De Mohammad Rasoulof (Iran) Sélection

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De Mohammad Rasoulof (Iran) Sélection
De Mohammad Rasoulof (Iran)
Sélection officielle Quinzaine des réalisateurs,
Festival de Cannes 2005
Venue des côtes sud de l'Iran, une petite communauté d'hommes, de femmes et d'enfants
démunis s'est installée sur un vieux cargo abandonné en pleine mer.
Leur chef, le capitaine Nemat, tente de persuader le propriétaire du bateau et les autorités
de ne pas rapatrier le cargo à terre. Sans le dire à la communauté, le capitaine vend des
pièces détachées du bateau morceau après morceau. Bientôt, le cargo menace de couler.
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Septembre 2011
Un film censuré
Le film n’a pas pu être projeté en Iran.
Les autorités de censure iraniennes critiquent
le double sens de nombreuses scènes. Les
autorités croient voir dans ce film une allégorie sournoise de la République islamique et,
dans le même temps, une critique des structures patriarcales de l’Iran.
La source d'inspiration
Pour La Vie sur l'eau, Mohammad Rasoulof s’est inspiré d’une pièce de théâtre qu’il a écrite
10 ans plus tôt et dont il a repris les personnages principaux
L'enfant poisson
Le jeune garçon « Enfant poisson », interprété par le jeune acteur Aref Zakeri, est une image
pour symboliser l'espoir
« Avec lui, c’est une jeune et nouvelle génération qui va peut-être s’affranchir des
conditions dans lesquelles sont emprisonnées les ainés ». Mohammad Rasoulof
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Septembre 2011
L'écharpe sacrée
L'un des personnages du film, alors inanimé, est emmené dans un lieu sacré où on lui noue
une écharpe. Selon le réalisateur, cette étoffe renvoie à une tradition ancestrale :
« Sur le mausolée des descendants des prophètes, on a l’habitude de faire des
offrandes. On exprime un souhait et on noue une écharpe ; la croyance veut que lorsque
le nœud se défait, le vœu se réalise. Dans le film, lorsque le jeune homme reprend vie,
l’écharpe autour de son cou a disparu.» Mohammad Rasoulof
L'image du chef
Le réalisateur montre que toute forme de communication passe par le chef du groupe :
« La parabole pour recevoir les chaînes de télévision est jetée. Les journaux distribués
sont périmés. Il ne donne que ce qu’il veut bien donner. La communauté est alors
isolée, ce qui provoque une soif de communication encore plus grande.» Mohammad
Rasoulof.
La communauté comme personnage principal.
« Le personnage principal , c’est cette communauté tout entière : limitée, confinée,
prisonnière de règlements très arbitraires. C’est pour cela que je n’ai pas voulu avoir
une approche trop sentimentale ou psychologique, privilégier un habitant du bateau
plutôt qu’un autre. C’est la peinture du mouvement d’ensemble qui m’importait le plus,
pas le sort de chaque individu mais celui de toute une communauté. » Mohammad
Rasoulof
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Septembre 2011
« Un film dur, où les hommes ne sont pas des saints, et où
chacun joue pour ses propres enjeux. Et c’est de la confrontation des enjeux amoureux, entre adultes et adolescents que
surgira la véritable nature humaine. Difficile de ne pas réagir
devant les manipulations et les hypocrisies qui règnent en
maître dans ce système déjà reconstruit, et voué à une destruction prochaine. Comme quoi les hommes n’apprennent jamais. » Olivier Bachelard pour Abus de Ciné. »
" S'inspirant de sa propre pièce de théâtre, Rasoulof signe un film métaphorique qui interroge à la fois la société iranienne et les rapports d'autorité. »"
Olivier de Bruyn (article entier disponible dans Le Point n°1725, page 118)
« Tout cela est vivant, picaresque en diable (...) Du sens
passe, mais jamais au détriment d'une mise en scène rigoureuse, qui fait de cette Vie sur l'eau un des films iraniens importants de l'année. » Jean Roy pour l’Humanité.
« Il y a une vraie poésie dans la conception de ces installations de fortune. La symbolique
(...) est plus douteuse. Mieux vaut oublier le message et garder en mémoire cette étrange
arche de Noé (...) où la vie est à la fois ludique et féroce » Françoise Maupin pour le figaroscope »
« C'est cette poésie et ces associations d'idées qui poussent le spectateur à entrer dans un
film intelligent, drôle, émouvant, et qui, loin de ne concerner que le peuple iranien, dresse un
portrait au vitriol des sociétés étouffant les marginaux et les rebelles. » Aurélien Allin pour Monsieur Cinéma.
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Septembre 2011