Anticafé - New Business Models
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Anticafé - New Business Models
Anticafé « Un nouveau concept, payez votre consommation au temps passé » I. Introduction Anticafé est un espace de partage dans les villes où les clients paient seulement leur temps passé sur place et non leur consommation. Thé, café, jus de fruit et autre encas sont ainsi proposés à volonté. Il faut compter 5 euros pour la première heure et le tarif devient dégressif pour les heures suivantes. Le plus d’Anticafé ? 25 % des produits sont produits localement. L’équipe s’est ainsi entourée du chef Arnaud Daguin, défenseur de la cuisine raisonnable, de l’agriculture de proximité et du respect de l’environnement. Le premier Anticafé a vu le jour en avril 2013 à Paris Beaubourg. Fort de son succès, trois autres établissements ont suivi : deux Anticafés à Paris (Louvre en mars 2014 et Olympiades en octobre 2014) et un à Rome. Leonid Goncharov, le fondateur, ne souhaite pas en rester là. D’ici 2018, une cinquantaine de franchises devraient ouvrir leurs portes : Bordeaux, Lille, Aixen-Provence, Londres, Berlin et Toulouse d’ici la fin de l’année 2016. A mi-chemin entre le café et l’espace de coworking, Anticafé a définitivement su se faire remarquer en tant que nouveau modèle économique … II. Principe Le projet Anticafé est tout d’abord né d’une frustration. Le projet a voulu revigorer le lieu traditionnel qu’est le café, aujourd’hui légèrement en perte de vitesse : on compte 200 000 bistrots et cafés en France en 1960 contre 30 000 aujourd’hui ! Cela vient du fait d’un manque d’évolution et de changement ces dernières années. C’est en remarquant ce désintérêt croissant pour les cafés en raison du prix, du piètre accueil ou de certaines contraintes sur place, que l’équipe d’Anticafé a voulu changer les choses et donner un coup de boost, de jeunesse à ce lieu souvent qualifié de “vieillot”. La faible présence de jeunes dans les cafés a ainsi été le moteur de leur projet. L’équipe d’Anticafé est d’ailleurs très jeune. Présente sur les réseaux sociaux, elle a voulu créer du lien social, redonner un réel lieu physique aux jeunes, un repère autre qu’une simple page Facebook. C’est un endroit pour se retrouver et partager. Le principe était donc de changer ce lieu traditionnel en un lieu convivial et adapté aux besoins actuels d’une population en recherche d’espace pour se poser, échanger, créer, se détendre ou boire un verre dans une ambiance cosy. L’envie d’innovation et de changement ont su motiver la création d’Anti-café. Leonid, le CEO, était lui particulièrement frustré par le manque d’espace dans les bars, les cafés, les bibliothèques trop calmes et les studios parisiens trop petits en arrivant dans la capitale. Il a donc voulu créer un lieu idéal pour être avec ses amis, porter un projet, que l’on veuille travailler, converser, ou simplement se poser quelques minutes. 1 III. Conception L’initiative Anticafé est née en mars 2013. Leonid, arrivant à Paris pour terminer ses études, fût surpris et frustré par la densité et le manque d’espace du centre-ville. Il s’est vite rendu compte de la difficulté de trouver des espaces enclins aux rencontres, à la création, aux échanges et à la détente … Il y a certes les bars pour le côté festif le soir et les bibliothèques pour travailler au calme mais cela n’a rien de stimulant. Il fallait trouver LE lieu idéal pour réinventer le traditionnel “café du coin” : c’est là qu’Anticafé est né. Un lieu calme et agréable pour y passer un bon moment, un lieu qui s’adapte aux besoins de tous selon les moments de la journée, un lieu qui plaît autant aux personnes seules qu’aux groupes d’amis ou de travail, un lieu aux multiples facettes, un lieu atypique… La conception du projet résulte également de nombreuses inspirations. Lieu cosy et chaleureux, l’Anticafé rappelle les coffee-shop new-yorkais. L’inspiration vient également d’Europe de l’Est, où les bars à jeux où l’on paye au temps passé son très fréquents. C’est ainsi grâce à la fusion de plusieurs lieux uniques en leur genre qu’a été conçu Anticafé. IV. Proposition de valeur Le paiement se fait au temps passé. Pour 5 euros de l’heure, puis pour des prix dégressifs, chaque client a accès en illimité au comptoir où il peut trouver des produits issus de l’agriculture raisonnée et des boissons chaudes et froides. Ces “cafés” travaillent avec des producteurs qui pratiquent une agriculture de proximité, de qualité et respectueuse de l’environnement. Les consommateurs ont aussi accès à la wifi, à des imprimantes, des scanners et des vidéos projecteurs, outils tous indispensables pour un des objectifs de ce café : proposer des espaces de coworking. Dans un esprit collaboratif, des ateliers et workshop sont également fréquemment organisés. Comme expliqué plus haut, la motivation d’Anticafé provient principalement d’une frustration liée au lieu trop traditionnel qu’est devenu le café. Vous ne serez maintenant plus gêné de rester plus d’une heure après avoir bu votre café dans ce type de lieu. Ce qui est bien avec Anticafé, c’est qu’on peut en ouvrir un où l’on veut ! Ce NBM peut être dupliqué et adapté à la ville et à l’endroit où il se situe, mais sans être un copier-coller de ceux déjà existants. C’est bien pour cela que de nombreuses autres ouvertures d’Anticafé sont prévues pour les prochaines années. V. Communauté La communauté d’Anticafé est définitivement ce qui fait son originalité. En effet, la diversité des clients est impressionnante. Les personnes qui se réunissent au sein des Anticafés ont toutes des besoins différents : travailler, se détendre, se retrouver avec des amis, passer du temps comme dans un café traditionnel … L’avantage du projet, entre le coworking qui fonde son modèle sur celui du bureau et le café traditionnel, c’est qu’il n’y a pas de thème précis, l’accès est totalement libre. Ici, c’est l’espace qui s’adapte aux besoins du client et non l’inverse. 2 L’idée est de sortir du monde digital qui cloisonne les nouvelles générations hyper connectées et les travailleurs indépendants nomades devant un écran et entre quatre murs. Anticafé souhaite remédier à ce manque de liens et montrer que les lieux publics et physiques sont vraiment essentiels aux échanges informels. Pour cela, Anticafé souhaite prouver qu’il y a de nouvelles manières de travailler et de consommer. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir un cours de maquillage et des développeurs qui travaillent sur la même table. Cette situation est certes étrange mais c’est justement cette communauté ouverte, cette diversité d’utilisateurs, que cherchaient Leonid et son équipe lors de la création du projet. Pari réussi ! VI. Résultat Anticafé est un exemple de création de valeur dans le sens où il rassemble des personnes, que vous y veniez seul ou accompagné. Les lieux physiques demeurent essentiels pour recréer des échanges informels peu importe l’importance du digital dans notre société. En effet, ce dernier critère peut aussi être pris en compte dans l’économie collaborative actuelle. Ces créations de valeurs sont surtout sociales mais pourraient aussi être considérées comme économiques pour les utilisateurs de l’Anticafé : les prix sont dégressifs et ils peuvent se servir à volonté des encas cuisinés grâce à des produits sains ! Bien sûr, elles sont positives : un nouvel espace où des gens se rencontrent, discutent et échangent ne peut qu’avoir des impacts positifs sur les employés d’Anticafé et ses clients. Ce nouveau modèle de café change les règles instituées en matière de restauration et de services. De plus, le résultat est environnemental : une des productrices en relation avec Anticafé réutilise certains déchets de ce dernier, elle s'en sert de matière organique pour nourrir les sols de son exploitation. En allant plus loin, le marc de café rejeté par l’Anticafé sera récupéré et utilisé par notre productrice pour faire pousser des champignons, qui se retrouveront dans les assiettes des clients. Le résultat en est de plus un succès commercial : Anticafé a pu obtenir une notoriété grandissante auprès des professionnels du secteur (finaliste Paris Shop & Design 2014, détenteur du deuxième prix “commerce de l’année 2014” et du premier prix BRA Tendances Restauration 2015). Anticafé est rentable et continue à se développer ! VII. Conclusion Pour conclure, Anticafé est un lieu où chacun peut venir se ressourcer, échanger, travailler, collaborer en y trouvant de l’espace, de la convivialité et des idées. Le principe est totalement différent d’un café traditionnel et permet aux adultes mais surtout aux jeunes de comprendre qu’il est important de sortir de chez soi et de sa page Facebook pour retrouver de vraies valeurs humaines et sociales. Le café n’est alors plus considéré comme un simple lieu de passage, mais bien un lieu de vie. Le message clef semble être ouverture, partage et diversité. Anticafé a su s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs. Ce business model doit tous les jours être remis en question afin de rester compétitif face à d’autres concurrents comme les coffee shop ou les espaces de co-working. Cependant, Anticafé 3 semble viable et rentable du fait même qu’il emploie aujourd’hui 35 salariés. Évolutif, Anticafé a pour ambition de continuer à s’étendre en Europe en laissant à chaque franchise la liberté de se développer avec ses particularités et spécificités. Les critères de sélection du NBM : NBM basé sur proposition claire ? Bénéfices partagés entre parties coopérantes ? NBM basé sur différentes valeurs ? Quelles valeurs créées et pour qui ? NBM instaure une collaboration entre les parties ? Utilisation d’autres formes de transaction ? Utilisation de moyen de paiement autre que l’argent ? Valeurs créées réutilisables ? NBM fondé sur l’accès et la réutilisation ? NBM évolutif ? Explication ? Site internet :http://www.anticafe.eu/ Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=EWy8gSvKTXo Etude réalisée par Romane Schneider et Pauline Rigaud Faubel. 4