murray perahia - Philharmonie de Paris
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murray perahia - Philharmonie de Paris
André Larquié président Brigitte Marger directeur général Désormais considéré comme un hôte régulier de la cité de la musique, le Chamber Orchestra of Europe revient pour un programme exceptionnel donné avec le pianiste Murray Perahia, ce dernier se produisant pour la première fois dans cette salle, à la fois comme chef et comme soliste. Le répertoire qu’ils ont choisi parcourt l’étendue expressive qui s’étend du classicisme au romantisme, passant d’une musique « circonstancielle » (Sérénade n° 13 de Mozart), à l’affirmation des premières ambitions symphoniques (Symphonie « Haffner » du même compositeur) jusqu’au Premier Concerto de Beethoven préfigurant – par le positionnement du soliste « face » à l’orchestre – ce qui constituera l’archétype du modèle romantique. vendredi 12 et samedi 13 janvier - 20h salle des concerts Wolfgang Amadeus Mozart Sérénade n° 13, en sol majeur, K 525, « Eine Kleine Nachtmusik » (« Une Petite Musique de nuit ») allegro, romance (andante), minuetto (allegro), rondo (allegretto) durée : 15 minutes Symphonie n° 35, en ré majeur, K 385, « Haffner » allegro con spirito, andante, menuetto, finale (presto) durée : 19 minutes entracte Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 1, en ut majeur, op 15 allegro con brio, largo, rondo (allegro scherzando) durée : 34 minutes Murray Perahia, direction, piano Chamber Orchestra of Europe durée du concert, entracte compris : 1 heure 30 Une répétition publique de ce concert est prévue vendredi 12 janvier à 10h30 dans la salle des concerts (accès libre réservé aux titulaires d’un parcours musique). Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe Wolfgang Amadeus Mozart Sérénade n° 13, en sol majeur, K 525, « Eine Kleine Nachtmusik » (« Une Petite Musique de nuit ») Symphonie n° 35, en ré majeur, K 385, « Haffner » 4 | cité de la musique Le sous-titre de cette œuvre fut voulu par Mozart. Il est possible que les trois mots dont il est constitué aient beaucoup contribué au succès de la partition, qui évoquent, quand ils sont associés, une orbe de tendresse en laquelle chaque humain aime à se lover. C’est avant tout une sérénade, c’est-à-dire une œuvre de plein air, destinée à un quintette à cordes – il serait impossible de la jouer aujourd’hui dans les conditions voulues par Mozart à cause de l’incessant trafic automobile et de la pollution acoustique. Datée du 10 août 1787, quelques mois après le Quintette K 516 qui ne lui ressemble en rien, la partition comprenait deux menuets dont le premier est perdu. L’allegro initial est magnifique de légèreté, et surtout pétillant d’idées qui se poursuivent sans solution de continuité. La romance est d’une écriture très délicate, particulièrement en ce qui concerne l’équilibre entre ses voix extrêmes, de telle sorte qu’à de nombreux instants le temps y semble suspendu, dans l’apesanteur. Précédé d’un bref menuet (le seul qui donc subsiste), le rondo final offre au compositeur l’occasion de varier le refrain dans différentes présentations alternées, soit graciles, charmantes et entêtantes, soit dramatisées par des ruptures, des renforcements subits du son et des densités plus affirmés de ce refrain. Achevée à Vienne entre le 27 juillet et le 3 août 1782, dans un « sentiment d’urgence » dont nous possédons les preuves écrites, cette symphonie fut destinée à célébrer l’anoblissement du bourgmestre de Salzbourg, le « bienheureux » Haffner dont six ans auparavant Mozart avait déjà immortalisé le patronyme avec la Sérénade en ré majeur (K 250). Elle débute par un allegro con spirito dont les premières mesures, gouvernées par le principe de grands (et terribles) sauts d’octave, étirant la matière vers les extrêmes, vont nourrir tout le discours d’une manière aussi bien joyeuse que solennelle. Il Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe doit être joué « avec beaucoup de feu », comme le demandait le compositeur. L’andante qui suit semble plus apaisé. Le prodigieux dosage entre les cordes, prépondérantes, et les interventions des bois confirme ce sentiment. Le menuet est décidé, aux allures qui pourraient apparaître comme « militaires » si elles n’étaient entièrement portées par l’idée de légèreté. Quant au finale – Mozart voulait qu’on l’interprétât aussi vite que possible –, il s’annonce et s’avance, d’une part comme une conclusion obligatoire à l’œuvre, où le sentiment d’urgence que nous avons évoqué rejoint la nervosité nécessaire à toute péroraison qui se veut récapitulative, d’autre part comme ouverture, vers un ailleurs sans doute, tant la nervosité de son allure y place toute chose en suspens, mais aussi comme un lever de rideau à un opéra imaginaire. Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 1, en ut majeur, op 15 Achevé (après le Deuxième) en 1795 ou 1796, le Premier Concerto pour piano fut créé par Beethoven lui-même en 1880. Le compositeur a émis d’importantes réserves sur son œuvre, amplement reprises par les commentateurs. On doit les mentionner, puisqu’elles appartiennent désormais à l’histoire du sentiment musical et qu’elles sont parmi les premières manifestations de l’idée moderne d’autocritique, même si elles ne semblent guère justifiées aujourd’hui. L’allegro initial débute par une longue introduction orchestrale qui donne tout son relief à l’entrée du clavier. Le charme qui se dégage de ce premier mouvement vient sans nul doute du matériau qu’emploie le piano, ce dernier faisant un usage assez abondant de figures ornementales, entre petits points et longs traits, agrémentant les thèmes proprement mélodiques de touches aimables pour ne pas dire galantes. Le largo est empreint d’une indéniable couleur de doux-amer. Ceci est encouragé par la discrétion de l’orchestre, donnant au piano le simple soubassement nécessaire, et aussi par le fait que le soliste notes de programme | 5 Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe égrène bien souvent la mélodie à nu, pudiquement note après note, reléguant alors les figures ornementales à l’arrière-plan. Le Concerto s’achève sur un rondo, fondé sur des motifs rythmiques, que d’aucuns trouveront peut-être plus « beethovénien » que le reste parce que l’on y entend de plus grandes ruptures et de plus fortes oppositions (entre les différents registres du clavier, entre soliste et orchestre, entre piano et forte). Dominique Druhen 6 | cité de la musique Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe biographies Murray Perahia Le pianiste Murray Perahia entre dans le nouveau millénaire en empruntant de nouvelles directions, ayant récemment accepté son premier poste de chef d’orchestre, en tant que Principal chef invité de l’Academy of St-Martinin-the-Fields (un orchestre avec lequel il entretient depuis longtemps une collaboration fructueuse). Murray Perahia est né à New York le 19 avril 1947. Il commence à apprendre le piano à l’âge de quatre ans, études qu’il poursuit à l’âge de dix-sept ans au Mannes College of Music, dont il sort diplômé en direction d’orchestre et en composition. Il passe alors ses étés au Festival Marlboro (dans le Vermont) où il collabore avec des musiciens tels que Rudolf Serkin, Pablo Casals et les membres du Budapest Quartet. A la même époque, il travaille également avec Mieczyslaw Horszowski. Après avoir remporté le Concours international de Piano de Leeds en 1972, Murray Perahia reçoit de nombreuses invitations à travers toute l’Europe. En 1973, il donne son premier concert au Festival d’Aldeburgh, où il travaille étroitement avec Benjamin Britten et Peter Pears. Il accompagne par la suite ce dernier dans de nombreux récitals de Lieder. Entre 1981 et 1989, il occupe la fonction de Directeur-adjoint de ce même festival. Plus tard, il devient un proche ami de Vladimir Horowitz, dont les conseils et la personnalité ont été une inspiration permanente. Murray Perahia donne parallèlement des récitals et participe à des tournées de concerts sur les plus grandes scènes internationales. Parmi ses récents concerts, on retiendra tout particulièrement ses engagements avec l’Orchestre du Minnesota, l’Orchestre de Philadelphie, et une série de huit concerts où il interprète les Concertos pour piano de Mozart avec l’Orchestre de la Radio bavaroise (dir. Lorin Maazel). Sa récente tournée de récitals en Amérique du Nord comprenait des représentations à travers notes de programme | 7 Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe les États-Unis et le Canada, avant de s’achever à Washington, New York et Boston. En Europe, il a donné des récitals à Bruxelles, Munich, Londres, Vienne et Amsterdam. Les nombreux enregistrements de Murray Perahia (pour Sony Music) comprennent la totalité des Concertos pour piano de Mozart (pour lesquels il dirige du clavier l’English Chamber Orchestra), l’intégrale des Concertos de Beethoven (avec le Concertgebouw Orchestra sous la direction de Bernard Haitink), les Concertos de Mendelssohn et Chopin, celui de Schumann ainsi que celui de Grieg. Il a aussi édité plusieurs récitals d’œuvres de Schubert, Schumann, Mozart, Mendelssohn, Chopin, Beethoven et Bartók. Murray Perahia a collaboré avec Peter Pears sur un disque uniquement consacré à Schumann, et avec Dietrich Fischer-Dieskau dans l’enregistrement complet du Winterreise de Schubert. Ses disques de musique de chambre incluent la Sonate pour 8 | cité de la musique deux pianos et percussion de Bartók avec Sir Georg Solti (Grammy Award 1989) et le Quatuor avec piano en sol mineur de Brahms (avec l’Amadeus Quartet). Murray Perahia a également remporté le Gramophone Award en 1995 pour son enregistrement des Ballades de Chopin. Murray Perahia est membre honoraire du Royal College of Music et de la Royal Academy of Music de Londres. Il a récemment reçu un Doctorat d’honneur de l’université de Leeds. Chamber Orchestra of Europe Le Chamber Orchestra of Europe (COE) bénéficie actuellement du soutien de CGU France. Fondé en 1981, cette formation réunit cinquante musiciens provenant de quinze pays d’Europe et se produit principalement en Europe continentale. Il a établi une étroite collaboration avec les villes de Berlin, Francfort, Graz, Cologne, Salzbourg et Paris, tout en travaillant régulièrement avec les chefs et les solistes les Murray Perahia - Chamber Orchestra of Europe plus reconnus. Le Chamber Orchestra of Europe a enregistré plus de deux cents œuvres pour les dix maisons de disques les plus importantes au monde ; de nombreuses récompenses internationales sont venues couronner ce travail, notamment trois « Gramophone Record of the Year ». Au début de l’année 2000, l’Orchestre s’est produit à Londres et Berlin (avec Heinz Holliger), ainsi qu’en France et en Allemagne (avec Renaud Capuçon, Myung-Whun Chung et Thomas Zehetmair). La saison s’est prolongée par des concerts en Allemagne et en Espagne avec George Benjamin, Valdine Anderson et Paavo Berglund (l’Orchestre a enregistré avec ce dernier l’intégrale des Symphonies de Brahms). Pour conclure cette saison, l’Orchestre s’est produit au Styriarte Festival de Graz (Autriche) sous la direction de Nikolaus Harnoncourt (ce dernier ayant enregistré depuis les Danses slaves de Dvorák et le Divertimento de Bartók, ainsi que le Cinquième Concerto de Beethoven avec Pierre-Laurent Aimard, pour Teldec, dans la cadre d’une intégrale de ces concertos prévue pour les années à venir). Dans le cadre d’une grande tournée européenne (novembre et décembre 2000) avec Nikolaus Harnoncourt, l’Orchestre collabore avec Martha Argerich, Heinz Holliger, Emmanuel Krivine, Mischa Maisky, Sabine Meyer et Akiko Suwanai, au Festival de Lucerne, à Francfort et au Japon. Au début de l’année 2001, pour son vingtième anniversaire, le Chamber Orchestra of Europe a programmé plusieurs concerts avec Pierre-Laurent Aimard, Alfred Brendel, Gauthier Capuçon, Myung-Whun Chung, Nikolaus Harnoncourt, Heinz Holliger, Murray Perahia et András Schiff. clarinettes altos Romain Guyot Nicolas Bône Marie Lloyd Ida Grøn Claudia Hofert bassons Béatrice Muthelet Matthew Wilkie Dorle Sommer Christopher Gunia Stephen Wright cors violoncelles Martin Owen William Conway Elizabeth Randell Sian Bell Howard Penny trompettes Joanna Sachryn Nicholas Thompson Michael Stirling Julian Poore contrebasses timbales Enno Senft Geoffrey Prentice Håkan Ehren Lutz Schumacher violons Gordan Nikolic (solo) Fiona Brett Francis Cummings Barbara Doll Christopher George Ursula Gough Kolbjørn Holthe Ulrika Jansson Hanno de Kogel Sylwia Konopka Stefano Mollo Benjamin Nabarro Joseph Rappaport flûtes Håkan Rudner Karen Jones Bettina Sartorius Josine Buter Vesna Stankovic Moffat Martin Walch hautbois Douglas Boyd Rachel Frost Cecilia Zilliacus technique régie générale Joël Simon régie plateau Eric Briault régie lumières Joël Boscher notes de programme | 9