Communiqué de Presse : Pour un débat serein sur l`avenir des

Communiqué de Presse : Pour un débat serein sur l’avenir des hydrocarbures fossiles en France et en pa
Écrit par Administrator
Vendredi, 19 Août 2011
Bordes le 22 août 2011 - Tandis qu’au premier semestre 2011, le déficit commercial extérieur
de la France s’est établi à 37,5 milliards d’euros, pâtissant d’une dégradation de la facture
énergétique qui a dépassé 30 milliards d’euros pour les six premiers mois de l’année, « les
collectifs » se réunissent néanmoins à Lézan les 26, 27 et 28 Août sur le thème des « énergies
pour la planète» et de « la lutte contre les gaz et huiles de schiste », avec la participation de
José Bové, député européen français.
D’après les économistes, il est probable que le déficit commercial qui avait atteint 51 milliards
l’an dernier filera tout droit vers 70 milliards cette année, pulvérisant ainsi les 48 milliards
inscrits dans la loi de finances 2011. Quant à la facture pétrolière, elle risque d’atteindre 60
milliards contre 45 l’an dernier, freinant ainsi la progression du PIB et menaçant la notation de
la France qui risque de perdre sa côte enviée AAA, avec les conséquences que l’on sait sur le
panier de la ménagère.
Les parlementaires des deux bords et les écologistes se doivent d’assumer leur part de
responsabilité ou d’irresponsabilité.
Mais, Messieurs du Gouvernement, vous qui cherchez des dizaines de milliards d’euros pour
empêcher l’affront qui menace notre pays, avez-vous seulement pensé aux moyens de réduire
cette facture pétrolière, autres que la mise en circulation de tickets de rationnement. On pourrait
effectivement réduire la vitesse sur les routes, on pourrait également appairer les plaques
minéralogiques avec les jours de la semaine pour restreindre la circulation, on pourrait enfin
rechercher et mettre en production les hydrocarbures de gisements non conventionnels. Bien
entendu, nous sommes conscients de l’impopularité de ces mesures mais de « trois maux » il
faut choisir le moindre.
L’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole souhaite rappeler ici sa position et ses
convictions sur l’avenir de l’industrie du pétrole et du gaz en France.
Energies renouvelables et énergies fossiles ne s’opposent pas
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Nous pensons que le recours aux énergies fossiles restera incontournable pendant de
nombreuses années encore et, si le développement des énergies renouvelables en France est
bien évidemment nécessaire et souhaitable, celles-ci ne peuvent couvrir la totalité des besoins
croissants en énergie et, vraisemblablement, elles ne le pourront jamais.
Il est absurde de penser que la production des hydrocarbures fossiles et, notamment, celle du
gaz et des huiles de schiste, si elle était autorisée, pourrait freiner le développement des
énergies renouvelables. Leur mode de financement est différent : d’origine privée dans le
premier cas et principalement étatique dans le second. La production de gaz et d’huiles de
schiste a pour vocation de se substituer rapidement à des importations extrêmement
coûteuses, dans un contexte de déficit aggravé de la balance des paiements et d’augmentation
de la facture énergétique. Plutôt qu’importer, n’est-il pas préférable de produire une partie de
ces ressources sur notre sol ? Ne serait-il pas cocasse si nous devions un jour importer de
Pologne, de Russie ou d’ailleurs, du gaz et des huiles de schiste ?
Lors de l’EnerPresse Forum qui s’est tenu à Deauville les 1-2 juillet derniers, l’ensemble des
entreprises impliquées dans le développement des nouvelles énergies, du photovoltaïque au
gaz de schiste, regrettait le manque de cohérence de la politique énergétique française. Nous
partageons ce sentiment et défendons l’idée d’un mixe énergétique ouvert à toutes les sources
d’énergie, des éoliennes au nucléaire en passant par le gaz et les pétroles de gisements non
conventionnels, improprement appelés gaz et huiles de schiste mais aussi de roche-mère. Un
récent sondage publié en mai dernier démontrait d’ailleurs qu’une majorité de Français était
favorable à un mixe énergétique équilibré ainsi qu’au « pétrole de roche-mère », si celui-ci
avait pour conséquence une baisse du prix à la pompe.
L’Amicale des Foreurs défend la recherche scientifique…
Notre expérience nous a appris que la fracturation hydraulique, technique éprouvée depuis plus
de soixante années, est sûre lorsqu’elle est utilisée de manière responsable. Aujourd’hui,
comme dans d'autres domaines, les techniques se diversifient, évoluent et s'améliorent sans
cesse. Il faut faire confiance à la science, aux hommes, à leur savoir-faire et à celui des
entreprises et savoir adapter la réglementation aux nouveaux défis auxquels nous sommes
confrontés. La fonction crée l’organe : on ne peut améliorer la fracturation hydraulique qu’en la
pratiquant. L’interdire, c’est rogner les ailes de l’industrie française des services parapétroliers
et réduire considérablement la palette de services que des sociétés comme l’Institut Français
du Pétrole, Technip, Trouvay et Cauvin ou Vallourec peuvent offrir, non seulement en France
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mais à l’exportation.
Une loi récemment promulguée par le Parlement prévoit la création d’une commission nationale
chargée de formuler des recommandations au gouvernement en vue d’une éventuelle mise en
œuvre d’expérimentations sur la fracturation hydraulique. Nous espérons que cette initiative ne
restera pas lettre morte et qu’elle sera mise en œuvre rapidement. Nous aurions toutefois
préféré que le Gouvernement décide d’étoffer le Bureau d’Exploration et de Production des
Hydrocarbures (BEPH), la DRIEE dans le Bassin de Paris et les DREAL en Province, qui
assurent, entre autres, la surveillance et la « police » des mines et des pétroles. La réalisation
d’expérimentations, recommandée dans le rapport d’étape remis au gouvernement en avril
2011 par le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et de la technologie et le Conseil général
de l’environnement et du développement durable, permettrait en effet de faire évoluer la
science et d’évaluer les risques. Cette évaluation respecterait ainsi le principe de précaution
inscrit dans la Constitution qui implique justement une évaluation scientifique des risques
potentiels.
…ainsi que la réforme du code minier, voire, de préférence, la création d’une loi
pétrolière, pour répondre aux nouveaux défis posés par les hydrocarbures issus de
gisements non conventionnels.
Cette réforme, que nous appelons de nos vœux, pourrait s’articuler autour des priorités
suivantes :
1. une meilleure réglementation entourant les forages et un contrôle plus strict par les autorités
compétentes, afin de garantir la compatibilité des opérations de recherche et de production
avec le respect de l’environnement et du cadre de vie des populations. 2. une meilleure répartition des revenus issus de la production pour les départements, les
communes et les collectivités locales.
3. la possibilité pour les propriétaires terriens de bénéficier d’un pourcentage des revenus
générés par l’exploitation en profondeur de leur sol.
Ces mesures permettraient de répondre aux inquiétudes compréhensibles des populations et
favoriseraient le développement responsable et raisonné des hydrocarbures de roche-mère,
phrase qui pour nous n’a pas de sens précis puisque tout les hydrocarbures proviennent d’une
roche- mère. Nous lui préférons le terme d’hydrocarbures de gisements non conventionnels.
Un récent rapport mandaté par l'Administration américaine et repris par le Président Obama
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dans un de ses derniers discours rappelle qu'il est nécessaire, pour garantir une exploitation
propre des gaz de schiste, de mettre en avant et d'encourager les bonnes pratiques des
sociétés pétrolières, d'exercer un contrôle plus strict des opérations de forage et de rendre
public la recette des fluides de fracturation (ce que font déjà la plupart des opérateurs).
Ce rapport, préparé par des experts américains reconnus, pourrait donner à nos législateurs
quelques éléments de réflexion et d'étude dont il serait dommage de ne pas tenir compte dans
la perspective de la réforme du Code Minier et du processus à venir d'expérimentation.
Nous sommes d'autant plus sensibles à l'argumentation qu'en France la profession est plus
strictement encadrée qu'aux Etats Unis mais il est vrai que la production des hydrocarbures de
gisements non conventionnels n'est pas couverte par le Code Minier.
L’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole organise par ailleurs le 24 septembre prochain,
à Rueil-Malmaison, une conférence sur ces hydrocarbures, en partenariat avec l’association
Amicale des Consultants Pétroliers. Le programme en sera communiqué ultérieurement, dès
que les intervenants contactés auront fait connaitre leur réponse.
Ce débat se veut serein et didactique car, pour nous, la passe d’armes à laquelle se livrent les
différents protagonistes, depuis le début de l’année, résulte d’une profonde incompréhension et
d’une parfaite méconnaissance de notre profession et des femmes et des hommes qui
l’exercent.
Nous ne pouvons toutefois nous empêcher de penser que cette agit-prop est peut être
soutenue et entretenue par des fonds dont nous aimerions connaitre la provenance.
En attendant, l’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole souhaitent que les
Parlementaires favorables à l’exploration et à la production éventuelle du gaz et des huiles de
schiste qui sont à la fois conscients et soucieux de la gravité de la situation économique dans
laquelle se trouve notre pays, interviennent auprès de leurs pairs et du Conseil d'Etat ou de la
Cour de Cassation pour faire abroger la loi Jacob qui a été votée le 30 Juin dernier et
promulguée le 14 juillet, jour de notre Fête Nationale, un bien triste symbole.
Jacques Sallibartant Jean-Claude Rémondet
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Président de l’AFMP Vice-Président de l’AFMP
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