Mardi 9 octobre 2012 Band of Gypsies Ba nd of G yp sies

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Mardi 9 octobre 2012 Band of Gypsies Ba nd of G yp sies
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Mardi 9 octobre 2012
Band of Gypsies
Dans le cadre du cycle Django Reinhardt du 3 au 9 octobre
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse
suivante : www.citedelamusique.fr
Band of Gypsies | Mardi 9 octobre 2012
et de l’exposition Django Reinhardt, Swing de Paris du 6 octobre au 23 janvier
Cycle Django Reinhardt
« Son âme était ambulante et sainte. » Quel plus bel hommage à Django Reinhardt que celui de Jean Cocteau
à la disparition du géant manouche le 16 mai 1953. Le guitariste s’inscrit dans la grande tradition culturelle des
tsiganes, éternels nomades, et témoigne de ce supplément d’âme propre aux créateurs.
Entré vivant dans la légende du jazz, Jean-Baptiste Reinhardt aura bien mérité le surnom que ses parents
lui donnèrent à sa naissance le 23 janvier 1910, « Django », ou « je réveille » en langue manouche. Handicapé
à dix-huit ans par la perte de deux doigts à la main gauche, il reprend totalement possession de son instrument,
ainsi qu’en témoigne en 1932 son jeu dans la bande originale du film Clair de lune, une comédie signée Henri
Diamant-Berger.
Virtuose de la guitare, inspiré par la musique tsigane – qui s’exprime aujourd’hui avec vivacité dans le Band of
Gypsies, union de deux groupes d’Europe centrale, les Roumains de Taraf de Haïdouks et les Macédoniens de
Koçani Orkestar –, Django va bientôt accéder au vedettariat. Le quintette du Hot Club de France, fondé avec
le violoniste Stéphane Grappelli – autre autodidacte –, donne naissance à ce qui sera baptisé dans le monde
« le jazz de Paris ».
Plus d’un demi-siècle après la disparition de Django, cette formation mythique continue d’influencer tous
les praticiens de la guitare. Aux côtés de Stochelo Rosenberg, Angelo Debarre, Tchavolo Schmitt, Dorado
Schmitt, Christian Escoudé, héritiers en première ligne de leur père spirituel, on a ainsi vu apparaître une jeune
génération d’admirateurs, manouches – Rocky Gresset, Richard Manetti – et gadjé – Adrien Moignard, Sébastien
Giniaux –, réunis dans le groupe Selmer #607 (guitare similaire à celle de Django qui portait le numéro 503).
Élevé à la dure école de la guitare dans la formation de Biréli Lagrène, Thomas Dutronc doit beaucoup de son
succès au style manouche de son premier album (Comme un manouche sans guitare).
« Musicien intemporel, comme Armstrong, Parker ou Coltrane », aux dires d’un de ses admirateurs, le guitariste
Elios Ferré, Django aura également marqué tous les jazzmen par sa créativité et son ouverture d’esprit. Ne le
vit-on pas en 1946 obtenir quarante chanteurs pour interpréter un de ses tubes, Manoir de mes rêves, dans la
musique du film Le Village de la colère. Cet œcuménisme de Django frappa le véloce et spectaculaire maître ès
saxophones James Carter qui lui a consacré un album, Chasin’ the Gipsy, et a repris peut-être la plus exotique de
ses compositions, Oriental Shuffle (1936).
La légende de Django tient aussi à sa personnalité : homme libre, refusant les contraintes, fan de parties de
pêche, de cartes et de peinture. C’est bien ce personnage rare et lumineux qu’évoque Tony Gatlif, grand
défenseur de la culture rom, dans le spectacle d’ouverture des 3 et 4 octobre, Django Drom, fort en images
et en sons. C’est aussi cet artiste fantasque qui inspira Woody Allen, fan de jazz et clarinettiste à ses heures,
pour la création d’Emmet Ray, rôle central de Accords et Désaccords interprété par Sean Penn, autre artiste
indépendant.
Jean-Louis Lemarchand
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Du MERCREDi 3 Au DiMANCHE 21 OCTOBRE
MERCREDI 3 ET JEUDI 4 OCTOBRE – 20H SAMEDI 6 OCTOBRE – 20H
Django Drom
Swinging with Django
Tony Gatlif, conception, mise en scène Rocky Gresset, guitare
Adrien Moignard, guitare
et réalisation
Didier Lockwood, direction musicale
Angelo Debarre Gipsy Unity
Angelo Debarre, guitare
Didier Lockwood, violon
Tchavolo Hassan, guitare rythmique
Biréli Lagrène, guitare
Marius Apostol, violon
Stochelo Rosenberg, guitare
Antonio Licusati, contrebasse
Norig, chant
Karine Gonzalez, danse
Thomas Dutronc, chant et guitare
Hono Winterstein, Jean-Marie Ecay,
Adrien Moignard, Sébastien Giniaux, Stéphane Chandelier, batterie
Pierre Blanchard, violon
Benoît Convert, Ghali Hadefi, David
François Lasserre, guitare
Gastine, guitares
David Chiron, guitare
Fiona Monbet, violon
Bertrand Papy, guitare
Florin Gugulica, clarinette
Jérôme Ciosi, guitare
Emy Dragoï, accordéon
Diego Imbert, contrebasse
SAMEDI 6 OCTOBRE – 15H
FORUM
DIMANCHE 7 OCTOBRE – 11H
CINÉMA
Hommage à Django Reinhardt
Django Reinhardt, hier et aujourd’hui Émission de Jean-Christophe Averty
15H : projection
Django Reinhardt, trois doigts
de génie
Film de Christian Cascio
DIMANCHE 7 OCTOBRE – 15H
CINÉMA
Clair de lune
Film de Henri Diamant-Berger
Les Fils du vent
Film de Bruno Le Jean
DIMANCHE 7 OCTOBRE – 16H30
James Carter’s Chasin’ the Gipsy
invite David Reinhardt
James Carter, saxophones
David Reinhardt, guitare
Evan Perri, guitare
Gerard Gibbs, piano
Ralphe Amstrong, basse
Leonard King, batterie
DIMANCHE 7 OCTOBRE – 19H
CINÉMA
Accords et Désaccords
Film de Woody Allen
MARDI 9 OCTOBRE – 20H
Band of Gypsies
Taraf de Haïdouks
Koçani Orkestar
16H : table ronde
Animée par Alex Dutilh, journaliste
Avec la participation de Vincent
Bessières, commissaire de l’exposition
Django Reinhardt Swing de Paris,
Joël Dugot, conservateur au Musée
de la musique, Anne Legrand,
musicologue et Jean-Marie Pallen,
guitariste et compositeur
DIMANCHE 21 OCTOBRE – 14H30
CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE
Avec Dominique Carré Trio, Ninine
Garcia Trio et les Étudiants du
Conservatoire de Paris
17H30 : concert
Selmer #607
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MARDI 9 OCTOBRE – 20H
Salle des concerts
Band of Gypsies
Taraf de Haïdouks
Marin Manole, accordéon
P. Marin Manole, accordéon, voix
Vlad Viorel, contrebasse
Vlad Costel, accordéon
Constantin Lautaru, voix, violon
Ion Tanase, cymbales
Falcaru Gheorghe, lûte
Paul Giuclea, voix
Nicolae Lautane, violon
Anghel Gheorghe, violon
Robert Gheorghe, violon
Koçani Orkestar
Bilent Ashmedov, tuba
Ajnur Azizov, voix
Demir Sharikov, voix
Djeladin Demirov, clarinette, saxophone
Enis Alimanovski, tapan
Enis Kanturski, trompette
Nijazi Alimov, baryton
Raim Zejnelov, trompette
Serchuk Alimov, trompette
Shukri Zejnelov, baryton
Suad Asanov, baryton
Stephanov Vinkov, accordéon
Atika Taoulit, danse
Fin du concert (sans entracte) vers 21h45.
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Band of Gypsies
Le parcours des Roumains du Taraf de Haïdouks (Orchestre des Bandits d’Honneur),
comme celui des Macédoniens du Koçani Orkestar (l’Orchestre de Koçani) témoigne
d’un événement qui a changé le cours de notre histoire contemporaine.
Avant la chute du mur de Berlin, les Tsiganes vivant dans les pays d’Europe orientale
étaient stigmatisés au point que le no man’s land séparant les deux blocs étoufait le
moindre écho de leur culture… et de leur détresse. Esclaves en Roumanie jusqu’au milieu
du XiXe siècle, ils y vivaient toujours asservis, dans des quartiers ou des villages ségrégés
sous le règne du dictateur Ceausescu. La construction européenne allait rouvrir les routes
aux nomades. Et leurs musiques allaient de nouveau irriguer l’inspiration des musiciens
de l’Ouest. On ne compte plus aujourd’hui les jeunes artistes et groupes en France,
Allemagne, Angleterre et ailleurs, qui s’approprient l’extraordinaire richesse des formes
musicales tsiganes pour exprimer leur énergie, leur joie et montrer la vitalité de leur art.
La légende raconte qu’il y a bien longtemps, au cinquième siècle de notre ère, sur les rives
du Gange au Nord de l’inde, vivait un peuple béni des dieux pour sa maîtrise extraordinaire
de la musique et de la danse : les Luri. Bahran V, roi de Perse, ému de voir les pauvres de
son peuple se morfondre aux périodes de fête, it venir douze mille de ces Luri. il leur
enjoignit d’égayer gratuitement le petit peuple avec leurs luths, leurs chants et danses,
ce qu’ils irent volontiers. un an passa, pendant lequel les Luri proitèrent à loisir des biens
qu’ils avaient obtenus en échange. Ayant mangé les mille charges de blé, puis dévoré
le bœuf, attribués à chacun, il ne leur restait plus des prodigalités du roi qu’un âne.
il leur fallut charger leurs instruments de musique sur son dos et s’en aller nomadiser vers
l’Ouest… Ce fut, dit-on, le point de départ de l’ininie migration des Roms sur la terre.
Dans le village de Clejani, peu éloigné de la capitale roumaine Bucarest, les Tsiganes perpétuent
la tradition des « lăutari » depuis les années 1860. À l’époque, le boyard possesseur de la
terre, fou de musique, décide d’y constituer un village de musiciens professionnels. Dès lors,
l’art du violon et de l’accordéon s’y transmet de père en ils. L’émulation jouant, la petite
communauté tsigane de Clejani devient une véritable concentration de virtuoses. Ce que
découvre l’ethnomusicologue Laurent Aubert, dont les enregistrements de 1986 publiés
chez Ocora déclenchent la passion du jeune musicien et producteur belge Stéphane Karo.
En 1989, celui-ci part en quête de ce village, où les plus belles musiques s’élèvent de la
boue. Plusieurs semaines en immersion totale dans la vie musicale des Tsiganes roumains,
animateurs professionnels de mariages, lui font jurer qu’il reviendra pour former un orchestre
qu’il produira sur les routes de l’Ouest. La chute du dictateur l’y aide. C’est ainsi que débutent
les dix premières années de la légende du Taraf de Haïdouks, qui croise la route de Yehudi
Menuhin, du Kronos Quartet ou de Johnny Depp. Sans oublier celle de Tony Gatlif, dont
le ilm Latcho Drom immortalise le chant déchirant de feu Neculae Neacsu, tirant de son
violon un son étrange grâce au il de nylon noué à une corde, sur sa Ballade du dictateur.
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Band of Gypsies, quatrième album du Taraf de Haïdouks, est enregistré en trois concerts
d’anthologie. Malgré dix ans de tournées triomphales, c’est la toute première fois que ces
« bandits » se produisent dans un théâtre de Bucarest. Pour l’occasion, Stéphane Karo invite la
fabuleuse fanfare du Koçani Orkestar à rejoindre le taraf. Venus de Koçani, ville de Macédoine
proche de la frontière bulgare, les musiciens « ont absorbé une multitude de styles avec lesquels
ils jonglent sans cesse, ayant conservé même dans leurs fanfares la notion orientale de teneur et
ligne mélodique assumée autrefois grâce à la technique de respiration circulaire et continue des
joueurs de hautbois », explique Alain Weber, producteur de leur premier album en 1994.
L’explosion artistique entre violons et tubas, trompettes et cymbalums, accordéons et
trombones, grosse caisse et pipeau, clarinettes et contrebasse, sans oublier les voix, procure
une telle jubilation qu’elle va se répéter pour le vingtième anniversaire de l’orchestre
roumain. Band of Gypsies devient le plus extraordinaire fomenteur de fête tsigane
jamais réuni pour la scène. L’impact de cette délagration musicale propulse le public
dans une sorte de transe jubilatoire, qu’aiguise la virtuosité sans faille des interprètes.
un état d’esprit ludique et musical qui n’a cessé de se boniier au il des concerts.
François Bensignor
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Et aussi…
> CONCERTS
> CYCLE MÉMOIRES AU PRÉSENT :
L’ANDALOUSIE GITANE
DIMANCHE 14 OCTOBRE, 21H
> MÉDIATHÈQUE
DU 22 AU 24 FÉVRIER
En écho à ce concert, nous vous
proposons…
Avec Manuela Carrasco, La Susi,
Agujetas…
> Sur le site Internet http://
mediatheque.cite-musique.fr
> ÉDITIONS
… d’écouter un extrait audio dans les
« Concerts »
Maskarada par le Taraf de Haïdouks,
concert enregistré à la Salle Pleyel en
2008 • Les Balkans, concert enregistré
à la Cité de la musique en 2003
Concert salade
Alexandre Tharaud, piano
Gilles Privat, comédien
David Chevallier, banjo, percussions
Elise Caron, chant
Jean Delescluse, chant
SAMEDI 1ER DÉCEMBRE, 20H
L’Arménie de Tigran
Première partie – musique classique
et jazz
Varduhi Yeritsyan, piano
Tigran Hamasyan, piano
Seconde partie – musique traditionnelle
et jazz
Tigran Hamasyan Trio
Tigran Hamasyan, piano
Sam Minaie, basse
Nate Wood, batterie
Norayr Kartashyan, duduk
JEUDI 20 DÉCEMBRE, 20H
Catalogue d’exposition Django
Reinhardt, Swing de Paris
Chants tsiganes de Roumanie (par Victor
Alexandre Stoichita • 27 € • 80 pages
et 1 CD)
Babik, l’enfant du voyage (par Anne
Montange • Illustré par Elise Mansot •
15 € • 39 pages et 1 CD)
(Les concerts sont accessibles dans leur
intégralité à la Médiathèque de la Cité
de la musique.)
… de consulter
Django : discographie commentée
(avec extraits sonores)
> À la médiathèque
… de lire
Voyages au pays des sons : instruments
traditionnels roumains : les instruments
à cordes et à percussion de Patrick
Fredonnet et Michel Barrot • Chants
tsiganes de Roumanie : pour chanter
ensemble de 8 à 14 ans de Victor
Alexandre Stoichita
Noël’s songs
…de regarder
Musiciens tziganes de Roumanie, un
ilm de Jacques Bouquin, Jean-Claude
Brisson et Patricia Pailleaud
SAMEDI 22 JUIN, 20H
Balkan Brass Battle
Fanfare Ciocárlia (Roumanie)
Boban / Marko Marković Orkestar
(Serbie)
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot.
imprimeur BAF | Licences no 757541-757542-757543
Florent Marchet, chant
Santa Claus Orchestra
Nicolas Martel, chant
Sébastien Colinet, guitare, clavier
Jeune Choeur de Paris
Camille, Gaëtan Roussel, Gaëtan
Roussel, La Fiancée, chant
Le meilleur du JAZZ
Avec
EN CADEAU
LE CD
SOUVENIR
25 grands succès
AG14487
Un hors-série exceptionnel en vente dès le 4 octobre