Présentation Parc de la Vanoise

Transcription

Présentation Parc de la Vanoise
Parc National de la Vanoise (PNV)
1°)
Le PNV en chiffres :
- Nombre de communes concernées :
- Surface du cœur du Parc :
- Surface de l’aire optimale d’adhésion :
- Population :
- Effectifs :
- Visiteurs :
- Flore :
- Faune :
- Randonnée et Alpinisme :
2°)
29 (28 avant 2006, puis entrée de Bozel).
535 km2
1 465 km2
aucun habitant permanent dans le cœur du Parc.
37 700 personnes vivent dans l’aire optimale d’adhésion.
81 permanents (dont environ 35 gardes-moniteurs) et une
quarantaine de temporaires et saisonniers (4 gardes
temporaires (contrats de 5 mois); une dizaine d’ouvriers
saisonniers contractuels (entretiens des sentiers, refuges, etc) ; une
vingtaine d’hôtesses d’accueil l’été (contrats d’environ 2 mois)).
757 000 lors de l’été 2011
1 300 espèces dont 200 remarquables
environ 2000 bouquetins (plus grande population française), 4000
chamois, 125 espèces d’oiseaux nicheurs
600 km de sentiers aménagés dans le cœur, 50 refuges dont 16
propriété du PNV.
107 sommets de plus de 3000 m.
Quelques notes historiques :
Premier parc national français, le PNV est créé le 6 juillet 1963, suite à la loi du 22 juillet 1960 relative à la
création de parcs nationaux en France, pour protéger les patrimoines exceptionnels du massif de la Vanoise et
favoriser le développement local dans la zone périphérique.
La loi du 14 avril 2006, dite ‘loi Giran’, modernisant les parcs nationaux, a été votée à l’unanimité de la
représentation nationale. Elle prévoit, entre autres, que la collaboration des parcs nationaux avec les communes
de l'aire optimale d'adhésion s'organise autour d'une charte de développement durable. Elle a également modifié
la constitution du Conseil d’Administration des parcs, donnant la majorité aux élus locaux. Le CA du PNV
comprend 42 membres. Le projet de charte a été élaboré par le CA du parc. Mais des maires peuvent être
d’accord, sans que ce soit le cas de la majorité du conseil municipal…
On parle dorénavant du ‘cœur du parc’ (ancienne zone centrale) et d’aire optimale d’adhésion (ancienne zone
périphérique). Quatre réserves naturelles encadrent le parc.
A la création du PNV, il n’y avait pas de Ministère de l’Environnement. Les gardes-moniteurs étaient contractuels.
Depuis la fin des années 1980, ils sont devenus fonctionnaires. Grande différence : au début, la plupart des
employés étaient recrutés sur le marché de l’emploi local, ce qui était un atout pour les communes de la zone
périphérique. Depuis le changement de statut, le recrutement se fait sur concours national, ce qui fait que la
majorité des employés proviennent maintenant d’autres régions de France.
Un certain nombre de parcs nationaux (Pyrénées, Cévennes, Mercantour, Ecrins…) ont déjà signé leur charte,
avec une majorité de communes concernées. Le PNV, bien que doyen des parcs français, apparaît comme un
mauvais élève…
Un des temps forts du cinquantième anniversaire, les animations à Termignon le 7 juillet 2013 ont été annulées
sous la pression des éleveurs ovins de Maurienne, manifestant contre la politique officielle de gestion du loup.
Des dégradations ont également été relevées à Bonneval-sur-Arc.
3°)
Le point de vue d’un ‘garde-moniteur’
-
Entretien avec Christophe Gotti, entré au PNV en 1992.
fonction : ‘garde-moniteur’. Appellation officielle depuis 2001 : ATE = Agent Technique de
l’Environnement (même catégorie que les gardes de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage), et de l'ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques)).
31. Grandes lignes de l’emploi d’un garde-moniteur : varié selon les saisons !
- Observation : suivi scientifique faune-flore : toute l’année
- Information : pédagogie, accueil.. : animations envers les touristes l’été, les écoles primaires et collèges de l’aire
optimale d’adhésion pendant l’année, et aussi des classes extérieures an PNV ;
- Police de l’Environnement : respect de la réglementation du Parc (circulation, chasse, pêche, flore protégée, etc),
opérations inter-services : beaucoup d’éducation, peu de verbalisation (3 sur l’été 2013)…
- Soutien aux travaux d’entretien de sentiers-refuges, gestion hors-saison des refuges PNV…
- Relations avec les communes de l’aire d’adhésion (projets en commun, parfois gestion des différends), avec les
Offices du Tourisme, formation continue…
Chaque garde-moniteur fait partie d’un ou plusieurs groupes thématiques : pour le cas de Christophe : flore,
photo, journal interne…
32. Quelle évolution depuis son entrée au PNV :
4°)
-
A l’évidence, une baisse de fréquentation estivale, estimation partagée par Savoie-Mont-Blanc. Raisons
évoquées : la montagne attire moins ; la fréquentation est tributaire du climat (cf été 2013) ; la crise
économique dissuade les touristes ; la grande randonnée est moins attirante que l’effort immédiat
(activités à la demi-journée, pluri-propositions que font les stations… ; moins de jeunes goûtent à la
montagne quand ils sont jeunes (en cause : les réglementations officielles sécuritaires sur les centres
d’accueil (et refuges) qui impliquent des fermetures ou au mieux de coûteux aménagements; et aussi la
disparition de garnisons de Chasseurs Alpins qui ont fait connaître la montagne à nombre de jeunes de
toute la France…). Ce qui restreint logiquement avec le temps le ‘vivier’ d’adultes amateurs de montagne.
Cette préoccupation est également partagée, pour l’avenir, par des maires de communes qui ont des
stations de ski…
-
Une évolution du travail plus administrative : plus de temps passé en réunion, et sur l’ordinateur,
communications, apports scientifiques (en même temps, les gardes-moniteurs vont être dotés de
tablettes portables pour pouvoir rentrer les données scientifiques directement depuis le terrain !).
-
Une grande incertitude quant à l’avenir, avec plusieurs dimensions :
- Une incompréhension par rapport à la politique menée depuis 2006 : on était dans une politique
de création de postes, on est maintenant dans une logique de suppression (mais c’est aussi général dans
la fonction publique).
- L’accueil que réserveront les communes concernées par l’aire d’adhésion :
Selon leur nombre, les moyens du PNV risquent d’être proportionnés, donc les emplois
directs également : budget en diminution, suppression de postes (voir aussi plus loin),
augmentation de la charge de travail pour ceux qui restent… Les gardes suivent donc ce débat
avec intérêt…
- Une réorganisation interne déjà engagée :
il est envisagé de passer de 6 secteurs à 4 au PNV ; actuellement sur le secteur de
Pralognan- : 5 gardes-moniteurs au lieu de 7…
- Création de postes d'agents de terrain dans le tout nouveau Parc national des Calanques, à
budget constant, en ponctionnant des postes budgétaires dans les 9 autres parcs nationaux.
- Mais aussi création d’antennes à Bourg-St-Maurice et en Maurienne, avec transfert de postes de
techniciens et de chargés de mission, pour être plus proche du terrain.
- La situation peut être inconfortable pour des gardes qui seraient en poste dans une commune
qui a refusé d’adhérer à la Charte…
Problème de la Charte :
. Prévue par la loi ‘Giran’, elle exprime un projet de territoire pour 15 ans, mais les communes ont, tous les
trois ans, une possibilité d’adhésion.
. Un document de 239 pages jugé ‘illisible’… Beaucoup de ceux qui y sont opposés ne l’ont pas lu… Mais il
existe aussi un document de 40 pages en présentant « l’essentiel ». Beaucoup de préjugés donc, et de craintes
injustifiées.
. Voir le résumé en quelques lignes en annexe « Le projet de Charte du PNV ».
. Le point de vue des communes : à l'automne 2012, 26 communes sur 29 ont émis un avis « contre ». Les
trois autres ont émis un « avis réservé »… Donc beaucoup de doutes ou d’incompréhensions… Mais surtout une
possibilité d’expression locale très largement utilisée.
Des raisons de ces avis ?
En voici quelques unes :
- Bien entendu le problème de base est cette spécificité de l’aire d’adhésion (ancienne zone périphérique),
qui doit gérer les impératifs d’un cœur de Parc, réglementé au niveau national, avec des mesures
contractuelles proposées aux communes ayant des stations de sport d’hiver, qui elles, ont des visées
d’expansion économique voulant se libérer de ces contraintes.
- C’est donc essentiellement la question de la gestion municipale de l’urbanisme qui fait question. Mais
n’est-ce pas aussi une question de communication ? Des peurs exprimées qui sont exagérées, et non dans
l’esprit et la lettre du texte ?
- Certaines communes de cette aire d’adhésion sont riches du fait de leur développement touristique
d’hiver et n’ont pas besoin des financements (par ailleurs limités) que pourrait proposer le PNV pour des
actions de développement. Auparavant, les communes jugeaient que la zone périphérique était délaissée.
Aujourd’hui, c’est la critique inverse : les communes ont peur que l’aire d’adhésion devienne cœur du
parc… Les communes voient donc plutôt les contraintes que les avantages de la charte.
- De même, ces communes ne sont plus intéressées par la question sociale de l’emploi puisque les emplois
fonctionnaires du PNV sont gérés au niveau national. Seuls les postes temporaires sont pourvus
localement.
- Probablement une confusion, un amalgame de craintes qui mettent tout sur le dos de cette charte : en
effet, un certain nombre de réglementations visées et critiquées ne sont pas spécifiques à cette charte du
PNV, mais applicables légalement dans toute la France, comme la loi sur les espèces protégées…
Quel avenir ?
L’aire d’adhésion réelle dépendra donc des décisions des communes. Suite aux contestations, une enquête
publique apporte de nouvelles contributions, de nouvelles préconisations qui seront autant de modifications à la
Charte.
Au final, ce sont les prochaines élections municipales de mars 2014, et donc les futurs conseils municipaux, qui
seront l’arbitre du débat, donnant ou non un avenir à cette Charte du PNV, et donc au parc lui-même. Le cœur du
parc restant de toutes façons préservé.
Avec une inquiétude : ces nouveaux conseils municipaux maitriseront-ils suffisamment le dossier ?
Père Stéphane Raux