Établissement, entretien et alternatives à la pelouse A
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Établissement, entretien et alternatives à la pelouse A
Établissement, entretien et alternatives à la pelouse A- Établissement d’une nouvelle pelouse : les semences ou la tourbe? À la suite de la construction d’une maison ou après une infestation grave de vers blancs, différentes options s’offrent à vous pour l’établissement d’une pelouse. Peu importe votre choix, vous devez être conscient que les résultats dépendront grandement de votre sol (sa texture, sa composition en matières organiques, son épaisseur). Même s’il est plus coûteux d’acheter un terreau de très bonne qualité, en quantité suffisante (épaisseur minimum de 6 pouces pour une nouvelle construction), vous en serez gagnant à long terme car les coûts d’entretien annuel de votre pelouse en seront réduits. 1- La tourbe (le gazon en plaques) La tourbe est une solution rapide, coûteuse mais qui demande moins d’entretien lors de la pose que les semences à gazon. De plus, entre le début juin et la mi-août, il est difficile d’effectuer l’ensemencement en raison de la température inadéquate (plus de 25°C, conditions sèches) pour la germination des semences à gazon. Lorsque vous avez des jeunes enfants, il est surtout très pratique d’installer de la tourbe car vous ne voulez pas qu’ils jouent dans la terre tout l’été. Pourtant, la tourbe comporte des désavantages autres que le coût élevé et que les gens ignorent souvent. Tout d’abord, le gazon en plaques n’est constitué que du pâturin du Kentucky (Kentucky blue grass) et n’est donc pas très diversifié. Par conséquent, à long terme (au bout de 3-4 ans environ), il est plus vulnérable aux ravageurs s’il n’a pas été correctement entretenu. De plus, il est important de savoir que la tourbe est cultivée en terre agricole et qu’elle est fortement exposée aux pesticides. En effet, il n’est pas rare, lors de la livraison d’une quantité importante de tourbe dans un quartier, de percevoir une forte odeur de pesticides. Vous devez donc être très vigilant lorsque vous la manipulez (manches longues, pantalons et gants) et vous assurer d’attendre plusieurs jours avant de laisser les enfants (ou animaux) y jouer. Autre point important à considérer : la tourbe peut exiger une quantité considérable d’eau si elle est installée par temps chaud et très sec. S’il vous est possible de coordonner la pose de tourbe avec la météo pour éviter une telle situation, la planète ne s’en portera que mieux ! Si vous choisissez tout de même cette option d’engazonnement, il est possible d’améliorer à long terme le contenu de votre pelouse en y ajoutant de la diversité chaque année. Il suffit d’adopter de bonnes méthodes culturales et de faire un « sursemis » (réensemencement) sur la pelouse existante à chaque automne. Lorsque vous effectuez un « sursemis », profitez-en pour introduire de nouvelles espèces au pâturin existant afin de le diversifier. 2- L’ensemencement traditionnel L’ensemencement du gazon doit se faire entre la mi-mai et le début juin et entre la mi-août et la mi-septembre, en raison des températures optimales de germination des semences. Par contre, ces périodes peuvent varier sensiblement avec la météo ou doivent être coordonnées si possible avec un temps frais et pluvieux. Photo : C. Roy Il y a plusieurs bonnes méthodes pour ensemencer mais certains points sont très importants à considérer en tout temps : Effectuez d’abord un bon nivelage du sol; Amendez la couche supérieure du sol avec un terreau de bonne qualité, riche en matières organiques (un ajout de compost est suggéré); Choisissez un mélange écologique de semences à gazon, qui contient un certain pourcentage de fétuque, de raygrass vivace et de pâturin du Kentucky (selon vos conditions d’ensoleillement et vos goûts). N’hésitez pas à demander conseil au pépiniériste; Si vous choisissez un mélange qui contient du trèfle blanc, il est recommandé de le semer au printemps Graminées et trèfle blanc font plutôt qu’à l’automne, pour que son établissement soit bon ménage un succès; Semez environ 1,5 à 2,5 Kg de graines par 100m2 (s’il y a trop de graines, la compétition entre les semis sera éventuellement très forte et les résultats seront décevants); Recouvrez les semences d’une mince couche de terreau (quelques millimètres). 3- L’ensemencement hydraulique Une troisième option peu connue s’offre à vous : l’ensemencement hydraulique. Offert par certaines compagnies, ce type d’ensemencement consiste à mélanger des semences à gazon avec de l’eau et à projeter le tout avec une pompe ou un boyau. La méthode est plus coûteuse que l’ensemencement traditionnel mais elle est souvent plus efficace, surtout pour les terrains en pente ou les grandes surfaces, et plus rapide. Cela s’explique en partie par le trempage des graines dans l’eau, qui leur permet de germer plus tôt, à votre grande satisfaction. De plus, l’utilisation de paillis (fibres de papier, bois déchiqueté, foin ou paille) dans le mélange ou appliqué par la suite permet de garder la surface humide plus longtemps et éloigne les oiseaux des semences. Le mélange de semences peut aussi être diversifié et personnalisé selon vos préférences. B- L’entretien d’une pelouse à long terme Tout d’abord, il faut savoir qu’une pelouse en santé (diversifiée, sans pesticides), aux racines plus longues, peut supporter une plus grande quantité de ravageurs qu’une pelouse affaiblie. La prévention est donc votre meilleure arme pour éviter de graves infestations, peu importe le type de ravageur. De plus, une pelouse en santé résiste beaucoup mieux à tous les stress environnementaux, comme la sécheresse, la chaleur, le froid et le piétinement. Pour que le gazon pousse bien, la température doit être fraîche et humide, et le sol doit être riche et léger. Pour l’établissement d’une nouvelle pelouse, c’est le sol qui soutient la croissance du gazon. Il doit donc être adéquat avant toutes choses si vous voulez obtenir de bons résultats. Si vous avez adopté des habitudes écologiques concernant la pelouse depuis déjà quelques années mais que son apparence laisse à désirer, il est fort possible que le problème se situe au niveau de la composition du sol. À Rosemère, de nombreux terrains sont argileux, ce qui entraîne une forte compaction du sol, néfaste pour les racines du gazon. Il suffit d’effectuer une aération annuelle, suivie d’un terreautage (avec du compost vieilli) et d’un sursemis, idéalement en fin d’été (mi-août à miseptembre), sinon au printemps. Par contre, les quartiers plus récents situés à l’est de la ville sont plus hauts et les sols y sont sablonneux et pauvres, ce qui constitue aussi un problème pour le gazon. Les sols sablonneux peuvent être améliorés par un terreautage annuel (avec 1 cm de compost vieilli) suivi d’un sursemis. Pour les autres bonnes habitudes à prendre, il suffit de retenir les points importants concernant l’arrosage, la tonte, et l’herbicyclage, et vous n’aurez pas à vous préoccuper de la gestion du chaume ! 1- L’arrosage Il faut arroser profondément et moins souvent, pour permettre aux racines de descendre plus bas pour aller chercher l’eau. Il suffit d’un ou deux arrosages par semaine. Si l’eau pénètre bien, vous aurez de très bons résultats ! 2- La tonte Il faut laisser au gazon un minimum de 7,5 cm (3 pouces) de haut, sauf pour la première tonte au printemps où vous pouvez le couper un peu plus court. Gardez en tête que la longueur des racines est proportionnelle à celle du gazon. Assurez-vous aussi que les lames de la tondeuse sont bien aiguisées. 3- L’herbicyclage Le fait de ne pas ramasser les rognures de gazon réduit le besoin d’engrais de 25 à 50%, ce qui n’est pas négligeable. Une autre façon de réduire les déchets verts à la maison est d’enrichir votre gazon en recyclant les feuilles d’arbres comme engrais. Il suffit de passer la tondeuse régulièrement à l’automne pour les déchiqueter. 4-La réduction du chaume Puisque le chaume n’est en fait que du gazon mort, non décomposé, qui s’est accumulé à la surface du sol, vous ne devriez pas en avoir si vous adoptez des habitudes écologiques pour l’entretien de votre pelouse. Le chaume est souvent un problème de mauvaise décomposition liée à l’utilisation d’engrais chimiques ou de pesticides, qui entraînent la mort des décomposeurs par excellence que sont les vers de terre. Par contre, dans les sols très pauvres en matières organiques ou trop compactés, il arrive aussi que du chaume s’accumule. Dans les 2 cas, un apport de compost vieilli pourra améliorer la situation en « activant » la décomposition par les microorganismes. Alternatives à la pelouse Il arrive parfois que les conditions soient tellement difficiles pour les graminées du gazon que l’établissement d’une pelouse en santé soit pratiquement impossible ou trop coûteuse à long terme. Cela peut être le signe qu’il faut arrêter de se battre contre la Photo : C. Roy nature et choisir des végétaux adaptés au milieu, qui eux sauront s’y plaire. À Rosemère, par exemple, il y a beaucoup de pentes et les terrains sont rarement droits, comportant le plus souvent un talus en avant des maisons, qui descend vers le fossé. Ces inclinaisons, d’où l’eau se draine rapidement, sont particulièrement difficiles pour le gazon, et la confection de plates-bandes ou de rocailles comprenant des aménagements paysagers pour des conditions de sécheresse donne souvent de bien meilleurs résultats (thym, gypsophiles rampants, sédums rampants, sagina, coréopsis rose, arabis, ajuga, etc.). Aménagement original sans gazon D’autre part, l’ombre sous les arbres est parfois si intense qu’aucune pelouse ne peut s’y établir, ce qui n’est pas surprenant compte tenu que les graminées sont des végétaux de soleil. De plus, il arrive que la quantité de feuilles qui tombent à l’automne soit suffisante pour étouffer le gazon. L’établissement de sentiers ombragés composés de végétaux d’ombre (hostas, fougères), de couvre-sol (vinca minor, mousses) et d’éléments inertes (pierres plates, paillis, etc) remplace alors très efficacement la pelouse et met en valeur les magnifiques arbres de la ville. Photo : C. Roy Photo : C.Roy Sentier ombragé avec paillis et plantes d’ombre Pour des conditions intermédiaires de luminosité (ombre légère), optez pour le phlox mousse, le pachysandra, le lysimachia nummularia, le lamium, le lotier corniculé, etc. Aménagement avec thym et pierres plates Un réaménagement au jardin peut aussi être l’occasion de se créer un petit coin intime, avec balançoire, lanternes et jardin d’eau, où il n’y aurait aucune pelouse à tondre…Soyez inventifs ! Pour toute information supplémentaire concernant l’entretien ou l’engazonnement, n’hésitez pas à contacter l’éco-conseiller de la Ville au 450 621-3500, poste 3305, ou voyez à la page suivante. Pour plus d’informations : Fortier Serge, 2005. Alternatives écologiques à la pelouse. Les Éditions Serge Fortier Inc, Qc. 327 pages. -Lévesque Micheline, 2008. L’écopelouse – Pour une pelouse vraiment écologique. Bertrand Dumont Éditeur Inc. 192 pages. Lévesque Micheline, 2005. Le guide complet des pesticides à faible impact et autres solutions naturelles. Isabelle Quentin Éditeur, Ville Lasalle, Qc. 214 pages. Rubin, Carol, 2002. How To Get Your Lawn Off Grass, A North American Guide to Turning Off the Water Tap and Going Native. Harbour Publisher, 208 pages. Rubin, Carol, 2003. How To Get Your Lawn and Garden Off Drugs: A Basic Guide to Pesticidefree Gardening in North America. Harbour Publisher, 144 pages. Smeesters E., Daniel A., et Djotni A., 2005. Solutions écologiques en horticulture. Éditions Broquet, St-Constant, Qc. 198 pages. Site Internet du Jardin botanique de Montréal, Pelouse et Couvre-sol : www2.ville.montreal.qc.ca/jardin2/rechercher.do?type=pelouse Site Internet du Jardin botanique de Montréal : www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/pelouse_ecologique/pelouse_ecologique.htm Site Internet de Santé Canada sur la pelouse : www.healthylawns.net/ (bilingue) Site Internet, ensemencement hydraulique : www.hydrosemenceplus.com/residentiel.htm
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