Panorama du marché du crédit à la consommation
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Panorama du marché du crédit à la consommation
Panorama du marché du crédit à la consommation en Europe en 2014 Pour la 8ème année consécutive, Crédit Agricole Consumer Finance publie son étude annuelle sur l’état du marché du crédit à la consommation en Europe. 15 Juillet 2015 www.ca-consumerfinance.com [email protected] Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Panorama général Stabilisation des encours de crédit à la consommation dans l’Union européenne L’encours de crédit à la consommation est presque stabilisé en Europe, après cinq années de recul. L’encours s’élevait fin 2014 à 1 069 milliards d’euros, soit une légère baisse (- 0,3 %) sur l’année. Encours de crédits à la consommation dans l’Union européenne, milliards d’euros Devises converties au taux de change moyen de l’année 2014 -0,9% L’encours par habitant et le ratio encours de crédit à la consommation / consommation finale des ménages (qui mesure la pénétration du crédit à la consommation) font émerger trois groupes de pays : 1 158 1 148 -1,9% 1 127 -3,5% -0,6% 1 087 Les pays d’Europe du Nord (Royaume-Uni, Irlande, Norvège, Danemark et Suède) et l’Allemagne ont les encours par habitant les plus élevés de l’Union européenne, supérieurs à 2 500 € Les pays d’Europe centrale et orientale ont l’encours par habitant le plus faible, inférieur à 1 000 € Les pays d’Europe continentale (Belgique, France, Pays-Bas, Autriche) et d’Europe du Sud (Espagne, Italie, Grèce, Portugal) présentent des encours par habitant entre 1 000 € et 2 500 € 2008 2009 2010 2011 1 081 2012 -0,8% -0,3% 1 072 1 069 2013 2014 Ces données sont susceptibles de varier d’un an sur l’autre en raison des révisions opérées par les banques centrales et des variations de taux de change. Sources : Banques centrales, Asterès. Page 2 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Panorama général Baisse des encours dans un climat économique atone et incertain En 2014, plus de la moitié des pays de l’Union européenne (16 sur 28) ont connu une baisse de leur encours de crédit à la consommation. Les pays ayant connu des ajustements structurels forts, suite à la crise des dettes souveraines, sont en phase de désendettement et voient logiquement leur encours reculer (Espagne, Italie, Grèce, Irlande, Chypre) ou stagner (Portugal). La plus forte baisse concerne les Pays-Bas dont les encours chutent de - 17 %. Cette baisse est notamment liée à un recul de la consommation pour la 3ème année consécutive. Le Luxembourg marque la plus forte hausse avec +16 %. En France, les encours augmentent de + 1 %. 16% L’évolution en 2014 du crédit à la consommation par pays de l’UE 8% 4% 4% 3% 3% 2% 2% 1% 0% 0% 0% -1%-1%-2% -3%-3%-5%-5% -6%-7%-7%-8% -8%-8%-9% -16%-17% Sources : Banques centrales, Asterès. Page 3 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Focus par zone géographique – L’Europe du Sud Le crédit à la consommation structurellement peu développé dans les pays d’Europe du Sud L’Espagne, l’Italie et le Portugal représentent 12 % du total des encours européens. L’encours par habitant y est inférieur à la moyenne de l’Union européenne (établie à 2 100 €) : 1 700 € en Italie, 1 300 € en Espagne et 1 200 € au Portugal. Encours des crédits à la consommation Europe du Sud en Mds € Italie Espagne Portugal 120 En 2014, l’encours de crédit a reculé de 7 % en Espagne (en baisse depuis 2009), de 3 % en Italie (en baisse depuis 2011) et s’est stabilisé au Portugal après 4 années de baisse. Les perspectives économiques (le taux de chômage reste de 24 % en Espagne et de 14 % au Portugal) ont fortement influé sur le développement des encours. 100 80 60 40 20 - En Italie, le contexte économique difficile pèse sur le développement des encours. Le pays a connu sa troisième année de récession avec un produit intérieur brut en baisse de 0,4 % en 2014. Le taux de chômage a augmenté de 12,5 % à 12,7 % et la consommation a stagné. Parallèlement, le taux d’épargne des ménages dans ces pays reste élevé : 10 % du revenu des ménages au Portugal et en Espagne, et 12 % en Italie. 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Sources : Banques centrales, Asterès. Page 4 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Focus par zone géographique – L’Europe du Nord L’Europe du Nord, moteur du crédit à la consommation Le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède représentent 3 % de la population européenne mais 5 % de l’encours total du crédit à la consommation. La Norvège, le Danemark et la Finlande présentent un encours par habitant supérieur à la moyenne européenne : 5 500 € en Norvège (1er encours par habitant européen), 3 300 € au Danemark (3ème), 2 500 € en Finlande (7ème). La Suède est légèrement en dessous de la moyenne européenne avec un encours par habitant s’élevant à 2 000 €. Encours des crédits à la consommation Europe du Nord en Mds € Finlande Danemark Suède Norvège 30 La pénétration du crédit à la consommation est néanmoins contrastée selon les pays. Le recours au crédit est fortement développé en Norvège, essentiellement grâce à l’enrichissement continu des ménages. En ligne avec la moyenne européenne en Finlande, la pénétration du crédit est légèrement sous-développé en Suède. Cette différence s’explique par un taux d’épargne des ménages suédois élevé (16 % en 2014). Au Danemark, les encours ont diminué de 1 % en 2014, suivant une logique de désendettement amorcée en 2009, 25 20 15 10 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Le ratio encours / consommation suit les mêmes tendances : élevé en Norvège (19 %) et au Danemark (15 %), il est légèrement au-dessus de la moyenne européenne en Finlande (13 %). En Suède, les encours représentent seulement 10 % de la consommation finale des ménages. Sources : Banques centrales, Asterès. Page 5 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Focus Pays – La France En France, la baisse des encours est terminée Avec 2 244 € d’encours par habitant, un ratio encours / consommation égal à 13 %, et un ratio encours / revenu disponible brut de 11 %, la France se situe dans la moyenne européenne, En 2014, après 3 années de recul, les encours de crédit à la consommation se stabilisent en enregistrant un hausse de 1% à 148 Mds €. La consommation des ménages est néanmoins restée atone (+ 0,4 %). La production demeure inférieure de plus de 20% à son pic historique de 2007. Cette hausse de l’encours en 2014 en France s’explique par le rebond des prêts personnels non-affectés et surtout par la bonne performance du financement automobile (neuf et occasion) : en effet, deux tiers des crédits affectés sont dédiés à l’achat de véhicules automobiles. Encours des crédits à la consommation France en Mds € 156 154 152 150 148 146 144 142 140 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Le crédit renouvelable poursuit son recul (-1,8 % selon l’Association des Sociétés Financières) alors que la location avec option d’achat (LOA) enregistre une forte progression (+16 % selon l’Association des Sociétés Financières). Le niveau de rentabilité du secteur est globalement sous pression, avec des seuils d’usure en baisse sensible et continue depuis 2011, en particulier sur les crédits supérieurs à 3 000 euros. Sources : Banques centrales, Asterès. Page 6 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Focus pays – L’Allemagne En Allemagne, la pénétration du crédit recule depuis 2009 En 2014, les rémunérations ont progressé de 2 % en Allemagne, la consommation des ménages a augmenté de 1 % et un salaire horaire minimum de 8,5 € brut de l’heure a été introduit au 1er janvier 2015. Parallèlement, le taux d’épargne élevé (le 2ème de l’Union européenne après la Suède) est en baisse depuis 2008 (de 10,5 % à 9,2 %). L’ensemble de ces facteurs, alliés à la faiblesse du taux de chômage (4,9 % fin 2014), ne se sont pas traduits par une hausse des encours de crédit à la consommation : l’évolution est quasi nulle par rapport à 2013. Les encours s’élèvent en 2014 à 222 Mds €. D’une manière générale, le marché allemand est un marché mature, avec un niveau d’encours et un rapport au crédit à la consommation assez stables. Depuis 2011, la part du crédit amortissable se renforce, passant de 144 à 150 milliards d’euros*. Le niveau d’encours par habitant s’établit en 2014 à 2 754 € par habitant. La pénétration du crédit à la consommation est toutefois en recul depuis 2009, avec un ratio encours / consommation passant de 17 % à 14 % en 2014. La pénétration se trouve structurellement limitée par les facilités de découvert qu’offrent les banques allemandes. * source : Deutsche Bundesbank Page 7 Encours des crédits à la consommation Allemagne en Mds € 228 227 226 225 224 223 222 221 220 219 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Sources : Banques centrales, Asterès. Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Focus pays – Le Royaume-Uni Le Royaume-Uni, premier marché européen du crédit à la consommation Avec 286 milliards d’euros d’encours à fin décembre 2014, le Royaume-Uni est le premier marché européen du crédit à la consommation. En 2014, les encours de crédit à la consommation ont enchaîné leur troisième année de croissance : + 2 % en 2012, + 5 % en 2013 et + 4 % en 2014. Les encours de crédit à la consommation représentent 20 % du revenu disponible des ménages et 21 % de leur consommation. Le niveau d’encours par habitant s’est établi à 4 446 € en 2014, faisant du Royaume-Uni le 2ème plus grand consommateur de crédits en Europe (derrière la Norvège). Encours des crédits à la consommation Royaume-Uni en Mds € 300 290 280 270 260 250 240 230 2008200920102011201220132014 La forte pénétration du crédit s’explique notamment par la faiblesse du taux de chômage moyen (7 % entre 2008 et 2014) et par la richesse des ménages (le revenu brut disponible par habitant s’élève à 22 000 € - il est en moyenne de 17 235 € en Europe). Sources : Banques centrales, Asterès. Page 8 Le crédit à la consommation en Europe en 2014 Le Maroc – un marché dynamique Le Maroc, premier marché d’Afrique du Nord Premier marché d’Afrique du Nord avec un encours de 8,1 milliards d’euros à fin 2014, la pénétration du crédit est élevée au Maroc, avec un ratio encours / consommation de 17 %. Le ratio encours / revenu disponible brut s’élève à 10 %. Après une croissance constante depuis 2007, l’année 2014 a été marquée par une baisse des encours de 2 %. Ce recul s’explique par une situation économique moins dynamique en 2014. Encours des crédits à la consommation Maroc en Mds € 9,0 8,0 Après une hausse de 4,4 % en 2013, le produit intérieur brut a crû de 2,2 % en 2014. La consommation des ménages a augmenté plus lentement (2,8 % en 2014 contre 5,4 % l’année précédente). Le taux de chômage a augmenté, passant de 9,1 % en 2013 à 9,6 % en 2014. 7,0 6,0 5,0 4,0 Les prêts contractés au dehors de toute régulation, regroupés sous le nom de shadow banking, représenteraient 20 % de l’ensemble des prêts bancaires officiels. Le recours à ces prêts serait principalement le fait des ménages les moins aisés : 40 % des ménages les plus pauvres concentreraient 67 % des prêts informels. Sources : Banques centrales, Asterès. Page 9 Quelles évolutions pour les métiers du crédit à la consommation en France ? Le crédit à la consommation, levier économique et social Le crédit à la consommation est un levier économique important. En France, il représente 7,3 % du produit intérieur brut en 2014. Il permet aux ménages d’acheter à un moment précis en fonction de leurs besoins et de leur revenus disponibles. Taux de détention des crédits à la consommation Par type de dépense, en % des ménages français Un foyer français sur quatre (25,6 %) détenait un crédit à la consommation en 2014, pour un encours total de 146,3 milliards d’euros. Parmi ces ménages : Plus de 50 % avaient un crédit lié à l’acquisition d’une automobile ou d’une moto ; 25% disposait d’un crédit pour équiper leur logement ; Plus de 10 % finançaient par un crédit des travaux d’amélioration de leur logement ; 10 % supportaient un crédit au titre de leurs dépenses de consommation courante. Sources : Banques centrales, Asterès. Page 10 Quelles évolutions pour les métiers du crédit à la consommation en France ? L’économie du partage, quelles conséquences ? Les évolutions numériques modifient en profondeur les habitudes de consommation. Un nouveau modèle de consommation où la logique d’usage prime sur celle de la propriété a émergé ces dernières années. Selon une étude IFOP d’avril 2014, 75% des Français pratiquent l’économie collaborative, souvent sans le savoir. L’accès aux biens par la location, le partage ou l’achat d’occasion se développe grâce à Internet et aux plates-formes. Les ménages s’orientent plus naturellement vers les formules locatives, leur permettant de gérer plus finement leur budget. La location avec option d’achat (LOA) connaît ainsi une croissance soutenue en France (+ 16 % en 2014 selon l’Association des Sociétés Financières) dans un contexte global de recul du crédit à la consommation. Les ménages qui choisissent d’acheter se tournent plus régulièrement vers le marché de l’occasion. En 2014 en France, les financements affectés aux automobiles d’occasion ont progressé de 5,4% (selon l’Association des Sociétés Financières). Cette nouvelle tendance de consommation conduit les établissements prêteurs, notamment sur le marché de l’automobile, à développer des offres spécifiques. Les ménages rentabilisent leurs achats de biens durables en les louant. Cette location procure un revenu additionnel qui peut motiver un renouvellement plus régulier des équipements et un recours plus fréquent à des solutions de financement à crédit. L’économie du partage incite les prêteurs à développer de nouvelles offres et de nouvelles expertises : analyse des nouvelles tendances de consommation et attentes des clients, développement d’une communication simple et efficace sur leurs offres, maîtrise des technologies de souscription en ligne… Sources : Banques centrales, Asterès. Page 11 Quelles évolutions pour les métiers du crédit à la consommation en France ? La transformation numérique La digitalisation et les ménages français en quelques chiffres • Le taux d’équipement Internet des ménages européens avoisine 80 % en 2014 (source : Observatoire du numérique, Etude « Accès à l’Internet », 2014); • 61 % des Français possédaient un smartphone en 2014. Ils étaient 39 % en 2012 (source : Deloitte 2014); • Le taux d’équipement des Français en tablette est passé de 15 % en 2012 à 46 % en 2014 (source : Deloitte 2014); • 59 % des Français ont acheté en ligne en 2013 (source : Eurocast 2013). Entre 2012 et 2013 les transactions sur Internet ont augmenté de 17,5 % (source : Fevad 2014). 87 % des acheteurs passent leurs commandes sur Internet (source : Fevad / QualiQuanti – septembre 2013). Face à ces nouveaux comportements d’achat, les acteurs du crédit à la consommation ré-inventent leurs offres et leur accompagnement • Développement de la dématérialisation du parcours client avec notamment la signature électronique. CA-CF a déployé cette solution sur le site Internet d’un de ses principaux partenaires, une première en France sur le marché du crédit à la consommation. • Une approche plus fluide de la communication client et de la satisfaction client : un accompagnement sur-mesure et proposition de solutions de financement adaptées. CA-CF a dans ce cadre développé une solution de click-to-chat pour accompagner la navigation de ses clients. • Elaboration d’offres plus compétitives répondant aux attentes des consommateurs, notamment via des offres locatives. CA-CF a développé pour un de ses partenaires, le Pass Location, une offre de LOA permettant aux clients de s’équiper d’un smartphone pour mois de 30 euros par mois. Page 12 Crédit à la consommation en Europe en 2014 Méthodologie Les données d’encours de crédit à la consommation présentées dans cette étude sont issues des banques centrales ou des instituts nationaux de statistiques. Elles ont été collectées pour CA Consumer Finance par le cabinet d’études et de conseil Asterès, qui s’est attaché à respecter un champ produit et marché homogène : Les données regroupent les acteurs bancaires et non bancaires (soit tous les établissements de crédit). Elles incluent (autant que le permettent les données sources) les découverts bancaires, mais excluent le crédit hypothécaire, même à des fins de consommation courante. Pour permettre une comparaison des marchés, les données ont été converties en euros au taux de change courant moyen de l’année 2014. Ce point peut justifier des variations significatives d’encours d’une année sur l’autre. L’ensemble de l’historique d’encours étant converti au même taux, les taux de croissance sont représentatifs du marché et non impactés par les variations de change. Les données présentées dans cette étude doivent être considérées comme des estimations, dont la totale exactitude ne saurait être garantie. La qualité des statistiques issues de la source primaire (souvent les banques centrales) est variable. Le champ des opérateurs non bancaires est inégalement couvert. Enfin, ces statistiques sont souvent révisées. Page 13