Quand on a un cancer les soins du corps font du bien
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Quand on a un cancer les soins du corps font du bien
15/06/2011 Indre et Loire accompagnement '' Quand on a un cancer les soins du corps font du bien '' Christine Biardeau, socio-esthéticienne à la Ligue contre le cancer, va au domicile des patientes pour prodiguer ses soins. Aujourd'hui, elle est chez Marie. Christine et Marie : « Chaque séance de socio-esthétique est une rencontre. » (Photo NR, Brigitte Barnéoud) J'avais de longs et beaux cheveux. Ils tombent par poignées. Comme mes cils, mes sourcils. La chimiothérapie me dessèche la peau. Avec le cancer, votre identité s'efface. On a le visage d'une poupée pas finie... Tout à coup, l'esthétique se met à compter beaucoup. Marie, 42 ans, est soignée pour un cancer du sein depuis quelques mois. Elle a contacté la Ligue contre le cancer qui, depuis un an, propose deux séances gratuites de soins esthétiques à domicile. '' Oublier pour un temps sa maladie '' Chouchouter ces femmes pendant quelques heures, avec un soin de visage ou des ongles, prodiguer des conseils pour cacher les rougeurs liées aux traitements, grâce au maquillage, et aussi, souvent écouter leurs confidences, parfois leurs angoisses : c'est le rôle de Christine Biardeau, socioesthéticienne. Christine installe sa table, sa musique douce, sa valise pleine de boîtes à bonheurs : crèmes, onguents, pinceaux, palette de maquillage. Un bandeau autour du visage, allongée confortablement, Marie respire et se détend. Ce temps-là est tout à elle, grâce aux mains magiques et douces de Christine. « J'interviens à domicile pour la Ligue une journée par semaine. Je vais aussi à l'hôpital de jour de Chinon. A domicile, le contact est plus proche encore. Pour un temps, le patient oublie un peu sa maladie. Ces soins soulagent les effets des traitements, souvent agressifs. Quand j'arrive, la parole se débloque. Chaque rendez-vous est avant tout une rencontre. » Venue à l'esthétique sur le tard, Christine avait pour objectif d'aider les malades atteints de cancer. Après sa formation professionnelle d'esthéticienne et une pratique en institut, elle a suivi des cours spécifiques au Codes, à Tours. Avant de travailler pour la Ligue contre le cancer, elle est intervenue dans différentes structures sociales ou médicales auprès d'un public fragilisé. « J'ai jeté tous mes produits contenant du paraben. Christine m'a aidée à en choisir d'autres. Là, j'ai acheté des faux cils. Mais je ne sais pas les mettre. Je vais lui demander. Le regard, c'est important », dit Marie. Ligue contre le cancer, 2 bis, boulevard Tonnellé, Tours. Tél. 02.47.39.20.20. repères Le Codes, une école unique en France Le Cours d'esthétique à option humanitaire et sociale (Codes) existe à Tours depuis 30 ans. C'est Renée Rousière, une esthéticienne bénévole en psychiatrie au CHU de Tours et à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis qui l'a créé en 1978. Depuis, 700 professionnelles ont été formées. L'école organise deux sessions par an, en février et en septembre. La formation est répartie sur 12 semaines, échelonnées sur 7 mois. Les modules médicaux (cancérologie, dermatologie, psychiatrie) et sociaux (addictologie, précarité) sont assurés par des praticiens hospitaliers, des psychologues, des infirmières et des socio-esthéticiennes expérimentées. Au total, le Codes dispose de plus de 60 intervenants. Les inscriptions sont ouvertes, après deux années de pratique, aux esthéticiennes titulaire d'un diplôme d'État (CAP, BP, BTS). Les socio-esthéticiennes obtiennent un titre d'État. Elles peuvent travailler au sein des hôpitaux, Ehpad, centres de détention, association de réinsertion. A l'international, une première antenne du Codes a été créée au Japon en 2007. Codes, CHRU de Tours, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours Cedex 9. Tél. 02.47.47.47.47 ; [email protected] Brigitte Barnéoud