAL
2011
1 007 644
984 099
Le détail du fonds social de 977 510 euros est ci-dessous
Détail du fonds social de 956 210 euros
Logement social
149 443
Caisse de secours
Fonds parrainage
Fonds Mischonsniky
Fonds Dujardin
Fonds Dufour
Réserves générales
76 225
15 245
293 169
30 490
116 182
275 455
La trésorerie disponible en banque est la valeur du compte sur livret et des comptes bancaires courants. Le paiement par carte
des cotisations apporte plus rapidement qu’avant de la trésorerie.
Les charges à payer ou constatées d’avance sont des dépenses connues mais non exécutées : chèques émis non encaissés, factures en retard de paiement ou réception, les charges sociales du 4e trimestre. Nous avons donc un poste de charges à payer
assez important comme tous les ans.
3-2 Vérificateurs aux comptes
Le Président appelle Pierre CARLU qui lit le rapport établi par les vérificateurs aux comptes.
« Nous avons examiné les comptes de l'Association pour l'année 2011 tels qu'ils ont été établis par le comptable de
l'Association.
Nous avons vérifié de façon exhaustive la bonne correspondance entre le grand livre et le compte de résultats et le bilan, ainsi
que la rationalité de la présentation.
Nous nous sommes fait expliquer les éléments du Grand Livre concernant l’URSSAF, la caisse de retraite et le Pôle Emploi. Nous
avons vérifié que les comptes sont corrects compte tenu des systèmes comptables et des nouvelles façons de payer l’URSSAF et
le Pôle Emploi.
Nous avons vérifié quelques dépenses significatives, en particulier les fournitures administratives et les frais informatiques qui
sont correctement documentés, imputés et payés.
Sur ces bases, nous demandons à l'Assemblée d'accepter les comptes tels qu'ils sont présentés ».
VOTE
Aucune remarque n’ayant été formulée, les comptes et le bilan 2011 sont approuvés à l’unanimité.
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3-3/ Budget 2012
Le budget est la continuation de l'exercice précédent
3.3-1 PRODUITS
Le montant total des cotisations augmente. Il est lié à l’augmentation des valeurs des cotisations votées lors de la précédente
Assemblée
Budget 2012 : Produits en euros
Réel 2011
Cotisations
Dons
Abonnements
Produits divers
Annuaires
TOTAL
Budget 2012
75 065
4 440
4 494
79 000
4 000
4 000
9 480
200
7000
0
93 679
94 000
Ils sont prévus pour un montant de 94 000 euros, très proche du réel 2011.
3.3-2 CHARGES
Budget 2012 : Charges en euros
Réel 2011
Budget 2012
Frais généraux
63 003
67 700
Élèves / subvention
Prix
11 675
12 300
4 000
4 000
Manifestations
Événementiel/Comm.
6 759
6 000
6 452
7 000
Cotisations autres asso
6 520
6 000
98 409
103 000
TOTAL
Elles sont prévues pour un montant de 103 000 euros, car comme en 2010 nous organiserons une journée scientifique.
3.3-3 SOLDE
Il est donc prévu encore un déficit en 2012 d’une valeur de 9 000 euros
VOTE
Aucune remarque n’ayant été formulée, le budget est approuvé à l’unanimité.
4 / COTISATION 2013
La cotisation 2013 sera inchangée, c'est-à-dire les mêmes valeurs que celles votées en 2011 ; mais il nous faudra recruter de
nouveaux adhérents pour tenter d’endiguer la chute de notre principale source de revenus.
Les cotisations 2013 s'établissent comme suit :
actif : 95 €
couple actif : 140 €
jeune : 48 €
couple jeune : 72 €
retraité : 68 € couple retraité : 100 €
5 / ÉLECTION DES VÉRIFICATEURS AUX COMPTES
En raison du décès brutal de notre ami Alain PIGEOT, nous devons procéder à l’élection d’un nouveau Vérificateur aux comptes.
Noël AUGRANDJEAN accepte de postuler. À l'unanimité l'Assemblée élit Noël AUGRANDJEAN.
6 / RÉSULTATS DES VOTES
6-1 Renouvellement du Comité
Le vote pour le renouvellement du Comité pouvait se faire avant l’ouverture de l’Assemblée générale, par correspondance ou
par le portail. Ce dernier moyen s’est révélé très fiable, assurant parfaitement l’anonymat et évitant le vote en double. De plus
CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 35
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le système électronique nous fournit directement les résultats. Il ne reste donc qu'à dépouiller le vote postal et le vote précédant
l'entrée en Assemblée générale.
INSCRITS
VOTANTS
NULS
EXPRIMÉS
1 305
469
6
463
Sont élus ou réélus
JEAN-LOUIS BRAYER
ÉTIENNE DEROURE
PATRICK HUMBERT
YVES JACQUIN
NICOLAS JEULAND
DENIS LEBEDEL
HÉLÈNE LEFAIX-JEULAND
GAËLLE ROGER
(1979)
(1982)
(1986)
(1961)
(1998)
(1972)
(2005)
(2007)
456
456
453
456
466
454
463
463
Un tiers des votants ont utilisé le vote électronique.
Le nouveau Comité 2012-2013 de 15 membres est donc composé comme suit :
JEAN BOISNE
JEAN-LOUIS BRAYER
ÉTIENNE DEROURE
GUILLAUME DESCHAMPS
ANTOINE D’HUEPPE
PATRICK HUMBERT
YVES JACQUIN
NICOLAS JEULAND
(1965)
(1979)
(1982)
(2008)
(2000)
(1986)
(1961)
(1998)
DENIS LEBEDEL
HÉLÈNE LEFAIX-JEULAND
ROBERT MARINO
PATRICK MEFFRE
MATHIEU RAULT
GAËLLE ROGER
RENÉE SERTIN
(1972)
(2005)
(2008)
(1987)
(2010)
(2007)
(1958)
Les membres démissionnaires ou n'ayant pas souhaité renouveler leur mandat étaient : Philippe AUBRY, Noël AUGRANDJEAN,
Jean-Bernard BORFIGA, Raffy KAZANDJIAN, Alexandre MOUREAU et Alexandre SALEMI Qu’ils soient remerciés pour leur disponibilité et leur engagement dans la vie de l’Association.
6-2 Vote des statuts et règlement intérieur
Les mêmes moyens que ceux mis en place pour le renouvellement du Comité étaient utilisés pour ce vote. Pour qu’il soit pris en
compte le quorum était nécessaire, c'est-à-dire un tiers des inscrits soit 435 votants. Merci à tous car nous avons eu 505 votants
INSCRITS
VOTANTS
NULS
EXPRIMÉS
1 305
505
11
494
Résultats du vote :
OUI : 448
NON : 24
Ne se prononcent pas : 22
Les nouveaux statuts et le règlement intérieur sont adoptés par l’Assemblée générale 2012. Il reste maintenant à effectuer la
procédure pour qu’ils deviennent officiels.
Notre Président clôt l'Assemblée Générale et remercie tous les participants, tant nos membres présents que tous ceux qui ont
participé à sa préparation. ■
Renée SERTIN
Secrétaire général
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Compléments d'information à l'Assemblée Générale
Liste des Anciens élèves décédés depuis l’Assemblée générale du 8 avril 2011
Henriette BARTOS (P 46)
Albert CORDUANT (P 31), le 10 juillet 2011
Boris RYVKINE (P 45), le 12 février 2010
Léon NOEL (P 52), le 2 aout 2011
Gérard SCHIFFMACHER (P 55), le 3 juillet 2010
Jacques BOURDAIS (P 51), le 5 septembre 2011
Jacques MERVILLE (P 46), le 15 aout 2010
Andrée FOIRET (P 33), le 18 octobre 2011
Yves BARBIER (P 58), le 24 décembre 2010
Claude ZUNDEL (P 44), le 18 octobre 2011
Henri-Claude ROSEN (P 46), en 2011
Marguerite RICHET (P 43), le 30 octobre 2011
Romain ARBOGAST (P 46), le 17 mars 2011
Jean ROLLET (P 47), le 31 octobre 2011
Jean-René DUGUET (P 64), le 28 mars 2011
Jacques COGNARD (P 66), le 6 novembre 2011
Michel VERNON (P 53), le 18 avril 2011
Jean-Marc PIERRE DIT MERY (P 61), le 15 novembre 2011
Henri MAROT (P 46), le 6 mai 2011
Pierre MICHEL (P 55), le 16 novembre 2011
Yoann SEVESTRE (P 01), le 20 mai 2011
Claude BRUNEAU (P 54), le 15 décembre 2011
Claude BOURELIER (P 52), le 20 mai 2011
Alain PIGEOT (P 57), le 20 décembre 2011
Henry MELLOTTEE (P 63), le 5 juillet 2011
Raymond SOUVERAIN (P 34), le 25 février 2012
Compte rendu du Comité du
23 mars 2012
P
D
Présents : J. Boisne, J-L. Brayer, G. Deschamps, P. Humbert, Y.
Jacquin, N. Jeuland, D. Lebedel, H.Lefaix-Jeuland, R. Marino,
G. Roger, R. Sertin
Excusés : E. Deroure, A.D’Hueppe, P.Meffre, M. Rault
Il y aura autant de candidats que de postes à pourvoir.
Chaque « famille » de postes fait l’objet d’un vote, dépouillé
en séance. À la majorité des votants, le Bureau 2012-2013 est
ainsi constitué :
Après l’Assemblée Générale le nouveau Comité se réunit afin
de procéder à l’élection du Bureau 2012/2013.
Président :
Vice président :
Élection du Bureau
Le nouveau Comité est composé de 15 membres. Nous
sommes 11 présents et disposons de 4 pouvoirs, ceux de E.
Deroure, A. D’Hueppe, P. Meffre et M. Rault, soit un total de
15 participations.
Le quorum étant largement atteint, il est procédé à l’élection
du Bureau 2012-2013 à bulletins secrets sous la présidence de
R. Sertin.
Trésorier :
Secrétaire Général :
Jean-Louis BRAYER
Guillaume DESCHAMPS
Hélène LEFAIX
Robert MARINO
Denis LEBEDEL
Jean BOISNE
Le Président remercie tous les membres présents ainsi que
ceux, excusés, qui ont participé par procuration à ce vote. ■
Renée Sertin
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L ’ A S S O C I A T I O N
Journée scientifique 2012
AA
près un franc succès en 2010, l’Association des
Anciens Elèves organisera une nouvelle journée
scientifique sur le thème « Chimie pour des
matériaux innovants », en l’honneur de Clément
Sanchez (P78), élu Membre de l’Académie des Sciences le 15
mars 2011, et remettra, à cette occasion, les prix Dufour et
Mischonsniky-Gaudard 2012.
Jacques LIVAGE (P60), Membre de l’Académie des Sciences et
Professeur au Collège de France, présidera cette cérémonie et
résumera la carrière de Clément SANCHEZ.
Deux conférences suivront :
« Matériaux et hybrides bio inspirés » par Clément
Sanchez (P78), Membre de l’Académie des Sciences et
IESF
Professeur au Collège de France
« Matériaux micro poreux » par Gérard Ferey, Membre de
l’Académie des Sciences et Professeur à l’Université de
Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
Discours de clôture par Maec Fontecave, membre de
l’Académie des Sciences, professeur au Collège de France.
Cette cérémonie aura lieu le 10 novembre 2012 à partir de
14h30 à Chimie ParisTech® (11, rue Pierre et Marie Curie,
75005 Paris) dans l’Amphi Friedel, et s’achèvera ensuite à la
Bibliothèque autour d’un buffet où vous pourrez échanger
avec les différents orateurs et lauréats. ■
(CNISF)
Ingénieurs et Scientifiques de
France lance son nouveau
Magazine
Magazine IESF
FF
Ingénieurs et Scientifiques de France vient de lancer
son nouveau magazine. Il est téléchargeable gratuitement sur le site d’IESF www.cnisf.org (onglet de
gauche publica-tion/magazine).
Au sommaire du 1er numéro Thierry Pillenko le Lauréat du Prix
Carrière du PIA de décembre 2011.
Le magazine sera trimestriel et s’articulera au-tour d’un thème
et de dossiers d’experts (pour le 1er numéro : L’Énergie), avec
plusieurs rubriques comme des zooms sur une association de
diplômés, sur une Région, sur l’international, l’actualités des
comités sectoriels, PMIS, des trajectoires d’ingénieurs et bien
sûr l’actualité et l’agenda d’IESF. Le prochain numéro paraitra
en juin.
Plus d’info : [email protected]
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22e enquête
Les résultats de la 22e enquête socio-professionnelle conduite
par Ingénieurs et Scientifiques de France ont été présentés à la
presse le 22 juin.
Ils portent sur la situation des ingénieurs diplômés des écoles
françaises au 31 décembre 2010. Les réponses au questionnaire ont été recueillies dans le courant des mois de mars et
avril 2011.Cette enquête, réalisée annuellement, s’inscrit dans
le cadre de l’observatoire des ingénieurs français, et connaît
toujours un très grand succès. Cette année plus de 40 000
questionnaires complets ont été traités. La représentativité de
cette enquête est sans égal, elle fait un vaste tour d’horizon de
la situation des ingénieurs et offre l’information de référence
en France sur ce sujet. ■
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L’inquiétude exprimée ces deux dernières années s’estompe
nettement. De nombreux indicateurs viennent à l’appui de ce
constat ; l’insertion professionnelle et la reprise d’un recrutement actif par les entreprises en témoignent.
Cependant l’évolution des salaires n’est pas encore d’actualité,
les entreprises ont privilégié la reprise de l’emploi et leur politique salariale s’est évertuée à retenir les talents. Par voie de
conséquence, la rémunération est devenue le premier facteur
d’attractivité des entreprises, même si l’intérêt des missions
proposées reste primordial. En revanche une mauvaise
ambiance de travail est toujours rédhibitoire.
Les ingénieurs ont donné leur avis sur la place des seniors.
Avec beaucoup de réalisme et de détermination, ils nous disent, à l’encontre d’idées reçues, qu’ils souhaitent exercer
majoritairement leur activité jusqu’à l’âge légal ou au-delà.
Enfin, les ingénieurs s’expriment sur l’éthique, leur croyance
aux capacités de l’homme pour conduire le progrès technique
vers l’amélioration de la société en prenant en compte les contraintes sociales et environnementales.
vitesse de croisière de 185 km/h avec deux personnes et leurs
bagages, une performance qui a fait l’objet d’un record du
monde dans cette catégorie.
· Il offre au pilote et au passager, grâce à son rotor très
élaboré, un grand agrément de pilotage associé à un grand
confort de vol,
· Autre innovation chez les hélicoptères légers: le rotor anticouple (arrière) est protégé par un carénage, ce qui améliore
la sécurité de tous. Cette innovation, protégée par brevet, a
été achetée par Eurocopter à Hélicoptères Guimbal.
· Enfin, l’appareil bénéficie d’équipements électroniques perfectionnés spécifiques, comme l’écran multifonctions, un
point fort qui séduit tous les pilotes privés et professionnels.
Les différentes innovations de Bruno Guimbal dans les rotors
lui ont valu d’être nominé au prix Chéreau-Lavet 2003. La
principale, en production en série sur plusieurs gros hélicoptères, consiste à relier les pales du rotor par des amortisseurs,
alors qu'antérieurement, les amortisseurs reliaient chaque pale
au moyeu. ■
Nous rendrons compte des principaux résultats dans notre
prochain numéro.
De cette enquête résultera un dépouillement spécifique pour
les ingénieurs chimistes, dont les résultats seront connus fin
septembre. De ce fait ces résultats paraitront dans le numéro
de décembre.
Prix Chéreau-Lavet
Mardi 17 janvier 2012 dans les salons de la CCIP, Nicolas de
Tavernost, Président du Directoire de M6, a remis à Bruno
Guimbal le 11ème Prix Chéreau-Lavet de l’ingénieur inventeur.
La tradition familiale d’inventeur combinée à une pugnacité
hors normes, pour concurrencer le marché des hélicoptères
légers monopolisé par les américains. C’est chez Eurocopter,
intégré après l’obtention de ses deux diplômes d’ingénieur
(ENSAM 1980) et ESTAé (1981), que Bruno Guimbal nourrit sa
passion pour la mécanique et les aéronefs. Sa carrière est marquée par des inventions de rupture, la plupart protégées par
des brevets. En 2000, il s’émancipe du leader mondial du
secteur, pour créer sa société Hélicoptères Guimbal, HG.
Objectif : concevoir et industrialiser un biplace super-léger, très
maniable, en y apportant des innovations majeures notamment en termes de sécurité, à un prix de vente concurrentiel
dans ce secteur monopolisé par les américains. Le Cabri G2
était né. L’engin bénéficie de plusieurs atouts qui ont séduit
une clientèle exigeante, présente dans une dizaine de pays :
· Il présente une révolution en termes de sécurité active et passive, grâce à son rotor principal à grande manoeuvrabilité, à
sa structure et ses sièges anticrash protégeant les occupants
en cas d’accident, par une grande absorption d’énergie. Le
Cabri G2 est le seul hélicoptère de sa catégorie à répondre
aux normes anti-crash. Il séduit ainsi une clientèle pour qui la
sécurité est une priorité absolue : grandes et petites écoles de
pilotage, futurs pilotes professionnels, opérateurs de surveillance et de photographie, sécurité civile, etc...
Bruno GUIMBAL
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Prix Chéreau-Lavet de l'Inventeur-ingénieur 2013
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Promotion
DÉJÀ 40 ANS !
La promo 71 a fêté ses 40
ans les 1er et 2 octobre 2011
A
A
près plusieurs semaines de recherches, nous
sommes assez fiers d’avoir pu contacter les 54
membres de la promotion, dont 2 sont établis aux
USA ; 34 ont répondu présent pour cette réunion
des 40 ans.
Le samedi 1er octobre par un bel après midi ensoleillé, nous
nous sommes retrouvés au Musée des Arts et Métiers à l’invitation de son actuel directeur notre camarade Serge
Chambaud.
Après la démonstration du pendule de Foucault puis le déjeuner au café des Techniques, Serge a commenté une visite
approfondie du Musée qui accueille entre autres le laboratoire
de Lavoisier, le fardier de Cugnot, l’avion de Clément Ader et
de nombreuses collections d’appareils scientifiques et industriels.
Après la visite, un temps libre a permis de nombreuses discussions entre les 28 participants à cette visite, certains n’ayant
revu aucun de nos camarades depuis 1971 !
D’autres camarades nous ont ensuite rejoints au restaurant le
Ragueneau, proche de la Comédie Française, où 52 convives
(avec les époux/épouses) ont diné dans une ambiance joyeuse
et un peu surchauffée.
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Enfin, les 9 plus courageux étaient présents le dimanche matin
pour la visite du musée Carnavalet puis le déjeuner chez Glou.
À dans 4 ans. ■
Françoise et Claude Lambert
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Promotion
La promotion 2001 fête sa
première décennie
L
L
es 10 ans de la promotion 2001 ont été fêtés le 19
novembre 2011, autour d’un buffet de flammeküche
dans le quartier du Châtelet. Trente-sept camarades
avaient pu répondre présents, ainsi que quelques
courageux conjoints, certains n’ayant pas hésité à parcourir
plusieurs centaines de kilomètres, voire à traverser les frontières, pour être au rendez-vous à Paris. Que tous les participants soient ici remerciés ! Dans le cadre sympathique d’un
caveau du 13e siècle, les conversations ont été bien animées :
pas évident de résumer en seulement quelques heures 400
années de vie cumulées depuis notre sortie de l’école ! Et puis
il a bien fallu que l’on se quitte, non sans évoquer le souvenir
de nos amis Olivier et Yoann, la disparition tragique de ce
dernier étant encore toute fraîche.
Après les pique-niques organisés les premières années, ces
retrouvailles joyeuses nous ont donné l’envie de nous revoir
très vite. À très bientôt donc, chers camarades et amis ! ■
Morgan Le Hervet,
délégué de la promotion 2001
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Nécrologie
Claude BRUNEAU (Promotion 1954)
Claude nous a quittés, Claude n’est plus.
C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que ses camarades de la « Promo
Lavoisier » ont appris la disparition le 15 décembre 2011 de ce parisien de Vaugirard
qui alliait la prestance à l’élégance et qui incarna si bien M. Clément Duval dans notre
revue de fin d’études.
Pour lui rendre hommage, nous allons tenter de retracer sa carrière.
A sa sortie de L’École, après ses obligations militaires passées en Algérie en tant qu’officier, il est entré, au laboratoire du Professeur Champetier, à l’École de Physique
Chimie, pour y devenir chef de travaux avant de passer en 1965 sa thèse sur l’application d’une théorie à la synthèse et la dégradation de composés macromoléculaires.
Docteur ès sciences physiques, il professe à la Faculté des Sciences d’Orsay de 1967 à
1971 pour le DEA de chimie organique.
En 1968, il est nommé Maître de Conférences de Chimie, puis Professeur en 1975 à la
Faculté des Sciences du Mans où il assure, pour la préparation au DEUG, des cours de chimie générale et de biophysique
ainsi que des travaux dirigés.
Il prépare également à la maîtrise de chimie en professant la physicochimie et la technologie des polymères, leur rhéologie, et en dirigeant les travaux pratiques.
Dès 1969, il participe à la création du Laboratoire de Physico-chimie Macromoléculaire du Mans dont il en est le directeur
jusqu’ à son départ en retraite en septembre 1993. Il reste alors dans sa maison de Coulaines, tout près du Mans, occupé
notamment à bricoler et entretenir son jardin, faisant ainsi preuve d’une sagesse exemplaire.
Claude a également fait partie de nombreux comités, conseils et associations.
Nous saluons la mémoire de notre camarade et nous nous associons au chagrin de son épouse et de ses enfants. Nous
avions l’habitude de retrouver Jeannine aux réunions de promo en compagnie de Claude, tous deux ayant préparé avec
soin, dans leur pays d’adoption, la réunion de 2001 dont nous gardons un excellent souvenir. ■
Bernard Lebouc (Promo 54)
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Nécrologie
Jean CURCHOD (Promotion 1949)
La promo 49 est en deuil : deux de nos camarades nous ont quittés depuis le début de cette année, tous deux à la suite
de longues maladies : Jean CURCHOD en janvier et Odette SALVADORI en mars.
Plusieurs d'entre nous connaissaient Jean depuis la prépa au lycée Chaptal, classe qui a été bien représentée dans notre
promotion. En 1956, après la soutenance de sa thèse de Doctorat ès Sciences préparée dans le laboratoire d'électrochimie
de l'ENSCP dirigé par mademoiselle Quintin, il intègre l'Institut Français du Caoutchouc dans des activités de recherche et
d'enseignement. Il fut l'un des principaux acteurs de la grande aventure géographique et statutaire de L'École Supérieure
des Industries du Caoutchouc (ESICA) dont il fut le directeur de 1978 à 1991. De plus, il anima plusieurs projets au sein de
l'Institut de Formation du Caoutchouc (IFOCA) dont il fut directeur général de 1984 à 1988.
Ses collègues et ses élèves gardent le souvenir d'un grand professionnel. Pour ma part, j'ai celui d'un excellent camarade
avec qui j'ai préparé Chimie Géné (dans le grenier de ses parents !), avec qui je suis allé passer, à la sortie de l'École, quelques
semaines dans une ferme en Suède, ce qui fut peut-être à l'origine de son goût pour les films de Bergman, et enfin avec
qui j'ai fait des tournois et des parties de bridge quand nous étions en retraite. La promo lui doit l'organisation de plusieurs
événements auxquels il participait toujours avec son épouse Lélia.
Il lui restait encore du temps pour beaucoup s'occuper avec elle de la maison de campagne qu'ils possédaient à La Haye
(près de Dreux), village où il repose désormais.
C'est du sud que venait Odette : née à Madagascar, elle passa sa jeunesse chez ses grands parents à Nice. Après une première année de médecine, elle choisit la chimie en préparant le concours d'entrée à l'École.
À la fin de sa scolarité à l'ENSCP, elle commença sa carrière comme «gazière» dans la tradition de la famille qui allait être
la sienne en épousant notre camarade André SALVADORI. Elle s'est ensuite consacrée à l'éducation de ses deux enfants.
Toujours compréhensive, elle acceptait les nombreux déplacements professionnels de son époux (Gaz de France oblige!). À
la retraite d'André, ils ont acquis un magnifique mas provençal à côté d'Aix-en-Provence (toujours le sud !). Très sociable,
elle aimait recevoir leurs nombreux amis qui profitaient de la maison et de son jardin.
Fin 2005, ils reviennent dans la région parisienne pour se rapprocher de leurs enfants.
Nous garderons de toi, Odette, l'image d'une camarade souriante, toujours d'humeur égale que nous avions plaisir à rencontrer, en particulier lors des événements de la promo 49 dont beaucoup ont été conçus et organisés par André. ■
Roger Ratouis (promo 49)
Bernard TRISTAN (Promotion 1948)
Nous venons d’apprendre avec tristesse le décès de notre ami Bernard qui, avec son épouse Jeanine, était un des piliers
actifs de notre promotion.
Dès sa sortie de l’École il travaille dans le développement, puis dans la fabrication des céramiques industrielles. Il occupera
rapidement au sein de la société Thomson-CSF des responsabilités importantes dans le cadre de la direction des usines.
Sa rigueur scientifique et son sens de l’humain furent appréciés de tous ses collaborateurs.
Passionné de la mer, avec son épouse, ses nombreux enfants, il s’installa à l’Ile aux Moines dès 1965, puis à sa retraite dans
les années 80.
Excellent navigateur, il passa le flambeau à ses enfants, particulièrement à une de ses filles, qui participa à des jeux
Olympiques, tout d’abord comme participante, puis comme dirigeante.
Bernard et Jeanine participèrent aux nombreux repas et voyages ; ils étaient encore parmi le petit groupe de présents qui
fêtaient les soixante ans de sortie sur les bords de la Marne.
Toute notre sympathie à son épouse et à sa nombreuse famille. ■
Jean Collange (promo 48)
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Carnet
L ’ A S S O C I A T I O N
Naissances
Clément, fils de Carine BURGUIERE (P98) et Aymeric PUJOL-REY (P97), le 6 juin 2011
Giulia, fille de Benjamin KEUFER (P04), le 22 Février 2012
Yris, fille d’Aurélia BEAUCOURT (P99), le 2 mars 2012
Hugo, fils d’Isabelle CHASTANET (P98), le 27 avril 2012
Tous nos compliments et nos souhaits de vie heureuse.
Hugo
Giulia
Clément
Yris
Mariages
Céline DUMAS (P04) et Quentin LE MASNE DE CHERMONT (P04),
Florence FERLAY (P06) et Etienne ALLER (P06), le 23 juin 2012
Céline DURAND-GASSELIN (P08) et Charles DECLAIRIEUX (P08)
le 19 mai 2012
Tous nos compliments et nos souhaits de vie heureuse.
CÉLINE ET CHARLES
CÉLINE ET CHARLES
Décès
François HACARD (P42) mars 2011
Jean CURCHOD (P49), le 21 janvier 2012
Odette SALVADORI (P49), le 5 mars 2012
Bernard TRISTAN (P48), le 27 mars 2012
Hélène FORESTIER (P52), le 27 mars 2012
Sylvestre SAFRANY (P60), le 3 avril 2012
Nathalie LEBOUCHER (P87), le 9 mai 2012
Jean-Jacques ROSIER (P46), le 15 mai 2012
Camille RIMBERT (P44), survenu en mai 2012
James LESEC (P65), le 4 juin 2012
L’association adresse ses très sincères condoléances aux familles en deuil.
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NATHALIE LEBOUCHER
00- Couv ENSCP 336_Revue ENSCP 10/04/12 14:37 Page3
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