Les pourparlers de Cancun sur le climat sont sauvés mais le climat
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Les pourparlers de Cancun sur le climat sont sauvés mais le climat
Les pourparlers de Cancun sur le climat sont sauvés mais le climat ne l’est pas La colère et la trahison profonde à la fin des pourparlers de Copenhague sur le climat l’année dernière ont put être évitées à Cancun, mais cela n’implique pas que la conférence de Cancun a permis au monde de trouver une solution pour se sauvegarder. Cette situation n’a pas surpris ceux qui estimaient que la Conférence de Cancun a été sciemment organisée pour aboutir à ce résultat à travers son programme ayant de faibles attentes et par crainte de mettre irréversiblement en péril la crédibilité du processus de négociation de l’ONU en cas d’impasse. Cette impression a été renforcée par le négociateur en chef de l’ONU à la conférence, Christiana Figueres, lorsqu’elle déclara que les résultats ont réanimé de l’espoir dans les pourparlers. Selon le Président du Mexique, pays hôte, Calderon, le succès de Cancun « marque le début d’une nouvelle ère de coopération sur le changement climatique. Il s’agit des premières étapes de cette longue campagne renouvelée ». Cependant, pour les personnalités comme le Directeur des Politiques de Green Peace International, Wendel Trio, « la conférence de Cancun aurait sauvé le processus onusien mais elle n’a pas encore sauvé le climat ». Un bloggeur sur le Groupe Canadien résume les attentes de la Conférence de Cancun. « La conférence de Cancun ne doit pas être un tremplin ! La conférence de cette année à Cancun devrait réaliser ce que Copenhague était censé de faire l’année dernière : mettre au point un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant. C’est la politique à courte vue dépourvue de tout lien avec les sciences du climat et ceux qui seront touchés par le changement climatique ainsi qu’avec les principes de justice ou d’équité qui est la force motrice de ces négociations et anime ceux qui sont contents de considérer la conférence de Cancun comme un tremplin. Disons tout simplement que ceux qui veulent utiliser la Conférence de Cancun comme un tremplin ne vont pas hésiter à utiliser tant d’autres choses. Malgré les tentatives audacieuses de la Bolivie dont le leader, Evo Morales, a mis en garde que l’abandon du Protocole de Kyoto signifierait un « écocide et génocide » le deal a été conclu. La perte de l’Afrique Dans tout ceci, la voix de l’Afrique semble noyée au fur et à mesure que les leaders africains tenaient individuellement des propos contradictoires, mettant ainsi en péril la voix et la position de l’Afrique lors des pourparlers. Le Premier Ministre du Kenya lors d’un discours qui aurait été rédigé par un conseiller japonais auprès du gouvernement du Kenya a brisé le cœur et les rangs de l’Afrique en suggérant qu’une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto – pendant laquelle, les pays nantis sont juridiquement obligés de réduire leurs émission- n’était pas essentiel. Il a une fois encore réitéré que les 100 milliards de dollars promis l’année dernière à Copenhague pour les pays en développement étaient suffisants bien que l’Afrique avait lancé un appel à un minimum de six fois ce montant. La voix de l’Afrique a été ternie davantage par le Premier Ministre éthiopien Meles Zenawi, nommé porte parole par l’Union Africaine pour les pourparlers, qui aurait dit aux négociateurs africains que l’Accord discrédité de Copenhague doit servir de base aux pourparlers. Cette revendication va à l’encontre des appels suivant lesquels l’Accord de Copenhague tant décrié et son approche axée sur des promesses volontaires vont empirer davantage la vulnérabilité de l’Afrique aux impacts négatifs du changement climatique. Quelques rapports indiquent que la sécheresse, la désertification et les inondations, entre autres, et les changements connexes dans les pratiques agricoles attendent l’Afrique et ce sont des mesures radicales et contraignantes pour réduire les émissions de carbone qui sont nécessaires pour l’Afrique et le monde en général. Selon Mnimmo Bassey, le Président de Amis de la Terre, ce qui peut sauver l’Afrique : c’est que monde développé, le pire émetteur, doit s’engager à prolonger sans condition le Protocole de Kyoto, à réduire les émissions de carbone d’au moins 40% d’ici 2020 et à fournir des fonds aux pays en développement pour réduire le problème. En réponse à la décision du Japon de ne pas soutenir la Seconde Période d’Engagement, l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique (PACJA) a déclaré que la 16ème Conférence des Parties ou la Conference de Cancun doivent donner le ton pour un accord équitable, et écologiquement juste et assez juridiquement contraignant pour compenser les effets négatifs du changement climatique. Des rumeurs courent que les deux leaders africains ont agit ainsi à cause des sommes considérables que quelques pays en développement leur ont promis. Il est possible que les pays développés ne soient même pas prêts à offrir le minimum de 100 milliards de dollars pour atténuer l’impact du changement climatique et que les pays ne recevront rien de cet arrangement multilatéral « potentiel » d’où la nécessité de conclure des accords bilatéraux avec quelques pays développés et miner ainsi une position africaine commune au profit des gains individuels. Cependant, il doit être évident à tous les pays africains que, présentement et même avant la mise en œuvre des mesures préventives et d’adaptation en vue d’atténuer les impacts négatifs du changement climatique, l’ensemble des pays africains subit sur le plan individuel aux effets du changement climatique. En tant que continent, aucun pays, malgré ses propres efforts ne pourra échapper aux effets dévastateurs du changement climatique à cause de la contigüité géographique. Une réponse continentale bien coordonnée servira ce but. Diviser le front de l’Afrique en succombant aux demandes des pays développés à travers des deals secrets ne permettra pas d’atténuer les impacts négatifs du changement climatique sur l’Afrique, cela permettra aux pires pollueurs de continuer à balayer du revers de la main les appels à une réduction obligatoire des émissions et à la mise en œuvre des mesures d’atténuation. Les pourparlers de Cancun sur le climat et la « grande évasion » des pays développés Des méthodes de travail douteuses à l’importation des processus au style de l’OMC, le résultat étrange enregistré à l’issue de la conférence sur le changement climatique qui s’est tenue à Cancun a permis de déplacer la responsabilité du changement climatique des pays développés aux pays en développement, écrit Martin Khor. La Conférence onusienne sur le climat tenue à Cancun, qui a adopté un texte le 11 décembre, a abouti à un résultat étrange. Beaucoup de gens ont acclamé cette conférence pour avoir ranimé l’esprit du multilatéralisme dans le système du changement climatique, car une autre impasse après l’échec désastreux des pourparlers de Copenhague il y a un an aurait percé un trou dans la réputation de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). La plupart des délégués se sont félicités du fait qu’ils se sont mis d’accord sur un document à Cancun. Mais ce même « Accord de Cancun » a été accusé de n’avoir pas pu répondre aux attentes, ou d’avoir reculé au niveau du contrôle des émissions de gaz à effet de serre qui entrainent le changement climatique. La Conférence de Cancun a essuyé un coup précoce de l’annonce du Japon selon laquelle ce pays ne signerait jamais un autre engagement dans le cadre du Protocole de Kyoto – la première période d’engagement pour la réduction des émissions prend fin en 2012 et la date limite d’engagement à convenir était 2009 à Copenhague. La Conférence ne s’est jamais rétablie de ce coup. Le texte final n’a pas pu assurer la survie du Protocole, bien qu’il établisse certains termes de référence pour la poursuite des pourparlers sur la deuxième période d’engagement. En fait, la réunion de Cancun permet aux pays développés de s’écarter du Protocole de Kyoto et de son régime contraignant d’engagements de réduction des émissions au profit d’ un système volontaire ou chaque pays ne fait que des promesses concernant le niveau de réduction des émissions. Le texte de Cancun a aussi reconnu les objectifs de réductions des émissions dont les pays développés ont dressé la liste dans le cadre de l’Accord de Copenhague. Mais généralement, ce sont des objectifs peu réalisables selon de nombreux rapports scientifiques qui préviennent que les pays développés réduiront probablement leurs émissions, d’ici à l’an 2020, de peu ou même augmenteront leur niveau d’émissions. Le monde va enregistrer une hausse de température de 3 à 5 degrés, ce qui mènera à une catastrophe. Mais même au moment où le texte de Cancun préparait le terrain pour la « grande évasion » des pays développés de leurs engagements, il a introduit de nouvelles disciplines pour les pays en développement. Ils sont maintenant obligés de présenter leurs plans et objectifs de réduction des effets climatiques, qui seront élaborés sous forme d’un document et plus tard de registres. Cela constitue la première étape d’un plan des pays développés (ils ont été assez francs à ce propos), de faire inclure les objectifs de réduction des effets climatiques des pays en développement comme engagements dans leurs programmes nationaux, semblables aux régimes tarifaires en vigueur a l’Organisation mondiale du commerce. Le texte de Cancun oblige aussi les pays en développement à présenter un rapport sur les émissions au niveau national tous les deux ans, sur les mesures prises en matière de changement climatique ainsi que sur le plan de la réduction des émissions. Ces rapports seront minutieusement étudiés par d’autres pays et par les experts internationaux. En fait, le texte de Cancun donne le champ libre à ces procédures de « Mesure, Notification et Vérification » (MNV) ainsi qu’aux « Consultations Internationales et Analyse » (CIA). Il s’agit là de nouvelles obligations, et les pays développés, notamment les Etats-Unis, ont passé beaucoup de temps, à convaincre les pays en développement à se mettre d’accord sur les détails de la MNV et de la CIA. De nombreux responsables des pays en développement se préoccupaient de plus en plus à Cancun de la manière dont ils vont mettre en œuvre ces nouveaux engagements, car ils auront besoin de beaucoup d’experts, de compétences et d’argent. En fait, les pays en développement ont fait beaucoup de concessions et sacrifices à Cancun, alors que les pays développés ont réussi à faire réduire ou à déclasser leurs engagements. On se souviendra de Cancun à l’avenir comme un lieu où le régime climatique de la CCNUCC a été changé de façon significative et où les pays développés sont traités avec de plus en plus d’indulgence, atteignant un niveau comme celui des pays en développement, alors qu’il est demandé aux pays en développement d’accroitre leurs engagements pour être de plus en plus comme les pays développés. On prépare le terrain pour un tel nouveau système, qui pourrait ensuite remplacer le Protocole de Kyoto. La Conférence de Cancun constituait un évènement déterminant qui faciliterait ce processus. La Conférence de Cancun s’est mise d’accord sur la création d’un nouveau fonds mondial sur le climat pour aider à financer la réduction des émissions et l’adaptation. Un Comité sera mis sur pied pour concevoir les divers aspects du fonds. Aucune décision n’a été prise concernant le montant à investir dans le fonds. Un mécanisme technologique a été aussi mis en place dans le cadre de la CCNUCC, doté d’un Comité d’élaboration de politiques, et d’un centre. Toutefois, le texte de Cancun a évité de mentionner les Droits de Propriété Intellectuelle (DPI), qui influent sur l’accès des pays en développement à la technologie et au coût de celle-ci. Les Etats-Unis avaient insisté pour qu’il n’y ait aucune mention de la question des DPI, et ils ont eu gain de cause à Cancun. La Conférence était aussi marquée par une méthode de travail douteuse, assez semblable à celle de l’OMC, où le pays d’accueil, le Mexique, a organisé des réunions en petits groupes, dirigées par lui-même et par quelques ministres qu’il a choisis et qui ont débattu les différentes questions. Le document final était produit non pas par le processus normal de négociations entre les délégations, mais élaboré par les Mexicains en tant que président de la réunion, et remis aux délégués pour étude pendant quelques heures sur la base de « à prendre ou à laisser et aucuns amendements n’étaient permis. Lors de la dernière séance plénière, la Bolivie a rejeté le texte, et son Ambassadeur, Pablo Solon, a fait une déclaration, assignant les motifs à sa réaction. Malgré le manque de consensus à propos du texte, le ministre des affaires étrangères du Mexique a déclaré l’adoption du texte, à laquelle la Bolivie a soulevé une objection. La manière dont le Mexique a organisé la rédaction et plus tard l’adoption du texte de Cancun pose de nombreuses questions sur la franchise, la non-discrimination et les perspectives des procédures et pratiques onusiennes. L’importation des méthodes au style OMC peut, dans l’immédiat, mener à « l’efficacité » de produire un résultat ; elle porte aussi le danger de faire échouer les conférences, comme l’on a constaté au niveau de plusieurs réunions ministérielles de l’OMC et des préjugés dans le texte, qui ont généralement été dans l’intérêt des pays développés. Lorsque la poussière se dissipe après la Conférence de Cancun, une analyse minutieuse montrera que le texte adopté aurait peut-être donné au système climatique international un coup de fouet et des sentiments positifs parmi la plupart des participants parce qu’il y avait quelque chose à emporter chez eux, mais qu’il n’a pas aussi réussi à protéger la planète contre les effets du changement climatique et a rejeté la responsabilité de ce fardeau sur les épaules des pays en développement. A partir de ce niveau bas, il y aura beaucoup à faire en 2011 pour sauver le monde du changement climatique et pour réorienter le système international de coopération pour qu’il puisse résoudre la crise climatique. *Martin Khor est Directeur Exécutif du South-Centre. Cet article fut publié dans « The Star », Malaisie, le 13 décembre 2010. Points saillants de l’Accord de Cancun Les objectifs des pays industrialisés sont officiellement reconnus dans le cadre du processus multilatéral et ces pays doivent mettre au point des plans et stratégies de développement à faible émission de carbone et évaluer la meilleure façon d’y répondre, y compris par les mécanismes du marché, et de soumettre chaque année leurs inventaires. Les actions menées par les pays en développement pour réduire les émissions sont officiellement reconnues dans le cadre du processus multilatéral. Un registre sera établi pour enregistrer et comparer les actions de réductions des émissions des pays en développement au soutien financier et technologique des pays industrialisés. Les pays en développement doivent publier tous les deux ans des rapports sur l’état d’avancement des actions qu’ils ont menées Les parties réunies dans le cadre du Protocole de Kyoto conviennent de poursuivre les négociations dans le but d’achever leur travail et d’assurer qu’il n’existe aucun écart entre la première et la seconde période d’engagement du Traité. Les mécanismes du Développement Propre du Protocole de Kyoto ont été renforcés pour orienter de grands investissements technologiques dans des projets de réduction d’émissions écologiquement sains et durables dans le monde en développement. Les Parties ont lancé une série d’initiatives et d’institutions pour protéger les classes vulnérables contre le changement climatique et mettre à disposition l’argent et la technologie dont ont besoin les pays en développement pour planifier et construire leur propre avenir durable. Un montant total de 30$ milliards en financement accéléré provenant des pays industrialisés pour soutenir les actions en matière climatique dans le monde en développement jusqu’en 2012 et l’intention de chercher 100$ milliards en fonds à long terme d’ici à l’an 2020 sont inclus dans les décisions prises. Dans le domaine du financement climatique, un processus de conception d’un Fonds Vert dans le cadre de la Conférence des Parties, doté d’un Conseil et de représentation équitable venant à la fois des pays développés et en développement, est mis en place. Un nouveau Cadre d’Adaptation de Cancun est créé pour permettre une meilleure planification et une mise en œuvre des projets d’adaptation dans les pays en développement par le biais d’un soutien financier et technique accru, y compris un processus clair de la poursuite du travail sur les pertes et les dégâts. Les gouvernements conviennent de mieux agir pour réduire les émissions provoquées par le déboisement et la dégradation forestière dans les pays en développement, avec le soutien technologique et financier. Les parties ont créé un mécanisme technologique, doté d’un Comité Exécutif technologique et d’un Centre et Réseau technologiques climatiques pour soutenir l’action sur l’adaptation et la réduction des émissions. La prochaine Conférence des Parties aura lieu en Afrique du Sud du 28 novembre au 9 décembre 2011. A propos de la CCNUCC Signée par 194 Parties, la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique a des membres venant de presque toutes les régions du monde et constitue le traité principal du Protocole de Kyoto de 1997. Le Protocole de Kyoto a été ratifié par 191 des Parties du CCNUCC. Dans le cadre du Protocole, 37 Etats composés de pays extrêmement industrialisés et des pays qui sont en transition vers une économie du marché, ont des engagements de limitations et de réductions d’émissions juridiquement contraignants. L’objectif final des deux traités est de stabiliser les concentrations des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau capable d’empêcher l’ingérence humaine dangereuse dans le système climatique. La Bolivie décrie l’adoption de l’Accord de Copenhague II sans consensus L’Etat plurinational de Bolivie estime que le texte est une victoire creuse et erronée qui a été imposé sans consensus, et son coût sera mesuré en vies humaines. L’histoire le jugera sévèrement. Il n’y a qu’un moyen de mesurer le succès d’un accord sur le climat c’est de savoir si cet accord permettrait de réduire effectivement les émissions pour éviter un changement climatique galopant. Ce texte a clairement échoué, car il pourrait permettre une hausse de la température au niveau mondial de plus de 4 degrés, un niveau qui sera désastreux pour l’humanité. Des rapports scientifiques récents montrent que 300.000 personnes meurent déjà chaque année de désastres liés au changement climatique. Le texte menace de faire monter le nombre de décès chaque année à un million de personnes. Voilà quelque chose que nous ne pouvons jamais accepter. L’année dernière, tout le monde a reconnu le fait que l’Accord de Copenhague a essuyé un échec à la fois dans son processus que dans son fond. Et pourtant cette année, une campagne délibérée destinée à faire baisser les attentes et instaurer le désespoir dans tout accord, a abouti à un accord qui, en substance, est un peu plus que celui de Copenhague I. Une soi-disant victoire pour le système multilatéral constitue en fait une victoire pour les pays nantis qui ont contraint, par la menace, d’autres nations à accepter un accord selon leurs termes. Les pays les plus nantis ne nous ont rien offert de nouveau sur le plan de la réduction des émissions ou du financement ; ils ont plutôt cherché, à chaque étape, à revenir sur leurs engagements, et à inclure chaque lacune possible pour réduire leur engagement d’agir. Bien que les nations en développement – celles qui font face aux pires conséquences du changement climatique – aient plaidé pour l’ambition, on nous a offert plutôt le « réalisme » de gestes vides. Des propositions présentées par les pays puissants, comme les Etats-Unis, étaient sacro-saints, alors que les nôtres étaient à jeter. Le compromis était toujours au détriment des victimes plutôt que des coupables du changement climatique. Lorsque la Bolivie a déclaré que nous étions en désaccord avec le texte au cours des dernières heures des pourparlers, ils ont prévalu contre nous. Un accord où seuls les puissants gagnent n’est pas une négociation ; il s’agit d’une imposition. La Bolivie est venue à Cancun, munie de propositions concrètes qui, à notre avis, donneraient un espoir en l’avenir. Ces propositions ont été acceptées par 35.000 personnes lors d’une Conférence mondiale historique des populations qui s’est tenue à Cochabamba en avril 2010. Ces propositions cherchent des solutions équitables à la crise climatique et essaient de résoudre les causes profondes de la crise. Depuis la crise de Copenhague, elles ont été intégrées dans le texte de négociation des Parties ; et pourtant le texte de Cancun exclut systématiquement ces voix. La Bolivie ne peut être convaincue d’abandonner ses principes ou ceux des populations que nous représentons. Nous poursuivrons la lutte ensemble avec les populations touchées à l’échelle mondiale jusqu'à la réalisation de la justice climatique. La Bolivie a participé à ces négociations de bonne foi et dans l’espoir que nous pourrions réaliser un accord efficace sur le climat. Nous étions disposés à accepter un compromis à propos de plusieurs choses, à l’exception de la vie de nos populations. Il est triste de constater que c’est ce que les nations les plus riches attendent de nous. Des pays peuvent essayer de nous isoler à cause de notre position, mais nous sommes ici en tant que représentants des populations et des mouvements sociaux qui veulent une action réelle et effective en vue de protéger l’avenir de l’humanité et de notre mère la Terre. Nous croyons que leur soutien sert de guide pour nous. L’histoire jugera ce qui s’est passé à Cancun. Le Groupe Africain dénonce la tentative du Japon de « détruire » le Protocole de Kyoto L’Alliance Panafricaine sur la Justice Climatique (PACJA) a critiqué le Japon pour avoir retiré son appui à l’extension du Protocole de Kyoto. L’action du Japon, selon PACJA est egocentrique et menace les moyens de subsistance des millions de communautés vulnérables dans les pays pauvres. Lire la déclaration émise par PACJA. La déclaration du Japon au début de la session du Groupe de travail ad hoc sur le Protocole de Kyoto qu’il ne soutiendra pas la seconde période d’engagement de Kyoto est regrettable et constitue un affront au processus de dialogue international qui cherche à promouvoir un consensus mondial sur le meilleur moyen d’aborder le changement climatique. En sacrifiant le seul accord contraignant sur le changement climatique à l’autel des intrigues géopolitiques qui ont marqué les négociations, le Japon confirme les craintes que nous nourrissons que quelques pays industrialisés ne s’intéressent pas sincèrement à la recherche de solution au problème de changement climatique. Le rejet des objectifs juridiquement contraignants prévus dans le Protocole de Kyoto, qui tient les pays et en conséquence leurs industries et sociétés responsables de leurs émissions, est à l’origine de la décision du Japon et doit être rejeté dans sa totalité. L’action du Japon est en contradiction avec les obligations de la convention qui porte son nom. Le Japon ne se préoccupe pas de l’avenir de la planète et des moyens de subsistance des millions de communautés rurales dans les pays pauvres mais cherche à protéger ses propres intérêts et ceux de ses partenaires. Après l’incapacité totale des leaders du monde à Copenhague à aboutir en 2009 à des résultats qui peuvent sauver la planète et de nombreuses communautés à travers le monde qui souffrent déjà des impacts du changement climatique, le Protocole de Kyoto demeure le seul instrument qui oblige les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre. En se retirant leur appui à la seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto, le Japon a rejoint la cohorte des principaux pays pollueurs qui s’enfichent du sort des millions de personne en Afrique et dans d’autres pays en développement dont l’existence et les moyens de subsistance sont menacés de façon significative. Par cet acte inacceptable, il a engendré un climat peu constructif qui élargira l’écart nord-sud et le rendra difficile aux parties de réaliser des progrès lors de la 16ème Conférence des parties à la CCNUCC. La société civile africaine sous l’égide de l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique (PACJA) invite instamment le Japon à revoir sa position. Nous rejoignons le reste de la société civile à travers le monde pour réitérer que la Conférence de Cancun doit aboutir à deux résultats en vue d’assurer que le Protocole de Kyoto continue et que les Etats-Unis – le seul pays développé qui n’a pas rejeté le Protocole de Kyoto – prennent des mesures comparables comme convenues dans le Plan d’Action de Bali et n’entravent pas le processus démocratique que d’autres pays poursuivent dans le cadre du PK et du LCO. La COP 16 doit rétablir la confiance qui a été perdue parmi les parties à Copenhague et fixer des ambitions pour un accord équitable, écologiquement juste et juridiquement contraignant qui permettrait de réduire le réchauffement climatique à 1 degré, de fournir des fonds adéquats pour l’adaptation et l’atténuation et de tracer une voie claire pour la sauvegarde de la planète et des communautés qui risquent de périr en raison du changement climatique. A ce point, nous exigeons également que la communauté internationale exerce des pressions diplomatiques sur le Japon pour qu’il revoie sa décision au profit de l’humanité et de l’avenir de notre planète. PACJA est la coalition des acteurs de la société civile africaine intervenant dans le domaine de la justice climatique. Connaître les faits réels sur le Protocole de Kyoto Les arguments avancés par le Japon pour le rejet du Protocole de Kyoto sont fausses pour ce qui concerne les chiffres et l’équité explique Sivan Kartha, Scientifique Supérieur Le Japon a déclaré catégoriquement qu’il veut que le Protocole de Kyoto disparaisse. Il argument que le Protocole de Kyoto est un instrument dépassé dont les objectifs ne couvre pas les Etats-Unis et les pays en développement. Puisqu’il ne couvre pas les trois quarts des émissions mondiale de carbone, le Japon maintient que le PK ne peut pas constituer une base viable pour la résolution du problème du changement climatique. L’argument du Japon est doublement défectueux. En premier lieu, il ne tient pas compte du fait que les Etats-Unis ne sont pas parties au Protocole de Kyoto, ils sont parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement climatique (CCNUCC) et n’ont pas accepté d’adopter des limites d’émission dans le cadre du Plan d’Action de Bali. En conséquence, avec tous les pays de l’annexe 1 soumis à des limites d’émission contraignante, la proportion des émissions mondiales de carbone couverte par les objectifs est en fait plus proche de un et demi. Le point de l’annexe 1 est raté Cependant, sur le plan fondamental, l’argument du Japon confond émission et obligation. L’annexe 1 n’était jamais prévu comme un groupement de pays ayant les niveaux d’émission les plus élevés mais plutôt ceux ayant la plus grande obligation morale d’aborder le problème du changement climatique. La Convention est explicite sur cette question. Les parties doivent protéger le climat… sur une base d’équité et conformément à leurs responsabilités communes mais différenciées et leurs capacités respectives. En conséquence, les pays développés doivent diriger la lutte contre le changement climatique et ses effets négatifs. Si nous parlons de la responsabilité des pays développés en matière de changement climatique, nous devons prendre en compte non seulement leurs émissions directes, mais aussi les émissions dans les pays en développement provenant des activités qui produisent des biens destinés à la consommation dans les pays développés. Tout dépend des méthodes de mesure Pour ce qui concerne la mesure des émissions en fonction de la consommation, les pays développés sont responsables de plus de 60% des émissions mondiales. De plus, le changement climatique est causé non seulement par les carbones d’aujourd’hui mais aussi par le carbone accumulé dans l’atmosphère en raison des années d’émissions. Si l’on mesure les émissions sur une base historique les pays développés sont responsables de plus de 75%. Si nous parlons de la capacité des pays à résoudre le problème du changement climatique, il est évident que la grande proportion des ressources financières et technologiques se trouve au Nord. Le monde développé représente environ les trois quarts du PIB mondial. Si nous prenons en compte le fait qu’une plus grande proportion du BIP permet de subvenir aux besoins essentiels tels que l’alimentation, La déception des dirigeants politiques face au financement des actions climatiques et aux progrès lents réalisés Le Président Meles Zenawi de l’Ethiopie a regretté que la promesse faite à Copenhague n’ait pas été tenue et a demandé la mise à disposition immédiate du financement initial d’un montant de 30 milliards de dollars. Révélant personnellement pour la première fois la situation de la mise à disposition des 30 milliards de dollars pour le financement rapide, Zenawi a dit que l’opinion générale des Africains est que l’argent n’est pas encore mis à disposition et que les informations selon lesquelles l’argent est disponible ne sont pas fondées sur les preuves. Dans son intervention, lors de la séance de haut niveau de la Seizième Conférence des Parties, à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), Zenawi a dit que le financement rapide doit être mis en œuvre si nous comptons instaurer la confiance et il faut qu’il y ait la transparence dans la mise en œuvre pour trouver une solution à cette préoccupation. Dans son allocution, le Secrétaire-Général des Nations unies Ban Ki-Moon, a dit que les Parties doivent agir en tant que nations unies, en faisant montre de courage et de compromis et a exhorté chaque pays à s’y impliquer pour trouver une solution. Il a dit que malgré les contraintes politiques et économiques au pays, les Parties doivent faire des progrès, car elles sont présentes à la Conférence pour protéger les populations contre les effets néfastes du changement climatique. Il a rappelé que plus le retard dure, plus il nous faudra payer – économiquement, écologiquement et en termes des pertes en vies humaines. Il a dit que la négociation sur le climat a été un long processus et cela ne va pas se terminer à Cancun. Toutefois, les Parties ne doivent pas se permettre de plonger les négociations dans la complaisance. Le statu quo ne suffit pas et nous devons réaliser des progrès. L’état de sante dé la terre Depuis la Conférence de Bali (Conférence des Parties 13 tenue en 2007), a-t-il ajouté, l’état de santé de notre planète se détériore de plus en plus et les émissions de gaz contribuant à l’effet de serre ne cessent d’augmenter. Et le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Changement Climatique (GICC) a prévu que les émissions de gaz dans le monde vont atteindre leur niveau maximum au cours des dix années à venir et baisser de façon sensible si nous limitons la hausse de la température au niveau mondial à 2c degrés. Pour y arriver, nous avons besoin de résultats maintenant pour réduire les émissions et de la capacité de créer un avenir plus durable, résultats qui sont spécialement dans l’intérêt des pauvres et des plus démunis. Dans son allocution de bienvenue, le Secrétaire Exécutif de la CCNUCC, Christiana Figueres, a dit que l’enjeu de cette Conférence des Parties ainsi que l’enjeu politique sont considérables car le processus multilatéral est en danger. Elle a dit que le monde ne doit pas évaluer les effets du changement climatique sur la base des plus privilégiés mais sur celle des plus défavorisés. Tuvalu, Maldives et Kiribati doivent déplacer leurs citoyens à cause des eaux des mers. Les inondations au Pakistan et au Venezuela sont un avertissement, mais est-ce que le monde s’est réveillé pour y répondre, a-t-elle demandé. La réponse, a-t-elle ajouté, réside dans les mains des Parties en négociation à Cancun. Chefs d’Etat Prenant la parole au nom du Groupe de 77 et de la Chine, le Ministre yéménite des Ressources en Eau et de l’Environnement, Abdulrahman Fadel Al-Eryani, a dit que l’heure a sonné pour rechercher le résultat et le mandat prévu dans le Plan d’Action de Bali, en soulignant que l’équilibre entre les deux groupes de négociation (Groupe de travail ad hoc sur l’Action Coopérative à long terme – AWG-LCA) et le Groupe de travail ad hoc sur d’autres Engagements pour les Parties de l’Annexe 1 dans le Cadre du Protocole de Kyoto (AWG-KP) doit être respecté et que l’équilibre doit être maintenu au sein de chaque groupe. Il a dit que quel que soit le résultat, la Conference de Cancun ne doit pas préjuger la réalisation d’un résultat juridiquement contraignant et équitable à l’avenir. L’objectif principal de l’AWGKP concerne la seconde période d’engagement et il a souligné l’urgence de la réalisation du résultat qui sera adopté à Cancun, car il constitue la pierre angulaire d’un résultat heureux. Il a dit que les pays développés doivent faire preuve de leadership pour pouvoir opérer des réductions des émissions à l’échelle de l’économie et fournir d’autres ressources financières pour les pays en développement, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention. Le premier ministre de la Grenade, Tillman Thomas, représentant l’Alliance des Petits Etats Insulaires (AOSIS) a dit que les Etats membre, composés de 43 pays sont les plus vulnérables au changement climatique. Il a dit qu’il faut agir maintenant et vite, sinon la marée montante du changement climatique va nous accabler. La Conférence de Cancun nous offre l’opportunité de relever de façon décisive ce défi et le moment est venu de saisir l’opportunité des deux mains. Il a dit que les parties ne doivent pas accepter une simple décision qui n’aura pas d’impact sur le changement climatique, ajoutant que les points prioritaires à la Conférence de Cancun ne suffisent pas. Il a demandé la mise sur pied d’un Comité d’Adaptation pour faire ce travail, des dispositions pour mitiger les pertes et les dommages déjà causés et un mécanisme pour s’occuper de l’assurance contre le risque. Concernant les ressources financières, il a dit qu’il était nécessaire de mettre en place pendant la réunion nouvelle fonds dont l’accès doit être accordé en priorité aux pays insulaires en développement (PID) et aux Pays les Moins Avancés (PMA). La science et non pas l’œuvre de bienfaisance Le Président Marcus Stephen de Nauru (au nom de 14 Etats ilots du Pacifique) a dit que sa région est riche du point de vue culturel et il se peut que les 10.000 personnes qui parlent sa langue natale disparaissent sous peu. Toutefois, la négociation sur le changement climatique utilise une langue étrange – des lettres qui ont le pouvoir de déterminer lesquelles parmi nos nations peuvent se développer ou peuvent disparaitre en-dessous des vagues. Il a dit que, en tant que membres de l’Alliance des Petits Etats Insulaire (AEI), ils se servent de la science et ne cherchent pas les œuvres de bienfaisance et ne vendent pas au plus offrant. Il a lancé un appel à la recherche d’une solution équitable et au déploiement des efforts pour trouver une solution à deux voies juridiquement contraignante à Durban, en Afrique du Sud : un nouveau Protocole de Durban pour les LCA et un amendement du Protocole de Kyoto. Le premier ministre kenyan, Raila Amolo Odinga, a dit qu’il sentait un air de désespoir et ne peut faire autrement que de se résigner. Il a dit que les économies développées doivent accepter le fait de leur part des émissions et rejeter la responsabilité sur le passé ne résoudra pas le problème de l’avenir et qu’on ne répare pas l’injustice par une autre. Il a dit aussi que les pays les plus vulnérables doivent se rendre compte que les victimes qui pleurent n’arrêteront pas le niveau de la mer qui continue à monter et doivent embrasser l’esprit de l’autoassistance. Donc, a-t-il dit, le résultat principal à atteindre à Cancun est la conclusion d’un accord capable de réaliser de façon décisive un traité qui est juridiquement contraignant dans le cadre du Groupe de travail ad hoc sur l’Action coopérative à long terme. Il a dit que, puisqu’une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto sera difficile à réaliser à Cancun, les Parties pourraient peut-être prolonger le délai des négociations du Protocole de Kyoto jusqu'à ce que la législation de la LCA soit achevée. Toutefois, il estimait que la création d’un fonds sur le climat peut se réaliser à Cancun. Il a aussi recommandé que la mise sur pied d’un organe officiel unique soit approuvée à Cancun sur la gouvernance écologique mondiale, qui sera implanté à Nairobi, car actuellement, les différents éléments sont éparpillés dans de nombreuses conventions. Le Commissaire au Changement Climatique de l’Union européenne, Connie Hedegaar, a dit que bien que l’UE soit disposée à accepter un accord juridiquement contraignant à Copenhague, elle s’est rendue compte que cela ne peut pas se réaliser, même ici à Cancun. Toutefois, ne rien réaliser à Cancun n’est pas une option et elle a dit qu’elle se préoccupe de la manière dont le monde jugera la rencontre de Cancun, si les Parties quittent la Conférence les mains vides. *Hilary Chiew, avec le concours de Mariama Williams du Centre Sud. Peu de progrès dans le domaine du changement climatique Un rapport de l’équipe de rédaction A l’issue des pourparlers sur le changement climatique qui se sont déroulés à Cancun, certains délégués ont applaudi le résultat réalisé, alors que d’autres ont exprimé leur déception totale à cet égard. D’aucuns ont qualifié de modeste l’Accord interminable qui a sanctionné la Conférence qui a pris fin pendant les premières heures de samedi au lieu de vendredi soir, le 10 décembre, quand la Conférence devait prendre fin. Malgré les protestations élevées par la Bolivie lorsque les objections qu’elle a soulevées à propos de l’accord ont été rejetées, le président de la Conférence, le ministre des affaires étrangères du Mexique, Patricia Espinosa, a aidé à faire adopter l’accord. En guise de réponse, la Bolivie a qualifié le texte de Cancun de « creux et inefficace ». Les commentaires faits par la Bolivie semblent aller dans le sens de ce qu’a dit déjà Achim Steiner, Chef du Programme des Nations Unies sur l’Environnement, qui avait auparavant suggéré que les questions qui seront débattues à Cancun sont de « grande envergure » et ne doivent pas être minimisées, mais il n’était pas sûr même si le programme de la Conférence est adopté, quelque chose de nouveau aurait été fait pour réduire les émissions. « Nous allons tous quitter Cancun, sachant évidemment que nous n’avons pas pu changer de façon significative le délai dans lequel le monde sera capable de trouver une solution au changement climatique », a-t-il dit. « Ce défi reste toujours ». En effet, la question clé en jeu qui est s’il faut rendre les promesses nationales post-Copenhague sur les émissions juridiquement contraignantes et dans quel document, n’a pas trouvé une réponse à Cancun. La question a été reportée à la Conférence des Parties 17 qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud en 2011. La bataille entre les pays en développement et les pays développés sur la réduction des émissions de carbone a été donc remise. Contents de l’issue de la Conférence, certains dirigeants des pays développés ont complimenté le président-hôte du Mexique, Filipe Calderon pour un travail bien fait. Le président américain Obama était parmi les premiers à féliciter par téléphone Calderon pour la conclusion heureuse de la Conférence. Son motif ? Pour avoir empêché la répétition du fiasco de Copenhague et pour avoir assuré que la Conférence de Cancun « fait avancer les efforts déployés pour s’occuper du défi que pose le changement climatique » Intimidation Dans l’entre-temps, le gouvernement bolivien prétendait que les nations riches ‘ont intimidé’ d’autres pays à accepter un accord selon leurs conditions. « Son coût sera mesuré en termes de vies humaines. L’histoire jugera sévèrement », a dit la déclaration ; « les nations en développement auront à faire face aux pires conséquences du changement climatique », a-t-elle ajouté. Pour la Bolivie, l’Accord de Cancun représente une autre opportunité manquée, car il ne s’est pas préoccupé de la question de ce qui se passera après l’expiration du Protocole de Kyoto en 2012 – Protocole de Kyoto qui définit les objectifs d’émissions de gaz contribuant à l’effet de serre pour 37 pays industrialisés et l’Union européenne. « Pour nous, cela n’est pas une marche en avant. C’est une marche en arrière, car ce qui se passe ici est de reporter pour une période indéterminée le débat sur le Protocole de Kyoto », a dit l’ambassadeur de la Bolivie, Pablo Solon, aux délégués dans la matinée après la conclusion de l’accord. L’Accord de Cancun explore les plans pour la création d’un fonds de 100$ milliards destiné à aider les pays en développement à s’adapter au réchauffement mondial et à déployer davantage d’efforts en vue de la réduction des émissions résultant du déboisement. L’accord n’est pas toutefois juridiquement contraignant. Le point fort de l’Accord de Cancun pour certaines gens est la capacité de conclure finalement un accord – accord qui, selon Calderon du Mexique, annonce « une nouvelle époque de coopération en matière de changement climatique ». Il constitue le premier pas de cette longue campagne renouvelée, a-t-il ajouté. Christiana Figueres, négociatrice en chef des Nations unies auprès de la Conférence, était l’un de ceux qui étaient excités par le résultat enregistré à l’issue de la Conférence, car elle a dit dans une déclaration : « Les nations ont démontré qu’elles sont capables de travailler ensemble sous un toit commun, pour dégager un consensus sur une cause commune. Elles ont démontré que le consensus est un processus transparent qui permet beaucoup plus d’opinions capables d’offrir à tous une opportunité ». Polémique La Conférence de Cancun ne manquait pas de controverses normales qui entourent de telles conférences internationales ‘de négociation’. Il y aurait eu des divisions au niveau de l’ambition et de la gouvernance d’un fonds vert destiné à aider les pays en développement à se procurer la technologie dont ils ont besoin pour réduire leurs émissions et protéger les populations contre les mers montantes et la sécheresse. Un temps d’arrêt entre la Chine et les Etats-Unis au sujet du contrôle et de la vérification des niveaux d’émissions a été également soulevé. Le Guardian (RU) et le Times (Inde) ont rapporté la fuite de documents qui suggérait que l’Europe et un groupe de pays ilots et du Pacifique disposaient d’une autre proposition conjointe d’un nouveau traite qui cherchait à engager les pays tant développés qu’en développement à réduire les émissions de carbone. La tentative aurait provoqué une certaine indignation parmi les pays en développement qui l’ont jugé comme une tentative de faire échouer le Protocole de Kyoto et de le remplacer avec un instrument plus faible. Certaines des questions qui ont mené à la prolongation de la conférence étaient liées à certaines formulations et termes contestés. D’autres étaient liées aux promesses faites par les pays industriels et en développement pour contenir les émissions de gaz qui retiennent la chaleur. Finalement, les délégués venant des 193 pays auraient peut-être seulement réussi à se servir d’un ‘langage créatif’ en vue de peaufiner des ‘points de vue irréconciliables’ et de reporter jusqu'à l’année prochaine à Durban, en Afrique du Sud, une question à laquelle ils doivent faire face maintenant. Le programme de réduction des émissions de gaz contribuant à l’effet de serre qui provoquent la hausse de la température moyenne de la terre n’a aucunement fait l’objet de débat à Cancun, bien que des propositions aient été formulées après la Conférence de Copenhague pour réaliser les promesses modestes qui y ont été faites.