Abbaye de Montmajour - Où utiliser mon Pass Education

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Abbaye de Montmajour
d'Arles et épouse de Raimond, comte de Rouergue
et marquis[7] ; elle donne à la nouvelle communauté
quelques-unes de ses res proprietatis, certaines situées à
l’est du Rhône, in regno Provinciae, et d’autres à l’ouest
jusqu’au comté d’Agde, in regnum Gociae[8] . En 963, le
pape Léon VIII place le monastère sous son autorité directe.
L'abbaye Saint-Pierre de Montmajour, attesté sous la
forme latinisée Monsmajoris[1] , est une abbaye bénédictine fondée en 948[2] à environ quatre kilomètres au nordest d'Arles dans le département des Bouches-du-Rhône
(France). Dès la fin du Xe siècle elle devient l'une des abbayes les plus riches de Provence et le monastère se développe, entre le XIe siècle et le début du XVIIIe siècle, par
la construction d'une série de bâtiments religieux et militaires. Abandonné à la fin du XVIIIe siècle, puis fortement
dégradé après la Révolution, cet ensemble architectural
fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[3],[4] , les bâtiments annexes
étant classés en 1921.
1
1.1.2 Son rayonnement
L'abbaye devient au XIe siècle nécropole des comtes de
Provence. En effet, en 1018 a lieu l'inhumation du comte
Guillaume II, en 1026, celle de la comtesse Adelaïde et en
1063, celle du comte Geoffroy. Tous les trois sont inhumés initialement dans la crypte du XIe siècle avant d'être
transférés au XIIe siècle au cloître.
Histoire
Construite sur un rocher entouré de marais par des moines
bénédictins, la petite abbaye Saint-Pierre étend rapidement son influence à Arles et en Provence grâce à un
vaste réseau de prieurés (jusqu'à cinquante-six au XIIIe
siècle) et au pèlerinage de la Sainte-Croix. Un 3 mai, probablement en 1019[9] , le pèlerinage de Montmajour appelé Pardon de Montmajour est en effet créé ; ce pardon
est institué sous l’abbé Lambert, lors de la consécration
de la première église Notre-Dame, en cours de construction, par l’archevêque d’Arles Pons de Marignane qui accorde à cette occasion la première indulgence historiquement attestée. Pendant tout le Moyen Âge, l'abbaye draine
tous les 3 mai de nombreux fidèles de la région, jusqu'à
150 000 pèlerins d'après Bertrand Boysset[N 2] , un chroniqueur arlésien de la fin du XIVe siècle. En 1426, on
compte 12 à 15 000 pèlerins venant par le Rhône jusqu'à
Arles pour le pèlerinage de Montmajour[10] .
Le cimetière des moines.
1.1
1.1.1
Le Moyen Âge
De plus, l’abbaye, réputée, reçoit de nombreux dons et
vers 1100, 112 églises et prieurés dépendent d’elle en
Provence[11] . Du XIe au XIVe siècles, l'abbaye entretient
avec la ville d'Arles des rapports conflictuels, en particulier en ce qui concerne les limites de son territoire, les
marais et les droits de pêche et de chasse. Mais paradoxalement Arles, où l'abbaye possède deux églises paroissiales, représente un marché financier et une cité où les
moines trouvent leurs fournisseurs, marchands et artisans.
Les Arlésiens constituent également pour le monastère un
réservoir de main-d'œuvre. Au XIIIe siècle, l'abbaye de
Montmajour est très riche et son abbé a le train de vie
d'un grand seigneur. Toutefois à partir du XIIIe siècle,
si le Pardon de Montmajour continue d'avoir du succès,
l'abbaye n'attire plus les aumônes des fidèles.
Sa création
En octobre 949, Teucinde, une femme de l’aristocratie
bourguignonne qui a suivi Hugues d'Arles en Provence,
également sœur du prévôt du chapitre Gontard, achète
l’île de Montmajour[N 1] qui appartient à l'archevêque
d'Arles Manassès et en fait donation aux religieux qui
y vivent ; l’abbaye est fondée[5],[6] . Teucinde confirme sa
donation en 977. Dès 960, de nombreuses autres donations sont effectuées en faveur de l’abbaye à l’époque de
son premier abbé Mauring et de son premier prieur Pons.
Une donation particulièrement importante est celle de
961, effectuée par la comtesse Berthe, nièce d’Hugues
1
2
1.1.3
2
Le début du déclin
DESCRIPTION
2 Description
En 1357 quand les Grandes compagnies ravagent la Provence, puis entre 1389 et 1399, lors du conflit avec
Raymond de Turenne, les moines menacés protègent leur
monastère par des ouvrages militaires : un mur d’enceinte
aujourd’hui disparu et une tour encore appelée tour de
Pons de l’Orme, du nom de l’abbé.
L'ensemble de Montmajour est composé d'un ermitage
(XIe siècle) essentiellement représenté par la chapelle
Saint-Pierre, d'un couvent de type médiéval (XIIe siècle
& XIIIe siècle) : le monastère Saint-Pierre, d'un donjon défensif (XIVe siècle) : la tour de l'abbé Pons de
l'Orme et d'un édifice classique (début XVIIIe siècle) :
En 1405, l'abbaye perd l'indépendance de son abbatiat le monastère Saint-Maur.
et se trouve rattachée à l'archevêché d'Arles. Ressurgit
alors un long conflit avec son prieuré de Saint-Antoineen-Viennois qui réussit même à s’annexer temporaire- 2.1 La première église Notre-Dame
ment Montmajour en 1490. Les dissensions portent en
disparue,
particulier sur les reliques de saint Antoine disputées par Cette première église Notre-Dame aujourd'hui
[16]
est
édifiée,
côté
est,
entre
1016
et
1069
peut-être
à
les deux monastères. La querelle apaisée, l'abbaye est
e
l'emplacement
de
l'église
du
XII
siècle.
mise en commende et ses prieurés ne cessent de régresser.
Beaucoup passent à d'autres ordres ou à des laïcs contre Les documents du XIe siècle évoquent des constructions
un cens versé à l'abbaye-mère.
nouvelles. Le moine et historien bénédictin de Montmajour, Dom Chantelou, indique, dans un texte dont l’original a été perdu et qui mentionne l’année 1016, une
basilique en l’honneur de Marie la mère du seigneur[17] .
Un autre texte conservé à la bibliothèque d’Arles ins1.2 L'Ancien Régime
titue le jour de l’Invention de la Sainte-Croix, à laquelle une crypte est consacrée. Il s’agit d’un Pardon
En 1593, lors des guerres de religion, l’abbaye est occudont les aumônes étaient destinées à la construction de
pée par les soldats de la Ligue catholique et les moines
l’église Notre-Dame[17] . Cet acte, non daté mais souscrit
doivent se retirer pendant deux ans à Arles. À leur retour
par l’archevêque d’Arles, Raimbaud de Reillanne(1030ils retrouvent une abbaye dévastée.
1069), est postérieur à la consécration de la crypte efAu XVIIe siècle, l'archevêque d'Arles, Jean Jaubert de fectuée par son prédécesseur Pons de Marignane (1003Barrault y introduit la réforme bénédictine de Saint- 1029), un 3 mai probablement en 1019, à la demande du
Maur, mais il se heurte à une forte opposition des moines. septième abbé de Montmajour, l’abbé Rambert.
Il doit faire appel en 1638 à des lettres patentes du roi
L’église Notre-Dame est donc en cours de construction
l'autorisant si nécessaire à recourir à l'Intendant de Proen 1016[18] . Elle reçoit dès 1018 le corps du comte
vence pour imposer le concordat de 1639. Les Mauristes
Guillaume II qui y est inhumé dans ses fondations, ainsi
prennent possession de ce monastère à la Saint-Michel
qu’en 1026, le corps de la comtesse Adélaïde, la femme
1639[12] .
de son père le comte Guillaume Ier . L’acte de fondation
Sous la direction des nouveaux moines, des extensions du Pardon de Montmajour indique qu'entre 1030 et 1062,
sont entreprises : le lundi de Pâques 1703 l'archevêque l’église Notre Dame est toujours en construction. En red'Arles, François de Mailly pose la première pierre vanche, en 1069, date de l’acte par lequel l’archevêque
des nouveaux bâtiments conventuels de l'abbaye[13] . En d’Aix, Rostaing, renonce à des biens en faveur de Mont1726, un incendie très important nécessite des travaux majour, l’église de Notre-Dame est terminée[17] . Cet édide reconstruction, dirigés par l'architecte Jean-Baptiste fice appartiendrait donc à la vague de constructions du
Franque. Le dernier abbé de Montmajour est le cardinal XIe siècle, presque totalement disparues lors des reconsde Rohan, connu par l'Affaire du collier de la reine[14] . tructions du XIIe siècle[19] .
L’abbaye est sécularisée en 1786.
2.2 L'ermitage Saint-Pierre
1.3
Les Temps modernes
Il est constitué pour l'essentiel d'une chapelle semitroglodyte, installée sur le flanc sud de la colline de Montmajour entre 1030 et 1050, et représente le plus ancien
témoin architectural du site. Cette datation résulte de la
comparaison stylistique des douze chapiteaux avec ceux
du cloître de l'abbé Ardain à Tournus datés entre 1028 et
1052[20] .
À la Révolution, l'ensemble monastique est vendu comme
bien national. Les bâtiments, pour la plupart fort dégradés
ou partiellement détruits, sont rachetés par la ville d’Arles
en 1838. L'abbaye est classée Monument historique à partir de 1840[15] et les bâtiments restaurés sous le Second
Empire, sous la direction d'Henri Antoine Révoil. Depuis Ces chapiteaux, de style corinthien, pourraient provenir
1945, l’abbaye est propriété d’État.
de deux ateliers, celui de Montmajour - Venasque et ce-
2.3
Le monastère Saint-Pierre
3
nus, décoré avant 1056[23] .
La chapelle Saint-Pierre renferme la pierre tombale du
comte de Provence Geoffroy, mort en 1061 ou 1062[21] .
Un étroit passage conduit à une sorte de grotte naturelle figurant, aux yeux de certains, les cellules des premiers ermites ; on trouve également la « chaire de SaintTrophime » et, dans un réduit éclairé par une lucarne, son
« confessionnal ».
Même si la chapelle Saint-Pierre a été vandalisée en
juillet 1976[24] , sa restauration est en voie d'achèvement
fin 2012.
2.3 Le monastère Saint-Pierre
Montmajour, l'église Saint-Pierre (XIe siècle).
lui de Saint-Victor de Marseille - Vaison-la-Romaine[21] .
Cette présence de chapiteaux corinthiens annonce la résurrection des chapiteaux corinthiens antiques au XIIe
siècle en Provence[21] . D'une manière générale, le décor
sculpté est remarquable par la persistance d'éléments stylistiques carolingiens associés à des motifs, tels les rosaces
et palmettes, proches de l'art roman[21] .
Même si leur mise en œuvre a été bien sûr échelonnée
dans le temps, le cloître, comme la salle capitulaire et
la section réfectoire-dortoir, fait partie avec l'abbatiale
Notre-Dame du plan d'ensemble originel. En témoignent
les murs communs entre ces éléments se contrebutant les
uns les autres, notamment le mur séparant les deux travées de l'église du chapitre d'abord puis du début de la
galerie nord, et se prolongeant tout le long de cette aile
en montrant sur sa face nord les piles en attente pour les
trois travées de nef projetées mais non encore réalisées et
qui ne le seront jamais[25] .
2.3.1 L'église abbatiale Notre-Dame
Notre-Dame a été édifiée en deux campagnes : entre
1130-1150 puis entre 1153-1182, la crypte et la partie
nord étant construites en premier[26] . Un texte rapporté
par des historiens du XVIIe siècle[27] , mais dont l'original
est aujourd'hui perdu, signale l'entrée des moines dans
l'église en 1153. Cette date marquerait donc la fin de
la première campagne. Toutefois l'église n'est pas achevée, probablement en raison de problèmes techniques
liés à la déclivité du terrain ou à cause de difficultés
financières[28] . Complété au XVe siècle par deux autres
chapelles adjointes au nord, l'ensemble de l'église NotreDame, contemporain de la cathédrale Saint-Trophime
d'Arles, est resté en bon état et a été peu affecté par les
restaurations entreprises dès le XIXe siècle[26] .
La chapelle, précédée d'un vestibule utilisé pour des inhumations rupestres, comprend deux vaisseaux parallèles
dont celui du fond, le plus ancien, est intégralement taillé
dans la roche ; c'est un mode de construction traditionnel en Provence calcaire où un élément bâti en appentis
contre la paroi naturelle s’ajoute à la partie troglodytique
de l'édifice. Même s’il est de faibles dimensions, le vaisseau méridional, couvert d'une voûte en berceau, est une
véritable église avec nef, travée de chœur et abside semicirculaire. Le mur sud présente des arcatures appareillées
retombant sur des colonnes à chapiteaux encadrant, pour
chaque travée, une fenêtre ouvrant sur le jardin. La me• Chevet de l'abbatiale
nace d'écroulement de ce mur dominant la plaine a néces• Crypte Saint-Benoît
sité, au fil des âges notamment au XVe et XVIIIe siècles,
la pose de puissants contreforts qui compliquent la vision
• Rotonde vue du déambulatoire
chronologique des modifications apportées depuis le XIe
siècle[22] . En face la liaison avec le vaisseau rupestre se
• Baie de l'abside
fait par trois grandes arcades retombant sur de robustes
piliers carrés, aux angles cantonnés d'une colonne à cha• Toitures de l'abbatiale
piteau décoré. Toutes les colonnes sont des remplois, sou• Façade nord des deux travées de la nef
vent antiques, alors que les chapiteaux, d'origine, ont en
commun d'énormes rosaces, des corbeilles végétales ou
d'entrelacs torsadés, des astragales au ruban de dents-de- Cette église abbatiale placée sous le vocable de Notreloup, qui évoquent le cloître de Saint-Philibert de Tour- Dame a été édifiée probablement à l'emplacement de la
4
première église sur le versant nord de la colline, la déclivité du terrain se trouvant compensée par la présence d'une
crypte, véritable église inférieure[22] , servant de fondation
à l'église haute.
La crypte Saint-Benoît Elle a très probablement joué
un rôle liturgique lié au pèlerinage de la Sainte-Croix
jusqu'à la construction de la chapelle dédiée de même
nom[29] . Adaptée à la configuration du terrain, elle est
presque entièrement troglodytique du côté sud alors qu'à
l'opposé elle repose sur de fortes substructions.
Cas unique en Provence, elle présente un plan concentrique avec un transept, muni de deux absidioles orientées, ouvrant sur une rotonde centrale entourée d'un
déambulatoire desservant cinq chapelles rayonnantes, un
des chefs-d'œuvre architecturaux de Montmajour[30] .
Ce déambulatoire est un couloir semi-circulaire haut
et étroit dont la voûte assisée en berceau continu aspire
le regard grâce à la concavité de son volume courbe à
peine distrait par les corbeaux ayant servi à porter les
cintres d'échafaudage[30] . Au centre de la nef une travée
rectangulaire conduit à la rotonde, coiffée d'une coupole, et dont les épais murs sont percés de cinq baies
en plein cintre ouvertes chacune dans l'axe des cinq chapelles rayonnantes, conférant à l'ensemble une transparence symbolique imprégnée de mystère[30] . Chacune de
ces chapelles ou absidioles constitue un petit sanctuaire
miniature avec son petit autel secondaire au centre d'une
brève travée de chœur en berceau ouvrant sur l'abside
principale voûtée en cul-de-four ; elles sont logées chacune dans un saillant rectangulaire de la couronne extérieure polygonale et reçoivent les premières lueurs du
jour pour éclairer leur autel grâce à une étroite fenêtre
axiale[30] .
Dans toute cette église basse, on ne peut qu'admirer
l'extrême qualité de l'appareillage, avec la finesse des
layages, ses tailles pointillées ou en feuilles de fougère ;
mais c'est surtout dans le transept que s’impose un art
de bâtir hérité du mode de construction des grands monuments gallo-romains provençaux. Du côté sud ce transept a été creusé dans la roche dont le front de taille est
resté brut sur les parois, alors qu'au nord il repose sur de
massives fondations, accrochées au flanc de la colline, remarquables par la spectaculaire inégalité de largeur des
quatre arcs-doubleaux supportant les voûtes. Leur épaisseur croit en effet de façon importante depuis le sud où le
premier, ancré directement dans le roc, n'a qu'un mètre
de large, jusqu'au quatrième, à l'extrême nord, qui atteint
trois mètres quatre-vingts.
L'église haute Caractéristique de l'architecture romane provençale à son apogée au milieu du XIIe siècle :
simplicité du plan, plénitude des volumes, nudité des parements pratiquement sans décor[29] , puissance des murs
gouttereaux doublés de profondes arcatures, élégance des
voûtes en berceau légèrement brisé et renforcé de dou-
2
DESCRIPTION
bleaux à ressauts retombant sur des piles cruciformes à
arêtes vives ; cette vaste église à nef unique de presque 14
mètres de large devait originellement comprendre cinq
travées, mais, pour des raisons financières, deux seulement furent réalisées, restreignant quelque peu ses impressionnantes proportions pour un édifice roman[31] .
• Croisée du transept et derrière l'abside
• Voûte de la croisée du transept
• Voûte en cul-de-four de l'abside
• Mur ouest
• Croisillon sud
Son abside, de plan semi-circulaire, au diamètre égal à la
largeur de la nef, est remarquable par sa couverture en
cul-de-four magnifiquement appareillée et sous-tendue
par cinq nervures très plates issues du cordon de la naissance de la voûte et s’amortissant en demi-cercle contre
le bandeau de la travée du chœur[31] . Afin de se protéger
du redoutable Mistral et de ne pas affaiblir les murs nord
édifiés sur la crypte, toute la façade nord est aveugle et les
trois larges baies en plein cintre ébrasées vers l'intérieur
et éclairant le chœur sont disposées asymétriquement de
part et d'autre de l'axe médian : deux au sud-est, l'autre
au nord-est.
Illustrant une fois de plus l'influence des modèles antiques
sur l'architecture romane provençale, la travée de chœur,
logée entre l'abside et l'arc triomphal, comme souvent en
Provence et comme dans les salles chaudes des thermes
romains arlésiens, est singulièrement étroite[31] .
Le transept, relativement court et étroit, comporte sur
chacun de ses croisillons une absidiole orientée, semicirculaire voûtée en cul-de-four. Au sud trois portes donnaient accès au logis abbatial aujourd'hui ruiné et au cimetière rupestre, à l'escalier à vis menant au clocher, et
à la salle capitulaire, seul passage encore en service. Le
croisillon nord s’ouvre sur une chapelle gothique, édifiée
en hors-œuvre au début du XIVe siècle, sous le vocable de
Notre-Dame-la-Blanche du nom d'un groupe en marbre
représentant entre autres la Vierge dont on peut encore
voir quelques vestiges. Elle fut construite pour abriter la
sépulture de l'abbé Bertrand de Maussang, dont les armes
sont sculptées sur l'enfeu adossé au mur nord et sur la
clé de voûte, ainsi que celle de sa sœur dont le tombeau
est adossé au mur ouest. Dans la tombe de l'abbé furent
trouvés en 1799 une crosse du XIIIe siècle dont la volute représente l'Annonciation et un ciboire de la fin du
XIIe siècle signé « maître Alpais », tous deux exposés au
département des Objets d'Art du Louvre à Paris. Dans
le mur ouest de cette chapelle, une porte permet d'entrer
dans deux chapelles en enfilade, bâties au XVe siècle sur
le flanc nord de la nef par la famille arlésienne de Loys :
la première ayant servi par la suite de sacristie avec un
beau lavabo en pierre du XVIIIe siècle et la seconde ayant
2.3
Le monastère Saint-Pierre
abrité le trésor des chartes de l'abbaye, malheureusement
rongées par l'humidité dès le XVIIe siècle.
La croisée du transept, de plan barlong (rectangle assez
allongé) à cause de la grande largeur de la nef, a été remontée au XIIIe siècle comme le prouve sa voûte d'ogives
dont la clé s’orne d'un quatre-feuilles ou quadrilobe avec
au centre un Christ bénisseur, et qui retombe sur deux colonnettes surmontées de chapiteaux gothiques à crochets,
seuls éléments de décoration tardive de l'église avec les
colonnes voisines supportant l'arc triomphal. Au sud, sa
partie haute a été percée de deux larges baies éclairant largement l'emplacement jadis occupé par le maître-autel,
ceci à l'époque (vers 1180) de la construction de la salle
capitulaire et de la galerie nord du cloître qui a entraîné
l'obturation des ouvertures primitives du flanc sud de la
nef. D'ailleurs une ligne de reprise d'ouvrage, visible sur
le premier pilier nord de cette nef, indique que deux campagnes successives ont été nécessaires : vers 1150 crypte,
abside et croisillon nord, puis avant 1180 croisillon sud et
deux travées de la nef ainsi que le mur provisoire fermant
l'église à l'ouest devenu définitif par manque de moyens
financiers[31] .
• Croisillon nord
• Chapelle gothique Notre-Dame-La-Blanche
• Tombe de la sœur de l'abbé de Maussang
• Porte de la sacristie
• Lavabo de la sacristie
2.3.2
Le cloître et les autres bâtiments conventuels
Le cloître, précédé à l'est de la salle capitulaire, s’insère
dans l'angle formé par le bras sud du transept et la nef. Il
adopte la forme d'un rectangle de 24 mètres sur 27 et ses
galeries spacieuses (4,30 mètres de large) délimitent une
cour centrale abritant une citerne, accessible par un puits,
recueillant l'eau de pluie collectée par l'impluvium formé
par des dalles de toiture imbriquées[25] . Chaque galerie du
cloître, voûtée en berceau, est divisée en trois travées par
des arcs-doubleaux s’amortissant sur des consoles sculptées, éléments les plus authentiques subsistant de nos
jours du décor roman originel. Chaque travée s’ouvre
sur le patio par une large baie, encadrée, sauf au sud,
de fortes piles de section rectangulaire plaquées de panneaux aux longues cannelures, et étayée par une arcature
en plein cintre soulignée d'une archivolte et retombant sur
des colonnettes géminées reposant sur un haut mur bahut,
quadruple au nord et au sud, triple à l'est, l'aile ouest ayant
quant à elle perdu cette disposition originelle au XVIIIe
siècle. Le tout est doublé à l'extérieur, selon une disposition assez fréquente en Provence, d'un grand arc surbaissé bandé entre des piliers massifs encore renforcés par
des contreforts externes comme on peut en voir dans les
cryptoportiques du forum arlésien[32] .
5
• Vue générale du cloître depuis la Tour, galerie ouest
• Angle nord-est avec, à l'arrière, l'abbatiale
• Galerie est, voûte en berceau et arcs-doubleaux délimitant les travées
• Galerie sud, baie à quadruple arcature, colonnes géminées
• Quadruple arcature de la galerie sud
• Galerie est, pile centrale cannelée
En fonction des études stylistiques et historiques, il est
possible de dater le cloître et sa construction. Le cloître
est construit entre 1140 et 1290 et se trouve pratiquement
terminé en 1182. La galerie nord, le début de la galerie est
et la salle capitulaire auraient été terminés avant 1182. La
galerie ouest suivrait de peu et précèderait l’achèvement
de la galerie est. Enfin, la galerie sud serait la plus tardive
et aurait été achevée au cours du XIIIe siècle[33] . Toutefois, le décor de ce monument reste inachevé à l’époque
romane et se poursuit tout le long du XIIIe siècle[34] et
du XIVe siècle[35] . Enfin, le cloître est restauré au XIXe
siècle par Henri Révoil une première fois en 1865-1866,
puis en 1872-1873.
La galerie nord, la plus ancienne, a donc été édifiée
lors de la deuxième campagne de construction en même
temps que la nef de l'abbatiale, la salle capitulaire et
la majeure partie de la galerie orientale. Sur le plan
stylistique, son décor s’apparente beaucoup à celui du
cloître Saint-Trophime d'Arles, avec la même ambiance
antiquisante[36] , caractéristique du XIIe siècle arlésien.
Près de la porte menant à l'abbatiale, un enfeu de style
flamboyant abrite le tombeau de l'abbé Jean Hugolen
(mort en 1430). Au sol on peut remarquer d'autres éléments funéraires : dalles du XIIIe siècle, pierre tombale de
dom Victor Capucy (mort en 1621), infirmier de l'abbaye,
dalles portant la date de décès de religieux mauristes des
XVIIe et XVIIIe siècles.
• Galerie nord à côté du tombeau de Jean Hugolen
• Enfeu du tombeau de l'abbé Jean Hugolen
• dalle funéraire XVIIe siècle
• pierre tombale de dom Victor Capucy
• Galerie est, enfeu des comtes de Provence
• Galerie est, arc-aqueduc
La galerie orientale s’ouvre avec l'enfeu des comtes de
Provence : sous un fronton à deux rampants, un arc segmentaire orné de fleurons retombe sur deux chapiteaux
à tête de monstres. C'est là qu'a été déposée en 1182 la
dépouille du comte de Provence Raimond-Bérenger III,
mort le 5 avril 1181, rejoint par les restes de Guillaume
6
2
DESCRIPTION
et Adélaïde, bienfaiteurs du monastère, comme probable- armoiries du cardinal Pierre de Foix, archevêque d'Arles
ment ceux de Geoffroy Ier[37] , tous trois préalablement in- et abbé de Montmajour de 1450 à 1463[40] .
humés dans la toute première église Notre-Dame. On y
trouve également les seuls chapiteaux romans épargnés
• Angle nord-ouest, autel de Notre-Dame
par les saccages successifs, à décor végétal, comme ceux
du cloître Saint-Trophime, hormis celui représentant la
• Galerie sud, porte du réfectoire
Tentation du Christ, en face de la porte de la salle ca• Galerie sud, repas chez Simon le lépreux à Béthanie
pitulaire. La voûte de la travée la plus méridionale est
e
traversée par un curieux arc (XIV siècle) sans fonction
• Galerie sud, armoiries du cardinal Pierre de Foix
porteuse, creusé d'une gouttière, et qui est en fait un petit aqueduc conduisant une partie de l'eau recueillie par
• Escalier à vis du réfectoire desservant le dortoir
l'impluvium vers une citerne extérieure au cloître près de
la tour-donjon[38] .
• Vestiges du dortoir vu depuis la Tour
La salle capitulaire, parallèle au bras sud du transept, est
un long rectangle, à moitié rupestre (parois méridionale
et orientale), éclairé au sud par un grand oculus, communiquant au nord avec l'abbatiale ; elle est couverte d'une
voûte en berceau soutenue par trois doubleaux reposant
sur des consoles sauf celui du centre s’amortissant sur un
pilastre.
La galerie ouest, profondément remaniée au XVIIIe
siècle afin de pouvoir supporter les deux étages prévus
par la reconstruction mauriste, a néanmoins conservé son
ordonnancement intérieur mais perdu sa belle façade sur
cour. Les trois baies à triple arcature sur colonnettes géminées ont été remplacées par trois hautes fenêtres encadrées de massifs piliers fortifiés par des contreforts extérieurs. Heureusement la voûte et son décor roman ont
été préservés, notamment les consoles évoquant les quatre
éléments (Mistral pour le Vent, Lune, Soleil, Feu) mais
aussi la lutte contre le Péché (bêtes féroces dont la fameuse Tarasque, évocation provençale de Jonas et la baleine). D'autre part, sur le mur du fond, des graffiti médiévaux ont été mis en évidence par Albert Illouze en 1994 :
différents navires du XIIIe siècle et des chevaux[39] . À
l'extrémité nord de cette galerie on trouve un modeste autel de pierre, seul vestige d'un espace dédié à la Vierge
Marie. D'autres bâtiments conventuels et leurs annexes,
adossés à cette galerie, ont disparu lors de la reconstruction mauriste afin d'aménager la liaison avec le nouveau
monastère Saint-Maur.
Au centre de la galerie sud s’ouvre l'accès au réfectoire
par une magnifique porte romane, remaniée au XIIIe
siècle, surmontée d'une tête grotesque louchant vers la
salle : Tantale, et flanquée de deux bas-reliefs romans, en
pierre de Beaucaire, très mutilés, dans lesquelles certains
voient le roi Salomon et la reine de Saba, d'autres les premiers bienfaiteurs du monastère, le comte Guillaume II
de Provence et sa mère la comtesse Adélaïde d'Anjou[41] .
Ce réfectoire, de plan quasi rectangulaire, servant de
contrefort à la galerie méridionale, est, comme le chapitre, aménagé en partie sur le rocher complété par des
murs et est éclairé par des baies en plein cintre ménagées
dans la façade sud ; il communique, à son extrémité ouest,
par un escalier à vis dont on peut encore aujourd'hui voir
l'implantation, avec le dortoir bâti au-dessus de lui et
dont il ne reste qu'un petit pan de mur sud, un autre un
peu plus grand au nord et la moitié du mur ouest.
2.3.3 Le Pardon de Montmajour et la chapelle
Sainte-Croix
Selon la tradition, un fragment de la Vraie Croix, parvenu à Arles dès le IVe siècle, serait à l’origine de la relique
que possédaient les moines de Montmajour. La vénération solennelle en aurait été établie en 1030 lorsque l’archevêque d’Arles consacra à la Sainte-Croix la première
crypte de l’église primitive de Montmajour, accordant
l’absolution de leurs péchés aux fidèles qui viendraient
en pèlerinage le 3 mai, fête de l’Invention de la SainteCroix, et qui laisseraient une offrande pour l’achèvement
de l’édifice. Malgré les difficultés d’accès à travers les marais, le Pardon de Montmajour eut un tel succès qu’au
XIIe siècle les moines, pour préserver leur sérénité, durent
faire construire à l’extérieur de la clôture une chapellereliquaire sous le vocable de la Sainte-Croix pour cantonner la foule des fidèles à l'écart du monastère[42] . De plus
ce pardon était une source considérable de revenus pour
l’abbaye mais aussi pour la ville d’Arles qui logeait les pèlerins et organisait le même jour une foire aux moutons
sur la place de la Croisière[43] .
La galerie sud, de construction plus récente, si elle
conserve une structure romane, diffère des autres par
ses éléments décoratifs. Les consoles arborent un bestiaire plus réaliste : âne, singe, dromadaire, aigle ; les arcsdoubleaux d'angle retombent sur des colonnes dont le fût
porte une bague ; les chapiteaux décorés de feuilles de
chou ou historiés sont taillés deux par deux dans un même
bloc de pierre, et datent de la deuxième moitié du XIVe
siècle, probablement contemporains du bâtisseur de la
tour-donjon, l'abbé Pons de l'Orme, moine de l'abbaye
marseillaise Saint-Victor. Les chapiteaux historiés rappellent par leurs thèmes (Annonciation, Couronnement
de la Vierge, Pentecôte, Repas chez Simon le lépreux à
Béthanie, combats de chevaliers) ceux des galeries go- Situé à peu de distance (200 m environ), à l'est de la clôthiques du cloître Saint-Trophime[38] . Au-dessus de la ture du monastère, ce petit chef-d’œuvre de l’art roman
porte de l'escalier à vis menant au dortoir, on remarque les provençal se dresse isolé au cœur d’un cimetière rupestre
2.5
Le monastère Saint-Maur
7
dont les tombes orientées envahissent tout l’espace disponible jusqu’aux marches de l’escalier menant à l’entrée. Conçu sur le modèle d’un reliquaire, le petit édifice adopte un plan rayonnant en forme de quatre-feuilles
ou quadrilobe symbolisant la Croix. L'ensemble du bâtiment est contrebuté de minces contreforts et entouré
d'un cimetière laïc de tombes creusées dans la roche[42] .
Son unité architecturale montre qu'il fut construit en une
seule phase. À l'intérieur, précédées à l’ouest d’un vestibule formant narthex, les quatre absides semi-circulaires
voûtées en cul-de-four s’articulent sur une travée carrée
voûtée en arc de cloître[N 3] . À l’extérieur les quatre absidioles entourent le massif cubique dominant la croisée
dont chaque côté se termine par un fronton triangulaire
bordé d’une corniche elle–même soulignée par une file de
denticules décorés de motifs végétaux ou géométriques en
taille de réserve[N 4] , traités avec une rare plénitude[44] .
D'après les marques retrouvées sur le parement intérieur
et que l'on retrouve également dans la galerie nord du
cloître, la chapelle aurait été érigée au moment de la mise
en place du décor de cette galerie, c'est-à-dire vers 11701180, à la suite de la seconde phase de construction de
l'abbatiale Notre-Dame.
Au XVe siècle on a essayé d'accréditer une légende rattachant la création de cette chapelle à Charlemagne sur les
tombes de chevaliers francs morts contre les Sarrasins. Un
faux a même été fabriqué par Jean de Pomo : l'inscription
attestant la fondation, écrite en caractères du XVe siècle,
se trouve encore au linteau de la porte d'entrée de la
Montmajour, la Tour dite de Pons de l'Orme, construite au monef[45] .
ment des grandes compagnies (XIVe siècle).
• Chapelle Sainte-Croix
l'ouest correspondant à l'escalier à vis desservant les différents niveaux. Les armoiries de l'abbé (un orme porté par deux moines-anges) sont sculptées sur les deux
• Plan
faces opposées ouest et est alors qu'un autre bas-relief à
l'étage supérieur représente Saint-Pierre. À l'intérieur, le
• Coupe longitudinale
rez-de-chaussée, creusé dans le rocher et voûté d'ogives,
• Nef en quatre-feuilles
abrite un magasin à vivres et un puits-citerne ; l'étage supérieur était originellement divisé en trois niveaux grâce
• Toiture absidiole sud
à des planchers en bois ; une voûte identique porte la terrasse défendue par un crénelage à mâchicoulis (restauré en 1946), lui-même supporté par des consoles à resLa tour Pons de l'Orme et les fortifica- saut, les angles étant renforcés par des ouvrages courbes
tions
en encorbellement percés d'archères[48] .
• Côté sud
2.4
Château-fort abbatial, dit donjon-de-l'abbé, édifié vers
1365-1370[46], [47] . La tour et les constructions des XIVe
et XVe siècles sont des édifices construits par le maître
d'œuvre Guillaume Helinc à l'initiative de l'abbé cardinal Pons de l'Orme (1368-1380) à partir de l'année 1369
c'est-à-dire à l'époque où les grandes compagnies, puis
les troupes de Du Guesclin ravageaient la Provence. Aujourd'hui, le mur d'enceinte de l'époque a totalement disparu.
2.5 Le monastère Saint-Maur
De nouveaux lieux réguliers (réfectoire, dortoir, bibliothèque et logis pour les hôtes) sont édifiés au couchant
par la congrégation de Saint-Maur à partir de 1703, sur les
plans de Pierre II Mignard. Ils sont reliés aux bâtiments
médiévaux au moyen d'un « grand arceau » qui enjambe
hardiment l'ancienne basse-cour. Endommagés lors d'un
Véritable donjon, c'est une tour appareillée en bossages, violent incendie en 1726, ils sont immédiatement réparés
de 26 mètres de haut, sur plan barlong avec ressaut à puis encore amplifiés à partir de 1748. Vendus comme
8
3 ABBÉS
mauriste du sud-est de la France avec l'abbaye SaintAndré de Villeneuve-lès-Avignon[49] .
C'est au cours de cette même campagne de construction
que l'ancien dortoir, situé au-dessus du réfectoire médiéval, est transformé en « infirmerie » destinée à recueillir
les religieux malades ou trop âgés. Il ne reste presque rien
de ces dispositions.
• Arceau monumental entre les parties médiévale et
mauriste
• Escalier monumental
• Vue d'ensemble depuis la tour
Angle sud-est
• Mur de soutènement de la terrasse sud
• Façade est des deux derniers étages
• Façade nord
bien national sous la Révolution en 1791, ils sont démantelés et servent de carrière au début du XIXe siècle ; en
mauvais état, les parties « sauvables » ont été restaurées
en 2012.
D'esprit résolument moderne avec sa conception verticale à niveaux superposés[49] , cette construction témoigne
d'un grand classicisme, s’imposant plus par ses proportions que par l'exubérance de sa décoration. Sa façade sud
rythmée par de grandes arcades était ornée de pilastres
à chapiteaux ioniques couronnés par un entablement à
denticules, la toiture, charpentée, étant en tuiles canal. Sa
façade nord est décorée de tables en saillie séparant les
fenêtres des deux derniers niveaux. Les façades latérales
comportaient deux grandes baies en plein cintre éclairant
le couloir central desservant les cellules des moines.
Le monastère mauriste s’ordonne sur cinq étages, les deux
premiers, sis en entresol par rapport à la grande terrasse
sud et au niveau de la l'ancienne basse-cour, abritaient les
communs : cellier, boulangerie, four à pain, salon pour les
hôtes, et communiquaient avec les trois étages résidentiels par un petit escalier de service. De plain pied avec
la terrasse sud par une galerie à voûtes d'arêtes bordée de
grands arcs, le premier étage résidentiel, séparé des communs par un bandeau plat ceinturant la terrasse et la face
sud du sommet du grand arceau, abritait la cuisine, le lavabo, le réfectoire et trois salons (vert, du Roi et d'hiver).
Les deux étages supérieurs étaient réservés aux cellules
des moines, des convers et des novices ainsi qu'aux pièces
d'étude (bibliothèque, salles d'étude, archives). Une nouvelle abbatiale devait compléter le bâtiment à l'ouest mais
ne fut jamais mise en chantier, et des vingt-cinq travées
prévues en façade méridionale, seize furent réalisées (70
mètres de long) dont deux seulement subsistent de nos
jours[49] .
Cet ensemble « monobloc » totalisait à l'origine une superficie de 8 000 mètres carrés cumulés sur cinq étages,
avec plus de soixante fenêtres, et deux cages d'escalier
monumentales, ce qui en faisait le plus vaste monastère
3 Abbés
Selon la règle de saint Benoît, l'abbé doit être élu par la
communauté des moines, toutefois cela ne fut pas toujours le cas. Dans un premier temps on trouve ainsi des
abbés nommés par le comte, l'archevêque ou le pape, ou
encore en provenance d'autres monastères tels celui de
Saint-Victor ou du Mont-Cassin. Au XVe siècle, le titre
d'abbé est porté par les cardinaux-archevêques d'Arles et
à partir du XVIe siècle, à la suite du concordat de Bologne
de 1516, le titre abbatial est décerné par le roi.
3.1 Les premiers abbés
• 955-963 : Norgalde, suppreamus monachorum[50]
• 963-978 : Mauring[51],[52] .
• 978-993 : Pons, ancien prévôt de l'église d'Arles,
succède à Mauring ; son nom ne figure que dans une
seule charte et dans un antique obituaire[53] . D'après
J.P Poly, il serait l'ancien prieur de l'abbaye et meurt
un 1er janvier, probablement en 993[52] .
• À la mort de Pons, un conflit éclate entre les moines
qui souhaitent Riculf comme nouvel abbé et le comte
Roubaud et la comtesse Adelaïde qui imposent Paul,
un moine de l'abbaye de Saint-Gilles ; une bulle du
pape Grégoire V sollicité par les moines tranche finalement en avril 998 en faveur de Riculf, malheureusement décédé peu auparavant, le 1er mars 998[52] .
• 993-998 : Paul[53] .
• 998-1000 ? : Riculf ou Riculfe, évêque de Fréjus et
neveu de Teucinde ; d'après Martin Aurell, il serait
abbé de Montmajour après 993[54] et selon JeanPierre Poly, il serait décédé le 1er mars 998[52] .
3.1
Les premiers abbés
• 1000-1008 : Archinric ou Archindric[55] ; il se trouvait déjà à Montmajour autour de 1005[56] ; J.-P. Poly précise que cette nomination se passe le 5 février
de l'an mil[52] .
• 1008-1022 : Raimbert ou Rambert, élu le 20 avril,
le jour de la dédicace de l'église Sainte-Croix, est le
7e abbé de Montmajour[52] .
• 1022-1040 : Josmar, mentionné comme moine de
l'abbaye en 1009 ; d'après J.-P. Poly, il est mort le
29 mars 1029[52] .
• 1040-1052 : Benoît ; il participe au plaid organisé
le 12 août 1040 par l'archevêque d'Arles Raimbaud
de Reillanne pour régler l'affaire de la donation
des terres de Fontvieille qui opposait d'une part
l'abbaye de Saint-Victor et les vicomtes de Marseille
et d'autre part l'abbaye de Montmajour, les comtes
de Provence et les chevaliers d'Arles[57] .
• 1052-1053 : Audibert, déposé par l'archevêque
d'Arles, Raimbaud de Reillanne associé à plusieurs
grands dont Uc des Baux[58] .
• 1053-1058 : administration de l'abbaye sous
l'autorité de l'archevêque Raimbaud de Reillanne[58] .
• 1058-1080 : Rolland ou Roland[59] ; il est nommé par l'archevêque d'Arles, Raimbaud de
Reillanne[58] ; il est cité en 1067 par Jean-Pierre
Poly, lorsque les Arlésiens défrichent les marais de
Montmajour[60] . Ce même auteur indique la date
de 1059 et précise que Roland est nommé en même
temps abbé de Saint-André d'Avignon[61] .
• 1080-1080 : Bermond dit aussi Brémond[62] , proche
de l'archevêque d'Arles Aicard. Il est destitué avec
son protecteur au concile d'Avignon de 1080.
• 1080-1081 : Guillaume Ier (Guilhem) ; placé à la tête
de l'abbaye par le comte de Provence Bertrand II[63] .
9
• 1203-1234 : Guillaume de Bonnieux ; en 1204, il se
rend à Rome pour recevoir l'investiture spirituelle et
temporelle.
• 1234-1240 : Guy[65]
• 1240-1257 : Raymond Ier[66]
• 1257-1259 : Raymond II de Pastea alias d'Ansouis
• 1259-1260 : Guillaume de Ronnis, administre pendant un an l'abbaye sans avoir reçu la confirmation
de son titre[67] .
• 1260-1265 : vacance ; l'abbaye est administrée par
les frères mendiants d'Arles[68] .
• 1266-1286 : Bernard de Montmirat, nommé par le
pape Clément IV.
• 1287-1297 : Étienne de Sola de Montarene (décès
en 1298). Moine de Saint-Gilles du Gard (1288), il
n'appartenait pas à la communauté de Montmajour.
• 1298-1316 : Bertrand de Maussang, mort en 1316 ;
la chapelle Notre-Dame-le-Blanche, incluse dans
l'église Notre-Dame, contient sa sépulture.
• 1316-1317 : Isnard de Pontevès. Abbé du MontCassin (1316), il n'appartenait pas à la communauté
de Montmajour.
• 1318-1328 : Guillaume de Cadolle
• 1328-1338 : Raymond de Boulbon
• 1338-1352 : Pierre de Canillac
• 1353-1361 : Jaubert de Livron, mort en 1361.
• 1361-1363 : Louis de Bollène
• 1363-1368 : Pierre de Bagnac
• 1081-1090 : Richard, oncle maternel de
l'archevêque d'Arles Aicard ; il avait pris le
parti du pape et du comte dans le conflit les opposant à son neveu. Abbé de Saint-Victor, il est placé
à la tête de l'abbaye de Montmajour par le pape
Grégoire VII par la bulle du 18 avril 1081[64] .
• 1368-1382[69] : Pons de l'Orme, mort en 1382 ; il
est le bâtisseur de la tour sur laquelle figurent ses
armes. Moine (cellerier ?) de Saint-Victor de Marseille (1368), il n'appartenait pas à la communauté
de Montmajour. En 1380, il retrouvera l'abbaye de
Saint-Victor dont il sera l'abbé jusqu'en 1383.
• 11 ??−1130 : Pierre Ier
• 1382-1384 : Pierre
• 1130-1153 : Pons II
• 1384-1385 : Bernard Odoli
• 1153-11 ?? : Pierre II
• 1385-1391 : Faydit d'Aigrefeuille, cardinal et
évêque d'Avignon
• vers 1167 : Girinus
• vers 1180 : Jean Ier
• 1391-1401 : Galéot Tarlat
• 118 ?−1193 : Guillaume II
• 1401-1405 : Foulques de Rochechouart
• 1193-1203 : Foulques de Cabannes
• 1406-1430 : Jean Hugolin, mort en 1430.
10
3.2
5 SOURCES
L'époque des archevêques
• 1431-1450 : Louis Aleman, archevêque d'Arles et
abbé commendataire de Montmajour
• 1735-1761 : Claude-François de Montboissier de
Beaufort-Canillac
• 1761-1786 : cardinal Louis-René-Edouard de Rohan, le dernier abbé.
• 1450-1462 : Pierre de Foix, cardinal et archevêque
d'Arles.
• 1462-1475 : Philippe de Lévis, cardinal et archevêque d'Arles.
4 L'abbaye et les arts
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou
• 1475-1489 : Eustache de Lévis, cardinal et arche- incomplète. Votre aide est la bienvenue !
vêque d'Arles.
• 1489-1499 : Nicolas de Cibo, archevêque d'Arles.
• 1499-1504 : Rodolphe Boniface
• 1505-1546 : Claude de Poitiers
3.3
Après le concordat de Bologne de 1516
Le concordat de Bologne est signé le 18 août 1516, lors
du Ve concile du Latran, entre le Pape Léon X et le chancelier Antoine Duprat qui représente le roi de France
François Ier . Ce concordat met fin à la Pragmatique Sanction de Bourges et tempère le gallicanisme. Il généralise
également la mise en place dans le Royaume de France
du régime de la commende.
Elle fut en 1967 le principal lieu de tournage du film
Le Lion en hiver par Anthony Harvey, adapté de la
pièce créée à Broadway par James Goldman, avec Peter
O'Toole en Henri II Plantagenêt, Katherine Hepburn en
Aliénor d'Aquitaine, Anthony Hopkins en Richard avant
qu'il ne devienne Richard Cœur de Lion, pour sa première
apparition au cinéma, ainsi que celle de Timothy Dalton
dans le rôle de Philippe II Auguste. L'abbaye et ses ruines
ont inspiré de nombreux artistes.
• Abbaye de Montmajour - Édouard Baldus, 1862.
• Collines avec les ruines de Montmajour - Vincent van
Gogh, juillet 1888.
• Coucher de soleil à Montmajour- Vincent van Gogh,
juillet 1888.
• 1547-1564 : Aymar de Maugiron
• 1564-1568 : Vacance
5 Sources
• 1568-1582 : Jean-François de Purpurat de Lucerne
• 1582-1590 : Claude d'Anselme de Blauvac
• 1590-1592 : Dominique Grimaldi
• 1592-1593 : Guillaume d'Avançon, archevêque
d'Embrun
• Congrès archéologique de France - 134e session
1976
• Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale
879-1166 - Bordas - Paris, 1976 - (ISBN 978-2-04007740-2)
• L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine,
collection Itinéraires - (ISBN 978-2-7577-0177-5)
• 1593-1608 : Guillaume de Corty
• 1608-1616 : Joseh-Charles d'Ornano
5.1 Bibliographie
• 1616-1629 : Jean Sicard
• 1629-1632 : Camille Savary de Brèves
• 1632-1643 : Jean-Baptiste-Gaston Savary de
Brèves[70] . Il échange en 1643 l'abbatiat avec le
suivant.
• F. de Marin de Carranrais - L'Abbaye de Montmajour : étude historique d'après les manuscrits de D.
Chantelou et autres documents inédits – 1877, Marseille.
• 1643-1657 : Alexandre Bichi, évêque de Carpentras, nonce apostolique en France et cardinal[71],[72] .
• L'abbaye de Montmajour, Provence de Jean-Maurice
Rouquette et Aldo Bastié /Éditions du PatrimoineCollection “Itinéraires” (ISBN 978-2-85822-398-5)
• 1657-1718 : Charles Bichi, cardinal[71] , neveu du
précédent.
• L'abbaye de Montmajour de Remi Venture (Equinoxe) / (ISBN 978-2-908209-07-5)
• 1718-1735 :
Gamaches[73]
• Abbaye de Montmajour de Mognetti/Breton / (ISBN
Louis-Aloph
de
Rouault
de
978-2-7373-1233-5)
11
• Abbaye de Montmajour de Paul Gauthier (Golias
Eds) / (ISBN 978-2-911453-37-3) (épuisé)
Bouches-du-Rhône (13), Strasbourg, Châteauxforts d'Europe, 2008, 156 p. (ISSN 1253-6008)
N°46/47/48, 2008 Arles, Montmajour, Châteaufort abbatial, p. 15 et illustrations 20 et 21 Donjon
de l'Abbé
• Congrès archéologique de France 134e session 1976
Pays d'Arles, pages 182-239 - Société française
d'archéologie, Paris 1979.
• Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux
et fortifications de la France au Moyen Âge,
Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 6
1287 p. (ISBN 2-86535-070-3)
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale.
6.1
Page 58 à 60 : Arles : Montmajour
• Raoul Béranguier, Abbaye de Provence, Paris,
Nouvelles éditions latines, 1969, 93 p.
Montmajour pp . 56 à 61. L’auteur fait, lui, état du
03 mai 1021
Voir aussi
Articles connexes
• Ordre de Saint-Benoît
• Liste d'abbayes bénédictines de France
• Prieuré de Carluc
• Chapelle Saint-Michel-de-Monieux
• Guy Barruol, Roseline Bacou et Alain Girard (di• Arles : liste des monuments historiques d'Arles
recteurs de publication), L’abbaye de Saint-André
de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie,
rayonnement : Actes du colloque interégional tenu 6.2 Liens externes
en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation
de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon,
• Sur le site du patrimoine
Mane, Alpes de Lumières, coll. « Les Cahiers de Sa• Photographies de l'Abbaye de Montmajour sur Rolagon », 2001, 448 p. (ISBN 978-2-906162-54-9, ISSN
manes.com
1254-9371), « Le temporel de l’abbaye Saint-André
au haut Moyen Âge »
• Abbaye Saint-Pierre de Montmajour (ancienne), ab• (fr+en+de) Coordination générale : René Dinkel,
baye de Montmajour ou monastère Saint-Maur, sur
Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Mariele site « Patrimages Drac Paca »
Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH :
• Abbaye de Montmajour
Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu,
Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction
régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean- 7 Notes et références
Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille
Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche
sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et 7.1 Notes
de la Méditerranée-IRAA)-Centre national de la
[1] À cette époque, Montmajour est entouré par les marais.
recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide
- Monuments Historiques Provence Alpes Côte [2] Il précise que les pèlerins sont amenés contre rétribution,
d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires
les arlésiens exigeant le monopole de ce service, sur des
culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes
bateaux à fond plat sur l'île de Montmajour isolée au milieu des marais.
- Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er
trimestre 1986, 198 p. (ISBN 2-906035-00-9)
[3] Voûte formée par la pénétration de 4 voûtes de même hauGuide présentant l'histoire des monuments histoteur
riques ouverts au public en Provence – Alpes –
Côte - d'Azur, avec cartes thématiques : 1. Sites et [4] Surfaces épargnées par un détourage en creux dans le plan
monuments antiques, 2. Architecture médiévale,
d'un parement
4. Renaissance / Classique / Baroque (traduit en
allemand et anglais en septembre 1988). Notice
Collobrière : Arles, Abbaye de Montmajour, 7.2 Références
pp.97-98
• Charles-Laurent Salch et Anne-Marie Durupt,
Nouvel Atlas Châteaux et fortifications des
[1] Raoul Bérenguier, Abbayes de Provence, Paris, Nouvelles
Éditions Latines, 2e tri. 1969, 90 p.
Montmajour, p. 56 à 61
12
7
NOTES ET RÉFÉRENCES
[2] Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de
Forcalquier, catalogue d’exposition, p. 7
[20] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 191.
[3] « Ancienne abbaye de Montmajour », base Mérimée,
ministère français de la Culture
[21] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 193.
[4] Abbaye Saint-Pierre de Montmajour (ancienne)
[22] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 195.
[5] Congrès archéologique de France - 134e session, 1976 Pays d'Arles, page 185 :
… une bienfaitrice, du nom de Teucinde,
acquiert d'abord par un échange avec
l'archevêque Manassès en 949 “l'île de
Saint-Pierre que l'on appelle Montmajour”,
puis à sa mort en 977 lègue définitivement
par testatment la montagne de Montmajour à
la petite communauté…
[6] Site du patrimoine ici :
C’est sur ce site, aux portes d’Arles, que s’établit une première communauté de Bénédictins
en 949, inaugurant huit siècles de vie monastique.
[7] Il s’agit de Raymond II († 961), fils d'Ermengaud
[8] L. Schneider - In regno Septimanie, in comitatu et territorio
biterrensi – p. 43,44
[9] Selon les sources, certains historiens font état des dates de
1019, 1021, 1024 ou 1030, sous réserve que cette création
soit bien concomitante à celle de la consécration de l'église
Notre-Dame (un dimanche 3 mai)
e
• Congrès Archéologique de France - 134 session,
1976, Pays d'Arles - Elisabeth Mognetti, L'abbaye
de Montmajour - p. 236, note 16
• Raoul Béranguier 1969, p. 55-61
[23] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - pages 53 & 54
[24] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 239.
[25] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 32
[26] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 201.
[27] Chantelou
[28] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - pages
199,200.
[29] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 197.
[30] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - pages 27 & 28
[31] L'abbaye de Montmajour, Éditions du Patrimoine, coll.
« Itinéraires », p. 29-30.
[32] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 33
[33] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 207.
[10] AMAR, CC 143
[34] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 210
[11] Guy Barruol, Roseline Bacou et Alain Girard (directeurs
de publication) 2001
[35] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 211.
[12] Congrès archéologique de France - 134e session 1976 Pays d'Arles, pages 220 et suivantes.
[36] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 34
[13] Op. cit., page 223
[37] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 206.
[14] Annie Tuloup-Smith - Rues d'Arles qui êtes-vous ?, page
205.
[38] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 36
[15] Source :« Ancienne abbaye de Montmajour », base Mérimée, ministère français de la Culture
[39] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 38
[16] Congrès archéologique de France - 134e session, 1976 Pays d'Arles, page 188.
[40] Rémi Venture, L'abbaye de Montmajour - Éditions Equinoxe - page 53
[17] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 187.
[41] Rémi Venture, L'abbaye de Montmajour - Éditions Equinoxe - page 50
[18] Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 8791166 - page 186.
[42] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 219
[19] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 188.
[43] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires – page 11
7.2
Références
13
[44] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires – page 56
[60] Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 8791166 - Bordas - Paris, 1976 - page 140.
[45] Société française d'archéologie - Congrès Archéologique
de France, 134e session, 1976, Pays d'Arles - page 220
[61] Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 8791166 - Bordas - Paris, 1976 - page 207.
[46] Collectif (Conservations régionales des monuments historiques, des antiquités préhistoriques, des antiquités historiques, avec la collaboration d'A. Roth-Congès, IRAACNRS), Coordination générale : R. Dinkel conservateur
régional des monuments historiques, E. Decugnière, H.
Gauthier 1986, p. 97-98
[62] Dans La Provence au Moyen Âge (page 46) de Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, il est précisé :
[47] Charles-Laurent Salch et Anne-Marie Durupt 2008, p. 15
[48] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - page 48
[49] L'abbaye de Montmajour - Éditions du Patrimoine, collection Itinéraires - pages 44 & 45
[50] Op. cit., page 185
[51] Martin Aurell - Actes de la famille Porcelet d'Arles (9721320) - acte no 55, page 30 où l'abbé Mauring est cité dans
l'acte de donation de l'île de Montmajour, daté du 17 août
977.
[52] Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 8791166 - pages 70,71.
[53] F. De Marin De Carranrais - L'Abbaye de Montmajour :
étude historique d'après les manuscrits de D. Chantelou et
autres documents inédits – 1877, Marseille - page 32.
[54] Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La Provence au Moyen Âge, p. 20 :
Neveu de Gondard, il lui succède sur l'évêché
de Fréjus et devient après 993, abbé de Montmajour.
[55] La Provence au Moyen Âge de Martin Aurell, Jean-Paul
Boyer et Noël Coulet, page 40
…Isarn élu à la tête de Saint-Victor en 1020
grâce à l'intervention d'Archindric, abbé de
Montmajour…
[56] Ibidem, page 41
… Les évêques et les vicomtes de cette ville
(NDLR : Marseille) conservent un important
contrôle sur cette institution (NDLR : Abbaye
de Saint-Victor de Marseille) jusqu'autour de
1005 : à cette date, l'évêque Pons (978-1008)
met l'abbé Guifré à sa tête sous les conseils des
réformateurs Garnier de Psalmody et Archindric de Montmajour…
[57] Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 8791166 - page 192.
les légals pontificaux, Hugues de Die et Richard de Millau, abbé de Saint-Victor, le
(NDLR : l'archevêque d'Arles, Aicard) déposent sans doute davantage pour son parti pris favorable à Henri IV et à l'antipape
Clément III que pour l'irrégularité de son accession à l'épiscopat. Brémond, abbé de Montmajour, proche d'Aicard, est chassé de son
monastère par la même occasion.
[63] Florian Mazel - La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe début XIVe siècle, page 214.
[64] Florian Mazel - La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe début XIVe siècle, page 217
[65] F. De Marin De Carranrais - L'Abbaye de Montmajour :
étude historique d'après les manuscrits de D. Chantelou et
autres documents inédits – 1877, Marseille - page 56 ici :
Le 19e abbé de Montmajour portait le nom de
Guy. Il ne demeura que six ans à la tête de l’abbaye, de 1234 à 1240. Son nom ne figure que
sur un petit nombre de chartes (6). Il s’engagea
par un acte du 18 mai 1238 à donner 400 sous
raimondins neufs à Alphant de Tarascon, qui
devait aller en Lombardie pour le service de
l’Empereur, au nom de Montmajour, avec un
cheval armé de toutes pièces. Grégoire IX lui
adressa en 1234 une bulle confirmant Montmajour dans ses possessions et immunités.
[66] Martin Aurell - Actes de la famille Porcelet d'Arles (9721320), acte no 389, p. 305
[67] F. De Marin De Carranrais - L'Abbaye de Montmajour :
étude historique d'après les manuscrits de D. Chantelou et
autres documents inédits – 1877, Marseille - page 60 ici :
Guillaume de Ronnis, élu abbé à sa mort, administra pendant environ un an les affaires
du monastère sans avoir reçu la confirmation
de son titre. Il céda à Ermessînde, abbesse de
Saint-Césaire d'Arles, tous les droits qu'avait
Montmajour sur Vile de Cordes, située à une
faible distance au sud-est de l'abbaye, et reçut d'elle en échange son domaine du Castellet,
qui en était aussi très-voisin (2). Par un acte du
1er septembre 1260, il nomme son procureur,
Pierre de la Tour, prieur de N.-D. d'Alleins
(3).
[58] Florian Mazel - La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe début XIVe siècle, page 216
[68] F. De Marin De Carranrais - L'Abbaye de Montmajour :
étude historique d'après les manuscrits de D. Chantelou et
autres documents inédits – 1877, Marseille - page 60.
[59] Martin Aurell - Actes de la famille Porcelet d'Arles (9721320) - acte no 55, page 30
[69] Congrès archéologique de France - 134e session 1976 Pays d'Arles, page 444.