Ballet mécanique
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Ballet mécanique
Dossier spectacle Ballet mécanique L’ovni musical de Georges Antheil, Bad boy de la composition Ensemble VORTEX percussion Tufts University Electronic Music Ensemble Guy Livingston, piano ... et huit pianos mécaniques Restitution de la version originale de l’œuvre à l’occasion des 90 ans de la création à Paris en 1926. Contact diffusion : Diane de Monteynard Tel. : +33 (0)6 21 52 31 19 [email protected] Dossier spectacle Spectacle 90 ans après la création au Théâtre des Champs-Elysées de la version simplifiée de Ballet mécanique de George Antheil, le pianiste Guy Livingston, l’Ensemble VORTEX percussion, the Tufts University Electronic Music Ensemble, la récitante Sharon Kennedy et 8 Disklavier Yamaha présentent la restitution de la version originale de 1924 pour 8 pianos mécaniques, 10 percussionnistes, 2 pianistes, sirènes, cloches électrique et le son de 3 hélices d’avion. Au programme : - Ballet mécanique : version courte, avec la projection du film éponyme de Fernand Léger et Dudley Murphy, pour piano (Guy Livingston) et 8 pianos mécaniques - Ballet mécanique : restitution de la version originale de 1924 pour 8 pianos mécaniques, 10 percussionnistes, 2 pianistes, sirènes, cloches électrique et le bruit de 3 hélices d’avion - Poème Electronique de Varèse (arrangé pour 6 musiciens) - Imaginary Dialogues (2008) de Paul D. Lehrman et Philip Acimovic, pour 4 Wiimotes (télécommandes Wii) Image de Charlie Chaplin extraite du film Ballet mécanique de Fernand Léger et Dudley Murphy. La pièce futuriste Ballet mécanique de George Antheil dont la version originale (pour 16 pianos mécaniques, 10 percussionnistes, 2 pianistes, sirènes, cloches électrique et le bruit de 3 hélices d’avion) a été conçue à la base pour accompagner un film abstrait de Fernand Léger et du cinéaste américain Dudley Murphy. Les deux ont été créés séparément : en 1924 sans musique à Vienne pour le film, et en 1926 pour la musique dans une version simplifiée avec un seul piano mécanique, 2 pianos joués en live, percussions et faiseurs de bruits au Théâtre des Champs-Elysées de Paris. Une exposition de robots musicaux Le renowned robotic instrument du designer Eric Singer du LEMUR (League of Electronic Musical Urban Robots http://lemurbots.org) pourrait accompagner le spectacle. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet mécanique 2 Dossier spectacle Présentation de Paul Lehrman Génèse de l’œuvre George Antheil a 23 ans lorsqu’il entame l’écriture de « Ballet pour instruments mécaniques et percussions » communément appelé « Ballet Mécanique ». Il vit alors à Paris où il fréquente Stravinsky, James Joyce, Hemingway, Picasso, Dali et l’avant-garde artistique de l’époque. Si la moitié des faits relatés dans l’autobiographie de Georges Antheil “Bad Boy of Music” (1945) sont réels, l’homme a vécu une vie incroyable. Grâce au mécénat de Mary Louise Curtis Bok (fondatrice du Curtis Institute of Music de Philadelphie) il n’a pas besoin de gagner sa vie. Il se décrit comme une figure révolutionnaire importante. Il ira jusqu’à écrire plus tard dans son « Manifesto of Music- Mechano » : « on en a fini avec Satie, Les Six, Stravinsky et les dadaïstes. Bien que l’on reconnaisse la valeur de leurs innovations dans notre époque imbécile, nous ne voulons rien avoir à faire avec eux ». Visionnaire, il prédisait dans ce même Manifesto qu’un jour la musique serait jouée par des dispositifs programmés. Fasciné par l’ère industrielle et nourri des sentiments anarchistes, dadaïstes et antiromantiques de son cercle social, Georges Antheil conçoit ses œuvres comme une célébration des machines faisant de la musique. - jouant 4 parties différentes. Ils devaient être accompagnés par deux pianos à queue joués par des pianistes, 3 xylophones, 4 grosses caisses, un gong, 3 hélices d’avion, sept cloches électriques et sirène. Comment synchroniser les 16 pianolas ? Face à cette difficulté insurmontable, Georges Antheil décide de n’utiliser qu’un pianola en plus des deux pianos live, percussions et machines à faire de bruits, pour la création en 1926 au Théâtre des Champs-Elysées. Cette première représentation crée une émeute : les spectateurs s’injurient, certains ouvrent leur parapluie et prétendent se battre contre les ventilateurs électriques (substitués aux hélices d’avion). L’ovation finale supplante les sifflets : Georges Antheil a osé, il a accompli quelque chose. La version de 1953 éliminera définitivement les pianolas et la sirène. Génèse de la restitution Il aura écrit 2 versions de « Ballet Mécanique » : l’une dans les années 20, l’autre en 1953. Cette dernière, la plus connue, est écrite pour un ensemble standard de percussions. La version originale de 1926, qui a rarement été jouée, a été source d’émeutes lors de sa création au théâtre des Champs-Elysées à Paris. Celle que nous proposons est celle rêvée par Georges Antheil mais qui ne pouvait pas être donnée pour des raisons techniques à l’époque et qui n’a jamais été jouée en France. La solution à cette question de la synchronisation des 16 pianos se trouve dans le fichier MIDI (Musical Instrument Digital Interface), langage musical informatique compatible avec des claviers. Avec l’aide du MIDI l’œuvre a pu être donnée plusieurs fois, notamment par l’Ensemble Modern dans sa troisième version. A la fin des années 1990, notamment grâce à cette technologie, Paul D. Lehrman entreprend de relever le défi de créer l’œuvre dans sa version originale à Lowell, ville industrielle du Massachusetts s’il en est, à l’University of Massachusetts Lowell, avec les 16 pianos mécaniques, 2 pianistes et 7 percussionnistes. C’est en effet sur la première version écrite en 1923/1924, au départ comme musique pour le film du même nom de Fernand Leger, que le développeur en informatique musical Paul D. Lehrman travaille. A l’origine la pièce était écrite pour 16 pianolas – sorte de pianos mécaniques A l’étude de la partition Lehrman – qui a une formation de pianiste, bassoniste et percussioniste – découvre à quel point un orchestre de percussions peut produire des mélodies, des harmonies, des dynamiques et une telle expressivité entre les mains du bon compositeur. Déjà contacté Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet Mécanique 3 Dossier spectacle par Yamaha pour mettre au point ses claviers électroniques Disklavier, Lehrman est sollicité par Schirmer en 1998, pour transcrire la partition de la version avec 16 claviers dont l’interprétation pourrait être rendue possible grâce au MIDI. En d’autres termes, il doit programmer les 1240 mesures de la partition originale de Georges Antheil sur le séquenceur MIDI. Un séquenceur est un logiciel qui enregistre des informations telles que le toucher, la pression sur les pédales du piano et la rapidité avec laquelle le cylindre fait défiler la musique puis vous permet d’éditer les datas et les restituer via plusieurs instruments MIDI comme les synthétiseurs, claviers électroniques ou samplers. la méthode pour cette restitution La première tâche de Lehrman est de programmer les 1240 mesures – et environ 600 changements de chiffrage de mesure – dans le séquenceur MIDI. Chaque groupe de pianos pourrait jouer sa partie (rappelons qu’il y en a 4), mais ils pourraient être parfaitement synchronisés sous la direction d’un ordinateur commun. L’étude de la partition originale par Lehrman soulève plusieurs questions concernant les nuances, les tempi, les bruits faits par les machines et la direction d’orchestre. - Nuances : Georges Antheil n’en a indiqué aucune. - Tempi : le fait que l’œuvre dure 20 minutes donne une indication de tempo. L’indication « pianola = 85 » laisse entendre que le rouleau défilerait à 8,5 pied par minute, mais aucun percussionniste ne pourrait suivre ce tempo ultra rapide. La conclusion de Lehrman : jouer le plus vite possible (120 ou 140 pulsation par minute). - Bruits : Lehrman réunit les samplers des machines à faire de la musique en enregistrant directement sur DAT des avions au décollage, des cloches électriques et des sirènes (de pompiers). - Direction d’orchestre : Dans les versions avec un seul pianola le chef dirige et le pianoliste, les pianistes et les percussionnistes suivent. Georges Antheil n’ayant pas indiqué de changements de tempo, on peut supposer que les pianolas se dirigeraient seuls et que le chef ne dirigerait que les musiciens. Fidèle au concept de Georges Antheil selon lequel les machines prennent le contrôle, Lehramn met au point un système pour permettre au chef d’avoir une oreillette qui lui indique le tempo des pianolas (y compris quand ils ne jouent pas) et de diriger les musiciens en fonction. On pourrait imaginer que les musiciens aient tous une telle oreillette et jouent sans chef, mais ce n’est pas l’option retenue. la création de la restitution La pièce dans cette version a été donnée le 18 novembre 1999 à l’Université le Lowell, où enseigne Lehrman, avec 16 Disklavier Yamaha (4 queues et 12 droits), 2 pianistes et l’ensemble de percussions de l’Université dirigé par Jeff Fischer. Les pianistes Juanita Tsu (professeur à l’University of Massachusetts Lowell) et John McDonald (professeur à Tufts Unviersity) jouaient sur des pianos amplifiés afin de pouvoir égaler le niveau sonore des pianolas. Le Piano Mécanique Stravinsky, Hindemith ou encore Ravel ont écrit pour le piano mécanique. Contrairement aux idées reçues, certains possédaient un système de pédales qui permettait de jouer plus ou moins fort. Le pianola ou pleyela, créé par Pleyel, affine le système pour créer des nuances sur le toucher : le marteau pouvait frapper les cordes différemment pour un toucher plus doux, ou à l’inverse, d’autres perforations dans le rouleau permettaient à certaines notes d’être accentuées individuellement. Pleyel avait trouvé une solution pour que grâce à un labyrinthe de tubes pneumatiques le rouleau sur l’un d’entre eux soit joué par d’autres. Cette solution ne fonctionne pas avec 16 pianolas jouant simultanément. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet mécanique 4 Dossier spectacle Georges Antheil Le Bad boy de la composition Auto-proclammé « Bad boy of music » selon le titre de son autobiographie, George Antheil est né à Trenton, New Jersey, le 8 juillet 1900. Ce fils d’immigrés allemands cordonniers étudie le piano puis suit des cours de composition dès l’âge de 16 ans avec Constantin von Stenberg (lui-même élève de Liszt) et Ernst Bloch. Très vite, Mrs Edward Bok – Marie-Louise Curtis de son nom de jeune fille et fondatrice du Curtis Institute of Music – le soutient financièrement lui permettant de se consacrer exclusivement à la musique. Pianiste de formation, il débute sa carrière de compositeur en 1919 avec l’écriture de sonates pour piano seul ou accompagné. Le répertoire pour piano occupera une place importante dans son œuvre tout au long de sa vie. En mai 1922, il entame une tournée européenne comme pianiste et pour promouvoir ses compositions. Il joue à Londres, Budapest, au festival de musique moderne de Donaueschingen et pose ses valises pour un an à Berlin. Là, il rencontre Stravinsky qui aura une grande influence sur lui. Il n’a guère plus de 20 ans lorsque sa première symphonie, Zingareska, est jouée à la philharmonie de Berlin. Comme souvent avec ses œuvres symphoniques, Antheil revisitera Zingareska. Pour faire face aux scandales que soulèvent certains de ses concerts, il n’hésite pas à poser ostensiblement un revolver sur son piano ! Il s’installe à Paris en 1923, où il loge au-dessus de la libraire « Shakespeare and Co. » fréquentée par James Joyce, Ezra Pound, Ernest Hemingway, Man Ray, Fernand Léger, Erik Satie, Pablo Picasso, William B. Yeats et Jean Cocteau. Ces derniers ne tardent pas à le considérer comme une figure de proue du modernisme. La même année, il joue ses œuvres au théâtre des Champs-Élysées, en première partie des Ballets Suèdois devant le tout-paris. Il devient aussitôt la coqueluche de l’avant-garde créatrice. C’est toujours au théâtre des Champs-Élysées que la version simplifiée de son Ballet mécanique voit le jour, suscitant une belle émeute mais asseyant encore sa réputation d’avant-gardiste. C’est le point culminant de l’intérêt d’Antheil pour le futurisme. La reprise ce cette œuvre au Carnegie Hall en 1927 sera un échec douloureux. lI se tourne alors vers le néo-classicisme avec son concerto pour piano (1927). Il repart en Allemagne où son opéra Transatlantic est chaleureusement accueilli à l’Opéra de Francfort en 1930. Selon Antheil lui-même, il s’agit d’une satire et du premier opéra politique moderne. L’atmosphère politique de l’époque le pousse à rentrer aux États-Unis. Le 28 février 1934 il crée Helen retires, une comédie à la Juilliard School. Sa vie prend un tournant en 1936, lorsque son mécène Mrs Bok cesse de le soutenir. Il s’installe alors à Hollywood et compose une cinquantaine de pièces pour le cinéma, la radio et la télévision sans abandonner les autres genres : répertoire pour piano, de très nombreuses chansons pour voix et piano, 4 symphonies, plusieurs opéras, dont Volpone qui connaît un grand succès, différentes musiques de ballets pour G. Balanchine et M. Graham. On le sait moins, mais Antheil a signé sous le pseudonyme Stacey Bishop, le roman policier Death in the Dark, écrit avec Yeats et T. S. Eliot. Il a été critique musical pour le magazine Modern Music de 1936 à 1940. A la fin des années 30, il est actif au sein de la ligue anti-nazi de Hollywood, organisant des expositions d’artistes tels que Käthe Kollwitz bannis par les nazis et publie le livre prémonitoire La forme de la guerre à venir. Son autobiographie publiée en 1945 a été un bestseller. Il meurt d’une crise cardiaque en 1959. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet Mécanique 5 Dossier spectacle Ballet mécanique de Georges Antheil Pour : pour 8 pianos mécaniques, 10 percussionnistes, 2 pianistes, sirènes, cloches électrique et le bruit de 3 hélices d’avion. En 1924, George Antheil (1900-1959) élabore la première version du Ballet Mécanique, une pièce à son image : ambitieuse, visionnaire, moderne et explosive. Le compositeur américain la décrit comme « sa première grande œuvre », « écrite pour un nombre incalculable de pianos mécaniques. Tous percussifs. Comme des machines. » Influencé par l’esthétique des futuristes et les expériences bruitistes de l’italien Luigi Russolo, Antheil va donner à l’œuvre une instrumentation quasi-usinière. Que ce soit les sonneries frénétiques des cloches électriques, le vrombissement des hélices ou le hurlement de la sirène, ces “nouveaux instruments“ semblent glorifier le progrès technique et la puissance mécanique. Les instruments percussifs tels que les grosses caisses, les marimbas, le tam-tam et les hélices (dont les pales en mouvement sont frottées par des bâtons) ajoutent une énergie violente aux instruments automatisés. Quant aux pianos (mécaniques et manuels), la partition fait entendre des centaines de clusters comportant jusqu’à 16 notes chacun (obligeant parfois les deux pianistes à jouer avec leur avant-bras). Encore aujourd’hui, le Ballet Mécanique demeure une œuvre d’une modernité fascinante, où les machines commandent les musiciens, où la précision supplante l’interprétation, et se dégage de la musique une énergie constante, une vitesse sauvage, froide et inaltérable. Antoine Tuloup Poème électronique Imaginary dialogues d’Edgar Varèse de Lehrman & Acimovic Musique électroacoustique pour bande et 450 hauts-parleurs ; arrangé pour 6 musiciens Pour : pour quatre Wiimotes (télécommandes de console Wii) Le Poème électronique (1958) est une œuvre d’Edgar Varèse, pionnier de la musique nouvelle, réalisée au Studio Philips à Eindhoven (Pays-Bas), après une commande de la firme à l’architecte Le Corbusier pour l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles. On peut y voir une sorte de bilan alpha et oméga du monde humain avec une dimension mystique, mêlant des sons concrets, avec des voix, des cloches, de l’orgue, un ensemble de free jazz et des sons électroniques, à travers une série de filtres, modulateurs en anneau, distorsions, fondus et diverses manipulations de la bande magnétique. Cette pièce a été composée en trois pistes, et spécialement conçue pour le lieu où elle devait être créée sur 450 haut-parleurs. C’est une œuvre sombre, épurée et envoutante, ponctuée d’appels et d’éclats, et dont Varèse a dit : « C’est une charge contre l’inquisition sous toutes ses formes. ». Cette version sera pour la première fois une interprétation par de vrais instrumentistes. Imaginary Dialogues (2008) est une pièce semiimprovisée qui utilise la technologie embarquée dans les Wiimotes (accéléromètres, caméras à infrarouge, réseau de transferts de données sans câbles, manettes). Les Wiimotes sont capables de produire par elles-mêmes énormément de données utiles sans avoir besoin de recourir au système Wii. Les mouvements et le contrôle des actions sur les Wiimotes sont transmis à un ordinateur via Bluetooth. L’ordinateur les convertit en commandes MIDI, qui sont envoyées à un programme de manipulation de données complexes construit avec Max/MSP. Les données traitées sont envoyées au logiciel de synthèse Reason. Les sons sortent ensuite par quatre haut-parleurs. Ils sont basés sur la voix humaine, qu’il s’agisse de chants tibétains, de récitatifs en hébreu de la Torah, de leçons de langue mongole, de chœurs ou de discours d’une large palette de personnalités. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet mécanique 6 Dossier spectacle Vortex percussion dir. artistique Michael Holland VORTEX, l’ensemble de percussions de l’Université de Vanderbilt (Tennessee), joue un répertoire qui a une pertinence historique tout en étant résolument contemporain. Il interprète les œuvres auxquelles l’esprit d’invention radical a donné naissance dans les années quarante, au moment de l’avènement de l’orchestre de percussions et de la soif des compositeurs d’alors de braver une tradition enracinée. Il est aussi le porte parole d’un art qui entre en résonnance avec notre époque. L’Ensemble VORTEX percussion est audacieux, innovant et avant-gardiste. Il glisse régulièrement de la musique de chambre conventionnelle et rigoureuse à une théâtralité inattendue. VORTEX prépare les étudiants à l’univers XXIe siècle de l’interprétation des percussions tout en leur permettant de trouver un ancrage dans les grandes œuvres historiques de compositeurs tels que Cage, Cowell, Chávez, Harrison, Antheil ou Partch. Il les encourage à aller bien au-delà de la partition, à jouer avec assurance et présence scénique, à développer leur capacité et à s’investir dans des projets pluridisciplinaires. John Cage déclarait « la musique pour percussions est une révolution ». A cette fin, VORTEX fait très volontiers appel à des compositeurs, comédiens, ingénieurs, chorégraphes, réalisateurs, éclairagistes — artistes de tous bords— avec qui les collaborations permettent aux étudiant d’expérimenter les concerts professionnels. Lorsqu’il aborde une œuvre, l’ensemble s’efforce de la rattacher à son contexte historique. Il porte la plus grande attention à l’élaboration de leurs concerts, prenant en compte les aspects musicaux, visuels et dramatiques. Par ailleurs, VORTEX offre l’opportunité aux étudiants de proposer au répertoire des pièces qui les intéressent. Au fil des concerts, les étudiants ont expérimenté toute la gamme des techniques que l’on peut exiger d’un percussionniste de nos jours — des pratiques traditionnelles aux concepts théâtraux plus vastes utilisés par certains compositeurs ou collaborateurs contemporains. Les étudiants travaillent régulièrement aux côtés d’artistes d’avant garde bien établis, prêts à partager leur expérience et distiller leurs conseils à la jeune génération tels que John Harrison, Tracy Silverman, Daniel Bernard Roumain, Jim Lovensheimer, Brad Bowden, Mary Ellen Childs ou d’anciens danseurs de la Merce Cunningham Dance Company. Parmi les projets les plus populaires et passionnants de VORTEX : la commande d’une adaptation scénique de The Tell-Tale Heart (Poe) pour percussions et comédien ; le déclenchement de fichiers images en temps réel par les mouvements et les dynamiques des percussionnistes ; l’accompagnement en live de films muets. En plus de leurs grandes compétences en tant que percussionnistes, les étudiants de cet ensemble affichent la volonté de relever des défis musicaux nouveaux et audacieux, d’être préparés pour devenir des musiciens du XXIe siècle. Le critique Russell Johnston a qualifié VORTEX de Best Next-Wave Student Music Ensemble (meilleur ensemble musical d’étudiants d’avant-garde). The Tufts electronic Music Ensemble dir. Paul D. Lehrman Le Tufts Electronic Music Ensemble a été créé en 2007 et est devenu un crédit à part entière pour les étudiants de l’université de Tufts en 2012. Les interprètes jouent une palette d’instruments très large, qu’il s’agisse de violon électronique, télécommandes Nintendo Wii, ordinateurs portables, DJ controllers, et des instruments uniques élaborés par les étudiants en musique et ingénierie de Tufts. Son répertoire s’étend de la période médiévale (danses) à des bœufs improvisés, sans négliger pour autant les œuvres de Moussorgski, Rachmaninov, Varèse, Jefferson Airplane, Tom Waits, Talking Heads, Mahavishnu John McLaughlin, Pink Floyd et Frank Zappa, ainsi que les compositions des membres de l’ensemble. The Tufts Electronic Music Ensemble est dirigé par le Dr. Paul Lehrman. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet Mécanique 7 Dossier spectacle Guy livingston piano Guy Livingston est actif en tant que pianiste des deux côtés de l’Atlantique. Basé à Paris, il a joué au Louvre, au Châtelet et au Centre Pompidou, aux Pays Bas (MuziekGebouw, Paradiso, Korzo, Vredenburg, IJsbreker) et également en Russie, Italie, Pologne, Allemagne et en Afrique du Sud. A New York, Guy Livingston s’est produit au Miller Theater, Knitting Factory, Cooper Union et au Lincoln Center. Guy Livingston est le principal interprète de la musique du futuriste George Antheil aujourd’hui. Son disque des sonates perdues d’Antheil (« éblouissant » - Le Monde) est sorti chez Wergo en 2003. Un autre disque chez New World en 2006, offre la création du second concerto pour piano. Elève d’Alexander Edelman et Claude Helffer ; diplômé de l’université de Yale, du Conservatoire de New England, et du Conservatoire Royal des Pays-Bas, Livingston a obtenu les bourses Huntington Beebe et Harriet Hale Woolley, et remporté plusieurs prix dont le Prix Gaudeamus en piano ; ainsi que lauréat du Concours International Piano du XXème Siècle d’Orléans et du Concurso Internacional de Música Contemporánea de Sitges (Barcelona). Son premier enregistrement a connu un succès extraordinaire (« Pas de Panique », Don’t Panic : Wergo CD 6649-2) et comportait 60 morceaux d’une minute commandés à des compositeurs de 18 pays. Le deuxième volet One Minute More vient de sortir, avec 60 nouvelles pièces qui sont illustrées par de jeunes vidéastes néerlandais. Ce programme tourne en concert et dans les festivals de cinéma actuellement (New York, Boston, Radio France, Strasbourg, Montréal, Chicago, Washington, Amsterdam, Shanghaï). En 2006 l’Holland Festival lui commande un one-man-show, Dada at the Movies inspiré par les films de Man Ray et Hans Richter. Suite à des recherches approfondies dans les archives de Princeton, Guy Livingston réunit certaines partitions musicales avec leurs films pour la première fois depuis leur création en 1923. Le résultat sort sur DVD dans la collection Unseen Cinema (Deutsches Filmmuseum). Guy Livingston participe souvent à des performances avec des écrivains, des danseurs (aux Spectacles Sauvages), et avec des comédiens (The Nothing Doing Bar, Shirazmataz, Dada Suisse). Pour la Nuit Blanche 2009, il a monté une performance nocturne à la piscine de Saint Germain avec DJ, bruitages, violoncelle et nageurs. Guy Livingston a joué récemment en soliste avec l’Orchestre National de France, le NCRV Radio Orchestra (Pays-Bas), les Philadelphia Virtuosi et le Chicago Symphony Orchestra. Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet mécanique 8 Dossier spectacle Extrait de presse « La standing ovation et les tonnerres d’applaudissements qui ont salué Ballet mécanique dimanche n’auraient pas pu être plus à l’opposé de la réaction suscitée la première fois. La création à Paris en 1926 souleva quasiment des émeutes – un clip muet qui prétendait montrer cette bagarre historique a été diffusé avant le concert. Grâce à la technologie digitale de la fin du XXe siècle, le concert à Blair s’est déroulé avec la précision d’une machine. Quelle joie de voir ces huit Yamaha Disklaviers à queue jouer la partition. Les touches et les pédales de ces pianos mécaniques commandées par ordinateur bougeaient d’ellesmêmes à une vitesse surhumaine comme s’ils étaient joués par des pianistes fantômes. Le chef Michael Holland et les 13 membres de l’ensemble de VORTEX percussion de Blair (y compris deux pianistes additionnels) accompagnaient les Disklaviers, créant une complexe tapisserie de contrepoint rythmiquement asymétrique. Comme on peut s’y attendre, la musique est bruyante, répétitive et percussive – Antheil semble avoir anticipé le minimalisme de Steve Reich à son apogée. Les Disklaviers jouent des accords énormes, des clusters et des glissandi alors que des cloches électriques samplées, des sirènes et des sons d’hélices d’avion hurlent dans les haut parleurs. Les percussions de VORTEX, les plaques tonnerre et les pianos ajoutent des couches sonores, faisant ressembler Ballet mécanique au Sacre du Printemps sous stéroïdes. Le film Dadaïste de Fernand Léger et Dudley Murphym rend l’expérience encore plus surréaliste. (…) Avec l’apparition de ces piano-robots Lang Lang pourrait s’inquiéter de finir ouvrier automobile à Detroit. » John Pitcher / ArtsNash Crédits photos : BlairSchool, Evan Kafka, Morna McGoldrick Contact : Diane de MONTEYNARD - [email protected] Ballet Mécanique 9