3 – Pour vivre le Psaume aujourd`hui Psaume 102
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3 – Pour vivre le Psaume aujourd`hui Psaume 102
Puis l’Immortel accepte de partager la condition des mortels et de descendre aux enfers. Le théologien Balthazar parle même de la « perdition » : au creux du Mystère pascal, le Christ attend le bon plaisir du Père dans la passivité de la mort : la miséricorde va jusque-là ! Dès le jour de sa résurrection le Christ prononce des paroles de miséricorde. A Marie-Madeleine, cette femme pécheresse à qui il a fait miséricorde, il adresse ces mots : « Femme, pourquoi pleures-tu, qui cherches-tu ? » (Jn 20, 15) : parole de compassion ; « Va trouver mes frères et dis-leur » (Jn 20, 17) : parole de pardon ; ceux qui l’ont trahi, renié, sont toujours « ses » frères dans sa bouche de Ressuscité. Au soir de la Résurrection Jésus déclare à ces mêmes disciples : « La paix soit avec vous ». Il souffle sur eux et leur donne le pouvoir de délier les péchés. C’est la miséricorde qui est véhiculée par l’Esprit. Il donne la capacité aux disciples d’être ministres de la miséricorde divine : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 23). 3 – Pour vivre le Psaume aujourd’hui Le goût de la louange et le courage de se pardonner sont deux aspects du message contenus pour nous aujourd’hui dans ce psaume : 1. Sommes-nous prêts à dire : Seigneur je te remercie ; bénis le Seigneur ô mon âme ? Peut-être vivons-nous un moment ennuyeux, obscur, aride ? Peut-être sommes-nous prompts à nous lamenter, à critiquer, à souligner ce qui ne va pas chez les autres ? C’est le moment de faire l’expérience de la louange. Ensemble, louons le Seigneur ! 2. Avons-nous le courage de nous pardonner ? Parfois nos manques et nos lacunes nous obsèdent et nous ne savons pas nous pardonner nos fautes. N’est-ce pas alors l’occasion de recourir aux mots du psalmiste : « Aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés ; comme est la tendresse d’un père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » ? Psaume 102 [1] Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits ! [3] Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; [4] il réclame ta vie à la tombe et te couronne d'amour et de tendresse ; [5] il comble de biens tes vieux jours : tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse. [6] Le Seigneur fait oeuvre de justice, il défend le droit des opprimés. [7] Il révèle ses desseins à Moïse, aux enfants d'Israël ses hauts faits. [8] Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ; [9] il n'est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; [10] il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. [11] Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; [12] aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés ; [13] comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint ! [14] Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière. [15] L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit : [16] dès que souffle le vent, il n'est plus, même la place où il était l'ignore. [17] Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent, est de toujours à toujours, * et sa justice pour les enfants de leurs enfants, [18] pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent d'accomplir ses volontés. [19] Le Seigneur a son trône dans les cieux : sa royauté s'étend sur l'univers. [20] Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles porteurs de ses ordres, * attentifs au son de sa parole ! [21] Bénissez-le, armées du Seigneur, serviteurs qui exécutez ses désirs ! [22] Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez-le, sur toute l'étendue de son empire ! Bénis le Seigneur, ô mon âme ! [2] 1 – Pour goûter le Psaume Tout ce psaume est une grande variation sur le thème de l’amour, de la bonté divine, de sa miséricorde. Dieu connaît la faiblesse de l’homme et éprouve pour elle la plus grande pitié. On pourrait lui donner pour titre : « Mystère de la fragilité humaine et de l’infinie miséricorde divine ». Composé de 22 versets, autant qu’il y a de lettres dans l’alphabet hébreu, ce n’est pourtant pas un psaume alphabétique au sens strict du terme1. Cette équivalence entre le nombre de versets et le nombre de lettres dans l’alphabet permet de penser que ce psaume 102 présente la louange de Dieu dans sa totalité. C’est un discours complet sur ce qui fait l’être même de Dieu, sa miséricorde. Aussi le psaume 102 commence par une invitation à bénir : « Bénis le Seigneur, ô mon âme » (v. 1). C’est une auto-invitation qui ne s’adresse pas à d’autres, mais que le psalmiste se donne à vivre. A la fin du psaume, de nouveau il s’invite à bénir (v. 22). Au total on peut compter sept invitations à bénir, trois au début, quatre à la fin. Sept étant le chiffre de la perfection, il s’agit donc d’une invitation globale, totale, renforcée par le fait que le nombre des versets correspond à celui des lettres de l’alphabet hébreu. Un dernier signe de cette totalité est à remarquer. On constate dans ce psaume un élargissement progressif des horizons, élargissement de centres concentriques qui vont du « je » à l’univers entier. Les cinq premiers versets sont centrés sur le « je », sur ce que le Seigneur fait pour moi. Puis on passe au « nous » (v. 6), à tous les opprimés et ensuite au peuple d’Israël et à ce que Dieu a fait pour son peuple (v. 7). Les versets 14-16 touchent tout homme en tant que poussière, et les versets 19-22 s’ouvrent au ciel, aux anges, à la création. C’est donc une hymne de louange au Dieu miséricordieux qui va crescendo. Description du psaume : v. 1-2 : on a trois auto-invitations à bénir ; v. 3-7 : on expose les motifs pour lesquels Dieu mérite d’être béni. Sept verbes au présent soulignent sept actions actuelles de Dieu (pardonner, guérir, réclamer, couronner, combler, renouveler, défendre) ; v. 8-10 : on décrit la miséricorde de Dieu à l’aide de quatre épithètes (tendresse, pitié, lent à la colère, plein d’amour) suivis de quatre verbes indiquant ce que Dieu, parce qu’il est bon, ne fait pas ; 1 Sont dits « alphabétiques » les psaumes dans lesquels chaque verset commence par une lettre différente, suivant la précédente dans l’alphabet (par ex le psaume 118). v. 11-13 : on contemple la miséricorde de Dieu à l’aide de trois comparaisons (comme le ciel domine la terre,… aussi loin qu’est l’orient de l’occident,… comme la tendresse du père pour ses fils…) ; v. 14-19 : on met en relation la fugacité de la vie humaine, sa fragilité, avec l’éternelle miséricorde divine qui fait grâce à qui le veut : la grâce du Seigneur est de toujours à toujours pour ceux qui gardent son alliance ; v. 20-22 : on finit par quatre invitations à bénir. 2 – Pour aller plus loin La miséricorde divine a pris visage humain en Jésus-Christ. Dans son encyclique, La mission du Christ rédempteur, le pape Jean-Paul II écrivait : « Le Christ est la révélation et l’incarnation de la miséricorde du Père » (§ 12). L’épître aux Hébreux dit du Christ qu’il est le « grand prêtre miséricordieux » (He 2, 17). Tout son comportement est marqué par la compassion et la miséricorde. L’évangéliste Luc s’en est d’ailleurs fait le chantre : au moment de la résurrection du fils de la veuve de Naïm lorsque Jésus est touché, jusqu’aux entrailles, par cette veuve ; (Lc 7, 11-17) dans la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 30-37), alors que la miséricorde se montre active et compétente ; elle se met au service de celui qui est dans l’épreuve ; au chapitre 15, avec les trois paraboles dites de la miséricorde divine : la drachme perdue, la brebis perdue, le fils prodigue. La miséricorde fait naître la joie de Dieu. Le mystère de la Croix est l’acte suprême de la miséricorde divine. Le Christ se vide entièrement pour nous à la Croix déversant l’eau, le sang, l’Esprit, avec l’anticipation de ce don dans le geste du lavement des pieds (geste d’humilité qui vient embrasser la misère de l’homme : celle de Judas, celle de Pierre). Il est sur la Croix l’Agneau qui porte l’iniquité du monde. Il offre sa miséricorde au monde entier et en premier lieu à ce pécheur repenti à qui il promet le paradis. « Dans la Croix, la révélation de l’amour miséricordieux atteint son sommet […] elle est comme un toucher de l’amour éternel sur les blessures les plus douloureuses de l’existence terrestre de l’homme » écrivait le pape JeanPaul II dans Dieu riche en miséricorde (V, 8). Prier avec le psaume 102 Dieu, viens à mon aide Seigneur, à notre secours Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen. Hymne : Ô Fils unique, Jésus Christ, Nous contemplons en ton visage La gloire dont tu resplendis Auprès de Dieu avant les siècles. Toi qui habites parmi nous, Ô Verbe plein de toute grâce, Enseigne nous la vérité, Transforme-nous en ton image. À toi la gloire, ô Père saint, À toi, la gloire, ô Fils unique, Avec l’Esprit consolateur, Dès maintenant et pour les siècles. Amen. Antienne : Dans la richesse de sa miséricorde, Dieu nous a fait revivre avec le Christ Psaume 102 [1] Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! [2] Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits ! [3] Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; [4] il réclame ta vie à la tombe et te couronne d'amour et de tendresse ; [5] il comble de biens tes vieux jours : tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse. [6] Le Seigneur fait oeuvre de justice, il défend le droit des opprimés. [7] Il révèle ses desseins à Moïse, aux enfants d'Israël ses hauts faits. [8] Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ; [9] il n'est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; [10] il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. [11] Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; [12] aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés ; [13] comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint ! [14] Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière. [15] L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit : [16] dès que souffle le vent, il n'est plus, même la place où il était l'ignore. Parole de Dieu (Col 1, 23) Par la foi, tenez, solides et fermes ; ne vous laissez pas détourner de l’espérance que vous avez reçue en écoutant l’Evangile proclamé à toute créature sous le ciel. Répons R/ Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, * Mon espoir vient de lui. V/ Lui seul est mon rocher, mon salut. * Mon espoir vient de lui. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. R/ Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, * Mon espoir vient de lui. Intercession Seigneur Jésus, tu es mort et ressuscité pour le salut de tous les hommes, souviens-toi de chacun : R/ Souviens-toi de ton peuple, Seigneur ! [17] Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent, est de toujours à toujours, * et sa justice pour les enfants de leurs enfants, [18] pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent d'accomplir ses volontés. [19] Le Seigneur a son trône dans les cieux : sa royauté s'étend sur l'univers. Pour ceux que le Père attire à son Fils et qui se préparent au baptême, supplions la bonté du Dieu tout-puissant. R/ Pour les ouvriers de l’Evangile, pour ceux qui servent leurs frères avec amour, prions le Dieu de miséricorde. R/ Intentions libres… R/ Souviens-toi de ton peuple, Seigneur ! [20] Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles porteurs de ses ordres, * attentifs au son de sa parole ! [21] Bénissez-le, armées du Seigneur, serviteurs qui exécutez ses désirs ! [22] Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez-le, sur toute l'étendue de son empire ! Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen. Antienne : Dans la richesse de sa miséricorde, Dieu nous a fait revivre avec le Christ Notre Père Oraison : Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations pascales, augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître et quel sang nous a rachetés.2 2 Oraison du dimanche de la divine miséricorde. Autrefois appelé dimanche de Quasimodo, le dimanche après celui de Pâques a pris, depuis l’an 2000, le nom de « dimanche de la divine miséricorde » selon le vœu de sainte Faustine, qui avait reçu pour mission de faire connaître au monde les profondeurs de la miséricorde de Dieu.