Dossier - Chimie ParisTech Alumni
Transcription
Dossier - Chimie ParisTech Alumni
00- Couv ENSCP 337_Revue ENSCP 24/07/12 10:25 Page2 CHIMIE P A R I S R EVUE TRIMESTRIELLE DE L’A SSOCIATION DES A NCIENS E LÈVES DE L’E COLE N ATIONALE S UPÉRIEURE DE C HIMIE DE PARIS J UIN 2012 - N° 337 Dossier Les objets du quotidien Horizons Les femmes et l’industrie Association Compte rendu de l’Assemblée Générale école La cérémonie de remise des diplômes JEAN-LOUIS BRAYER NOMMÉ PRÉSIDENT DE CHIMIE PARITECH ALUMNI® 00- Couv ENSCP 337_Revue ENSCP 24/07/12 10:25 Page3 Jean-Louis BRAYER, Président de Chimie ParisTech Alumni® Édito 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page1 À Chers camarades diplômés de l’ENSCP, Chimie ParisTech®. l’heure où fleurissent nombre de réseaux sociaux et où des entrées en bourse viennent bousculer des habitudes établies avec des hauteurs de valorisation sans rapport avec le chiffre d’affaires, il pourra paraître « ringard » de vous faire parvenir notre nouvelle édition papier de l’Annuaire des Anciens Élèves de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris, Chimie ParisTech®. Eh bien, il n’en est rien. Cet annuaire est bien plus qu’un simple ouvrage ; c’est un maillon indispensable qui nous relie et à travers lui, nous permet de suivre l’évolution de l’école et de son enseignement mais aussi de nos carrières, tant industrielles qu’académiques. Cet annuaire n’est que l’aboutissement d’un long travail commencé en 1983 par l’informatisation de toutes ces données. Il se trouve qu’à cette époque c’était le travail que m’avait confié Georges ROCQUES, Président de l’Association avec la parution du premier annuaire électronique en 1984. Ce travail a ensuite été poursuivi par notre camarade Jacques THAURONT (promo 1959) avec la création du portail. Cette fonction a maintenant été reprise au sein de l’Association par notre camarade Guillaume DESCHAMPS (promo 2008). Cela prouve qu’à tout moment, très jeune diplômé, cadre opérationnel, cadre dirigeant ou jeune retraité, vous pouvez apporter votre contribution à l’Association. Ne vous en privez pas ! C’est grâce à toutes ces données, patiemment compilées au cours des années, mises à jour via le portail, que nous avons pu apporter notre concours à l’administration de l’École en vue de la commission des titres d’ingénieur. Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de données fiables et je vais me tourner prochainement vers les délégués de promotion pour qu’au sein de leur promotion ils puissent nous apporter leur concours. Le mot du Président En attendant, je vous redis mon message de nouveau Président : très jeune diplômé, cadre opérationnel, cadre dirigeant ou jeune retraité, vous pouvez apporter votre contribution à l’Association. Ne vous en privez pas ! Très sincèrement. Jean-Louis BRAYER Président de Chimie ParisTech Alumni® CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 1 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page2 CHIMIE Sommaire P A R I S R EVUE TRIMESTRIELLE DE L ’A SSOCIATION DES A NCIENS É LÈVES DE L’É COLE N ATIONALE S UPÉRIEURE DE C HIMIE DE PARIS N° 337 – 2er Trimestre 2012 1 Édito 23 L’ É C O L E 3 Dossier Sous le haut patronage de Valérie CABUIL Directeur de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris Directeur de la publication J.L. BRAYER (1979) Président de l’Association des Anciens Élèves de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris Comité de Rédaction: J-L. AUDREN (1987), E. CORAZZI, Y. DUBOSC (1958), H. MASSARI, J-P. LABBÉ (1960), S. LÉCOLIER (1958), D. SAVOSTIANOFF (1963), R. SERTIN (1958) ■ Les objets chiraux qui nous entourent................................ 3 Mise en page et publicité : E.R.I. 16, rue Louis Dupré 94106 SAINT-MAUR CEDEX Tél. : 0155123120 Fax : 0142832392 e-mail : [email protected] Impression : PRINTCORP 6, boulevard Clémenceau 22099 SAINT-BRIEUC Dépôt légal: ISSN : 1242-1421 CPPAP : 0711G85844 Tarif 2011 (4 n° par an) membres de l’Association : abonnement annuel de 6 € Le numéro: France: 3 € Étranger: 4 € ● Les élèves du Master Nuclear Energy visitent les usines Georges Besse I et II.................. 23 ● Cérémonie de remise des diplômes ........... 24 ● Forum Horizon Chimie.............................. 26 ■ Du sable au microprocesseur..................... 6 ■ “Plus blanc que blanc qu’est ● 26e Edition du Forum Horizon Chimie ...... 27 ● Nécrologie F. AUBRY................................. 28 ce c’est comme couleur ?”..... 9 ■ Micro-algues : structurer la filière ................................... 10 Édition Association des Anciens Élèves ENSCP 11, rue Pierre et Marie Curie 75005 PARIS Tél. 01 43 54 00 37 ● TIC 2012.................................................... 23 ■ Qu’y a-t-il 29 L’ A S S O C I A T I O N dans le Coca-Cola ................ 12 ● UNAFIC ............................................................ 29 ■ Le verre autonettoyant par photocatalyse ................... 15 ● Compte rendu de l’Assemblée Générale du 23 mars 2012.................................................. 30 17 Horizons ● Compte rendu du Comité du 23 mars 2012 ......................................... 37 ● Journée scientifique 2012.......................... 38 ● Ingénieurs et Scientifiques de France lance son nouveau magazine .............................. 38 ■ Les femmes et l’industrie .. 17 ■ Femmes, la science au cœur ................................... 21 ● Déjà 40 ans .................................................... 40 ● La promo 2001 fête sa première décénie... 41 ● Nécrologie ...................................................... 42 Les articles publiés engagent l’entière responsabilité de leurs auteurs. 2 ● Carnet ............................................................... 44 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page3 Dossier Les objets chiraux qui nous entourent Dmitri Savostianoff promo 63 T out d’abord, petit retour aux aspects fondamentaux. En 1848, au début de sa carrière scientifique (Fig-1) Louis Pasteur (1822-1895) résolut un problème qui allait se révéler d'importance capitale dans le développement de la chimie et de la biologie moderne : la séparation des deux formes de l'acide tartrique (Fig-2). Le seul acide tartrique Fig-1 Louis Pasteur jeune, à l'âge de ses travaux sur la chiralité connu à l'époque était un sous-produit classique de la vinification, utilisé dans la teinturerie. Parfois, au lieu de l'acide tartrique attendu, on obtenait un autre acide, qu'on appela acide racémique (qui vient du raisin) puis acide paratartrique. Une solution d'acide tartrique, ou de chacun de ses sels, faisait tourner le plan d’une lumière polarisée la traversant, alors qu'une solution de l'acide paratartrique, comme de chacun de ses sels, ne causait aucun effet, bien que les deux composés aient la même formule brute. En 1844, Mitscherlich avait affirmé que le "tartrate de soude et d’ammoniaque" Bien connue des chimistes, indissolublement liée à sa découverte par Pasteur, la notion de chiralité (du grec χείρ, la main) paraît bien obscure aux non-chimistes (malheureusement très majoritaires sur notre planète). Condition même de la Vie, la chiralité se manifeste partout dans la nature, dans les objets les plus grands (galaxies) comme les plus modestes (tire-bouchons, ciseaux). Pour mieux faire comprendre cette notion, interrogeons-nous sur la nature chirale (ou achirale) de tout ce qui nous entoure. (qui fait tourner le plan de polarisation de la lumière) et le "paratartrate de soude et d’ammoniaque" (inactif sur la lumière) avaient la même forme cristalline. Pasteur refit ses observations et s'avisa d'un détail qui avait échappé à Mitscherlich : dans le tartrate les cristaux présentaient une dissymétrie (« hémiédrie »), toujours orientée de la même façon ; en revanche, dans le paratartrate, il coexistait deux formes de cristaux, images non superposables l'une de l'autre dans un miroir, et dont l'une était précisément identique à celle du tartrate. Il sépara manuellement les deux sortes de cristaux du paratartrate, en fit deux solutions et observa un effet de rotation du plan de polarisation de la lumière, Fig-2 Cristaux G et D d'acide tartrique dans un sens opposé et de même valeur, pour les deux échantillons. Le hasard faisant bien les choses, la découverte de l’hémiédrie des cristaux de paratartrate n’a été possible que grâce à la tendance au dédoublement spontané par cristallisation (un phénomène assez rare) des deux énantiomères de l’acide paratartrique ou racémique. La déviation du plan de polarisation par les solutions étant considérée, depuis les travaux de Biot, comme liée à la structure de la molécule, Pasteur conjectura que la dissymétrie de la forme cristalline correspondait à une dissymétrie interne de la molécule, et que cette dernière pouvait exister sous deux formes dissymétriques inverses l'une de l'autre. C'était la première apparition de la notion de chiralité des molécules. Les travaux de Pasteur ont abouti, quelques années plus tard, à la naissance de la stéréochimie avec la publication de l'ouvrage la Chimie dans l'Espace par Van't Hoff qui, en introduisant la notion d'asymétrie de l'atome de carbone, a grandement contribué à l'essor de la chimie organique moderne. Quant au terme même de chiralité on le doit, en 1898, à Lord Kelvin (1824-1907). CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 3 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page4 Dossier Images dans un miroir et plans de symétrie Un objet ou un système est appelé chiral s’il n’est pas superposable à son reflet dans un miroir ( le reflet de la main droite dans un miroir est une main gauche). De tels objets peuvent exister sous deux formes, appelées énantiomorphes ou, en se référant à des molécules, des énantiomères. Un Univers chiral ? La question n’est pas tout à fait triviale. Tous les objets tournants (Fig-3) sont chiraux dès lors qu’ils ont un « haut » et un « bas », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas Dans le cas contraire, il est dit achiral. Il est isomorphe de son reflet dans un miroir avec lequel il partage les mêmes propriétés géométriques. Plusieurs théories ont été échafaudées pour expliquer ce phénomène : origine extra-terrestre de la vie, action de la lumière polarisée circulairement sur des molécules « prébiotiques », etc. En règle générale, les objets chiraux sont infiniment plus nombreux que les objets achiraux qui constituent des cas particuliers, souvent isolés et énumérables selon les symétries qui les définissent. La chiralité peut être comparée à un simple problème de gants (ou de chaussures). Tous les enfants ont déjà été confrontés à un problème de chiralité en mettant la main droite dans le gant gauche et inversement. Un gant est un objet chiral car il n'est pas superposable à son image dans un miroir. Les lettres de l’alphabet français sont à cet égard un exemple intéressant. Toutes celles (on ne tiendra compte que des majuscules) qui ont un plan de symétrie (vertical ou horizontal) sont achirales : A, B, C, D, E, I, M, O, T, U, V, W, X, Y, les autres : F, J, K, L, N, P, Q, R, S, Z, sont chirales. Conséquence évidente : tout ce qui est écrit est chiral (livres, journaux, etc.) La distribution d'éléments différents dans l'espace, par exemple autour d'un point, peut conduire à des situations non identiques, donc des objets différents. Ainsi les dés à jouer sont des objets chiraux : la règle de construction veut que la somme des faces opposées soit égale à sept. Posons le six sur la face supérieure et par conséquent le un sur la face inférieure, puis le cinq devant donc le deux derrière. Il reste deux façons non équivalentes de terminer : le quatre à gauche et le trois à droite, ou inversement. On obtient deux formes énantiomorphes, images l'une de l'autre dans le miroir. L’hélice (et par extension les cordes/ficelles tournées, pas de vis, tirebouchons, poignées de porte, etc.) et le ruban de Möbius, sont également chiraux. 4 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 nucléaire pour les phénomènes de spin. Mais le plus étrange, c’est l’homochiralité terrestre. C’est-à-dire que les molécules chirales de la matière vivante existent toutes sous une seule forme énantiomère. Ainsi, les acides aminés constituant les protéines sont L et les sucres de l'ADN sont D. Cependant, lorsqu'un chimiste synthétise ce genre de molécules, il obtient un mélange racémique des deux formes. Fig-3 Une galaxie "barrée" strictement symétriques par rapport à leur plan de rotation. C’est le cas de tous les corps célestes des plus grands (galaxies, amas de galaxies) aux plus petits (météorites) ; on peut donc assurément opter pour l’affirmative. Peut-on imaginer pour autant un autre Univers reflet du nôtre ? Du coup, on est en pleine science-fiction. Et si les fameux trous noirs qui avalent toute la matière qui les entoure dans leurs gouffres gravitationnels nous faisaient communiquer avec cet autre Univers ? Encore un thème qui ne devrait pas laisser les auteurs de science-fiction indifférents. Notre Terre, qui n’a aucun plan de symétrie (et surtout pas l’équateur en raison de la présence des différents continents et de sa rotation) l’est de manière évidente avec ses forces de Coriolis qui font tourner les cyclones en sens opposés dans les deux hémisphères. Du plus grand au plus petit (le spin de l’électron) la chiralité est donc partout. Homochiralité terrestre : énigme et … question quasi philosophique En biochimie, la chiralité omniprésente dans les acides aminés et la plupart des éléments de construction du vivant, intervient aussi dans la réplication des protéines, notamment pour expliquer le comportement pathogène et difficile à traiter de certains virions ou de maladies auto-immunes, et en physique sub- L’une des hypothèses privilégiées pour expliquer l’apparition des « excédents énantiomériques » initiaux est qu'ils proviendraient de l’interaction de lumière circulairement polarisée (CPL) avec la matière, introduisant ainsi l’asymétrie initiale. L’expérience pluridisciplinaire Chiral MICMOC (Matière Interstellaire et Cométaire, Molécules Organiques Complexes) de l’équipe « Astrochimie et Origines » de l’Institut d’Astrophysique Spatiale a finalement obtenu un résultat majeur pour cette problématique par l’obtention de molécules chirales énantio-sélectionnées (L ou D en excès), à partir de l’irradiation UV-CPL de molécules simples et achirales, analogues de glaces interstellaires. Il n’en demeure pas moins que l’homochiralité terrestre pose un problème quasi philosophique. Supposons qu’un jour nous soyons enfin en contact avec des preuves incontestables de vie extraterrestre, voire même extérieure au système solaire. La première question qui se posera sera celle de la nature biochimique de ces organismes vivants. Supposons que leur chimie soit comme la nôtre entièrement fondée sur le carbone, très semblable et de plus « homochirale » de la nôtre. Quel argument pour les tenants du « créationnisme » ! Ou, au contraire, tout un monde vivant, totalement incompatible avec le nôtre, fondé sur des acides aminés D et des sucres L. Beau sujet de science-fiction. Petit catalogue, par définition incomplet Pour terminer je propose un petit exercice à nos lecteurs : essayez d’établir la nature chirale ou achirale des objets qui vous entourent. La plupart du temps la 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page5 Dossier réponse est facile, parfois il faut se creuser un peu la tête… - montres ; En voici en attendant une petite liste ; après quoi, à vous de jouer : - chaussures ; - gants ; - chaussettes japonaises (mais pas les nôtres) ; - la Terre - fermoirs de collier ; - les mains, les pieds (mais en gros il y en a autant de gauches que de droits) ; - boutonnières (les femmes sont le reflet des hommes et réciproquement) ; - tous les êtres vivants ‒ même s’il en existait de parfaitement symétriques (?), l’homochiralité terrestre les rendrait chiraux ; - nœuds de cravate ; - fermetures éclair (certaines) ; - coquilles de la plupart des mollusques ; - tire-bouchons (on trouve dans les magasins de farces et attrapes des tirebouchons pour gauchers) ; Un couple d'escargots, à gauche le "dextre", à droite le "senestre" rarissime - les queues des cochons (mais il y en a autant qui tournent à droite qu'à gauche) ; - les coquilles d'escargots - très majoritairement elles tournent à droite quand on regarde leur sommet (apex) ; - écriture - lettres ; - cordes, fils, ficelles torsadées ; - mains, pieds ; - ciseaux ; - automobiles ; - casseroles à bec verseur latéral ; - carrefours circulaires ; - serrure ; - routes ; - poignées de portes ; - gares, trains… ■ SUDOKU de la revue N° 337 2 3 7 4 6 2 8 6 1 8 7 9 4 8 3 1 7 4 9 3 6 1 9 8 7 3 4 1 9 5 5 8 Solution du Problème de la revue N° 336 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 I E N S E I G N E R A I T II N U E E A U I S L E III V I D A N G E R A S IV I R I S A R A S O I R V R A M E F A T L O I VI O S E R E S I D E N T I E T E R P R I E S S E I N T E R E N T I R A E A U N T I E N T VII N N VIII N E IX A C X N O XI T 1 3 6 7 8 2 9 5 4 5 9 2 6 1 4 3 8 7 8 4 7 3 5 9 2 6 1 6 7 4 5 9 8 1 2 3 9 1 9 2 3 7 8 4 6 2 8 3 4 6 1 5 7 9 3 6 9 8 4 5 7 1 2 4 2 8 1 7 3 6 9 5 7 5 1 9 2 6 4 3 8 XII S E O T M S R O C R U A I E N A A L L E A Solution du SUDOKU de la revue N° 336 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 5 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page6 Dossier Du sable au microprocesseur Serge Lécolier promo 58 Du château de sable à l'ordinateur ! P asser les vacances sur une plage de sable chaud, quel bonheur ! Mais d’où vient donc tout ce sable ? Il est formé de particules de roche dont la taille varie entre 1/16 mm et 2 mm. Les grains de sable sont constitués de divers minéraux. Le quartz y est présent en grande quantité puisqu’il est chimiquement presque inaltérable. Il résiste ainsi à l’usure créée par l’érosion. Les ordinateurs ne pourraient pas fonctionner sans le sable, ou plutôt le silicium qu’il contient. Les fonctions d’un ordinateur sont contrôlées par un microprocesseur, qui agit un peu comme un cerveau. Ce microprocesseur est une petite plaquette de silicium (donc, du sable !) sur laquelle sont gravés des circuits électroniques. S'il est un objet qui a envahi depuis plus de 20 ans notre univers quotidien, c'est bien la carte à puce. Elle est le « Deus ex machina », composante incontournable dans de multiples applications que nous allons essayer de décrire dans cet article : nous verrons une fois de plus que la chimie a joué un rôle majeur dans son développement. nique et de la microélectronique avec la production de silicium ultra-pur (99,99999 %) qui sert de base pour la fabrication de diodes, transistors et circuits intégrés de plus en plus performants. En effet, grâce à la précision et la finesse de la gravure et des opérations métallurgiques et chimiques de dopage et d’oxydation, on peut maintenant stocker ou traiter des milliards de signaux sur moins de 1 cm2 de composant. La microélectronique et les circuits intégrés ont obéi ces dernières années à « la loi de Moore », c’est-à-dire au doublement des capacités tous les 2 ans. Tout commence par le sable, composé à 25 % de silicium, l'élément chimique le plus répandu dans la croûte terrestre après l'oxygène. Le sable, et plus particulièrement le quartz, contient un fort taux de silice sous forme de dioxyde de silicium (SiO2) qui se trouve être l'ingrédient de base pour fabriquer des semiconducteurs. Cette matière première a donc le mérite d'être naturellement abondante. Ces propriétés de semi-conducteur ont permis un essor fantastique de l’électro6 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 La production du silicium exige beaucoup d’énergie et d’opérations. On part de l’oxyde SiO2 sous forme de quartz (sable, galets), qui doit être réduit : SiO2 + C → Si + CO2 La silice est mélangée avec un réducteur tel que le coke, et portée à très haute température entre 1 500 et 3 000° C dans des fours à arc. Le silicium, recueilli dans des poches, est affiné par injection d’air pour éliminer les traces d’aluminium et de calcium, puis coulé ou granulé. Le silicium obtenu est de qualité métallurgique (98 %). Pour passer au silicium ultra-pur, on l’attaque par l’acide chlorhydrique, qui conduit au trichlorosilane (SiHCl3) purifié par distillations successives, puis décomposé sous hydrogène à 950 °C. Le silicium pur est ensuite fondu sous vide à 1 500 °C, en salle blanche : à la surface du liquide, on introduit un germe cristallin qu’on tire doucement pour former un monocristal de silicium de qualité électronique. C’est ce monocristal qui est ensuite scié en tranches de 0,2 mm, les plaquettes (wafers), qui, rodées et traitées, seront transformées en transistors et circuits intégrés. Pourquoi le silicium ? Le silicium est un semi-conducteur. Les semi-conducteurs sont des matériaux qui ne sont, ni de vrais isolants, ni de vrais conducteurs de courant. Toutefois, en modifiant légèrement leur composition, ils deviennent de très bons isolants ou conducteurs. Le silicium est un de ces matériaux, le germanium en est un autre. Fabrication du silicium Dépôt électrolytique les "wafers" sont plongés dans une solution à base de sulfate de cuivre. Les ions cuivre sont alors répartis sur le transistor par un processus de dépôt électrolytique. Ceux-ci vont du pôle positif (anode) au pôle négatif (cathode), matérialisé par le "wafer". Les étapes de la fabrication d'une puce de silicium 1- Les lingots de silicium sont coupés en rondelles de 100 mm de diamètre et de 0,5 mm d'épaisseur. Chaque rondelle permet de réaliser 500 puces. 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page7 Dossier puces. En fait, l'atmosphère de ces salles blanches est dix mille fois plus pure que celle contenue dans un bloc chirurgical. La salle blanche de « catégorie 1 » est la plus propre en terme de pureté de l'air. Le maximum de poussière tolérée dans celle-ci est de trente particules par mètre cube. Rondelle de silicium 2- À l'aide de l'ordinateur, les circuits des puces sont dessinés. 3- Par un procédé photographique, les dessins des circuits sont reproduits sur des puces. Ensuite les rondelles de silicium sont introduites dans des fours où des phénomènes chimiques permettront aux circuits de se graver dans le silicium. 4- Sous microscope, les rondelles de silicium sont testées pour détecter les puces défectueuses. 5- À l'aide d'un diamant, les rondelles de silicium sont découpées en puces. Les puces défectueuses sont éliminées, les autres placées dans des boîtiers de plastique qui les protégeront. Ceux-ci seront ensuite joints à des circuits. Applications Au commencement, la puce n'était qu'une petite parcelle de silicium qui avait comme fonction la fabrication de circuits intégrés (microprocesseurs, etc.). Par la suite, l'habitude a été prise d'appeler le microprocesseur « puce ». La puce, n'ayant que 7 mm de côté et n'étant pas plus épaisse qu'un ongle, peut contenir plusieurs dizaines de circuits différents gravés dans le silicium. Chacune des puces comprend plusieurs circuits qui sont parcourus par de très faibles courants. Le circuit intégré est le nom exact de la puce de silicium. Ce circuit intégré anime également les ordinateurs, les calculateurs de poche, les horloges numériques et même les montres-bracelets. Il a comme fonction de contrôler et commander. Grâce à ses dimensions, on peut glisser le microprocesseur partout : dans les thermostats de chauffage central, les fours de cuisine, les appareils photo, les moteurs d'automobile, les moissonneuses-batteuses ou les cartes à puce. Intérieur d'une puce de silicium Chaque usine de fabrication de microprocesseurs coûte environ un milliard de dollars (donnée 2005). L'une des raisons pour lesquelles les usines sont si dispendieuses à construire, c'est que l'air ambiant de ces milieux est extrêmement pur. Même si le matériau de base pour fabriquer un microprocesseur est le sable, un seul grain de poussière présent dans l'air d'une salle de fabrication (salle blanche) pourrait détruire des milliers de Les applications de la carte à puce sont multiples et variées : on peut citer la carte téléphonique, la carte de crédit bancaire, la carte Vitale, la carte SIM des téléphones portables, ou encore la carte Moneo. L'invention est par ailleurs réutilisée à travers les puces lisibles à distance comme celles que contient la carte Navigo pour les transports publics parisiens, créée initialement par la société Innovatron lors d'un partenariat avec la RATP ; ces puces s’autodétruisent après trois erreurs de code confidentiel. Une production de plus en plus énergivore Les différentes étapes pour transformer la ressource naturelle (silice) en "wafer" sont très consommatrices en énergie. L’énergie nécessaire à l’accomplissement de chaque étape de ce long processus a été évaluée et on remarque que c’est la chaîne de traitement du "wafer" qui est la phase la plus énergivore avec près de 73 % de l’énergie totale nécessaire pour le processus global. Au total, 2 933 kWh d’électricité sont nécessaires pour produire 1 kg de "wafer" en silicium. Ramené à la production d’un cm2 de wafer, la dépense énergétique est de 0,34 kWh. Pour donner une échelle de grandeur, une famille française moyenne (4 personnes en maison individuelle), consomme tous les jours environ 4 500 kWh. Par ailleurs, produire du silicium de qualité électronique consomme 160 fois plus d’énergie que du silicium de qualité métallique : c’est la part de la purification extrême demandée pour l’électronique. L’emploi de produits toxiques est permanent L’industrie des semi-conducteurs est consommatrice de produits chimiques, plusieurs en quantité importante et certains toxiques. Les effluents de ces produits ont des impacts potentiels sur la qualité de l’air, de l’eau, des sols et sur la santé des employés qui risquent de contracter des maladies professionnelles. Les données concernant l’emploi de produits chimiques dans le cadre de la chaîne de fabrication des semiconducteurs sont difficiles à obtenir et varient sensiblement selon les sources. Toutefois, pour produire 1 cm2 de puce électronique, on peut dégager une fourchette de 6 à 190 g de substances chimiques nécessaires en entrée, ainsi que de 1,2 à 160 g d’émission de produits chimiques en sortie . Pour produire 1 cm2 de "wafer", il faut 45 g de produits chimiques, notamment : - Les gaz dopants (silane, phosphine, dichlorosilane, diborane). - L’acétone, le peroxyde d’hydrogène, l’hydroxyde de tétraméthylammonium, l'oxyde de diazote, l’ammoniaque, le chlore, le trichlorure de bore pour la photolithogravure et la gravure. CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 7 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page8 Dossier - Acides et bases (acides phosphorique, nitrique, sulfurique, chlorhydrique, ammoniaque). - Enfin des gaz élémentaires (azote, hélium, argon, hydrogène, oxygène. En d’autres termes, ce ne sont pas moins de 280 kg de produits chimiques par kg de silicium produit. Par ailleurs la chaîne de fabrication des semi-conducteurs a également besoin d’importantes quantités d’eau hautement purifiée. Une usine de fabrication de "wafers" de 6 pouces (anglo-saxons) qui produit 40 000 "wafers" par mois consomme de 7,57 à 11,35 millions de litres d’eau par mois, soit entre 18 et 27 litres d’eau par cm2 de silicium contenus dans une eau de qualité courante. Le traitement que devra subir l’eau du réseau dépend de sa qualité et des besoins requis par le processus industriel. La quantité d’eau ultra-pure dépend de la taille du "wafer" mais aussi de la fonction des composants produits : les puces mémoires sont constituées de moins de couches que les puces logiques et, plus il y a de couches, plus les besoins en eau sont importants. Les industriels déclarent que pour la fabrication d’un "wafer" de 300 mm, 8 330 litres d’eau sont nécessaires (dont 68 % doit être ultra-pure). ROLAND MORENO (DÉCÉDÉ LE 28 AVRIL 2012) Né le 11 juin 1945 au Caire, il fréquente les lycées Montaigne et Condorcet à Paris. Après son bac il abandonne la fac. Passionné d'électronique, il crée dans sa jeunesse différents gadgets, une machine à tirer à pile ou face, une calculatrice biaisée, ainsi que le « radoteur », système reposant sur un algorithme de génération de mots nouveaux à partir d'une liste de mots issus du dictionnaire. En 1966 il est employé aux écritures au ministère des Affaires sociales, de 1966 à 1967 il est monteur de luges à la CIMS ! Il devient en 1967 journaliste-reporter à Détective et, entre 1967 et 1968, on le retrouve garçon de courses à L'Express, puis chroniqueur au Bulletin du péri-alpinisme et de 1970 à 1972 il est secrétaire de rédaction à Chimie-actualités . En mars 1974, il dépose le brevet de base de la carte à puce qu'il présente sous forme d'une bague ; six mois plus tard, il crée la société Innovatron dont l’objectif est l’exploitation du brevet de base du 25 mars 1974. La paternité de cette invention lui est contestée : elle est revendiquée par Daniel Vesque, ingénieur à l’époque au Centre national d'études des télécommunications (CNET). Aujourd'hui, la société Innovatron a pour activité la vente de licences liées à la technologie des badges, cartes et tickets sans contact. Conclusion Les procédés de fabrication des puces électroniques et des objets dérivés se développent et se modifient à une allure vertigineuse. Les données et les chiffres présentés dans cet article sont issus d'un cycle de conférences que j'ai données dans des lycées et collèges dans les années 2005-2007 ; elles demanderaient donc à être actualisées, mais les sources sont difficiles à obtenir pour cause de propriété industrielle. Je ne voudrais pas conclure cet article sans une pensée pour celui qui a été l'inventeur et le développeur de ces puces miraculeuses, et qui vient de nous quitter. L'encadré qui suit est donc consacré à Roland Moreno. ■ ParisTech Alumni® (PTA) qui regroupe les associations de diplômés des Écoles de ParisTech®, propose de créer un annuaire commun ainsi qu’un réseau social privé. Notre ancien Président, en accord avec l’ancien Comité, a donné son accord de principe pour participer. Cependant, si nos membres souhaitent que seuls leurs nom, prénom et promotion soient transmis, ils devront l’indiquer dans leur espace personnel sur notre site internet. Évidemment, si vous souhaitez participer largement nous transmettrons vos coordonnées. Actuellement nous sommes dans la phase étude de faisabilité. Nous vous informerons de la suite de ce projet 8 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page9 Dossier « Plus blanc que blanc qu'est ce c'est comme couleur ? » Dmitri Savostianoff L a détergence moderne a libéré les femmes (et aussi les hommes !) d'une corvée particulièrement déplaisante. Il suffit de rappeler ce qu'en écrivait en 1892 la Baronne Staffe dans son ouvrage « La Maîtresse de Maison » : « En faisant essanger toutes les semaines, on peut faire une petite lessive tous les mois ». Essanger ? Qui sait encore ce que veut dire ce mot de la langue française ? C'est l'opération qui consistait à prélaver grossièrement le linge sale pour ne pas le stocker en l'état pendant des semaines, avant le ou plutôt les jours de lessive. Plus loin la chère baronne écrivait : « on a soin d'étendre le linge sale dans la partie du grenier à ce réservée », puis « on choisit pour essanger un jour de la semaine et on tâche de se tenir à ce jour ». Ensuite la lessive proprement dite va prendre environ trois jours (hors séchage) et mobiliser toute la maisonnée. Restons-en là. promo 63 Tout le monde se souvient du sketch de Coluche sur la publicité : je lui emprunte ce titre. Il a fait rire la France entière. Chimistes compris, du moins ceux qui avaient quelques connaissances sur la détergence. Mais pour une autre raison. Présentée comme le comble de la stupidité publicitaire, l'expression « plus blanc que blanc » reflète l'exacte réalité ! détergents qui contribuent à la blancheur du linge sont évidemment les tensio-actifs, les produits peroxydés (perborates, percarbonates), les activateurs de perborates, les antiredéposition de salissures et les azureurs optiques. Toutes les enquêtes montrent que l'appareil électroménager le plus indispensable c'est la machine à laver le linge, à égalité avec le réfrigérateur et l'aspirateur. Blanc, très blanc, plus que blanc ? Sans revenir sur la chimie complexe de la détergence qui a fait l'objet dans « l'Actualité Chimique » d'une étude très complète en mars 2003 (à laquelle nous empruntons notamment les encadrés), nous nous attacherons plus à l'aspect « blancheur » de ces produits. Pour qu'un linge apparaisse blanc à l'œil, il faut non seulement que les taches colorées soient supprimées et décolorées, que les salissures solubles ou émulsionnables soient enlevées, que les salissures solides insolubles soient enlevées par des mécanismes physico-chimiques, mais aussi qu'elles ne se redéposent pas sur le linge propre. Les ingrédients des Sur les anti-redéposition de salissures redonnons la parole à Coluche dont les explications comiques sont conformes à la réalité des faits : « si PERSIL anti-redéposition est meilleure que les autres lessives c'est parce qu'elle est anti-redéposition.... Qu'est ce qu'é font les autres lessives ? J'attends. Les autres lessives, elles soulèvent la crasse qu'est dans les fibres…Elles lavent la crasse qu'est dans les fibres. Et après, qu'est ce qu'elle devient la crasse propre ? Elle se redépose dans les fibres...Eh bien... PERSIL anti-redéposition soulève la crasse qu'est dans les fibres. Il lave la crasse qu'est dans les fibres. Et après il la retient avec ses petits bras musclés ». Il est moins clair – mais toujours drôle – dans son explication du « plus blanc que blanc » : « Heu, il lave plus blanc le nouvel OMO ! - Ah bon ! Mais alors, l'ancien OMO il lave moins blanc alors ? - Non ! L'ancien OMO il lave blanc ! - Ah bon ! Parce que moi blanc je sais ce que c'est comme couleur … C'est blanc ! Moins blanc que blanc je me doute : ça doit être gris clair. Mais plus blanc que blanc, qu'est ce c'est comme couleur ? ». C'est donc au chimiste de s'y coller. Pour que le linge paraisse « plus blanc que blanc », il suffit qu'il ré-émette plus de lumière visible qu'il n'en réfléchit normalement. Simple, mais il fallait y penser ! Les chimistes y ont pensé en créant des molécules fluorescentes qui absorbent de la lumière ultra-violette (invisible) et réémettent immédiatement une lumière visible de longueur d'onde plus grande (généralement dans le bleu). Ce sont les azureurs ou azurants optiques. Dans les conditions normales le consommateur n'y voit pas grand chose sinon que le linge est effectivement d'un beau blanc éclatant. En revanche, il lui suffit d'aller en boîte de nuit où les lampes de Wood (à UV) sont très à la mode pour voir s'illuminer ses vêtements de couleur claire. Les molécules correspondantes étant peu solubles dans l'eau, au lavage elles se redéposent sur les textiles pour jouer leur rôle de « plus blanc que blanc ». ■ CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 9 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page10 Dossier Micro-algues : structurer la filière Hélène Massari promo 73 C osmétologie, nutrition humaine, alimentation animale, biodiesel, biogaz, chimie verte, traitement des effluents aqueux et gazeux… L’intérêt des microalgues est multiple. Capables de capturer le carbone et de fixer l’azote, les cyanobactéries sont spécialement riches en lipides, pigments, protéines, minéraux ou vitamines. Il n’est donc pas étonnant qu’elles passionnent une foule d’acteurs. Publics ou privés, académiques ou industriels, multinationales ou “start-up”, ils œuvraient jusqu’à présent, peu ou prou, chacun de leur côté. Les micro-algues intèressent de très nombreux marchés. Mais pour y accéder, plusieurs verrous restent à lever. C’est le programme de « GreenStars », un nouvel institut qui fédère les acteurs d’un secteur aujourd’hui dynamique et mouvant. parmi les principaux acteurs mondiaux. D’ailleurs, pour Laura Lecurieux, chargée de mission au pôle Trimatec sur le programme Algasud, « il n’existe pas d’équivalent à l’étranger ». UN ALGOTRON EN MARCHE Pour faciliter les échanges, quelques réseaux ont vu le jour : Algasud, développé par le pôle de compétitivité méditerranéen Trimatec, ou le Nantais Atlanpole Blue Cluster, consacré aux ressources biomarines. Leur dimension restait cependant régionale. Désormais, la filière s’organise au niveau national, via un nouvel ensemble de plates-formes collaboratives baptisé « GreenStars ». Objectif monde Lauréat d’un appel à projet, cet Institut d’excellence sur les énergies décarbonées (IEED) espère bientôt compter Logotron 10 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 Alors que le projet ANR Symbiose, auquel ont participé des équipes Inra, Sup Agro Montpellier, Inria, Ifremer, CNRS et la société Naskeo Environnement, se termine à la fin de ce mois ; il a permis la construction d’un Algotron. « Il s’agit d’un bassin ouvert de 56 mètres carrés destiné à la production de micro-algues, couplé à un méthaniseur d’un mètre cube. », explique Jean-Philippe Steyer, Directeur du laboratoire des biotechnologies de l’environnement. Installée depuis deux ans à Narbonne, cette bioraffinerie permet de produire du méthane, qui peut ensuite faire office de biocarburant et alimenter des réseaux de gaz ou d’électricité. « Symbiose est une très bonne illustration de ce que pourrait faire “GreenStars”, commente JeanPhilippe Steyer. Ce projet collaboratif a permis la publication d’une vingtaine d’articles et la construction d’un démonstrateur. Un brevet portant sur un système de suivi des bassins de micro-algues est en cours de dépôt et l’entreprise Naskeo Environnement a pu diversifier son marché ». Cellules chlorelle Certains consortiums de recherche, très soutenus par le gouvernement américain, impliquent des sommes importantes, mais ils sont très restreints. Aucune fédération n’est aussi importante que « GreenStars ». Doté d’un budget de 160 millions d’euros sur dix ans, dont près de 28 millions d’euros d’aide publique, « GreenStars » rassemble plus de 45 partenaires : des grands organismes publics (Inra porteur du projet, CNRS, Inria, Ifremer, CEA, etc.), des collectivités territoriales, des pôles de compétitivité, des industriels (Air Liquide, Total, Roquette, Peugeot Citroën Automobiles, etc.), des entreprises (Naskeo Environnement, Algaestream, Algenics, Envolure). « C’est une sorte de gros centre de recherche public-privé sur les micro- algues, résume Laura Lecurieux. Les principaux objectifs portent sur l’accélération du transfert industriel, l’aide à la création et au développement de start-up, la levée des verrous technico-économiques. » Jean- 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page11 Dossier DES ALGUES POUR LES MOTEURS D’AVION Kerosalg est un programme qui a vocation à développer un démonstrateur stratégique de production de kérosène à partir de micro algues », résume Alexandre Phulpin, cocréateur et actuel Directeur administratif et financier de la société Phycosource. Basée à Cergy Pontoise, dans le Val d’Oise, elle vient de lancer ce projet, en collaboration avec sa société sœur Pronovalg et l’Université de Cergy-Pontoise. « Aujourd’hui, les biocarburants issus des micro-algues ne sont pas rentables, explique Alexandre Phulpin. Il faut donc les covaloriser. D’abord, il est indispensable d’identifier une algue adaptée à un environnement donné ainsi qu’à une contrainte de production de carburant, c’est-à-dire avec une teneur et un profil en lipides particuliers. Ensuite, il faudra trouver une solution de covalorisation en produisant aussi un élément d’intérêt. Dans un premier temps, nous pensons surtout au secteur de la cosmétique ». Pour cela, les partenaires s’apprêtent à développer une véritable bioraffinerie. Avec un bassin de 50 mètres cubes destiné à la production des algues, Kerosalg lui associera une unité d’extraction des lipides et d’hydrogénation des huiles en vue de leur qualification aéronautique. Le démonstrateur sera déployé sur le site de Garges-lès-Gonesse. À terme, il est prévu que les unités Kerosalg s’adossent à des sites de production de CO2. À l’origine du projet, la société Phycosource est spécialisée dans la découverte de nouvelles molécules destinées aux secteurs cosmétique et pharmaceutique à partir de l’étude des micro-algues. Pronovalg, sa société sœur née l’année dernière et domiciliée à Garges-lès-Gonesse, est impliquée dans la production industrielle et l’ingénierie des micro-algues. Troisième partenaire du programme, le laboratoire de synthèse organique et de chimie bio-organique (Sosco) de l’Université de Cergy-Pontoise se consacre à la synthèse, la caractérisation et l’évaluation des biomolécules. Il a aussi développé des méthodologies d’évaluation d’impact environnemental des procédés chimiques qui seront utilisées dans le cadre du programme Kerosalg. Philippe Steyer, porte-drapeau de « GreenStars » et Directeur du Laboratoire de Biotechnologies de l’Environnement (LBE), un institut INRA localisé à Narbonne, renchérit : « il s’agit de construire la filière française à tous les niveaux ». Encore quelques obstacles à lever La recherche portera sur l’étude de la biodiversité des microorganismes – plusieurs dizaines de milliers d’espèces ont déjà été recensées –, et sur leur valorisation. Car si les micro-algues sont pleines de promesses, la croissance de la plupart des marchés reste conditionnée à la levée de certains verrous. D’abord, il faut optimiser les conditions de culture pour une production de masse. « Aujourd’hui, on sait produire des micro-algues dans des infrastructures pilotes de quelques dizaines de mètres carrés, mais on ne sait pas encore le faire à grande échelle », commente JeanPhilippe Steyer. Il faudra aussi améliorer les conditions de concentration et de récolte. « Un point encore très onéreux, qui consomme beaucoup d’énergie », selon Laura Lecurieux. Autre verrou à faire sauter : les techniques d’extraction des molécules d’intérêt. Pour parvenir à ces objectifs, outre les nombreuses équipes impliquées, « GreenStars » pourra compter sur des infrastructures d’envergure. Des pilotes de quelques dizaines de mètres carrés existent déjà à Narbonne ou Cadarache mais les principaux équipements devront être construits. « Nous souhaitons une mise en œuvre pour début 2013 », annonce Laura Lecurieux. Ces équipements seront implantés à Mèze, sur l’étang de Thau, près de Montpellier, ainsi qu’à Narbonne, où se trouve déjà l’Algotron (voir encadré 1), et dans la plaine du Var. Leur superficie totale devrait atteindre près de cinquante hectares. « Mais tout cela est encore modulable, il faudra laisser GreenStars grandir », ajoute la chargée de mission. En effet, si cet ensemble de plates-formes collaboratives réunit aujourd’hui la plupart des acteurs de la filière, tous ne l’ont pas encore rejoint. Alors que certains ne possédaient pas les liquidités nécessaires au prix du ticket d’entrée, d’autres n’en voyaient tout simplement pas l’intérêt. Pourtant, les entreprises partenaires auront un accès facilité à l’expertise et aux équipements ainsi qu’une priorité d’accès aux brevets. Or, « GreenStars » souhaite en déposer trois à cinq chaque année. « L’équivalent de Greenstars n’existe pas à l’étranger. Certains consortiums impliquent des sommes importantes, mais ils sont très restreints. » ■ Réservez votre samedi 10 novembre pour la Journée scientifique Clément Sanchez (promo 78) organisée par notre Association. Remise des prix Claude Dufour et Sima Mischonsky. CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 11 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page12 Dossier Qu’y a-t-il dans le Coca-Cola ? Christophe Rondot promo 02 L 'origine de la boisson Coca-Cola remonte à la première recette de John Pemberton en 1885, appelée French Wine Coca. Pemberton, alors pharmacien récemment installé à Atlanta, vient d’inventer dans son laboratoire une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana, inspirée de la recette du vin Mariani. L’interdiction de l’alcool dans la ville d’Atlanta obligea la jeune J.-S. Pemberton & Company à proposer une boisson différente des orangeades d’alors, procurant les effets du bourbon mais désormais sans alcool. Une nouvelle version de sa boisson, sans alcool mais toujours avec la coca comme principal ingrédient actif, fut vendue jusqu'à la fin du 19e siècle. La marque Coca-Cola fut inscrite au registre du commerce en 1887, et la boisson devint célèbre malgré plusieurs changements de propriétaires. Vendu comme tonique pour le cerveau, un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne, et officiellement n’en contient plus depuis 1903. Les contrôles des autorités en relèvent encore des traces après 1929. En 1911 la compagnie fut prise dans une affaire sur l’utilisation illégale de caféine comme additif, qui l’obligea à en réduire les taux et la fit participer à l’élaboration de normes sur l'étiquetage. L'analyse complète de la composition d'un produit de consommation quotidienne est toujours très intéressante. Le Coca-Cola est aujourd'hui passé au crible : que trouve-t-on dans cette boisson devenue un symbole de la mondialisation au point d'être connue et bue partout dans le monde, même là où l'eau n'est pas accessible ? La recette exacte du Coca-Cola actuel n'est pas divulguée par l’entreprise, et la légende veut qu’elle fasse même l’objet d’un mystère soigneusement entretenu (sa composition écrite sur un document sacré, secret industriel quasi militaire, reposerait dans un coffre situé dans les sous-sols inviolables de la SunTrust Bank, connue de deux seuls employés évitant soigneusement de voyager ensemble pour éviter qu’un accident ne la fasse disparaître). À la lecture de l’étiquette on y trouve simplement de l'eau gazéifiée, du sucre (sirop de maïs à haute teneur en fructose, ou bien saccharose, selon les pays), le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine. Mais bien évidemment, si le procédé de fabrication, lui, est encore secret, la composition du Coca-Cola est bien connue grâce aux techniques de chromatographie qui permet aux chimistes d’en lister tous les ingrédients. La saveur particulière des colas provient principalement du mélange de sucre, d’acides et de nombreuses essences d'orange, citron, vanille, cannelle…Les colas sont ainsi des boissons à base aqueuse et aromatisées aux huiles essentielles. Cela présente donc un problème qui est que les huiles et l’eau ne se mélangent pas si elles ne sont pas émulsionnées comme une vinaigrette. 12 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 Il faut aussi que cette émulsion reste stable pour que l’huile et l’eau ne se séparent pas pendant le stockage. À l’origine le Coca-Cola n’était pas destiné à être embouteillé, et donc la stabilité du mélange n’était pas vraiment un problème. La recette originale ne contenait d’ailleurs aucun émulsifiant, bien que l’alcool et le caramel jouent un léger rôle. Aujourd’hui il est connu d’après les analyses chimiques que le Coca-Cola contient de la cannelle, de la muscade, de la vanille, de l’extrait de coca, de la lavande, du jus de citron vert et d’autres agrumes, ainsi que de la glycérine d’origine végétale. Il ne contient pas de noix de kola mais de la caféine, à la différence d’autres colas concurrents. Eau La composition minérale de l’eau est importante et a une influence non négligeable sur sa saveur comme pour la présence d’ions fer ou cuivre. La stabilité de l’émulsion dépend aussi du pH ; ainsi dans une eau alcaline (pH supérieur à 7) les ions calcium et magnésium sont à éviter sous peine de voir se former du "calcaire" (carbonates) dans la bouteille ! Pour assurer une qualité et un goût constants de l’eau partout dans le monde, l'eau est nano-filtrée. Chaque fabriquant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page13 Dossier contente d'y ajouter l'eau, le sucre et le gaz. On peut trouver que le goût du Coca-Cola varie entre différents pays ; cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes. Par exemple le Coca-Cola en Espagne sera plus sucré qu'en France. Sucre À l’origine le sucre utilisé est le saccharose issu de la canne. Il a été aujourd’hui remplacé par du sirop de glucose-fructose issu du maïs, bien moins cher mais nécessitant d’importantes surfaces agricoles fortement irriguées. Le Coca-Cola (celui avec du sucre), c’est 42 kcal / 100 mL (regardez sur une bouteille), soit exactement autant qu’un jus d’orange 100 % pur jus, ou des oranges pressées…incroyable, non ? Acidifiants La balance acide/sucré dans le CocaCola est très importante pour l’impression en bouche et pour le goût. L’acidité est obtenue par l’acide phosphorique (E338, issu du traitement de roches phosphatées) et/ou l’acide citrique (E330, extrait d’agrumes, mais préparé industriellement par fermentation). Ce dernier à un goût plutôt léger et fruité, tandis que le premier à un goût neutre et sec. Aujourd’hui c’est l’acide phosphorique qui est utilisé dans le Coca-Cola car bien moins cher que l’acide citrique et il en faut 30 % de moins pour obtenir la même acidité en bouche. Il est ainsi incorporé au taux de 0,05 % et donne au Coca-Cola un pH de 2,8. La manipulation de cet acide est délicate et nécessite des gants appropriés et de grandes précautions. En plus de ces acides on ajoute du CO2 (E290) qui participe aussi à l’acidité de la boisson. En général, l’acidité des boissons gazeuses assure une bonne conservation contre les micro-organismes, mais dans certains cas il peut être ajouté de l’acide benzoïque (E210) ou du benzoate de sodium (E211) actifs contres les champignons, et du dioxyde de soufre (E220) actif contre les bactéries. nue aussi sous le nom de glycérol, qui est obtenue de source végétale ou animale. Elle possède les effets combinés de l’eau et de l’alcool pour émulsionner les huiles. Elle a aussi un rôle antioxydant. La gomme arabique (E414) aussi utilisée est un polysaccharide naturel comme l’amidon, extrait de la sève des branches d’un acacia du Sénégal. À la différence d’autres gommes polysaccharides, la gomme arabique peut adsorber des gouttelettes d’huile et stabiliser des émulsions, tout en n’ayant que très peu d’effet sur la viscosité. Elle est utilisée à hauteur de 18 à 22 %. Il est très important d’utiliser de la gomme de qualité alimentaire et surtout pas celle vendue dans les magasins de loisirs et décoration qui est toxique. Pour réaliser une émulsion fine d’huiles essentielles, une agitation vigoureuse n’est pas suffisante car elle donne de grosses gouttelettes. On utilise un homogénéiseur à haute pression qui fait passer le liquide à travers une valve, ce qui permet des tailles de gouttes de 0,1 à 0,2 µm. Ces machines très volumineuses sont de plus en plus remplacées par des broyeuses à disques concentriques qui assurent des tailles de gouttes de 1 à 2 µm. Le mélange de l’émulsifiant avec les autres ingrédients est une étape cruciale : il est en général d’abord mélangé avec un peu d’eau avant d’y ajouter les huiles essentielles. Les autres ingrédients comme le caramel et l’acidifiant sont ajoutés déjà dissous pour garantir un bon mélange. La stabilité de l’émulsion est obtenue pour des tailles de goutte inférieures à 3 µm, voire 1 µm avec un mauvais émulsifiant. La gomme de Guar (E412, extraite d’un haricot africain, graine de Cyamopsis tetragonoloba) et la gomme xanthane (E415, issue de la fermentation de la bactérie Xanthomonas campestris en présence de glucose) peuvent aussi être utilisées dans certains sodas mais épaississent énormément dès 1 % en concentration. est ajoutée comme arôme à la place de la noix de kola bien plus chère. Sa solubilité est limitée, et elle est plutôt ajoutée aux boissons sous forme de citrate de caféine plus soluble. Elle est optionnelle dans les colas. Il n’est pas recommandé d’en stocker car elle est extrêmement toxique : 10 g suffisent à tuer un homme. Inutile donc de charger la recette, et il vaut mieux s’assurer que tout à été dissous. Caramel Le caramel est ajouté comme colorant brun. Il est préparé traditionnellement par chauffage du sucre avec des additifs salins qui vont conditionner sa stabilité. Il faut donc choisir le bon caramel, et dans le cas du Coca-Cola il faut un caramel qui résiste à des pH très acides : il s’agit du caramel de la classe IV réalisé aux sels de sulfite et d’ammonium (E150d) afin de lui conférer des charges négatives qui stabilisent en plus les gouttelettes d’huiles de l’émulsion. En effet un caramel inapproprié ferait sédimenter les gouttelettes au fond de la bouteille. Ce caramel représente environ 70 à 72 % des colorants caramels industriels et est principalement utilisé dans les environnements acides (sodas tels que colas et "ginger ale", thé glacé, vermouth, certains vinaigres et bières brunes…). Récemment le caramel ammoniacal E150d a été sur le devant de la scène après un changement de réglementation des autorités californiennes en 2011, qui ont abaissé la teneur autorisée en 4-méthylimidazole. Cette molécule cancérigène probable (issue des réactions de Maillard et donc trouvée dans les viandes grillées, les aliments rôtis, le café…) a obligé Coca-Cola à revoir sa formule en 2012 aux États-Unis. À noter que plusieurs colas incolores ont été mis sur le marché par le passé ("Tab Clear" par "Coca-Cola", "Crystal Pepsi" puis "Pepsi Clear" par "PepsiCo") qui n’ont absolument pas trouvé leur public. Émulsifiants Pour assurer la du Coca-Cola, sont ajoutés : le Pepsi) utilise la stabilité de l’émulsion plusieurs ingrédients Coca-Cola (mais pas le glycérine (E442), con- Caféine Feuille de coca La caféine est un alcaloïde trouvé dans de nombreuses plantes, comme le café, le thé, mais aussi la noix de kola. Elle L'utilisation de feuille de coca est toujours d’actualité : une centaine de tonnes de feuilles décocaïnisées est CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 13 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page14 Dossier RECETTE ORIGINALE DE PEMBERTON Ingrédients : 1 oz (28 g) de citrate de caféine ; 3 oz (85 g) d'acide citrique ; 1 US fl oz (30 mL) d'extrait de vanille ; 1 US qt (946 mL) de jus de citron vert ; 2.5 oz (71 g) d' "arôme 7X" ; 30 lb (14 kg) de sucre ; 4 US fl oz (118,3 mL) d'extrait de feuille de coca en poudre ; 2.5 US gal (9,5 L) d'eau ; du caramel en quantité suffisante. Mélanger la caféine, l’acide et le jus de citron vert dans l’eau bouillante, ajouter la vanille et l’arôme une fois refroidi. Arôme 7X : 80 huile essentielle d’orange ; 40 huile essentielle de cannelle ; 120 huile essentielle de citron ; 20 huile essentielle de coriandre ; 40 huile essentielle de muscade ; 40 huile essentielle de néroli. Laisser reposer 24 heures. Cette recette ne précise pas quand ni comment les ingrédients sont mélangés, ni l’unité de mesure des essences de l’arôme 7X (impliquant qu’il était préparé à l’avance). "OPENCOLA" : RECETTE SOUS LICENCE LIBRE GNU Concentré aromatique : 10g de gomme arabique ; 3,5 mL d'huile essentielle d'orange ; 3,00 mL d'eau ; 2,75 mL d'huile essentielle de citron vert ; 1,25 mL d'huile essentielle de cannelle-casse (ou cannelle de Chine) ; 1,00 mL d'huile essentielle de citron ; 1,00 mL d'huile essentielle de muscade ; 0,25 mL d'huile essentielle de coriandre ; 0,25 mL d'huile essentielle de néroli ; 0,25 mL d'huile essentielle de lavande. Les huiles sont mélangées ensemble puis la gomme arabique est ajoutée et enfin l’eau. Le tout est mixé pendant 4 à 5 minutes, puis peut être stocké. Sirop correspondant : 2,36 kg de sucre blanc ; 2,28 L d'eau ; 30,0 mL de caramel colorant (E150d) ; 17,5 mL (3,5 cuillères à café) d'acide phosphorique à 75 % ou d'acide citrique ; 10,0 mL (2 cuillères à café) de concentré aromatique ; 2,50 mL (1/2 cuillère à café) de caféine (facultatif). Pour faire le sirop, mélanger le concentré aromatique avec l’acidifiant, ajouter l’eau puis le sucre. Pendant le mélange ajouter la caféine optionnelle en vérifiant qu’elle est bien entièrement dissoute. Ajouter ensuite le colorant (optionnel aussi si l’on veut faire un cola incolore) et mixer le tout. Le sirop est dilué à 1 pour 5 avec de l'eau gazeuse sans sodium pour obtenir la boisson finale. Bon rafraîchissement ! consommée chaque année, importée du Pérou et de Bolivie et traitée par la société Stepan. Des débats existent encore à propos de la présence de traces de cocaïne irréductibles dans le Coca-Cola. La compagnie se refuse à commenter, arguant que la cocaïne à disparu de la recette depuis 1900. Vanille La compagnie Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le "New Coke", à base de vanilline synthétique, l'économie de Madagascar en souffrit gravement. Huiles essentielles Les huiles essentielles sont extraites des plantes, des fruits, des fleurs… par pression à froid (comme l’huile d’olive), par extraction au CO2 supercritique ou par entraînement à la vapeur. Ce sont des mélanges complexes de molécules, certaines plus solubles dans l’alcool que d’autres. La composition exacte de chaque huile est très dépendante de la source végétale (terroir, climat…) et de la méthode d’extraction. On y trouve 14 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 des molécules carbonées (terpènes), des composés oxygénés (esters, aldéhydes, cétones, alcools, phénols…), ainsi que des acides, lactones, composés azotés et soufrés. Les huiles essentielles sont très irritantes pour la peau, et nécessitent des gants pour leur manipulation. Elles sont en général disponibles chez les herboristes. Les composés qui contribuent principalement à une saveur intéressante pour les boissons sont les composés oxygénés. Les composés carbonés sont plutôt intéressants pour les parfums, donnent du coup un mauvais goût et doivent être enlevés. On procède pour cela à une seconde extraction à l’alcool. Selon les recettes de colas, l’alcool, en très faible quantité, peut rester ou non dans la boisson. D’autres procédés incluent la distillation ou l’extraction à contre-courant par d’autres solvants. Huile essentielle de cannelle de Chine : obtenue par entraînement à la vapeur des jeunes feuilles de Cinnamomum cassia, ou cannelier de Chine, à ne pas confondre avec le cannelier de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum) qui donne la cannelle commune, plus chère et plus douce. Cette huile contient jusqu’à 90 % de cinnamaldéhyde et un peu d’eugénol (le contraire pour l’extrait d’écorce). Huile essentielle de citron : obtenue par pression de pelures de citron (Citrus lemon). Elle contient beaucoup de terpènes comme le limonène (65 %), les ß-pinène et γ-terpinène (8-10 % chacun). La saveur du citron est aussi donnée par les aldéhydes comme le citral (3-10 %). Huile essentielle de citron vert : obtenue par pression à froid ou bien par entraînement à la vapeur du fruit entier de Citrus aurantifolia (citron vert). Extraite à froid, elle contient 50 à 60 % de limonène, 10 % de ß-pinène et de γ-terpinène et 4,5 à 9 % de citral. L’extraction à la vapeur ne donne que 0,5 à 2,5 % de citral. Huile essentielle de néroli : obtenue par entraînement à la vapeur des fleurs du bigaradier Citrus aurantium. Sa composition varie selon l’origine de la fleur et la méthode de distillation, mais contient environ 30 % de linalol. Elle est en général assez chère. Huile essentielle d’orange amère : obtenue par pression des pelures des fruits du bigaradier Citrus aurantium. Elle contient environ 90 % de limonène, moins d’aldéhydes et plus d’esters que l’orange douce. 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page15 Dossier Huile essentielle d’orange douce : obtenue par pression des pelures d’orange (Citrus sinensis). Elle contient environ 90 % de limonène, ainsi que des aldéhydes comme le citral, l’octanal, le décanal, des esters comme les acétates d’octyle et de néryle. Huile essentielle de muscade : obtenue par entraînement à la vapeur de la noix de muscade, le fruit séché de Myristica fragrans. Elle contient environ 90 % de terpènes. Huile essentielle de coriandre : obtenue par entraînement à la vapeur des graines de coriandre Coriandrum sativum. Elle contient principalement 60 à 80 % de linalol, ainsi que des terpènes comme l’α-pinène et le γ-terpinène. Huile essentielle de lavande : obtenue par entraînement à la vapeur de fleurs fraîches de lavande Lavandula angustifolia (lavande française), Lavandula spica (lavance d’Espagne), ou de variétés hybrides (lavandin). Elle contient principalement des alcools et des esters, variant considérablement selon la source. La variété française contient jusqu’à 40 % d’acétate de linalyle, la variété espagnole a plus de linalol, le lavandin est entre les deux. Autres additifs des sodas (hors Coca-Cola) : Certains sodas peuvent contenir aussi des agents de charge, tels que des huiles destinées à empêcher la séparation de l’émulsion. Les esters de glycérol issus de résines de bois (E445) en font partie, et sont parfois utilisés dans des boissons citronnées, à des concentrations limitées à 100 ppm. On peut aussi trouver l’isobutyrate acétate de sucrose. Certains sodas peuvent contenir des antioxydants pour éviter la détérioration des arômes par oxydation à l’air, comme de la vitamine E. Cela n’est pas le cas des colas. De même certains sodas contiennent des agents moussants comme des saponines d’écorce de quillaia (E999) ou de yucca. Colas commerciaux : à chacun sa recette ! À part le Coca-Cola vendu par "The Coca-Cola Company" et Pepsi Cola vendu par "PepsiCo", il existe de nombreuses alternatives, et autant de recettes rien qu’en France, et même des colas bio : Anjou Cola en Anjou, Breizh Cola et Beuk Cola en Bretagne, Corsica Cola en Corse, Chtilà Cola dans le Nord de la France, Elsass Cola en Alsace, Fada Cola à Marseille, Auvergnat Cola et Bougnat Cola en Auvergne, Cola’rdèche en Ardèche, Vendée Cola en Vendée, Alp’Cola et Montania Cola dans les deux Savoies et en Isère, et Meuh Cola à base d’ingrédients équitables et biologiques en Normandie... ■ Le verre autonettoyant, par photocatalyse Hélène Massari promo 73 E n 2002, St Gobain lançait le verre autonettoyant “Bioclean”. Il avait alors fallu une petite dizaine d’années pour mettre au point le matériau. Le concept de ce verre « intelligent » repose sur la propriété de l’oxyde de titane de photodégrader les molécules organiques adsorbées à sa surface. On peut donc considérer ici le TiO2 comme photo-catalyseur. Il est réjouissant de constater que l’utilisation des propriétés photo catalytiques de l’oxyde de titane a une origine artistique (voir encadré). Ces caractéristiques apportent des défauts de farinage à la surface des peintures. Oui mais ce qui est défaut pour les œuvres d’art peut être utilisé pour rendre une surface autonettoyante. Grâce à la photo catalyse, on peut fabriquer des verres autonettoyants ; applications, par exemple les panneaux des autoroutes. Dépôt en couches minces Pour la transparence, si l’on réalise un dépôt en couches minces, le matériau reste transparent, car la taille des cristallites de l’oxyde est très inférieure aux longueurs d’onde du visible. En architecture, le verre devient un matériau de choix. Ses propriétés de contrôle solaire, sa résistance mécanique, permettent de l’utiliser dans des géométries ou des tailles qui n’existaient pas il y a quelques dizaines d’années (voir photos). L’un des rêves du verrier est de produire un matériau qui ne se salit pas, d’autant que la salissure est à l’origine d’une perte de fonctionnalité, notamment sur la transparence. La réaction de photo-catalyse liée à l’oxyde de titane n’est qu’une partie du caractère autonettoyant. En fait, l’oxyde présente aussi une hydrophilie générée par les ultraviolets, phénomène encore inexpliqué aujourd’hui. Au-delà des tests en laboratoire ont été réalisées des mesures de cinétique de photo dégradation de certaines molécules. Des essais en conditions réelles ont permis d’évalue le caractère autonettoyant, qui allie les CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 15 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page16 Dossier phénomènes de photocatalyse et l’hydrophilie. LA CHIMIE S’INVITE DANS L’ART Parmi les pigments blancs utilisés par les artistes, ceux au plomb, au zinc et au titane sont parmi les plus importants. Le produit au plomb a été utilisé de l’antiquité à la moitié du 19e siècle. Puis, à partir de 1834, il fut petit à petit remplacé par un pigment toxique, le blanc de zinc ; Enfin, l’oxyde de titane s’est imposé à partir de 1920. (On sait à présent, NDLR, la toxicité du TiO2). Dans le domaine de l’expertise, ces pigments sont déterminants pour la datation et l’attribution des œuvres d’art. Il existe en effet des repères chronologiques. On peut identifier avec certitude les caractéristiques d’une œuvre et ainsi l’authentifier. Le blanc de titane, utilisé comme opacifiant, se trouve sous plusieurs formes cristallographiques, la forme anatase et la forme rutile. En Europe c’est essentiellement l’anatase qui a été employée au départ. Puis, on est passé à la forme rutile, puis à une forme rutile enrobée d’alumine ou de silice afin de diminuer les phénomènes que les peintres nomment « farinage ». Le produit est extrêmement stable chimiquement et possède l’indice de réfraction le plus élevé de tous les pigments blancs. Il eut être utilisé avec des liants aqueux, des émulsions acryliques dans lesquels les autres pigments blancs ne sont pas stables. Le TiO2 absorbe fortement les UV et se comporte comme un photocatalyseur entraînant le farinage, le jaunissement ou le craquèlement du liant. Du labo au réel Au labo, l’acide stéarique a été choisi comme molécule test, parce qu’il est un composant majeur de la trace du doigt et que ses bandes de vibration d’élongation symétrique et antisymétrique des liaisons CH2 et CH3 peuvent être suivies facilement par spectroscopie infrarouge, leur position, entre 3 000 et 2 800 cm-1 se trouvant en effet en dehors de la zone d’absorption du verre. C’est ce test de laboratoire qui a permis de mettre au point la couche SGG Bioclean. Dans la réalité, les phénomènes de diffusion de surface, l’accessibilité de l’ensemble de la surface photoactive à la matière organique et l’encrassement permanent de la surface conduisent à une oxydation partielle des composés organiques. Les salissures sont en outre de nature non seulement organique mais aussi inorganique. L’hydrophilie photogénérée de l’oxyde de titane permet à l’eau de s’adsorber parfaitement à la surface de l’oxyde, formant ainsi un film d’eau (voir schéma) qui étale et entraîne les résidus organiques et inorganiques. Cette propriété est générée par les ultraviolets et son mécanisme n’est pour l’instant pas expliqué. Mais elle est aussi importante pour la fonctionnalité autonettoyante que la propriété de photocatalyse. Les applications du verre autonettoyant se situent dans l’environnement urbain, exposé à des atmosphères polluantes. Des tests ont été développés, qui mettent en évidence les conditions réelles de la fonctionnalité autonettoyante. Une solution mixte organique/inorganique, proche de ce qu’on trouve en extérieur, est pulvérisée à la surface du verre. Le flou généré par cette pollution est la grandeur que l’on peut suivre à dif- férents temps d’illumination. Ce test a été mis au point dans le cadre du projet européen « Self cleaning glass ». Développer la couche active Outre le travail sur la fonctionnalité autonettoyante du verre SGG Bioclean, la mise au point d’une couche sur le verre nécessite de travailler sur la qualité optique de l’ensemble afin que le dépôt des couches ne perturbe pas les propriétés de transmission, d’absorption et de réflexion de la lumière. Le matériau doit en effet demeurer transparent, c’est la moindre des choses. Le procédé utilisé est la déposition chimique en phase vapeur (chemical vapor deposition, cvd). À partir d’un précurseur de titane, la pulvérisation a lieu directement in situ, lors de la production du ruban de verre. Ces dépôts se produisent à haute température (500, 600 °C) et sont intimement mêlés à la surface du verre encore mou. Des ajustements d’épaisseur de la couche d’oxyde ont été nécessaires car l’oxyde est doté d’un haut indice de réfraction. Plus son épaisseur est élevée, plus la couche est photoactive. Oui, mais en contrepartie elle est aussi plus colorée. On réalise ainsi un compromis d’une épaisseur d’une dizaine de nanomètres. L’oxyde est par ailleurs déposé sur une sous-couche à base de silice, ce qui fait barrière aux alcalins du verre. En effet, lors des montées de température, lors du trempage du verre par exemple, les alcalins pourraient migrer en grande quantité dans la couche d’oxyde de titane. Cette migration conduit à la création de composés de type Nax TiO2x, qui sont des centres recombinant du trou et de l’électron photoproduits. Le verre avec sa couche est ensuite transformé. La couche peut être trempée (vitrage de sécurité), ou mise en face externe d’un double vitrage… ■ Votre soirée du 19 novembre : Dîner UNAFIC 16 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page17 Horizons Les femmes et l’industrie Marie-Aude Chaumette promo 10 A Les femmes et Chimie ParisTech® lors que la première promotion fut accueillie le 3 novembre 1896, c’est en 1916 que l’école accepta d’intégrer la première femme en tant qu’élève ingénieur. Ce fut la 17e promo composée de 6 garçons et d’une fille Denise Cottereau dont nous n’avons pas de photo. La première photo est celle de la 22e promo de 69 élèves, dont 9 filles. Depuis plus de 20 ans, la proportion de femmes ingénieures demeure aux environs de 17 %. Pourquoi une présence si faible ? Quelle position adopter par rapport à cette problématique ? Quelle(s) évolution(s) observe-t-on ? Des éléments de réponse sont apportés grâce aux diverses études réalisées sur ce sujet. L’interview de trois femmes ingénieures de formation similaire devenues cadres supérieures dans des secteurs différents de l’industrie apporte une vision complémentaire. Aujourd’hui les femmes représentent 56 % des élèves et c’est une femme, Valérie Cabuil, qui a pris la direction de l’école en juin 2010, nommée par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. L’école peut donc se vanter de respecter la parité hommes-femmes, ce qui est rare pour une école d’ingénieur. Les femmes et l’industrie en France La proportion de femmes dans l’industrie, ingénieures et techniciennes, est de 24 % depuis 30 ans. En 2011, les femmes ingénieures sont recrutées à 14 % dans les technologies numériques, 11 % dans l’agroalimentaire et 10 % dans la chimie. C’est le secteur des télécommunications qui propose la meilleure parité salariale avec un écart de 1% seulement. Cette préférence pour le secteur des télécommunications est en train de diminuer car les femmes sont de moins en moins nombreuses à se spécialiser dans ce domaine : moins 11% depuis 2009. e La 22 Promotion - 1924 Tous secteurs d’activités confondus, la parité salariale n’est pas respectée : le salaire des hommes est toujours CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 17 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page18 Horizons Évolution de féminisation Graphe 1 : Évolution du rapport filles/garçons en pourcentage Évolution du pourcentage féminin et évolution effectif total des promos Graphe 2 : Évolution du pourcentage de filles dans les promos depuis 1961 et évolution de l’effectif total des promos de diplômés supérieur à celui des femmes et cet écart se creuse avec les années de 2,6 % en moyenne pour les débutants à plus de 20 % pour les plus de 50 ans en 2009. A la question « Estimez-vous que le développement de la mixité hommesfemmes dans le management est important ? », 72 % des ingénieurs hommes et femmes confondus, répondent 18 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 « oui ». La raison principale étant « parce que c’est naturel, hommes et femmes sont égaux » à 68 %, la deuxième « pour renforcer le management » à 19 %. Les 28 % restant estiment à 80 % que c’est peu important et à 20 % que ça ne l’est pas du tout. Deux associations françaises sont con- nues pour leur militantisme féministe pour les métiers de l’ingénieur, « Elles bougent » et l’« Association des femmes ingénieurs ». Leur objectif premier est commun : faire connaître les métiers de l’ingénieur aux jeunes filles en recherche d’une orientation professionnelle. Elles souhaitent également contribuer à la promotion des femmes 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page19 Horizons exerçant le métier d’ingénieur en aidant au développement de leur réseau ainsi qu’en les informant par le biais d’études statistiques. En 2008, l’ « Association des femmes ingénieurs » a réalisé une étude statistique détaillée en partenariat avec le CNISF, « Portrait de femmes ingénieurs ». Elle donne un comparatif objectif entre les femmes et la moyenne des ingénieurs. Un résultat intéressant de cette étude est que les femmes ingénieures ont des mères plus souvent actives professionnellement par rapport à l’ensemble des ingénieurs, 68 % contre 58 %. Il est également pertinent de s’intéresser au métier des deux parents car il a un impact certain sur le choix du métier d’ingénieur pour une jeune fille, comme le montre le tableau ci-après. être modérée en prenant en compte le fait que les femmes questionnées sont elles-mêmes membres de l’association. De plus, leur profil est particulier puisqu’elles proviennent pour 54 % de l’industrie du transport et pour 44 % de l’énergie. Le domaine de l’agroalimentaire, de la chimie et des télécommunications, secteurs qui attirent les femmes, ne sont donc pas représentés. L’étude commence par s’intéresser à la raison pour laquelle les femmes ont orienté leur étude vers le métier d’ingénieur : 82 % d’entre elles l’ont choisi en raison de leur affinité pour les matières scientifiques. Les qualités nécessaires pour être ingénieure sont, d’après elles, la rigueur et l’organisation (69 %), l’attrait pour les sciences et la technique (62 %) et la curiosité (59 %). Elles sont également très attachées à leur formation et conseilleraient à 94 % ce métier à leurs enfants tout en consi- prochées (autour de 1980) et de formation similaire. Elles travaillent depuis plus de 30 ans et se sont orientées vers 3 secteurs distincts : le nucléaire, les transports et la santé. L’objectif est de faire réagir ces femmes par rapport aux différentes problématiques abordées et d’en observer la complémentarité des réponses en fonction de leur vécu. (Voir Tableau page suivante) Les réponses obtenues sont tout-à-fait cohérentes avec les études statistiques présentées en premier lieu dans cet article. Les principaux points mis en avant concernent notamment la difficulté de concilier vie privée et vie professionnelle, l’hétérogénéité de la situation entre les secteurs d’activités, l’augmentation du nombre de femmes aux postes à responsabilités au cours des années ou encore l’importance de la mixité en entreprise. On remarque tout de même un aspect qui n’avait pas été évoqué dans les sondages : la difficulté croissante de concilier pleinement vie privée et vie professionnelle tout en accédant à des postes à responsabilités. Une problématique déjà vécue par les hommes mais plus ou moins visible selon leur implication dans la vie familiale. Conclusion Répartition des femmes ingénieures selon la profession de leurs parents (Source: Women’s forum for the economy and society, dérant à 82 % que leur avenir se jouera en partie ou majoritairement à l’étranger. 2008, « Portrait de femmes ingénieures ») Les deux secteurs où les femmes s’orientent plus que la moyenne des ingénieurs au cours de leurs études sont l’agronomie (+14 %) et la chimie (+6 %). Cette étude indique également qu’une proportion plus importante de femmes pratique régulièrement 5 à 10 heures d’heures supplémentaires (+6 %) ; toutefois la tendance s’inverse pour plus de 10 heures par semaine (-14 %). En 2011, « Elles bougent » réalise une enquête statistique sur 361 femmes de l’association à l’occasion de la semaine de l’industrie. Les résultats obtenus ont été concentrés dans un rapport très largement diffusé sur internet et qui a eu de nombreux échos sur la toile. Bien que cette étude soit particulièrement intéressante, la portée des résultats doit Contrairement aux idées reçues, 70 % des femmes questionnées ont travaillé à l’étranger ou souhaitent le faire. Elles sont donc prêtes à faire des compromis pour leur épanouissement professionnel et c’est peut-être la raison pour laquelle elles sont 76 % à être confiantes sur l’évolution de leur carrière. Pourtant 62 % pensent avoir été discriminées au moins une fois dans le cadre professionnel à cause de leur sexe. Interview de femmes de l’industrie française Afin de compléter cet aperçu général de la femme ingénieure dans l’industrie française, il est intéressant de questionner les femmes qui vivent ce métier au quotidien. Pour cela, le même questionnaire a été adressé à trois femmes ingénieures issues de promotions rap- La femme s’oriente donc difficilement vers le métier d’ingénieur. En plus de l’image masculine qu’il reflète, les obligations personnelles en tant que mère sont un frein au développement professionnel. Cette difficulté à concilier ces deux aspects se concrétise de deux manières : elle fait globalement moins d’heures supplémentaires et est plus demandeuse de travail à temps partiel que les hommes, ce qui ternit son image auprès des entreprises. Pour autant, cela ne semble pas justifier les écarts de salaire observés à poste équivalent. D’autre part, il est montré que la mixité est ressentie par tous comme une réelle valeur ajoutée grâce à la complémentarité homme-femme. De plus, les études mettent en avant la volonté de la femme de s’impliquer dans la vie professionnelle (goût pour les sciences et la technique, recherche de perspectives de carrière, ouverture sur l’international…). Le premier levier pour améliorer cette situation semble être de susciter des vocations en communiquant plus sur les métiers des femmes ingénieures. La féminisation des équipes aura pour preCHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 19 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page20 Horizons mier effet de renforcer leur position et de « banaliser » leur présence, facilitant également l’intégration de nouvelles femmes dans des équipes plus mixtes. Grâce à la mobilisation des femmes et des associations comme « Elles bougent » et l’« Association des femmes ingénieures », une partie du chemin a déjà été parcourue puisque l’on assiste à une nette prise de conscience dans les entreprises, traduite notamment par des mesures relatives au recrutement, au développement de car- rière, à la rémunération et à la mise en avant des femmes dans leurs équipes et leur travail. ■ Secteur d'activité des personnes interrogées Nucléaire Santé Transport 1) quelle était la proportion de femmes dans votre école d'ingénieur ? dans votre promotion ? Environ 25 % dans l'école. 7 femmes pour 25 hommes, soit environ 20 % de femmes dans la promotion. Environ 25 % de femmes dans l'école et dans la promotion. Environ 25 % de femmes à l'école. Exceptionnellement on était une petite promotion avec beaucoup de filles : au moins 50 %. En école prépatoire j’étais la seule fille la 1e année puis nous étions 2 en 2e année. Au début oui : sortant d'une école de chimie et postulant à des postes en production, il y avait très peu de possibilités à cette époque. Oui : il faut être meilleure qu’un homme pour être retenue pour un poste. Il faut être tenace, toujours sur ses gardes et se défendre. Cela forge le caractère, ce qui explique que les femmes qui réussissent en ont toutes beaucoup. Je pense que les mentalités ont évolué, il y a quand même plus de femmes managers. C’est un peu moins dur maintenant. 2) avez-vous senti des barrières d'évolution en tant que femme ? Pas du tout. Pour d'autres femmes cela a été différent, notamment celles qui ont pris des congés parentaux et modifié leur contrat de travail d'un temps plein en temps partiel. 3) pensez-vous qu'embaucher des femmes peut être un atout pour l'entreprise ? pourquoi ? Oui. C'est un atout car les sensibilités parfois différentes face à des problèmes sont très enrichissantes. L'esprit d'équipe est plus facile à manager avec une mixité hommes/femmes. Oui, pour un meilleur équilibre dans le travail et dans les décisions. Ayant des façons différentes d'analyser les situations et de prendre des risques cela permet d'avoir une vision plus générale avec tous les "tenants et aboutissants ". Avec les femmes il y a plus d'objectivité, moins d'ambition personnelle et plus d'intérêt "collectif " pour sa société et / ou pour un projet. Cela n'empêche pas l'ambition personnelle ,mais elle elle est menée en parallèle. Oui pour des échanges plus riches, pour la complémentarité. Certains ateliers de fabrication nécessitant de la précision, de la minutie et de la régularité n’emploient que des femmes. 4) à votre sens, la mixité est-elle assez représentée dans votre entreprise ? Pas assez dans certains secteurs. Oui. Il y a, comme dans toutes les sociétés du domaine de la santé, une majorité de femmes. Par contre , cette société fait partie d'un grand groupe industriel américain et la mixité y est bien représentée. Ce n'était vraiment pas le cas il y a 20 ans, surtout au niveau des cadres et du management. Non, mais l’entreprise en a conscience . Il y a un plan de développement des compétences et dans ce cadre, un focus est mis au cours de l’année pour le développement des talents chez les femmes. Oui. Non, même si le pourcentage de femmes est plus élevé que dans l’entreprise. Oui, mais cela ne doit pas être un critère d'embauche ! Oui. dans votre équipe ? C'est une équipe internationale et cela dépend des pays. Il y a une importante mixité en France et aux US, plus difficile en Allemagne. cela vous importe-t-il ? Pour moi c'est très important car dans mon parcours toutes les périodes où il y avait une bonne mixité nous avons réalisé de grands projets avec de l'audace et de la réflexion. 5) avez-vous senti/perçu une évolution du rôle de la femme en entreprise au cours de votre carrière ? Les femmes de ma génération souhaitant accéder à des responsabilités ont été accompagnées et encouragées dans ma société. Depuis 10 ans j'ai le sentiment que c'est plus difficile car il y a une plus grande exigence de disponibilité qui est parfois mal vécue par les jeunes femmes ayant attendu 30/35 ans pour avoir des enfants et reprenant le travail. Globalement je pense que les femmes ont moins besoin de démontrer leur autorité, mais je n'ai que la vision de mon entreprise. Pas dans mon domaine d'activité (médical, santé) , mais dans le milieu industriel où il y a plus de femmes dans les postes à haute responsabilité. Oui, il y a quand même un peu plus de femmes à des postes à responsabilité et des femmes qui gardent toute leur féminité. Mais il y en a encore trop peu. 6) la cohabitation entre vie privée et vie professionnelle est-elle plus aisée de nos jours ? Je pense que c'est plus difficile car globalement pour les hommes et pour les femmes la pression est de plus en plus grande et les reponsabilités en entreprise exigent une assez grande disponibilité. Cela dit, les moyens de garde pour les enfants se sont développés et le partage des tâches entre les hommes et les femmes est mieux accepté par les entreprises (arrêt pour enfant malade par exemple). Non, car la vie professionnelle pour une femme ayant des responsabilités dans l'entreprise "empiète " sur la vie privée. Deux vies à faire cohabiter et à gérer ! Par contre le rôle des femmes dans l'entreprise est mieux accepté, reconnu et laisse donc plus d'opportunités aux femmes de réussir dans la vie professionnelle. 0n en demande plus et pas seulement aux managers. Le fait qu’il y ait des ordinateurs portables conduit à travailler plus à la maison donc empiète sur la vie privée. Mais elle est facilitée par : - la réservation de places en crèche inter-entreprise - la mise en place de nouvelles mesures propres à chaque entreprise - le temps partiel (4/5 avec mercredi non travaillé) qui est mieux accepté 7) avez-vous connaissance de disparités de salaire homme-femme à poste équivalent dans votre entreprise ? Je pense que oui mais je n’en ai pas la preuve. Non, cela fait d'ailleurs l'objet d'indicateurs de suivi. Non. Dans une entreprise précédente c'était le cas et j’avais réussi à avoir un complément d’augmentation pour "rattraper" une partie de l’écart. 8) pensez-vous que le cadre légal pour assurer la continuïté de la carrière après la maternité est nécessaire ? Oui. Oui. Oui. Je pense mais pas d'élément de jugement. Je ne pense pas que cela soit vraiment efficace. la législation actuelle vous semble-t-elle adaptée/suffisante ? La législation actuelle est adaptée. Ce qui est moins adapté est probablement la capacité des entreprises à gérer les retours maternité, mais c'est aussi le cas pour l'expatriation. Les grandes entreprises sont mieux armées pour gérer ces problèmatiques car ellles mettent en place des politiques RH avec des processus. 20 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page21 Horizons Femmes, la science au cœur Hélène Massari promo 73 E n 1963, lors de la remise du prix Nobel de médecine aux Britanniques Francis Crick et Maurice Wilkins et à l’Américain James Watson pour leur découverte de la structure de l’ADN, une personne était la grande absente : « la chimiste Rosalind Franklin ». Il faut dire que la jeune femme avait eu la mauvaise idée de mourir d’un cancer quatre ans plus tôt. Ce qui a permis au trio de passer sous silence sa contribution à "leur" découverte. Pur produit à la fois de la haute bourgeoisie juive anglaise, intellectuelle et commerçante, et de l’université de Cambridge, Miss Franklin avait tout pour énerver, surtout ces messieurs, machos et goujats. Depuis 14 ans la Fondation L’Oréal et l’Unesco organisent des prix et bourses pour mettre en lumière et soutenir les travaux de femmes exceptionnelles qui font progresser la connaissance scientifique et qui servent de modèles aux jeunes générations. L’édition 2012 s’est située au cœur de la biologie. viewé en 2005 à Lyon durant Biovision à l’occasion du cinquantenaire de la découverte de la structure de l’ADN. Quelques morceaux choisis : « le génome du chimpanzé est extrêmement proche de celui de l’homme. Les noirs sont proches des animaux. J’aurais aimé être noir, pour éviter d’être victime d’un mélanome. Et cela il y croit, avant d’ajouter, en manière de provocation : j’aurais aimé être un bonobo (espèce de chimpanzé particulièrement enclin aux jeux sexuels , bref pour faire « crac crac » toute la sainte journée. On croit rêver. Je n’en croyais pas mes oreilles. Notre cher Watson s’est vu quand même exclure d’un grand nombre d’associations scientifiques, ouf ! Eh bien, peut-être ne verra-t-on plus ça grâce aux prix et bourses pour les femmes et la science. Toutes ces femmes primées ont dû se battre pour faire des sciences, ont dû se battre contre les préjugés, ont dû s’imposer en douceur à leurs époux. Rosalind Francklin, la maltraitée de la science machiste Dix ans après la mort de Rosalind Franklin, Watson obtient la palme de la muflerie – totalement méritée, cette fois – en immortalisant dans son bestseller « La double hélice », la "terrible Rosie" sous les traits d’une harpie moche et incompétente. C’est ainsi que s’écrit l’histoire des sciences… Watson, un raciste impénitent, on devrait le lui retirer son prix. Je l’ai inter- Quant à la Tunisienne Mounira HmaniAifa (voir encadré), elle a été boursière internationale Unesco-L’Oréal en 2002 et est boursière spéciale L’Oréal – Unesco 2012. Des jeunes chercheuses émérites Nous avons interviewé quelques jeunes chercheuses, boursières Unesco L’Oréal lors de la journée de la remise des prix. Nous égrènerons les travaux des autres dans “BiotechInfo” et “BioÉnergies”*. Kathrin Barboza Marquez Elle travaille sur les chauves-souris, un écosystème contre les ravageurs. Cette jeune bolivienne est spécialisée en écologie comportementale ; elle est doctorante à l’Université Internationale Menendez Pelayo en Espagne. Les chauves-souris ont un rôle important : « elles peuvent dévorer 600 insectes à l’heure », commente la jeune chercheuse. Le travail de Kathrin doit permettre d’accroître les connaissances sur le rôle positif des chiroptères pour les populations humaines dans différents habitats. Sidrotun Naim Elle veut protéger les cultures de crevettes. Sidrotun (Indonésie), étudie la constitution génétique du virus IMNV, qui est capable d’éradiquer jusqu’à 70 % d’une population de crevettes élevées en aquaculture. Les conséquences économiques sont catastrophiques. Notre jeune doctorante travaille à l’Institut Technologique de Bandung et à l’Université d’Arizona. Avant de se lancer dans ce travail, Sidrotun avait un poste au WWF. Elle fera son post doc à la prestigieuse Harvard Medical School. Une jeune femme extraordinairement dynamique et courageuse. Elle est mariée et a un enfant. Emna Harigua Elle lutte contre la leischmaniose. Emna est tunisienne, doctorante à l’Institut Pasteur de Tunis (L’institut Pasteur local CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 21 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page22 Horizons AMOUNIRA HMANI-AIFA, LA JOIE DE VIVRE Professeure de génétique moléculaire humaine à la faculté des sciences et chercheuse au centre de biotechnologie de Sfax (Tunisie), Mounira a découvert un gène lié à la microphalmie et au glaucome. Un espoir pour les personnes atteintes de cette dernière maladie, qui peut provoquer la cécité. Elle avait aussi entamé un travail sur les origines génétiques de la surdité héréditaire, au sein du laboratoire du professeur Hammadi Ayadi. Mounira est une femme de 40 ans, qui a 4 enfants et qui rayonne. On sent ce rayonnement dès qu’on s’approche d’elle, si chaleureuse, toujours prête à expliquer, toujours pleine de l’amour de la science et de la vie. Elle a été fortement encouragée par son père. Quant à son mari « un scientifique compréhensif », il a eu l’intelligence de laisser Mounira choisir son destin (professeur Mohamed Sami Aifa). Toujours sur le pont, Mounira ne mène pas seulement de front sa vie familiale et sa carrière, elle fait du sport, voit ses amis, lit sur la religion, la culture et la philosophie. Elle a rejoint une association sur le droit des femmes. Elle me fait penser, bien qu’elle puisse être sa grand-mère, à ma propre mère, pharmacienne biologiste, docteur en enzymologie, pasteurienne, dirigeant un labo d’analyse, avec trois enfants et 3 nuits de garde par semaine. Ma mère a été dans les années soixante une militante acharnée du planning familial. Vous êtes l’héritière Mounira quelque part de cet engagement. Et puis ma maman était née à Tunis… Bravo Mounira, on vous aime. monde. Emna, qui est aussi bio-informaticienne, a travaillé pour cibler une protéine clé, eIF4 A, impliquée dans la traduction d’ARN. On peut bloquer la protéine dont la forme 3D change alors. Ce serait une autre voie de traitement de la maladie. Il faudrait que cette jeune a été au début du 20e siècle un des premiers essaimages de Pasteur Paris). Objectif de la recherche, trouver de nouveaux traitements contre la leishmaniose, maladie parasitaire négligée qui affecte 12 millions de personnes et provoque 60 000 morts par an dans le Problème de la revue N° 337 par Franz Lorgé (96) 1 2 3 4 5 I II III IV V VI VII VIII IX X 22 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 6 7 8 9 10 femme trouve des subsides notamment auprès de DNDI l’initiative pour les maladies négligées. Et Vive les femmes et la science ! ■ * BIO.ÉNERGIES est une publication périodique dont Hélène Massari est rédactrice en chef Horizontalement : I Ancienne capitale du Comtat Venaissin II La térébenthine en est une. III Ne reconnaît pas. Penser à autre chose (s'). IV Permet de voir les étoiles sans sortir de chez soi. V Fabrique d'huiles. Été néfaste. Marque d'exclusion. VI A six frères qui, comme lui, sont soit majeurs, soit mineurs. Plus lourd que l'iode. Vous et moi. VII Agréables par leur douceur. VIII A des fleurs jaunes très odorantes. Un quart-temps, en quelque sorte. IX Traduit un choix. Filet. Trou normand. X Rendre indispensable. Verticalement : 1 Suppose un changement d'unité. 2 Finissait entre quatre murs capitonnés. Longue pour ceux qui l'ont basse. 3 Se fera entendre au fond des bois. Pronom personnel. 4 Arrose certains Italiens. Différent. 5 Démolîtes. 6 Peut être le cadet du cadet. Habilles. 7 Impératrice en d'autres temps. Condition. 8 Se creuse avec le temps. Cru. 9 Saint-Saëns l'a inclus dans son Carnaval des animaux, sous un pseudo. Prêt pour le bain. Point de départ. 10 Clôt les boîtes de conserve. 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page23 L ’ É C O L E TIC 2012 CC ’est à Rennes, du 29 mars au 1e avril 2012, que s’est déroulée l’édition 2012 du Tournoi InterChimie, qui a réuni 15 écoles de la fédération GayLussac. Chimie ParisTech s’est classée 11e du classement final des sports mais peut se féliciter d’avoir engagé des équipes masculines et féminines dans tous les sports collectifs hormis le handball masculin et le football féminin, malgré la relative petite taille des promotions. Les performances notables des élèves de l’école sont une 3e place en 400 mètres masculin, la qualification en finale du tournoi de rugby ainsi que la place de 3e meilleur groupe du concert organisé durant l’une des soirées. À ces journées sportives s’est ajouté un défilé de toutes les écoles dans les rues de Rennes, où l’école a pu afficher le char construit par les élèves de première année. ■ LES ÉLÈVES DU MASTER NUCLEAR ENERGY VISITENT LES USINES GEORGES BESSE I ET GEORGES BESSE II LC e 13 mars dernier, les étudiants du master Nuclear Energy – Spécialité Fuel Cycle Engineering – ont visité les usines d’enrichissement de l’uranium, Georges Besse I et Georges Besse II (Société d’enrichissement du Tricastin - Pierrelatte). L’uranium est composé principalement de deux atomes très semblables appelés isotopes : l’uranium 238 (99,3 %) et l’uranium 235 (0,7%). Peu abondant dans l’uranium naturel, l’U235 est le seul à libérer de l’énergie par fission, notamment dans les réacteurs nucléaires à eau légère. Pour assurer le bon fonctionnement de ces derniers qui constituent la totalité du parc nucléaire français, il faut disposer d’uranium dont la proportion d’uranium 235 se situe entre 3 % et 5 %. Il est donc nécessaire d’enrichir l’uranium, c’est-à-dire de faire passer la proportion d’U235 de 0,7 % à 3 à 5 %. Depuis 1978, l’usine Georges Besse d’EURODIF, filiale du groupe AREVA, enrichit par diffusion gazeuse de l’uranium afin de répondre aux besoins des producteurs d’électricité. L’usine Georges Besse II, qui utilise un procédé plus innovant et ayant un très faible impact environnemental, vient la remplacer progressivement. Cette visite a permis d’illustrer à l’échelle 1 les différents concepts traités dans les enseignements du master Nuclear Energy – Spécialité Fuel Cycle Engineering (Responsable Gérard COTE). ■ Viste du site du Tricastin - Mardi 13 mars 2012 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 23 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page24 L ’ É C O L E CÉRÉMONIE DE REMISE DES DIPLÔMES 3 décembre 2011 SS ous la présidence de Madame Sandrine ALVARADO, le samedi 12 décembre fut le jour de la remise des diplômes à tous ces jeunes ingénieurs Chimie ParisTech® de la promotion 2011 parrainée par la Société JOHNSON & JOHNSON. La nombreuse assistance d’invités, de parents et de proches écouta le discours d’ouverture de Sandrine ALVARADO, Directeur R&D, suivi par un bref message du Président du C.A de l’École, Yves BRECHET. Enfin, Anne VARENNE, Directeur des Études, annonça la remise des diplômes et des prix, prix très en relation avec la vie de l’École et ses spécialités. Puis débuta la remise des diplômes, des médailles gravées au nom de chacun et des cadeaux. Par spécialités, cette remise le fut par leurs professeurs. Ce furent 8 groupes qui défilèrent à la tribune : Procédés : par Dr. Daniel MORVAN et le Dr. Isabelle MABILLE Matériaux : par Pr. Philippe BARBOUX et le Pr. Corinne CHANEAC Moléculaire : par Pr. Olivier PLOUX et le Pr. Berthold HASENKNOFP Énergie : par Dr.Daniel Lincot et le Dr. Armelle Ringuede Analytique : par Pr.Valérie Cabuil et le Pr. Ludovic Jullien Nucléaire : par Pr. Gérard Cote et le Dr Ana-Paula Serond Double diplôme France : par Philippe Vernazobres et Dr. Anne Varenne Doubles diplômes étranger : par Pr. Christophe Thomas et le Pr Kevin Ogle Prix de l’Association revient à Maxime SERRANO BARDISA major sur les résultats scolaires et de stages des 2 premières années à Chimie ParisTech®. Maxime SERRANO BARDISA Prix du Centenaire : à Swann SCHOONENBERG qui a su activement participé à la vie de l’École et de sa promo et cependant réussir un cursus brillant. Swann SCHOONENBERG Puis Noémie HAUET et Déborah MULATON, délégués de la promo, s’exprimèrent en son nom sous un tonnerre d’applaudissements. Puis vinrent les prix de l’École : Meilleur Stage Ingénieur en France remis par le Dr. Anne Varenne à Charline BERGAMO. Meilleur Stage Ingénieur à l’étranger remis par le Pr. Christophe Thomas à Anna SMITH. Noémie HAUET et Déborah MULATON Enfin débuta la remise des prix et leur suspense… Pour commencer les 2 prix concrétisés par un chèque que remet chaque année l’Association : 24 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 Charline BERGAMO Anna SMITH 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page25 L ’ É C O L E Meilleur projet d’entrepreneuriat remis par le Pr. Philippe BARBOUX au quatuor composé de Vanessa ARAMAKI HITOMI, Marie BACKTRÖM, Swann SCHOONENBERGH et Noa SHLESINGER. Encore bravo à tous ces jeunes ingénieurs. Le Président de Chimie ParisTech Alumni®, Jean- Bernard conclut cette fête avec émotion. Quelques extraits de son discours, bref cependant : « Une remise de diplômes est toujours un moment d’émotion, particulièrement dans sa propre école, et plus encore lorsque cette cérémonie est la dernière à laquelle je participe en tant que Président de l’Association des diplômés de l’École… Vanessa ARAMAKI HITOMI Marie BACTRÖM Je préfère partager avec vous ce qui, après une longue carrière industriele et internationale, me paraît comme fondamental : Le métier : pensez métier avant carrière, Les réseaux, nécessaires toute votre vie, L’attention aux relations humaines …. Merci à tous les artisans de la réussite de cette journée ». Les personnalités présentes, les élèves, leur famille, leurs amis et tous les membres de l’École et de l’Association se retrouvèrent à la bibliothèque pour le verre de l’amitié. ■ Swann SCHOONENBERG Noa SHLESINGER La Cérémonie de remise des Diplômes de la promo 2012 se déroulera le samedi 1er décembre CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 25 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page26 L ’ É C O L E FORUM HORIZON CHIMIE LL e Forum Horizon Chimie 2013 est très heureux de vous présenter sa nouvelle équipe. Nous sommes dès à présent en marche pour organiser la 27e édition, plus motivés que jamais! 26 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 La présidence du Forum revient cette année à l'ESPCI ParisTech®, et le secrétariat à l'ECPM Strasbourg. 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page27 L ’ É C O L E 26e ÉDITION DU FORUM HORIZON CHIMIE O O rganisé par les associations d’élèves-ingénieurs de 4 grandes écoles, Chimie ParisTech®, ESPCI ParisTech®, ENSIC et ECPM, à la Maison de la Chimie, le forum Horizon Chimie est le rendezvous annuel de tous les étudiants intéressés par la physique ou la chimie. Il réunit chaque année près de 50 entreprises. et plus de 2 000 visiteurs. Élèves-ingénieurs, étudiants en université et jeunes diplômés sont venus pour échanger avec les entreprises partenaires, postuler aux offres d’emploi, de stages, ou encore participer aux simulations d’entretiens d’embauche. des ont été proposées aux visiteurs. Quelques chiffres: environ 1 500 visiteurs 250 exposants répartis sur une cinquantaine de stands 100 personnes présentes au Dîner Prestige à la Maison des Polytechniciens ■ Tout au long de la journée, des conférences et des tables ronCHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 27 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page28 L ’ É C O L E Nécrologie Frédéric AUBRY (Travaux Pratiques de COB de 1993 à 2004) Frédéric Aubry, dit "Frédo" (ou "Fréd Au", au choix), s'en est allé pour son dernier tour de moto … Il nous a quittés le week-end de pâques dans sa trente-huitième année. C'est avec tristesse que nous avons appris cette nouvelle. Nous tenons à présenter toute notre sympathie et notre amitié à Cristine (Surcin) sa conjointe, ses parents, sa belle-famille et tous ses amis. Frédéric est arrivé à L'École à 20 ans, au même âge que nos élèves, et a intégré le Service des Travaux Pratiques de Chimie Organique et Biochimie (COB) en tant qu'Adjoint-Technique de 1993 à 2004. Il a ensuite quitté l'Ecole pour un poste de Technicien Chimiste à l'Université de Cergy-Pontoise (20042006) avant d'intégrer le CNRS à l'Université de Picardie JulesVerne à Amiens en 2006, dans le laboratoire de Chimie des Glucides, où il travaillait dans l'équipe "Synthèse, Structure et Interactions de Glycomolécules (SUPRA)" . Frédéric a travaillé pendant plus de dix années en "TP-COB" et plusieurs élèves et collègues se souviendront de lui avec affection. En plus de son professionnalisme et de sa disponibilité, Frédéric était quelqu'un qui débordait de gentillesse et de bonne humeur et qui était totalement dévoué envers les élèves. Ce qui a probablement aidé certain(e)s élèves à garder de bons souvenirs de leur passage en travaux pratiques (notamment son fameux "RMN 5 minutes !" pour annoncer son départ au service de RMN). Son entrain et son rire étaient communicatifs. Nous avons tous en mémoire ses blagues (!), ses sourires, des fous rires et certains pots et soirées, que Frédéric avait le chic de "pimenter" et ce, de manière théâtrale… Plusieurs se souviendront de ses "dreadlocks", quand il est arrivé, puis de sa petite houppette légendaire… ou encore des nombreux poils qui dépassaient de l'ouverture de la blouse les jours où il faisait tomber le tee-shirt pour cause de trop forte chaleur …et bien sûr de sa passion pour la moto (tout de cuir vêtu) et les "beaux carénages". Frédéric se sera toujours impliqué dans son travail et dans sa vie. Il a, en plus de ses activités professionnelles et privées, siégé au Conseil Municipal de Thieulloy-la-Ville où il avait élu domicile avec Cristine. Ses funérailles ont eu lieu le 18 avril en l'église St-André de Chelles remplie de ses nombreux amis, motards ou pas, et collègues. Il repose au nouveau cimetière de Chelles dans sa tenue de motard avec sa casquette fétiche sur la tête pour sa dernière virée. Au revoir Frédo! Eh oui, on fera la fête… Mmes Élise Nanini-Maury, Marie Noëlle Rager. Rager, Dorothée Sauze, Monique Savignac, Nicole Sellier, Madeleine Thiery, Anne Varenne. MM. Christian Girard, Mansour Haddad, Guy Pourcelot. Au nom de tous les collègues, élèves et amis. 28 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page29 L ’ A S S O C I A T I O N UNAFIC Le Village de la Chimie F F Le parc floral du bois de Vincennes était très animé ces vendredi 9 et samedi 10 mars. En effet un grand nombre de visiteurs, étudiants, lycéens et collégiens venus en groupe ou en famille s’était donné rendezvous pour visiter le Village de la Chimie 2012 organisé par l’UIC Île de France. On se pressait devant les stands des nombreuses entreprises ou autour des espaces occupés par les filières de formation BTS, licences, maîtrises, diplômes d’ingénieurs chimistes ou doctorats en Chimie. L’UNAFIC était présente et pendant ces deux jours nous avons répondu aux questions concernant les métiers exercés par les ingénieurs chimistes, les carrières envisageables, les domaines d’activité, comment accéder à une école de la Fédération GayLussac, la vie dans les écoles, les options de spécialisation … et le samedi en fin d’après midi les gardiens étaient presque contraints de mettre les visiteurs à la porte à l’heure où les grilles du parc se ferment … Au bilan plus de 7 000 visiteurs qui sont de mieux en mieux préparés par leurs enseignants. Un signe que la « filière ingénieur » est toujours l’objet de beaucoup d’intérêt de la part des jeunes générations ... Réunion des Présidents Occasion annuelle de confronter les points de vue des Associations d’Ingénieurs Chimistes dans le cadre de l’UNAFIC, la réunion des Présidents s’est tenue ce lundi 12 mars à la Maison de la Chimie. Si l'on peut regretter que toutes les Associations n'aient pas pu participer, les présents ont confronté leurs expériences personnelles et recherché des solutions aux problèmes communs rencontrés par leurs organisations : maintien et développement des effectifs de cotisants, amélioration de « l’offre », mise en place d’outils de communication pertinents et pérennes, prise en compte des moyens modernes de socialisation … Cette rencontre fut aussi l'occasion de rappeler l'importance du rôle des délégués des AAE auprès de notre Union. Dans le cadre d'actions nouvelles que l'UNAFIC peut apporter pour les AAE quelques idées ont émergé : par exemple la mutualisation de certains moyens, en particulier la réalisation de sites Internet par un fournisseur unique qui décline les caractéristiques de chaque association, partage des expériences et des solutions qui marchent ; ou encore la réalisation d'un cahier annuel, dédié à un thème défini, pour lequel chaque AAE apporterait sa contribution en rédigeant un article de fond. Dîner UNAFIC Il est prévu le 19 novembre 2012 à la Maison de la Chimie. L’intervenant sera peut-être Bernadette BENSAUDE-VINCENT. Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-auxRoses, agrégée de philosophie en 1971 et docteur ès lettres et sciences humaines en 1981, Bernadette Bensaude-Vincent est, depuis 2010, Professeure à l'Université Paris I (PanthéonSorbonne). Elle est membre du comité d'éthique du CNRS, membre de l'Académie des Technologies, membre senior de l'Institut universitaire de France et présidente de l'association Vivagora. Elle est l'auteur d'une centaine d'écrits traitant du positivisme et de la tradition d'épistémologie française (en particulier Émile Meyerson), de la philosophie et de l'histoire de la chimie, de la philosophie des technologies émergentes (nanotechnologies, biologie synthétique), des rapports entre sciences et public. Brèves Nomination d’un nouveau directeur à l'ENSC Montpellier : le Professeur Pascal Dumy (ENSCM, promo 1988), nommé à la date du 15 février 2012 par arrêté du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il succède au Professeur Joël Moreau qui a accompli deux mandats de Directeur (2002 à 2012). Il a été également, président de la FGL de 2008 à 2010. ■ Prochain thème de la revue : Chimie et archéologie. À vos plumes ! CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 29 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page30 L ’ A S S O C I A T I O N Compte rendu de l’Assemblée Générale du 23 mars 2012 ND N otre Président, Jean-Bernard BORFIGA, souhaite la bienvenue aux membres présents et déclare l’Assemblée Générale ouverte et le vote clos. 1 / INTRODUCTION Je voudrais tout d'abord vous remercier de votre présence. Le rapport des activités vous sera présenté par Jean-Louis BRAYER et Hélène LEFAIX-JEULAND. Pour moi la question fondamentale est celle, récurrente, voire lancinante, de l'utilité et de l'animation de l'Association. Cette Assemblée Générale est la dernière que je présiderai. Je me retire avec beaucoup d’amertume car si j’ai réussi à motiver des jeunes, à tisser des liens avec l’École, je n’ai pas réussi à endiguer la chute du nombre de cotisants. Mais passons au rapport de nos activités 2 / RAPPORT D'ACTIVITÉS Le rapport d'activités se présentera sous trois chapitres : nos actions, nos projets, nos thèmes de réflexion qui ont sous-tendu nos principales actions et un bilan de nos forces et de nos faiblesses. 2-1 Réflexions a/ Le rôle de l’Association Auprès des diplômés Comprendre les besoins et les attentes des Diplômés Les engager dans un processus de « fidélisation » Repenser le rôle des délégués dans ce contexte Auprès des étudiants Les accompagner dans leur projet professionnel Les accompagner dans leurs manifestations Comprendre les besoins et les attentes des étudiants Auprès de l’école Comment mieux travailler ensemble ? Qu’attend de nous le corps professoral ? b/ Les statuts Se mettre en phase avec le 21e siècle Prendre en compte les nouvelles technologies de communication : web, réseaux sociaux, votes électroniques, vidéo-conférences, etc. Intégrer les évolutions de l’École et en particulier plus en amont les élèves (ingénieur et master) Travailler sur la notion « d’intérêt général », car l'utilité publique ne suffit plus : objectif de défiscalisation et d’élargissement de l’Association. c/ Les « cérémonies » Notre objectif n°1 est la solennité, tant pour la remise des diplômes que pour celle des prix. Ce qui se traduit par : Pour la Cérémonie de remise des diplômes • Symbiose entre l’Association et le corps enseignant • Fierté d’appartenance à la communauté « Chimie Paris » 30 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page31 L ’ A S S O C I A T I O N Pour les Prix • Mise en relief des prix • Valorisation des réalisations et du parcours de nos camarades • Ouverture des remises de Prix sur l’extérieur 2-2 Les actions a/ Les actions permanentes •Les réunions de Comité et de Bureau Réunions de Bureau : 4 réunions en 2011/2012 Réunions de Comité : 6 réunions en 2011/2012 •La revue et l’annuaire La revue : 4 numéros (de 1 100 à 1 300 exemplaires) • N° 332 : Aux Nouvelles Frontières de la Chimie, Journée V. Grignard • N° 333 : L’Industrie Chimique Française, l’Année internationale de la chimie • N° 334 : Les vernis des instruments de musique anciens. Enquête CNISF • N° 335 : Les Terres rares. Enquête UNAFIC L’annuaire 2012 est en cours de réalisation. •Les tables rondes ingénieurs-étudiants 1A - Les métiers ouverts aux ingénieurs Chimie ParisTech® 2A - La carrière des ingénieurs • L’emploi Les offres d’emploi sur le portail accessible aux membres cotisants ou exemptés de cotisation. La demande d'assistance n'a concerné que quelques personnes soit à la recherche du premier emploi soit pour une conversion professionnelle • nécessité d’un bilan après 6 à 7 ans de carrière ? • mise en relation avec des Mentors • partenariat avec l’association Job&Compagnie b/ Une réalisation : Nouveaux statuts et Règlement Intérieur Un groupe de travail constitué de J. Boisne, J-L Brayer, D. Lebedel, R. Kazandjian et R. Sertin, a travaillé à la mise à jour de nos statuts qui n’avaient pas été modifiés depuis 1975 et par conséquent du règlement intérieur. C’est le projet entériné par le Comité qui a été soumis au vote de tous nos membres adhérents. Nous en aurons le résultat à la fin de notre Assemblée. Ils répondent aux objectifs définis au cours de la dernière Assemblée du 8 avril 201 : Prendre en compte les nouvelles technologies de communication, les doubles diplômes, les doctorants de l’École Tenter d’obtenir l’intérêt général Associer plus en amont les étudiants Faciliter la gouvernance Si le résultat du vote est positif, à condition que le quorum soit atteint, nous entamerons la procédure d’agrément. Nous estimons à plusieurs mois cette opération et nous espérons qu’à notre prochaine Assemblée nous annoncerons que l’Association des diplômés de Chimie Paris ayant comme nom d’usage « Chimie ParisTech Alumni » existe. c/ Les Cérémonies Cérémonie de remise des diplômes Cette cérémonie s'est déroulée le 3 décembre avec beaucoup de solennité et une forte participation du corps professoral, sous la présidence de Mme Sandrine Alvarado, Directeur de Recherche et Développement de la Société Johnson & Johnson Résultats : Satisfaction générale, remerciements des enseignants et remerciements des élèves CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 31 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page32 L ’ A S S O C I A T I O N Les Prix – La Journée scientifique En 2010, le 10 novembre, nous avions organisé une journée scientifique avec remise des prix Dufour et Mischonsniky. Nous souhaitons pérenniser cette manifestation tous les deux ans. C’est pourquoi nous préparons une journée Scientifique avec la remise du prix Dufour 2012 et du Prix Mischonsniky 2012. Ces prix seront remis lors d’une journée scientifique organisée en l'honneur de Clément SANCHEZ (P78), élu Membre de l'Académie des sciences le 15 mars 2011. Cette cérémonie aura lieu le samedi 10 novembre 2012 d/ Poursuivre nos actions de communication Les Prix de l’association Schueller en 2012 Mischonsniky – Dufour en 2012 La lettre des Alumni La communauté Viadeo e/ Organisation Le Comité s’est 'efforcé de travailler en groupe de projets. À ce jour 12 projets semblent couvrir nos domaines d'action. Ils sont présentés dans le tableau ci-dessous 1-L’informatique 7-La Cérémonie de remise des diplômes 2-L’animation des communautés 8-Les Prix 3-La Lettre des Alumni 9-Les Relations avec les associations 4-Les Conférences 10-L’emploi, les stages & contrats 5-Les Jeudis de Chimie Paris 11-Les Cotisations, Business Dev. 6- Les relations avec les élèves 12-La revue, l'annuaire 2-3 Les projets Comment encore mieux aider nos étudiants Créer une bourse d’études en partenariat avec une grande banque Faciliter le logement en structurant l’action entreprise : appel aux « anciens » ayant des actifs immobiliers pour loger nos étudiants. En conclusion Nous avons identifié nos principales faiblesses. Elles sont d'une part dans nos ressources financières avec une baisse du nombre de cotisants, dans nos ressources humaines fondées surtout sur le bénévolat, et d'autre part dans un très faible retour de la part de nos membres pour expliquer leurs attentes. Notre force réside dans une forte implication des « jeunes générations »et un mixage des générations. De plus on constate une plus grande intégration avec l’École avec de très nombreuses actions engagées avec la Direction, des élèves, des diplômés... Après le discours du Président et les exposés de Jean-Louis BRAYER, l'Assemblée donne son approbation. 32 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page33 L ’ A S S O C I A T I O N 3 / RAPPORT FINANCIER 3.1/ Comptes et bilan 2011 3.1-1/ COMPTES DE RÉSULTATS Cette année encore nous avons un déficit de 4 730 euros, plus faible cependant que prévu lors de la précédente Assemblée. Cela vient des dépenses plus faibles que prévu. Bien que l’ensemble de nos frais généraux ait augmenté d’environ 3 %, la suppression d’une provision nécessaire précédemment nous a donc permis de réduire le déficit prévu. L’augmentation du montant de la cotisation a masqué la diminution du nombre de cotisants. a / Produits Le bénévolat est maintenu au niveau de l’an dernier. 2011 – Produits en euros Réel 2010 Cotisations Dons Abonnements 76 706 5 364 5 346 Produits financiers Produits divers Annuaires Sous total Bénévolat TOTAL Budget 2011 Réel 2011 75 065 4 440 4 494 82 100 5 700 5 700 7 000 6 758 400 0 6 930 2 550 200 94 574 100 500 93 679 160 000 NA 160 000 254 574 - 253 679 Leur montant est de 93 679 euros s’élevant à 253 679 en incluant le bénévolat b / Charges 2011 – Charges en euros Réel 2010 Budget 2011 Réel 2011 Frais généraux 72107 75 500 63 003 Élèves - subvention 11694 12 300 11 675 Prix 4 000 4 000 4 000 Manifestations 5 903 10 000 6 759 Événements/Communication Cotisations (CNISF, UNA, PARISTECH ) 7 072 7 400 6 452 6 439 6 800 6 520 Sous total 107 215 116 000 98 409 Bénévolat 160 000 NA 160 000 TOTAL 267 215 - 258 409 Leur montant est de 98 409 euros, s’élevant à 258 409 en incluant le bénévolat c/ Solde 2011 – Solde en euros Réel 2010 Budget 2011 Réel 2011 Produits 254 574 100 500 253 679 Charges 267 215 116 000 258 409 TOTAL -12 641 -15 500 -4 730 Notre solde est négatif pour une valeur de 4 730 euros soit environ 10 500 euros de moins que prévu. CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 33 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page34 L ’ A S S O C I A T I O N 3.1-2/ BILAN Les en cours de prêts (la partie non encore remboursée des prêts en cours) sont en diminution ; il faut signaler l’excellent suivi des prêts et de leur remboursement par Joëlle, notre assistante. La dotation est augmentée de la réserve statutaire, comme chaque année. Le fonds social est ajusté en conséquence, son affectation reste inchangée. Bilan au 31/12/2011 en euros Actif 2010 Passif 2011 38 525 2010 27 725 Prêts Placements 18 827 19 521 Fonds Social 977510 956 210 Charges à payer 11 307 8 368 1 007 644 984 099 Dotation 956 797 944 642 11 629 11 682 3 50 Banques Caisse 690 Charges à récupérer TOTAL 2011 1 007 644 984 099 Le détail du fonds social de 977 510 euros est ci-dessous Détail du fonds social de 956 210 euros Logement social 149 443 Caisse de secours Fonds parrainage Fonds Mischonsniky Fonds Dujardin Fonds Dufour Réserves générales 76 225 15 245 293 169 30 490 116 182 275 455 La trésorerie disponible en banque est la valeur du compte sur livret et des comptes bancaires courants. Le paiement par carte des cotisations apporte plus rapidement qu’avant de la trésorerie. Les charges à payer ou constatées d’avance sont des dépenses connues mais non exécutées : chèques émis non encaissés, factures en retard de paiement ou réception, les charges sociales du 4e trimestre. Nous avons donc un poste de charges à payer assez important comme tous les ans. 3-2 Vérificateurs aux comptes Le Président appelle Pierre CARLU qui lit le rapport établi par les vérificateurs aux comptes. « Nous avons examiné les comptes de l'Association pour l'année 2011 tels qu'ils ont été établis par le comptable de l'Association. Nous avons vérifié de façon exhaustive la bonne correspondance entre le grand livre et le compte de résultats et le bilan, ainsi que la rationalité de la présentation. Nous nous sommes fait expliquer les éléments du Grand Livre concernant l’URSSAF, la caisse de retraite et le Pôle Emploi. Nous avons vérifié que les comptes sont corrects compte tenu des systèmes comptables et des nouvelles façons de payer l’URSSAF et le Pôle Emploi. Nous avons vérifié quelques dépenses significatives, en particulier les fournitures administratives et les frais informatiques qui sont correctement documentés, imputés et payés. Sur ces bases, nous demandons à l'Assemblée d'accepter les comptes tels qu'ils sont présentés ». VOTE Aucune remarque n’ayant été formulée, les comptes et le bilan 2011 sont approuvés à l’unanimité. 34 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page35 L ’ A S S O C I A T I O N 3-3/ Budget 2012 Le budget est la continuation de l'exercice précédent 3.3-1 PRODUITS Le montant total des cotisations augmente. Il est lié à l’augmentation des valeurs des cotisations votées lors de la précédente Assemblée Budget 2012 : Produits en euros Réel 2011 Cotisations Dons Abonnements Produits divers Annuaires TOTAL Budget 2012 75 065 4 440 4 494 79 000 4 000 4 000 9 480 200 7000 0 93 679 94 000 Ils sont prévus pour un montant de 94 000 euros, très proche du réel 2011. 3.3-2 CHARGES Budget 2012 : Charges en euros Réel 2011 Budget 2012 Frais généraux 63 003 67 700 Élèves / subvention Prix 11 675 12 300 4 000 4 000 Manifestations Événementiel/Comm. 6 759 6 000 6 452 7 000 Cotisations autres asso 6 520 6 000 98 409 103 000 TOTAL Elles sont prévues pour un montant de 103 000 euros, car comme en 2010 nous organiserons une journée scientifique. 3.3-3 SOLDE Il est donc prévu encore un déficit en 2012 d’une valeur de 9 000 euros VOTE Aucune remarque n’ayant été formulée, le budget est approuvé à l’unanimité. 4 / COTISATION 2013 La cotisation 2013 sera inchangée, c'est-à-dire les mêmes valeurs que celles votées en 2011 ; mais il nous faudra recruter de nouveaux adhérents pour tenter d’endiguer la chute de notre principale source de revenus. Les cotisations 2013 s'établissent comme suit : actif : 95 € couple actif : 140 € jeune : 48 € couple jeune : 72 € retraité : 68 € couple retraité : 100 € 5 / ÉLECTION DES VÉRIFICATEURS AUX COMPTES En raison du décès brutal de notre ami Alain PIGEOT, nous devons procéder à l’élection d’un nouveau Vérificateur aux comptes. Noël AUGRANDJEAN accepte de postuler. À l'unanimité l'Assemblée élit Noël AUGRANDJEAN. 6 / RÉSULTATS DES VOTES 6-1 Renouvellement du Comité Le vote pour le renouvellement du Comité pouvait se faire avant l’ouverture de l’Assemblée générale, par correspondance ou par le portail. Ce dernier moyen s’est révélé très fiable, assurant parfaitement l’anonymat et évitant le vote en double. De plus CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 35 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page36 L ’ A S S O C I A T I O N le système électronique nous fournit directement les résultats. Il ne reste donc qu'à dépouiller le vote postal et le vote précédant l'entrée en Assemblée générale. INSCRITS VOTANTS NULS EXPRIMÉS 1 305 469 6 463 Sont élus ou réélus JEAN-LOUIS BRAYER ÉTIENNE DEROURE PATRICK HUMBERT YVES JACQUIN NICOLAS JEULAND DENIS LEBEDEL HÉLÈNE LEFAIX-JEULAND GAËLLE ROGER (1979) (1982) (1986) (1961) (1998) (1972) (2005) (2007) 456 456 453 456 466 454 463 463 Un tiers des votants ont utilisé le vote électronique. Le nouveau Comité 2012-2013 de 15 membres est donc composé comme suit : JEAN BOISNE JEAN-LOUIS BRAYER ÉTIENNE DEROURE GUILLAUME DESCHAMPS ANTOINE D’HUEPPE PATRICK HUMBERT YVES JACQUIN NICOLAS JEULAND (1965) (1979) (1982) (2008) (2000) (1986) (1961) (1998) DENIS LEBEDEL HÉLÈNE LEFAIX-JEULAND ROBERT MARINO PATRICK MEFFRE MATHIEU RAULT GAËLLE ROGER RENÉE SERTIN (1972) (2005) (2008) (1987) (2010) (2007) (1958) Les membres démissionnaires ou n'ayant pas souhaité renouveler leur mandat étaient : Philippe AUBRY, Noël AUGRANDJEAN, Jean-Bernard BORFIGA, Raffy KAZANDJIAN, Alexandre MOUREAU et Alexandre SALEMI Qu’ils soient remerciés pour leur disponibilité et leur engagement dans la vie de l’Association. 6-2 Vote des statuts et règlement intérieur Les mêmes moyens que ceux mis en place pour le renouvellement du Comité étaient utilisés pour ce vote. Pour qu’il soit pris en compte le quorum était nécessaire, c'est-à-dire un tiers des inscrits soit 435 votants. Merci à tous car nous avons eu 505 votants INSCRITS VOTANTS NULS EXPRIMÉS 1 305 505 11 494 Résultats du vote : OUI : 448 NON : 24 Ne se prononcent pas : 22 Les nouveaux statuts et le règlement intérieur sont adoptés par l’Assemblée générale 2012. Il reste maintenant à effectuer la procédure pour qu’ils deviennent officiels. Notre Président clôt l'Assemblée Générale et remercie tous les participants, tant nos membres présents que tous ceux qui ont participé à sa préparation. ■ Renée SERTIN Secrétaire général 36 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page37 L ’ A S S O C I A T I O N Compléments d'information à l'Assemblée Générale Liste des Anciens élèves décédés depuis l’Assemblée générale du 8 avril 2011 Henriette BARTOS (P 46) Albert CORDUANT (P 31), le 10 juillet 2011 Boris RYVKINE (P 45), le 12 février 2010 Léon NOEL (P 52), le 2 aout 2011 Gérard SCHIFFMACHER (P 55), le 3 juillet 2010 Jacques BOURDAIS (P 51), le 5 septembre 2011 Jacques MERVILLE (P 46), le 15 aout 2010 Andrée FOIRET (P 33), le 18 octobre 2011 Yves BARBIER (P 58), le 24 décembre 2010 Claude ZUNDEL (P 44), le 18 octobre 2011 Henri-Claude ROSEN (P 46), en 2011 Marguerite RICHET (P 43), le 30 octobre 2011 Romain ARBOGAST (P 46), le 17 mars 2011 Jean ROLLET (P 47), le 31 octobre 2011 Jean-René DUGUET (P 64), le 28 mars 2011 Jacques COGNARD (P 66), le 6 novembre 2011 Michel VERNON (P 53), le 18 avril 2011 Jean-Marc PIERRE DIT MERY (P 61), le 15 novembre 2011 Henri MAROT (P 46), le 6 mai 2011 Pierre MICHEL (P 55), le 16 novembre 2011 Yoann SEVESTRE (P 01), le 20 mai 2011 Claude BRUNEAU (P 54), le 15 décembre 2011 Claude BOURELIER (P 52), le 20 mai 2011 Alain PIGEOT (P 57), le 20 décembre 2011 Henry MELLOTTEE (P 63), le 5 juillet 2011 Raymond SOUVERAIN (P 34), le 25 février 2012 Compte rendu du Comité du 23 mars 2012 P D Présents : J. Boisne, J-L. Brayer, G. Deschamps, P. Humbert, Y. Jacquin, N. Jeuland, D. Lebedel, H.Lefaix-Jeuland, R. Marino, G. Roger, R. Sertin Excusés : E. Deroure, A.D’Hueppe, P.Meffre, M. Rault Il y aura autant de candidats que de postes à pourvoir. Chaque « famille » de postes fait l’objet d’un vote, dépouillé en séance. À la majorité des votants, le Bureau 2012-2013 est ainsi constitué : Après l’Assemblée Générale le nouveau Comité se réunit afin de procéder à l’élection du Bureau 2012/2013. Président : Vice président : Élection du Bureau Le nouveau Comité est composé de 15 membres. Nous sommes 11 présents et disposons de 4 pouvoirs, ceux de E. Deroure, A. D’Hueppe, P. Meffre et M. Rault, soit un total de 15 participations. Le quorum étant largement atteint, il est procédé à l’élection du Bureau 2012-2013 à bulletins secrets sous la présidence de R. Sertin. Trésorier : Secrétaire Général : Jean-Louis BRAYER Guillaume DESCHAMPS Hélène LEFAIX Robert MARINO Denis LEBEDEL Jean BOISNE Le Président remercie tous les membres présents ainsi que ceux, excusés, qui ont participé par procuration à ce vote. ■ Renée Sertin CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 37 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page38 L ’ A S S O C I A T I O N Journée scientifique 2012 AA près un franc succès en 2010, l’Association des Anciens Elèves organisera une nouvelle journée scientifique sur le thème « Chimie pour des matériaux innovants », en l’honneur de Clément Sanchez (P78), élu Membre de l’Académie des Sciences le 15 mars 2011, et remettra, à cette occasion, les prix Dufour et Mischonsniky-Gaudard 2012. Jacques LIVAGE (P60), Membre de l’Académie des Sciences et Professeur au Collège de France, présidera cette cérémonie et résumera la carrière de Clément SANCHEZ. Deux conférences suivront : « Matériaux et hybrides bio inspirés » par Clément Sanchez (P78), Membre de l’Académie des Sciences et IESF Professeur au Collège de France « Matériaux micro poreux » par Gérard Ferey, Membre de l’Académie des Sciences et Professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines Discours de clôture par Maec Fontecave, membre de l’Académie des Sciences, professeur au Collège de France. Cette cérémonie aura lieu le 10 novembre 2012 à partir de 14h30 à Chimie ParisTech® (11, rue Pierre et Marie Curie, 75005 Paris) dans l’Amphi Friedel, et s’achèvera ensuite à la Bibliothèque autour d’un buffet où vous pourrez échanger avec les différents orateurs et lauréats. ■ (CNISF) Ingénieurs et Scientifiques de France lance son nouveau Magazine Magazine IESF FF Ingénieurs et Scientifiques de France vient de lancer son nouveau magazine. Il est téléchargeable gratuitement sur le site d’IESF www.cnisf.org (onglet de gauche publica-tion/magazine). Au sommaire du 1er numéro Thierry Pillenko le Lauréat du Prix Carrière du PIA de décembre 2011. Le magazine sera trimestriel et s’articulera au-tour d’un thème et de dossiers d’experts (pour le 1er numéro : L’Énergie), avec plusieurs rubriques comme des zooms sur une association de diplômés, sur une Région, sur l’international, l’actualités des comités sectoriels, PMIS, des trajectoires d’ingénieurs et bien sûr l’actualité et l’agenda d’IESF. Le prochain numéro paraitra en juin. Plus d’info : [email protected] 38 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 22e enquête Les résultats de la 22e enquête socio-professionnelle conduite par Ingénieurs et Scientifiques de France ont été présentés à la presse le 22 juin. Ils portent sur la situation des ingénieurs diplômés des écoles françaises au 31 décembre 2010. Les réponses au questionnaire ont été recueillies dans le courant des mois de mars et avril 2011.Cette enquête, réalisée annuellement, s’inscrit dans le cadre de l’observatoire des ingénieurs français, et connaît toujours un très grand succès. Cette année plus de 40 000 questionnaires complets ont été traités. La représentativité de cette enquête est sans égal, elle fait un vaste tour d’horizon de la situation des ingénieurs et offre l’information de référence en France sur ce sujet. ■ 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page39 L ’ A S S O C I A T I O N L’inquiétude exprimée ces deux dernières années s’estompe nettement. De nombreux indicateurs viennent à l’appui de ce constat ; l’insertion professionnelle et la reprise d’un recrutement actif par les entreprises en témoignent. Cependant l’évolution des salaires n’est pas encore d’actualité, les entreprises ont privilégié la reprise de l’emploi et leur politique salariale s’est évertuée à retenir les talents. Par voie de conséquence, la rémunération est devenue le premier facteur d’attractivité des entreprises, même si l’intérêt des missions proposées reste primordial. En revanche une mauvaise ambiance de travail est toujours rédhibitoire. Les ingénieurs ont donné leur avis sur la place des seniors. Avec beaucoup de réalisme et de détermination, ils nous disent, à l’encontre d’idées reçues, qu’ils souhaitent exercer majoritairement leur activité jusqu’à l’âge légal ou au-delà. Enfin, les ingénieurs s’expriment sur l’éthique, leur croyance aux capacités de l’homme pour conduire le progrès technique vers l’amélioration de la société en prenant en compte les contraintes sociales et environnementales. vitesse de croisière de 185 km/h avec deux personnes et leurs bagages, une performance qui a fait l’objet d’un record du monde dans cette catégorie. · Il offre au pilote et au passager, grâce à son rotor très élaboré, un grand agrément de pilotage associé à un grand confort de vol, · Autre innovation chez les hélicoptères légers: le rotor anticouple (arrière) est protégé par un carénage, ce qui améliore la sécurité de tous. Cette innovation, protégée par brevet, a été achetée par Eurocopter à Hélicoptères Guimbal. · Enfin, l’appareil bénéficie d’équipements électroniques perfectionnés spécifiques, comme l’écran multifonctions, un point fort qui séduit tous les pilotes privés et professionnels. Les différentes innovations de Bruno Guimbal dans les rotors lui ont valu d’être nominé au prix Chéreau-Lavet 2003. La principale, en production en série sur plusieurs gros hélicoptères, consiste à relier les pales du rotor par des amortisseurs, alors qu'antérieurement, les amortisseurs reliaient chaque pale au moyeu. ■ Nous rendrons compte des principaux résultats dans notre prochain numéro. De cette enquête résultera un dépouillement spécifique pour les ingénieurs chimistes, dont les résultats seront connus fin septembre. De ce fait ces résultats paraitront dans le numéro de décembre. Prix Chéreau-Lavet Mardi 17 janvier 2012 dans les salons de la CCIP, Nicolas de Tavernost, Président du Directoire de M6, a remis à Bruno Guimbal le 11ème Prix Chéreau-Lavet de l’ingénieur inventeur. La tradition familiale d’inventeur combinée à une pugnacité hors normes, pour concurrencer le marché des hélicoptères légers monopolisé par les américains. C’est chez Eurocopter, intégré après l’obtention de ses deux diplômes d’ingénieur (ENSAM 1980) et ESTAé (1981), que Bruno Guimbal nourrit sa passion pour la mécanique et les aéronefs. Sa carrière est marquée par des inventions de rupture, la plupart protégées par des brevets. En 2000, il s’émancipe du leader mondial du secteur, pour créer sa société Hélicoptères Guimbal, HG. Objectif : concevoir et industrialiser un biplace super-léger, très maniable, en y apportant des innovations majeures notamment en termes de sécurité, à un prix de vente concurrentiel dans ce secteur monopolisé par les américains. Le Cabri G2 était né. L’engin bénéficie de plusieurs atouts qui ont séduit une clientèle exigeante, présente dans une dizaine de pays : · Il présente une révolution en termes de sécurité active et passive, grâce à son rotor principal à grande manoeuvrabilité, à sa structure et ses sièges anticrash protégeant les occupants en cas d’accident, par une grande absorption d’énergie. Le Cabri G2 est le seul hélicoptère de sa catégorie à répondre aux normes anti-crash. Il séduit ainsi une clientèle pour qui la sécurité est une priorité absolue : grandes et petites écoles de pilotage, futurs pilotes professionnels, opérateurs de surveillance et de photographie, sécurité civile, etc... Bruno GUIMBAL Appel à candidatures Prix Chéreau-Lavet de l'Inventeur-ingénieur 2013 Présentez dès maintenant votre candidature (15 000 euros). Rdv sur : http://www.mariuslavet.org/Inscription/Inscription · Il peut parcourir une distance de plus de 650 km à une CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 39 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page40 L ’ A S S O C I A T I O N Promotion DÉJÀ 40 ANS ! La promo 71 a fêté ses 40 ans les 1er et 2 octobre 2011 A A près plusieurs semaines de recherches, nous sommes assez fiers d’avoir pu contacter les 54 membres de la promotion, dont 2 sont établis aux USA ; 34 ont répondu présent pour cette réunion des 40 ans. Le samedi 1er octobre par un bel après midi ensoleillé, nous nous sommes retrouvés au Musée des Arts et Métiers à l’invitation de son actuel directeur notre camarade Serge Chambaud. Après la démonstration du pendule de Foucault puis le déjeuner au café des Techniques, Serge a commenté une visite approfondie du Musée qui accueille entre autres le laboratoire de Lavoisier, le fardier de Cugnot, l’avion de Clément Ader et de nombreuses collections d’appareils scientifiques et industriels. Après la visite, un temps libre a permis de nombreuses discussions entre les 28 participants à cette visite, certains n’ayant revu aucun de nos camarades depuis 1971 ! D’autres camarades nous ont ensuite rejoints au restaurant le Ragueneau, proche de la Comédie Française, où 52 convives (avec les époux/épouses) ont diné dans une ambiance joyeuse et un peu surchauffée. 40 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 Enfin, les 9 plus courageux étaient présents le dimanche matin pour la visite du musée Carnavalet puis le déjeuner chez Glou. À dans 4 ans. ■ Françoise et Claude Lambert 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page41 L ’ A S S O C I A T I O N Promotion La promotion 2001 fête sa première décennie L L es 10 ans de la promotion 2001 ont été fêtés le 19 novembre 2011, autour d’un buffet de flammeküche dans le quartier du Châtelet. Trente-sept camarades avaient pu répondre présents, ainsi que quelques courageux conjoints, certains n’ayant pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres, voire à traverser les frontières, pour être au rendez-vous à Paris. Que tous les participants soient ici remerciés ! Dans le cadre sympathique d’un caveau du 13e siècle, les conversations ont été bien animées : pas évident de résumer en seulement quelques heures 400 années de vie cumulées depuis notre sortie de l’école ! Et puis il a bien fallu que l’on se quitte, non sans évoquer le souvenir de nos amis Olivier et Yoann, la disparition tragique de ce dernier étant encore toute fraîche. Après les pique-niques organisés les premières années, ces retrouvailles joyeuses nous ont donné l’envie de nous revoir très vite. À très bientôt donc, chers camarades et amis ! ■ Morgan Le Hervet, délégué de la promotion 2001 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 41 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page42 L ’ A S S O C I A T I O N Nécrologie Claude BRUNEAU (Promotion 1954) Claude nous a quittés, Claude n’est plus. C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que ses camarades de la « Promo Lavoisier » ont appris la disparition le 15 décembre 2011 de ce parisien de Vaugirard qui alliait la prestance à l’élégance et qui incarna si bien M. Clément Duval dans notre revue de fin d’études. Pour lui rendre hommage, nous allons tenter de retracer sa carrière. A sa sortie de L’École, après ses obligations militaires passées en Algérie en tant qu’officier, il est entré, au laboratoire du Professeur Champetier, à l’École de Physique Chimie, pour y devenir chef de travaux avant de passer en 1965 sa thèse sur l’application d’une théorie à la synthèse et la dégradation de composés macromoléculaires. Docteur ès sciences physiques, il professe à la Faculté des Sciences d’Orsay de 1967 à 1971 pour le DEA de chimie organique. En 1968, il est nommé Maître de Conférences de Chimie, puis Professeur en 1975 à la Faculté des Sciences du Mans où il assure, pour la préparation au DEUG, des cours de chimie générale et de biophysique ainsi que des travaux dirigés. Il prépare également à la maîtrise de chimie en professant la physicochimie et la technologie des polymères, leur rhéologie, et en dirigeant les travaux pratiques. Dès 1969, il participe à la création du Laboratoire de Physico-chimie Macromoléculaire du Mans dont il en est le directeur jusqu’ à son départ en retraite en septembre 1993. Il reste alors dans sa maison de Coulaines, tout près du Mans, occupé notamment à bricoler et entretenir son jardin, faisant ainsi preuve d’une sagesse exemplaire. Claude a également fait partie de nombreux comités, conseils et associations. Nous saluons la mémoire de notre camarade et nous nous associons au chagrin de son épouse et de ses enfants. Nous avions l’habitude de retrouver Jeannine aux réunions de promo en compagnie de Claude, tous deux ayant préparé avec soin, dans leur pays d’adoption, la réunion de 2001 dont nous gardons un excellent souvenir. ■ Bernard Lebouc (Promo 54) 42 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page43 L ’ A S S O C I A T I O N Nécrologie Jean CURCHOD (Promotion 1949) La promo 49 est en deuil : deux de nos camarades nous ont quittés depuis le début de cette année, tous deux à la suite de longues maladies : Jean CURCHOD en janvier et Odette SALVADORI en mars. Plusieurs d'entre nous connaissaient Jean depuis la prépa au lycée Chaptal, classe qui a été bien représentée dans notre promotion. En 1956, après la soutenance de sa thèse de Doctorat ès Sciences préparée dans le laboratoire d'électrochimie de l'ENSCP dirigé par mademoiselle Quintin, il intègre l'Institut Français du Caoutchouc dans des activités de recherche et d'enseignement. Il fut l'un des principaux acteurs de la grande aventure géographique et statutaire de L'École Supérieure des Industries du Caoutchouc (ESICA) dont il fut le directeur de 1978 à 1991. De plus, il anima plusieurs projets au sein de l'Institut de Formation du Caoutchouc (IFOCA) dont il fut directeur général de 1984 à 1988. Ses collègues et ses élèves gardent le souvenir d'un grand professionnel. Pour ma part, j'ai celui d'un excellent camarade avec qui j'ai préparé Chimie Géné (dans le grenier de ses parents !), avec qui je suis allé passer, à la sortie de l'École, quelques semaines dans une ferme en Suède, ce qui fut peut-être à l'origine de son goût pour les films de Bergman, et enfin avec qui j'ai fait des tournois et des parties de bridge quand nous étions en retraite. La promo lui doit l'organisation de plusieurs événements auxquels il participait toujours avec son épouse Lélia. Il lui restait encore du temps pour beaucoup s'occuper avec elle de la maison de campagne qu'ils possédaient à La Haye (près de Dreux), village où il repose désormais. C'est du sud que venait Odette : née à Madagascar, elle passa sa jeunesse chez ses grands parents à Nice. Après une première année de médecine, elle choisit la chimie en préparant le concours d'entrée à l'École. À la fin de sa scolarité à l'ENSCP, elle commença sa carrière comme «gazière» dans la tradition de la famille qui allait être la sienne en épousant notre camarade André SALVADORI. Elle s'est ensuite consacrée à l'éducation de ses deux enfants. Toujours compréhensive, elle acceptait les nombreux déplacements professionnels de son époux (Gaz de France oblige!). À la retraite d'André, ils ont acquis un magnifique mas provençal à côté d'Aix-en-Provence (toujours le sud !). Très sociable, elle aimait recevoir leurs nombreux amis qui profitaient de la maison et de son jardin. Fin 2005, ils reviennent dans la région parisienne pour se rapprocher de leurs enfants. Nous garderons de toi, Odette, l'image d'une camarade souriante, toujours d'humeur égale que nous avions plaisir à rencontrer, en particulier lors des événements de la promo 49 dont beaucoup ont été conçus et organisés par André. ■ Roger Ratouis (promo 49) Bernard TRISTAN (Promotion 1948) Nous venons d’apprendre avec tristesse le décès de notre ami Bernard qui, avec son épouse Jeanine, était un des piliers actifs de notre promotion. Dès sa sortie de l’École il travaille dans le développement, puis dans la fabrication des céramiques industrielles. Il occupera rapidement au sein de la société Thomson-CSF des responsabilités importantes dans le cadre de la direction des usines. Sa rigueur scientifique et son sens de l’humain furent appréciés de tous ses collaborateurs. Passionné de la mer, avec son épouse, ses nombreux enfants, il s’installa à l’Ile aux Moines dès 1965, puis à sa retraite dans les années 80. Excellent navigateur, il passa le flambeau à ses enfants, particulièrement à une de ses filles, qui participa à des jeux Olympiques, tout d’abord comme participante, puis comme dirigeante. Bernard et Jeanine participèrent aux nombreux repas et voyages ; ils étaient encore parmi le petit groupe de présents qui fêtaient les soixante ans de sortie sur les bords de la Marne. Toute notre sympathie à son épouse et à sa nombreuse famille. ■ Jean Collange (promo 48) CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 43 02-ENSCP N°337 Corrigée2_REVUE ENSCP 27/07/12 10:19 Page44 Carnet L ’ A S S O C I A T I O N Naissances Clément, fils de Carine BURGUIERE (P98) et Aymeric PUJOL-REY (P97), le 6 juin 2011 Giulia, fille de Benjamin KEUFER (P04), le 22 Février 2012 Yris, fille d’Aurélia BEAUCOURT (P99), le 2 mars 2012 Hugo, fils d’Isabelle CHASTANET (P98), le 27 avril 2012 Tous nos compliments et nos souhaits de vie heureuse. Hugo Giulia Clément Yris Mariages Céline DUMAS (P04) et Quentin LE MASNE DE CHERMONT (P04), Florence FERLAY (P06) et Etienne ALLER (P06), le 23 juin 2012 Céline DURAND-GASSELIN (P08) et Charles DECLAIRIEUX (P08) le 19 mai 2012 Tous nos compliments et nos souhaits de vie heureuse. CÉLINE ET CHARLES CÉLINE ET CHARLES Décès François HACARD (P42) mars 2011 Jean CURCHOD (P49), le 21 janvier 2012 Odette SALVADORI (P49), le 5 mars 2012 Bernard TRISTAN (P48), le 27 mars 2012 Hélène FORESTIER (P52), le 27 mars 2012 Sylvestre SAFRANY (P60), le 3 avril 2012 Nathalie LEBOUCHER (P87), le 9 mai 2012 Jean-Jacques ROSIER (P46), le 15 mai 2012 Camille RIMBERT (P44), survenu en mai 2012 James LESEC (P65), le 4 juin 2012 L’association adresse ses très sincères condoléances aux familles en deuil. 44 CHIMIE PARIS – NO 337 – Juin 2012 NATHALIE LEBOUCHER 00- Couv ENSCP 336_Revue ENSCP 10/04/12 14:37 Page3 E I R Régisseur exclusif des publications ENSCP Pôle de communication, le groupe IB2A vous accompagne dans vos projets au travers de ses différentes entités : Régie publicitaire ◆ Prise en charge de vos publications ◆ Édition ◆ Mise en pages – Impression – Routage ◆ Création d’identité visuelle Organisation d’événements ◆ Colloques ◆ Salons Multimédia ◆ Site Internet ◆ CD Rom ◆ Films d’entreprise Confiez-nous vos projets Nous sommes à votre disposition pour toute information : [email protected] Tél. : 01.55.12.31.23 - 06.07.57.51.82 ERI SAS 16 rue Louis Dupré 94100 SAINT MAUR SCE 15, rue Louis Braille 94100 SAINT MAUR IB2A 3, rue Sacrot 94160 SAINT-MANDÉ 00- Couv ENSCP 337_Revue ENSCP 24/07/12 10:25 Page1 C