Rio+20 | Elioth : ce que sera la ville du futur
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Rio+20 | Elioth : ce que sera la ville du futur
Transcription intégrale – Emission 15 Rio+20 | Elioth : ce que sera la ville du futur Pour voir l’émission cliquer ici ANIMATRICE : Brigitte Boucher INVITÉS : Eric Tromeur – re sponsable ELIOTH-LAB Animatrice Comment préparer la ville au réchauffement du climat : c’est bien sûr l’un des thèmes du Sommet de Rio ; c’est aussi une réflexion que mène Elioth, un bureau d’études où l’on teste des solutions pour mieux adapter nos villes aux aléas climatiques. Ombrières photovoltaïques, rues couvertes, climatiseurs urbains, voilà quelques pistes pour la ville de demain ; regardez. Reportage Voix off La chaleur en ville, un phénomène récurent, et un phénomène inquiétant. Selon les experts du climat, les journées où le thermomètre affiche plus de 28°pourrait quadrupler d’ici 2100. Nos villes sont-elles prêtes à ce changement ? Pas si sûr. Eric Tromeur est en charge de la recherche, dans le bureau d’études ELIOTH. Ce climatologue travaille sur le sujet depuis des années. Avec ses équipes, il a réalisé, il y a quelques mois, une simulation climatique, dans le centre d’une ville de province. Conclusion : si rien n‘est fait aujourd’hui, les phénomènes d’ilots de chaleur vont se multiplier d’ici 2100. Eric Tromeur, responsable ELIOTH-LAB : On voit que l’on peut avoir 2, 3 degrés de différence dans des rues, simplement en termes de température, ce qui peut s’avérer au delà de la gêne, un problème aussi de santé pour les personnes éprouvant des difficultés. Une initiative du groupe Caisse des Dépôts www.solutionsdurables.tv Page 1 - 03/07/2012 Transcription intégrale – Emission 15 Commentaire : Un confort, un risque pour la santé des plus fragiles, deux bonnes raisons de se saisir du problème. Eric Tromeur, responsable ELIOTH-LAB : Je pense qu’il est urgent que la plupart des villes les plus importantes se positionnent sur le sujet et réfléchissent, mettent les moyens en œuvre pour aller au delà de l’atténuation, réfléchir à l’adaptation au changement climatique. Voix off Alors comment adapter nos villes aux évolutions du climat, d’abord en se protégeant du soleil, avec par exemple cette rue couverte et naturellement climatisée, actuellement en chantier sur un campus à Nancy. Mais se protéger de la chaleur, cela ne suffit pas : pour ne pas interférer davantage sur le climat, il faut aussi repenser en profondeur notre façon de produire de l’énergie. Eric Tromeur, responsable ELIOTH-LAB : On en est où sur notre projet d’ombrière photovoltaïque ? Voix off Et en la matière l’impératif, c’est la décentralisation. Le bureau d’études travaille sur un projet d’ombrière photovoltaïque qui produira de l’électricité tout en diminuant les besoins de climatisation des voitures. Un dispositif qui n’a rien d’accessoire. Laurent Jacquet, Responsable Conception environnementale ELIOTH : On n’a pas le choix, il faut y passer, c’est pour ça que c’est la somme des petites initiatives qui va créer un gisement important au final. Voix off La stratégie du bureau d’études, une somme de petits dispositifs, pour répondre aux grands enjeux comme ces mini-éoliennes logées dans des pylônes, ou encore ce château d‘eau qui préfigure peut-être le nouveau chauffage urbain de demain. S’il était reconvertit en pile urbaine, il pourrait répondre aux besoins de chauffage de 65 logements, sans émission supplémentaires de gaz à effet de serre. RETOUR PLATEAU Brigitte BOUCHER, journaliste : Pour aller plus loin, j’accueille sur ce plateau Raphaël Ménard : Bonjour, vous êtes directeur du bureau d’études Elioth, alors certaines villes vont-elles devenir inconfortables dans les vingt à trente ans qui viennent ? Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : C’est possible, mais si on sait anticiper, ce peut être bénéfique ; pour revenir en arrière par rapport à ce qui a été présenté dans le reportage, on cherche chez Elioth à faire un bon mariage entre architectes, ingénieurs et scientifiques et on a cherché à traduire un certain nombre de scénarios climatiques déjà élaborés par les laboratoires du GIEC et à les convertir en indicateurs comme : comment les consommations de chaud, les consommations de froid et le confort urbain pouvaient être impactés par le changement climatique. Une initiative du groupe Caisse des Dépôts www.solutionsdurables.tv Page 2 - 03/07/2012 Transcription intégrale – Emission 15 Donc la réponse est d’abord oui, et comme on se le préfigure, une composante du changement climatique, et notamment le réchauffement climatique, est d’assister à une diminution tendancielle des besoins en chaud ; par contre, on assiste à une explosion des demandes des besoins en froid. Quand on conjugue à la fois ce paramètre climatique avec le vieillissement de la population, une population déjà habituée aux appareils de rafraîchissement, et si on rajoute à ça la question de la résidence énergétique, c’est sûr que si les villes et les collectivités territoriales ne l’anticipent pas, ça risque de poser quelques soucis. Brigitte BOUCHER, journaliste : Est-ce que toutes les villes sont exposées à cet aléa climatique, est-ce que le Nord est moins exposé que le Sud ? Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : on assiste à une relative homogénéité en termes d’évolution relative. La diminution du chauffage pourrait être d’une dizaine de % de manière assez homogène entre Strasbourg, Nice, Lille et Paris ; pour le froid, là, on assiste vraiment à des croissances à trois chiffres de la demande potentielle de froid, et c’est ça l’indicateur qui nous fait peur. Brigitte BOUCHER, journaliste : Qu’est-ce que les collectivités peuvent attendre de Rio ? Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : elles peuvent attendre que Rio traduise un peu mieux leurs feuilles de route pour que les collectivités se saisissent vraiment des plans climat-énergie territoriaux et voir comment ils peuvent se traduire en instruments de régulation et comme une feuille de route pour les concepteurs. En tant qu’ingénieurs, architectes, au sein d’Egis, on est un peu responsables de l’ADN du cadre bâti ; on a pris conscience que dans la définition d’un espace public, par exemple, en fonction de la colorimétrie des matériaux, en fonction du pourcentage entre la partie végétale et la présence d’eau en ville, on pouvait vraiment changer le climat localement. Brigitte BOUCHER, journaliste : Vous, dans votre bureau d’études, vous réfléchissez notamment aux ombrières, aux mini-éoliennes urbaines, est-ce que ce sont des solutions qui vont se multiplier ? Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : On l’espère, car on a au sein d’Elioth une vraie vocation à faire de l’innovation ; ce qui nous fait vivre, c’est de répondre à la commande, et notamment à la commande publique ; on cherche aussi à la susciter en créant des objets un peu nouveaux, un peu à cheval entre le design, l’architecture et l’art. Que ce soit les éoliennes dans les pylônes, l’ombrière de parking, il s’agit peut-être en définitive plus de répondre à la feuille de route énergétique que directement à la question climat ; mais les deux sont interconnectés. En définitive, le premier sujet, c’est de montrer comment une consommation outrancière d’énergie d’origine fossile transforme la composition chimique de l’atmosphère, et donc le climat ; on assiste à un début de rétroaction, c’est-à-dire que la modification du climat est peut-être susceptible de modifier notre manière d’utiliser l’énergie ; tout est lié, comme dit Jean-Paul Ameisen, on rêve de pouvoir installer nos ombrières sur un très beau parking à Rio ! Brigitte BOUCHER, journaliste : Raphaël Ménard, merci. Une initiative du groupe Caisse des Dépôts www.solutionsdurables.tv Page 3 - 03/07/2012