Positionnement des métiers CFA

Transcription

INSTITUT DES METIERS
CFA DE LA CHAMBRE DE METIERS ET DE L’ARTISANAT DE LA GIRONDE
1- LE POSITIONNEMENT A L’INSTITUT des METIERS CFA de la
Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde
Quand un dispositif en croise un autre
550 jeunes concernés en moyenne par an, au moment de l’entrée en formation au
CFA
1-1 L’objectif de départ n’est pas d’évaluer les performances écrites
L’objectif du positionnement à l’Institut des Métiers peut-être décliné en trois parties :

Accueillir le jeune de sorte qu’il puisse intégrer l’outil formation comme levier de son projet
personnel et professionnel,

Recueillir l’information (parcours antérieur, prérequis, potentiel à apprendre) nécessaires à
l’explicitation du projet professionnel à partir duquel sera construit le parcours de formation,

Repérer et organiser les critères de progrès et de leur évaluation servant de cadre au suivi
pédagogique du parcours de formation.
1-2 Le mode opératoire
L’entretien d’accueil au cours duquel le positionnement est présenté et explicité
La passation des tests 2 heures pour les Math, 2 heures pour le Français (non consécutives)
L’entretien individuel de restitution des tests (durée 30 Mn). Cet entretien permet également
d’apporter une aide à la formulation du projet professionnel et de formation induit. A la fin de
l’entretien une proposition de parcours est faite.
1-3 Les tests
Ces tests portent sur les disciplines du Français et des Mathématiques. Ils s’adressent à
l’ensemble des jeunes accueillis quel que soit leur niveau, leur parcours antérieur.
En raison de la prise en compte de l’hétérogénéité des niveaux les tests ont été construits en
intégrant une progression dans l’évaluation des difficultés
En fonction des différents paliers franchis un niveau est attribué au jeune tel : école primaire,
collège jusqu’au niveau Baccalauréat.
La particularité de cette batterie de tests se trouve dans l’intégration de l’évaluation en simultanée
des savoirs : construire une phrase, associer un texte et une image, rechercher une information,
produire un message, développer une argumentation, maîtriser la logique opératoire, l’ordre de
grandeur, lire l’heure, calculer les valeurs numériques, résoudre les équations etc et de quelques
compétences communes comme la compréhension des consignes, la structuration du travail, le
repérage spatio-temporel, l’appréhension de la logique de situation.
35, boulevard Albert 1er – 38800 BORDEAUX – Tél. 05 57 59 25 25 - Fax 05 57 59 25 44 – Courriel : [email protected] – Internet : www.cm-bordeaux.fr
Autant d’indicateurs qui permettent de considérer le potentiel à apprendre de chaque jeune, sa
non maîtrise ou sa maîtrise partielle de la lecture, ses compétences d’écriture, dont tous les
aspects ne sont pas toujours liés. On peut lire un texte et répondre avec justesse à des questions
sans être pour autant capable de construire des phrases, voire même être incapable de rédiger un
message lorsque dans l’exercice suivant seule une consigne est donnée.
1-4 La correction et le croisement des tests
Les grilles et critères de correction que ce soit pour le test de Français ou celui de Mathématiques
prennent en compte la maîtrise des savoirs et l’évaluation de compétences différentes de celles
qui sont visées plus haut. Ainsi la déduction et l’inférence sont-elles aussi ciblées : déduire la
saison à partir d’une description de la nature, construire des phrases correctes à partir de
messages télégraphiques aux chaînons manquants, cet exercice demande de la logique et du
raisonnement implicite.
Les tests sont « croisés » par deux enseignants afin de définir le profil du jeune en prenant des
points d’appui sur l’ensemble du positionnement et non sur une seule discipline. A titre d’exemple
un jeune en très grande difficulté en expression écrite en Français peut montrer qu’il maîtrise la
lecture et répondre aux exigences du test de Mathématiques. Il ne peut donc être classé dans la
catégorie « illettré ».
1-5 La classification des jeunes
Quatre catégories ont ainsi été établies :
N0 N1- : Jeunes non lecteurs non scripteurs environ 2% de l’effectif
N1 N1+ : Jeunes ne maîtrisant pas les savoirs de base :l’utilisation des quatre opérations,
l’orthographe, la construction d’une phrase, la compréhension des consignes simples
N2- N2+ : Jeunes dont le potentiel leur permet de faire un parcours correct en CAP
N3 N3+ : Jeunes dont le potentiel est supérieur au niveau exigé pour la préparation et
l’obtention du CAP (20% de l’effectif). Certains peuvent bénéficier d’une réduction d’un an du
contrat d’apprentissage.
2- LA PRISE EN COMPTE DU POSITIONNEMENT DANS LA
CONSTRUCTION DU PARCOURS DE FORMATION
Les situations de tests et d’entretien, en explorant les prérequis et les capacités transverses,
contribuent in fine à l’élaboration (formulation, explicitation) du projet du jeune. C’est à partir de ce
projet que les réponses en formation pourront être construites y fondant leur pertinence et leur
légitimité.
L’exploitation des informations recueillies lors du positionnement constitue la référence à la
construction du parcours de formation et aux conditions de sa mise en oeuvre.
Au cours de l’entretien de restitution une proposition de parcours est donnée, elle est fonction du profil
des jeunes :
2-1 Jeunes de niveau N0 N1Proposition de suivre un atelier d’aide à l’acquisition des savoirs de base à raison de 4 heures par
semaine de formation au CFA soit 96 heures sur les deux années. .Pour des raisons financières,
statutaires et organisationnelles, l’aide qui a été apportée pendant plusieurs années n’a
malheureusement pas pu être poursuivie. Peu de jeunes sont concernés, alors qu’ils nécessitent
une prise en charge pédagogique spécifique, donnée par des personnels formés sur ce champ.
2-2 Jeunes de niveau N1 N1+
Jeunes ne maîtrisant pas les savoirs de base (Là aussi les moyens financiers manquent). Pour
pallier ce manque depuis deux ans le CFA a décidé de constituer des groupes de 12 à 15 jeunes
pour plusieurs enseignements dont le Français et les Mathématiques au cours desquels les
enseignants s’efforcent à la pédagogie différenciée: l’objet du cours est identique à l’ensemble du
groupe classe au moment de la proposition d’exercices une différenciation, sous forme d’aide plus
personnalisée est proposée. Le ressenti des jeunes et des enseignants est plutôt positif. Il semble
que les jeunes accèdent à la prise de parole ce qui était impossible dans le grand groupe.
2-3 Jeunes de niveau N2- N2+
Jeunes dont le potentiel leur permet de faire un parcours correct en CAP (aucune disposition
particulière pour ce groupe)
2-4 Jeunes de niveau N3 N3+
Jeunes dont le potentiel est supérieur au niveau exigé pour la préparation et l’obtention du CAP.
(Construction du parcours individualisé avec autorisation du SAIA. ( service de l’apprentisage) En
règle générale, la formation réduite à un an est axée sur le domaine professionnel. Nous avons
actuellement quelque 150 jeunes dans ce cas de figure). Ce dispositif ne rencontre aucune
difficulté dans sa mise en œuvre.
3- CONCLUSSIONS et PERSPECTIVES
Les jeunes en difficulté devront être à l’avenir mieux pris en compte par notre CFA. Le manque
de pérennisation des différentes tentatives mises en place s’explique par le fait qu’ils sont peu
nombreux, dispersés sur plusieurs métiers, non présents au CFA sur les mêmes semaines avec
des emplois du temps très différents.
Ils constituent donc un groupe très hétérogène rendant difficile, dans notre fonctionnement actuel,
toute organisation à leur intention.
Pour la 1ère année le CFA externalise la prise en charge de ces élèves à l’INSUP de Bègles à
raison de 4heures en continu par semaine de présence au CFA. Quelques uns d’entre eux ont
refusé de quitter le CFA pour se rendre à l’INSUP
Nous réfléchissons, dans la perspective de la construction du nouveau CFA à la création d’un
service doté d’un espace adapté et approprié que nous nommerions Centre d’Enseignement
Individualisé.
Ce service aurait pour mission première d’accueillir tous les jeunes possédant un profil particulier
et notamment ceux en grande difficulté. Des enseignants formés à ce public assureraient une
permanence couvrant le temps d’ouverture du CFA aux apprentis.
Chaque jeune pourrait ainsi être accueilli et profiter seul ou en petit groupe d’un enseignement
adapté sur des créneaux qui ne perturberaient pas les cours de l’enseignement professionnel.
Cela aura un coût : espace géographique, moyens et outils pédagogiques et surtout une équipe
d’enseignants dédiés et en nombre suffisant.
Compte tenu de la spécificité du rythme de l’alternance nous mettons beaucoup d’espoir dans ce
nouveau dispositif qui fonctionne dans quelques CFA dans d’autres Régions.