Assurance-vie avec taux d`intérêt stochastique
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Assurance-vie avec taux d`intérêt stochastique
Assurance-vie avec taux d’intérêt stochastique Tito SOLARI Institut de Sciences Actuarielles Ecole des HEC Université de Lausanne 1015 Lausanne Suisse E-mail : [email protected] Lausanne, 14 janvier 1999 Table des matières 1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2 Assurance-vie : le modèle de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3 Intérêt déterministe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 3.1 Un contrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 3.2 Un portefeuille de contrats identiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 4 Séries chronologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4.1 Processus autorégressifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4.1.1 Le modèle autorégressif d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . 11 4.1.2 Marche aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 4.2 Moyennes mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 4.3 Processus ARMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 4.3.1 La fonction de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 4.3.2 Stationnarité faible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 4.3.3 Modèle ARMA(2,1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 4.4 Estimation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 4.4.1 Estimation d’un processus autorégressif d’ordre 1 . . . . . . . 4.4.2 Estimation du cas général : un processus autorégressif d’ordre p 19 4.4.3 La fonction de vraisemblance pour un processus moyennes mobiles d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.4.4 17 21 La fonction de vraisemblance pour un processus moyennes mobiles d’ordre m . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 La fonction de vraisemblance pour un processus ARMA(p, m) 24 5 Taux d’intérêt et séries chronologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 4.4.5 1 5.1 Taux d’intérêt e¤ectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 5.2 Taux d’intérêt instantané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 6 Application à l’assurance-vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 6.2 Première application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 6.3 Classes de processus gaussiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 6.4 Exemples dans le cas discret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 6.4.1 Application avec un processus autorégressif d’ordre 1 . . . . . 37 6.4.2 Application avec un processus autorégressif d’ordre 2 . . . . . 38 7 Modèles de tari…cation et applications à l’assurance-vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 7.1 Assurance vie-entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 7.1.1 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 7.2 Assurance mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 7.3 Rente viagère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 7.3.1 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 7.4 Rente temporaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 2 1 Introduction Les actuaires ont toujours consacré du temps à étudier la mortalité car un de leurs buts était de construire des tables de mortalité …ables ou très proches de la réalité. Bien sûr, la mortalité future n’est pas la seule source d’aléa. En e¤et, lors de l’établissement d’un tarif en assurance-vie, on est confronté au choix d’hypothèses sur la mortalité d’une part et sur l’évolution future des taux d’intérêt d’autre part. La source d’aléa qui a reçu le moins d’attention est celle qui revêt le plus d’importance ; en e¤et, une faible variation du taux d’intérêt a beaucoup plus d’impact sur la valeur actuelle des prestations d’un contrat d’assurance-vie qu’une faible variation de la mortalité. L’importance de l’élément taux d’intérêt peut être mise en évidence dans d’autres situations. Par exemple, à condition que les hypothèses sur la mortalité soient véri…ées, on sait que plus le nombre de contrats vendu par une compagnie d’assurance est élevé, moins importants sont les écarts relatifs entre “prévisions” et “réalisations”. Il y a un e¤et de compensation à l’intérieur du portefeuille dû à la loi des grands nombres. De façon opposée, en ce qui concerne les taux d’intérêt, plus le nombre de contrats vendu par une compagnie d’assurance est élevé et plus importants sont les écarts relatifs entre “prévisions” et “réalisations”. Dans ce cas il n’y a aucun e¤et de compensation, mais au contraire un e¤et de cumul, car le même taux d’intérêt réalisé s’applique à tous les contrats. Ainsi, à cause d’un mauvais choix de taux d’intérêt, une compagnie d’assurance peut se retrouver dans une situation …nancière di¢cile. On comprend bien alors l’importance du choix d’hypothèses les plus réalistes possibles pour l’évolution future des taux d’intérêt. Jusqu’à maintenant (en tout cas pour ce qui concerne le marché suisse) les compagnies d’assurances utilisaient des taux d’intérêt constants pour évaluer leurs produits. 3 Une des raisons de ce choix est que les investissements de ces compagnies étaient très réglementés ; en fait, la majorité des fonds étaient investis en obligations et détenues jusqu’à l’échéance et, de cette façon, on avait pas de rique de cours dû à un mouvement de taux d’intérêt. Aujourd’hui, les autorités de surveillance ont donné beaucoup plus de liberté quand aux investissements et, ainsi, on a pu améliorer la diversi…cation des placements, ce qui implique une plus grande variabilité des taux de rendement. Le fait d’évaluer un produit avec une structure par terme des taux qui est très proche de celle du marché peut être un élément important de concurrence, parce que cela permet d’avoir des produits moins chers. Bien sûr une diminution des primes impliquera par conséquent une diminution des participations aux excédents éventuels. Dans cet article, on introduit deux nouvelles méthodes de tari…cation : l’une basée sur le concept de Value-at-Risk (VaR) et l’autre sur un concept qu’on a choisi de nommer Accepted-Mean-Loss (AML). Ces méthodes peuvent permettre aux compagnies d’assurances d’évaluer précisément les réserves de ‡uctuations (contingency reserves). Les premiers articles dans ce domaine datent des années ’80. En particulier, on peut citer Panjer et Bellhouse (1978), et Parker (1994) comme étant les promoteurs de ces théories. 4 2 Assurance-vie : le modèle de base Soit T la variable aléatoire continue qui indique la durée de vie restante pour un assuré d’âge x et K le nombre d’années complètes restant à vivre, ou durée de vie future abrégée. On peut représenter K à partir de T , en utilisant la relation : K = [T ]. Pour un contrat d’assurance-vie, le capital assuré consiste en un paiement, la somme assurée, notée par bK+1 . Le fait d’utiliser K + 1 et pas K comme indice est dû au fait qu’on veut que la somme assurée pour la période s, c’est-à-dire la période qui couvre l’intervalle de temps de s ¡ 1 à s, soit notée bs : La valeur actuelle du paiement, payable à la …n de l’année du décès de la personne assurée est notée par la variable aléatoire Z, qui sera fonction de la somme assurée bK+1 et du facteur d’escompte, noté par vK+1 : La valeur actuelle du paiement est : Z = bK+1 vK+1 : (1) La variable aléatoire Z dépend de K (une variable aléatoire) et vK (une fonction qui peut être considérée comme stochastique ou déterministe). En e¤et, lorsque vK est stochastique le modèle devient plus complexe que dans le cas déterministe, car dans les calculs on doit tenir compte d’une variable aléatoire de plus. On peut maintenant étudier un portefeuille de c polices. La variable aléatoire qui représente la valeur actuelle des paiements du portefeuille d’assurance est représentée par Z(c). Cette valeur actuelle est naturellement la somme des variables aléatoires individuelles : Z(c) = c X Zi i=1 où Zi correspond à la variable aléatoire du ieµme contrat du portefeuille. 5 3 Intérêt déterministe 3.1 Un contrat Dans ce chapitre on va analyser des modèles d’assurance basés sur des taux d’intérêts déterministes, c’est-à-dire des taux …xes déterminés à l’avance. Ceci permet de simpli…er beaucoup les calculs, parce qu’on élimine du modèle une variable aléatoire. Des modèles avec taux d’intérêt stochastique seront présentés par la suite, en particulier au chapitre 6. On considère une assurance-vie entière, qui consiste en un paiement d’un capital à la …n de l’année du décès. On a alors, Z = bK+1 vK+1 (2) où vK+1 est une fonction déterministe strictement décroissante. La variable aléatoire Z dépend des valeurs v1 ; v2 ; v3 ; ::: et de la distribution de K qui indique le nombre d’années complètes à vivre pour un assuré d’âge x: La distribution de la variable aléatoire K ne suit pas une loi donnée, mais pour des intervalles de temps su¢samment court, on peut l’approximer par des lois ayant une forme analytique. Plusieurs actuaires ou mathématiciens ont cherché à trouver une distribution unique pour T (d’où on déduit facilement K), avec des résultats plus ou moins bons. On peut citer par exemple De Moivre (1724), Gompertz (1824), Makeham (1860) et Weibull (1939). Dans ce travail, K sera calculé à partir d’une table de mortalité, plus précisement la table SM/SF 1988/93. Ce choix a été fait pour avoir des résultats plus proches de la réalité. La distribution de Z est obtenue à partir de la relation 6 X P (Z = z) = P (K = k) = k X X (k px ) qx+k = k kj qx (3) k où la somme est prise sur toutes les valeurs de k pour lesquelles bk+1 vk+1 = z: Les moments par rapport à l’origine de Z sont obtenus facilement : m E [Z ] = !¡x¡1 X (bk+1 vk+1 )m (kj qx ): (4) k=0 3.2 Un portefeuille de contrats identiques On considère maintenant un portefeuille de c polices d’assurance identiques, c’està-dire que la fonction de paiement b est la même pour tout les assurés. La valeur actuelle des paiements est, comme on l’a vu plus haut, c X Z(c) = (5) Zi i=1 où Zi = bKi +1 vKi +1 et la fonction de paiement b est la même pour tous les i. L’espérance de la valeur actuelle du portefeuille est E [Z(c)] = c X E [Zi ] : i=1 Le deuxième moment de Z(c), est donné par £ E Z(c) ¤ 2 = E = E ( c X Zi )2 " i=1 c X c X i=1 j=1 7 Zi Zj # (6) = = c X c X i=1 j=1 c X c X E [Zi Zj ] E [Zi Zj ] + i=1 j=1 j6=i c X i=1 £ ¤ E Zi2 (7) avec, par exemple, E [Z1 Z2 ] donné par E [Z1 Z2 ] = E [bK1 +1 vK1 +1 bK2 +1 vK2 +1 ] = !¡x¡1 X !¡x¡1 X k1 =0 k2 =0 bk1 +1 vk1 +1 bk2 +1 vk2 +1 (k1 j qx )(k2 j qx) (8) si les Ki sont mutuellement indépendantes. La formule du troisième moment de la valeur actuelle des paiements du portefeuille est obtenue de la même façon : c X c X c c X c c X X £ ¤ X £ ¤ 3 E Z(c) = E [Zi Zj Zk ] + 3 E Zi3 E [Zi Zj ] + i=1 j=1 k=1 j6=i k6=i k6=j i=1 j=1 j6=i i=1 avec des Ki mutuellement indépendantes : E [Z1 Z2 Z3 ] = E [bK1 +1 vK1 +1 bK2 +1 vK2 +1 bK3 +1 vK3 +1 ] !¡x¡1 3 X !¡x¡1 X !¡x¡1 X Y = bki +1 vki +1 (ki j qx ): k1 =0 k2 =0 k3 =0 i=1 On va analyser maintenant la cas où les Ki sont identiquement distribuées. L’espérence de la valeur actuelle des paiements du portefeuille (voir formule (6)) devient E [Z(c)] = cE [Z1 ] : La formule (7) du deuxième moment de Z(c) se simpli…e de la façon suivante : £ ¤ E Z(c)2 = c(c ¡ 1)E[Z1 Z2 ] + cE[Z2 ]: Si de plus les Ki sont indépendants et identiquement distribuées, on a que : E [Z1 Z2 ] = E [Z1 ] E [Z2 ] = E [Z1 ]2 : 8 Le troisième moment de Z(c) est donné par £ ¤ £ ¤ £ ¤ E Z(c)3 = c(c ¡ 1)(c ¡ 2)E [Z1 Z2 Z3 ] + 3c(c ¡ 1)E Z12 Z2 + cE Z13 : Lorsque les Ki sont i.i.d., on peut aussi utiliser E [Z1 Z2 Z3 ] = E [Z1 ] E [Z2 ] E [Z3 ] = E [Z1 ]3 : 9 4 Séries chronologiques Une s¶ erie chronologique est un ensemble d’observations ordonnées dans le temps (ou dans une autre dimension). 4.1 Processus autorégressifs La forme générale d’un processus autor¶ egressif fXt g d’ordre n, un processus AR(n); est Xt = Á1 Xt¡1 + ::: + Án Xt¡n + at (9) où la valeur de la variable aléatoire Xt est exprimée comme une somme pondérée de valeurs passées plus un “choc”. On entend par “choc” un terme d’erreur déterminé par une variable aléatoire qui dans notre cas est distribuée selon une loi normale. Dans cette section et dans les sections suivantes, on suppose que Xt est une série chronologique avec une moyenne égale à 0. Dans le cas contraire il faut uniquement soustraire la moyenne aux observations. On peut réécrire l’équation (9) de façon plus compacte : ©(B)Xt = at (10) où ©(B) = B 0 ¡Á1 B¡Á2 B 2 ¡:::¡Án B n est l’opérateur d’un processus autor¶ egressif d’ordre n et B est l’opérateur “en arrière” (the backward operator, en anglais) B j Xt = Xt¡j : On parle de stationnarit¶ e f aible lorsque l’espérance et la variance du processus ne dépendent pas du temps t: La condition nécessaire et su¢sante pour qu’un processus autor¶ egressif d’ordre n soit stationnaire est que les zéros de ©(x) sont à l’extérieur du cercle unitaire. 10 4.1.1 Le modèle autorégressif d’ordre 1 Si on suppose que le système démarre à une valeur donnée X0 , et qu’on a un processus autor¶ egressif d0 ordre 1, alors on a Xt = Á1 Xt¡1 + at = Á1 (Á1 Xt¡2 + at¡1 ) + at = Át1 X0 + t¡1 X Áj1 at¡j : (11) j=0 Si on suppose que les at sont i.i.d. et distribuées selon une loi normale avec espérance ¹ = 0 et variance ¾ 2 = ¾ 2a : N(0; ¾ 2a ), on aura alors E [Xt j X0 ] = Át1 X0 De plus, V ar(Xt j X0 ) = V ar(Át1 X0 + t¡1 X Áj1 at¡j ) = j=0 1 ¡ Á2t 1 ¾ 2a : 1 ¡ Á21 La condition de stationnarit¶ e pour un processus autor¶ egressif d0 ordre 1 est que ¡1 < Á1 < 1: 4.1.2 Marche aléatoire Xt est une marche aléatoire si Xt = Xt¡1 + at : (12) On peut considérer une marche aléatoire comme un processus autorégressif d’ordre 1 lorsque Á1 tend vers 1: On a alors Xt = X0 + t¡1 X at¡j ; j=0 E [Xt j X0 ] = X0 ; et V ar(Xt j X0 ) = ¾ 2a t: 11 (13) 4.2 Moyennes mobiles Le modèle de moyennes mobiles d’ordre m est donné par Xt = at + µ 1 at¡1 + µ2 at¡2 + ::: + µm at¡m (14) où, comme dans les cas précédents, les at sont i.i.d. N(0; ¾ 2a ): Le terme moyenne mobile vient du fait que Xt est déterminé comme combinaison linéaire des “chocs” passés. On peut réécrire (14) de la façon suivante : Xt = £(B)at où £(B) = 1 + µ1 B + µ2 B 2 + ::: + µm B m est l’opérateur de moyennes mobiles d’ordre m. 4.3 Processus ARMA Un processus ARM A(n; m) inclut un terme autorégressif et une moyenne mobile. Si fXt g est ARM A(n; m), alors Xt = Á1 Xt¡1 + ::: + Án Xt¡n + at ¡ µ1 at¡1 ¡ µ 2 at¡2 ¡ ::: ¡ µm at¡m (15) ©(B)Xt = £(B)at (16) ou et les at sont i.i.d. N (0; ¾ 2a ): 12 4.3.1 La fonction de Green L’équation (15) peut être écrite comme une somme pondérée in…nie de variables aléatoires at i.i.d. : Xt = 1 X Gj at¡j j=0 1 X = (Gj B j )at j=0 où Gj est la fonction de Green. On a encore : ©(B) 1 X Gj B j Xt = £(B)at j=0 ou 1 X Gj B j Xt = j=0 £(B)at : ©(B) Si on a un modèle ARMA(n; m) avec m < n, on peut montrer que Gj = g1 ¸j1 + g2 ¸j2 + ::: + gn ¸jn où les ¸i ; i = 1; 2; :::; n, sont les racines de l’équation caractéristique du système ¸n ¡ Á1 ¸n¡1 ¡ Á2 ¸n¡2 ¡ ::: ¡ Án¡1 ¸ ¡ Án = 0 et gi = m¡1 ¸m ¡ ::: ¡ µm¡1 ¸i ¡ µm i ¡ µ 1 ¸i : (¸i ¡ ¸1 )(¸i ¡ ¸2 ):::(¸i ¡ ¸i¡1 )(¸i ¡ ¸i+1 ):::(¸i ¡ ¸n ) La fonction de Green va nous servir dans la prochaine section pour discuter de la stationnarité d’un processus ARM A et pour calculer sa fonction d’autocovariance. 4.3.2 Stationnarité faible Un processus est dit stationnaire si l’espérance et la variance ne dépendent pas du temps t: 13 Les conditions de stationnarité pour un processus ARM A(n; m) avec m < n sont j¸i j < 1; i = 1; 2; :::; n: (17) Si une des racines est supérieure à 1, alors Gj ¡! 1 lorsque j ¡! 1 et le système n’est pas stationnaire. Donc, c’est la partie autorégressive qui détermine la stationnarité du système. 4.3.3 Modèle ARMA(2,1) Le modèle ARMA(2,1) est dé…ni par Xt = Á1 Xt¡1 + Á2 Xt¡2 + at ¡ µ1 at¡1 : (18) L’équation caractéristique est 1 ¡ Á1 B ¡ Á2 B 2 = (1 ¡ ¸1 B)(1 ¡ ¸2 B) et, si on égalise les coe¢cients des puissances de B, on a que ¸1 + ¸2 = Á1 ; ¸1 ¸2 = ¡Á2 ; et p 1 ¸1 ; ¸2 = (Á1 § Á1 + 4Á2 ): 2 Alors, de l’équation (16), on a Xt = 1 ¡ µ1 B at : (1 ¡ ¸1 B)(1 ¡ ¸2 B) (19) Si on utilise les fractions élémentaires et le développement de Taylor, on obtient µ ¶µ ¶ µ ¶µ ¶¸ ¸1 ¡ µ1 1 ¸2 ¡ µ1 1 Xt = + at ¸1 ¡ ¸2 1 ¡ ¸1 B ¸2 ¡ ¸1 1 ¡ ¸2 B µ ¶ µ ¶ ¸ 1 X ¸1 ¡ µ 1 ¸2 ¡ µ 1 j = ¸1 + ¸j2 at¡j ¸ ¡ ¸ ¸ ¡ ¸ 1 2 2 1 j=0 = 1 X (20) Gj at¡j : j=0 14 Stationnarité Les conditions de stationnarité de Xt sont : j¸1 j < 1 et j¸2 j < 1: Les restrictions sur les paramètres autorégressifs du modèle sont Á2 = ¡¸1 ¸2 ) jÁ2 j < 1; ¸1 < 1 ) ¸1 (1 ¡ ¸2 ) < (1 ¡ ¸2 ) ) ¸1 + ¸2 ¡ ¸1 ¸2 < 1 ) Á1 + Á2 < 1; ¸1 < ¡1 ) ¸1 (1 ¡ ¸2 ) > ¡(1 ¡ ¸2 ) ) ¡ ¸1 ¸2 ¡ (¸1 + ¸2 ) < 1 ) Á2 ¡ Á1 < 1: Fonction d’autocovariance Pour un modèle ARM A(2; 1); on a (voir l’équation (20)) Gj = g1 ¸j1 + g2 ¸j2 ; (21) où g1 = ¸2 ¡ µ1 ¸1 ¡ µ 1 et g2 = : ¸1 ¡ ¸2 ¸1 ¡ ¸1 (22) On peut maintenant calculer la fonction d’autocovariance en utilisant la fonction de Green : ° k = E [Xt Xt¡k ] = E "à 1 X j=0 = 1 X Gj at¡j !à 1 X Gi at¡k¡i i=0 Gi Gi+k ¾ 2a !# (23) (24) i=0 = ¾ 2a 1 X ¡ i=0 = ¾ 2a 1 X g1 ¸i1 + g2 ¸i2 ¢¡ g1 ¸k+i + g2 ¸k+i 1 2 ¢ i i k k 2 k 2i g12 ¸k1 ¸2i 1 + g2 ¸2 ¸2 + g1 g2 ¸1 ¸2 (¸1 + ¸2 ): i=0 Le passage de la deuxième (23) à la troisième (24) égalité s’explique par le fait que les ai (“chocs”) sont indépendants entre eux, ceci nous permet d’éliminer une sommation. 15 Grâce au théorème sur les séries géométriques in…nies, on obtient µ k µ k ¶ µ k ¶ ¶¸ ¸1 + ¸k2 ¸1 ¸2 2 2 2 ° k = ¾ a g1 + g2 + g1 g2 : 1 ¡ ¸1 ¸2 1 ¡ ¸21 1 ¡ ¸22 Le résultat général pour la fonction d’autocovariance d’un modèle ARMA(n; n¡1) quand les racines ¸i sont distinctes, est ° k = d1 ¸k1 + ::: + dn ¸kn où di = et gi gn gi g1 + ::: + 1 ¡ ¸i ¸1 1 ¡ ¸i ¸n °0 = n X i = 1; 2; :::; n di : i=1 4.4 Estimation Un des grands problèmes auquel on doit faire face souvent lorsqu’on utilise des séries chronologiques est le choix des paramètres à utiliser. Dans cette section, on présente des méthodes d’estimation basées sur la méthode du maximum de vraisemblance. On a à disposition des Xt observés pour un certain nombre de valeurs de t et, sur cette base, on aimerait estimer les Ái et/ou les µi de la série chronologique correspondante. Soit 0 £ ´ (Á1 ; :::; Án ; µ1 ; :::; µ m ; ¾ 2 ) (25) la transposition, notée par 0 , du vecteur contenant les paramètres à estimer. On suppose qu’on dispose d’un échantillon d’observations de taille T; soit (x1 ; x2 ; :::; xT ): La méthode du maximum de vraisemblance consiste à calculer la densité de probabilité fXT ;XT ¡1 ;:::;X1 (xT ; xT ¡1 ; :::; x1 ; £) 16 (26) qui doit être vue comme la mesure de la vraisemblance de notre échantillon particulier. L’estimateur du maximum de vraisemblance de £ est la valeur de £ qui maximise (26). Cette approche suppose une distribution particulière pour le bruit (choc). On supposera que les at sont distribuées selon la loi normale : at » i:i:d: N (0; ¾ 2 ): Conceptuellement le calcul d’un estimateur du maximum de vraisemblance consiste en deux étapes. Premièrement, on doit calculer la fonction de vraisemblance (26) et, deuxièmement, il faut calculer les valeurs de £ qui maximisent cette fonction. 4.4.1 Estimation d’un processus autorégressif d’ordre 1 Un processus Gaussien autorégressif d’ordre 1 est de la forme Xt = Á1 Xt¡1 + at (27) avec at » i:i:d: N (0; ¾ 2 ). Dans ce cas, le vecteur des paramètres à estimer est £ = (Á1 ; ¾ 2 ): Considérons maintenant X1 ; qui est une variable aléatoire avec espérance E(X1 ) = ¹ = 0 et variance ¾2 : 1 ¡ Á21 Puisque at suit une loi normale, alors X1 suit aussi une loi normale avec densité E(X1 ¡ ¹)2 = fX1 (x1 ; £) = fX1 (x1 ; Á1 ; ¾ 2 ) = p 2¼ 1 q ¾2 1¡Á21 " # ¡ fx1 g2 exp : 2¾ 2 =(1 ¡ Á21 ) Maintenant, on considère la deuxième observation, sachant que X1 = x1 , soit X2 = Á1 X1 + a2 17 (28) Dans ce cas, on aura que (X2 j X1 = x1 ) » N(Á1 x1 ; ¾ 2 ) d’où " # ¡ fx2 ¡ Á1 x1 g2 fX2 jX1 (x2 j x1 ; £) = p exp : 2¾ 2 2¼¾ 2 1 (29) La distribution conjointe des observations 1 et 2 correspond au produit de (28) et (29) : fX2 ;X1 (x2 ; x1 ; £) = fX2 jX1 (x2 j x1 ; £)fX1 (x1 ; £): On procède de la même façon jusqu’à ce qu’on arrive à l’observation t, la dernière : fXt ;:::;X1 (xt ; :::; x1 ; £) = fXt jXt¡1 (xt j xt¡1 ; £)fXt¡1 ;:::;X1 (xt¡1 ; :::; x1 ; £): (30) Plus généralement, la distribution conditionnelle de Xt , sachant Xt¡1 ; :::; X1 est donnée par fXt jXt¡1 ;:::;X1 (xt j xt¡1 ; :::; x1 ; £) = fXt jXt¡1 (xt j xt¡1 ; £) " # ¡ fxt ¡ Á1 xt¡1 g2 1 exp : = p 2¾ 2 2¼¾ 2 (31) La vraisemblance de l’échantillon complet est fXT ;:::;X1 (xT ; :::; x1 ; £) = fX1 (x1 ; £) T Y t=2 fXt jXt¡1 (xt j xt¡1 ; £): (32) Pour faciliter les calculs, on considère le logarithme de la vraisemblance, noté par $(£) : $(£) = log fX1 (x1 ; £) + T X t=2 log fXt jXt¡1 (xt j xt¡1 ; £): (33) Bien évidemment, la valeur de £ qui maximise (32) maximise aussi (33). Si on substitue (28) et (31) dans (33), la log-vraisemblance pour un échantillon T d’un processus autorégressif d’ordre 1 est ¸ 1 ¾2 fx1 ¡ [1=(1 ¡ Á1 )]g2 1 ¡ $(£) = ¡ log(2¼) ¡ log 2 2 1 ¡ Á1 2¾ 2 =(1 ¡ Á21 ) ¡ [(T ¡ 1)=2] log(2¼) ¡ [(T ¡ 1)=2] log(¾ 2 ) ¸ T X (xt ¡ Á1 xt¡1 )2 ¡ : 2¾ 2 t=2 18 (34) Pour trouver les composantes du vecteur £ qui maximisent $(£); il faut dériver (34) par rapport à chaque variable et ensuite égaliser à zéro. Lorsque ce procédé devient lourd à exécuter, il vaut mieux calculer les solutions en passant par des méthodes numériques ou itératives. 4.4.2 Estimation du cas général : un processus autorégressif d’ordre p Un processus Gaussien autorégressif d’ordre p est de la forme Xt = Á1 Xt¡1 + ::: + Áp Xt¡p + at (35) avec at » i:i:d: N (0; ¾ 2 ). Dans ce cas, le vecteur des paramètres à estimer est £ = (Á1 ; :::; Áp ; ¾ 2 ): On va essayer maintenant de généraliser la méthode vue dans la section précédente pour une série chronologique autorégressive d’ordre p: On considère un échantillon de taille T pour un processus autorégressif d’ordre p. Les p premières observations (x1 ; :::; xp ) sont mises dans un vecteur (p £ 1) noté xp ; qui peut être vu comme comme une réalisation d’une variable aléatoire normale avec p dimensions. L’espérance de ce vecteur est ¹p ; qui représente un vecteur (p £ 1) où les éléments sont donnés par ¹ = 0: On note ¾ 2 Vp la matrice variance-covariance (p £ p) de (X1 ; X2 ; :::; Xp ) : 2 3 E(X1 ¡ ¹)2 ::: E(X1 ¡ ¹)(Xp ¡ ¹) 6 7 6 7 ¾ 2 Vp = 6 7: ::: ::: ::: 4 5 2 E(Xp ¡ ¹)(X1 ¡ ¹) ::: E(Xp ¡ ¹) (36) (37) La densité des p premières observations est fXp ;:::;X1 (xp ; :::; x1 ; £) = (2¼) ¡p=2 ¡2 p=2 (¾ ) ¸ ¯ ¡1 ¯1=2 1 0 ¡1 ¯Vp ¯ exp ¡ (xp ¡ ¹p ) Vp (xp ¡ ¹p ) : 2¾ 2 19 Pour les observations restantes (xp+1 ; :::; xT ); on peut utiliser la décomposition de l’erreur de prévision. Conditionnellement sur les premières t ¡ 1 observations, la t ¡ iµ eme observation suit une loi normale avec espérance Á1 xt¡1 + Á2 xt¡2 + ::: + Áp xt¡p et variance ¾ 2 : Seules les p observations les plus récentes sont considérées pour cette distribution. Donc, pour t > p; on a fXt jXt¡1 ;:::;X1 (xt j xt¡1 ; :::; x1 ; £) = fXt jXt¡1 ;:::;Xt¡p (xt j xt¡1 ; :::; xt¡p ; £) ¸ ¡(xt ¡ Á1 xt¡1 ¡ Á2 xt¡2 ¡ ::: ¡ ¡Áp xt¡p )2 1 : = p exp 2¾ 2 2¼¾ 2 La fonction de vraisemblance pour l’échantillon complet est : fXT ;:::;X1 (xT ; :::; x1 ; £) = fXp ;:::;X1 (xp ; :::; x1 ; £)¢ T Y t=p+1 et la fonction log-vraisemblance est fXt jXt¡1 ;:::;Xt¡p (xt j xt¡1 ; :::; xt¡p ; £) $(£) = log fXT ;:::;X1 (xT ; :::; x1 ; £) ¯ ¯ p p 1 = ¡ log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) + log ¯Vp¡1 ¯ 2 2 2 1 0 ¡1 ¡ 2 (xp ¡ ¹p ) Vp (xp ¡ ¹p ) 2¾ T ¡p T ¡p ¡ log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) 2 2 T X (xt ¡ Á1 xt¡1 ¡ ::: ¡ Áp xt¡p )2 ¡ 2¾ 2 t=p+1 ¯ ¯ T T 1 log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) + log ¯Vp¡1 ¯ 2 2 2 1 ¡ 2 (xp ¡ ¹p )0 Vp¡1 (xp ¡ ¹p ) 2¾ T X (xt ¡ Á1 xt¡1 ¡ ::: ¡ Áp xt¡p )2 ¡ : 2¾ 2 t=p+1 = ¡ (38) Pour évaluer (38) il faut inverser la matrice Vp (p £ p): Si on utilise la lettre i pour les lignes et la lettre j pour les colonnes, on appellera vij (p) chaque élément 20 de la matrice Vp¡1 : Galbraith and Galbraith (1974) obtiennent une équation pour les valeurs vij (p) : vij (p) = " i¡1 X k=0 p+i¡j Ák Ák+j¡i ¡ X Ák Ák+j¡i k=p+1¡j # pour 1 i j p: (39) où Áo ´ ¡1: Du fait que la matrice Vp¡1 est symétrique, il est inutile de calculer vji (p), puisque vij (p) = vji (p): 4.4.3 La fonction de vraisemblance pour un processus moyennes mobiles d’ordre 1 Pour se simpli…er la tâche dans le calcul de la fonction de vraisemblance pour les processus autorégressifs, on a conditionné sur les valeurs initiales de Xt : Le même procédé est utilisé pour le calcul de la fonction de vraisemblance d’une moyenne mobile, mais cette fois on conditionne sur les valeurs initiales de at : Considérons le processus gaussien à moyennes mobiles d’ordre 1 Xt = at + µ1 at¡1 (40) avec at » i:i:d: N (0; ¾ 2 ): Soit £ = (µ1 ; ¾ 2 )0 le vecteur des paramètres à estimer. En connaissant la valeur de at¡1 ; on a que Xt j at¡1 » N (µ 1 at¡1 ; ¾ 2 ) et ¸ ¡(xt ¡ µ1 at¡1 )2 exp : fXt jat¡1 (xt j at¡1 ; £) = p 2¾ 2 2¼¾ 2 On fait maintenant l’hypothèse que a0 = 0; alors il s’ensuit que 1 X1 j a0 = 0 » N (0; ¾ 2 ): Si on connaît la valeur de l’observation x1 , la valeur de a1 est, dans ce cas, a1 = x1 : 21 (41) Donc selon l’équation (41), on a ¸ 1 ¡(x2 ¡ µ1 a1 )2 fX2 jX1 ;a0 (x2 j x1 ; a0 ; £) = p exp : 2¾ 2 2¼¾ 2 On peut répéter ce raisonnement : sachant a1 ; la valeur de a2 est a2 = x2 ¡ µ 1 a1 : En procédant de cette façon, donc en faisant l’hypothèse que a0 = 0; la séquence de valeurs fa1 ; a2 ; :::; aT g peut être calculée à partir de fx1 ; x2 ; :::; xT g par récurrence (42) at = xt ¡ µ 1 at¡1 : La densité conditionnelle de la t ¡ iµ eme observation peut être calculée à partir de (41) : fXt jXt¡1 ;:::;X1 ;a0 =0 (xt j xt¡1 ; :::; x1 ; a0 = 0; £) = fXt jat¡1 (xt j at¡1 ; £) ¸ ¡(xt ¡ µ1 at¡1 )2 1 exp = p 2¾ 2 2¼¾ 2 ¸ 1 ¡a2t = p exp : 2¾ 2 2¼¾ 2 (43) La vraisemblance de l’échantillon est alors fXT jXT ¡1 ;:::;X1 ;a0 =0 (xT j xT ¡1 ; :::; x1 ; a0 = 0; £) = fX1 ja0 =0 (x1 j a0 = 0; £) T Y t=2 fXt jXt¡1 ;:::;X1 ;a0 =0 (xt j xt¡1 ; :::; x1 ; a0 = 0; £): La log-vraisemblance conditionnelle est $(£) = log fXT jXT ¡1 ;:::;X1 ;a0 =0 (xT j xT ¡1 ; :::; x1 ; a0 = 0; £) T X a2 T T t = ¡ log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) ¡ : 2 2 2 2¾ t=1 (44) Dans cette formule on pourrait croire que le paramètre µ1 a disparu, ce n’est pas le cas. Les at qui …gurent dans la formule (44) doivent être remplacés par la formule : t t at = xt ¡ µ1 xt¡1 + µ21 xt¡2 ¡ ::: + (¡1)t¡1 µt¡1 1 x1 + (¡1) µ 1 a0 : 22 (45) Même dans ce cas, le maximum de la fonction de log-vraisemblance doit être calculé en utilisant des méthodes numériques. Cette approche peut causer des problèmes dans certains cas : l’itération (42) conduit à la formule (45). Si jµ1 j est inférieur à 1, alors l’e¤et de l’hypothèse a0 = 0 disparait rapidement et la vraisemblance conditionnelle (43) donnera une bonne approximation de la vraisemblance avec un grand échantillon. Si, au contraire jµ1 j > 1; l’e¤et de l’hypothèse a0 = 0 s’accumule avec le temps et rend les résultats érronés. 4.4.4 La fonction de vraisemblance pour un processus moyennes mobiles d’ordre m Soit Xt = at + µ1 at¡1 + µ2 at¡2 + ::: + µm at¡m ; (46) un processus moyennes mobiles d’ordre m. On fait l’hypothèse que les m premières valeurs de a sont nulles : a0 = a¡1 = ::: = a¡m+1 = 0: À partir de ces valeurs de départ, on peut procéder par itérations sur la base de la formule : at = xt ¡ µ1 at¡1 ¡ µ 2 at¡2 ¡ ::: ¡ µm at¡m (47) pour t = 1; 2; :::; T . Soit A0 le vecteur (a0 ; a¡1 ; :::; a¡m+1 )0 de dimension (m £ 1): La fonction conditionnelle log-vraisemblance est $(£) = log fXT ;XT ¡1 ;:::;X1 jA0 =0 (xT ; xT ¡1 ; :::; x1 j A0 = 0; £) T = ¡ X a2 T T t log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) ¡ ; 2 2 2 2¾ t=1 où £ = (µ1 ; µ2 ; :::; µm ; ¾ 2 )0 et les at sont calculés d’après la formule (47). 23 (48) La formule (48) est utilisable seulement si toutes les valeurs de z pour lesquelles 1 + µ1 z + µ 2 z 2 + ::: + µm z m = 0 sont en dehors du cercle unitaire. 4.4.5 La fonction de vraisemblance pour un processus ARMA(p, m) Un processus ARMA(p; m) a la forme Xt = Á1 Xt¡1 + ::: + Áp Xt¡p + at + µ 1 at¡1 + µ2 at¡2 + ::: + µ m at¡m (49) avec at » i:i:d: N (0; ¾ 2 ): Le but est d’estimer le vecteur contenant les paramètres inconnus : £ = (Á1 ; :::; Áp ; µ1 ; :::; µm ; ¾ 2 ): Pour estimer les paramètres d’un processus autorégressif, nous avons conditionné sur les valeurs de départ x, tandis que dans le cas des moyennes mobiles, nous avons conditionné sur les valeurs initiales de a. Logiquement, dans le cas d’un processus ARMA(p; m), nous allons conditionner sur les valeurs initiales de a et x. A et X représentent les vecteurs contenant les valeurs initiales : X ´ (x0 ; x¡1 ; :::; x¡p+1 )0 ; A ´ (a0 ; a¡1 ; :::; a¡p+1 )0 : La suite fa1 ; :::; aT g est calculée à partir de fx1 ; :::; xT g ; en itérant selon at = xt ¡ Á1 xt¡1 ¡ ::: ¡ Áp xt¡p ¡ µ1 at¡1 ¡ ::: ¡ µm at¡m (50) pour t = 1; 2; :::; T: La fonction conditionnelle log-vraisemblance est alors $(£) = log fXT ;XT ¡1 ;:::;X1 jX;A (xT ; xT ¡1 ; :::; x1 j X; A; £) T X a2 T T t 2 : = ¡ log(2¼) ¡ log(¾ ) ¡ 2 2 2¾ 2 t=1 24 (51) où les at sont calculés selon la formule (50). Une astuce est de …xer les valeurs de départ comme étant égales à leurs espérances, xs = 0 pour s = 0; ¡1; :::; ¡p + 1 et as = 0 pour s = 0; ¡1; :::; ¡m + 1, et ensuite de procéder avec les itérations selon la formule (50) pour t = 1; 2; :::; T . Sinon Box and Jenkins (1976, p.211) conseillent de …xer les as comme étant égales à zéro, et les xs comme étant égales à leurs valeurs actuelles. De cette façon les itérations faites avec la formule (50) vont commencer au temps t = p + 1. La vraisemblance conditionnelle calculée est log f (xT ; :::; xp+1 j xp ; :::; x1 ; ap = 0; :::; ap¡m+1 = 0) = ¡ T X a2 T ¡p T ¡p t log(2¼) ¡ log(¾ 2 ) ¡ : 2 2 2 2¾ t=1 Comme dans le cas des moyennes mobiles, cette approximation peut être utilisée seulement si toutes les valeurs de z qui satisfont 1 + µ1 z + µ 2 z 2 + ::: + µm z m = 0 sont en-dehors du cercle unitaire. 25 5 Taux d’intérêt et séries chronologiques 5.1 Taux d’intérêt e¤ectif Un taux d’intérêt est dit e¤ectif si l’intervalle de capitalisation est identique à la période de référence, dans le cas contraire on parle de taux d’intérêt nominal: Il est très important de toujours préciser la période de référence : par exemple, seulement lorsque l’intervalle de capitalisation est d’un an, on dit que le taux est e¤ectif annuellement. Soit is le taux d’intérêt e¤ectif pour la période s+1 (de s à s+1). La valeur actuelle au temps 0 de 1 payable au temps t est t¡1 Y v(t) = (1 + is )¡1 (52) s=0 et la valeur cumulée au temps t de 1 investi au temps 0 c(t) = t¡1 Y (53) (1 + is ): s=0 On peut maintenant faire quelques hypothèses concernant le taux d’intérêt is : EXEMPLE 1 : On veut maintenant calculer les moments de la valeur cumulée au temps t de 1 investi au temps 0; dans le cas où les taux d’intérêt is (s = 0; :::; t ¡ 1) sont i.i.d. et distribués selon une loi avec E [is ] = i et V ar [is ] = ¾ 2 : " t¡1 # t¡1 Y Y E [c(t)] = E (1 + is ) = E [1 + is ] = (1 + i)t s=0 et Var (c(t)) = V ar " t¡1 Y s=0 = = t¡1 Y s=0 t¡1 Y s=0 = £ s=0 " t¡1 # " t¡1 # Y Y (1 + is ) (i + is ) = E (1 + is )2 ¡ E 2 # s=0 £ ¤ E (1 + is )2 ¡ (1 + i)2t © ª V ar(1 + is ) + E 2 [1 + is ] ¡ (1 + i)2t ¤t ¾ 2 + (1 + i)2 ¡ (1 + i)2t : 26 s=0 5.2 Taux d’intérêt instantané Soit ± s le taux d’intérêt instantané constant pour la période de s à s + 1: La valeur actuelle au temps 0 de 1 payable au temps t devient alors ( t¡1 ) X v(t) = exp ¡ ±s ; (54) s=0 et la valeur cumulée au temps t de 1 investi au temps 0 ( t¡1 ) X c(t) = exp ±s : (55) s=0 EXEMPLE 2 : Dans ce cas, on veut calculer les moments de la valeur actuelle t¡1 au temps 0 de 1 investi au temps t; lorsque les taux d’intérêt instantanés f± s gs=0 sont i:i:d: et distribués selon une loi normale N (±; ¾ 2 ): Une astuce à utiliser dans cet exemple, est de considérer l’espérance de la valeur actuelle cherchée (v(t)) comme une fonction génératrice de moments d’une loi normale. On obtinet alors, " ( t¡1 )# ( " t¡1 # à t¡1 !) X X X 1 E [v(t)] = E exp ¡ ±s = exp ¡E ± s + Var ±s 2 s=0 s=0 s=0 ½ ¾ 1 2 = exp ¡±t + ¾ t : 2 On peut voir ici que la somme de taux d’intérêt instantané est distribuée normalement et, par conséquent, l’exponentielle est distribuée selon une loi lognormale. EXEMPLE 3 : On suppose que ± s suit un processus autorégressif d’ordre 1 de la forme : (± t ¡ ±) = Á1 (± t¡1 ¡ ±) + at : (56) La valeur actuelle, calculée avec un taux d’intérêt instantané suivant le processus autorégressif (56), a comme espérance à t¡1 !) " ( t¡1 )# ( " t¡1 # X X X 1 ±s ; E [v(t)] = E exp ¡ ±s = exp ¡E ± s + Var 2 s=0 s=0 s=0 27 (57) et variance £ ¤ Var(v(t)) = E v(t)2 ¡ E 2 [v(t)] ; où (58) " ( )# ( " t¡1 # à t¡1 !) t¡1 X X X £ ¤ E v(t)2 = E exp ¡2 = exp ¡2E ; (59) ±s ± s + 2Var ±s s=0 s=0 s=0 " t¡1 # " # t¡1 X X E ± s = E ±t + (± s ¡ ±) = ±t; s=0 et (60) s=0 " t¡1 # " t¡1 # t¡1 t¡1 t¡1 X X X XX Var ± s = Cov ±s; ±r = Cov(± s ; ± r ) s=0 s=0 = t¡1 X t¡1 X s=0 r=0 = ¾ 2a 1¡ r=0 ° js¡rj = t Á21 +2 s=0 r=0 t¡1 X s=0 ¾ 2a 1¡ t¡1 X t¡1 X Ár¡s ¾ 2a 1 2 + 2 2 2 ¾a 1 ¡ Á1 1 ¡ Á1 s=0 r=s+1 t¡1 X t¡1 X Ár¡s 2 Á1 s=0 r=s+1 1 t¡1 ¾ 2a ¾ 2a X Á1 = t+2 (1 ¡ Át¡s¡1 ) 1 1 ¡ Á21 1 ¡ Á21 s=0 1 ¡ Á1 µ ¶ ¾ 2a ¾ 2a Á1 (1 ¡ Át1 ) = t+2 t¡ : 1 ¡ Á1 1 ¡ Á21 (1 ¡ Á21 )(1 ¡ Á1 ) 28 (61) 6 Application à l’assurance-vie 6.1 Introduction Dans cette section, on va présenter quelques applications de ces modèles au domaine de l’assurance-vie. On représente par v(t) la valeur actuelle de 1 payable au temps t (t > 0); et on dé…nit ±(t) comme étant le taux d’intérêt instantané au temps t dans le cas continu, et ± t le taux d’intérêt instantané au temps t dans le cas discret. On suppose que f±(t); t ¸ 0g et f± t ; t = 1; 2; :::g sont des processus stochastiques. P On procède en dé…nissant un nouveau processus stochastique : ¢(t) = ts=1 ± s Rt dans le cas discret, et ¢(t) = 0 ± s ds dans le cas continu. Cette dernière formule veut attirer l’attention sur le fait qu’on va travailler avec l’integral du processus. On peut alors écrire les égalités suivantes : ¢(t) = ¡ log v(t); v(t) = exp f¡¢(t)g : On symbolise par Mz (u) la fonction génératrice des moments de la variable aléatoire Z, c’est-à-dire MZ (u) = E [exp(uZ)] : Nous pouvons maintenant calculer plusieurs moments de la variable aléatoire v(t), pour un t …xe, en utilisant la fonction génératrice des moments. Par exemple l’espérance de v(t) est E [v(t)] = E [exp f¡¢(t)g] = M¢(t) (¡1); qui correspond à la f.g.m. de ¢(t) évaluée au point u = ¡1: Plus généralement, le r-ième moment est donné par E [v(t)r ] = E [exp f¡r¢(t)g] = M¢(t) (¡r); 29 et le produit croisé des moments est E [v(t)r v(s)q ] = E [exp f¡r¢(t) ¡ q¢(s)g] = Mr¢(t)+q¢(s) (¡1): La fonction v(t) peut nous aider à calculer plusieurs valeurs actuelles, comme par exemple ate dans le cas continu et ate dans le cas discret . On sait que ate = t X v(s) et ate = s=1 donc Z t v(s)ds; 0 " t # t t X X X £ ¤ E ate = E v(s) = E [v(s)] = M¢(s) (¡1): s=1 s=1 s=1 On peut ainsi calculer " t t # XX ¤ E a2te = E v(s)v(r) £ s=1 r=1 = t X t X M¢(s)+¢(r) (¡1) s=1 r=1 et £ E ate ase ¤ = E " t X s X w=1 r=1 t s XX = # v(r)v(s) M¢(r)+¢(w) (¡1): w=1 r=1 Dans le cas continu, on obtient des résultats semblables : Z t £ ¤ M¢(s) (¡1)ds; E ate = 0 Z tZ t ¤ £ 2 = M¢(s)+¢(r) (¡1)drds; E (ate ) 0 0 Z tZ s £ ¤ E ate ase = M¢(r)+¢(w) (¡1)drdw: 0 0 Le même procédé peut être utilisé pour calculer les moments de la valeur actuelle d’une rente de paiements non constants. Si par exemple, on admet que les paiements 30 de la rente sont donnés par la fonction B(s); on a que " t # t X X E B(s)v(s) = B(s)M¢(s) (¡1) s=1 s=1 dans le cas discret et E Z t 0 ¸ Z t B(s)v(s)ds = B(s)M¢(s) (¡1)ds 0 dans le cas continu. Les moments des valeurs actuelles utilisées par les actuaires peuvent donc être calculés en termes de la fonction génératrice des moments de ¢(t). Dans la partie qui suit on va appliquer ces résultats au demaine de l’assurance dans lequel le temps est aussi une variable aléatoire. 6.2 Première application Pour simpli…er les calculs, on va considérer seulement la prime unique pure d’assurance, c’est-à-dire la prime unique dépourvue de charges. Soit x l’âge d’un assuré et T une variable aléatoire qui indique la durée de vie restante de la personne d’âge x au temps 0. Logiquement on suppose que la variable aléatoire T est indépendante de processus stochastique du taux d’intérêt. La fonction de densité de T est f (t) =t px ¹x+t pour t ¸ 0; (62) pour un taux instantané de mortalité ¹x+t : Dans les calculs qui suivent, on va tenir compte aussi des ‡uctuations du taux d’intérêt. Pour cela, on va s’intéresser aux propriétés statistiques de v(T ); aT e et Rt B(s)v(s)ds: On va calculer les espérances suivantes ET E¢(T ) [v(T )] ; ET E¢(T ) [a(T )] 0 hR i t et ET E¢(T ) 0 B(s)v(s)ds ; où ET représente l’espérance par rapport à T et E¢(T ) représente l’espérance par rapport à ¢(T ) pour un t …xe. 31 Pour simpli…er l’écriture, on va introduire une nouvelle notation : ± (63) E [v(T )] = Ax ; £ ¤ E aT e = a±T e ; (64) 2± ± Var [v(T )] = Ax ¡ (Ax )2 ; £ ¤ 1 Var aT e = 2 Var [v(T )] : ± (65) (66) En utilisant les résultats de la section précédente, on obtient : Z 1 £ ¤ ET E¢(T ) [v(T )] = ET M¢(T ) (¡1) = M¢(t) (¡1)f (t)dt; 0 ¸ Z T £ ¤ ET E¢(T ) aT e = ET M¢(s) (¡1)ds 0 Z 1Z t = M¢(s) (¡1)f (t)dsdt 0 0 Z 1 Z t = M¢(s) (¡1) f(t)dtds 0 0 Z 1 = M¢(s) (¡1)s px ds 0 et ET E¢(T ) Z 0 T ¸ ¸ Z T B(s)v(s)ds = ET B(s)M¢(s) (¡1)ds 0 Z 1 = B(s)M¢(s) (¡1)s px ds: 0 Si on dit que ± ¤1 (t) = log M¢(t) (¡1), alors on a ½ Z t ¾ ¤ M¢(t) (¡1) = exp ¡ ± 1 (s)ds : ¡ dtd 0 Si maintenant on substitue cette nouvelle relation dans les trois égalités qu’on vient de trouver, on obtient Z 1 ½ Z t ¾ ± ¤ (s) ¤ exp ¡ ± 1 (s)ds (t px )¹x+t dt ´ Ax1 ; 0 ½0 Z t ¾ Z 1 ¤ ¤ exp ¡ ± 1 (s)ds (t px )dt ´ ax±1 (s) ; 0 ½ Z0 t ¾ Z 1 ± ¤ (s) ¤ et B(t) exp ¡ ± 1 (s)ds (t px )dt ´ Ax1 : 0 0 32 On voit bien que ces espérances sont exprimées par des valeurs actuelles calculées avec un taux d’intérêt instantané déterministe ± ¤1 (t); t ¸ 0. Dans le chapitre suivant, on analysera le cas où ± suit un processus stochastique. On va considérer maintenant la variance de v(T ) qui peut être décomposée en : Var [v(T )] = ET Var¢(T ) [v(T )] + VarT E¢(T ) [v(T )] £ ¤ £ ¤ = ET M¢(T ) (¡2) ¡ M¢(T ) (¡1)2 + VarT M¢(T ) (¡1) £ ¤ £ ¤ £ ¤2 = ET M¢(T ) (¡2) ¡ M¢(T ) (¡1)2 + ET M¢(T ) (¡1)2 ¡ ET M¢(T ) (¡1) £ ¤ £ ¤2 = ET M¢(T ) (¡2) ¡ ET M¢(T ) (¡1) ½Z 1 ¾2 Z 1 = M¢(t) (¡2)f (t)dt ¡ M¢(t) (¡1)f (t)dt : 0 0 Si ±¤2 (t) = ¡ dtd log M¢(t) (¡2); on obtient ½ Z t ¾ Z 1 ¤ Var [v(T )] = exp ¡ ± 2 (s)ds (t px)¹x+t dt 0 0 ½ Z t ¾ ¸2 ¤ ¡ exp ¡ ±1 (s)ds (t px )¹x+t dt 0 0 n ±¤ o2 ±¤ ´ Ax2 ¡ Ax1 : 6.3 Z 1 Classes de processus gaussiens On abandonne à nouveaux l’hypothèse d’un taux d’intérêt instantané déterministe et on suppose que, pour un t …xé, les processus stochastiques f±(t)g et f± t g sont des processus normaux avec espérance E [±(t)] = ¹(t) et fonction de variance-covariance Cov [±(t); ±(s)] = °(t; s): Rt Par conséquent ¢(t) = 0 ±(s)ds est lui aussi un processus stochastique et a Rt RtRt pour espérance E [¢(t)] = 0 ¹(s)ds; comme variance Var[¢(t)] = 0 0 °(r; s)drds et fonction génératrice des moments, évaluée au point u = ¡1 : ½ Z t ¾ Z Z 1 t t M¢(t) (¡1) = exp ¡ ¹(s)ds + °(r; s)drds : 2 0 0 0 33 Pt Dans le cas discret, les formules sont semblables : ¢(t) = s=1 ±(s) est un Pt processus stochastique avec espérance E [¢(t)] = s=1 ¹(s); variance Var[¢(t)] = Pt Pt r=1 s=1 °(r; s) et fonction génératrice des moments évaluée au point u = ¡1 : ( ) t t t X 1 XX M¢(t) (¡1) = exp ¡ ¹(s) + °(r; s) : 2 r=1 s=1 s=1 Boyle (1976) présente un cas particulier de processus normaux avec °(r; s) = ¾ 2 ; r = s; = 0; r 6= s: (67) Dans ce cas particulier, la fonction génératrice de moments de ¢(t), évaluée au point u = ¡1; est ¾ ¾2 M¢(t) (¡1) = exp ¡t(¹ ¡ ) ; 2 ½ qui représente le facteur d’escompte pour t années avec un taux d’intérêt instantané constant de ¹ ¡ ¾2 : 2 Si on évalue la même fonction au point u = ¡2; on obtient © ª M¢(t) (¡2) = exp ¡t(2¹ ¡ 2¾ 2 ) ; et dans ce cas le facteur d’escompte pour t années avec un taux d’intérêt instantané constant de 2¹ ¡ 2¾ 2 : 6.4 Exemples dans le cas discret Maintenant, on va analyser des exemples qui se rapprochent plus de la réalité. On suppose que les taux d’intérêt sont corrélés entre eux et que la relation existante entre deux taux d’intérêt pris à deux moments distincts dépend uniquement de la longueur de l’intervalle de temps entre les deux dates. Mathématiquement, cela signi…e que la covariance °(t; s) = °(jt ¡ sj); est fonction d’une seule variable, la distance jt ¡ sj : 34 On a alors Cov [± t ; ± s ] = °(jt ¡ sj): Pour un t …xé, ± t représente une réalisation d’un processus stochastique. La distribution de ± t est normale avec espérance ¹ et variance ¾ 2 . Le coe¢cient de corrélation entre ± t et ± s est ½(jt ¡ sj) = °(jt¡sj) : ¾2 Si on calcule la distribution de ¢(t) = Pt s=1 ± s ; on constate qu’elle est normale avec espérance E [¢(t)] = ¹t et variance " t # " t # t X X X Var ± s = Cov ±r ; ±s s=1 r=1 = ¾2 t X t X s=1 s=1 s=1 ½(jr ¡ sj) t¡1 X = ¾ ½(0)t + 2¾ (t ¡ r)½(r) 2 = ¾2 2 ( r=1 ) t¡1 X t+2 (t ¡ r)½(r) ; r=1 puisque ½(0) = 1: Pour simpli…er l’écriture, on introduit une nouvelle fonction x¡1 x X (x ¡ r)½(r): G(x) = + 2 r=1 (68) E [v(t)] = M¢(t) (¡1) © ª = exp ¡t¹ + ¾ 2 G(t) (69) £ ¤ E v(t)2 = M¢(t) (¡2) © ª = exp ¡2t¹ + 4¾ 2 G(t) : (70) On a alors que et 35 On veut maintenant calculer V [¢(t) + ¢(s)] avec s t: Pour cela, on manipule ¢(t) + ¢(s) de façon a obtenir ¢(t) + ¢(s) = 2¢(s) + ¢(t) ¡ ¢(s): Cette manipulation sert pour passer de la somme de deux éléments dépendants, à la somme de deux éléments indépendants. En e¤et, (t ¡ s) et s représentent deux intervalles disjoints: Le fait de travailler avec une somme de variables aléatoires indépendantes nous permet de simpli…er le calcul de Var[¢(t) + ¢(s)] : On peut alors procéder comme suit : Var [¢(t) + ¢(s)] = 4Var [¢(s)] + 4Cov [¢(s); ¢(t) ¡ ¢(s)] + Var [¢(t) ¡ ¢(s)] ( s s ) s t XX X X = ¾2 4 ½(jr ¡ wj) + 4 ½(jr ¡ wj) +¾ 2 = ¾2 r=1 w=1 t t X X ( ( 4 r=1 w=s+1 r=s+1 w=s+1 s X t X r=1 w=1 ) ½(jr ¡ wj) ½(jr ¡ wj) + t t X X r=s+1 w=s+1 ) ½(jr ¡ wj) : (71) La deuxième double sommation de (71) peut être simpli…ée : t t X X r=s+1 w=s+1 ½(jr ¡ wj) = (t ¡ s)½(0) + 2 = t¡s+2 t¡s¡1 X r=1 t¡s¡1 X r=1 (t ¡ s ¡ r)½(r) (t ¡ s ¡ r)½(r): De façon similaire, la première double somme de (71) devient : s X t X r=1 w=1 ½(jr ¡ wj) = s + s¡1 t¡s t¡1 X X X (s ¡ r)½(r) + s ½(r) + (t ¡ r)½(r): r=1 r=1 r=t¡s+1 On peut maintenant réécrire (71) : ( ) t¡s t¡1 s¡1 X X X Var [¢(t) + ¢(s)] = ¾ 2 4s + 4 (s ¡ r)½(r) + 4s ½(r) + 4 (t ¡ r)½(r) +¾ 2 ( r=1 t¡s+2 r=1 t¡s¡1 X r=1 ) (t ¡ s ¡ r)½(r) : 36 r=t¡s+1 6.4.1 Application avec un processus autorégressif d’ordre 1 On suppose que le taux d’intérêt instantané pour t années suit un processus autoregréssif d’ordre 1 : ± t = ¹ + Á(± t¡1 ¡ ¹) + "t ; (72) où les "t pour t = 1; 2; ::: sont indépendants et normalement distribuées, avec espérance 0 et variance ° 2 : Ce modèle s’interprète comme suit : les taux d’intérêt sur une année dépendent du niveau des taux d’intérêt de l’année d’avant, d’un taux constant et d’un “choc”. Pour que les conditions de stationnarité soient satisfaites, il faut que ¡1 < Á < 1 (voir chapitre 4): Si on calcule l’espérance, variance et covariance d’après Box and Jenkins (1970), on obtient E [± t ] = ¹; °2 2 2 = ¾ ; 1¡Á Cov [± t ; ± s ] = ¾ 2 Ájt¡sj ; Var [± t ] = puisque ½(r) = Ár pour r > 0: L’exemple présenté par Boyle (1976) (voir (67)) est le même avec Á = 0 et Á0 = 1: On cherche maintenant à calculer quelques moments de v(t) : où E [v(t)] = M¢(t) (¡1) © ª = exp ¡t¹ + ¾ 2 G(t) t¡1 t X + (t ¡ r)½(r) G(t) = 2 r=1 37 (73) t¡1 t X = + (t ¡ r)Ár 2 r=1 = 1 ¡ Át t1+Á ¡Á : 21¡Á (1 ¡ Á)2 (74) Le deuxième moment est donné par £ ¤ © ª E v(t)2 = exp ¡2t¹ + 4¾ 2 G(t) ; (75) et l’espérance du produit croisé, pour s 6= t © ª E [v(s)v(t)] = exp ¡(s + t)¹ + ¾ 2 [2G(s) + 2G(t) ¡ G(jt ¡ sj)] : 6.4.2 (76) Application avec un processus autorégressif d’ordre 2 L’idée est maintenant de considérer un taux d’intérêt instantané suivant un processus autorégressif d’ordre 2. Dans ce cas, le modèle dit que les taux d’intérêt sur une année dépendent du niveau des taux d’intérêt des deux années précédentes et d’un taux constant. On a alors ± t = ¹ + Á1 (± t¡1 ¡ ¹) + Á2 (± t¡2 ¡ ¹) + "t ; où les "t pour t = 1; 2; ::: sont indépendantes et normalement distribuées, avec espérance 0 et variance ° 2 : Pour que les conditions de stationnarité soient satisfaites, il faut que: Á2 + Á1 < 1; Á2 ¡ Á1 < 1; ¡1 < Á2 < 1: 38 Les moments du taux d’intérêt instantané sont, d’après Box and Jenkins (1970) : E [± t ] = ¹; 1 ¡ Á2 °2 Var [± t ] = = ¾2 ; ¢ 1 + Á2 (1 ¡ Á2 )2 ¡ Á21 n o jt¡sj jt¡sj Cov [± t ; ± s ] = ¾ 2 ¸Ã 1 + (1 ¡ ¸)à 2 ; la corrélation étant obtenue en divisant Cov[± t ; ± s ] par ¾ 2 : jt¡sj jt¡sj + (1 ¡ ¸)à 2 ½(r) = ¸Ã 1 ; où ¸ = à 1 (1 ¡ à 22 )= f(à 1 ¡ à 2 )(1 + à 1 à 2 )g ; et à 1 et à 2 sont les racines de l’équation caractéristique ©(r) = 1 ¡ Á1 r ¡ Á2 r2 = 0: Le calcul des moments de v(t) est très semblable au cas du processus autorégressif d’ordre 1, seule change la fonction G(x) : x¡1 G(x) = x X + (x ¡ r)½(r) 2 r=1 x¡1 = x X + (x ¡ r) [¸Ã r1 + (1 ¡ ¸)à r2 ] 2 r=1 = ¸G1 (x) + (1 ¡ ¸)G2 (x); où x 1 + Ãi 1 ¡ à xi Gi (x) = ¢ ¡ Ãi 2 1 ¡ Ãi (1 ¡ à i )2 pour i = 1; 2: On peut maintenant calculer les moments : E [v(t)] = M¢(t) (¡1) © ª = exp ¡t¹ + ¾ 2 G(t) ; 39 (77) (78) le deuxième moment équivaut à £ ¤ © ª E v(t)2 = exp ¡2t¹ + 4¾ 2 G(t) ; et l’espérance du produit croisé, pour s 6= t © ª E [v(s)v(t)] = exp ¡(s + t)¹ + ¾ 2 [2G(s) + 2G(t) ¡ G(jt ¡ sj)] : 7 Modèles de tari…cation et applications à l’assurance-vie Dans cette section, on va examiner quelques contrats d’assurance les plus fré- quents dans la pratique : assurance mixte et assurance vie-entière pour les assurances de capitaux, et rente viagère et temporaire pour les assurances de rentes. L’analyse comprendra la simulation d’une seule police et la simulation d’un portefeuille d’assurance. L’idée est de calculer la valeur actuelle de la police (ou du portefeuille) avec un taux d’intérêt qui suit un processus autorégressif d’ordre 1 ou 2. Le procédé consiste d’abord à simuler la réalisation de la variable aléatoire K d’après la méthode de l’inverse, c’est-à-dire qu’on crée une réalisation d’une variable aléatoire uniforme entre 0 et 1, et en comparant cette valeur à la fonction de répartition de la probabilité de survie, on obtient la durée de vie de l’assuré, qui est une réalisation de la variable aléatoire K. Ensuite il faut calculer les taux d’intérêt, pour cela il faut créer une série de réalisations d’un processus autorégressif. Sur la base de cette série de valeurs, on peut obtenir le facteur d’éscompte selon la formule : ( ) t X v(t) = exp ¡ ±s : s=1 40 Il reste seulement à calculer Z à partir de v(t): Ce procédé est exécuté plusieurs milliers de fois de façon à obtenir une multitude de valeurs qui vont nous permettre d’estimer la fonction de densité et les moments de la valeur actuelle de la police. La simulation de la durée de vie de l’assuré à été faite en utilisant les tables de mortalité SM/SF 1988/93 (Schweizerische Männer / Frauen). 7.1 Assurance vie-entière Le modèle mathématique d’une assurance vie-entière choisi consiste en un paiement d’un capital, …xé lors de la conclusion du contrat, à la …n de l’année du décès. Mathématiquement ce type d’assurance est dé…ni par : Z = v(K + 1) (79) où Z et K sont des variables aléatoires. La distribution de Z est déterminée à partir de l’équation (79) et de la distribution de K : P (Z = v(K + 1)) = P (K = k) = (k px )qx+k pour k = 0; 1; 2; ::::et en utilisant un taux d’intérêt déterministe. La prime pure d’une assurance vie-entière, escomptée avec un taux d’intérêt déterministe est notée par : ET [v K+1 ]= 1 X v k+1 (k px )qx+k : (80) k=0 Si maintenant on suppose que le taux d’intérêt suit un processus autoregr¶ essif d0 ordre 1 (voir (72)), alors les moments de la valeur actuelle de ce type d’assurance sont donnés par les formules suivantes : Ax = ET E¢(T ) [Z] = ET E¢(T ) [v(K + 1)] 1 X = M¢(k+1) (¡1)f (k) = k=0 1 X k=0 © ª exp ¡(k + 1)¹ + ¾ 2 G(k + 1) (k px)qx+k ; 41 (81) où f (k) représente la fonction de densité de K et G(k) = Le deuxième moment équivaut à k1+Á 1 ¡ Ák ¡Á : 21¡Á (1 ¡ Á)2 (82) 1 £ 2¤ X © ª ET E¢(T ) Z = exp ¡2(k + 1)¹ + 4¾ 2 G(k + 1) (k px )qx+k ; k=0 d’où on peut calculer la variance : Var[Z] = ET [V ar¢(T ) (Z)] + VarT [E¢(T ) (Z)] 1 X © ª = E¢(T ) [Z 2 ] ¡ 2E¢(T ) [Z]ET E¢(T ) [Z] (k px )qx+k k=0 1 X + k=0 © ª ET E¢(T ) [Z]2 (k px )qx+k : (83) On va traiter maintenant le cas d’un portefeuille de c contrats identiques d’assurance vie-entière. Il faut bien souligner que les polices du portefeuille sont identiques, mais pourtant pas indépendantes parce que le processus autorégressif du taux d’intérêt qu’on utilise pour calculer leur valeur actuelle est le même. D’après la théorie vue dans la section 2.2., il nous est possible de calculer les moments de la valeur actuelle d’un tel portefeuille. Pour calculer le premier moment, on se base sur la formule (6) : ET E¢(T ) [Z(c)] = cET E¢(T ) [Zi ] 1 X © ª = c exp ¡(k + 1)¹ + ¾ 2 G(k + 1) (k px )qx+k : (84) k=0 On utilisant (7) et (76), on peut calculer la variance du portefeuille. Pour rendre la formule …nale de la variance lisible on va attribuer des lettres (A; B; C; D; P; Q; R) à chaque résultat intermédiaire. On obtient alors, Var[Z(c)] = c X Var [Zi ] + 2 i=1 c X c X i=1 j=1 = A + B: 42 Cov (Zi ; Zj ) (85) Nous allons calculer les deux termes de l’équation (85) séparément. Le premier terme devient : A = c X Var [Zi ] i=1 = cVar [Zi ] 1 X © ª = c E¢(T ) [Zi2 ] ¡ 2E¢(T ) [Zi ]ET E¢(T ) [Zi ] (k px )qx+k k=0 1 X +c k=0 © ª ET E¢(T ) [Zi ]2 (k px )qx+k : (86) Si on remplace (79) dans le deuxième terme et si on utilise une des propriétées de la covariance, on obtient B = 2 = 2 c X c X i=1 j=1 c X c X Cov (v(Ki +1); v(Kj +1)) E [Cov (v(Ki +1); v(Kj +1) j Ki ; Kj )] i=1 j=1 c X c X +2 i=1 j=1 Cov (E [v(Ki +1) j Ki ] ; E [v(Kj +1) j Kj ]) = C + D: Grâce au fait que les Ki sont i.i.d., le terme D est égal à 0: On a alors, B = 2 = 2 c X c X i=1 j=1 c X c X i=1 j=1 E [Cov (v(Ki +1); v(Kj +1) j Ki ; Kj )] E [E (v(Ki +1)v(Kj +1) j Ki ; Kj ) ¡ E (v(Ki +1) j Ki ) E (v(Kj +1) j Kj )] La dernière étape consiste à utiliser les résultats obtenus dans la section 6.4.1, plus précisément les formules (76) et (73) : E (v(Ki +1)v(Kj +1) j Ki ; Kj ) = exp = P 8 < ¡(Ki + Kj + 2)¹ 9 = : +¾ 2 [2G(K + 1) + 2G(K + 1) ¡ G(jK ¡ K j)] ; i j i j 43 et © ª E (v(Ki +1) j Ki ) = exp ¡(Ki + 1)¹ + ¾ 2 G(Ki + 1) = Q; © ª E (v(Kj +1) j Kj ) = exp ¡(Kj + 1)¹ + ¾ 2 G(Kj + 1) = R: On peut maintenant calculer le terme B : B = 2 = 2 c X c X E [P ¡ QR] i=1 j=1 c X c X 1 X 1 X i=1 j=1 ki =0 kj =0 (P ¡ QR)(ki px )(kj px )qx+ki qx+kj : (87) La formule de la variance d’un portefeuille de c contrats identiques d’assurances vieentière est donnée par la somme des formules (86) et (87). 7.1.1 Simulations Les graphiques montrent la fonction de densité de la valeur actuelle d’une assurance vie-entière pour un assuré de sexe masculin de 35 ans. Les paramètres concernant le processus stochastique du taux d’intérêt sont les suivants : on considère un processus autor¶ egressif d0 ordre 1 avec : ¹ = 0:06; ¾ = 0:012; Á1 = 0:7: À partir de la fonction de densité de Z, nous pouvons faire de la tari…cation en se basant sur la méthode de la Value-at-Risk (VaR) : par exemple, on cherche 44 une prime qui va nous donner des béné…ces avec une probabilité de 95%, alors il faut seulement calculer l’inverse de la fonction de répartition appliquée au point 0:95; c’està-dire le 95%¡quantile de la fonction de densité trouvée. De plus, on peut calculer le montant moyen d’une perte éventuelle. La tari…cation peut être faite aussi selon un concept qu’on a choisi de nommer Accepted-Mean-Loss (AML), concept qui va tenir compte du montant des pertes éventuelles générées par un produit d’assurance. On parle de perte lorsque dans un portefeuille d’assurance les montants versés par l’institution dépassent les primes encaissées. Ici la prime est choisie de façon que les pertes moyennes éventuelles du produit d’assurances soient limitées à un certain montant …xé d’avance par la compagnie d’assurance. Ce montant peut correspondre par exemple au capital que la société d’assurance est prête à risquer en moyenne, dans le cas où on aura une perte. Une autre utilisation de la fonction de densité de Z est de nous permettre de calculer précisément le montant des réserves de ‡uctuation (contingency reserves) : par exemples aux USA ces réserves de ‡uctuation sont calculées d’après une formule du type : Pr [Primetot + Contingencyreserves ¡ S < 0] t prob. donnée, où S représente le montant total des sinistres. Après une simple manipulation, on obtient Pr [S > Pr imetot + Contingencyreserves ] t prob. donnée, ce qui est facilement calculable une fois qu’on connaît la fonction de répartition. Voici maintenant les graphiques de la fonction de probabilité empirique, qui donne une approximation de la fonction de densité, et de la fonction de répartition de la valeur actuelle d’une assurance vie-entière, obtenue après 500 000 itérations : 45 0.05 Probabilité 0.04 0.03 0.02 0.01 0.908 0.964 0.908 0.964 0.851 0.795 0.739 0.682 0.626 0.570 0.514 0.457 0.401 0.345 0.288 0.232 0.176 0.120 0.063 0.007 0 Prime 0.851 0.795 0.739 0.682 0.626 0.570 0.514 0.457 0.401 0.345 0.288 0.232 0.176 0.120 0.063 1.0 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0.007 Probabilité Assurance vie-entière : fonction de probabilité empirique. Prime Assurance vie-entière : fonction de répartition. Pour véri…er la “précision” des résultats obtenus à partir des simulations, on peut faire le calcul des premiers moments d’après les simulations et de façon analytique, et 46 ensuite comparer ces valeurs. En e¤et, à la limite, pour un nombre in…ni de trajectoires simulées, la fonction de répartition empirique converge vers la fonction de répartition théorique. Dans ce tableau, on retrouve les valeurs qui caractérisent la distribution selon les données obtenues par simulation : Simulation (500 000 it¶ erations) Esp¶ erance 0.112902 V ariance 0.014633 Coeff: d0 asym¶ etrie 3.337273 Kurtosis 14.072543 Si on calcule les deux premiers moments de façon théorique, c’est-à-dire en utilisant les formules (81) et (83), on obtient : T h¶ eorique Esp¶ erance 0.1132868 V ariance 0.0148629 Dans le cas d’un portefeuille d’assurance, les résultats sont di¤érents. On voit bien que lorsque l’on augmente le nombre de polices dans le portefeuille la distribution de la valeur actuelle semble tendre vers une distribution normale, mais ce n’est pas le cas parce que dans ce contexte on ne peut pas appliquer le théorème central limite, du fait que les événements ne sont pas indépendants. En e¤et, les polices dans un même portefeuille sont corrélées entre elles car elles sont soumises au même processus du taux d’intérêt. Dans ce graphique les petites valeurs sur l’axe des abscisses répresentent les décès tardifs, contrairement au cas des assurances de rentes. 47 0.025 Probabilité 0.020 0.015 0.010 0.005 4.121 3.861 3.602 3.343 3.084 2.825 2.565 2.306 2.047 1.788 1.529 1.269 1.010 0.751 0.492 0.232 0.000 Prime 4.324 4.084 3.843 3.602 3.361 3.121 2.880 2.639 2.399 2.158 1.917 1.677 1.436 1.195 0.955 0.714 0.473 1.0 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0.232 Probabilité Portefeuille de 10 assurances vie-entière : fonction de probabilité empirique. Prime Portefeuille de 10 assurances vie-entière : fonction de répartition. 48 On va passer maintenant à des portefeuilles de 100 assurés et ensuite de 1000 assurés. Les graphiques nous montrent bien le phénomène de “fausse” tendance vers une loi normale, phénomène qui sera mis en évidence dans le tableau qui suit. 0.020 Probabilité 0.015 0.010 0.005 24.870 23.496 22.122 20.749 19.375 18.001 16.627 15.253 13.880 12.506 11.132 9.758 8.384 7.011 5.637 4.263 0.000 Prime 25.949 24.674 23.398 22.122 20.847 19.571 18.295 17.020 15.744 14.468 13.193 11.917 10.641 9.366 8.090 6.814 5.539 1.0 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 4.263 Probabilité Portefeuille de 100 assurances vie-entière : fonction de probabilité empirique. Prime Portefeuille de 100 assurances vie-entière : fonction de répartition. 49 50 235.108 224.076 213.044 202.012 190.980 179.948 168.916 157.884 146.852 135.820 124.788 113.756 102.724 91.692 80.660 69.628 58.596 47.564 Probabilité 225.773 213.893 202.012 190.131 178.251 166.370 154.489 142.609 130.728 118.848 106.967 95.086 83.206 71.325 59.444 47.564 Probabilité 0.020 0.015 0.010 0.005 0.000 Prime Portefeuille de 1000 assurances vie-entière : fonction de probabilité empirique. 1.0 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 Prime Portefeuille de 1000 assurances vie-entière : fonction de répartition. Le tableau qui suit, nous montre très bien que la distribution ne tend pas vers une loi normale. En e¤et, si c’était le cas, le coe¢cient d’asymétrie devrait tendre vers zéro. Lorsque le portefeuille passe de 1 à 100 assurés, on observe que le coe¢cient d’asymétrie et le coe¢cient d’aplatissement (kurtosis) décroissent, mais cette tendance s’arrête lorsque l’on passe à un portefeuille de 1000 assurés. Ce phénomène est dû au fait que lorsqu’on augmente le nombre d’assurés dans le portefeuille, on a en premier temps un lissage de la fonction de densité dû à la mortalité, ensuite ce phénomène diminue d’intensité, et quand le portefeuille atteint une certaine ampleur, l’e¤et dû à la dépendance des taux d’intérêt se fait ressentir, ce qui cause une légère augmentation des deux coe¢cients. Tableau 1 P ortef euille de 1 assur¶ e 10 assur¶ es 100 assur¶ es 1000 assur¶ es Esp¶ erance[ Z(c) ] c 0.112902 0.113242 0.113009 0.113326 V ariance[ Z(c) ] c 0.014633 0.001877 0.000576 0.000457 Coef f: d0 asym:[ Z(c) ] c 3.337273 0.920436 0.562282 0.636763 Kurtosis[ Z(c) ] c 14.07254 1.042783 0.594242 0.771773 Exemple de tari…cation avec Value-at-Risk (VaR) Le montant de la prime est calculé à partir de la fonction de densité de la valeur actuelle du produit d’assurance. Par exemple, on veut calculer une prime individuelle qui permettra de réaliser des béné…ces avec une probabilité de 90%: Si on se base sur les résultats de notre simulation, il nous su¢t de regarder dans le Tableau 2 qui suit, la prime qui correspond à la probabilité 90%, et on obtient par exemple, dans le cas où le portefeuille est composé de 1000 assurés, une prime unique de 1414:38 pour une assurance vie-entière de capital 100 000, pour un assuré de 35 ans. 51 235.108 224.076 213.044 202.012 190.980 179.948 168.916 157.884 146.852 135.820 124.788 113.756 102.724 91.692 80.660 69.628 58.596 Prime 47.564 Probabilité 1.0 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 Prime Portefeuille de 1000 assurances vie-entière : fonction de répartition. On peut aussi s’occuper des pertes éventuelles. On parle de perte lorsque le montant total des sinistres S est supérieur à la somme des primes encaissées, mathématiquement on a : S ¡ p > 0; où p représente la somme des primes individuelles pi du portefeuille, c’est-à-dire p= c X pi : i=1 Revenons à notre exemple, le montant espéré d’une perte éventuelle pour le portefeuille est de : £ E (S ¡ p) +¤ = Z 1 x¤ £ ¤ 1 ¡ FZ(1000) (x) dx = 170 093:1 ¡1 où x¤ = FZ(1000) (0:9): Donc, avec une probabilité de 10%, notre portefeuille causera des pertes moyennes de 170 093:10: 52 Le montant moyen des pertes sachant qu’il y aura une perte est : £ ¤ 170 093:1 E (S ¡ p)+ j (S ¡ p)+ > 0 = 1 ¡ 0:9 = 1700 931: Voici le tableau qui contient les montants des primes calculées d’après la méthode de la Value-at-Risk. Pour des probabilitées données (80%, 90%,...,99%) on peut retrouver le montant de la prime individuelle d’un assuré de 35 ans faisant partie d’un portefeuille d’assurance de 1, 10 ,100 ou 1000 assurés. Tableau 2 Evolution de la prime selon la taille du portefeuille Prime pure avec un portefeuille de Prob. 1 contrat 10 contrats 100 contrats 1000 contrats 0.80 0.148039 0.147075 0.131926 0.130143 0.90 0.226109 0.172441 0.144467 0.141438 0.95 0.338689 0.195214 0.155801 0.151748 0.975 0.482791 0.215691 0.166556 0.161211 0.98 0.536050 0.222375 0.169657 0.164036 0.99 0.695394 0.241149 0.179372 0.173456 On voit bien que plus le nombre d’assurés dans un portefeuille d’assurance est grand et moins chères seront les primes à payer. Ce tableau met bien en évidence que le fait d’avoir un grand e¤ectif d’assurés dans un portefeuille d’assurance ne permet pas uniquement de réduire les coûts de gestion liés au polices d’assurances mais aussi de réduire le coût du risque associé à chaque contrat. 53 Exemple de tari…cation avec Accepted-Mean-Loss (AML) Ici, on se retrouve dans la situation contraire : à partir d’un montant de perte éventuelle …xé d’avance (d), on veut déterminer une prime (p) et ensuite calculer la probabilité d’avoir une perte avec une telle prime. Mathématiquement on a : £ ¤ E (S ¡ p)+ = d donné. Par exemple, on veut calculer une prime individuelle telle que la perte moyenne éventuelle pour le portefeuille de 1000 assurés soit de 200 000 unités monétaires. Donc sachant que d = 200 000; il faut trouver p: Il nous faut d’abord calculer y ¤ de telle façon que : + E[(S ¡ p) ] = ¡1 (y): où y ¤ = FZ(1000) Z 1 y¤ £ ¤ 1 ¡ FZ(1000) (x) dx = 200 000 A partir de la fonction de répartition de Z(c); on trouve que y ¤ = 0:87896. Ensuite, on cherche la prime unique correspondante à une probabilité de 0:87896; elle sera de 1309:20, pour une assurance vie-entière avec x = 35: 7.2 Assurance mixte Mathématiquement, une assurance mixte peut être vue comme un paiement d’un capital, …xé lors de la conclusion du contrat, soit à la …n de l’année du décès si celui-ci survient avant la …n du contrat, soit à l’échéance si l’assuré est encore en vie. On peut écrire alors : 8 < v(K + 1) si K < n; Z= : v(n) si K ¸ n; où n représente la durée du contrat. 54 Le développement des formules actuarielles pour ce type d’assurance est très semblable à celui pour l’assurance vie-entière : par exemple, la prime pure avec un taux d’intérêt déterministe est donnée par : ET [v K+1 ]= n¡1 X v k+1 (k px )qx+k : k=0 7.3 Rente viagère Le modèle mathématique d’une assurance de rente viagère, consiste en un paiement annuel d’une rente jusqu’au moment du décès de l’assuré. Les paiements sont e¤ectués aux temps 1; 2; :::; K: Ce type d’assurance peut être représenté par : Z = v(1) + v(2) + ::: + v(K) (88) La prime pure d’une assurance de rente viagère, escomptée avec un taux d’intérêt déterministe est notée par : ET "K X v k=1 k # = 1 X v k (k px ): (89) k=1 Si on admet maintenant que le taux d’intérêt suit un processus autoregr¶ essif d0 ordre 1, les moments de la valeur actuelle de cette assurance seront : ax = ET E¢(T ) [Z] = 1 X k X M¢(j) (¡1)f (k) k=1 j=0 = 1 X k X M¢(j) (¡1)(kj qx ) k=0 j=1 = 1 X k=1 © ª exp ¡k¹ + ¾ 2 G(k) (k px ); où G(k) est représenté par la formule (82). 55 Nous pouvons aussi calculer la variance : Var[Z] = ET [Var¢(T ) (Z)] + VarT [E¢(T ) (Z)] ÃK ÃK " !# " !# X X v(j) j K v(j) j K + VarT E¢(T ) = ET Var¢(T ) j=1 j=1 = A + B: Pour alléger l’écriture on va utiliser des lettres (A; B; AA et AB ) pour représenter certaines parties de formules. On a ainsi ÃK X " A = ET Var¢(T ) = ET "K X j=1 v(j) j K # !# Var¢(T ) (v(j)) + 2ET j=1 AA = ET "K X 1 X k X Cov¢(T ) (v(l); v(m)) # Var¢(T ) (v(j)) j=1 = # l=1 m=1 = AA + AB ; où " K l¡1 XX Var¢(T ) (v(j)) (kj qx ) k=0 j=1 1 X Var¢(T ) (v(j)) (k px ) = k=1 1 X £ ¤ 2 = M¢(k) (¡2) ¡ M¢(k) (¡1) (k px ) k=1 et AB = 2ET = 2ET = 2 " K l¡1 XX l=1 m=1 " K l¡1 XX l=1 m=1 1 k X l¡1 XX k=0 l=1 m=1 # Cov¢(T ) (v(l); v(m)) ¡ ¢ E¢(T ) [v(l)v(m)] ¡ E¢(T ) [v(l)] E¢(T ) [v(m)] # ¡ ¢ E¢(T ) [v(l)v(m)] ¡ E¢(T ) [v(l)] E¢(T ) [v(m)] (kj qx ): (90) 56 Il reste maintenant seulement à remplacer dans (90) les formules (73) et (75) : et © ª E¢(T ) (v(l)v(m)) = exp ¡(l + m)¹ + ¾ 2 [2G(l) + 2G(m) ¡ G(jl ¡ mj)] © ª E¢(T ) (v(l)) = exp ¡l¹ + ¾ 2 G(l) © ª E¢(T ) (v(m)) = exp ¡m¹ + ¾ 2 G(m) : Pour ce qui cencerne la formule représentée par la lettre B on a : ÃK " !# X v(j) j K B = VarT E¢(T ) j=1 2( )2 3 K X = ET 4 M¢(j) (¡1) ¡ ET E¢(T ) [Z] 5 j=1 = " k 1 X X k=0 j=1 #2 M¢(j) (¡1) ¡ ET E¢(T ) [Z] (kj qx ): Dans le cas d’un portefeuille d’assurance, on obtient les résultats suivants : ET E¢(T ) [Z(c)] = cET E¢(T ) [Zi ] 1 X © ª = c exp ¡k¹ + ¾ 2 G(k) (k px ): k=1 On peut alors calculer la variance du portefeuille : Var[Z(c)] = c X Var [Zi ] + 2 c X r¡1 X Cov (Zi ; Zj ) (91) r=1 s=1 i=1 = C + D: Nous allons calculer les 2 termes de l’équation (91) séparément. Le premier terme devient : C = c X Var [Zi ] i=1 = cVar [Zi ] 57 (92) Si on remplace (88) dans le deuxième terme et si on utilise une des propriétées de la covariance, on obtient D = 2 c X r¡1 X Cov r=1 s=1 = 2 c X r¡1 X v(l); l=1 " ET Cov¢(T ) r=1 s=1 +2 ÃK r X c X r¡1 X CovT r=1 s=1 à Ks X v(m) m=1 ÃK r X E¢(T ) = DA + DB : ! v(l); l=1 "K r X l=1 Ks X m=1 v(m) j Kr ; Ks # v(l) j Kr ; E "K s X m=1 !# v(m) j Ks #! Grâce au fait que les Ki sont i.i.d., le terme DB est égal à 0: On a alors, !# ÃK " Ks c X r¡1 r X X X v(l); v(m) j Kr ; Ks D = 2 ET Cov¢(T ) r=1 s=1 = 2 c X r¡1 X ET r=1 s=1 = 2 c X r¡1 X r=1 s=1 = 2 ET "K K s r X X l=1 m=1 "K K s r X X c X r¡1 X 1 X l=1 m=1 # Cov¢(T ) (v(l); v(m)) ¡ # ¢ E¢(T ) [v(l)v(m)] ¡ E¢(T ) [v(l)] E¢(T ) [v(m)] l=1 m=1 ks 1 X kr X X r=1 s=1 kr =0 ks =0 l=1 m=1 © ª E¢(T ) [v(l)v(m)] ¡ E¢(T ) [v(l)] E¢(T ) [v(m)] (kr j qx )(ks j qx ) (93) La dernière étape consiste à utiliser les résultats obtenus dans la section 6.4.1, plus précisément les formules (73) et (76) : et © ª E¢(T ) (v(l)v(m)) = exp ¡(l + m)¹ + ¾ 2 [2G(l) + 2G(m) ¡ G(jl ¡ mj)] © ª E¢(T ) (v(l)) = exp ¡l¹ + ¾ 2 G(l) © ª E¢(T ) (v(m)) = exp ¡m¹ + ¾ 2 G(m) : 58 La formule de la variance d’un portefeuille de c contrats identiques d’assurances de rente viagère est donnée par la somme des formules (92) et (93) : Var[Z(c)] = cVar [Zi ] +2 c X r¡1 X 1 X 1 X kr X ks X r=1 s=1 kr =0 ks =0 l=1 7.3.1 Simulations 8 < E¢(T ) [v(l)v(m)] 9 = : ¡E ; m=1 ¢(T ) [v(l)] E¢(T ) [v(m)] (kr j qx )(ks j qx ) Les graphiques montrent la fonction de probabilité empirique de la valeur actuelle d’une assurance de rente viagère pour un assuré de sexe masculin de 65 ans. Les paramètres concernant le processus stochastique du taux d’intérêt sont les suivants : on considère un processus autor¶ egressif d0 ordre 1 avec : ¹ = 0:06; ¾ = 0:012; Á1 = 0:7: Ci-dessous, on a les graphiques de la fonction de probabilité empirique de la valeur actuelle d’une assurance viagère, obtenue après 500 000 itérations : 59 0.020 Probabilité 0.015 0.010 0.005 18.170 16.958 15.747 14.536 13.324 12.113 10.902 9.690 8.479 7.268 6.057 4.845 3.634 2.423 1.211 0.000 0.000 Prime Assurance de rente viagère : fonction de probabilité empirique. Ici, au contraire des assurances de capitaux, les petites valeurs sur l’axe des abscisses représentent les décès prématurés. Les pics qu’on voit dans le graphique sont dus au fait que les rentes sont versées à intervalles discrèts, c’est-à-dire à la …n de chaque anné. Sous l’e¤et de la variabilité du taux d’intérêt, ces pics deviennent de plus en plus proches entre eux jusqu’à ce qu’on obtient une superposition. Si à la place d’utiliser un taux d’intérêt stochastique on avait utilisé un taux d’intérêt constant, le graphique de la fonction de probabilité empirique résultant aurait été constitué par une série de pics qui ne se chevauchent pas. Dans ce tableau, on retrouve les valeurs qui caractérisent la distribution selon les données obtenues par simulation et de façon théorique : T h¶ eorique Simulation Esp¶ erance 8:8673321 8:8613844 V ariance 12:8328502 12:8502764 60 18.170 16.958 15.747 14.536 13.324 12.113 10.902 9.690 8.479 7.268 6.057 4.845 3.634 2.423 1.211 0.000 Probabilité 1.000 0.900 0.800 0.700 0.600 0.500 0.400 0.300 0.200 0.100 0.000 Prime Assurance de rente viagère : fonction de répartition. Pour ce qui concerne les portefeuilles, on obtient les graphiques suivants : 0.020 Probabilité 0.015 0.010 0.005 150.363 143.038 135.712 128.386 121.060 113.734 106.409 99.083 91.757 84.431 77.106 69.780 62.454 55.128 47.802 40.477 0.000 Prime Portefeuille de 10 assurances de rente viagère : fonction de probabilité empirique. 61 62 12417.019 12019.787 11622.555 11225.323 10828.091 10430.858 10033.626 9636.394 9239.162 8841.930 8444.697 8047.465 7650.233 7253.001 6855.769 6458.536 Probabilité 1207.159 1169.274 1131.389 1093.504 1055.619 1017.734 979.849 941.963 904.078 866.193 828.308 790.423 752.538 714.653 676.768 638.882 Probabilité 0.020 0.015 0.010 0.005 0.000 Prime Portefeuille de 100 assurances de rente viagère : fonction de probabilité empirique. 0.020 0.015 0.010 0.005 0.000 Prime Portefeuille de 1000 assurances de rente viagère : fonction de probabilité empirique. Voici le tableau qui contient les montants des primes calculées d’après la méthode de la Value-at-Risk. Pour des probabilitées données (80%, 90%,...,99%) on peut retrouver le montant de la prime individuelle d’un assuré de 65 ans faisant partie d’un portefeuille d’assurance de 1,10 ,100 ou 1000 assurés. Tableau 3 Evolution de la prime selon la taille du portefeuille Prime pure avec un portefeuille de Prob. 1 contrat 10 contrats 100 contrats 1000 contrats 0.80 11.916715 9.939682 9.481874 9.406567 0.90 12.916047 10.533070 9.841512 9.724353 0.95 13.712918 11.027038 10.154605 10.013765 0.975 14.399040 11.471294 10.441450 10.270263 0.98 14.591984 11.601065 10.526421 10.348007 0.99 15.183797 12.009216 10.794323 10.562513 Ici on peut faire les mêmes commentaire qu’on a fait au tableau 2 : plus le nombre d’assurés est grand dans un portefeuille d’assurance, et moins chèr sera le coût du risque associé à chaque contrat. Le tableau qui suit nous montre, comme dans le cas de l’assurance vie-entière, que le processus ne tend pas vers une loi normale. Dans le cas des assurances de rentes, on a une dépendance qui est encore plus grande, due au lien entre les taux d’intérêt. Tableau 4 P ortef euille de 1 assur¶ e 10 assur¶ es 100 assur¶ es 1000 assur¶ es Esp¶ erance[ Z(c) ] c 8.859852 8.865804 8.868774 8.864825 V ariance[ Z(c) ] c 12.822637 1.661768 0.551161 0.439384 Coeff: d0 asym:[ Z(c) ] c -0.601468 0.141523 0.3297467 0.301911 Kurtosis[ Z(c) ] c -0.256679 0.102805 0.199589758 0.183919 63 7.4 Rente temporaire Une assurance de rente temporaire peut être modélisée comme un paiement annuel d’une rente jusqu’au moment du décès de l’assuré, mais au maximum pendant une durée …xée au début du contrat. Les paiements sont e¤ectués aux temps 1; 2; :::; N: Ce type d’assurance peut être représenté par : 8 < v(1) + v(2) + ::: + v(N ) si x < n Z= : v(1) + v(2) + ::: + v(n) si x ¸ n Le développement des formules actuarielles pour ce type d’assurance est très semblable à celui pour l’assurance de rente viagère : par exemple, la prime pure avec un taux d’intérêt déterministe est donnée par : # n¡1 "K X X v k+1 (k px ): ET v k+1 = k=0 k=0 Dans cette dernière section, on a appliqué la théorie sur les assurances-vie avec taux d’intérêt stochastiques à quatre types d’assurances. Bien évidemment, ces modèles peuvent être appliqués à beaucoup d’autres types d’assurances. 64 8 Conclusion Dans cet article on s’intéresse à la tari…cation de produits d’assurance-vie sous l’hypothèse d’un taux d’intérêt stochastique pour l’évaluation de la valeur actuelle des prestations. Ce taux est modélisé, selon les modèles présentés, par des suites chronologiques, en particulier par des processus autorégressifs. Des méthodes pour estimer les paramètres du processus sont aussi présentées dans les premières sections. Les sections suivantes présentent les formules analytiques qui permettent de calculer les moments de la valeur actuelle des prestations pour di¤érents types d’assurances. On se limité aux types d’assurances les plus courantes sur le marché, c’est-à-dire l’assurance vie-entière, l’assurance mixte, l’assurance de rente viagère et l’assurance de rente temporaire. Les distributions de probabilité des valeurs actuelles des di¤érentes types de contrats ont été obtenues à l’aide de simulations. Celles-ci nous ont aussi permis de calculer la prime d’assurance à partir de nouvelles méthodes. On propose en e¤et d’abandonner la tari…cation habituelle basée sur des tarifs calculés avec un taux …xe, pour introduire deux nouvelles méthodes : l’une basée sur le concept de Value-at-Risk et l’autre sur un concept qu’on a choisi de nommer Accepted-Mean-Loss. Ces nouvelles techniques de tari…cation tiennent compte du risque associé à un contrat ou à un produit, et permettent aussi à chaque compagnie d’assurance de tenir compte, dans le calcul de la prime, de la fortune libre disponible. 65 Références [1] Anderson O. D. (1979). Time series analysis and forecasting, the Box-Jenkins approach; Butterworths, London. [2] Bowers N. L., Gerber H. U., Hickman J. C., Jones D.A., Nesbitt C. J. (1986). Actuarial mathematics, Society of Actuaries, Illinois. [3] Christiansen S. L. M. (1998). Representative interest rate scenarios, North American Actuarial Journal, 1998 vol. 2, No. 3. [4] Gerber H. U.(1995). Life Insurance Mathematics, Swiss Association of Actuaries, deuxième éd., Springer, New York. [5] Johnson N. L., Kotz S. (1969). Discrete distributions; Wiley-Interscience publication, New York. [6] Johnson N. L., Kotz S., Kemp A. (1992). Univariate discrete distributions; WileyInterscience publication, New York. [7] Karlin S., Taylor H. M. (1975). 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