le retour symbolique du gypaete barbu en vanoise

En 1994, pas moins de 417 observations de gypaètes ont été
réalisées avec une forte concentration des données en HauteTarentaise et dans les Chapieux. Parmi les oiseaux identifiés,
2 proviennent du site de lâcher du Mercantour.
LE RETOUR SYMBOLIQUE
DU GYPAETE BARBU EN
VANOISE
LOCALISATION DES OBSERVATIONS - ANNEE 1994
Eradiqué entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le gypaète
barbu avait totalement disparu des Alpes alors qu’il avait survécu
dans les Pyrénées. Son retour est hautement symbolique en Savoie
non seulement par la restitution de l’un des plus grands vautours
de notre faune, avec près de 3 mètres d’envergure, mais également
en tant que nécrophage, car il atteste par sa présence de la qualité
d’un environnement riche en ongulés sauvages et domestiques avec
présence de falaises et d’éboulis appropriés et préservés.
Les premières observations de gypaètes barbus consécutives à la
réintroduction de cette espèce dans les Alpes ont été effectuées
dans le massif de la Vanoise en 1989. Depuis cette époque, les
données recueillies confirment le succès du programme européen
de réintroduction initié en 1986 et mené conjointement par
l’Autriche, la Suisse, l’Italie et la France.
Depuis 1989, le nombre d’observations a fortement augmenté et
la zone fréquentée en Vanoise ainsi que le long des vallées de l’Arc
et de l’Isère, s’est étendue. A noter que le massif du Grand Perron
des Encombres, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Saint- Michel-deMaurienne est lui aussi exploré par un, voire deux gypaètes, depuis
l’année 2000.
Localisation
des observations
Zone centrale
Zone périphérique
Réserve naturelle
Bourg-Saint-Maurice
Moûtiers
Tignes
Val-d'Isère
Pralognanla-Vanoise
Bonnevalsur-Arc
Termignon-la-Vanoise
Saint-Jean-de-Maurienne
Modane
N
Source : Parc national de la Vanoise - oct. 2005
En 1989, les 7 observations réalisées concernent les communes de
Champagny-en-Vanoise, Termignon-la-Vanoise et Val-d’Isère. Avec
du recul, il est remarquable de constater que ce sont dans ces trois
sites, ou juste à proximité (vallée de Peisey-Nancroix), que les
gypaètes adultes se sont à terme reproduits.
LOCALISATION DES OBSERVATIONS - ANNEE 1989
Localisation
des observations
Zone centrale
Zone périphérique
Réserve naturelle
En 1996, 460 observations ont été collectées. Cependant, cette année
correspond au premier cas de mortalité enregistré dans la vallée des
Chapieux où un oiseau lâché en 1989, en Haute-Savoie, a été trouvé
mort sous une ligne à haute tension à proximité du Versoyen.
En 1997, le nombre de données a fortement chuté (222)
consécutivement à l’abandon du secteur du Beaufortain mais
également suite à un second cas de mortalité constaté en HauteTarentaise, au col de Fresse, où un gypaète, lâché en 1991, a été trouvé
sous une ligne électrique alimentant une remontée mécanique.
Bourg-Saint-Maurice
En 1998, la majorité des observations (305) concernant 10 individus
différents se concentre en Haute-Tarentaise. Pour la première fois
une aire de nidification est utilisée à Val-d’Isère mais le trio d’adultes
concernés ne parvient pas à se reproduire.
Tignes
Moûtiers
Val-d'Isère
Pralognan-la-Vanoise
Bonneval-sur-Arc
Termignon-la-Vanoise
L’année 2000, avec ses 470 observations, voit un oiseau
précédemment sédentarisé sur Pralognan-la-Vanoise se déplacer sur
le secteur des Encombres.
C’est en 2002, que le couple de Termignon-la-Vanoise, nouvellement
installé dans les gorges du Doron parviendra d’emblée à élever un
jeune jusqu’à l’envol, tout comme le couple de Val-d’Isère qui a réussi
sa première reproduction après 4 années d’échecs.
Saint-Jean-de-Maurienne
Modane
N
Source : Parc national de la Vanoise - oct. 2005
En 1991, les observations se concentrent en Haute-Tarentaise ainsi
que dans la vallée des Chapieux, établissant une jonction avec le
massif du Beaufortain et le site de lâcher le plus proche, celui du Bargy
(Haute-Savoie) d’où proviennent 3 oiseaux réintroduits en 1989.
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Observatoire savoyard de l’environnement n°12
En 2004, les trois couples constitués en Vanoise ont tenté de se
reproduire mais seul celui de Termignon-la-Vanoise a réussi à élever
un jeune, tandis que l’une des femelles du trio de Val-d’Isère a été
victime d’une collision avec un câble. En 2005, ces trois mêmes
couples sont tous parvenus à élever un jeune jusqu’à l’envol.
LE RETOUR SYMBOLIQUE
DU GYPAETE BARBU EN
VANOISE
LOCALISATION DES OBSERVATIONS - ANNEE 2000
Localisation
des observations
Zone centrale
Zone périphérique
Réserve naturelle
Bourg-Saint-Maurice
LOCALISATION DES OBSERVATIONS - ANNEE 2004
Localisation
des observations
Zone centrale
Zone périphérique
Réserve naturelle
Site de reproduction
Tignes
Moûtiers
Val-d'Isère
Bourg-Saint-Maurice
Pralognanla-Vanoise
Bonneval-sur-Arc
Tignes
Saint-Jean-deMaurienne
Moûtiers
Termignon-la-Vanoise
Val-d'Isère
Modane
Pralognan-la-Vanoise
N
Source : Parc national de la Vanoise - oct. 2005
Bonnevalsur-Arc
Saint-Jeande-Maurienne
Termignon-la-Vanoise
En 2001, 17 oiseaux différents ont été observés. A partir de 2002,
ce nombre se stabilise autour de 20. Au-delà de ce chiffre il devient
difficile, voire impossible, de discerner davantage de sujets étant
donné que les individus adultes, après avoir mués totalement entre
4 et 5 ans, ne sont plus identifiables (perte de plumes marquées
permettant cette identification). De même, les oiseaux nés en
Vanoise ne sont pas marqués contrairement à ceux réintroduits.
Si le département de la Savoie, grâce aux couples de Vanoise, peut
s’enorgueillir de posséder à ce jour 3 des 8 couples reproducteurs
des Alpes, il doit ce succès, d’une part aux efforts consentis par les
autres pays de l’arc alpin qui ont réintroduit à ce jour 137 oiseaux
depuis 1986 et, d’autre part, à la mobilisation créée autour de ce
projet puisque de nombreux partenaires locaux ont contribué à
inventorier et minimiser les causes de dérangement ou/et les risques
de mortalité. Citons, parmi ces partenaires, EDF pour la visualisation
de lignes électriques dangereuses et les projets d’enfouissement ;
certaines stations de ski pour la visualisation de câbles dangereux
Modane
N
Source : Parc national de la Vanoise - oct. 2005
pour les galliformes et les rapaces ; le Peloton de gendarmerie de
haute montagne (PGHM) de Modane pour la prise en compte de
l’emplacement des couples lors d’opérations de secours en
hélicoptère, ainsi que l’Agence Touristique Départementale qui évite
les sites de reproduction des rapaces rupestres dans les projets
d’aménagement des communes, tels que les Via ferrata.
Le projet « Gypaète barbu dans les Alpes », soutenu par les fonds
européens du programme Life, permet de réintroduire chaque année
6 à 8 gypaètes barbus. Lorsque la reproduction naturelle dans les
Alpes parviendra à atteindre un effectif identique, il est permis de
penser que le but sera atteint. Le
NOMBRE DE GYPAETES BARBUS OBSERVES ANNUELLEMENT EN VANOISE ENTRE 1989 ET
corollaire de ce succès est de
AOUT 2005 PAR CLASSE D'AGE
poursuivre les efforts afin de
minimiser les causes de
juvéniles nés en nature
immatures
dérangement et de mortalité de
Effectif
cette espèce. Sur ces deux fronts :
juvéniles/immatures marqués
adultes/subadultes
celui de la reproduction et de la
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prise en compte de l’espèce dans
20
les activités de pleine nature, la
Savoie est bien engagée.
15
10
5
0
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : Parc national de la Vanoise
Observatoire savoyard de l’environnement n°12
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