profil de l`hemogramme chez des enfants impaludes de
Transcription
profil de l`hemogramme chez des enfants impaludes de
39 J sci pharm biol 2014;15, 2 : 39-46 © EDUCI 2014 ZABA F1, SANGARÉ-BAMBA M2, KONATÉ A3, MLAN-BRITOH A1, SAWADOGO D2. PROFIL DE L’HEMOGRAMME CHEZ DES ENFANTS IMPALUDES DE 0 A 5 ANS AU CHU DE YOPOUGON (ABIDJAN – COTE D’IVOIRE) RESUME Le paludisme, véritable problème de santé publique en Côte d’Ivoire, représente la première cause de morbidité et de mortalité chez les enfants de 0 à 5 ans. L’objectif de cette étude était de décrire le profil de l’hémogramme des enfants impaludés de cette tranche d’âge. Nous avons réalisé une étude transversale en 2014 au laboratoire central du CHU de Yopougon. Un prélèvement sanguin sur EDTA a été effectué pour la réalisation d’une goutte épaisse et d’un hémogramme. Sur un total de 50 enfants inclus, la tranche d’âge la plus représentée était celle de 1 à 5 ans avec une prédominance masculine. La parasitémie était en moyenne de 7432±3239 trophozoïtes/mm3. Un taux d’hémoglobine inférieur à 12 g/dl a été relevé chez 96% des sujets et une hyperleucocytose dans 60% des cas. Environ la moitié des patients (40%) avaient une thrombopénie. Ces anomalies n’étaient pas corrélées en intensité avec la densité parasitaire. En conclusion, nos données rapportent que la quasitotalité des enfants inclus présentaient une anémie, une hyperleucocytose et une thrombopénie, anomalies communes à plusieurs pathologies. L’hémogramme pourrait donc avoir une valeur seulement dans la prise en charge des cas graves de paludisme où l’anémie sévère pourrait engager le pronostic vital. Mots-clés : Paludisme - Hémogramme - Enfants de 0 à 5 ans 1- Unité de Bactériologie-Virologie du Laboratoire Central du CHU de Yopougon 2- Unité d’Hématologie-Biologie du Laboratoire Central du CHU de Yopougon 3- Unité de Parasitologie-Mycologie du Laboratoire Central du CHU de Yopougon Correspondance : ZABA Flore Sandrine / [email protected] J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 40 ABSTRACT Real public health problem in Côte d’Ivoire, Malaria is the leading cause of morbidity and mortality in children aged 0-5 years. The objective of this study was to describe the CBC profile in malaria-affected children in this age group, by identifying anomalies in the various hematologic lineages. We conducted a cross-sectional study from June to November 2014 at the central laboratory of the Teaching Hospital of Yopougon, Abidjan. For each child, peripheral venous blood was collected for diagnosis of malaria and hemogram realization. A total of 50 children were included in the study. The most represented age group was that of 1 to 5 years with a sex ratio of 1.38. Children had a mean parasitaemia of 7432±3239 trophozoites/mm 3, with extremes of 500 and 70000. A hemoglobin level below 12 g / dl was observed in 96% of patients and leukocytosis in 60% of cases. Approximately half of patients (40%) had thrombocytopenia; including 2 severe cases (platelet count less than 50000 / mm3). In our series, 80% of low parasitaemia (˂10000 trophozoïtes / mm3) were found, regardless of the degree of anemia. There was no statistically significant relationship between the presence of thrombocytopenia and the importance of parasitaemia (Chi2, p=1.71). In conclusion, our data report that the majority of children included in the study had anemia, leukocytosis and thrombocytopenia. These anomalies are common to several diseases. Therefore, the blood count may have value only in the management of severe malaria where severe anemia could be life-threatening. Key words: Malaria - Blood count Children 0-5 years INTRODUCTION Erythrocytopathie parasitaire fébrile et hémolysante grave [Tshikongo AK, 004], le paludisme demeure un problème de santé publique en dépit des efforts déployés afin de l’éradiquer. En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé à environ 198 millions, le nombre de cas de paludisme dans le monde dont 584 000 cas de décès [Aubry P, 2015]. En Côte d’Ivoire, le paludisme demeure la première cause de mortalité et de morbidité dans la population générale et le premier motif de consultation dans les formations sanitaires [Fakih C, 2014]. Le taux d’incidence déclaré du paludisme dans la population est passé de 69,25‰ en 2006 à 94,55‰ en 2010 et 90‰ en 2011 [Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA, 2013]. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans payent un lourd tribu à cette infection. Ces derniers présentent la forme grave de cette parasitose avec des complications hématologiques innombrables dont l’anémie qui est la composante la plus importante de cette forme sévère [Tshikongo AK, 2004]. En effet, le Plasmodium est responsable d’une hémolyse des globules rouges qui se traduit par une anémie et/ou une carence en fer. L’un des effets les plus dramatiques de l’anémie, en particulier la forme sévère, est le risque accru de mortalité chez l’enfant. La détermination de la prévalence de l’anémie (taux d’hémoglobine < 12 g/dl) et de sa forme sévère (taux d’hémoglobine < 6g/dl) chez les enfants est un indicateur recommandé et pertinent de la charge de paludisme dans une population, et du progrès des programmes de contrôle du paludisme [Ouedraogo H, 2008]. J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 41 L’anémie se trouve être la seule anomalie hématologique suffisamment documentée au cours du paludisme [Olliaro P, 2011]. En Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, peu d’études ont été menées sur l’évolution de l’ensemble des paramètres hématologiques au cours du paludisme surtout chez l’enfant de moins de 5 ans. Cette étude avait donc pour objectif de décrire les modifications hématologiques survenant au cours de l’infestation palustre chez les enfants de 0 à 5 ans au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yopougon. MATERIEL ET METHODES LIEU ET TYPE D’ÉTUDE Nous avons réalisé une étude transversale descriptive qui s’est déroulée de Juin à Novembre 2014 au laboratoire central du CHU de Yopougon. Population d’étude Nous avons sélectionné pour notre étude les enfants de 0 à 5 ans dont les parents avaient donné leur consentement oral, et chez qui le clinicien avait prescrit une goutte épaisse et un hémogramme à l’issue de la consultation pédiatrique. Nous avons retenu les sujets pour lesquels la goutte épaisse s’était avérée positive. MÉTHODES Chaque échantillon était du sang veineux prélevé sur un tube contenant l’anticoagulant EDTA. Diagnostic du paludisme Pour chaque prélèvement, un Test de Diagnostic Rapide (TDR) du paludisme (ParaCheck Pf®, Orchid Biomedical Systems GOA, India) a été réalisé. En cas de positivité, la détermination de la densité parasitaire a été effectuée par la goutte épaisse. L’observation des lames a été faite au microscope optique à l’objectif à immersion x 100. La densité parasitaire a été établie sur la base de 200 leucocytes et déterminée par rapport à une moyenne de 8000 leucocytes par microlitre de sang [WHO, 2003]. Hémogramme Pour les patients dont le diagnostic du paludisme a été confirmé par la goutte épaisse, il a été réalisé une numération sanguine. Elle a été effectuée sur un a u t o m a t e C E L L - D Y N R U B Y TM d u laboratoire ABBOTT, qui a permis d’obtenir les valeurs leucocytaires, érythrocytaires et plaquettaires des patients. Les anomalies hématologiques recherchées ont été interprétées en fonction des valeurs normales rapportées chez le nouveau-né en milieu tropical urbain à Abidjan par DanhoBassimbié J [1993] et de celles présentées dans le rapport de l’ANAES [1997]. Des cas de paludisme grave ont été définis biologiquement par rapport à la sévérité de l’anémie (taux d’hémoglobine < 6g/dl), indépendamment de la parasitémie. Analyse des données L’analyse des données a été effectuée avec les logiciels Excel® et Epi info version 6.0. Les données ont été analysées selon les méthodes paramétriques. La comparaison de nos variables qualitatives s’est faite à partir du test de Khi2 au seuil de signification de 5%. J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 42 RESULTATS Au total, 50 échantillons ont été analysés pendant la période d’étude. Les patients inclus étaient majoritairement de sexe masculin, avec un âge moyen de 2,83 ans. La fièvre était le principal renseignement clinique. Les parasitémies des enfants impaludés étaient en moyenne de 7432 ± 3239 avec des extrêmes de 500 et 70000 trophozoïtes/mm3. Les résultats des différents paramètres hématologiques analysés sont présentés dans le Tableau I. Tableau I : Paramètres hématologiques chez les enfants impaludés en Côte d’Ivoire Paramètres Moyenne Valeurs normales 15,68 ± 19,14 4,2-12,3 Polynucléaires neutrophiles (PNN) (10 /mm ) 5,96 ± 3,8 1,2-6,2 Polynucléaires éosinophiles (PNE) (10 /mm ) 0,28 ± 0,49 0,04-0,70 Polynucléaires basophiles (PNB) (10 /mm ) 0,23 ± 0,37 0-0,15 Lymphocytes (10 /mm ) 5,04 ± 3,67 Monocytes (10 /mm ) 1,91 ± 1,50 0,18-0,60 Globules rouges (106/mm3) 3,6 ± 0 ,96 4,00-5,20 Hémoglobine (g/dl) 8,55 ± 2,24 *VGM (fl) 77,5 ± 7,80 80-90 *TCMH (pg) 23,91 ± 2,70 25-31 *CCMH (%) 30,86 ± 1,84 32-36 Valeurs leucocytaires Globules blancs (103/mm3) 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 1,70-5,0 Valeurs érythrocytaires 11,1-14,49 Valeurs plaquettaires Plaquettes (103/mm3) 205,99 ± 124,43 150-400 *VGM : Volume Globulaire Moyen *TCMH : Teneur Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine *CCMH : Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine De nombreuses anomalies ont été relevées dans chaque lignée hématologique chez les enfants impaludés de cette étude. Il s’agit de l’anémie (taux d’hémoglobine ˂12g/dl) chez 96% de sujets avec 12,5% (6/48) de cas sévères; d’une hyperleucocytose marquée spécifiquement par ordre d’importance par la monocytose, la lymphocytose et l’hyperéosinophilie; et enfin d’une thrombopénie avec 2 cas sévères (Tableau II). J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 43 Tableau II : Anomalies de l’hémogramme Anomalies hématologiques retrouvées Effectif (%) Anémie biologique Présente (˂ 11g/dl) 48 (96) Variation du taux d’hémoglobine ˂ 6g/dl 6 (12) [6 - 8 g/dl[ 16 (33) [8 – 11 g/dl] 26 (54) Type de l’anémie Anémie hypochrome microcytaire 43 (90) Anémie normochrome normocytaire 5 (10) Variation du taux des globules blancs Hyperleucocytose 30 (60) Anomalies de la formule leucocytaire Neutropénie (PNN˂1500/mm3) 1 (1) Neutrophilie (PNN>7000/mm3) 11 (11) Eosinophilie (PNE>300/mm3) Basophilie (PNB>500/mm3) Lymphocytose (>4000/mm3) Lymphopénie (˂1500/mm3) Monocytose (>700/mm3) Variation du taux des plaquettes Thrombopénie Thrombocytose Sévérité de la thrombopénie ˂ 50000 [50000 – 100000[ [100000-149000] 13 (13) 3 (3) 26 (26) 4 (4) 43 (43) 20(40) 2(4) 2 (10) 12 (60) 6(30) Figure1 : Sévérité de l’anémie en fonction de la parasitémie J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 44 Dans notre série, comme le présente la figure, 80% de faibles parasitémies (˂10000 trophozoïtes /mm3) ont été retrouvées, quelque soit le degré de l’anémie. Il n’y avait pas de relation statistiquement significative entre la présence de la thrombopénie et l’importance de la parasitémie (Khi2 ; p=1,71˃0,05). DISCUSSION Le paludisme est une infection parasitaire qui touche plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans [Coulibaly C; 2012]. Dans notre étude, ceux situés dans la tranche allant de 1 à 5 ans étaient les plus atteints. La très faible proportion de sujets de 0 à 5 mois (2%) pourrait se justifier par l’action protectrice des anticorps maternels transmis aux nouveau-nés et du mauvais développement des plasmodiums en présence de l’hémoglobine fœtale [Aubry P, 2014]. Ce résultat est superposable à celui observé dans une étude menée au Mali [Coulibaly C; 2012], dans laquelle 58,5% des patients se situaient dans la tranche d’âge de 13 à 60 mois. Les deux sexes sont généralement touchés par cette infection avec toutefois une légère prédominance masculine relevée dans notre série (sex-ratio de 1,38). Nos résultats corroborent ceux d’une étude menée au Bénin [Houeto D, 2008]. La Côte d’Ivoire étant une zone endémique, le paludisme est l’une des premières infections recherchées devant tout état fébrile. La situation est similaire au Bénin, comme le rapportent Houeto et al [2007] dans une étude sur la fièvre chez l’enfant en zone d’endémie palustre. Ce symptôme était par conséquent le renseignement clinique le plus retrouvé sur les bulletins d’analyse (70%). Une étude réalisée au Cameroun [Koum DK, 2013] a également montré que la fièvre était le premier motif de consultation chez les enfants. En effet, elle représente le symptôme cardinal du paludisme auquel s’ajoutent des symptômes grippaux [Wagner N, 2012]. Toutefois, force est de constater le délai pris par les parents avant de recourir aux soins dans les formations sanitaires. Un traitement antipaludique ou une automédication traditionnelle est généralement instauré chez ces sujets fébriles avant l’admission à l’hôpital [Houeto D, 2008]. Ce constat pourrait expliquer la parasitémie inférieure à 10000 trophozoïtes/mm3 retrouvée en majorité dans notre étude. Les centres de santé ne sont consultés par les parents qu’en dernier recours. En outre, le paludisme constitue un facteur important contribuant à des prévalences élevées d’anémie dans la population infantile [Ouedraogo H, 2008], comme en témoigne la forte prévalence retrouvée dans notre étude (98% dont 12 % de cas sévères). Un taux voisin (88,5%) a été retrouvé en 2013 au Cameroun [Koum DK, 2013]. Par ailleurs, nos résultats sont superposables à ceux d’une étude menée au Mali par le Programme National de Lutte contre le Paludisme [Programme national PNLP, 2010], dans laquelle près d’un enfant sur quatre (26%) était atteint d’une anémie sévère. L’anémie est donc une conséquence inévitable du paludisme grave. Certains auteurs ont constaté qu’elle est corrélée en intensité avec la densité parasitaire [Makanie J, 2010]. Ce constat est contesté par d’autres études [Olliaro P, 2011] ; [Reyburn H, 2004] dont la nôtre. En effet, les faibles parasitémies (˂ 10000 trophozoïtes/mm3) sont les plus retrouvées dans notre série, quelque soit le type d’anémie. Ces résultats traduisent que l’anémie chez les jeunes enfants J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 45 impaludés vivant en zone d’endémie peut être sévère et ceci même à partir d’un seuil de parasitémie faible. L’absence de lien entre l’anémie et la parasitémie dans notre étude pourrait s’expliquer par diverses raisons. En effet, le taux d’hémoglobine chez l’enfant africain vivant en milieu tropical et exposé à diverses parasitoses et à la malnutrition, est d’un niveau habituellement bas ce qui laisse alors penser à une origine mixte de l’anémie. Le programme de lutte contre le paludisme à lui seul ne pourrait donc avoir un impact considérable sans le programme nutritionnel [Nguefack F, 2012]. Par ailleurs, similairement aux travaux sur les aspects cliniques et biologiques des anémies pédiatriques au Cameroun [Koum DK, 2013], l’anémie hypochrome microcytaire était le type d’anémie le plus retrouvé dans notre étude. De plus, l’anémie sévère peut se constituer à la suite d’un accès palustre grave avec parasitémie élevée, mais peut aussi résulter d’une hémolyse chronique par suite d’accès palustres répétitifs. Ce qui pourrait donner lieu dans le second cas à une anémie intense même avec une parasitémie faible. Le nombre de leucocytes montre par ailleurs une variabilité au cours du paludisme. Ainsi, contrairement au faible taux d’hyperleucocytose (9,3%) retrouvé chez des enfants de 6 mois à 5 ans atteints de paludisme simple en milieu urbain au Togo [Dorkenoo AM, 2013], l’hyperleucocytose était retrouvée chez 60% des patients de notre étude. Notre fréquence élevée pourrait s’expliquer par le fait que dans nos pays à ressources limitées, d’autres pathologies (bactériennes, parasitaires ou virales) pourraient être associées. Au niveau de la formule leucocytaire, trois anomalies majeures ont été retrouvées. Ce sont par ordre d’importance, la monocytose, la lymphocytose et l’hyperéosinophilie. Les modifications de la formule leucocytaire possèdent une valeur diagnostique relative. La thrombopénie est un signe biologique fréquent au cours du paludisme. Ainsi, elle a été retrouvée chez 40% des patients de notre étude, parmi lesquels on note deux (2) cas sévères (taux de plaquettes ˂ 50000/ mm3), alors qu’une fréquence supérieure (56,7%) [Ladhani S, 2002] a été rapportée au Kenya chez des enfants infectés par Plasmodium falciparum. Toutefois, nous n’avons pas trouvé de corrélation entre l’intensité de la thrombopénie et l’importance de la parasitémie, comme Olliaro et al dans une étude menée en 2011 en Afrique Sub-Saharienne. Ceci pourrait s’expliquer entre autre par le mécanisme physiopathologique de la thrombopénie qui relève de phénomènes immunologiques ou de l’effet probable de l’automédication. CONCLUSION Le profil de l’hémogramme des enfants de moins de cinq (5) ans atteints de paludisme au CHU de Yopougon est dominé par une anémie hypochrome microcytaire, une hyperleucocytose et une thrombopénie. L’ensemble de ces anomalies est observé dans une multitude de pathologies dans nos pays endémiques où le risque infectieux et la malnutrition sont quasi-présents. Ainsi, l’hémogramme pourrait avoir une valeur seulement dans la prise en charge des cas graves de paludisme où l’anémie sévère pourrait engager le pronostic vital des enfants. J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014. 46 REFERENCES Aubry P. (2015) Paludisme : Actualités 2015. Medecine Tropicale ; 11-24. ANAES/Service des Références Médicales (1997) Lecture critique de l’hémogramme : valeurs seuils à reconnaître comme probablement pathologiques et principales variations non pathologiques ; 37p. Coulibaly C, Fomba S, Sangho A, Kéita AS, Touré K et Kéita HD. (2012) Prise en charge des cas de paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans et perception des mères dans un service de Pédiatrie à Bamako. Mali Med.; 27:1-6. Danho-Bassimbié J, Toutoukpo Y, Abissey SA, Tea D et Sangaré A. (1993) Valeurs leucocytaires et plaquettaires du nouveau-né en milieu tropical urbain à Abidjan. Med Afr Noire ; 40 : 492-498. Dorkenoo AM, Layibo Y, Agbo YM, Morgah K et Agbere D. (2013) Numération leucocytaire et densité parasitaire dans le paludisme simple chez les enfants âgés de 6 mois à 5 ans en milieu urbain au Togo. Med Sante Trop ; 23 : 412-416. Fakih C (2014) Le paludisme en Côte d’Ivoire : Etat des lieux, Stratégies de lutte. 144p. Th. Pharm., Bordeaux, 15. Houeto D, D’Hoore W, Ouendo EM et Deccache A. (2008) Fièvres et paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans au Bénin: avons-nous de vraies statistiques ? Cahiers d’études et de recherches francophones/Santé; 18:55-60. Houeto D, D’Hoore W, Ouendo EM, Hounsa A et Deccache A. (2007) Fièvre chez l’enfant en zone d’endémie palustre au Bénin : analyse qualitative des facteurs associés aux recours aux soins. Sante Publique (Bucur); 19:363-372. Koum DK, Tsakeu E, Ngouadjeu DT and al. (2013) Aspects cliniques et biologiques des anémies pédiatriques dans un hôpital de District urbain au Cameroun. Pan Afr Med J; 16 :91. Ladhani S, Lowe B, Cole AO, Kowwuondo K and Newton CR. (2002) Changes in white blood cells and platelets in children with falciparum malaria: relationship to disease outcome. Br J Haematol; 119: 839-847. Makani J, Komba A, Cox S and al. (2010) Malaria in patients with sickle cell anemia: burden, risk factors, and outcome at the outpatient clinic and during hospitalization. Blood; 115: 215-220. Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA (2013) Revue des performances du Programme National de Lutte contre le Paludisme. Abidjan: MSP/PNLP. Nguefack F, Chelo D, Tejiokem MC et al. (2012) Fréquence des anémies sévères chez les enfants de 2 mois à 15 ans au Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya, Yaoundé, Cameroun. Pan Afr Med J; 12:46. Olliaro P, Djimdé A, Dorsey G and al. (2011) Hematologic parameters in Pediatric uncomplicated Plasmodium falciparum Malaria in Sub-saharan Africa. Am J Trop Med Hyg; 85: 619-625. Ouedraogo H, Zeba A, Dramaix-Wilmet M and Donnen P. (2008) Severe anaemia due to afebrile Plasmodium falciparum infection in children aged 6-23 months from the Rural District Of Kongoussi, Burkina Faso. J Trop Ped.; Doi:10.1093/Tropej/ Fmn049. Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), INFO-STAT et ICF Macro (2010) Enquête sur la prévalence de l’anémie et de la parasitémie palustre chez les enfants (EA&P) au Mali 2010. Calverton, Maryland, USA : CPS/DNSI et ICF Macro. Reyburn H, Mbatia R, Drakeley C and al. (2004) Overdiagnosis of malaria in patients with severe febrile illness in Tanzania: A prospective study. BMJ; 329:1212. Serjeant GR, Grandison Y, Mason K and al. (1980) Haematological indices in normal negro children: a Jamaican cohort from birth to five years. Clin Lab Haematol; 2: 169-178. Tshikongo KA, Kalala LZ et Otshudi LA. (2014) Profil de l’hémogramme chez les enfants paludéens de 0 à 5 ans sous Quinine, Cas de la République Démocratique du Congo. Pan Afr Med J;19:95. Wagner N, Chappuis F et Postfay-Barbe K. (2012) Prise en charge du paludisme chez l’enfant en Suisse. Rev Med Suisse; 340 : 1007-1012. WHO (2003) Assessment and monitoring of antimalarial drug efficacy for the treatment of uncomplicated falciparum malaria. Geneva; 67p. J sci pharm biol 2014;15, 2. ZABA F & al. : Profil de l’hémogramme chez des enfants impaludes de 0 à 5 ans... © EDUCI 2014.
Documents pareils
ao - dabo
Burkina Faso sous la conduite d’une équipe du Centre
National de Recherche et de Formation sur le Paludisme ; et
enfin, le développement industriel et l’obtention des autorisations de mise sur le m...