Cahier d`acteurs n°9 remis à SNCF TER Bretagne et aux Régions
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Cahier d`acteurs n°9 remis à SNCF TER Bretagne et aux Régions
Document produit par l’Association des Usagers des Transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) Cahier d’acteurs n°9 remis à SNCF TER Bretagne et aux Régions Bretagne et Pays de La Loire Juin – Juillet 2016 Notre projet : Une ligne ferroviaire Châteaubriant - Rennes modernisée dans le cadre de l’Intérêt général Contact : [email protected] Tél 07 82 42 36 91 L’actualité ferroviaire récente oblige AUTIV à une réflexion approfondie sur le devenir de la ligne ferroviaire TER de Rennes à Châteaubriant. Des travaux de rénovation de la ligne doivent entrainer une interruption totale du trafic en 2019. Or, le relatif mauvais état de l’infrastructure impose des ralentissements des circulations des trains dès le 29 août 2016 : - De 90 à 60 km/h entre Rennes et Retiers - De 70 à 40 km/h entre Retiers er Châteaubriant. Conséquences : - les temps de parcours seront rallongés de près de 10 minutes entre Janzé et Rennes, de 15 à 24 minutes entre Châteaubriant et Rennes - les nouveaux horaires ne permettront plus à tous les scolaires de la ligne d’arriver à l’heure dans leurs établissements ; des cars de substitution doivent être mis en place par le réseau Illenoo la section Retiers – Janzé ne sera desservie que par deux allers-retours en train et la section Châteaubriant – Retiers par un seul ; la ligne 22 Illenoo est là aussi appelée à la rescousse. Une ligne vitale pour le Sud-est de l’Ille-et-Vilaine et le Castelbriantais La ligne Châteaubriant-Rennes est l’une des lignes TER les plus fréquentées de Bretagne. 407 500 voyageurs l’ont empruntée en 2014 (fréquentation en hausse de 3% par rapport à 2013). 40% des usagers sont des salariés abonnés, 50% sont des collégiens et lycéens, un public qu’il est capital de motiver pour l’utilisation des transports en commun à l’âge adulte. Cinq établissements sont directement desservis par la ligne en Ille-et-Vilaine : le Lycée Descartes à Rennes, le collège Théodore Monod à Vern-sur-Seiche, le collège Jean Monnet et le collège Saint-Joseph à Janzé, le collège de La Roche aux Fées et le Lycée Jean Marie de La Menais à Retiers. Les établissements castelbriantais pourraient également être intéressés (voir ci-après). Pas moins de 8 gares irriguent le sud-est de l’Ille-et-Vilaine : La Poterie, Vern-sur-Seiche, Saint-Armel, Corps-Nuds, Janzé, Le Theil-de-Bretagne, Retiers et Martigné-Ferchaud. Châteaubriant dessert l’extrémité Nord de La Loire-Atlantique. La ligne constitue un axe structurant pour les communes desservies. Ces dernières ont souvent orienté leur urbanisation en fonction de celle-ci. Comme beaucoup d’autres lignes ferroviaires secondaires, Rennes-Châteaubriant a souffert de décennies de sous-investissement massif. La situation a changé depuis l’audit de l’Ecole polytechnique de Lausanne en 2006 et la rénovation de la ligne a été inscrite au contrat de plan EtatRégion 2015-2020. Document produit par l’AUTIV 1 Document produit par l’Association des Usagers des Transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) Une fermeture durable de la ligne et un report de son trafic sur la route sont tout simplement inenvisageables. Le CD41 qui la borde sur la majorité de son parcours en Ille-et-Vilaine n’est pas une véritable 2 fois 2 voies. Les deux ronds-points de Vern sur Seiche génèrent à toutes heures d’importants ralentissements. Il en va de même du rond-point du Hil et des deux giratoires d’accès à la rocade de Rennes. La déviation de Vern et la restructuration des échangeurs de la rocade sont inenvisageables tant pour des raisons financières que pour des raisons environnementales (consommation importante de terres agricoles, tissu urbain dense…) ou de sécurité (site Seveso à l’est de Vern). De nombreuses craintes ont déjà exprimées à propos des conséquences qu’induira sur le réseau routier la fermeture temporaire de 2019. Notre proposition : une véritable liaison ferroviaire Rennes – Nantes via Châteaubriant La section de la ligne Retiers – Châteaubriant, qui concentre 10% du trafic de la ligne est la plus fragilisée. Cette section est pourtant celle qui permet l’accès le plus rapide de Châteaubriant et du bassin industriel de Martigné-Ferchaud au réseau TGV, à l’Ouest de la Bretagne et à l’Ile-de-France. Au vu des horaires actuels, la prolongation du Ter Rennes – Retiers n°854 022 à Châteaubriant (pas de départ de Rennes pour Châteaubriant entre 16h45 et 18h23 actuellement) et la remontée du départ du Ter Retiers – Rennes n° 854 031 à Châteaubriant (pas de départ de Châteaubriant après 16h34) satisferaient de nombreux usagers, notamment des salariés. Son potentiel pourrait être également développé moyennant la réouverture d’une halte ferroviaire sur la commune de Noyal-sur-Brutz. Installée sur un site plus proche du bourg que l’ancienne gare celle-ci permettrait : de desservir une commune en pleine expansion et dont les derniers lotissements sont orientés vers la ligne de rabattre des circuits scolaires sur le train (économies de cars ; trajets facilités vers les établissements castelbriantais) d’amener des randonneurs sur le circuit du Tour de la Forêt d’Araize, un milieu naturel privilégié. Plus globalement, l’ensemble de la ligne pourrait voir sa fréquentation augmenter moyennant de véritables correspondances à Châteaubriant avec la ligne ferroviaire Châteaubriant – Nantes. La différence de matériel utilisé (tram-train au sud de Châteaubriant) ne permet pas aujourd’hui de circulations Rennes – Nantes directes. Or, les correspondances entre les deux lignes sont actuellement médiocres ou inexistantes. Deux correspondances sont assurées dans le sens Rennes – Nantes en semaine : le Train n°854002 arrive à 8h53 à Châteaubriant et le Tram-train n°859805 en part à 9h21 le Train n°854016 y parvient à 17h59 et le Tram-train n°859613 y démarre à 18h21. Une seule correspondance est assurée dans le sens Nantes - Rennes : le Tram-train n°859604 atteint son terminus castelbriantais à 11h17 et le Train n° 854 015 le quitte à 11h42. D’autres correspondances sont ratées pour quelques minutes : le Rennes–Châteaubriant n° 854030 arrive à 19h37 dans la sous-préfecture de Loire-Atlantique alors que le Châteaubriant-Nantes n°859615 en est parti à 19h21 le Nantes-Châteaubriant n°859600 parvient à son terminus à 7h42 alors que le Châteaubriant-Rennes n°854011 n’y est plus depuis 7h29. Document produit par l’AUTIV 2 Document produit par l’Association des Usagers des Transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) Ces horaires et temps de correspondances (22 minutes au minimum) ne permettent pas d’assurer des relations domicile-travail de part et d’autres de Châteaubriant. Ils ne sont également guère pratiques pour les établissements scolaires situés le long de Rennes-Châteaubriant. Ces derniers organisent pourtant régulièrement des voyages et sorties à Nantes. Cette situation ne devrait pas s’améliorer à partir du 26 août et pendant toute la durée des ralentissements. Incontestablement les correspondances entre les deux moitiés de l’axe historique Rennes – Nantes par Châteaubriant pourraient être améliorées après 2019, fin des travaux prévue. Un véritable dialogue doit être entrepris à ce sujet entre les régions Bretagne et Pays de La Loire. La modernisation : l’occasion de réaliser une solution de financement innovante Le coût de rénovation de la ligne Châteaubriant-Rennes mentionné au contrat de plan Etat- Région est estimé à 40 millions d’euros (sans électrification ni mise à 2 voies même partielle). Le plan de financement retenu est le suivant : - Etat : 8 millions (20 % du total) - SNCF Réseaux : 6 millions (15 % du total) - Région Bretagne : 8 millions (20 % du total) - Autres collectivités : 18 millions (45 % du total). Le contrat de plan précise, en page 13 : « La ligne Rennes-Châteaubriant est la plus fréquentée en périphérie de Rennes. Pour faire face à la demande accrue de trafic, il est nécessaire de régénérer la voie mais aussi de moderniser la signalisation pour augmenter les fréquences. Sur cette ligne à forte vocation péri-urbaine et métropolitaine, une contribution significative des collectivités locales est attendue par l’Etat et le Conseil régional, qui apportent chacun 20 % du financement du projet ». Qui sont ces autres collectivités ? Probablement les 3 communautés traversés par la ligne (Rennes Métropole ; la Communauté de Communes Au Pays de La Roche aux Fées ; la Communauté de Communes du Castelbriantais) mais également les communes qui en sont membres, ainsi que le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. Or, ces collectivités hésitent actuellement à s’engager sur ces 18 millions d’euros (Ouest-France édition papier du 9 juin). Et les travaux ne pourront commencer que si « les clés de répartition financière entre tous les partenaires » sont arrêtées. La position actuelle de ces collectivités est compréhensible. Pourquoi en effet leur demanderait t-on de s’engager financièrement sur la rénovation de la ligne Châteaubriant-Rennes alors que naguère rien n’a été demandé aux collectivités voisines du Pays de Vitré pour la rénovation de Vitré-Rennes ? Ou celles du Pays des Vallons de Vilaine pour la rénovation de Redon-Rennes ? Le contexte actuel de raréfaction des deniers publics doit toutefois inciter les partenaires du développement local à rechercher de nouvelles sources de financement des grandes infrastructures. La rénovation d’une autre ligne TER bretonne, Guingamp-Paimpol a ainsi permis de réaliser un montage financier innovant. L’enveloppe globale de la réfection s’élève à 27,572 millions d’euros répartis ainsi (source La Presse d’Armor du 22 juin 2015): Etat : 6.652 millions (24.14 % du total) SNCF Réseaux : 4.14 millions (15.00 % du total) Région Bretagne : 11.58 millions (42.00 % du total) Conseil Départemental 22 : 3.00 millions (10.88 % du total) Guingamp Communauté : 1.00 million (3.63 % du total) Document produit par l’AUTIV 3 Document produit par l’Association des Usagers des Transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) - Paimpol Goëlo Communauté : 1.00 million (3.63 % du total) Pontrieux Communauté : 0.15 millions (0.54 % du total) Bégard Communauté : 0.05 millions (0.18 % du total). Ainsi, les 18 millions d’euros de travaux à répartir pour Rennes-Châteaubriant pourraient être répartis entre diverses collectivités au prorata de leur masse financière. Ceci impliquerait que la part du financement revienne, dans un ordre décroissant : - Au Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine - A Rennes Métropole - A la Communauté de Communes Au Pays de La Roche aux Fées - A la Communauté de Communes du Castelbriantais - Aux communes concernées. Seul un financement multipartenarial permettra de pérenniser ce bien commun. 4 Gare de Châteaubriant en novembre 2014 : des heurtoirs semblent bloquer les trains venus de Rennes vers le sud mais les circulations vers Nantes sont possibles grâce aux voies situées à droite. Document produit par l’AUTIV