Le familistère : une utopie révolutionnaire
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Le familistère : une utopie révolutionnaire
Le familistère : une utopie révolutionnaire Le mercredi 23 octobre 2013, les étudiants de première année de l'IFSI mettaient un pied à la découverte du familistère de Godin et donc à la découverte d'un concept innovateur. Cet article a pour but de vous inviter à partager avec nous nos explorations de cette utopie réalisée. Pourquoi Godin a-t-il marqué son siècle ? Et pourquoi parle-t-on du familistère comme d'une révolution sociale et sanitaire ? La bibliographie de Godin Jean Baptiste André Godin est né le 27 janvier 1817 à Esquehéries dans l’Aisne. Il passe son enfance dans son village natal. Godin aide beaucoup son père à l’atelier de serrurerie, lors de son adolescence ; il est passionné par ce métier. En 1840, il décide finalement de créer son propre atelier. En 1846, son atelier devient une industrie de fabrique de poêle en fonte, sous le nom de « Cheminées Godin », avec 1500 employés. Il est ami avec Charles Fournier, un philosophe et économiste français, il propose des réformes économiques et sociales. Godin s’inspire de ce dernier pour créer son Familistère à Guise, où il fait tout pour donner à ses employés de nombreux avantages pour leur épanouissement et celui de leur famille. Ce qui fait de Godin un paternaliste affirmé. Il est élu député socialiste de son département. Durant sa vie, il écrit de nombreux livres sur le thème des problèmes sociaux. Il décède en 1888 à Guise L'origine de Familistère C’est en parcourant la France pour perfectionner son métier de serrurier que Jean-Baptiste André Godin eut l’idée de fonder le palais social. Godin donna le nom de « Familistère » aux habitations qu’il fait construire pour ses ouvriers et leur famille, pour lui il permet de créer des «équivalents de richesse» auxquels les ouvriers ne peuvent accéder de manière individuelle, l’ensemble des ressources est ainsi mis en commun. De plus, il fonctionne en autogestion, chacun était copropriétaire.Le Familistère de Guise fût construit sur le modèle du phalanstère de Charles Fourier, c’est un haut lieu de l’histoire économique et social du XIXème et du XXème siècle. La construction du Familistère a débuté en 1859 par la création de l’aile gauche, pour s’achever en 1864 par la construction du palais central. Le Familistère est à l’origine un système d’habitation social, organisé autour des fonderies et de la manufacture des poêles à chauffer Godin. La première étape, la plus urgente, est selon Godin d'améliorer les conditions de logement et de vie des familles. En outre, l’organisation du Familistère repose sur la coopération. En effet, c’est un principe qu’a inculqué Godin à ses salariés mais aussi aux enfants en créant un ensemble culturel. Cette tentative réussie, cherchant une solution au problème du logement salubre des ouvriers est critiquée autant par les tenants du socialisme scientifique que par la droite conservatrice et libérale. Ainsi, le Familistère reste un lieu unique pour son époque, où règne autogestion , hygiène, participation sociale et valeurs éducatives. Hygiène, Santé et Conditions de vie Jean-Baptiste Godin a créé une cité industrielle, modèle qui abrite non seulement une usine mais aussi des habitations ouvrières. Le familistère répondant à des normes d’hygiènes, de confort et de sécurité tout à fait révolutionnaire pour son époque alors que les épidémies sont le problème majeur du siècle. • Hygiène Il se préoccupe surtout de l’hygiène, en vertu de 3 principes : l’air, l’eau (à tous les étages), et la lumière (grandes fenêtres de chaque côté de l’appartement et la grande verrière qui est non posée sur la charpente pour que l’air circule). Les appartements sont carrelés pour faciliter l’entretien, en plus donne moins d’accès aux incendies. Les murs sont badigeonnés à la chaux, ce qui est un moyen facile de renouveler la propreté et d’assainir sa demeure Il existe des règles sanitaires strictes pour éviter les maladies infectieuses, un système d’aération et de ventilation (la cour et les appartements permettent un renouvellement de l’air grâce aux grilles d’aération au sol et à la grande verrière). Dans les appartements, les cuisines individuelles sont autorisées mais les services sanitaires sont collectifs à chaque étage. Les lessives qui sont également interdites dans l’appartement pour éviter l’humidité, il existe donc laverie commune. Les animaux sont interdits dans les logements, mais Godin a muni le familistère d’une basse-cour. Soucieux de l’hygiène et de la santé, Godin a installé une piscine qui est avant tout, un lieu éducatif pour les enfants (pour apprendre à nager et pour apprendre l’hygiène du corps) c’est également un lieu alimenté par eau chaude. De plus, la buanderie disposait d’une évacuation d’eau et à l’étage existé un vaste séchoir à linge. Au niveau de l’architecture du familistère, il n’y a pas de fondation, ce qui fait que les caves sont directement au niveau 0 (ce qui permet également une sécurité puisque l’endroit été marécageux) • Santé Le familistère est un lieu révolution et regroupe diverses créations comme celle du système de protection sociale mutualiste gérer par les salariés. Godin développe la caisse d’assurance maladie en 1860 et la rend obligatoire l’année d’après. Ensuite, en 1870 les médicaments sont rendus gratuits ainsi que les visites médicales. Deux ans plus tard, en 1872, il créé la caisse de secours aux invalides du travail, aux veuves et aux orphelins. Le domaine du familistère dispose également d’une pharmacie, d’infirmières, de deux médecins, de deux sages-femmes. • Conditions de vie Godin veut lutter contre l’individualisme en privilégiant un vaste habitat unitaire et non des maisons individuelles. Il veut apporter à ses ouvriers un hébergement où il fera bon vivre « équivalent de la richesse », et ainsi permettre une union des classes. Les logements dépendaient de la taille de la famille et étaient louer ; ce qui évité une propriété privé et c’était un moyen de lutte contre la ségrégation sociale qui persisté à l’époque (exemple des Corons). Godin ne se privait pas de regarder dans les appartements pour surveiller les comportements qui pourraient affecter la vie en société pour permettre à tout le familistère de garder une bonne façon de vivre. Les logements se dispersés dans 3 principaux immeubles qui donnés tous les trois sur la cour, qui été une sorte de place urbaine où se dérouler les fêtes collectives (fête de l’enfant et de l’éducation et une fête de voisinage). La présence des différents lieux culturels (théâtre, bibliothèque, école…) permet aux ouvriers de monter dans l’échelle de la culture. La particularité de l’école était qu’elle était déjà laïque pour l’époque mais aussi qu’elle était mixte (ce qui a outré le clergé) et obligatoire jusqu’à 14 ans. Le théâtre, véritable temple de divertissement, d’éducation, de moral et de culture, sera placé au centre du domaine. Pour les ouvriers, l’accès à l’usine était rapide puisqu’ils ne traversaient qu’un pont. Leurs conditions de travail étaient améliorées, puisqu’il existait un roulement des tâches par rapport à la difficulté du poste. Un jardin d’agrément (placé entre les habitations et l’usine) leur permettait aussi de s’oxygéner, de se détendre. De plus, un autre rôle vient s’ajouter, celui de lieu pédagogique pour les enfants car présence d’une serre. Godin accorde également une place importante au développement de l’enfant et interdit qu’ils travaillent, c’est pour cela qu’il créa une crèche (pouponnière). Ce qui a un effet positif car le niveau de vie augmente mais en parallèle la natalité baisse. C’est un homme qui lutte aussi contre l’alcoolisme, c’est pour ça qu’il a mis en place un paiement différé tous les 15 jours (pour éviter d’aller dans les bars). En lien avec la formation A l'heure d'aujourd'hui, les établissements de santé reprennent ses idées puisque tous les patients, riches ou pauvres, sont traités de la même manière et l’accès aux soins est gratuit pour tous. Nous sommes allés au Familistère Godin dans le cadre de notre formation de Soins Infirmiers afin de découvrir ce que Godin a créé concernant l'hygiène, les conditions de vie et le status sociale. Le familistère de Godin nous a apporté beaucoup d'informations en lien avec notre formation. En effet, la première Unité d'Enseignement que l'on peut mettre en relation avec notre visite est la 2.10 : Infectiologie et Hygiène. A l'époque où la tuberculose, le choléra étaient très redoutés et posaient d'énormes problèmes, Godin a instauré des règles d'hygiènes strictes ( passer à la douche avant d'aller dans la piscine, mettre les poubelles dans les conteneurs prévus à cette effet .. ) et une construction qui permettait une meilleure hygiène de vie ( Buanderie – piscine, salle d'eau, eau courante .. ) ce qui était déjà beaucoup au XIXème siècle. De nos jours, en Europe, ces règles nous paraissent basiques, même courantes. Il est alors important de constater l'évolution de l'hygiène et des conditions de vie. Nous n'affrontons plus les mêmes maladies ou alors rarement. Il serait alors peut-être juste d'insister sur le fait que Godin était sûrement le fondateur d'une révolution hygiénique. En lien avec l'Unité d'enseignement 1.3 : Législation, éthique et déontologie. Nous allons étudier l'identité sociale et la reconnaissance. Godin veut apporter aux ouvriers un nouveau statut afin que toutes les classes sociales soient considérées de la même manière, au même niveau. Il n'y a plus de séparation sociale. Exemple : le logement n'est plus défini par rapport à l'importante du statut professionnel mais par rapport au nombre d'enfants. La compétence 5 : Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs, des médecins étaient présents pour apporter des soins et faire de la prévention notamment auprès des plus jeunes, que cela soit dans le domaine de l'hygiène ou dans celui de la sécurité. Le médecin, ici avait un rôle pédagogique. Il est important de retenir que le familistère est une idée particulière puisque d'une part c'est innovateur d'un point de vue sanitaire et sociale pour le XIX ème siècle. D'autre part c'est utopie révolutionnaire puisque celui-ci n'a jamais fait l'objet d'une reproduction.