Petite mythologie astronomique (1)

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Petite mythologie astronomique (1)
Petite mythologie astronomique (1)
Le Ciel
C’est avec le Ciel, pilier central des religions, que nous ouvrons aujourd’hui une série
consacrée aux figures importantes de la mythologie. Trois divinités, le Ciel, le Soleil et la
Lune, se retrouvent dans tous les dogmes. Si l’homme ose lever les yeux, il tombe
immanquablement sur cette triade : celle-ci semble éternelle, bien au-delà des affaires
humaines, mais il devine quel rôle important elle a joué lors de sa naissance. C’est donc tout
naturellement que ce groupe s’installe au panthéon des dieux suprêmes. L’homme craint ces
trois dieux peut-être plus que les autres car il se doute de leur puissance : il pourrait être
balayé d’un revers de la main ! De plus, il ne peut leur échapper : le Ciel est toujours là, audessus de lui, et l’observe continuellement ; peut-être même ose-t-il se moquer de lui ! Non,
vraiment, ces dieux sont bien éloignés des tristes contingences terrestres...
En Egypte, la déesse céleste s’appelle Nout. Elle dessine le contour de l’Univers.
Selon certains, elle avale le Soleil chaque soir et lui rend vie le matin. Pendant la nuit, celui-ci
traverse le corps constellé de la déesse. Nout est la sœur de Geb, dieu de la Terre. Comme elle
avait avec lui des rapports plus qu’intimes, le dieu soleil Râ se fâcha et plaça Shu, l’air, entre
les deux amants pour les séparer.
La déesse égyptienne Nout, constellée d’étoiles, est séparée du dieu de la Terre, Geb, par
le dieu de l’air Shu. Sur le corps de Nout se déplace la barque solaire du dieu Râ.
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Chez les Chaldéens, Anu fait parcourir au Soleil les quatre régions du ciel. Les étoiles
composent son armée. Dieu de la connaissance, révélateur de l’astronomie, de l’agriculture et
de l’écriture, il perdit sa suprématie au profit d’un dieu plus jeune et dynamique, Mardouk.
Au pays d’Elam (à l’Est du fleuve
Tigre), Nab est honoré comme dieu céleste. A
Sumer, l’agressif dieu du ciel et de la Terre se
prénomme Enlil.
Chez les Grecs, le Ciel est Ouranos
(Caelus ou Uranus chez les Romains). Il
Le dieu sumérien Enlil (assis, à droite).
épousa la Terre et eut, dit-on, quarante-cinq
enfants : les Titans, les Titanides (leurs épouses), les Cyclopes et les Hécatonchires (qui
possédaient cent bras et cinquante têtes). Mais Ouranos haïssait ses enfants : l’un d’eux
pouvait le détrôner ! Pour éviter cette éventualité, Ouranos les précipita dans un abîme et les y
enferma. Un jour, leur mère en eut assez : elle donna à son plus jeune fils, le Titan Cronos
(Saturne en latin), une faucille en silex pour exécuter son époux. Obéissant à sa mère, Cronos
tua Ouranos et libéra ses frères et sœurs, qui l’élirent roi pour le remercier. Du sang versé
naquirent les Erinyes, des furies qui vengent les parricides, et les Méliades, nymphes des
frênes. Mais avant de mourir, Ouranos avait prédit à son fils que lui-même serait détrôné par
un de ses fils. Cronos essaya de conjurer le sort en dévorant tous ses enfants mais son épouse
cacha le troisième, Zeus, qui réalisa la prédiction de son grand-père.
En Gaule, Taranis représente le ciel et le feu céleste. C’est un monstre barbu dont il
faut apaiser la soif en brûlant des victimes dans une cuve en bois. C’est bien connu : les
Gaulois n’ont peur que d’une chose, que le Ciel leur tombe sur la tête !
En Europe Orientale, les scandinaves adorent Ziu et les Slaves, Pérun, qui est aussi le
dieu du Soleil.
Dans le Sud-Est de l’Australie est vénéré Baiame : dieu suprême, il siège dans un
trône de cristal auprès d’un grand cours d’eau (la Voie Lactée). Le Soleil et la Lune sont ses
fils, ses messagers sur Terre et ses « yeux ». Car Baiame entend tout et voit tout ! Gare à
nous ! Il pourrait nous réprimander de sa voix éclatante, le tonnerre. Baiame fait aussi tomber
la pluie et fertilise ainsi la Terre : il est « créateur ».
Chez les Ba-Ilas, en Zambie, les dieux célestes sont au nombre de deux : Leza et
Mawu. Si Leza tombe, il pleut ! L’azur du ciel est quant à lui le voile dont Mawu se couvre le
visage. Dans l’ancien empire de Chine, ils sont deux aussi : Tian (qui veut dire « Ciel ») et
Shangdi (« souverain d’en haut »). L’empereur les représente sur Terre : il est le « fils du
Ciel ».
En Amérique du Nord, le Ciel est Skan, et en Inde, c’est Dyaus qui fut remplacé par
Varuna puis ensuite par Indra (frère jumeau d’Agni, le feu, il est aussi le dieu de la foudre).
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Voilà presque terminé un rapide survol des divinités célestes. Pour terminer, j’aimerais
parler des Mayas.
Le nom maya du ciel est Ahau. En réalité, le cosmos se compose de neuf niveaux et
est soutenu par quatre dieux, les bacabs. Au-dessous se profile une Terre carrée composée de
neuf plates-formes orientées suivant quatre directions auxquelles sont associées des couleurs :
rouge pour l’Est, jaune pour le Sud, noir pour l’Ouest et blanc pour le Nord. Au centre de tout
cela se dresse l’arbre sacré, le ceiba, qui satisfait tous les désirs...
Yaël Nazé
Le ceiba, l’arbre sacré des mayas.
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