Quatuor Mosaïques - Philharmonie de Paris

Transcription

Quatuor Mosaïques - Philharmonie de Paris
roch-Olivier maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
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Größe darf nur proportional verändert werden. Anderweitig darf das
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schen den Buchstaben darf nicht verändert werden.
Le logo ARTE correspond à un dessin typographique original. Sa
taille ne peut être modifiée que de façon homothétique, il ne peut
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La couleur fondamentale est l’orange.
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à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
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Quatuor mosaïques | Samedi 16 janvier - 11h
Samedi 16 janvier - 11h
Quatuor mosaïques
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4e Biennale de Quatuors à cordes
mardi 12 janvier
jeudi 14 janvier
vendredi 15 janvier
Salle des concerts – 20H30
AmphithÉÂtre – 19H
AmphithÉÂtre – 19H
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 11
Anton Dvorák
Quatuor à cordes n° 14
Dmitri Chostakovitch
Quatuor à cordes n° 9
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 2
Brice Pauset
Schwarzwälde Gelassenheit I:
Es gibt Wahrheiten *
Emmanuel Nunes
Improvisation IV « L’Électricité
de la pensée humaine » **
Georges Aperghis
Quartet Movement **
James Dillon
Quatuor à cordes n° 5 **
Olga Neuwirth
in the realms of the unreal *
György Ligeti
Quatuor à cordes n° 2
Quatuor Diotima
Brice Pauset, clavecin Ruckers-Taskin
1646/1780 (collection du Musée de
la musique)
Quatuor Arditti
Quatuor Emerson
mercredi 13 janvier
AmphithÉÂtre – 19H
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 1
Marc Monnet
Quatuor à cordes n° 7 *
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 11 « Serioso »
Quatuor Sine Nomine
Salle des concerts – 20H30
Salle des concerts – 20H30
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 20 n° 6
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 13 « Rosamunde »
Felix Mendelssohn
Quatuor à cordes op. 44 n° 1
Salle des concerts – 20H30
Robert Schumann
Quatuor à cordes n° 3
Samuel Barber
Quatuor à cordes n° 1
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 14 « La Jeune Fille
et la Mort »
Quatuor de Tokyo
Quatuor Juilliard
Jonathan Harvey
Quatuor à cordes n° 4
Quatuor Diotima
Gilbert Nouno, réalisation
informatique musicale Ircam
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 7
Quintette pour piano et cordes
« La Truite »
Quatuor Prazák
Jiři Hudec, contrebasse
François-Frédéric Guy, piano
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Du mardi 12 au dimanche 17 janvier
samedi 16 janvier
Salle des concerts – 20H30
Salle des concerts – 17H
Salle des concerts – 11H
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 10
Quatuor à cordes n° 12 « Quartettsatz »
Johannes Brahms
Quatuor à cordes n° 2
Claude Debussy
Quatuor à cordes
Bern Alois Zimmermann
Quatuor à cordes **
Franz Schubert
Quintette à cordes en ut majeur
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 76 n° 3
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 9
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 6
Quatuor Mosaïques
Quatuor Borodine
Quatuor Hagen
Heinrich Schiff, violoncelle
dimanche 17 janvier
Salle des concerts – 11H
Salle des concerts – 20h30
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 8
Johannes Brahms
Quatuor à cordes op. 51 n° 1
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 8
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 15
Arnold Schönberg
La Nuit transfigurée
AmphithÉÂtre – 14H30
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 33 n° 2
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 4
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 33 n° 3
Alfred Schnittke
Quatuor à cordes n° 3
Quatuor Casals
Salle des concerts – 17H
Pascal Dusapin
Quatuor VII « OpenTime »
(21 variations pour quatuor à cordes) *
Quatuor Ysaÿe
Quatuor Pražák
Vladimir Bukač, alto
Petr Prause, violoncelle
AmphithÉÂtre – 14H30
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 3
Quatuor à cordes n° 5
Quatuor à cordes n° 6
Quatuor Zemlinsky
Quatuor Arditti
György Kurtág
Douze Microludes
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 16
Quatuor Hagen
* Création
** Création française
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samedi 16 janvier – 11H
Salle des concerts
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 76 n° 3
Franz Schubert
Quatuor à cordes n° 9
entracte
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 6
Quatuor Mosaïques
Erich Höbarth, violon
Andrea Bischof, violon
Anita Mitterer, alto
Christophe Coin, violoncelle
Ce concert est diffusé en direct sur www.citedelamusique.fr, www.sallepleyel.fr et www.arteliveweb.fr avec l’aimable
collaboration de France Musique. Il y restera disponible gratuitement pendant deux mois. Il sera également en
réécoute sur le site de Radio France.
Fin du concert vers 12h40.
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Joseph Haydn (1732-1809)
Quatuor à cordes n° 62 en ut majeur op. 76 n° 3 (Hob. III/77) « L’Empereur »
Allegro
Poco adagio cantabile
Menuet. Allegro
Presto
Composition : achevé fin janvier 1797.
Création : 27-28 septembre 1797, lors de la venue à Eisenstadt de l’archiduc Joseph, palatin de Hongrie, pour la chasse
annuelle.
Dédicace : au comte Joseph Erdödy.
Édition : en 1799, les six quatuors de cet Opus 76 actuel parurent chez Artaria, à Vienne (les trois premiers –
dont ce quatuor – comme Opus 75, en juillet, et les trois derniers comme Opus 76, en décembre), et chez Longman,
Clementi & Co, à Londres, en deux livraisons dites Opus 76 et Opus 76 Livre 2.
Durée : environ 20 minutes.
Longtemps, Haydn est resté associé à l’image d’un compositeur âgé et affable, le bon « papa
Haydn ». Il apparaît en fait comme un fin penseur, un franc-maçon ouvert aux idées les plus
modernes et conservant chez lui des ouvrages philosophiques mis à l’index. Cela n’a rien
d’étonnant, au vu de sa musique. Bien loin de se cantonner dans les moules convenus du
style classique, notamment la forme sonate bithématique, il a fait preuve dans son œuvre
d’une originalité de tous les instants. Il est deux genres où son inventivité brille d’un éclat tout
particulier : la symphonie et le quatuor à cordes.
De ce dernier genre, il passe même pour le créateur (bien que Luigi Boccherini puisse également
prétendre à ce titre). Les quelque soixante-dix quatuors de Haydn s’échelonnent tout au long
de sa carrière, témoins des grandes évolutions de son style. Le sommet de cette production,
en même temps que l’apogée du genre à l’époque classique, est formé par un ensemble de six
partitions entreprises au retour du second voyage à Londres (1795), dédiées au comte hongrois
Joseph Erdödy et connues sous le numéro d’opus 76. On sait aujourd’hui que ces quatuors ne
furent pas édités en un seul recueil de six, comme le voulait l’habitude, mais en deux ensembles
de trois, l’opus 75 (ceux connus comme op. 76 n° 1, 2 et 3) et l’opus 76 proprement dit (les trois
autres). Par ailleurs, la chronologie de ces six œuvres reste floue : le manuscrit autographe est
perdu et les copies contemporaines qui en ont survécu ne portent pas de date. On sait que le
n° 3, le fameux L’Empereur, a été exécuté en septembre 1797 au château que le prince Esterházy,
l’employeur de Haydn, possédait à Eisenstadt.
Ce quatuor doit son surnom à son second mouvement, un thème et variations sur l’hymne impérial
que Haydn avait composé au début de l’année 1797, à l’occasion de l’anniversaire de Franz II (l’actuel
hymne allemand). Mais d’autres éléments traduisent la loyauté de Haydn envers son souverain.
La tête du premier thème de l’œuvre est formée par les notes sol-mi-fa-ré-do, soit, selon la notation
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germanique, G-E-F-D-C : l’acrostiche du premier vers de l’hymne, « Gott erhalte Franz der Kaiser »
(Dieu protège l’empereur Franz). Le musicologue hongrois László Somfai décrypte toute la partition
à la lumière des événements politiques qui troublaient l’Autriche, en pleine campagne d’Italie, et en
fait un véritable Credo de patriote. L’épisode hongrois presque incongru du premier mouvement
est dans la tonalité étonnante de mi majeur ; Somfai y voit la fidélité des deux principaux soutiens
hongrois de l’empereur, Erdödy et Esterházy (mi correspond en allemand à la lettre E). Le thème
et variations, dans lequel la mélodie reste toujours parfaitement perceptible, traduit la pérennité
impériale. Après la mélancolie du Menuet, la violence et l’instabilité du finale, commencé en ut
mineur, évoquent le champ de bataille. Mais la tonalité majestueuse entre toutes d’ut majeur
reprend le dessus, pour une conclusion pleine d’espérance malgré quelques derniers soubresauts.
Claire Delamarche
Franz Schubert (1797-1828)
Quatuor à cordes n° 9 en sol mineur D. 173
Allegro con brio
Andantino
Menuetto
Allegro
Composition : 25 mars-1er avril 1815.
Création probable en 1815 chez les Schubert (pour la fête de Pâques ?) ; première publique par le Quatuor
Hellmesberger le 29 novembre 1863 à Vienne.
Durée : environ 23 minutes.
Entre treize et seize ans, Franz Schubert est déjà un compositeur. Outre ses dons exceptionnels,
il baigne depuis toujours dans une ambiance viennoise extrêmement favorable, héritière de Haydn
et Mozart ; tout le monde trouve normal que soit produite une abondante musique classicopopulaire, à peu près la même pour tous les horizons sociaux. De plus, Schubert reçoit dans son
pensionnat, le « Konvikt », une éducation musicale très poussée. Il étudie d’abord avec Wenzel
Ruzicka qui s’écrie : « Celui-là, le Bon Dieu lui a tout appris ! ». Puis il est pris en main par Antonio
Salieri, qui lui donnera encore des leçons après qu’il ait quitté le Konvikt en 1813, jusqu’en 1816 ou
1817. L’adolescent trouve tout naturel, lui aussi, d’écrire une quantité d’œuvres, qui seront jouées
au Konvikt mais aussi à la maison, pendant ses brèves vacances : en effet, dans le quatuor familial
il tient l’alto, pendant que son père joue du violoncelle, et ses deux frères Ferdinand et Ignaz, du
violon. Toute la famille est ravie – sans pour autant crier au génie – et Franz, placide, ne proteste pas
si ses opus sont parfois attribués à ses frères… Ses onze premiers quatuors, jusqu’à ses dix-neuf ans,
sont écrits alors qu’il dépend encore de ses parents. En particulier l’année 1813 est incroyablement
productive : six quatuors, dont un perdu, écrits parfois en quelques jours ! Légèrement inégaux,
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comme on peut s’y attendre, ces ouvrages de première jeunesse sont immanquablement
agréables, quand ils ne laissent pas entrevoir une forte personnalité ; ils sont tous placés sous le
signe de l’abondance, non seulement par leur quantité, mais aussi par leur tendance à développer
généreusement le discours.
Ce quatuor est le premier que Schubert ait écrit en mineur, dans le même ton que la 40e Symphonie
de Mozart, qui l’a impressionné. À partir de ce moment, le compositeur expérimentera toujours une
nouvelle tonalité pour chacun de ses quatuors.
Le premier mouvement se distingue par son énergie et sa clarté, qui le rapproche des premiers
quatuors beethovéniens. Un premier thème très affirmé monte avec décision ; puis le deuxième
thème insiste avec douceur sur une formule simple ; cette dernière sera ensuite traitée en style
contrapuntique, « sévère », en guise de section conclusive. Le bref développement exploite
l’expressivité du deuxième thème, qui d’abord coule mystérieusement sur le tapis des trois
instruments inférieurs, puis vibre sur leurs trémolos angoissants. La réexposition commence
en majeur et comporte un autre développement, orageux, sur le premier thème.
De forme lied redoublée (ABABA), l’Andantino fait alterner deux thèmes qui se ressemblent
beaucoup par leur délicatesse. La première idée, exposée en deux reprises, est en « style galant »,
un vrai pastiche du demi-siècle précédent. La deuxième idée s’agrémente de triolets en petites
cascades et se termine dans l’évanescence. L’influence des compositeurs classiques est ici
évidente, avec leur fine mélancolie voilée derrière la grâce de l’écriture.
Le Menuetto, en sol mineur, s’inspire de la symphonie mozartienne du même ton ; il se réfère au
folklore par ses quintes vides, mais semble ressentir cette veine populaire au second degré, tant
la mélodie martèle ses noires en dents de scie. Le trio central au contraire se prend à rêver sur une
mélodie de charme du premier violon.
Le rondo du dernier mouvement adopte un thème de danse campagnarde franche et délurée.
Il traduit l’influence de Haydn par son thème unique toujours renouvelé ; les couplets insérés
entre les refrains sont plutôt des développements ou des extrapolations sur le refrain que des
idées différentes.
Isabelle Werck
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Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Quatuor à cordes n° 6 en si bémol majeur op. 18 n° 6
Allegro con brio
Adagio ma non troppo
Scherzo. Allegro
Adagio – Allegretto quasi allegro – Adagio – Allegretto
Composition : 1799-1800.
Dédicace : au prince Lobkowitz.
Éditeur : Mollo (1801).
Durée : environ 25 minutes.
Le seul de l’opus 18 à s’échapper de l’ordonnancement traditionnel en quatre mouvements,
le Quatuor n° 6 possède un épisode atypique (« La Malinconia ») placé entre le scherzo et le finale,
et servant d’introduction lente à ce dernier mouvement.
Le premier mouvement (Allegro con brio) commence par cultiver les références au style classique :
forme sonate pulsée par des sforzandi mozartiens, deux parties reprises, développement peu
ambitieux se limitant à des réponses entre les instruments et à des modulations par marches
harmoniques, bref développement terminal.
Le second mouvement (Adagio ma non troppo) continue dans cette recherche de symétrie.
Sa forme est celle d’un lied avec développement terminal (A, B, A’, développement, coda) et la
première partie (A) est constituée de quatre membres isométriques (quatre fois quatre mesures :
a, a’, b, a’’). En plus de cette symétrie s’élabore un savant jeu de contrechants et d’enrichissements
rythmiques (sur un rythme pointé typiquement beethovénien) dont l’aspect foisonnant se trouve
compensé par l’homorythmie qui donne parfois l’impression de « chanter à quatre ». La partie
B est annoncée par un unisson mystérieux (mi bémol mineur anticipé par le développement
terminal) alors que la cadence du violon prépare le retour de la première partie (A’).
Le scherzo (Allegro) fait partie des mouvements proprement « inouïs » composés par Beethoven.
Sa subtilité rythmique est telle qu’aucune pulsation ne réussit véritablement à s’installer. L’analyse
de la partition révèle comment Beethoven s’y prend : sur la mesure à 3/4 traditionnelle – déjà
brouillée par l’anacrouse –, le rythme de l’alto et du violoncelle fait croire à un 6/8 en s’appuyant
sur la levée, alors que les violons font croire à un 3/4 (également décalé sur l’anacrouse) en
insistant sur le deuxième temps sforzando. De multiples syncopes achèvent de rendre le résultat
sonore rythmiquement imperceptible. Seul le trio, avec ses dactyles simples, permet de se fixer
aisément sur un mètre, axant du coup l’opposition entre menuet et trio sur un ordre rythmique
et non tonal (ces deux sections sont en si bémol majeur).
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« La Malinconia » (adagio) constitue une introduction lente au finale (les deux s’enchaînent). Elle se
structure en deux sections reposant sur des carrures de quatre mesures absolument régulières et
construites symétriquement : une première partie de vingt mesures culminant avec une montée
diatonique harmonisée en septièmes diminuées ; et une seconde de vingt-quatre mesures
résolvant les tensions harmoniques par une mélodie grave et ténébreuse accompagnée par des
chutes de quintes mélodiques. L’intérêt de ce mouvement est clairement harmonique, se situant
presque dans la tradition des pièces expérimentales anciennes (ricercare) censées montrer en peu
de lignes toute la « science » et la maîtrise d’un compositeur. Malgré cet aspect savant, Beethoven
précise « Questo pezzo si deve trattare colla piu gran delicatezza » (ce passage doit être joué avec
la plus grande délicatesse) pour indiquer que les phrasés interrompus et les profils mélodiques
interrogatifs et suspensifs sont néanmoins là dans un but expressif.
Le finale (Allegretto quasi allegro) apporte une résolution sans ambiguïté aux tensions
harmoniques de « La Malinconia » en évoquant la simplicité populaire des danses viennoises.
Voisinent ainsi, à l’échelle de deux mouvements enchaînés, le savant et le populaire : un hommage
évident à Haydn. Le mouvement commence comme une forme sonate sans développement à
laquelle vient s’ajouter inopinément la citation de « La Malinconia » – qui pourrait faire office
de développement –, avant de redonner une « seconde réexposition » : ce que l’on pourrait
comprendre comme une forme sonate monothématique avec une double réexposition encadrant
le développement.
Emmanuel Hondré
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Quatuor Mosaïques
prestigieux Gramophone Award qui
Les trois artistes d’origine
lui a été décerné à plusieurs reprises
autrichienne – les violonistes Erich
pour ses enregistrements de Haydn.
Höbarth et Andrea Bischof, l’altiste
Ils se produisent avec les pianistes
Anita Mitterer – et le violoncelliste
András Schiff et Patrick Cohen,
français Christophe Coin se sont
les clarinettistes Wolfgang et Sabine
rencontrés à Vienne, au sein du
Meyer ou les violoncellistes Miklós
Concentus Musicus de Nikolaus
Perényi et Raphael Pidoux. En 2006,
Harnoncourt. C’est là que leur est
le Quatuor Mosaïques est invité en
venue l’idée de mettre en commun
Espagne à jouer sur les célèbres
les fruits d’une longue expérience
instruments réalisés par Stradivarius
dans le domaine de l’interprétation
et appartenant à la couronne. À cette
sur instruments d’époque en créant
occasion, il donne au Palais Royal de
un quatuor à cordes classique dans
Madrid un programme de quatuors
cette optique. Il ne s’agissait pas
de Juan Crisóstomo de Arriaga,
de chercher une « authenticité »
qui sera enregistré par la suite.
de musée, mais de perpétuer, par
Le Quatuor Mosaïques dispose d’un
un lien vivant, la grande tradition
vaste répertoire composé d’œuvres
européenne du quatuor à cordes.
rarement jouées (Ignaz Pleyel, Luigi
Ainsi ont-ils reçu l’héritage
Tomasini, Gregor Joseph Werner,
fondamental du légendaire Quatuor
Hyacinthe et Louis-Emmanuel
Végh, dont Erich Höbarth a été
Jadin, Johann Benjamin Gross,
membre pendant trois ans. Révéler
Alexandre Boëly…), sans oublier les
la richesse intérieure et spirituelle de
compositions des grands noms du
la musique doit être l’ultime objectif
répertoire classique viennois, jusqu’à
de toute interprétation : « …Dans une
Schumann et Brahms. Ce répertoire
mosaïque, on voit que chaque détail
s’élargit de plus en plus avec des
a été merveilleusement pensé, et en
œuvres du début du XXe siècle
même temps, quand on l’observe à la
(Claude Debussy, Béla Bartók, Anton
distance idéale, l’œil est capable de
Webern…). La riche discographie
saisir toute l’image. C’est pareil pour la
du Quatuor Mosaïques comprend
musique : il faut travailler les détails,
des œuvres de Juan Crisóstomo de
créer les meilleures conditions d’écoute,
Arriaga, Ludwig van Beethoven, Luigi
trouver la bonne distance pour que
Boccherini, Alexandre Boëly, Josef
l’auditeur puisse voir chaque élément et Haydn, Hyacinthe et Louis-Emmanuel
l’assemblage des éléments, et en même
Jadin, Johann Benjamin Gross, Felix
temps percevoir l’œuvre d’art dans
Mendelssohn, Wolfgang Amadeus
son ensemble… » (Christophe Coin).
Mozart et Franz Schubert.
Aujourd’hui, le Quatuor Mosaïques
est régulièrement cité comme l’un
des grands quatuors actuels.
En témoignent ses nombreux disques
couronnés de récompenses, tel le
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CONCERTS SUR INTERNET
en direCT eT en diFFÉrÉ
La Cité de la musique et la Salle Pleyel ont entamé depuis deux ans
une politique de retransmission de concerts en direct sur Internet.
Les concerts restent disponibles en intégralité sur nos deux sites
www.sallepleyel.fr et www.citedelamusique.fr. Ils sont également
consultables à la médiathèque de la Cité de la musique.
Concerts de la 4e Biennale de Quatuors à cordes retransmis sur Internet :
LOGO ARTE LIVE
Quatuor mosaïques, samedi 16 janvier à 11h
Quatuor arditti, samedi 16 janvier 17h
Quatuor Borodine, samedi 16 janvier 20h30
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WEB
Quatuor Ysaÿe, dimanche 17 janvier à 11h
Quatuor pražák, dimanche 17 janvier à 20h30
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Et aussi…
> SALLE PLEYEL
> MÉDIATHÈQUE
SAMEDI 20 FÉVRIER, 20H
En écho à ce concert,
nous vous proposons…
JEUDI 21 JANVIER, 20H
Ludwig van Beethoven
Trio pour piano et cordes n° 5
« des Esprits »
Wolfgang Rihm
Fremde Szene III
Johannes Brahms
Trio pour piano et cordes n° 2
Morgenstern Trio
Anniversaire Christoph Eschenbach
Le programme de ce concert de gala
réunit des musiciens de prestige
invités par Christoph Eschenbach. La
distribution complète et le programme
seront communiqués ultérieurement.
SAMEDI 6 MARS, 20H
Musique romantique
Festival de Lugano I
VENDREDI 22 JANVIER, 20H
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes op. 18 n° 5
Benjamin Britten
Quatuor à cordes n° 2
Johannes Brahms
Quatuor à cordes op. 51 n° 1
Quatuor Barbirolli
MARDI 2 MARS, 20H
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 9 n° 6
Leos Janácek
Quatuor à cordes n° 2 « Lettres intimes »
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes
Quatuor Philharmonia
Elisabeth Leonskaja, piano
> CONCERT
MARDI 23 MARS, 20H
Maurice Ravel
Quatuor à cordes
Joseph Haydn
Quatuor à cordes op. 54 n° 2
John Adams
String Quartet (création)
Quatuor St. Lawrence
Béla Bartók
Sonate pour deux pianos et percussions
Dmitri Chostakovitch
Concertino
Martha Argerich, piano
Akané Sakaï, piano
Lilya Zilberstein, piano
Nelson Goerner, piano
Géza Hosszu-Legocky, violon
Lyda Chen-Argerich, alto
Marc Drobinsky, violoncelle
Sur le site Internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
… d’écouter un extrait dans
les « Concerts » : Quatuor n° 12
« Quartettsatz » de Franz Schubert par
le Quatuor Keller, enregistré en 2003,
ou par le Quatuor Juilliard, enregistré
en 2005 • Quatuor n° 2 de Johannes
Brahms par le Quatuor Keller,
enregistré en 2003 • Douze Microludes
de György Kurtág par le Quatuor
Keller, enregistré en 2002 • Quatuor
op. 76 n° 3 « L’Empereur » de Joseph
Haydn par le Quatuor Zehetmair,
enregistré en 2008 • Quatuors n° 6 et
n° 16 de Ludwig van Beethoven par le
Quatuor Borodine, enregistré en 2003 •
Quatuor IV de Pascal Dusapin par le
Quatuor Pražák, enregistré en 2005
(Les concerts sont accessibles dans
leur intégralité à la Médiathèque.)
DIMANCHE 28 MARS, 16H
> À la médiathèque
Sergueï Rachmaninov
Trio élégiaque n° 1
Dmitri Chostakovich
Trio n° 2
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Trio « à la mémoire d’un grand artiste »
… d’écouter avec la partition :
Quatuors n° 9 et n° 10 de Franz
Schubert par le Quatuor Zemlinsky
Dmitri Makhtin, violon
Alexander Kniazev, violoncelle
Boris Berezovsky, piano
> MUSÉE
DU 9 MARS AU 6 JUIN
Exposition Chopin à Paris,
l’atelier du compositeur
Réalisée en coproduction avec la
Bibliothèque nationale de France,
l’exposition célèbre le bicentenaire de la
naissance du pianiste et compositeur en
offrant un regard nouveau sur sa création.
… de regarder dans les « Dossiers
pédagogiques » :
Quatuor n° 16 (Finale) de Ludwig Van
Beethoven, guide d’écoute interactif de
Bruno Plantard
… de lire :
L’Esthétique du quatuor à cordes par
Bernard Fournier • Histoire du quatuor à
cordes, de Haydn à Brahms par Bernard
Fournier • L’Art du quatuor à cordes :
conversations avec le Quatuor Guarneri
par David Blum
Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 > CONCERTS
Rising Stars
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Laure Lalo - Nicolas Deshoulières
QUATUOR MOSAIQUES 16/01.indd 12
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