Aperçu Plans Bien sûr, on pourrait résumer le livre de l`Exode de
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EXODE – LEÇON 1 Aperçu Plans Bien sûr, on pourrait résumer le livre de l’Exode de différentes façons. Comparez les plans suivants: Cassuto 1. L’esclavage et la libération (1-17) 2. La Torah et ses préceptes (18-24) 3. Le Tabernacle et comment y servir (25-40) Stuart 1. L’oppression d’Israël en Égypte et la sélection par Dieu d’un sauveur (1:1-2:25) 2. L’appel, la commission et le défi de Moïse (3:1-7:7) 3. Onze indices de la souveraineté de Dieu: Les dix plaies: Le jugement sur les dieux d’Égypte (7:8-11:10) 4. La Pâque (Exo 12:11 LSG)et l’Exode (12:1-13:16) 5. Le voyage à travers le désert jusqu’à Sinaï (13:17-19:25) 6. La loi de l’alliance (20:1-31:18) 7. La révolte, le renouvellement, et l’exécution des instructions de Dieu pour le tabernacle (32:1-40:38) Sklar 1. Le Seigneur rachète Israël de l’esclavage en Égypte et les amène jusqu’au mont Sinaï (1 :1-18 :27) 2. Le Seigneur entre dans une relation d’alliance avec Israël et leur donne les lois de l’alliance (19:1-23:33) 3. L’alliance est confirmée et Moïse est appelé pour recevoir la loi de l’alliance (24:1-18) 4. Le Seigneur de l’alliance donne des instructions pour construire un tabernacle dans lequel il pourra habiter parmi son peuple d’alliance (25 :1-31 :18) 5. Israël franchit l’alliance, le Seigneur les juge mais leur fait aussi miséricorde en renouvelant l’alliance (32 :1-34 :35) 6. Le tabernacle est construit et la gloire du Seigneur descend parmi Israël (35 :1-40 :38) Si on voulait esquisser le parcours de l’Exode jusqu’à Deutéronome avec une perspective uniquement géographique, voici ce que je proposerais : 1. Exod 1-12 – Égypte 2. Exod 13-18 – Voyage jusqu’à Sinaï 3. Exod 19-Nom 9 – Sinaï 4. Nom 10-12 – Voyage jusqu’à Kadesh 5. Nom 13-19 – Kadesh 6. Nom 20-21 – Voyage jusqu’aux plaines de Moab 7. Nom 22-Deut 35 – Plaines de Moab Cadre Historique © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 1 Thèmes Centraux La métaphore universelle pour le livre de l’Exode est celle du roi de l’alliance et le royaume de l’alliance. Pour être précis, le Seigneur est le roi de l’alliance d’Israël et il montre sa fidélité à l’alliance Abrahamique et sa souveraineté sur les dieux d’Égypte en cinq choses : en délivrant son peuple de l’alliance, Israël (1-18), en entrant dans une autre alliance avec eux (qu’il prononce publiquement à Moïse et dans laquelle il les appelle à être un royaume de prêtres) (19-24), en leur donnant des instructions pour la construction de sa résidence royale parmi eux (25-31), en réaffirmant l’alliance avec eux après leur infidélité à l’alliance (32-35), et en établissant sa résidence royale parmi eux et en venant habiter parmi eux en tant que leur roi de l’alliance (35-40). Exode 1:1-18:27 – Le Seigneur rachète Israël de l’esclavage en Égypte et les amène jusqu’au Mont Sinaï Plan 1. 1:1-18:27 – Le Seigneur rachète Israël de l’esclavage en Égypte et les amène jusqu’au Mont Sinaï a. 1 – L’oppression d’Israël en Égypte b. 2-4 – Moïse, le libérateur d’Israël c. 5-13 – Le Seigneur montre son caractère : la victoire du Seigneur sur le pharaon à travers les plaies ; « l’exode » d’Israël de l’Égypte d. 14-15 :21 – La poursuite par le pharaon, sa défaite finale, et la célébration d’Israël en chanson e. 15 :22-18 :27 – Israël voyage jusqu’au Sinaï S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Exode 1 – l’oppression d’Israël en Égypte b. Exode 2-4 – Moïse, le libérateur d’Israël c. Exode 5-13 – Le Seigneur révèle son caractère : Le Seigneur vainc contre le Pharaon à travers les plaies-signes ; « l’Exode » d’Israël de l’Egypte d. Exode 14-15:21 – La poursuite par le pharaon, sa défaite finale, et la célébration d’Israël en chanson e. Exode 15:22-18:27 – Israël voyage jusqu’à Sinaï © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 2 2. Contexte du Proche-Orient ancien a. Les fils dans le Proche-Orient ancien – Exode 4 “Dans le monde ancien, le fils aîné est celui qui a été favorisé pour faire un héritage, celui qui représentait le père dans plusieurs façons lorsqu’il devenait adulte, et le père lui donnait de plus en plus de responsabilité…Jusqu’à l’entrée dans son héritage spécial et double (Deut 21:16), le fils aîné “servait” son père. Le verbe dans 4:23 qui est traduit dans la traduction NIV en tant que ‘rendre un culte’ (‘Laisse aller mon fils pour qu’il me rende un culte’) est , qui est traduit d’habitude ailleurs en tant que “travailler, servir.” Les Israélites servaient le pharaon; maintenant, Dieu dit au pharaon que les Israélites vont lui servir” (Stuart, Exodus, 146; voir aussi Richter, Epic, 27-29). En particulier, il était nécessaire pour le fils aîné d’apprendre les affaires de son père pour qu’il puisse faire ce que le père a fait. Donc, dès le début, Israël est appelé à imiter leur Seigneur de l’alliance. Il y a plus de renseignements sur le thème “servir comme un fils” ci-dessous dans les commentaires sur Exod 19:5-6. b. Les plaies/signes i. Yahvé est le Dieu souverain. ii. Yahvé est souverain sur le pharaon Currid note que “les textes anciens de l’Égypte décrivaient normalement la puissance du pharaon en utilisant des expressions telles que ‘la main puissante’ du pharaon, qu’il est le ‘possesseur d’une main puissante’ et qu’il est ‘celui qui détruit ses ennemis avec ses bras.’ L’ironie, c’est que le compte rendu de l’Exode assigne les mêmes qualités à Yahvé quand il a humilié le pharaon et l’Égypte (Exod. 3:19-20; 6:1; 7:4; 15:16; etc.)” (Currid, Ancient Egypt and the Old Testament, 83). ‘Le pays est complètement détruit et rien ne reste…Ce pays est vraiment endommagé et personne ne s’occupe de lui, il n’y a pas un œil qui pleure…le disque du soleil est couvert…les fleuves de l’Égypte sont vide…Ce pays est désordonné’ (ibid., 119, citant ANET, 445). Currid continue: “Mais la promesse d’un nouveau roi (probablement Amenemhat I1) fait naître de l’espoir dans le pays épuisé: ‘À ce moment-là, un roi viendra, faisant partie du sud, Ameni, le triomphant, son nom…Et la justice () reviendra à son endroit, et l’iniquité et le chaos sont chassés’” (ibid., 119). iii. Yahvé est souverain sur les dieux de l’Egypte Je parcourrai l'Egypte cette nuit-là et je frapperai tout premier-né dans le pays, homme et bête, et j'exercerai ainsi mes jugements contre tous les dieux de l'Egypte; je suis l'Eternel. (Exode 12:12 ; voir aussi Nom 33 :4) 1 Dans la douzième dynastie (1991-1783 av J.C.). © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 3 D’autres questions à aborder 1. Le Seigneur donne au pharaon un cœur obstiné (Exode 4:21; etc.) et le pharaon endurcit son propre cœur (8:11; etc.). 2. Le nom divin: Exod 3:13-15 3. Le nom de Yahvé n’était-il pas connu avant Exode 6? “Je suis Yahvé. 3 Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-puissant; et est-ce que je ne me suis pas fait connaître à eux sous mon nom, Yahvé?” (Exod 6 :2b-3) D’abord, Yahvé est le roi. Nous citons longuement Cassutto (Exodus, 76): “…la déclaration [d’Exod. 6] commence avec les mots ‘Je suis YHWH.’ Une telle expression était habituelle dans le Proche-Orient ancien dans les déclarations des rois quand ils proclamaient leurs actes et leur puissance, comme on peut le voir sur leurs inscriptions. Le texte sur la stèle de Mesha, roi de Moab, commence: ‘Je suis Mesha, fils de Chemosh [……], roi de Moab, le Dibonite.’ L’inscription de Yehawmilk, roi de Byblos, aussi: ‘Je suis Yehawmilk, roi de Byblos,’ etc. [traduction ANET, p. 502a]; de Kilamuwa, roi de Y’dy: ‘Je suis Kilamuwa, fils de Hayya. Gabbar est devenu le roi de Y’dy,’ etc. [traduction ANET, p. 500b]; de Azitawadda, qui a été découvert récemment: ‘Je suis Azitawadda, le béni de Ba‘l, le serviteur de Ba‘l,’ etc. [traduction ANET, p. 499b]; et ainsi de suite. Dans notre passage le roi de l’univers annonce son but et le plan d’action extraordinaire qu’il va mettre à exécution très prochainement. La Torah, comme d’habitude, utilise le langage des hommes, et commence la déclaration [d’Exod. 6] de manière similaire à la formule d’introduction des déclarations des rois humains” (Cassutto, Exodus, 76). Deuxièmement, Yahvé est le roi tout-puissant. Troisièmement, Yahvé est le roi tout-puissant d’Israël qui est fidèle à l’alliance. Finalement, Yahvé est son nom. Comment prêcher ou enseigner cette section © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 4 EXODE – LEÇON 2 Le Seigneur entre dans une relation d’alliance avec Israël et leur donne les lois de l’alliance (19:1-23:33) Plan 1. Le Seigneur entre dans une relation d’alliance avec Israël et leur donne les lois de l’alliance (19:1-23:33) a. Israël arrive à Sinaï et se prépare pour la venue du Seigneur et pour recevoir la loi (19:1-25) b. Les dix mots (commandments) (20:1-17) c. Le peuple répond par la peur (20:18-21) d. Le Seigneur donne des lois (20:22-23:19) e. Le Seigneur souligne l’importance de l’obéissance et met les Israélites en garde contre l’idolâtrie quand ils vaincront Canaan (23:20-33) S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Exode 19 – L’introduction à l’alliance Relation avec Dieu Un peuple Une terre Bénédiction pour les nations Abrahamique Mosaïque Gen 17:2, 7 Exod 19:5-6 Gen 12:2; 17:4-6 Déjà accompli Gen 12:1; 17:8 Exod 6:7-8; 13:5; 33:1 Gen 12:3; 18:18; 22:28; Exod 19:5-6 (implicite); 26:4; 28:14 Nom 24:9; Deut 4:6 “En tant qu’un royaume des prêtres, Israël est appelé à représenter les nations devant Dieu et à servir de médiateur pour le but rédempteur de Dieu dans le monde. Un prêtre se tient entre Dieu et le peuple et il représente l’un à l’autre. En Israël, le but principal des prêtres était de représenter le peuple devant Dieu au moyen de leur ministère sacrificiel et de leur intercession. Ici, Yahvé appelle Israël en tant que nation pour agir comme un prêtre, un médiateur de l’alliance entre lui et le reste du monde. En ce service sacerdotal, il demande à Israël de prier pour, aimer, servir, et rendre témoignage aux nations” (Williams, As Far as the Curse is Found, 138; cf. Gen 18). © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 5 b. Exod 20-23 – L’alliance elle-même 3. Contexte du Proche-Orient ancien a. Types de lois “Si on impose au propriétaire une rançon pour sa vie ( donner ( ), il devra ) tout ce qu'on lui réclamera” (Exode 21 :30) Pour ce que les lois adressent, elles traitent une large gamme de sujets. Ce qui suit est un résumé (qui vienne de Peter T. Vogt, Interpreting the Pentateuch, 139, qui résume Christopher J. H. Wright, Old Testament Ethics, 288-301): Les lois régissant le droit pénal adressent les infractions qui sont contrairement à l’intérêt de la communauté (par exemple, Exod. 21:16; 23:1; Deut. 19:14). Les lois sur la famille régulent les relations des familles et les responsabilités des membres des familles, y compris le rôle du patriarche (par exemple, Exod. 20:12; 21:17; Deut. 21:15-17). Les lois sacrificielles expliquent les règles concernant des sacrifices, y compris quand et comment les faire (par exemple, Lev. 1-7; Deut. 17:1). Les lois symboliques décrivent et établissent le système de pureté et d’impureté. On peut comprendre ce système comme une illustration qui fonctionne bien dans cette culture pour rappeler au peuple sa relation avec Yahvé et sa mission d’être un modèle pour les gentils (par exemple, Lev. 11-15; Deut. 14:1-21). Les lois du calendrier religieux régulent le sabbat et les autres fêtes et festivals qui crée un rythme dans la relation entre Israël et Yahvé (par exemple, Exod. 20:8-11; 23:10-17; Lev. 25:1-22; Deut. 5:12-15; 16:1-17). Les lois de la compassion régulent comment les gens de la communauté doivent se traiter les uns les autres (par exemple, Exod. 22:21-27; Lev. 19:9-10, 13-18; 25:35-38; Deut. 15; 24:10-22). Concernant une stratégie de la lecture, il faut se souvenir que ces lois étaient paradigmatiques. Stuart (Exodus, 442-43) a une discussion sur ce sujet qu’il vaut la peine de citer longuement: « Les sociétés modernes utilisent des codes juridiques exhaustifs. C’est-à-dire, une société moderne doit avoir une loi pour toutes les actions qu’elle veut réguler ou interdire. C’est pourquoi les codes de lois des provinces et de l’état ont des milliers de pages et adressent des © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 6 milliers d’actions individuelles, soit en les exigeant, ou en les limitant, ou en les contrôlant, ou encore en les interdisant catégoriquement. Avec cette approche, toutes les actions sont permises, à moins qu’elles ne soient expressément interdites ou réglementées. Donc, les criminels dans les sociétés modernes occidentales peuvent souvent éviter la procédure d’inculpation à cause d’un “point de détail” ou d’une “lacune” dans la loi. Parce que leurs mauvaises actions ne sont pas exactement interdites ou réglementées par une loi écrite, on ne peut pas les déclarer coupables, bien qu’un observateur objectif puisse être convaincu que ce que ces criminels ont fait mérite punition. Les lois anciennes ne fonctionnaient pas comme ça. Elles étaient paradigmatiques, donnant des modèles de conduite et des modèles d’interdictions/punitions pour une conduite, mais elles n’essayaient pas d’être exhaustives. Les lois anciennes donnaient des principes directeurs, ou des exemples, plutôt que des descriptions complètes de toute chose réglementée. On s’attendait à ce que les gens puissent extrapoler des lois qu’ils avaient pour déterminer la conduite générale que ces lois exigeaient. Les juges devaient extrapoler de la formulation des lois qui existaient et les appliquer à toutes autres circonstances afin qu’ils ne soient pas déjoués dans leur jugements par des “points de détail” ou des “lacunes.” […] La loi que Dieu a révélée à Israël était paradigmatique. Aucun Israélite ne pouvait dire: “La loi dit que je dois rembourser pour des bœufs ou des moutons volés [Exod 22:1], mais j’ai volé une chèvre, donc, je ne dois pas vous rembourser,” ou, “La loi dit que ‘Celui qui frappera son père ou sa mère sera puni de mort’ (Exo 21:15 LSG), mais j’ai frappé ma grandmère, donc, je ne devrais pas être puni,”…Les arguments de ce type auraient insulté l’intelligence de toutes les personnes concernées et n’auraient eu aucun impact sur les juges. […]” Donc, en lisant ces lois, surtout les lois très spécifiques, il faut considérer les autres types de conduite qu’elles adressent. Autrement dit, il faut être conscient du principe de base de ces lois. » b. Qu’est-ce que c’est qu’une alliance?2 2 Pour une discussion d’alliance qui est très accessible, voir Richter, The Epic of Eden, chapitre 3. Voir aussi Williams, As Far as the Curse is Found, chapitre 8. © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 7 c. Quels types d’alliance existait-il? Alliance entre égaux Statut des membres de Egaux l’alliance Responsabilités des membres Essentiellement aide militaire de l’alliance aux autres membres (comparez les rois dans Jos 10); peut-être aussi le droit de voyager dans les pays des autres membres pour faire commerce Manière dont on décrit On utilise le terme “frère” l’associé dans l’alliance Alliance entre suzerain et vassal Le suzerain était clairement plus puissant que le vassal Le suzerain: il avait autorité sur le pays et le peuple du vassal (au sens strict du terme, ils étaient à lui); sa première responsabilité était protéger militairement le peuple vassal ; souvent, il donnait un territoire au vassal au commencement de la relation. Le vassal : ils étaient sous l’autorité du suzerain; ils devaient un tribut de leur pays au suzerain, ainsi qu’une aide militaire quand il en avait besoin, et une fidélité totale. On utilise les termes “père et fils” ou “maître et serviteur” (sommaire de Richter, The Epic of Eden, 73-74) « Le point de Yahvé? Aucuns autres suzerains! Souvenez-vous que les descendants d’Abraham avaient été dans le pays d’Egypte pendant longtemps et que leur attachement au monothéisme n’allait pas de soi. Comment Yahvé pouvait-il leur faire comprendre qu’ils devaient le louer lui seul ? En communiquant l’idée du monothéisme par des termes qu’ils pouvaient comprendre : des termes politiques. Donc l’alliance du Sinaï utilise le cadre connu d’une relation politique internationale pour expliquer la relation entre Yahvé et Israël. Tout comme une nation ne s’attachait jamais à plus d’un suzerain (à moins qu’elle aime vivre dangereusement), Israël ne devait pas s’attacher à plus d’un dieu » (Richter, The Epic of Eden, 86). D’autres questions à aborder 1. Pourquoi donc une autre alliance ? “Le but de l’alliance mosaïque, c’est de constituer Israël, qui est déjà le peuple de Dieu et l’héritier de la promesse abrahamique, en une théocratie (le nom vient de Josèphe. Dans une théocratie, l’alliance stipulait le fonctionnement des sphères civiles et sociales ainsi que religieuses. On peut l’appeler une « connexion Église-État » Ceci est le contexte dans lequel le peuple d’Israël devait vivre son privilège en tant que peuple de Dieu, et sa vocation d’être un royaume de prêtres qui amèneraient la bénédiction au monde entier » (Jack Collins). © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 8 2. Conditionnel ou inconditionnel ? “…il est impossible d’enlever la réciprocité du concept d’alliance dans le monde ancien. Comme Frank M. Cross le résume, « Depuis l’époque de Wellhausen, il y a eu la tendance à ôter du terme berit ‘alliance,’ tout élément de réciprocité, ou toute connotation légale , au moins lorsqu’il est utilisé dans les contextes primitifs …Donc on prétend que les alliances abrahamique et davidique étaient des alliances de la grâce, et l’alliance sinaïtique une alliance de la loi » (Cross, From Epic to Canon, p. 15). Mais les racines anthropologiques de ce mécanisme social montrent clairement que la réciprocité est inhérente : « Les alliances tribales qui créaient des liens de type familiaux avec ceux qui étaient en dehors de la famille…étaient des alliances réciproques. Même les alliances internationales des Hittites et les alliances entre suzerains et vassaux ou les alliances entre égaux – celles qui étaient utilisées dans le deuxième millénium par les Sémites de Syrie du nord – étaient réciproques, au moins dans leur forme et langage ; les deux groupes avaient des obligations’ (ibid., p. 16) » (Richter, The Epic of Eden, 242 n. 33). 3. La loi “Certains peut-être n’aiment pas l’avis de Paul sur ce sujet. Mais il ne faut pas que nous esquivions l’enseignement clair de Paul, selon lequel l’alliance du Sinaï elle-même, lorsqu’elle fut donné par Moïse 430 ans après l’alliance abrahamique, était une alliance différente, d’un genre différent, typiquement juridique, excluant les gentils (entendez les nonjuifs), caractérisée par des œuvres et donc incapable de justifier, maudissant ses destinataires et donnant naissance à des enfants destinés à l’esclavage. Si ceci ne ressemble pas à une bonne affaire, souvenez-vous que les Israélites ne pensaient pas non plus que c’était là une bonne affaire, et qu’ils se sont opposés aux efforts que Moïse a fait pour qu’ils s’y engagent. Tout bien considéré, un grand nombre des Israélites de première génération, qui ont reçu cette alliance avec tremblement au bas d’une montagne qui tremblait et ont ensuite erré dans le désert, auraient préféré retourner en Egypte plutôt qu’entrer dans une alliance avec un dieu effrayant qui les menaçait avec des fléaux s’ils désobéissaient. Je ne les blâme pas ; leur estimation de l’affaire était judicieuse et bien considéré, bien que rebelle. L’administration de l’alliance sinaïtique n’était pas un marché pour des pécheurs, et j’ai de la pitié pour les pauvres Israélites qui subirent cette administration, tout comme je comprends parfaitement pourquoi soixante-treize (presque la moitié) de leurs psaumes sont des lamentations. J’aurais résisté moi aussi à cette alliance, si j’étais là, parce qu‘une telle alliance juridique, dont les conditions demandaient une obéissance stricte (et avec des sanctions très sévères), était vouée à l’échec un de ses membres était un peuple de pécheurs » (T. David, Gordon, “Abraham and Sinai Contrasted in Galatians 3:6-14,” 251, dans, The Law is not of Faith: Essays on Works and Grace in the Mosaic Covenant, eds. Bryan D. Estelle, J. V. Fesko, David VanDrunen [Phillipsburg, NJ: P & R Publishing, 2009], 240-58). a. Qu’est-ce que la loi? b. Qu’adresse la loi? c. Quelle est la forme de la loi? © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 9 d. Quand la loi intervient-elle? e. Comment la loi ne fonctionne-t-elle pas? “L’obéissance découle de la grâce ; elle ne l’achète pas. L’exode [rédemption] précède Sinaï [loi]…La loi ne crée pas une relation. Dieu appelle Israël à garder la loi, non pas pour devenir le peuple de Dieu, mais parce qu’ils sont déjà le peuple de Dieu (Exod 19 :4 ; 20 :1-2)… ‘La loi de Dieu n’est pas un système de mérite selon lequel celui qui n’est pas sauvé essaie de mériter la faveur divine, mais un mode de vie donné par le Rédempteur aux rachetés afin qu’ils puissent savoir comment vivre pour son bon plaisir.’3 …La loi n’a jamais été prévue comme un moyen pour mériter le salut…Loin de mettre de côté la promesse de la grâce, la loi a été donnée à ceux qui sont sauvés pour leur montrer comment vivre dans cette grâce. Donc Sinaï n’apporte pas un nouvel esclavage mais la preuve que l’esclavage ancien a été brisé. En fait, nous pouvons décrire la loi comme un autre acte de grâce, un don au peuple de Dieu, qui sert ses buts de l’alliance et exprime sa bienveillance. Donc l’appel de la loi est de traduire la grâce de Dieu en pratique (Williams, As Far as the Curse is Found, 150-51). f. Comment est-ce que la loi fonctionne? g. Comment est-ce qu’un croyant dans l’Ancien Testament voit la loi? h. Pourquoi avons-nous souvent une vision de la loi qui est très différente ? “Calvin affirmait les idées de Luther selon lesquelles la loi était une clôture civile contre le péché et un pédagogue qui amenait le pécheur à Christ. Mais Calvin interprétait positivement la première fonction de la loi. Il la voyait comme une manifestation de la grâce de Dieu. Malgré le péché de l’humanité, Dieu maintient le monde et sa parole pour le monde. Donc le bon ordre de la création s’impose sur le pécheur. Calvin réinterprétait aussi positivement la deuxième fonction de la loi. La loi ne sert pas simplement à amener les non-Chrétiens à Christ. Elle n’est pas simplement une introduction à la grâce. En encourageant le comportement moral et en condamnant le péché, la loi – en tant que loi du repentir – rappelle continuellement le croyant qu’il a besoin de la grâce et qu’il doit dépendre de Christ » (Williams, Curse, 156). h. Comment est-ce que la loi de l’ancien testament s’applique aujourd’hui ? Voir ci-dessous dans les notes du Lévitique. 3 J. A. Motyer, “Biblical Concept of Law,” in Evangelical Dictionary of Theology, ed. Walter E. Elwell (Grand Rapids: Baker, 1984), 624. © Dr. Jay Sklar, Covenant Theological Seminary, 2013 p. 10 ANNEXE : LA FORME DE L’ALLIANCE DANS LE PENTATEUQUE Sur la base de K.A. Kitchen, “The fall and rise of covenant, law and treaty,” Tyndale Bulletin 40 (1989), 118-135. Voir aussi Richter, The Epic of Eden, pp. 79-88. COMPOSANTE 1. Titre/préambule 2. Le prologue historique 3. Les commandements: a. Fondamentaux b. Détaillés EXODE ET LÉVITIQUE Ex 20:1 Ex 20:2 COMPOSANTE 1. Titre/préambule 2. Le prologue historique 3. Les commandements: a. Fondamentaux b. Détaillés 4a. Dépôt du texte 4b. La lecture publique 5. Les témoins 6a. Les bénédictions liées à l’obéissance (brèves) 6b. Les malédictions liées à la désobéissance (longues) 7. Epilogue DEUTÉRONOME Dt 1:1-5 Dt 1:6-3:29 Dt 4; 5-11; 12-26 a. Ex 20:3-17 b. Ex 20:22-26; 21-23; 25-31 (les lois); Lev 1-25 (les rituels et le service) 4a. Dépôt du texte Ex 25:16 4b. La lecture publique — 5. Les témoins Ex 24:4 6a. Les bénédictions liées à l’obéissance Lev 26:3-13 (10 versets) (brèves) 6b. Les malédictions liées à la Lev 26:14-41a (27 versets) désobéissance (longues) 7. Epilogue — Dt 31:24-26 Dt 31:10-13 Dt 31:19-22, 30; ch. 32; 31:26 Dt 28:1-14 (14 versets) Dt 28:15-68 (53 versets) Dt 29:2-30:20 Kitchen, 128: Pour résumer: l’alliance sinaïtique a, comme on peut s'y attendre, des liens étroits avec les lois du troisième millénaire et du début du deuxième millénaire ainsi qu'avec les traités de la fin du deuxième millénaire. Ces liens varient directement selon la fonction [de l’alliance sinaïtique dans le contexte biblique]. Concernant des traits spécifiques : le prologue, les lois, l’épilogue, et les bénédictions brèves/malédictions longues vont avec la loi ; l’élément historique du prologue, le dépôt, la lecture, les témoins et le thème des bénédictions/malédictions vont avec les traités de la fin du deuxième millénaire et pas avec ceux du troisième millénaire, du début du deuxième millénaire, ou du premier millénaire, à l'exception des témoins et malédictions, qui sont des éléments de base. Ainsi la forme et le contenu de l’alliance sinaïtique sont sans l'ombre d'un doute un mélange évident entre la tradition beaucoup plus ancienne de la loi et le format des traités de la fin du deuxième millénaire. De cette façon, l’alliance est une formulation nouvelle et distincte qui utilisent les deux composantes Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 11 – des lois et des traités – d'une manière intelligente (l’alliance n’est pas une imitation rudimentaire d’une seule ou même des deux). Une autre approche que T. D. Alexander a proposé (From Paradise to Promised Land, 25557) : COMPOSANTE 1. Préambule : il introduit le traité et ses membres. 2. Le prologue historique : il décrit les précédentes relations entre les membres de l’alliance. 3a. Les conditions générales : elles décrivent les obligations du membre plus faible de l’alliance 3b. Les conditions détaillées. 4. La clause à propos du document 5. Les témoins 6. Les malédictions et les bénédictions DEUTÉRONOME 1:1-5 1:6-3:29 4 :1-40; 5 :1-11 :32 12:1-26:19 27:1-26 (ceci n’applique pas à cause de la perspective monothéiste du Deutéronome) 28:1-68 Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 12 LEÇON 3 L’alliance est confirmée et Moïse est appelé pour recevoir la loi de l’alliance (24:1-18) Plan 3. L’alliance est confirmée et Moïse est appelé pour recevoir la loi de l’alliance (24:1-18) a. Le peuple confirme leur alliance avec le Seigneur ; leurs représentants (les anciens) prennent un repas d’alliance (24 :1-11) b. Moïse entre dans la nuée pour 40 jours et 40 nuits (24 :12-18) S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Exode 24:1-11 – La confirmation de l’alliance b. Exod 24:12-18 – Moïse est appelé pour recevoir la loi 3. Contexte du Proche-Orient ancien a. Confirmer une alliance avec un repas Plan 4. Le Seigneur de l’alliance donne des instructions pour construire un tabernacle dans lequel il pourrait habiter parmi son peuple d’alliance (25 :1-31 :18) a. Des ordres généraux pour préparer la construction du sanctuaire (25 :1-9) b. Des ordres spécifiques sur des objets liés au sanctuaire et au service en son sein (25 :1031 :11) c. Le signe du Sabbat (31 :12-17) d. Le Seigneur de l’alliance donne sa loi à Moïse (31 :18) S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Exode 25:1-9 – Des ordres généraux pour préparer la construction du sanctuaire Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 13 “Ce passage parle du besoin de contributions volontaires, établissant un modèle pour pratiquer la religion qui a toujours caractérisé la religion la Biblique. Bien que Dieu lui-même pouvait fournir tout le nécessaire pour atteindre ses objectifs, y compris pour le louer, il a délégué à son peuple l’opportunité de le faire et ainsi leur a donné de connaître la générosité et l’abnégation, ainsi qu’un sens de la participation directe à leur relation essentielle et continue avec lui » (Stuart, Exodus, 563). Comparez 2 Cor 9:7: “Que chacun donne ce qu'il aura décidé en son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. » b. Exod 25:10-31:11 – Des ordres spécifiques concernant des articles diverses qui sont liés au sanctuaire et son service c. Exod 31:12-17 – Le signe du Sabbat d. Exod 31:18 – Le Seigneur de l’alliance donne sa loi de l’alliance à Moïse « L'Eternel dit à Moïse: Monte vers moi sur la montagne et tiens-toi là. Je te donnerai les tables de pierre sur lesquelles j'ai transcrit la Loi et les commandements pour que tu les enseignes au peuple » (Exod 24 :12) « Quand il eut terminé de s'entretenir avec Moïse sur le mont Sinaï, l'Eternel lui remit les deux tablettes de l'acte de l'alliance; c'étaient des tablettes de pierre gravées par le doigt de Dieu » (Exod 31 :18) 3. La théologie du tabernacle a. Le tabernacle en tant que le palais royal du Seigneur Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 14 b. Ce que les noms de sa demeure nous apprennent i. Le Seigneur est saint ii. Le Seigneur demeure parmi son peuple 8 Le peuple me fabriquera un sanctuaire pour que j'habite au milieu de lui. 9 Je te montrerai le modèle du tabernacle et de tous les ustensiles qu'il contiendra, et vous exécuterez tout exactement selon ce modèle (voir aussi Ex 28 :43-46) iii. Le Seigneur rencontre son peuple « Moïse monta sur la montagne et (1) la nuée la recouvrit. (2) La gloire de l'Eternel demeura (3) sur le mont Sinaï et la nuée le recouvrit pendant six jours. Le septième jour, (4) l'Eternel appela Moïse du milieu de la nuée…(5) Moïse pénétra dans la nuée et monta plus haut sur la montagne...(6) L'Eternel parla à Moïse en ces termes: ‘Invite les Israélites…’ » « (1) La nuée enveloppa la tente de la Rencontre et (2) la gloire de l'Eternel remplit (3) le tabernacle. (5) Moïse ne pouvait plus pénétrer dans la tente de la Rencontre parce que la nuée reposait sur elle et que la gloire de l'Eternel remplissait le tabernacle. (4) L'Eternel appela Moïse et lui dit depuis la tente de la Rencontre: ‘Parle aux Israélites en ces termes…’ » Exod 24:15b-16a, 18a; 25:1-2a Exod 40:34-35; Lev 1:1-2 c. Autres fonctions du tabernacle i. Un réceptacle du document de l’alliance ii. Une tente pour rendre un culte Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 15 d. Une autre description du tabernacle : un deuxième Eden. Certaines de ces observations ont étés notées ci-dessus. Les points suivants visent à rassembler les différentes indications qui suggèrent que le tabernacle et le temple ont étés vu comme un deuxième Eden. 1. Gen 3:8 dit que le Seigneur « parcourait » (%Leh;t.hi) le jardin ; ceci est aussi vrai pour la description du Seigneur dans son tabernacle (Lev 26 :12 ; 2 Sam 7 :6-7 ; les deux utilisent le verbe %Leh;t.hi!) 2. Adam s’est placé dans le jardin « pour le cultiver et pour le garder » (Gen 2 :15). Ces deux verbes (db;[', rm;v') sont utilisés ailleurs pour « faire référence ou aux Israélites ‘servant’ Dieu et ‘gardant [faisant]’ la parole de Dieu (environ dix fois) ou aux prêtres qui ‘garde’ le ‘service’…du tabernacle (voir Nom 3 :7-8 ; 8:25-26; 18:5-6; 1 Chr. 23:32; Ezek. 44:14).” 3. « …on peut aussi noter que le jardin d’Eden était le premier temple en observant que le dernier temple d’Israël avait des sculptures sur bois qui donnait le temple une ambiance type Eden : 1 Rois 6 :18, 29 dit qu’il était ‘des sculptures de coloquintes et de fleurs épanouies’ ; ‘ Il fit sculpter en relief sur tous les murs intérieurs du Temple, dans les deux pièces, des chérubins, des palmes et des fleurs entrouvertes’ (v. 29)… » 4. « …Gen 2:12 dit “qu’un or d'excellente qualité’ et ‘le bdellium et la pierre d'onyx’ était dans ‘ le pays de Havilah’, où apparemment Eden se trouvait. » Notez que plusieurs des meubles du tabernacle et du temple étaient aussi d’or – même d’or pur ! – et que ‘le tabernacle et le temple ainsi que les vêtements du grand prêtre étaient ornés avec des pierres d’onyx’ (Exod 25 :7 ; 28 :9-12, 20 ; 1 Chr 29 :2). » 5. « …l’entrée d’Eden était à l’est (Gen 3 :24), c'était aussi par l'est qu'on devait entrer dans le tabernacle, puis plus tard, les deux temples d’Israël, et également le temple eschatologique (Ezek 40 :6). » Observez aussi que les chérubins sont placés dans le tabernacle/temple (Exod 26 :31-33) ainsi que dans le jardin d’Eden (Gen 3 :24), et tout comme ils gardaient le chemin de l’arbre de la vie, ils gardaient le chemin de la présence de Dieu dans le tabernacle. 6. Dans la ville-temple eschatologique de l’Apocalypse, l’arbre de la vie est encore central (Apoc 22 :2) et il y a un fleuve jaillissant de la ville (Apoc 22 :1), tout comme en Eden. Un des points clé parmi les points mentionnés est que le tabernacle/temple devient l’endroit central depuis lequel le royaume de Dieu s’étend sur toute la terre ! 1. Exod 19 :5-6 : ces versets se trouvent juste avant le récit du tabernacle et montrent qu’Israël aurait un rôle sacerdotal sur la terre, afin qu’il puisse manifester la présence de Dieu à travers toute la terre (cf. Gen 12 !) 2. 1 Rois 8 :41-43 : le temple devient l’endroit où les non-Israélites viennent pour prier et deviennent convaincu de la présence et de la réalité de Yahvé 3. John 1 :14 : Jésus devient l’ultime manifestation de la présence de Dieu (notez le verbe skhno,w et la phrase « nous avons contemplé sa gloire » en Jean 1 :14). Il est l’épicentre depuis lequel la gloire de Dieu remplira toute la terre. Donc, il se décrit plus tard comme étant le « temple » (John 2 :18-21). 4. Eph 2 :20-22 : l’Eglise elle-même devient l’ultime temple, avec Jésus-Christ comme pierre angulaire ; ce temple sera « une demeure où Dieu habite par l'Esprit. » Le Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 16 royaume de Dieu s’étend lorsque l’Eglise remplit la terre. Voir ici 1 Pet 2 :5-10, dans lequel être un « temple spirituel » est suivi par notre mission : « célébrez bien haut les œuvres merveilleuses », et de le faire devant les nations. 5. Apoc 21-22: toutes les nations se rassembleront (21 :24) à la ville-temple eschatologique de l’Apocalypse (21 :3) pour le service du Père et de l’Agneau ; le petit modèle du temple dans l’ancien testament devient le grand modèle ! (voir Beale, p. 204) Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 17 LEÇON 4 Les Israélites trahissent l’alliance, le Seigneur les juge mais se montre aussi miséricordieux en renouvelant l’alliance (32 :1-34 :35) Plan 4. Les Israélites trahissent l’alliance, le Seigneur les juge mais se montre aussi miséricordieux en renouvelant l’alliance (32 :1-34 :35) a. Le peuple adore une image en fonte : le veau d’or (32 :1-6) b. Le Seigneur menace de détruire le peuple, Moïse implore son pardon, le Seigneur consent à ne pas détruire tout le peuple (32 :7-14) c. Moïse confronte Aaron et le peuple, les Lévites exécutent la justice (32 :15-29) d. Moïse intercède pour le peuple ; le Seigneur le juge partiellement (32 :15-29) e. Le Seigneur dit qu’il ne marchera pas parmi eux ; les Israélites expriment leur tristesse ; Moïse supplie le Seigneur de les accompagner ; le Seigneur écoute sa prière et renouvelle l’alliance (33 :1-34 :28) f. Le visage de Moïse rayonne (34 :29-35) S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Exod 32:1-6 – Le peuple adore une image en fonte : le veau d’or (32 :1-6) “Pendant que Yahvé, qui est infiniment patient et fidèle à l’alliance, voulait venir à son peuple pour établir sa demeure parmi eux (Exod 25 :8 ; cf. Jn 1 :14), les Israélites, qui sont impatients et infidèles, essayaient de faire descendre Dieu du Sinaï conformément à la pensée religieuse de leur époque. Ils cherchaient à satisfaire leur besoin de sécurité en gardant Yahvé près d’eux selon leurs termes (Exod 32 :1-6). Pendant que Dieu expliquait à Moïse comment construire le tabernacle et consacrer les prêtres pour le service sacrificiel de réconciliation (Exod 29), afin qu’il puisse, lui, le Dieu Saint, être avec son peuple ; les Israélites, eux, inconscient de leur état de péché et de la sainteté de Dieu, ont exigé à Aaron un veau d’or avec lequel ils pouvaient avoir un accès direct pour adorer Yahvé (Exod 32 :7-10). Pendant que Dieu disait Moïse de demander aux Israélites de l’or pour le tabernacle (Exod 25 :3), le peuple l’a offert, sur l’ordre d’Aaron, pour l’image (Exod 32 :2-3) » (C. Van Dam, “Golden Calf,” IVP Dictionary of the Old Testament: Pentateuch, 370). b. Exod 32:7-14 – Le Seigneur menace de détruire tout le peuple, Moïse implore la clémence, le Seigneur renonce à détruire tout le peuple. Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 18 c. Exod 32 :15-29 – Moïse affronte Aaron et le peuple, et les Lévites exécutent le jugement. d. Exod 32:30-35 – Moïse intercède pour le peuple ; le Seigneur le juge en partie (32 :15-29) e. Ex 33:1-34:28 – Le Seigneur dit qu’il ne marchera pas parmi eux ; les Israélites le pleurent ; Moïse supplie le Seigneur de les accompagner ; le Seigneur écoute sa prière et renouvelle l’alliance (33 :1-34 :28) i. Ex 33:1-6 – Le Seigneur dit qu’il ne les accompagnera pas et les Israélites le pleurent. ii. Ex 33:7-11 – Contexte et historique: la tente dans laquelle Moïse parlait avec le Seigneur. iii. Ex 33:12-17 – Moïse supplie le Seigneur de les accompagner ; le Seigneur écoute sa prière. iv. Ex 33:18-34:28 – Moïse implore encore la présence du Seigneur parmi eux; le Seigneur répond en lui montrant sa gloire et en renouvelant l’alliance. 1. Ex 33:18-23 – Moïse prie pour voir la gloire du Seigneur; le Seigneur écoute à sa prière 2. Ex 34:1-9 – Le Seigneur ordonne à Moïse de monter la montagne avec les deux tablettes de pierre ; le Seigneur descend devant lui et proclame sa gloire ; Moïse se jette face contre terre en le louant et demande encore que le Seigneur soit avec les Israélites et les prenne comme son propre peuple. Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 19 Quant à la proclamation du Seigneur en 34 :6-7, les commentaires de Boda (A Severe Mercy, 44-45) valent la peine de le citer en détail : « …les caractéristiques énumérées en Exode 34:6 expriment ‘sa nature fondamentale,’ alors que les quatre participes en 34 :7 ‘précisent plus concrètement comment sa nature influence sa relation avec Israël.’ Donc, le v.6 contient des attributs concernant la nature de YHWH…tandis que le v. 7 présente les actes divins qui proviennent de sa nature…’ (Widmer, 2004 : 189). Les termes hébreux et expriment la grâce miséricordieuse de Dieu (« miséricordieux » et « bienveillant »). Ces termes se trouvent presque toujours ensemble et font allusion au caractère de Dieu. En Ps 78 :39 et Neh 9 :17, 31, et contrastent avec renoncer, détruire, et exprimer de la colère et de la rage. Ils sont aussi étroitement liés avec le pardon du péché, comme on peut voir en Ex 34 :6-7. Le troisième aspect central du caractère de Dieu, c’est qu’il est « lent à la colère, » ou mieux, « longanime » ( ), ce que veut dire qu’il prend du temps pour arriver à le point de la colère pour lui, et ceci souligne sa patience avec son peuple. L’aspect final est aussi une locution : « riche en bonté et en fidélité. » Ici nous trouvons le terme-clé hébreu « fidélité à l’alliance » ( ) et un terme qui lui est lié « fidélité » ( ). Les deux parlent de la relation fidèle et durable de ceux qui entrent dans une relation d’alliance (Sakenfeld 1978, 1985). … Comme participant divin, Dieu démontre cette qualité en abondance ( ). Les premiers deux termes au v. 6 parlent du caractère miséricordieux et bienveillant de Dieu avec son peuple, et les deux derniers termes parlent du caractère loyal et fidèle de Dieu avec son peuple. Les deux premiers soulignent son ouverture d’esprit miséricordieuse envers son peuple, et les deux derniers soulignent son attachement durable envers eux. Entre ces deux choses (miséricorde et fidélité) il y a la patience de Yahvé, qui est motivée par son attachement durable envers son peuple et qui exprime son attachement fidèle. Les deux premiers participes en 34 :7 montrent comment ses caractéristiques se manifestent dans les actions de Dieu. Yahvé est un Dieu qui sera fidèle à la relation durable de l’alliance qu’il a établi avec Israel (« qui reste fidèle à des milliers de générations »). Bien que son associé de l’alliance le laisse tomber par son iniquité, sa rébellion et son péché…il pardonnera la communauté et n’abandonne pas l’alliance avec son peuple. » Reste la question du verset 34:7b, où il semble que le Seigneur punira l’enfant, petit-enfant, ou arrière petit-enfant d’un pécheur à cause du péché du pécheur. Il y a des explications différentes pour ce verset, mais il y en a deux qui valent la peine d'être considérées. La première est celle de Stuart, qui donne une explication pour une forme plus complète de cette formulation qui se trouve en Exode 20 :5-6 (Exodus, 454) : « Cette section explicative du deuxième commandement, avec son affirmation que Dieu est un Dieu « jaloux, qui punit l'iniquité des pères sur les enfants, » est souvent mal comprise. Elle n’est pas une affirmation que Dieu punit vraiment une génération innocente pour les péchés d’une génération précédente, ce qui est contraire à Deut 24 :16 (« Les parents ne seront pas mis à mort pour les crimes commis par leurs enfants, ni les enfants pour ceux de leurs parents: si quelqu'un doit être mis à mort, ce sera pour son propre péché » ; cf. 2 Rois 14 :6). Plutôt, ce thème, qui est répété fréquemment, parle de la détermination de Dieu de punir les générations successives qui commettent les mêmes péchés qu'elles ont appris de leurs parents. Autrement dit, Dieu ne va pas dire, ‘Je ne punirai pas cette génération qui a Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 20 rompu mon alliance ; après tout, elle a appris cette infidélité de ses parents qui ont fait la même chose.’ Plutôt, Dieu punira vraiment génération après génération (« jusqu'à la troisième et à la quatrième génération ») si elle continue à commettre les mêmes genres de péchés que les générations préalables ont commis. Si les enfants continuent à commettre les péchés que leurs parents ont commis, ils recevront le même châtiment que leurs parents. Par contraste, le vrai désir de Dieu est le suivant : montrer sa « fidélité à l’alliance jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui obéissent à mes commandements » (Ex 20 :6). Par le contraste numérique le plus grand dans la Bible (trois/quatre à milliers), Dieu a identifié de manière éloquente son vrai désir : que son peuple reste fidèle pour toujours afin qu’il puisse lui montrer les riches bénédictions qui viennent de sa fidélité envers eux. » Le deuxième paragraphe ci-dessous est particulièrement utile par son explication du contraste numérique. L’explication du premier paragraphe n’est pas impossible, mais le commentaire de Boda (A Severe Mercy, 45) donne peut-être une meilleure explication : « Je ne tiens pas le coupable pour innocent, et je punis la faute des pères sur leurs descendants jusqu'à la troisième et même la quatrième génération. » Yahvé punira sûrement ceux qui se rebellent contre lui, et ce genre de châtiment s’étend sur toute la famille – ce qui consiste typiquement de quatre générations – jusqu’à la mort du pécheur. »4 Boda en reparle dans une note de ce paragraphe (A Severe Mercy, 45 n. 30) : « La discipline d’une génération a eu des répercussions sérieuse pour les trois prochaines parce qu’ils appartiennent tous à la même famille. … Widmer (2004 : 328) l’explique…‘Le jugement comprend tous les générations suivantes tant que la génération rebelle reste en vie. » Ceci se voit à travers l’expérience d’Israël dans le désert : « Tant qu'ils restent en vie, les jeunes innocents doivent rester avec leur parents dans le désert en tant que bergers et doivent partager leur châtiment (14 :33). » Les deux générations du désert illustrent ce principe. Le jugement pour la génération qui est sortie de l’Egypte tombe pendant 40 ans sur les générations successives alors qu'ils errent dans le désert. Et pourtant, lorsque la génération rebelle est morte, la nouvelle génération se voit accorder l’opportunité de répondre à Yahvé avec obéissance. Bien que le pacte de caractère en Exod 34 :6-7 et Nom 14 :18 parle de maintenir le châtiment sur les générations suivantes sans la précision qui se trouve dans le Décalogue (« pour ceux qui me détestent » ), les récits qui entourent ces citations du pacte de caractère supposent la précision du Décalogue. »5 Ceci ne veut dire pas que le Seigneur est fâché avec la « troisième et quatrième génération » ; simplement, la famille est une unité et les effets du péché ont un impact plus large que sur le pécheur ou la pécheresse seulement. 4 5 Ce à quoi j’ajouterai que le repentir du pécheur pourrait amener à la disparition du châtiment. Voir la note précédent pour une précision importante. Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 21 3. Ex 34:10-28 – Le Seigneur répond en promettant de faire une alliance et en leur donnant plusieurs lois du type de l'alliance que Moïse enregistre sur des tablettes f. Ex 34:29-35 – Le visage de Moïse rayonne Le tabernacle est construit et la gloire du Seigneur descend au sein d'Israël (35 :1-40 :38) Plan 6. Le tabernacle est construit et la gloire du Seigneur descend parmi Israël (35 :1-40 :38) S’approcher du texte 1. Thème central 2. Développement du thème a. Souligner le signe de l’alliance : le sabbat (35 :1-3) Le reste du contenu réitèrera plus ou moins les instructions d’Exode 25-31. Voir « Contexte du Proche-Orient ancien » ci-dessous. 1. Moïse ordonne au peuple d'apporter les matériaux pour le tabernacle et de le construire (35 :4-19) 2. Le peuple d’Israël apporte les matériaux nécessaires (35 :20-29) 3. Moïse identifie ceux à qui le Seigneur a donné des talents pour superviser le travail ; ils disent clairement à Moïse qu’ils ont des matériaux en abondance ; Moïse doit ordonner au peuple de cesser d'apporter les dons (35 :30-36 :7) 4. La construction des objets du sanctuaire (36 :8-38 :20) 5. Le prix des matériaux (38 :21-31) 6. Fabrication des vêtements pour les prêtres (39 :1-31) 7. Sommaire : achèvement de tout le travail lié au sanctuaire et aux vêtements pour les prêtres ; Moïse examine le travail et bénit les Israélites (39 :33-43). 8. Le tabernacle et le sanctuaire sont bâtis (40 :1-33) 9. La gloire du Seigneur vient pour demeurer au sein du tabernacle (40 :34-38) Prêcher et Enseigner Exode 25-40. Dr. Jay Sklar, 2013, pg. 22