Vialard(Zoé) - Ecole supérieure d`art d`Aix-en
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Vialard(Zoé) - Ecole supérieure d`art d`Aix-en
MÉMOIRE ZOÉ VIALARD École supérieure d'art d'Aix 2012 2013 En Provence Stage initial et Grand Chantier du Voyage On nous a proposé de faire, comme stage d’initiation, un voyage au Vernet, près de Digne. Le voyage a duré 5 jours et le but était d’observer, percevoir, récolter, retranscrire et expérimenter ce qui nous entourait. Pendant le séjour, j’ai surtout remarqué les différents paysages présents dans la même région. Il y a un grand côté désertique avec un chemin un peu sec, des pierres noires, des branches mortes. Le bruit de pas et de respiration m’ont fait penser au film Gerry de Gus Van Sant, ce qui a accentué l’isolation et la désolation que j’avais déjà remarqué dans le paysage. Mais le peu de traces humaines présentes sont très visibles. C’est sur cette impression que je me suis concentrée pour l’auto-portrait : l’intrusion de l’homme dans la nature. L’exercice que Jean-Marc nous a donné m’a permis de me concentrer d’avantage sur les détails et les changements qui m’entouraient, et j’ai pu voir que dans un seul et même endroit, l’ambiance variait d’un instant à l’autre (lumière, bruits...). Durant les deux semaines de chantier du stage, j’ai pensé à plusieurs pistes : l’idée de boucle, de perturbation, mais celle que j’ai choisi de retenir est l’idée d’effritement car c’est ce qui m’a le plus interpellé. J’ai particulièrement remarqué les variétés de strates, et cela m’a fait réaliser qu’avec le vent et le temps, la montagne s’érodait. J’ai donc cherché à représenter ce phénomène, en soulignant le fait que le paysage est en changement perpétuel. J’ai ainsi mis en évidence des milliers d’années d’érosion en huit plans découpés sur du papier peint en noir. Ceuxci sont disposés à la suite, verticalement, et la lecture se fait de haut en bas dans la logique du sens d’érosion de la montagne. Au pied de cette ligne se trouvent un tas de sable et un sèche cheveux pour représenter le vent continu qui fait que la montagne s’effrite. Le but de ce travail est pour moi d’évoquer au spectateur, à l’aide d’une représentation brute, la violence de la transformation d’un paysage, qui est imperceptible du fait de sa lenteur. Jérémy Damien Pendant trois jours nous avons travaillé en atelier avec l’artiste Jeremy Damien. Il nous a fait travailler sur les espaces architecturaux qui nous entouraient. La première étape fut de relever et dessiner des détails de l’architecture qui nous interpellaient, puis on devait partir de nos observations pour faire des recherches graphiques. Pour la première étape j’ai eu un peu de difficultés à dessiner avec les perspectives mais en allégeant ma façon de dessiner, le rendu était plus propre et épuré. Pour la deuxième partie, au début, je n’arrivais pas à expérimenter, à sortir des lignes architecturales. Jérémy a remarqué que j’avais des difficultés donc m’a donné un exercice qui me forçait à me lancer sans réfléchir et venait me faire changer de feuille à chaque fois pour ne pas que je bloque sur une idée. Cet exercice m’a permis d’expérimenter et de produire beaucoup plus. De cet exercice est sorti plusieurs travaux qui m’ont satisfaite et que j’ai selectionné pour l’accrochage final. Le sujet qui paraissait restreint et fermé au premier abord était finalement assez ouvert et permettait beaucoup d’expérimentation. PIM Quand le sujet nous a été donné (notre vision d’Aix-En-Provence), je l'ai trouvé intéressant et le médium, le téléphone portable, aussi. Mais après avoir formé notre idée avec le groupe, une vidéo ou un stop motion, les règles du sujet ont changé. Le rendu devait seulement être papier alors que sur la feuille du sujet il y avait écrit qu'on pouvait faire une installation vidéo. Ce qui nous a totalement perdu. Finalement avec Clemence et Simon, on a trouvé l'idée du labyrinthe. On est parti du constat que même après plusieurs mois passés à Aix-En-Provence, on se perdait toujours dans la ville. A partir de ce point là, les enseignants ont encore changé de directives, ce qui nous a réduit dans nos productions. On a du respecter le format 18x18, qu'on pouvait multiplier par 6, et inclure absolument de la photographie, infographie et sérigraphie. On a donc pris des photos des rues de la ville avec nos portables sur le même modèle: un morceau de route avec un morceau de mur. Pour pouvoir créer un labyrinthe en «miroir». Pendant la création de ce chemin, l'ordinateur sur lequel on travaillait a cessé de fonctionner et on a perdu tout ce qu'on avait fait. On a du recommencer depuis le début. Et je trouvais que la première version de notre travail était mieux. Malgré le fait que la sérigraphie ne laisse pas beaucoup de liberté au niveau des techniques et rendu (on peut pas prendre une photo trop détaillée, on ne pouvait utiliser qu'une seule couleur...), j'ai bien aimé la pratiquer. J'aime le côté manuel de la sérigraphie. C’est une technique qui parait simple et répétitive mais qui permet de nombreuses variations d’une même image. Donc même si le changement de consignes permanent et les limites imposées ont été contraignantes, j’ai bien aimé faire ce travail. Quand au travail en groupe, ça s'est très bien passé. On a réussi à tous s'entendre et à se mettre d'accord quand il y avait un problème. Personne n'était en retrait et tout le monde a donné son idée. Et j’ai bien aimé la dynamique du groupe. (Sur l’image du labyrinthe, il manque la sérigraphie, qui se place en haut à droite, au dessus de la fin du chemin) Méta Atelier Pour préparer la semaine thématique sur John Cage, on a eu un workshop avec Jean-Paul Thibault et Céline Domengie de deux jours sur la performance. Le but de l’atelier est de nous faire découvrir le méta atelier. Après un échauffement à partir d’exercices d’étirement et de yoga, on a fait plusieurs exercices avec des objets et des gestes apportés de notre quotidien. Une performance personnelle et en groupe nous ont été demandé. La performance personnelle ne m’a pas plu. Je me sens pas à l’aise de me mettre en scène donc je n’ai pas été satisfaite de ce que j’ai fait. Pour cette performance personnelle, j’ai choisi d’utiliser un geste de mon quotidien, un vêtement usé et j’ai lu un poème de Baudelaire «Le Confiteor de l’artiste». J’ai choisi ces actions la parmi plusieurs autres gestes car cet ensemble me paraissait plus pertinent. La performance en groupe a été plus intéressante. Il y avait plus d’idées à partager et j’ai eu plus de confiance à agir devant un public et une caméra. Plus d’interactions et de hasard en ressort car on a du combiner nos actions personnelles pour faire une performance collective. Avec Clemence, Marie et Victor, ont a décidé que trois d’entre nous jouerais des marionnettes avec un bruit différent par personne. Et un texte extrait du film «Astérix, Mission Cléopâtre» (qui été le texte que Marie avait choisi pour sa performance) que les trois marionnettes avaient. On a choisi ce texte la parce qu’on trouvait que c’était celui qui se rapprochait le plus de la comédie et du théâtre. Le maître du jeu, Marie, qui en appuyant à certains endroits, activait ou désactivait des gestes en continue, les bruits ou la lecture du texte de chacune des marionnettes. Cette initiation a été intéressante mais le méta-atelier ne m’attire toujours pas. C’est une forme d’art qui ne me convient pas. PIC Pour expérimenter en peinture, le point de départ était Google Earth. Ce qui m’a poussé à choisir Tchernobyl comme lieu est l’idée que par Google Earth on peut «visiter» les lieux qu’on ne peut pas voir (pour diverses raisons) et surtout qui sont inaccessibles pour l’homme. Tchernobyl fait partie de ces lieux la et c’est en partie pour cette raison que j’ai décidé de travailler dessus. Et j’avais récemment vu un article sur internet et une série de photos sur des lieux désertés. Par contre quand j’ai choisi le lieu, je n’ai pas réfléchi à la façon de le retranscrire en peinture. Après des recherches, on a commencé à peindre. Etant donné que c’était la première fois que je touchais vraiment à la peinture, je me suis sentie un peu perdue. Je n’arrivais pas à réaliser ce que je voulais faire. J’ai appris certaines techniques par Don Jack et Marine. Pour le grand format je me suis décidé à peindre des bâtiments en perspective plutôt nets sur un fond incertain. Par cette peinture j’ai voulu représenter le fait que Tchernobyl était un lieu vide, laissé tel quel, «aseptisé», ou il ne restait du passage de l’homme seulement des bâtiments industriels alors que l’endroit en lui même est retourné à la «nature». Surtout que les vues 3D de Google Earth m’ont interpellé par le fait que les constructions ressortent beaucoup et paraissent voler dans l’environnement. Le petit format, que j’ai acrroché à côté, représente certains chemins et tuyaux de l’usine de Tchernobyl vu du dessus. Cette partie la m’a intérressé parce qu’elle me faisait penser à des circuits électroniques. VIS Pour expérimenter en volume, sculture et installation, notre sujet était «Mémoire de formes et formes de mémoire». Les deux premiers jours ont été consacré à l’apprentissage du plâtre. Donc on a commencé à faire des moulages et empreintes. A partir de ce moment la, il a fallu réfléchir à une collection d’empreintes. J’ai d’abord pensé aux empreintes lumineuses, mais je me voyais traiter ce sujet seulement en image et pas en volume, donc je me suis penché sur les traces qu’il peut y avoir sur le corps. Les marques que peuvent faire les vêtements, bijoux et autres objets sur nos corps et qu’on a pratiquement tout le temps sans forcement y faire attention. J’ai commencé par faire une série de photo sur ces traces sur le corps et puis à faire des empreintes de ces traces sur de la terre (collier, soutien-gorge...). A partir de la, j’ai voulu «imprimer» la matière des vêtements sur une surface. J’ai beaucoup aimé le résultat mais ça ne rentrait pas dans le sujet. J’ai donc commencé à travailler avec le vêtement lui-même en faisant des moulages dans les poches ou jambes de pantalons. J’ai aussi fait des essais avec un t-shirt. J’ai aussi voulu rigidifier des vêtements, en utilisant plusieurs techniques (les plonger dans du plâtre, de l’amidon de riz ou encore de la colle pour papier peint). La technique qui a le mieux marché, sans pour autant être un succès, est la colle. J’ai voulu les rigidifier pour qu’ils soient la trace d’eux mêmes. Les vêtements gardent la trace, l’empreinte du corps qui les a porté. Si ils sont solides, ils ne sont plus malléables et ils ne peuvent plus prendre la trace du corps. Les moulages en plâtre que j’ai fait, rendent compte d’une forme qui a été et qui n’est plus une fois le corps sorti du tissu. J’ai voulu mettre l’accent sur les traces de présence d’un ojet qui n’est plus présent. Thierry Lagalla Le workshop avec Thierry Lagalla était intéressant mais très court dans le sens ou on avait pas le temps d’organiser et de présenter nos performances. Je n’aime pas trop la performance mais Thierry Lagalla m’a apporté un nouveau regard sur cet art, plus frais, plus simple, plus instinctif. Le point de départ de notre travail a été ce qu’on avait fait pour le VIS, «Mémoire de formes et formes de mémoire». Comme mon rendu pour ce sujet ne me plaisait pas, j’étais septique pour la suite mais je me suis dit que c’était un bon moyen pour améliorer ce que j’avais fait. Pour le VIS, mes expérimentations étaient basées sur le moulage d’intérieur de vêtements. J’ai donc d’abord pensé à retourner les poches des personnes m’entourant pour ma performance mais après une discussion avec Thierry, qui m’a parlé du travail de Serge III, j’ai décidé de continuer sur le moulage d’intérieurs mais plus seulement de vêtements, mais du corps aussi. Et la performance consistera à prendre ces moulages, dont on peut difficilement comprendre ce qu’ils sont, pour les mettre, probablement avec du scotch, sur le corps d’une personne. Même si la performance n’est pas la forme d’expression avec laquelle je me sens le plus à l’aise, j’en ai une meilleure vision qu’avant.