Construire un muret de pierres sèches
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Construire un muret de pierres sèches
Construire un muret de pierres sèches © Jean-Jacques Raynal Les murets de pierres sèches : nés d'un véritable travail de “récup” des agriculteurs (le matériau est en effet issu de l’épierrage des champs), ils servaient à stabiliser les pentes légères ou à délimiter les parcelles. Aujourd'hui, pourquoi ne pas adapter de telles constructions à votre jardin ? Voici les conseils de Brigitte Lapouge-Déjean. Les murets de pierre sèche ont l’avantage si bien construit de ne pas craquer de rester droit relativement droit malgré le gel et dégel, d’être économique contrairement à un mur maçonné mal protégé du gel. Préparatifs Le matériau de base sera de la pierre : de calcaire, de schiste ou de granit, l’ardoise s’y prête facilement, les surfaces sont planes, les cotés droits et l’épaisseur est variée pour faciliter le travail et la beauté de l’ouvrage. Veillez à réunir des formats différents et quelques grandes dalles épaisses qui serviront de base et de blocage dans l’épaisseur du muret. Pour vous fournir, vous pouvez : acheter directement, dans une carrière, de la pierre en vrac que vous retaillerez vous- même épierrer votre jardin ! acheter des pierres à bâtir, des imitations en béton c’est plus cher, avec le défaut d’avoir des pierres calibrées qui donnent des murets un peu trop réguliers. e Taillez la pierre © D. Klecka Quand les formes ne s’imbriquent pas bien, ou pour « dresser » une face (la rectifier afin qu’elle soit droite), vous pouvez retailler la pierre à l’aide d’une chasse à pierre (sorte de burin) et d’une massette, ou même les casser en deux avec un marteau pointu (le têtu). Construire Triez dans votre stock les plus grosses pierres, de forme assez plate, qui, posées en premier, formeront l’assise. Vérifiez à l’aide d’un niveau qu’elles sont bien horizontales. Étalez autour de vous le reste des pierres afin de pouvoir les choisir facilement et commencez à bâtir. En fait, un muret se monte comme on construit un puzzle, en mariant les pierres entre elles au niveau de la forme et de l’épaisseur, et en les disposant en quinconce au fil des rangées. Dans les régions gélives, il n’y a pas de précautions particulières à prendre, car même s’il bouge en période de gel, le muret à sec reprend sa place ensuite sans risque de casse puisqu’il n’y a pas de joint. Les bons gestes ! Terre naturel zone d’excavation Pose d’un géotextile Pose d’un drain au point bas Remplissage de pierre net 20mm et tassage © D. Klecka, M. Labbé Creuser les fondations Dans les terrains argileux, mal drainés ou rendus instables par des travaux, il faut faire une fondation de 20 à 30 centimètres de profondeur : creusez une tranchée de la largeur du muret (environ 60 centimètres) sur toute la longueur prévue, installez un drain recouvert de géotextile et remplissez-la de pierre net ou de cailloux. Tassez fortement et égalisez avec une dame en fonte (sorte de pilon) ou un rouleau bien lourd (rempli de sable par exemple) ou un compacteur. Pour les terrains drainant naturellement il suffit d’enlever la terre végétale. © D. Klecka Stabiliser les pierres récalcitrantes ! Pour stabiliser des pierres récalcitrantes, on peut glisser en dessous de petites pierres minces et dures (les soustilles), récupérées lors de la mise en forme des pierres. Pour la solidité, il est important de bien croiser pour ne pas se retrouver avec des joints alignés verticalement, qui deviendraient fissures au fil des ans. Sinon, il n’y a pas vraiment de secret, chaque bâtisseur a son style ! © D. Klecka Un muret bien stable Pour assurer la stabilité du muret, il faut lui donner une inclinaison vers l’arrière : c’est ce qu’on appelle le fruit. Cinq centimètres par mètre de hauteur sont une moyenne et permettent de résister aux poussées de la terre. À chaque rang de pierre comblez l’arrière avec un matériau très drainant, par exemple les débris de pierres ou avec de la pierre net en remplissant votre tranché au fur et à mesure, ainsi pour continuer, le prochain rang sera stable et le choix de pierre plus facile. Il faut également de temps en temps (tout les 1,50 à 2 mètres), glisser une pierre assez longue (une boutisse) qui traverse l’ensemble de l’ouvrage et le renforce.. Finitions Traditionnellement, on met un peu de terre derrière le mur et au-dessus entre les pierres et on plante des iris, des sedums… qui constitueront ainsi une surface absorbante. On peut aussi faire des plantations plus conséquentes en plaçant un film géotextile au-dessus de la pierre drainante et en remplissant de 20 centimètres de bonne terre (ainsi séparée, elle n’ira pas boucher le drain). Vous y ferez des plantations de couvre-sol de terres drainées (aromatiques, érigérons, népétas, achillées…). Brigitte Lapouge-Déjean Adapté par Maurice Labbé Référence : www.1ardoise.ca