Ce que vous devez savoir sur l`immobilier et la lutte contre le
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Ce que vous devez savoir sur l`immobilier et la lutte contre le
Taxation et finances Ce que vous devez savoir sur l’immobilier et la lutte contre le blanchiment d’argent Article rédigé par Brandy Huff, avec l’aide de Corey Anne Bloom des Services d’enquête et de juricomptabilité de MNP L a lutte contre le blanchiment d’argent est un sujet d’actualité dans le secteur de l’immobilier. Le ministère des Finances a qualifié ce secteur de très vulnérable au blanchiment d’argent et au financement des activités terroristes. Alors, quelles sont les répercussions? Comment éviter les pénalités imposées par le gouvernement, ou la conformité rendue facile Se conformer ou non, telle est la question. Mais est-elle vraiment une considération pour tous? En effet, bon nombre de promoteurs, d’agents et de courtiers immobiliers ne savent pas qu’ils doivent disposer d’un programme de conformité adéquat. Le présent article vous informe des nouveautés sur la relation entre le secteur de l’immobilier et l’organisme de lutte contre le blanchiment d’argent du Canada (CANAFE), précise qui doit se doter d’un programme de conformité, comme l’exige la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes du Canada (la Loi), explique en quoi consiste un programme de conformité et offre une solution simple à la conception et à l’intégration d’un tel programme au sein de votre entreprise ou entité déclarante. Le point sur le secteur immobilier et CANAFE Entre janvier 2012 et juin 2016, CANAFE a procédé à l’examen sur le terrain de 823 sociétés immobilières partout au Canada, et 60 % de ces visites ont permis de relever des lacunes « importantes » ou « très importantes » (La Presse Canadienne, septembre 2016). Ces lacunes ou la non-conformité à la Loi peuvent entraîner des sanctions pénales et des pénalités administratives pécuniaires. En avril 2016, CANAFE a imposé une pénalité de 1,1 M$ à une banque canadienne non identifiée pour avoir omis de déclarer des opérations douteuses et divers transferts de fonds (La Presse Canadienne, avril 2016). Des 823 sociétés 66 immobilières qui ont fait l’objet d’un examen, 39 % ont présenté des « lacunes limitées ». Selon CANAFE, les lacunes sont « limitées » lorsqu’il s’agit de lacunes mineures ou lorsque les règlements ne sont suivis qu’en partie, « importantes » lorsqu’un nombre excessif de lacunes mineures sont détectées, et « très importantes » lorsqu’un nombre inacceptable de problèmes mineurs ou sérieux, ou d’infractions de nature sérieuse, sont relevés (La Presse Canadienne, septembre 2016). Êtes-vous tenu de disposer d’un programme de conformité? Environ 20 000 sociétés du secteur immobilier sont tenues de se conformer aux règles (La Presse Canadienne, septembre 2016). Faites-vous partie du nombre? Prenez le temps de réfléchir à la question. Comme nous l’avons énoncé plus haut, nombreux sont les promoteurs, agents et courtiers immobiliers qui ignorent qu’ils doivent disposer d’un programme de conformité. Heureusement, il existe des lignes directrices qui permettent de déterminer s’il est nécessaire de se doter d’un programme de conformité et de faire rapport à CANAFE. Promoteurs immobiliers Un promoteur immobilier est une personne ou une entité, autre qu’un courtier ou un agent immobilier qui, au cours d’une année civile après 2007, a vendu au public, selon le cas : • au moins cinq maisons ou unités en copropriété neuves; • au moins un immeuble commercial ou industriel neuf; • au moins un immeuble résidentiel à logements multiples neuf comptant au moins cinq logements; • au moins deux immeubles résidentiels à logements multiples neufs comptant au total au moins cinq logements. Si vous êtes un promoteur immobilier (commercial e S pace M ontréal V ol . 25 • N o . 3 I 2016 Taxation et finances ou résidentiel) et traitez directement avec l’acheteur final (le public), vous êtes considéré comme une entité visée par la Loi et devez mettre en place un programme de conformité. Toutefois, si vous vendez les unités à un courtier immobilier, qui les vendra ensuite à l’acheteur final, vous ne faites pas partie des entités visées par la Loi. Par conséquent, les obligations de lutte contre le blanchiment d’argent doivent être assumées par le courtier ou l’agent immobilier si celui-ci n’est pas un employé du promoteur. le dernier volet du programme consiste à mettre en place un examen biennal visant à déterminer si le programme est efficace et à jour. Le coût de la non-conformité Les pénalités administratives pécuniaires font mal! Bon nombre de promoteurs, d’agents et de courtiers immobiliers sont tenus par la Loi d’identifier leurs clients, d’assurer la tenue de dossiers et de déclarer à CANAFE les opérations importantes en espèces et autres opérations douteuses. La « En effet, bon nombre de promoteurs, d’agents et de courtiers immobiliers ne savent pas qu’ils doivent disposer d’un programme de conformité adéquat. » 70➜ Courtiers et agents Si vous êtes une personne ou une entité autorisée, par licence, permis ou enregistrement délivré aux termes d’une loi provinciale, à vendre ou à acheter des biens immobiliers, vous devez vous doter d’un programme de conformité. Le programme de conformité en bref Un programme de conformité comporte cinq volets. Le premier exige la nomination d’une personne responsable du programme et principale personneressource auprès de CANAFE. Le deuxième nécessite la rédaction et la tenue à jour de politiques et de procédures exposant les exigences à observer et les mesures prises pour les respecter. Ces politiques et procédures doivent au moins couvrir les éléments suivants : le programme de conformité, la déclaration d’opérations douteuses, de biens appartenant à un groupe terroriste et d’opérations importantes en espèces, la tenue de documents, les méthodes d’identification, l’utilisation de renseignements personnels, les relations d’affaires et la détermination quant aux tiers. Le troisième volet du programme exige l’évaluation des risques de blanchiment d’argent auxquels l’entreprise est exposée ainsi que les mesures qui seront prises pour atténuer les risques élevés. Une stratégie fondée sur le risque tiendra compte des relations que le client entretient, des services qu’il fournit et des endroits où il exerce ses activités afin de déterminer les canaux potentiels de blanchiment d’argent. Le quatrième volet commande la mise en place d’un programme de formation documenté à l’intention de tous les membres du personnel et des agents. Enfin, e S pace M ontréal V ol . 25 • N o . 3 I 2016 67 Taxation et finances 67➜ violation de cette Loi peut entraîner, selon le degré de gravité, des amendes allant jusqu’à 100 000 $ par infraction pour les particuliers et 500 000 $ par infraction pour les sociétés. Plus tôt cette année, CANAFE a fait l’annonce d’une offensive afin d’inciter le secteur immobilier à participer à la lutte contre le blanchiment d’argent. Il est à prévoir que cette volonté d’assurer l’application de la Loi se traduira par une augmentation des examens sur le terrain et des examens de suivi, la nécessité d’établir des plans d’action et l’imposition de pénalités pécuniaires ou de sanctions pénales. Dans certains cas de moindre ampleur, CANAFE impose des amendes moins élevées, mais il exige tout de même la mise en œuvre de procédures de suivi qui sont longues et accaparantes. Depuis le 30 décembre 2008, CANAFE a l’autorité législative d’imposer des pénalités administratives pécuniaires aux entités déclarantes qui ne respectent pas la Loi. CANAFE peut divulguer des cas de non conformité aux organismes d’application de la loi lorsque la nonconformité est excessive ou que la conformité immédiate ou future est jugée peu probable. Les sanctions pénales peuvent comprendre ce qui suit : • omettre de déclarer des opérations douteuses : amende maximale de 2 M$ et/ou peine d’emprisonnement de cinq ans; • omettre de déclarer une opération importante en espèces ou un télévirement : amende maximale de 500 000 $ pour la première infraction et de 1 M$ pour les infractions subséquentes; • omettre de respecter les exigences en matière de tenue de documents : amende 70 « Dans certains cas de moindre ampleur, CANAFE impose des amendes moins élevées, mais il exige tout de même la mise en œuvre de procédures de suivi qui sont longues et accaparantes. » maximale de 500 000 $ et/ou peine d’emprisonnement de cinq ans; • omettre d’offrir de l’assistance ou de donner de l’information pendant l’examen de la conformité : amende maximale de 500 000 $ et/ou peine d’emprisonnement de cinq ans; • divulguer le fait qu’une déclaration d’opération douteuse a été remplie, divulguer le contenu d’une telle déclaration ou la déclaration elle-même dans le but de nuire à une enquête criminelle : jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Solution pour réduire la probabilité de pénalités imposées par le gouvernement La création et le maintien d’un programme de conformité peuvent sembler être une tâche colossale, mais nul besoin qu’il en soit ainsi. Les professionnels de la lutte contre le blanchiment d’argent peuvent aider votre organisation à respecter toutes les exigences gouvernementales. Ils peuvent notamment déterminer si vous avez besoin d’un programme de conformité, préparer ou évaluer votre programme de conformité, former le personnel à ses nouvelles responsabilités, contribuer à l’intégration harmonieuse de votre programme et vous aider à maintenir la pertinence et l’efficacité au moyen d’examens indépendants. Nos professionnels peuvent également vous aider dans le cadre d’examens menés par CANAFE ou de la divulgation volontaire de non-conformité. Quelle que soit la taille de votre organisation, vous pourriez avoir besoin d’un coup de main pour mettre en œuvre et maintenir adéquatement un programme de conformité. • e S pace M ontréal V ol . 25 • N o . 3 I 2016