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Interview de Monsieur Pierre Philippe-Meden, participant au Colloque Pierre Philippe-Meden Docteur en ethnoscénologie Laboratoire d’ethnoscénologie (EA1573) Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (USR3258) Société Française d’Ethnoscénologie (www.sofeth.com) Vous avez participé au congrès relatif au centenaire du collège d'athlètes à Reims. Pouvezvous en quelques lignes vous présenter et nous dire à quel titre vous avez été sollicité pour intervenir à ce congrès ? C’est au titre de chercheur en ethnoscénologie 1 et de spécialiste de l’histoire de l’œuvre de Georges Hébert (1875-1957) et des réseaux interdisciplinaires autour d’elle (arts militaires, sports, littératures, sciences, arts et arts du spectacle vivant : cirque, danse et théâtre) que les organisateurs du colloque m’ont sollicités pour donner une communication orale sur le thème Hébert et l’esthétique de la Nature. En effet, le 06 décembre 2012, à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord, j’avais soutenu ma thèse de docteur de l’Université Paris 8 VincennesSaint-Denis intitulée Georges Hébert et le théâtre. Une esthétique de la Nature au fil de L’Éducation Physique, la revue Sportive, Scientifique, Pédagogique, d’Enseignement et de Critique (1902-1940). L’intérêt de mes recherches est d’apporter sur Hébert un point de vue extérieur aux recherches menées dans les facultés d’éducation physique et de sport donc complémentaire à celui des historiens de l’éducation, de l’éducation physique et des sports. Les organisateurs qui avaient pris connaissance de mes recherches doctorales souhaitaient que j’intervienne spécialement sur la question de l’esthétique de la Nature. Comment avez-vous connu l'hébertisme ? Pratiquant de kalaripayatt2, assistant à la mise en scène et étudiant en maîtrise d’études théâtrales à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, je m’étais intéressé à l’histoire de l’entraînement de l’acteur pour en faire le sujet de mon mémoire de maîtrise, mais les recherches en épistémologie des pratiques corporelles n’y étaient pas prises au sérieux. Je me suis donc orienté vers les perspectives nouvelles de la recherche, au laboratoire d’ethnoscénologie (EA1573) de l’Université Paris 8, où le Professeur Jean-Marie Pradier (co-fondateur de l’ethnoscénologie) m’a permis de poursuivre mes études autour de l’introduction de la gymnastique dans les cours de la formation professionnelle du comédien, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, en France. Pradier savait que la Méthode Naturelle (MN) de Georges Hébert avait été adoptée en L’ethnoscénologie est une perspective scientifique que l’on peut définir aujourd’hui comme l’étude interdisciplinaire de l’esthétique des incarnations de l’imaginaire. Les actes de fondation de la discipline en 1995, sous l’égide de l’UNESCO, conjointement avec la Maison des Cultures du Monde (MCM) et l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis sont téléchargeables gratuitement en ligne sur le site de la MCM : http://ligne13.maisondesculturesdumonde.org/la-scene-et-la-terre. 2 Le kalaripayatt est une gymnastique (art d’exercer le corps) et un art martial originaire du Kerala (état du Sud-est de l’Inde) qui constitue l’éducation physique et l’entraînement du performeur de kathakali (théâtre indien). 1 1921 par le metteur en scène Jacques Copeau à l’École du Vieux Colombier pour une première expérience du corps humain au théâtre à laquelle les réformateurs français du théâtre se sont par la suite inspirés notamment Charles Dullin, Léon Chancerel, Jean-Louis Barrault et Jacques Lecoq. Mais dans l’idée de Pradier l’intérêt de ce sujet consistait surtout à prendre comme corpus de textes la revue L’Éducation Physique (1902-1972), qu’Hébert dirigeait personnellement entre 1922 et 1940, qui n’avait jamais donné lieu à des études vraiment approfondies. J’ai donc découvert l’hébertisme en dépouillant l’intégralité du contenu de L’Éducation Physique pour ses deux principales périodes de parution : 1902-1914 puis 1922-1940, avec le but d’une analyse descriptive de ses références à l’esthétique, aux arts et aux arts du spectacle vivant. De toute évidence ces références ne pouvaient se comprendre qu’avec un effort poussé de contextualisation. L’analyse qui en résulte dans ma thèse ne se limite donc pas à l’esthétique de la nature dans l’œuvre d’Hébert, mais présente l’hébertisme dans sa globalité, son histoire, ses fondements épistémologiques, anthropologiques, etc. Quel était le sujet de votre intervention ? Le sujet de mon intervention était Hébert et l’esthétique de la nature, mais l’enjeu de mon intervention était de montrer que l’œuvre d’Hébert est beaucoup plus complexe que ne le laisse croire l’histoire du sport. La plupart des auteurs réduisent l’hébertisme à la pratique de la MN, ce qui montre une méconnaissance des textes d’Hébert. Pour Hébert l’hébertisme est un modèle holistique d’éducation constitué de six éléments intrinsèquement liés : - Un entraînement physique complet par la MN, - Un apprentissage de tous les métiers manuels courants, - Une culture mentale et morale, - Une culture intellectuelle, - Une culture esthétique, - Une initiative naturiste. De même pour beaucoup d’auteurs l’esthétique ne ferait référence dans la cosmologie hébertiste qu’à la beauté plastique, d’après l’ouvrage d’Hébert Muscle et Beauté plastique féminine (1919), dans le sens où l’esthétique renvoie fréquemment à la notion de beauté. Mais là encore c’est ignorer les auteurs qui nourrissent la pensée d’Hébert, et qui réservent divers articles à ses lecteurs. Chez l’un d’eux, l’écrivain atlantéen Paul le Cour, l’esthétique est à entendre dans le sens d’aisthésis, c’est-à-dire de sensorialité. Ses recherches prolongent les travaux du physiologiste, pionnier de l’aviation et prix Nobel de médecine pour la description de l’anaphylaxie (1913), Charles Richet qui travaillait sur le sixième sens qu’il nomme cryptesthésie et qui serait le prolongement des cinq sens communs dont les manifestations (clairvoyance, prémonition, télépathie, etc.) contribuent à la survie de l’individu. Si la démarche de Richet avec la cryptesthésie se veut rationnelle et paraît s’inscrire dans le champ de la parapsychologie, celle du milieu hébertiste avec l’aisthésis tend à joindre par l’intermédiaire du monde phénoménal celui de l’immatérialité. L’aisthésis se différencie de la cryptesthésie en ce qu’elle est un sens global, central, utilisant les autres. Contrairement à la cryptesthésie, elle est un sens génésique auquel correspondent les intuitions spirituelle et métaphysique, intellectuelle et mathématique, sentimentale et artistique. Ainsi, en considérant que l’aisthésis transmute les éléments de la vie physique en élément de vie spirituelle, l’hébertisme prend compte des expériences menées par les grands mystiques chrétiens. 3 Mais cette dimension a totalement été rejetée aux oubliettes de l’histoire des sports. Quel regard portez-vous sur le congrès du centenaire du collège d'athlètes à Reims ? Quel a été selon vous son apport principal ? Les organisateurs du colloque ont le mérite d’avoir réunis d’éminents spécialistes de l’histoire et de la sociologie du sport pour se pencher, réfléchir, discuter et débattre autour d’un objet de l’histoire de l’hébertisme : le Collège d’Athlètes de Reims : institution pionnière et foyer de diffusion de la « méthode naturelle » en France et à l’étranger, sans mettre l’accent d’une part sur Hébert lui-même qui pourtant en était le directeur, ni sur la MN alors que le Collège était explicitement décrit dans la presse de l’époque comme « le Sanctuaire de la Méthode Naturelle ». Mais comment ne pas être surpris de trouver si peu d’hébertistes invités chez les conférenciers et les auditeurs du colloque ? Parmi les conférenciers se trouvait R. Renson qui nous a offert une étude sérieuse, rigoureuse et approfondie de l’histoire de la MN en Belgique. Parmi les auditeurs se trouvaient R. Hébert et C. Beugniez qui curieusement n’ont pas été invités à témoigner ou à s’exprimer sur les discours tenus ce jour-là autour de l’œuvre d’Hébert. Or, d’un côté, R. Hébert s’y est souvent montré en désaccord avec les idées émises sur l’œuvre de son père ; et, d’un autre côté, C. Beugniez incarne une tradition de l’hébertisme reconnue par Hébert lui-même et toujours bien vivante à la section hébertiste de la Fédération Belge d’Hébertisme et de Yoga vers laquelle se tournent aujourd’hui de jeunes athlètes de Belgique, d’Allemagne et d’Italie, soucieux de mieux se former à la pratique et à l’enseignement de la MN. Faut-il s’étonner que la pratique de la MN soit mieux connue, mieux représentée, en Belgique qu’en France ? Si les « athlètes » qui se réfèrent explicitement aux pratiques et aux théories d’Hébert ne manquent pas aujourd’hui dans le monde pourquoi n’y avait-il que trois hébertistes au colloque ? Pourquoi ne pas avoir invité à témoigner des représentants du monde militaire où la MN est un objet du patrimoine culturel ? Je pense au Maître Principal Roland Gonnet, la figure de proue du retour en force de la MN, au début des années 2000-10, auprès des experts en Entraînement et Éducation Physique Militaire et Sportif (E2PMS) à l’École Interarmées des Sports (EIS) aujourd’hui Centre National des Sports de la Défense (CNSD). Pourquoi ne pas avoir invité des pionniers du renouveau de la MN dans le monde civil (Parkour, Freerunning, Paleo-fitness, MovNat, Challenge Urbain, etc.) ? La présence d’hébertistes aurait montré d’une part que la MN n’appartient pas à un passé révolu. 4 Elle aurait permis de lever quelques malentendus d’ordre technologique. J’étais particulièrement surpris d’entendre un professeur d’histoire du sport à l’incontestable autorité proclamer qu’il n’y a aucune différence au point de vue technologique entre la gymnastique suédoise et la MN. De même qu’il paraît choquant d’entendre de la part d’un autre professeur de même réputation qu’en fin de compte hébertisme = nazisme ! Il ne peut s’agir là simplement d’une ignorance totale de l’hébertisme, mais d’un refus catégorique de toute compréhension de l’hébertisme. Sur ce dernier point faut-il encore rappeler du milieu hébertiste, Hébert en tête, la décision publique en janvier 1934 d’une réaction violente contre le sport de compétition et l’éducation de la masse par les Sur ce thème l’aisthésis en hébertisme : Pierre Philippe-Meden, « Corporéité hébertiste et philosophie mystique », Actes du 7ème colloque international d’ethnoscénologie : Esthétique, Corporéité des croyances et Identités 21-22-23 mai 2013. Textes réunis par Jean-Marie Pradier, Horizons/théâtre, Presses Universitaires de Bordeaux, 2014, p.7788. 4 Sur le retour de la MN : Pierre Philippe-Meden, « Retour de la Méthode Naturelle », L’Expérience corporelle Actes de la Ve Biennale de l’AFRAPS 28-29 juin 2012, Textes réunis par Bernard Andrieu, Jacqueline Morlot et Guillaume Richard, Éditions AFRAPS, 2013, p.345-354. 3 doctrines de F.-L. Jahn sous la dictature hitlérienne ? Pareillement les études trop généralistes qui associent rapidement le milieu hébertiste à Vichy refusent-elles de voir le rôle de nombreux hébertistes dans la résistance ? En cela le colloque en l’honneur du centenaire du Collège d’Athlètes de Reims montre combien il est nécessaire de reconsidérer l’œuvre d’Hébert, mais aussi les repères épistémologiques en histoire du sport qui conduisent à véhiculer de tels malentendus et de telles erreurs factuelles qui se répètent d’articles en articles. Je dois donc avouer qu’au milieu des trois hébertistes du colloque, la forte présence des représentants de la Fédération Française d’Éducation Physique et de Gymnastique Volontaire (FFEPGV) m’impressionnait vivement. Or, dans mon souvenir, la relation entre les institutions qui participaient à l’organisation du colloque et le milieu hébertiste n’a pas donné lieu à analyse ce qui pourtant pouvait biaiser beaucoup d’analyses menées ces jours-là. Pour appréhender l’apport de ce colloque, il s’agit de le prendre en compte dans l’histoire des sciences du sport dans laquelle il s’inscrit, elle-même s’inscrivant dans une histoire des institutions et par extension une histoire des idées où Hébert soulève l’enthousiasme, la passion, l’adhésion ou le refus. Quel regard portez-vous sur l'hébertisme aujourd'hui ? Depuis 1913 l’hébertisme a fait l’objet de plusieurs milliers d’articles. L’histoire du sport s’est constituée comme discipline scientifique au milieu des années 1970-80 en France. De cette histoire est ressortie une centaine d’articles à prétention scientifiques qui prennent l’hébertisme pour objet d’étude. Toutes, à ma connaissance, l’abordent d’un point de vue de l’histoire du sport. Dans les mêmes années deux autres facteurs ont contribués à rejeter l’hébertisme aux oubliettes de l’histoire du sport, d’une part la propagande en faveur de la doctrine du sport éducatif (Doctrine de Fontainebleau, 1975-1990) et d’autre part l’absorption en 1972 des derniers hébertistes de la Fédération Française d’Éducation Physique dans la FFEPGV. D’après les étudiants en STAPS que j’ai questionné au fil de mes études où quand j’enseignais l’histoire du sport et l’anthropologie des pratiques corporelles, l’hébertisme aujourd’hui n’existerait plus. Chaque année, à chaque premier cours que je donne, je pose cette question aux étudiants : « Qui ne connaît pas Georges Hébert ? ». Personne ne connaît. La deuxième question : « Qui connaît les Yamakasi ? ». Tout le monde connaît. Alors certains étudiants parmi les plus curieux, ceux qui ont des amis qui pratiquent le parkour ou qui le pratiquent eux-mêmes et sont allés sur les premiers sites web de David Belle, Sébastien Foucan et Erwan le Corre, ont vaguement le souvenir de photographies anciennes d’un officier de marine française et de ses gars moustachus aux torses nus et aux bras musclés qui grimpent à la corde avec au fond de leur imaginaire « des primitifs » qui tiennent une sagaie à la main. Je dis les premiers sites parce que la référence à Hébert était plus fréquemment explicite quand David Belle et Sébastien Foucan cherchaient la reconnaissance. L’inscription dans une tradition y contribuait certainement. Mais, maintenant que ces sportsmen sont institutionnalisés, sont devenus des stars des sports alternatifs et jouent dans les grandes productions américaines, la référence à Hébert ne semble plus avoir d’intérêt pour eux. Aussi disparaît-elle peu à peu ! En écoutant les premières interviews de David Belle, j’étais vraiment étonné d’entendre comment il s’appropriait parfois les discours d’Hébert, le citant, le paraphrasant, mais sans citer son nom. Je cite de mémoire : « Le parkour, ce n’est pas du sport. C’est autre chose. Il y a une morale dans le parkour. Être fort pour être utile. Etc., etc. ». De même trouve-t-on sur de nombreux sites de vulgarisation « Hébert précurseur du parkour » ou des esquisses d’études comparatives entre les techniques du parkour et celles de la MN. L’expansion mondiale de la pratique du parkour, et ainsi de la référence à Hébert, en Belgique, Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, Russie, Palestine, Syrie… et même au Nunavut, n’est-elle pas aussi surprenante ? Même le monde de la bande dessinée en diffuse les pratiques : Global Frequency de Warren Ellis (2002), En sautant dans le vide de Manolo Carrot (2008), le Batman de David Hine et Agustin Padilla (2012). La dimension morale de l’hébertisme comble-t-elle un trou ontologique creusé par la compétition sportive et l’olympisme ? À l’heure où l’on se tourne vers les médecines et pratiques corporelles non conventionnelles pour pallier au manque d’activité physique à l’échelle mondiale la MN n’est-elle pas un répertoire de techniques efficaces et ludiques ? Faudrait-il évoquer le goût renouvelé pour les activités de plein air, aussi bien en pleine nature qu’en espace urbain ? Évidemment je réponds par l’affirmative. Et je crois que le retour de l’hébertisme indique une rupture épistémologique, anthropologique dans le monde des pratiques corporelles. Ce retour à l’état vif de l’hébertisme mérite une certaine attention pour qu’il ne soit pas vecteur d’anciens malentendus et de simplifications autour de l’œuvre d’Hébert. En tant que chercheur en ethnoscénologie je crois qu’il s’agit de communiquer/dialoguer/débattre avec les acteurs de ce renouveau pour saisir au mieux les enjeux de l’hébertisme en ce début de XXIe siècle. Qu'est-ce qui fait, selon vous, que cette méthode d'éducation physique n'aie pas plus de succès aujourd'hui ? Cette méthode vous paraît-elle toujours d´actualité ? Questionner le succès et l’actualité de la MN me surprend vraiment, surprise qui m’inviterait à reformuler ces deux questions ou à chercher si elles ne recouvrent pas d’autres questions de fond. L’appropriation, la transformation, le renouvellement de l’hébertisme aujourd’hui est indéniable à travers le parkour, le freerunning, le paléo-fitness, le movnat, le challenge urbain, l’acrobatie urbaine et pourquoi pas aussi le crossfit. De petits effectifs pris séparément, mais beaucoup de monde à l’arriver. Des milliers d’individus sont concernées. Suffit de surfer sur à travers les sites web de ces nouvelles disciplines pour en rendre compte. Certains diraient que la MN est ainsi dépoussiérée ou actualisée, je préfère dire, en empruntant une expression au philosophe Richard Shusterman (1992), qu’elle est rendue à « l’état vif » ! Mais peut-être faudrait-il que les hébertistes qui préservent une forme « traditionnelle » de la MN, les acteurs de son renouveau et les universitaires (anthropologues, historiens, etc.) trouvent plus d’occasions de se rencontrer pour se situer les uns par rapport aux autres et à l’hébertisme ? Et je le répète beaucoup de pratiques hébertistes se sont diffusées dans des milieux inattendues. L’exemple du milieu des réformateurs du théâtre est exemplaire, où la MN est à la base d’un nouveau mime d’action. Les différentes facettes de l’hébertisme sont à considérer. Penser l’hébertisme aujourd’hui ne revient pas à faire du vieux avec du neuf comme on l’observe dans d’autres disciplines, mais à nous projeter dans le futur. Que ceux qui s’intéressent à l’hébertisme et à la pratique de la MN à l’échelle internationale parviennent à fédérer leurs efforts. Sans aucun doute l’hébertisme a d’énormes ressources à offrir au XXIe siècle, en terme de santé, de bien-être, de plaisir, de spiritualité et de paix ! Quand je vois les jeunes adeptes du parkour ou du freerunning filmer en train de jouer à marcher, courir, sauter, grimper, se mouvoir en quadrupédie et en équilibrisme, etc. à travers les ruines de Palestine ou de Syrie, comment ne pas songer aux années 1955-1956 où l’UNESCO et l’UNRWA adoptaient la MN pour un vaste programme pour la formation en Jordanie de 150 jeunes moniteurs hébertistes, de 17 à 25 ans, avec le but d’éduquer par la MN les 300.000 enfants d’âge scolaire réfugiés arabes de Palestine en Jordanie, Syrie, Liban et dans le nord de Gaza. Quand j’entends les autorités législatives et médicales françaises crier « Vive le Sport » je réponds « Vive la Nature » ! Dans la situation actuelle la section hébertiste de Belgique par l’excellence des relations qu’elle entretient à l’échelle européenne me semble prête à accomplir ce mouvement.