Le portrait Jean Bonnet de « Au Revoir les Enfants » par Natalie

Le portrait
Jean Bonnet de « Au Revoir les Enfants »
par Natalie Ragbirsingh
À première vue, Jean Bonnet semblait comme tous les autres élèves au
pensionnat. En regardant le profil de cet adolescent, on remarque son nez épaté entouré
de ses pommettes rosées, ses yeux marron et finalement, ses lèvres pleines. Plus grand
que les autres écoliers et de moyenne corpulence, Jean Bonnet agit constamment avec
prudence par rapport à ses camarades qui semblent enjoués et vibrants. En fait, par
comparaison à ses compagnons, ce jeune pianiste avait un tempérament très calme,
réservé et plutôt mûr pour son âge de peut-être douze ans. Il était tellement doué pour la
musique et les mathématiques, chéri par les frères du pensionnat pour son penchant
scolaire, mais en même temps, isolé.
Sur une vieille photo de cet adolescent, sa chevelure bouclée et indisciplinée est
de couleur châtain foncé, créant un contraste austère contre son teint clair et ses traits
doux. En examinant ses traits de plus près, on peut voir que sa lèvre supérieure saillit un
peu, donnant à son visage une qualité innocente. Cependant, cette description n’est pas
complète si on ne mentionne pas son regard inquiet et assez souvent, une démarche
hésitante qui ne le laisse presque jamais. Bien qu’il ait excellé dans le domaine
académique, Bonnet ou « Du Bonnet » selon ses compagnons, a eu néanmoins du mal à
s’intégrer dans le pensionnat.
Du début à la fin de Au Revoir Les Enfants, la véritable identité de Jean Bonnet
reste dans le mystère. Il parle français mais son accent régional est difficile à distinguer
selon Julien Quentin, son meilleur ami à l’école. Mais au fil des conversations
nombreuses entre ces deux amis, il est devenu clair que Jean ne voulait pas, et ne pouvait
pas, se livrer. En cherchant la vérité sur ce jeune adolescent, on trouve Jean Kippelstein,
un petit garçon juif qui est en train de fuir les Nazis. C’était la deuxième guerre mondiale
et Jean et beaucoup d’autres juifs européens de cette époque-là, étaient forcés
d’abandonner leurs vies quotidiennes et leurs familles et de déguiser leur identité.
Donc, qui est Jean Kippelstein? Malheureusement, sa vraie identité reste dans
l’obscurité, et évidemment, il est impossible de peindre un portrait précis de lui. Le bilan
de cette histoire était tragique et véritablement injuste lorsque Joseph, un orphelin qui
travaillait au pensionnat, a trahi les Juifs et le Père Jean en les dénonçant à la Gestapo.
La vie courte de Jean Kippelstein s’est terminée à Auschwitz. Réalisé par Louis Malle,
Au Revoir Les Enfants sert à garantir que la mémoire de Jean Kippelstein et d’autres
victimes qui ont souffert des conséquences néfastes del’ holocauste ne s’affaiblisse
jamais. Tant que l’oppression des populations et des individus continue à exister, leurs
histoires doivent être repassées dans nos esprits pour mieux comprendre la peine, le
bonheur et la complexité qui caractérise la nature humaine.