Sequana - Le Magazine des Affaires
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Affaires Le Magazine des Restructuring Pour une meilleure information des professionnels Spécial Re str uc tur i éDITION 2013 1 ng + Table ronde Infrastructure KWM0020/AFF éditorial * Siège social 148 avenue de Clichy 75017 Paris Téléphone de la rédaction 01.42.28.07.18 Site Web http://www.magazinedesaffaires.com Dépôt légal à la parution N° de commission paritaire 0507 I 86585 ISSN : 1770-4103 Impression Imprimerie Jouve 733, rue St Léonard 53100 Mayenne Directeur de la Rédaction Olivier Bénureau (obenureau@magazinedesaffaires. com) Téléphone 06 20 31 67 15 Rédacteur en chef Xavier Leloup ([email protected]) Téléphone 06 23 14 61 53 Maquettiste, Infographiste : Maroua de Lène Mirouze (m.delenemirouze@ magazinedesaffaires.com) Affaires Le Magazine des Info Eco SARL P as de répit. Les vagues de restructurations d’entreprises semblent se succéder sur l’économie française sans que personne ne sache vraiment à quel moment aura été touché le fonds. Et pourtant le marché français bénéficie d’un éco-système de la restructuration particulièrement sophistiqué. Grâce au panorama des acteurs du restructuring que vous pourrez découvrir dans ce numéro, vous vous apercevrez qu’entre avocats, banquiers d’affaires, administrateurs judiciaires, fonds de retournement, conseils en organisation ou experts de la stratégie sociale, les dirigeants d’entreprises en difficulté ont de quoi se sentir entourés. Amend-to-extend, entrée de nouveaux actionnaires ou conversion de dette constituent certaines des solutions mises en œuvre sur les quelques dossiers emblématiques de l’année 2013 comme la Saur, Monceau Fleurs, CPI ou le Moniteur. D’ailleurs, et c’est là une très bonne nouvelle, les investisseurs internationaux éprouveraient de nouveau un intérêt réel pour les marchés français et européens. Après les dossiers de très grande ampleur de ces dernières années, il n’en reste pas moins que les difficultés se sont étendues aux entreprises de taille intermédiaire et à certaines sociétés sous LBO, comme en 2009. Autrement dit, c’est bien l’ensemble du tissu industriel français qui, à un moment ou à un autre, se trouve confronté à des difficultés. Même la classe d’actifs Infrastructure, auquel le Magazine des Affaires consacre de nouveau une table ronde exceptionnelle, n’échappe pas au phénomène, obligeant ainsi ses acteurs à repenser la notion de risque. Vous l’aurez compris : l’année 2013 n’aura pas été de tout repos mais a également réservé quelques très bonnes surprises en M&A dont nous aurons l’occasion de parler dans notre prochain bilan annuel. D’ici là, excellentes fêtes de fin d’année. Directeur de publication Olivier Bénureau ([email protected]) Xavier Leloup Le Magazine des Affaires Pour une meilleure information des professionnels ABONNEMENT Spécial Re str uc tur i Nos clients construisent l’avenir. Grâce à notre enracinement local et notre présence internationale, nous les aidons à réaliser leurs projets les plus audacieux. Créer un nouvel acteur de référence au niveau mondial : voilà une alternative pour les accompagner dans le développement de leurs activités. Voilà surtout une nouvelle façon de penser. *Repensez votre approche du Droit. Asia Pacific | Europe | Middle East éDITION 2013 ng + Table ronde Infrastruc ture The Power of Together kwm.com TARIFS : Abonnement Premium (8 numéros dont 2 hors-séries, invitation petits-déjeuners conférences et accès internet) : 760,66 € HT (802,50 € TTC) Abonnements groupés spécial entreprise: Abonnement Premium Entreprise (5 exemplaires par numéro, invitations petits-déjeuners conférences et accès internet) : 1521,32 € HT (1605 € TTC) Envoyez un chèque à l’ordre de : Info Éco SARL - 148 avenue Clichy - 75017 Paris Tél : 01 42 28 07 18 Actualité sommaire Numéro Restructuration- MdA N°86 - Décembre 2013 4 P. 24 Interview de Nicolas Notebaert, VINCI Airports P. 26 Table Ronde Infrastructure 13 Restructuring Panorama des acteurs clés 2013 P. 60 Dossier Restructuring ¤ Conseils financiers ¤ Conseils juridiques ¤ Conseil en stratégie ¤ Banque d’affaires ¤ Administrateurs judiciaires ¤ Banquiers Affaires Spéciales P. 64 Panorama des acteurs clefs du Restructuring P. 84 Eric Lasry, l’avocat stratège Actualité Actualité Deals de justice décrypte l’essor d’une justice mondialisée Alcatel-Lucent, Technip, HSBC, Siemens, Total, Barclays : ces entreprises européennes de premier plan ont en commun d’avoir versé chacune plus de 100 millions de dollars au gouvernement de l’oncle Sam pour de prétendues violations de législations extraterritoriales américaines. Cherchant à décrypter et à tirer toutes les conséquences de ce phénomène, un groupe d’experts réunis sous l’égide d’Antoine Garapon, magistrat, et Pierre Servan-Schreiber, Associé du cabinet de Skadden Arps, vient de publier un ouvrage de synthèse intitulé Deals de justice, le marché américain de l’obéissance mondialisée. Passionnant, cet ouvrage collectif a entre autres mérites d’attirer l’attention sur un phénomène qui a déjà coûté la bagatelle de 7 milliards de dollars aux entreprises européennes depuis 5 ans grâce à leur participation active aux investigations menées à leur encontre – et alors même qu’aucune d’entre elles n’a été jugée coupable de quoi que ce soit. Elisabeth Amiel Taylor Wessing fête ses 10 ans de présence à Paris 6 Gilles Amsallem Quelques années après le départ d’associés pour Nixon Peabody, c’est aux équipes de Taylor Wessing d’afficher le sourire en fêtant leurs 10 ans de présence à Paris. Medias, sports et biotechs constituent le noyau sectoriel sur lequel les associés parisiens ont su s’appuyer pour traverser les cycles tout en développant un modèle économique très internationalisé basé sur un partage de dossiers avec l’ensemble des 23 bureaux du réseau répartis entre l’Asie, le Moyen Orient et l’Europe. Résultat : la firme parisienne rassemble désormais 60 professionnels dont 20 associés. Côté corporate, Taylor Wessing n’est pas non plus en reste et a dernièrement conseillé les managers de Cisbio Bioassays lors de sa reprise sous LBO par Argos Soditic ou encore RocTool à l’occasion de son transfert de NYSE Euronext Paris sur le marché organisé de NYSE Alternext. Un déménagement est prévu courant 2014 pour permettre au cabinet de croître. August et Debouzy cherche à séduire les entrepreneurs Gilles August Se constituer une nouvelle clientèle d’entreprises prometteuses tout en s’engageant aux côtés de la communauté française des jeunes entrepreneurs, tel est le pari que semble vouloir relever le cabinet August & Debouzy en lançant Start you up, une initiative du cabinet visant à offrir un accompagnement juridique exclusif pour les entreprises en phase de démarrage. 10 startups seront sélectionnées sur la base de Lagardère Active reprend une pépite : Réservoir Prod leur projet (perspectives de développement et innovation) et auront ainsi accès pendant un an à l’ensemble des expertises d’August & Debouzy, pour 200 euros par mois. Start you up s’adresse aux jeunes entrepreneurs de moins de 40 ans dont la société est immatriculée en France depuis moins de 18 mois et le capital détenu majoritairement par leurs fondateurs. En compétition avec R&G Production (qui produit Carnets de Voyages et Midi en France) et un fonds d’investissement, Lagardère Entertainment vient de reprendre Réservoir Prod créé en 1994 par Jean-Luc Delarue. Lagardère, qui veut se recentrer sur la production audiovisuelle, met ainsi la main sur une pépite capable de générer un chiffre d’affaires d’environ 30 M€ par an. ‘‘ C’est une très belle opération. L’équipe de management a un savoir-faire unique en matière de production de magazine de société en France. Depuis 10 ans, elle a démontré sa capacité à installer des marques fortes dans le paysage français comme Toute une histoire, Maison à vendre ou encore Recherche appartement ou maison’’, souligne Elisabeth Amiel, Associé d’Aforge Degroof Finance (photo ci-contre). Cette acquisition devrait permettre à Lagardère d’enrichir son offre dans les magazines de sociétés. Pour mémoire, Lagardère s'était hissée à la première place des producteurs d'émissions de flux avec 957 heures d'émissions de télévision diffusées lors de la saison 2012-2013. 7 Doux repart de l’avant avec Développement & Partenariat du volume d'achat. Ce nouvel actionnariat devrait permettre à la société de repartir de l’avant. Aujourd’hui largement désendettée (80 M€ de dette aujourd’hui contre 340 M€ il y a un an), la société s’est restructurée en profondeur au cours des derniers mois et a généré près de 10 M€ d’économies En redressement judiciaire depuis juin 2012, le leader européen de la volaille a trouvé un repreneur avec Développement & Partenariat qui a procédé au rachat de la dette de la société auprès de Barclays, quelques mois après que la banque ait converti sa dette pour prendre le contrôle de la société (52%). L’un de ses principaux clients au Moyen-Orient, le saoudien Almunajem, prend également 25 % du capital et la famille Doux garde 22,5 %. Ce dernier a également participé activement au redressement de la société, notamment par le paiement accéléré de ses commandes et par l'augmentation au travers de ventes ou de réorganisations de ses sites industriels et de son siège social. Pour mémoire, D&P avait réussi le retournement de la société Le Tanneur en 1993 et plus récemment de Moving. De quoi donner de l’espoir aux 2100 salariés du groupe Doux. Les acteurs clefs de l'opération D&P : Didier Calmels, Martin Calmels ; Administrateurs judiciaires : Régis Valliot; Mandataires judiciaires : Stéphane Gorrias, Nicole Elleouet ; Conseils juridiques : De Pardieu Brocas (Patrick Jaïs), Veil Jourde (George Jourde, Nassim Ghalimi); Almunajem : Cleary Gottlieb (JeanMarie Ambrosi), Lartigue & Associés (Coraline Damien) ; Doux. Conseils juridiques : Willkie Farr & Gallagher (Maurice Lantourne, Edouard Mignon) et Fidal (Xavier Moulière) Didier Calmels Actualité Actualité Les corporate hésitent encore à utiliser leurs abondantes trésoreries pour de la croissance externe Jean-Marc Franceschi, Associé responsable de la pratique corporate d’Hogan Lovells à Paris, commente pour nous les résultats de l’enquête ‘‘Stratégies de croissance : la relance de l’économie mondiale’’ menée par sa firme auprès de 240 dirigeants d’entreprises multinationales. Sur le seul marché français, il y a eu davantage d’introductions en bourse sur le dernier trimestre 2013 que sur l’ensemble de l’année. Ensuite que le montant de la trésorerie n’a jamais été aussi élevé au sein des grandes entreprises puisque celles-ci disposent aujourd’hui de 5 600 milliards de dollars à l’échelle mondiale, soit près du double des niveaux atteints il y a dix ans. Il s’agit là de la confirmation d’une tendance de long terme avec une progression de 9% à l’échelle mondiale et de 9 % en France contre de seulement 4% en Allemagne. Or il ne s’agit pas d’une très bonne nouvelle car cela démontre que les entreprises sont encore réticentes à l’idée d’investir. 8 MdA : Comment s’explique ce phénomène ? Jean-Marc Franceschi, Hogan Lovells MdA : Quels sont les principaux enseignements de l’étude ? J-M F : D’abord que les marchés de capitaux et de la dette se sont réveillés. J-M F : La crise de 2007 est encore dans tous les esprits. Les corporate cherchent donc à sécuriser autant que possible leurs opérations de croissance externe à travers un allongement des délais de négociations et une sélectivité accrue. Et dans ce contexte d’aversion au risque, la voie de la croissance interne demeure encore privilégiée par beaucoup. MdA : Quels résultats de l’enquête ont constitué pour vous une surprise ? J-M F : Le poids du règlementaire : neuf dirigeants interrogés sur dix citent les obstacles réglementaires comme le principal défi auquel les sociétés doivent faire face quand elles cherchent à s’implanter à l’étranger. On s’aperçoit d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une exception française mais d’un problème auxquels sont confrontés les décisionnaires économiques dans l’ensemble du monde. Six sondés sur dix estiment ainsi que la réglementation sera leur principale source de préoccupation au cours de deux prochaines années. MdA : Quel a été le retour de vos clients corporate français sur les résultats de cette étude ? J-M F : A l’instar des entreprises sondées dans l’étude, nos clients souhaiteraient pouvoir utiliser leur trésorerie disponible pour financer des opérations de croissance externe plutôt que pour exclusivement redistribuer des dividendes à leurs actionnaires. Mais l’environnement demeure encore incertain. Les corporate privilégient donc une approche opportuniste, à l’instar de notre client ID Logistics qui a su profiter des difficultés de CEPL pour 9 Retrouvez les résultats complets de l’enquête sur : http://www.hoganlovellsevolution.com/evolution-reigniting-the-global-economy faire l’acquisition d’une très belle entreprise (NDLR : cf. notre article dans MdA n°82/83). MdA : Votre équipe semble connaître un niveau d’activité particulièrement élevé depuis dix-huit mois. Comment cela s’explique-t-il ? J-M F : Nous avons eu la chance d’avoir des clients qui sont allés au bout de leurs processus d’acquisition, qu’il s’agisse du rapprochement de Vivalis avec Intercell, d’ID Logistics avec CEPL, de la reprise des entités françaises de Kodak par son fonds de pension britannique KPP, de l’acquisition par TwentyTwo Real Estate de Financière Selec, de l’acquisition par Aéroports de Paris de TAV - la société qui gère l’aéroport d’Istanbul - ou plus récemment de l’acquisition de Triagnosys par Zodiac Aerospace. Notre département opère à partir d’un groupe de professionnels resserré constitué de trois associés pour environ 10 collaborateurs. Ce dispositif semble en phase avec les attentes du marché. Actualité Actualité 2013 : une bonne fenêtre d’investissement Aforge Degroof Finance poursuit sa mue 10 La banque d’affaires prend un virage stratégique majeur. Avec les arrivées de Pierre Albouy, Lawrence Giesen et le partenariat avec René-Pierre Azria il y a deux ans, la banque d’affaires avait déjà montré son ambition dans le métier du M&A à destination des corporate. Elle franchit une nouvelle étape en créant une plate forme de marchés de capitaux (ECM, DCM) à destination des ETIs. Ce qui la fait passer du statut de boutique M&A dédiée au Smid-Cap à celui de banque d’affaires permettant des solutions de financements sur les marchés, un peu sur le modèle de Goldman Sachs ou Morgan Stanley. ‘‘L’offre M&A ne suffit plus pour répondre aux besoins des entreprises. Elles ont besoin de trouver des solutions de financements pour développer leurs projets’’, explique Damien Bachelot, président de la Compagnie Financière Degroof France. Le diagnostic étant posé, restait à trouver les bons professionnels et créer une plateforme de marché adaptée… L’arrivée de quatre associés Ancien responsable des activités de marché de Merrill Lynch et plus récemment associé gérant d’Oddo CF, Cyril Kammoun prend les commandes de cette BFI. Pour mémoire, ce professionnel de 40 ans à peine a conseillé plusieurs sociétés du CAC 40 dans la structuration d’instruments complexes (TSDi, Titrisations, Derivés) et l’émission de dettes privées aux Etats-Unis (Bonduelle, Bongrain, Roquette, Lesaffre, Mersen, Icade…). Avec lui, trois poids lourds de la banque d’affaires rejoignent également l’équipe : Franck Ceddaha, un spécialiste des opérations boursières complexes (15 ans chez Paribas et ABN AMRO), Dan Azerval (un grand spécialiste des placements privés aux USA), et Jérôme Laurre (Ex directeur des financements structurés en actions du Crédit Agricole, de BNP Paribas et de Barclays). On notera également les arrivées de Mofdi Gassoumi (Houlihan Lokey), Vincent Blandin (Deutsche Bank), Arnaud Saint-Clair (Oddo CF), Ivan Huet (Goldman Sachs), Fred Hebrard (Credit Suisse), Pierre Georges (Société Générale). KKR valorise Winoa pour 270 M€ Détenu depuis huit ans par LBO France, Winoa (Ex Wheelabrator Allevard) vient d’être repris par son principal créancier, KKR. L’investisseur qui s’était emparé d’une large partie des créances senior de la société au cours des derniers mois fait ainsi une excellente affaire. En convertissant ses créances, il détient désormais 50% de la société (les fonds DK et Benett détiennent de leur côté 35%), ce qui valorise Winoa un peu moins de six fois l’Ebitda 2013. Surtout, le leader mondial de la grenaille abrasive semble désormais promis à un bel avenir. Largement présent dans les zones à forte croissance (Etats-Unis, Amérique Latine, Russie, Chine), il va disposer de moyens financiers pour son développement. Les inves- tisseurs se sont engagés à investir 60 M€ pour accélérer la croissance de la société. Elle bénéficie en outre d’une structure financière allégée : sa dette sera ramenée à 188 M€, contre 315 M€. On notera également que pour LBO France, l’aventure Wheelabrator, n’aura pas été aussi pénible qu’elle n’y parait car le fonds avait pu rembourser à ses LPs la moitié de sa mise initiale,à l’occasion d’une recap en 2008. Le fonds White Knight VI (qui détenait la participation) afficherait d’ailleurs un multiple brut de 2,2. Les acteurs clefs de l'opération KKR : M.Mukadam, J.Garaïalde ; Conseils financier : H.Lokey (L.Benshimon) ; juridique : White & Case (C. Domenget-Morin) ; Conseil juridique société : Bredin Prat (N.Laurent). Conseils cédant : financier : Messier Maris (F. Guichot-Pérère) ; juridique : Mayer Brown (X.Jaspar) ; Dette senior : KKR, Benett Capital Mnt, DK Capital Mnt ; conseil juridique prêteurs : Ashurst (J-P Farges, D.Sénéchal) Par Éric Rey, Directeur associé chez Omnes Capital Malgré un contexte économique toujours aussi tendu, le marché recèle de belles opportunités en capital transmission. Les explications d’Éric Rey, Directeur associé dans l’équipe Capital Développement & Transmission mid cap chez Omnes Capital. C roissance en panne, confiance en berne, frilosité des investisseurs institutionnels : les entreprises peinent plus que jamais à obtenir des financements. “Face aux difficultés d’accès au crédit, les entreprises sont tentées d’ouvrir leur capital pour faciliter la croissance. On remarque aujourd’hui un retour des opérations primaires, qui représentent un tiers des opérations sur le marché”, relève Éric Rey. Le capital investissement a plus que jamais un rôle à jouer pour accompagner les entreprises et leur apporter des fonds propres. tour des opérations secondaires sur le marché. “Le volume est là, mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous”, précise Éric Rey. Chez Omnes Capital, la sélectivité reste toujours de mise. Si le manque de visibilité impacte les valorisations, les belles affaires trouvent toujours preneur à des prix soutenus. Un flux important d’opérations primaires Création de richesse Le marché est donc loin d’être atone. Au contraire, le deal-flow est même plus important qu’en 2012, notamment sur les opérations de capital transmission. Les incertitudes fiscales qui ont plané sur la transmission d’entreprise sont levées. Les dirigeants sont plus enclins à transmettre leur société. “En revanche, les opérations de capital développement sont plus rares et représentent moins de 10 % des opportunités”, constate Éric Rey. La fin de vie des fonds levés en 2003 et 2004 a aussi entraîné le re- Alors qu’en 2007-2008 certains fonds s’appuyaient largement sur l’effet de levier mécanique lié à un fort endettement pour créer la plus-value de leur investissement, aujourd’hui la création de valeur passe nécessairement par la création de richesse, c’est-à-dire la croissance du chiffre d’affaires et de la marge additionnelle. Un phénomène salutaire et vertueux pour les entreprises soutenues par le capital investissement. “C’est une stratégie que nous avons toujours suivie chez Omnes Capital. Nous ciblons essentiellement les opérations primaires auprès d’en- “La révision à la baisse des multiples est contenue, de l’ordre de 10 % à 15 %, et représente un facteur d’opportunités lorsque les conditions pour créer de la valeur sont réunies.” treprises dotées d’une vraie capacité à générer de la croissance. Pour y parvenir, nous sommes très attentifs à différents critères : un projet entrepreneurial, un management de qualité, un savoir- faire solide et une réelle dynamique de développement. Nous accompagnons les dirigeants sur la durée pour identifier des pistes de croissance en France mais aussi à l’international.” La même stratégie vaudra pour le fonds Omnes Croissance 4, le prochain millésime de Capital Développement & Transmission mid cap, déjà sur la rampe de lancement. Performances du Capital Investissement 10,7 % TRI du capital investisse- ment sur dix ans à fin 2012 17,2 % TRI net du capital transmission sur dix ans à fin 2012, vs 6,9 % pour l’indice CAC AllTradable (ex. SBF-250) Sources : AFIC et Ernst & Young - juillet 2013 11 Actualité Vinci et Meridiam se refinancent par de l’obligataire Eric Genetre, Vinci Concessions Meridiam semble un fidèle partisan de l’obligataire. Après avoir recouru à ce type de financement pour l’Université du Hertfordshire au Royaume-Uni et la L2 à Marseille (cf. MdA n°85), le fonds d’infrastructure greenfield dirigé par Thierry Déau vient de procéder au refinancement par émission obligataire de Granvia SA, la société concessionnaire du PPP de l’autoroute R1 en Slovaquie dont il est actionnaire à 50% aux côtés de Vinci Concessions. Opérationnelle depuis 2012, ce tronçon de 52 kilomètres vient donc de faire l’objet d’une émission obligataire d’un montant de 1,243 Md€ et d’une maturité de 26 années qui se substitue au financement bancaire initial apporté par 26 banques. Soutenu par la BERD et Kf W-iPEX et noté BBB+ par Standard and Poor’s, ce nouvel emprunt devrait faire économiser près de 150 M€ à la République Slovaque tout en répondant à la demande croissante des institutionnels pour ce type d’actifs. CDC Infrastructure se lance dans l’éolien off-shore L’éolien off-shore aiguise les appétits. Alors que deux offres viennent d’être rendues par GDF Suez et EDF pour la construction/exploitation de parcs éoliens en mer du Tréport et des îles d’Yeu et de Noirmoutier pour un total de 1 000 mégawatts, CDC Infrastructure se lance à son tour. Encore limité, ce premier investissement dans l’éolien off shore passe par le rachat d’une partie (33,5%) de la participation détenue par le fonds Marguerite (22,5%) dans la ferme éolienne de Butendiek en Allemagne, ce qui permettra à CDC Infra Management de détenir 7,5% du projet. Situé en Mer 12 du Nord à 32 km de l’île de Sylt, le closing de cette opération n’avait été réalisé qu’en février de cette année avec le concours de Siemens Financial Services (22,5%), Industriens Pension (22,5%), PKA (22,5%) et wpd (10%), le développeur du projet. Il s’agit donc d’un projet encore greenfield dont les travaux de construction ne s’achèveront qu’à la mi-2015 pour un volume d’investissements total d’1,3 Md€. Selon Jean Bensaïd, Président de CDC Infra, cet investissement a vocation à être suivi par d’autres, notamment en France. La cession de Barclays Infra à 3i finalisée Stéphane Grandguillaume, 3i Annoncée au printemps, l’acquisition par 3i de BIFM, gestionnaire des fonds infrastructure de Barclays, s’est finalement concrétisée le 8 novembre dernier. L’ensemble des actifs (y compris les 13 actifs français) sont donc transférés au fond anglais mais continueront d’être gérés par l’équipe de gestion historique de BIFM, dirigée en France par Stéphane Grandguillaume. ‘‘Avec cette acquisition, 3i devrait couvrir l’ensemble du spectre de l’infrastructure (core infra, PPP et renouvelable) et continuer son développement européen. Pour mon équipe, cette acquisition nous donne accès à plus de capital et nous permet de développer de nouvelles activités’’, se félicite Stéphane Grandguillaume, désormais Associé de 3i. Acteur historique du greenfield, l’ex équipe de BIFM devrait donc investir également dans des actifs brownfield du secteur des utilites comme Anglian Water Group ou Eversholt Rail (respectivement opérateur d’eau et fournisseur de matériel roulant en Grande-Bretagne) ou Elenia, un opérateur des réseaux de chaleur en Finlande. “ Actualité Solvay avait la trésorerie nécessaire pour payer cette acquisition sans emprunter ” Solvay annonçait début octobre l’une des plus importantes opérations de croissance externe corporate de l’année 2013 avec la reprise de l’américain Chemlogics pour 1 Milliard d’euros. Emmanuel Butstraen, Directeur Général de Solvay Novecare, l’unité dans laquelle sera intégrée Chemlogics, revient pour le Magazine des Affaires sur l’acquisition de ce spécialiste américain de l’extraction de gaz et de pétrole de schiste. MdA : En quoi cette acquisition estelle transformante pour Solvay ? E.B : Cette acquisition est transformante sur trois aspects : le business : on enrichit significativement notre offre dédiée au marché de l’extraction du pétrole et du gaz, un marché qui affiche une forte croissance ; on renforce notre capacité de recherche et d’innovation dans ce métier ; par ailleurs, le portefeuille de clients de Chemlogics aux EtatsUnis vient s'ajouter à la base de clients multinationaux de Solvay Novecare la géographie : on renforce notre présence aux Etats-Unis où le scénario énergétique est très favorable. Nous allons également exporter le savoir-faire de Chemlogics pour tirer parti des développements à venir dans des pays tels que l’Australie, l’Argentine, la Chine ou la Russie où le secteur du pétrole & gaz est en plein boom. la stratégie : cette acquisition totalement en ligne avec la stratégie de Solvay qui cible davantage de croissance, une intensité capitalistique plus faible et un retour sur investissement plus élevé. D’autre part, nous avons pour objectif de faire progresser les technologies de forage horizontal de manière à minimiser leur impact environnemental. MdA : Quels sont les éléments justifiant le niveau de valorisation (a priori) élevé de Chemlogics ? E.B : La valeur d'entreprise de Chemlogics représente un multiple de 10,7 fois son EBITDA des 12 derniers mois et 8,7 fois en tenant compte des effets fiscaux. Cette valorisation est tout à fait en ligne avec les acquisitions récente dans ce secteur. Cela reflète le fort positionnement de Chemlogics dans ce marché et les synergies de croissance importantes attendues. MdA : Pour quelles raisons cette acquisition s’accompagne-t-elle d’une émission obligataire hybride d’1 Md € ? E.B : Solvay avait la trésorerie nécessaire pour payer cette acquisition sans emprunter. Toutefois, nous avons souhaité profiter des très bonnes conditions de marché pour lancer cette obligation hybride perpétuelle qui s’est avérée être un succès. Cette émission nous permet de renforcer le bilan de Solvay et de maintenir ses liquidités à des niveaux raisonnables en prévision du remboursement d’une partie de sa dette à partir de 2014. MdA : Quels ont été les étapes clefs de cette acquisition ? E.B : Nous avons finalisé l’acquisition le 31 octobre, soit moins d’un mois après l’annonce du projet. Nous entrons maintenant dans la phase d’intégration de Chemlogics dans l’activité Novecare de Solvay. Les acteurs clefs de l'opération Conseils juridiques de Solvay: Davis Polk (Jacques Naquet-Radiguet à Paris et Will Aaronson à New-York). Conseil juridique de Chemlogics : Latham & Watkins (bureau de New-York). Jacques Naquet-Radiguet Davis Polk 13 Actualité Actualité Démarrage prometteur pour Olswang à Paris 14 15 opérations de M&A conseillées : tel est le bilan d’Olswang deux ans et demie après l’ouverture de son bureau à Paris. ‘‘En tant que nouvel entrant sur le marché, nous avons tout lieu d’être satisfaits par ce démarrage. Celui-ci démontre notre capacité d’adaptation à un contexte économique qui demeure difficile’’, remarque son Managing Partner Guillaume Kessler. Fondé il y a plus de 30 ans à Londres, Olswang s’est historiquement développé autour des médias, de l’immobilier puis des nouvelles technologies avant d’entamer une expansion internationale qui lui permet désormais de rassembler 500 avocats dans le monde. Notamment présent en Allemagne, en Espagne et Singapour, la firme a confié son développement français début 2011 à deux valeurs sûres du marché : Guillaume Kessler, un ancien de Branford-Griffith, pour les aspects corporate et Stéphan Alamovitch, notamment passé Guillaume Kessler par Dechert, pour le financement. ‘‘A Paris, notre principal atout est de disposer d’une clientèle corporate au profil mixte constituée d’industriels et d’acteurs financiers qui peut s’appuyer sur nous aussi bien pour des OPA, des P-to-P, des LBO que des opérations de financements par placements privés. C’est assez rare sur le marché et c’est ce qui constitue véritablement notre ADN’’, déclare Guillaume Kessler. Derniers exemples en date : la reprise de Cyrillus et Vertbaudet par Alpha Private Equity, la cession d’Alain Milki pour Neo Capital, la mise en place d’un financement privé de type USPP pour le groupe LISI ou encore l’augmentation de capital de Sequana. Regroupant aujourd’hui 25 avocats dont 8 associés, Olswang Paris cherche à se renforcer en Propriété Intellectuelle, à se développer en Restructuring et serait sur le point de finaliser le recrutement d’un associé corporate. Misant sur le démarrage des transactions immobilières, le cabinet s’apprête par ailleurs à accueillir un spécialiste du secteur en la personne d’Henry Lazarski, quelques mois après l’arrivée d’Emeline Peltier, comme lui en provenance de Dentons. Capital Partner se renforce dans le secteur “Consumer Good” La boutique M&A, parmi les dix boutiques les plus actives du marché en 2012 (Classement du Magazine des Affaires) 2012, Capital Partner, ne connait pas la crise. Bien au contraire. En forte croissance depuis trois ans, elle vient de recruter un quatrième professionnel cette année. Alexandre Ebin vient de rejoindre en effet Capital Partner en tant que Directeur Associé, en charge du développement de la practice Retail & Consumer Goods. Il était précédemment directeur des fusions-acquisitions du holding d’investissement Genairgy (Décathlon), où il a notamment réalisé plusieurs opérations dans les pays émergents (Inde, Chine, Brésil). “Fort de plus de 30 transactions Alexandre Ebin réalisées en France et à l’international, Alexandre apporte à Capital Partner sa connaissance des secteurs de la distribution et des loisirs, son expérience opérationnelle de la PME ainsi qu’une connaissance approfondie des spécificités de l’entreprise familiale.Ses expériences professionnelles sont très complémentaires des expertises de Capital Partner, et son arrivée nous permet de renforcer une practice sectorielle stratégique pour notre développement”, se félicite Michel Degryck, Président fondateur de Capital Partner. L'équipe de Capital Partners compte désormais une vingtaine de professionnels. EY Advisory se renforce dans l’exploitation des données digitales Greenwich. Il ne s’agit pas de la nouvelle implantation new-yorkaise d’EY mais le nom de sa nouvelle acquisition en matière de conseil – ‘‘Greenwich Consulting’’ pour être tout à fait exact – que le géant mondial de l’audit et du conseil financier a annoncé à la fin de l’été. Stratégique, cette opération de croissance externe permet à EY de mettre la main sur une pépite du conseil de 130 personnes pour constituer un nouveau pôle ‘‘Stratégie, Marketing et Innovation’’ au sein d’EY Advisory, qui rassemble déjà 700 personnes en France et croît de 15% par an pour la zone EMEIA - Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique. La nouvelle équipe aura vocation à renforcer son positionnement dans le domaine du service à haute Eric Mouchous valeur ajoutée en offrant notamment à ses clients l’expertise de spécialistes dans l’exploitation des données et du digital, aujourd’hui très demandée. Créé il y a 12 ans seulement, Greenwich Consulting a connu une croissance exponentielle de 35 % par an pour 25 M€ de chiffre d’affaires en 2012 grâce au développement d’une offre de conseil basée sur des compétences en marketing, distribution, relation client, transformation digitale, analyse de données et stratégies de croissance. Répartis jusqu’ici sur 7 bureaux localisés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Afrique du Nord, le cabinet trouve ainsi l’occasion d’accélérer l’internationalisation de son savoir-faire en s’appuyant sur le réseau d’EY, dont le seul pôle Advisory comprend 30 000 personnes dans le monde. 15 Orrick RM se prépare au retour du M&A boursier avec Etienne Boursican Orrick RM croit au retour des opérations M&A par des sociétés cotées. C’est du moins le message que la firme américaine envoie au marché en annonçant le recrutement d’Etienne Boursican, un pur spécialiste du droit boursier jusqu’ici associé de King & Mood Mallesons SJ Berwin, pour prêter mains fortes aux équipes de Jean-Pierre Martel. ‘‘La conjoncture actuelle se présente comme plus favorable que jamais du point de vue des opérations de marché, qu’il s’agisse de M&A, des sujets de gouvernance ou encore des dossiers de restructuration’’, déclare le nouvel associé. ‘‘Le succès du retour en bourse de Numericable, qui ne se limite pas à une augmentation de capital mais comprend cette fois une véritable cession de titres par ses actionnaires, constitue à mon Etienne Boursican sens un bon indicateur du retour de la confiance dans ce type d’opérations. Les marchés boursiers sont en train de se réouvrir’’. Arrivé chez SJ Berwin de Willkie Farr & Gallagher en 2009, Etienne Boursican compte la société Elior parmi ses clients fidèles et s’était récemment distingué sur la restructuration de la société cotée Monceau Fleurs ainsi que sur le dossier de la Société de la tour Eiffel. Désormais partie intégrante d’un pôle de 30 avocats, ce professionnel opérera au sein d’une équipe de spécialistes notamment intervenue cette année sur le rachat conjoint de Club Med par Axa PE et le chinois Fosun. ‘‘Rejoindre un cabinet international disposant d’une telle culture du droit boursier constitue donc pour moi une opportunité formidable même si je ne regrette rien de mes 4 dernières années passées au sein d’un cabinet très entrepreneurial’’, s’enthousiasme l’intéressé. Actualité La Chine attire aussi les entrepreneurs du Private Equity Follow the money. Tel pourrait être le crédo des corporate français, de leurs conseils, mais aussi des acteurs du private equity, qui regardent de plus en plus vers l’international pour contourner la croissance quasi nulle dans laquelle semble engluée l’économie française. Or à ce titre, la Chine semble aujourd’hui constituer une zone d’investissement prioritaire. 16 Edouard Moinet, Mingpo Cai et Hervé Descazeaux, Cathay Capital P ionnier du secteur et fonds d’un genre quasi unique en Europe, Cathay Capital s’est lancé en 2008 en basant son modèle d’investissement sur une répartition égalitaire entre l’accompagnement de sociétés françaises en Chine et de sociétés chinoises en France. ‘‘Le cas de Cathay est unique en ce que nous avons réinventé les frontières géographiques traditionnelles de l’investissement en remettant l’utilité au cœur de notre stratégie’’, raconte Mingpo Cai, président fondateur du fonds, avant d’ajouter : ‘‘c’est ainsi que nous avons créé une entreprise et surtout une culture’’. Pour Edouard Moinet, Directeur Général et Associé, ‘‘notre fonds a bâti une partie de son succès en accompagnant des sociétés françaises dans leurs projets de développement en Chine, qu’il s’agisse d’accords de distribution, de joint-venture, d’ouverture d’usine ou d’opérations de croissance externe plus classique. Tous les schémas sont possibles. Les entreprises voient aujourd’hui la Chine non comme un territoire de délocalisation mais comme un marché de consommation à conquérir’’. Finie, donc, l’époque où la Chine faisait office d’usine de montage géante pour l’industrie occidentale. Le pays connaît Actualité aujourd’hui l’émergence de la plus grande classe moyenne du monde. ‘‘En Chine, les coûts salariaux augmentent en moyenne de 15% par an’’ notei Thierry Charpentier, Senior Manager Transaction responsable du China Business Desk de PwC. ‘‘Dans ce contexte, on s’aperçoit que les grandes entreprises européennes et françaises qui réalisent de la croissance externe dans ces pays cherchent moins à optimiser leurs coûts de production qu’à faire la conquête d’un nouveau marché intérieur en pleine croissance. Les opportunités d’acquisition de cibles de qualité sont cependant plus rares que ce qu’on pourrait anticiper dans un pays où, dans de nombreux secteurs, le paysage industriel est encore très émietté et se prête aux mouvements de concentration’’. Cathay Capital, sorte d’ovni au moment de son lancement en 2008, voit son business model conforté par la conjoncture actuelle. Avec désormais 400 M€ sous gestion, un portefeuille de 30 sociétés et 80 M€ investis en moyenne chaque année, le fonds franco-chinois est donc devenu une référence. L’entreprise vient d’ailleurs de s’institutionnaliser encore davantage en 2012 en se voyant confier la gestion du Fonds fran- co-chinois pour les PME, souscrit à parts égales par la CDC et la China Development Bank pour un montant total de 150 M€. ‘‘C’est la preuve de notre utilité’’, souligne Mingpo Cai. A tel enseigne que plusieurs fonds de private equity français choisissent de s’associer à Cathay Capital sous la forme de co-investissements afin de créer un upside supplémentaire pour leurs participations en quête d’internationalisation, à l’image de Pragma Capital, Abénex, LBO France ou encore Eurazeo avec Moncler, qui vient de réaliser une croissance de 30% de son chiffre d’affaires en Chine au cours des trois dernières années. A l’inverse, le succès de certaines sociétés chinoises comme Suofeiya, spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution de produits d’aménagement haut de gamme, doit beaucoup à la France. Dupliquant une partie des recettes de Sogal qu’elle a fait rentrer à son capital en 2009, la société a connu une croissance exponentielle de 40% par an depuis son introduction à la bourse de Shenzhen en 2011. Thierry Charpentier, PwC croître tout en évoluant dans un environnement sous fortes contraintes à la fois fiscales et réglementaires. C’est une source d’inspiration’’, note pour sa part d’Hervé Descazeaux, nouvel associé du fonds arrivé de chez Apax en début d’année. Mais attention : faire l’acquisition d’une entreprise chinoise prend du De manière générale, ‘‘les Chinois sont temps. 12 mois en moyenne d’après souvent impressionnés par la réussite la plupart des spécialistes. ‘‘Le marché de nos PME françaises qui arrivent à de la transaction n’est pas totalement mature et les transactions se négocient généralement sans intermédiaire, de gré à gré. La partie process est quasi Evolution de l’activité de Private Equity en Chine depuis 2010 inexistante et il faut donc du temps pour créer un lien de confiance avec les dirigeants, condition essentielle du succès en Chine’’, explique Edouard Moinet. ‘‘Sur la base d’un échantillon de plus de 200 transactions réalisées par des groupes occidentaux dans les économies en forte croissance, la dernière édition de notre étude révèle que, dans les pays émergents, plus de 50% des projets d’acquisition qui ont fait l’objet de due diligence n’aboutissent pas’’, confirme de son côté Thierry Charpentier. ‘‘Cette proportion est significativement supérieure à la moyenne observée Source:ThomsonReuters, ChinaVenture and PwC analysis dans les économies développées et 17 Actualité Actualité As anticipated, we have seen an increasing number of buy out transactions with minority growth capital activity declining sharply asde thePrivate market changes focus; investments PE in publicly L’activité Equity en Chine par type by d’opérations listed companies continues to be important PE deal volume by type No. 300 10 7 250 6 61 51 200 57 6 34 150 59 189 192 176 138 126 50 120 83 1H10 2H10 1H11 2H11 Growth 1H12 PIPE Source: ThomsonReuters, ChinaVenture and PwC analysis 2H12 1H13 Buyout Source:ThomsonReuters, ChinaVenture and PwC analysis PwC 18 21 41 27 100 0 7 11 s’explique notamment en Chine par la découverte plus fréquente de pierres d’achoppement au cours des due diligences. Différences de rentabilité entre chiffres statutaires et réels, disparation potentielle de relations commerciales post-transaction… en Chine, tout processus transactionnel nécessite un grand travail de recherche d’informations qui débouche parfois sur la découverte d’éléments remettant en cause l’équilibre d’une opération’’. 4 Autre caractéristique du marché : le besoin de renégociations permanentes. Pour Thierry Charpentier, ‘‘les accords d’acquisition sont régulièrement sujets à de nouvelles discussions dans la mesure où, dans l’esprit d’un partenaire chinois, il est essentiel d’adapter l’équilibre d’un contrat au changement de circonstances. Cela lui paraît normal pour continuer à retirer l’avantage économique envisagé au départ.’’ ‘‘Il est faut être attentif à maintenir la China mainland outbound M&A, surprisingly, declined in the first half of 2013 … Evolution du M&A chinois ‘‘outbound’’ depuis 2010 China mainland outbound deal volume and value No. 120 45 40 100 34,7 35 27,6 80 101 87 40 18,7 106 20 95 78 8,2 15 1H10 2H10 1H11 5 2H11 Announced Deal Volume Source: ThomsonReuters, ChinaVenture and PwC analysis PwC 96 10 20 0 100 30 25 24,4 22,8 60 1H12 2H12 1H13 Bref, la Chine ne s’ouvre pas à n’importe quelles conditions. L’environnement financier y d’ailleurs contraint et, faute de dette, les fonds de private equity y réalisent avant tout des deals ‘‘de croissance’’ – autrement dit de capital développement – dans lesquels l’actionnariat familial occupe une part majoritaire. Ainsi, d’après les derniers chiffres publiés par PwC, sur 163 opérations de private equity réalisées en Chine au cours du premier semestre 2013, 83 étaient des opérations de capital développement contre seulement 21 de buy out. Cette proportion semble toutefois en train de s’inverser. Depuis la fin 2011, le nombre d’opérations de cap-dév diminuent semestre après semestre alors que le buy out, au contraire, progresser en volume. Preuve que le marché chinois du non coté semble lui aussi en cours d’occidentalisation. Or dans ce paysage en rapide mutation, les fonds d’origine anglo-saxone semblent pour le moment avoir une longueur d’avance. Certes, certains français comme Mbo Partenaires ont ouvert en Chine des ‘‘bureaux-supports’’ alors que d’autres équipes, comme celles d’Astorg ou plus récemment de Nixen, y ont organisé des tournées de prises de contact avec des entrepreneurs et/ou des investisseurs chinois. Ces avancées semblent toutefois constituer une goutte d’eau au milieu des 75 Mds€ de capitaux déjà investis par les 3000 fonds d’investissement présents en Chine – au sein desquels figure toutefois Cathay Capital. Reste qu’en dépit de l’absence relative de fonds d’investissement occidentaux en Chine, le pays rassemble près de 3000 fonds totalisant 75 Mds€ de capitaux. X.L US$ billion 41,5 0 Announce Deal Value Source:ThomsonReuters, ChinaVenture and PwC analysis 6 Un contrat commercial peut-il cacher un contrat de travail ? convergence d’intérêts’’, conclut de son côté Edouard Moinet. Par Frédérique Meslay-Caloni, Dentons Un contrat commercial peut faire l’objet d’une requalification en contrat de travail si certains indices sont réunis, à condition toutefois qu’ils traduisent l’existence d’un lien de subordination. E n ce contexte de crise, l’heure est à la multiplication des demandes en requalification de contrats commerciaux en contrats de travail. De telles actions sont tentantes, la requalification pouvant ouvrir droit à des rappels de salaire, de congés payés et, en cas de rupture de la relation, aux indemnités de licenciement, préavis, congés payés, ainsi qu’à des dommages et intérêts pour licenciement injustifié. Certains demandeurs n’hésitent pas également à mettre en avant les risques au pénal, qui se traduisent le plus souvent par une demande d’indemnité de six mois de salaire pour travail dissimulé. Il est vrai qu’un contrat peut parfois en cacher un autre et l’on sait que le statut des auto-entrepreneurs est actuellement dans la ligne de mire du gouvernement pour ces raisons. Cette même problématique affecte aussi des relations de travail notamment avec des travailleurs indépendants, dans le cadre de contrats de prestations de service, d’entreprise, de consultant, etc… N’est cependant pas salarié qui veut. Encore faut-il que ce statut corresponde à une réalité et ne soit pas juste invoqué en riposte à une rupture de relations. Le juge forge sa conviction, en toute liberté, au vu d’un faisceau d’indices. Il lui importe peu que la relation soit de nature ou non à bénéficier de la présomption de non salariat (Art L 8221-6 C. Travail). De même, il ne s’arrête pas à la qualification donnée au contrat par les parties, il en examine soigneusement les clauses mais au-delà de l’instrumentum, se réfère également aux conditions de fait dans lesquelles a été exercée l’activité en cause. Le critère essentiel de requalification est l’existence d’un lien de subordination permanent, impliquant un travail sous l’autorité et le contrôle d’un cocontractant à même de sanctionner tout manquement éventuel. L’exercice est plus difficile qu’il n’y paraît. Un indice pouvant traduire un manque d’indépendance et alimenter ainsi l’existence d’un lien de subordination dans une affaire, ne sera pas nécessairement, dans une autre, un indice de requalification. Ainsi, dans les contrats de prestations de service, une confusion est-elle régulièrement entretenue entre les ordres au sens du droit du travail et les communications adressées par le client au prestataire sur ses besoins ou contraintes (cahier des charges), lesquelles sont indispensables à la bonne exécution des prestations commandées. De même, la réalisation d’un travail dans le cadre d’horaires n’est pas nécessairement, à elle-seule l’illustration d’un lien de subordination, celle-ci répondant bien souvent à des soucis d’organisation ou de sécurité. Dans le même ordre d’idées, si l’inscription du nom du travailleur indépendant ou d’un de ses salariés dans les organigrammes ou cartes de visite ou plannings de son cocontractant, ou plus généralement son intégration à un service est souvent qualifiée d’indice, elle peut ne correspondre qu’à une logique organisationnelle et ne pas traduire, à elle-seule, l’existence d’un lien de subordination. Autres éléments fréquemment invoqués, l’envoi de comptes rendus par le travailleur indépendant ou sa présence à des réunions. Pourtant, ils ne sont pas nécessairement le reflet d’un contrôle et peuvent au contraire s’inscrire dans le cadre de l’obligation d’informer et de coopérer essentielle aux mandats et contrats d’intérêt commun (agent commercial, distribution, etc...) ainsi qu’aux contrats de prestations de service dans le cadre desquels le client doit être informé des conditions d’avancement des prestations. Tout dépend en réalité de la forme, de la périodicité, du contenu et de l’indépendance dans la réalisation du travail. Quant à la clause d’exclusivité par laquelle une personne physique ou morale s’engage à ne pas travailler avec d’autres sociétés que son cocontractant, elle n’anéantit pas à elle seule la possibilité pour cette dernière de travailler de manière autonome en apportant son savoir-faire. Il en va de même pour celle qui, bien que non liée par une telle clause, ne concentre ses activités que sur un client. L’appréciation de l’existence d’une relation salariale est particulièrement complexe. Il est fondamental, avant se lancer dans une relation, de bien en déterminer le mode de fonctionnement, les besoins, exigences et contraintes et de fixer ensuite le cadre contractuel juridique approprié afin qu’il soit en adéquation avec la vie du contrat. 19 Actualité Actualité Centerbridge Partners prend le contrôle de Frans Bonhomme Plaidoyer pour un droit des faillites efficace Par Arnaud Pérès (en photo), Christophe Perchet, Juliette Loget et Hadrien Schlumberger, Avocats, Davis Polk En actionnaire responsable, Cinven avait contacté fin 2012 plusieurs repreneurs potentiels pour assurer l'avenir de l'entreprise. Ce sont finalement deux fonds d'investissement anglo-saxons qui ont pris le contrôle de la société en rachetant sa dette au cours des derniers mois. 20 Nouveau lender lend dans l’Hexagone et de taille ! Surendetté, le fabricant de tubes et de raccords plastiques pour le BTP qui affiche pourtant un chiffre d’affaires de 652 M€ et une marge brute supérieure à 10%, vient en effet de passer sous le contrôle de deux fonds d’investissement, conseillés par Rothschild et Willkie Farr & Gallagher LLP, ayant procédé au rachat de sa dette pour la convertir en capital. Le premier d’entre eux, Centerbridge Partners, s’empare ainsi de la majorité des parts, tandis que le hedge fund Angelo Gordon & Co prend une position minoritaire significative. Fait important : Le président de Frans Bonhomme, Dominique Masson, conserve son poste et le fonds d’investissement qui était au capital depuis 2005 est fortement dilué mais reste au capital de façon très minoritaire. Conseillée par Lazard et Weil Gotshal, Frans Bonhomme a ainsi pu négocier une diminution substantielle de sa dette qui est passée de 600 M€à seulement 300 M€. Le pool bancaire dont RBS, CA CIB, Avenue Capital ont également accepté un rééchelonnement de la dette résiduelle. Selon les nouveaux actionnaires, cette restructuration ne s’accompagnera pas de suppressions d’emplois. Les acteurs clefs de l'opération Centerbridge Partners : Jeff Long . Cinven : Benoit Valentin. Conseil juridique investisseurs entrants : Willkie Farr & Gallagher (restructuring : Alexandra Bigot, corporate : Cédric Hajage, Jeffrey Fouts, Laure Pistre, David Lambert, Liza Scemama, fiscal : Philippe Grudé, financement : Paul Lombard, Claire de Bonnières) - Conseils société : financier : Lazard (Geoffroi de Saint Chamas, Yann Dever) ; juridique : Weil Gotshal & Manges (corporate : David Aknin, Alexandre Dugay, restructuring : Anne-Sophie Noury, financement : James Clarke) ; fiscal : Taj (Arnaud Mourier, Fanny Grillo) ; Conseil financier management : Oloryn Partners (Frédéric Jannin) ; Dette senior : Centerbridge Partners, Angelo Gordon & Co, Avenue Capital Group, RBS. Yann Dever Lazard Alexandra Bigot Willkie Farr & Gallagher ll est banal de faire le constat des insuffisances de notre droit des faillites. Pourtant, ce sont les entreprises et l’activité économique du pays qui en pâtissent au premier chef, en subissant la raréfaction et le renchérissement du crédit, voire un assèchement du financement. C ertes, une restructuration est toujours difficile en ce qu’elle exige de gros efforts, voire des sacrifices financiers. Mais certains droits sont plus efficaces que d’autres : aux États-Unis, la restructuration drastique de General Motors a pu être mise en œuvre en quelques semaines, aboutissant à l’effacement de milliards de créances auxquelles le groupe ne pouvait plus faire face ainsi qu’à imposer aux actionnaires la perte de leurs droits. Mais General Motors est désormais rentable et emploie des dizaines de milliers de salariés. Cruelle différence avec le sort réservé en France à un groupe comme Belvédère : plus de quatre ans après l’ouverture d’une sauvegarde et après une quinzaine de décisions, seule une restructuration imparfaite a pu être trouvée. Il faut donc espérer que le projet de réforme en cours sera enfin l’occasion d’en finir avec les inadéquations funestes de notre droit des procédures collectives. En premier lieu, il est primordial que les sacrifices financiers soient répartis de manière cohérente et prévisible entre actionnaires et créanciers, puis entre les créanciers eux-mêmes, en fonction de la répartition des risques initialement acceptés par chacun. Les actionnaires, qui seuls bénéficient de la création de valeur quand l’entreprise prospère, doivent supporter les pertes par priorité. Il s’agit aussi de garantir la prévisibilité du sort réservé aux créanciers d’une entreprise en difficulté. Le tribunal doit pouvoir imposer la perte totale ou partielle des droits des actionnaires, voire de certaines catégories de créanciers, même en cas d’objection de leur part. En droit positif, cette issue n’est prévue qu’en redressement judiciaire ou en liquidation judiciaire. Même en sauvegarde, le tribunal devrait pouvoir imposer un plan aux parties à condition que ce plan soit cohérent avec l’ordre des priorités initialement convenu. Par contraste, le droit des faillites aux États-Unis permet au tribunal d’imposer l’effacement total ou partiel du capital et des dettes, pour autant que le plan retenu respecte l’ordre des priorités établi entre les intéressés. En France, la loi de séparation et de régulation des activités bancaires du 26 juillet 2013 applique ce principe aux banques. Mais en sauvegarde, les actionnaires peuvent seuls approuver l’annulation de leurs titres et tous debt-to-equity swaps. De même, les créanciers subordonnés ont un droit de vote égal à celui des créanciers privilégiés au sein du comité qui approuve la restructuration des créances des uns comme des autres. Ensuite, la procédure doit être aussi rapide que possible. Toute incerti- tude prolongée détruit inutilement de la valeur. Les voies de recours (tierce opposition, appel, pourvoi, etc...) devraient ainsi être revues à la lumière de cet objectif. Il existe enfin des pistes de simplification de notre législation, parmi lesquelles notamment : »» Simplifier le Livre VI du Code de commerce autour de trois procédures : une procédure préventive et confidentielle unique ; une procédure pivot de réorganisation de l’entreprise, qu’elle soit ou non en cessation des paiements ; une procédure liquidative quand l’entreprise n’est manifestement plus viable ; »» Remplacer la déclaration des créances par une simple déclaration du passif préparée par le débiteur et certifiée par ses commissaires aux comptes ; »» Obliger les créanciers protégés par des credit default swaps (CDS) à les déclarer à la procédure afin que leurs créances ne soient pas prises en compte pour la composition des comités ; »» Centraliser les procédures applicables aux sociétés appartenant à un même groupe auprès d’un seul tribunal. 21 22 Q ue représente l’éolien off-shore aujourd’hui ? Avec une capacité installée de l’ordre de 5 GW en Europe, le secteur souffre indéniablement de la comparaison avec l’éolien terrestre (110 GW) ou encore l’énergie solaire (70 GW). En revanche dès lors que l’on se place dans une logique dynamique, les perspectives sont toutes autres. L’objectif affiché est en effet de parvenir à une capacité totale installée en Europe de l’ordre de 40 GW en 2020, soit une croissance moyenne de 5 GW par an contre 1.7 GW pour l’année 2012. Essentiellement européen, le secteur serait à l’horizon 2020 dominé par trois pays, la France représentant alors le troisième marché, avec une capacité installée de 6 GW, derrière la GrandeBretagne (18 GW) et l’Allemagne (10 GW). En termes de perception des risques, le risque réglementaire constitue la première source d’inquiétude pour les intervenants, qu’il s’agisse des interrogations entourant le maintien des politiques publiques de soutien à la filière ou encore de la stabilité du cadre juridique tarifaire. L’expérience mon- plus profondes), et enfin une augmentre que la stabilité du cadre juridique tation de la taille moyenne des parcs. encadrant les tarifs d’achat de l’élec- Actuellement compris entre 50 et 300 résultat n’a rien de surprenant: financières MW, la capacité des nouveaux projets tricité produite, sur le long voire le internationales avec un total de six parcs seront appelés à jouer un rôle à 500 MW. très long terme, est loin d’être acquise sera souvent supérieure éoliens offshore programmés de plus en plus important comme en attestent les exemples alleà ce jour pour une capacité aux côtés des banques dans Dans cesdeconditions, comment enforce est mand ou anglais. maximale de 3 GW, le cadre du financement de constater la France éoliensle financement assurer à que moyen Les craintes demeurent surnouveaux la souten-projets ne parviendra pas à passer le abilité de long terme de laoffshore. politique terme ? cap des 6 GW d’ici 2020. Ce de soutien à la filière compte tenu Le raccordement au réseau constat s’explique aisément Troiséoliens constats se dégagent avec considérable force. des enjeux financiers très significatifs terrestre des parcs par le retard pris mer constitue également par le Gouvernement français pour les finances publiquesendans un un enjeu majeur, tant surconstat, le dans lancementen des appels à Premier les le besoins contexte de crise économique, de raréplan financier que technique. projets successifs. Le premier seront appel massifs et les faction de la ressource publique et l’Allemagne, de equity la France Comme d’offres a été lancé Utilities ne pourront plus faire facede retard forte pression fiscale sur les ausagers. fait le choix de confier le avec plusieurs mois éoliennes seules à ces engagements croissants. Le financement constitue raccordement le second des par rapport au calendrier offshore à un opérateur unique, initialement prévu. Après avoir souvent porté sur leurDe plus, grand sujet d’inquiétude des acteurs. à savoir RTE. Si la plupart des l’attribution du site Le constat est simple : les besoins de bilan le développement des projets,du Tréport personnes interrogées semble a été repoussée au second semble désormais révolu,dont lesla date financement par dette pourpréoccupée assurer le parcela qui situation appel à projets Utilities à des développement de la filière allemande en Europeau regard des, confrontées limite delogiques réceptiondedes offres pris dans a été fixéedésormais au 29 novembre deleveraging, doivent sont immenses, de l’ordre denombreux 9 Mds deretards le raccordement des parcs 2013. Enfin, le troisième appel perdollars par an (pour parvenir à l’objec- structurer leurs projets pour éoliens en mer, le sondage d’offres annoncé pour fin 2013, tif d’environ 40 GW à horizon 2020), mettre l’entrée d’autres investisseurs réalisé révèle un certain à la suite du débat national et àcela dès la phase de construcen prenant les hypothèses optimisme d’un gear-quant la situation sur la transition énergétique, % des tion.72Or de nouveaux investisseurs ing de 60/40, d’un coût de française. 5 millionsEn effet, n’a toujours pas été lancé. En acteurs estiment que le d’investir effet, si le débat a été clôturé désireux sur le long par MW et le fait que les deux tiers sondés des equity raccordement sera effectué à en juillet 2013, le le de loi projets recourront à de la dette ban- terme sont désormais présents sur projet temps pour la mise en service sur la transition énergétique marché des infrastructures à l’image caire pour assurer leur développement. du premier parc éolien offshore de la France, initialement des fonds de pension, des assureurs L’accroissement des besoins de financeprévue entre 2018 et 2019. prévu à l’automne 2013, ne sera finalement plus présenté qu’au ment s’explique par trois phénomènes encore des fonds d’infrastructures Toutefois, les trois-quarts 2014. Cette nouvelle montre également conjugués : le développement en valeur classiques. L’étude printemps des personnes ayant répondu échéance repousse d’autant que les que investisseurs asiatiques, proveabsolue des projets, leur complexificaau sondage admettent plus les chances de la France nant depas Chine, Japon, de Corée tion (ils sont plus éloignés des côtes et la France n’atteindra les du de s’approcher desdu 6 GW de qu’elle s’était fixés Sud ou du Moyen-Orient, ou américsont donc développés dansobjectifs des eaux capacité éolienne en mer à la à l’horizon 2020. Ce dernier date initialement prévue. 4GW 3GW 2GW 1GW Annuel 12 20 11 10 20 20 09 20 08 20 07 20 06 20 05 20 04 20 03 20 20 02 0 01 Le cabinet Freshfields et Clean Energy Pipelines ont réalisé une étude auprès de plus de 200 acteurs du secteur de l’éolien off-shore afin de déterminer quelles sont les attentes de ces derniers et d’identifier les principaux défis auquel le secteur pourrait être confronté dans les prochaines années. 5GW 20 Par Pascal Cuche, associé du cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer Actualité Capacité éolienne offshore installée dans le monde (chiffres annuels et cumulatifs) 00 L’éolien off-shore : un secteur d’avenir confronté à d’immenses défis Unis arrivent en tête des investisseurs pressentis. En outre, les organismes de crédit à l’exportation ainsi que les institutions 20 Actualité A l’image des autres pays qui se sont lancés dans le développement d’éoliennes en mer, la France devra avant tout relever le défi du financement de cette filière industrielle en cours de création, ains devraient jouer un rôle croissant et ce dans un contexte dans lefinancier financement de ces projets. particulièrement L’appel morose. au marché pourrait Au-delà de laégalement forte des sponsors A cet être uneimplication piste de développement. dans le financement du Greenégard l’expérience récente de développement de ces projets, coat UK Wind est intéressante. Ce se pose nécessairement fond dédié au rachat de participala question du recours au tions minoritaires dans des champs financement de projet « en exploitation a fait son entrée à la sans recours » de nature bourse bancaire de Londres mars 2013, peret àen d’autres sources mettantdeainsi de lever 260 millions de financement faisant livres sterling. le cas échéant appel aux capitaux. Secondmarchés constat,de la dette Dans bancaire cette perspective, le recours jouera un rôle croissant dans le à de nouvelles sources de financement des projets dès la phase de financement de long terme, à construction et non seulement au stade l’image des fonds de pension du refinancement de projets dont le ou des assureurs, ainsi que le développement a été assuré en tout ou recours au marché obligataire partie sur le bilan des sponsors. Pour constituent indéniablement autant,des les pistes banques non commerciales à explorer. De à instarmême, des agences de crédit-export l’ouverture du Cumulatif Source: EWEA L’intégratité du rapport est téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.freshfields.com/en/insights/European_offshore_wind_2013/ Répartition énergétique en France (2011) ou de la BEI continueront très proba- financement ne constituent pour blement de jouer un rôle moteur dans autant pas les seuls risques mis en évidence l’étude. cadre llp de ces financements.European Ainsi,offshore 2 Freshfields BruckhausleDeringer wind 2013par – France in focusLes contraintes November 3% 2% pesant sur la chaîne industrielle ou sur les 5 derniers projets financés par 2013 5% dette bancaire, un seul n’a pas fait encore le risque de raccordement des 2% 9% appel à une agence de crédit-export. éoliennes au réseau de transport, même L’autre défi auquel est confronté le sec- si ce dernier ne semble pas inquiéter 562TWh teur bancaire réside dans la maturité outre mesure les acteurs s’agissant du des financements proposée. Souvent marché français, constituent égalestructurée sur la base de crédit ‘‘ mini- ment des sujets de préoccupation. 79% perm ’’ d’une durée de 7 à 10 ans, pas S’agissant du premier risque, il est ceradaptée à la durée des contrats d’achat tain que la taille croissante des projets de l’électricité produite, les sponsors couplée à l’usage de techniques plus se trouvent mécaniquement exposés à complexes devraient faire peser des Nucléaire un risque de refinancement dans un contraintes plus importantes sur une contexte où les financements initiaux filière industrielle qui reste à ce jour Hydroélectrique ont été conclus à des niveaux de taux relativement étroite, qu’il s’agisse des Gaz fournisseurs de turbines ou de câbles d’intérêt historiquement bas. Enfin, dans la droite ligne de ce qui à haute tension, des constructeurs de Charbon a été exposé ci-dessus, face aux lim- navires ou des génies civilistes. ites du marché bancaire, de nouvelles Cette pression s’accompagne dans le Eolienne sources de financement de la dette vont même temps d’une volonté politique Autre devoir être recherchées notamment en affichée de faire baisser les coûts pour recourant au marché obligataire ou rendre le développement de cette NB: “Autre” comprend l’énergie encore aux techniques de la titrisation. source d’énergie pérenne. Ainsi, la d’origine solaire ou marémotrice, La très large majorité des acteurs pense Grande-Bretagne a récemment affiché ainsi que celle générée par que l’avenir du financement de ces un objectif de réduction du prix du les déchets, le fioul ou les projets passe par le développement de MW produit de l’ordre de 20% à horibiocarburants. zon 2020. ces voies de financement alternatives. Source: IEA Les risques réglementaire ou de 23 Actualité ‘‘ Actualité L’aéroportuaire associe la prévisibilité des cash flows à la capacité de générer des revenus supplémentaires ’’ Quelques mois après le closing financier de l’acquisition pour 3 Mds€ d’ANA, la société concessionnaire des 10 aéroports du Portugal, Nicolas Notebaert, le président de Vinci Airports, revient en exclusivité pour le Magazine des Affaires sur cette opération transformante pour son groupe. 24 Nicolas Notebaert MdA : Comment s’explique l’intérêt de Vinci pour la classe d’actifs aéroportuaire ? N.N : Le choix de notre stratégie de développement dans ce métier part du constat que l’activité aéroportuaire progresse, en moyenne, à un rythme d’environ 1,5 à 2 fois la croissance du PIB mondial. Il ne s’agit donc pas d’une bulle mais d’une tendance lourde de l’économie mondialisée qui s’explique par de nombreux facteurs structurels comme l’essor des voyages, du tourisme et plus généralement des échanges commerciaux. Le deuxième attrait de ce segment tient au fait que les revenus liés au trafic aérien progressent plus vite que le trafic lui-même, notamment grâce à l’augmentation des recettes aéroportuaires générés par les passagers. Pour vous donner un ordre d’idée le chiffre d’affaires d’ADP - dont Vinci est aujourd’hui actionnaire à hauteur de 8% - provient dorénavant à parts quasi égales de l’activité aéronautique proprement dite et des revenus liés aux boutiques commerciales. Il s’agit donc d’un segment de l’infrastructure où l’empreinte de l’exploitant est très forte. Le dernier attrait tient à ce que les concessionnaires d’aéroport sont soumis à des cahiers des charges généralement plus flexibles que pour d’autres actifs d’infrastructure comme les routes ou le ferroviaire. Celuici dispose donc d’une importante marge de manœuvre pour adapter ses investissements à la demande par nature très changeantes des passagers. Autant dire qu’il s’agit d’un mode de gestion sans équivalent et beaucoup moins passif que pour d’autres actifs réglementés, ce qui explique l’appétit actuel à la fois des industriels et des investisseurs. J’ajoute d’ailleurs que les principaux actifs aéroportuaires des plus grandes puissances économiques mondiales (ne sont pas encore ouverts aux opérateurs privés. Ce marché recèle donc un potentiel de développement encore très important. MdA : Comme s’est développé le savoir-faire de Vinci dans ce métier ? N.N : Historiquement, Vinci s’est toujours développé d’abord sur le marché français avant de dupliquer son savoir-faire dans d’autres régions du monde. Or le marché français de l’aéroportuaire ne s’étant que partiellement et progressivement ouvert – à l’exception du seul aéroport national de Nantes et des aéroports régionaux décentralisés comme Rennes ou Clermont-Ferrand - nous avons dû nous tourner vers l’étranger pour trouver de la croissance. Cette stratégie internationale a connu un premier succès en 1995 par l’attribution de la concession des aéroports du Cambodge, qui connaît depuis un très fort développement avec notamment une croissance annuelle du trafic supérieure à 15 %, qui va conduire au doublement des capacités actuelles des 2 principaux aéroports (passant de 5 à 10millions de passagers au total). C’est donc dans ce contexte que notre intérêt s’est porté sur ANA, société concessionnaire des 10 aéroports du Portugal, qui s’il peut être perçu du fait de la conjoncture portugaise comme un actif ‘‘à risques’’ se révèle en fait exposé à 83% au trafic international grâce à sa positionnement de hub visà-vis du Brésil, de l’Afrique lusophone et la diaspora portugaise en général, et en raison du développement du tourisme européen au Portugal. Autres aspects particulièrement intéressants de cet actif : la volonté du gouvernement portugais d’ouvrir Son parcours »» »» »» »» »» 1994 : Consultant de la Banque Mondiale 2002 : Chef du département Exploitation de Cofiroute 2004 : Directeur du Développement France de VINCI Concessions 2008 : Président de VINCI Airports et membre du Comité de Direction de VINCI Concessions Septembre 2013 : membre du conseil d’administration de ANA Aéroports du Portugal l’intégralité du capital des aéroports dans un cadre concessif flexible d’une durée de 50 ans laissant une importante marge de manœuvre à l’exploitant – soit autant d’éléments permettant de créer de la valeur dans la durée. MdA : Dans le détail, quelles ont été les caractéristiques de la transaction ? N.N : Le gouvernement portugais a choisi de soumettre le processus de privatisation de ses aéroports à des délais très courts : mise en concurrence en septembre 2012, choix de VINCI Airports comme concessionnaire le 27 décembre 2012 et closing final le 17 septembre 2013. Vinci a préféré dans un premier temps faire l’acquisition sur son seul bilan car nos coûts de financement corporate sont plus compétitifs que les coûts de financement de l’actif proprement dit. Il est cependant probable que nous procédions à son refinancement dans les années qui viennent. MdA : Certains ont jugé le prix plutôt élevé. Comment s’explique ce niveau de valorisation ? N.N : La communauté financière a, dans sa très grande majorité, analysé cette valorisation comme étant juste et reflétant le potentiel de cet actif. Les 3 Mds € déboursés pour l’acquisition des concessions aéroportuaires portugaises correspondent à un multiple de 15 fois l’EBITDA. Ce niveau de valorisation, en ligne avec les standards du secteur, s’appuie sur plusieurs éléments : la maturité de l’actif, son dynamisme (croissance du trafic de 4,5% en 2013), son potentiel de progression, la longue durée de concession de 50 ans mais aussi le faible niveau d’investissement nécessaire. De plus la régulation portugaise est particulièrement souple et s’appuie notamment sur une croissance des redevances non connectée au montant des investissements sur les 10 prochaines années. Ce n’est pas le cas partout en Europe. MdA : L’opérateur espagnol AENA vient de faire l’acquisition de l’aéroport de Luton en partenariat avec le fonds Ardian (ex Axa PE). Pourquoi ne pas avoir noué ce type d’alliance pour l’ANA ? N.N : Dans le passé Vinci n’a pas hésité à nouer des alliances avec des investisseurs en capital pour les projets greenfield comme le LGV SEA, qui nécessitent un endettement important mais génèrent des rendements tardifs. Un investissement brownfield comme un aéroport donne lieu en revanche un effet relutif immédiat et a donc vocation à être consolidé dans les comptes de Vinci. C’est pourquoi nous avons réalisé cette acquisition de manière indépendante de manière à pouvoir agir directement sur la gouvernance d’ANA, même si nous n’excluons pas à l’avenir de faire rentrer des investisseurs minoritaires. MdA : Envisagez-vous transactions de ce type ? d’autres N.N : L’acquisition d’ANA constitue d’ores et déjà une opération transformante puisque, dès cette année, Vinci Airports va assurer la gestion du transport de 42,5 millions de passagers et réaliser ainsi un chiffre d’affaires de 650 M€ pour un EBITDA de 280 M€. Cette avancée majeure ne nous empêchera pas de regarder d’autres opportunités si elles se présentent. MdA : En définitive, l’aéroportuaire constitue-t-il selon vous du core infrastructure ? TN.N : out dépend par ce qu’on entend par ‘‘core infrastructure’’. L’aéroportuaire constitue avant tout un segment de l’infrastructure dynamique présentant deux atouts majeurs : la prévisibilité des cash flows provenant du modèle concessif et la capacité à générer des revenus supplémentaires à travers des investissements dans l’activité marketing, le développement commercial et la qualité du management. Propos reccueillis par X.L 25 Table ronde Jean-Marc Allix, Dentons Stéphane Grandguillaume, 3i Jean-Luc Champy, Orrick RM Infrastructure Yves Lepage, Orrick RM Jean Bensaïd, CDC Infra Management Vincent Levita, Ofi InfraVia 26 Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure Philippe Detours, Demeter Partners Aymeric Paul, Access Capital Partners e rond Tabl édition 2013 Table ronde Table ronde Infrastructure 2013 : un bon millésime malgré l’apparition de nouveaux risques Philippe Detours Directeur du Fonds Demeter 4 INFRA depuis septembre 2013 Responsable de la création, de l’investissement et de la gestion de ce fonds dédié aux infrastructures du secteur de l’environnement et de la transition énergétique Ancien d’ABN Amro, il rejoint Macquarie en 2005 où il a d’abord été charge de l’origination et de l’exécution de missions du conseil financier sur les opérations de PPP/Concessions avant de devenir responsable des relations investisseurs et de la levée de fonds pour la France, la Belgique et le Luxembourg. 28 De l’essor du financement obligataire à l’appréhension du risque en passant par les nouvelles segmentations de marché, aucun des grands thèmes du secteur de l’infrastructure n’a échappé aux débats et à l’analyse des participants à la seconde édition de notre table ronde Infrastructure. En voici le compte-rendu. Photographie : Fabrice de Silans “ En fonction de son cycle de vie, le prisme au travers duquel un fonds va regarder une transaction ne sera pas forcément exactement le même Xavier Leloup, MdA : La classe d’actifs infrastructure a-t-elle tenu ses promesses en 2013 ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui, il me semble que l’année a bien tenu ses promesses. D’abord, d’un point de vue de la collecte, puisque pour nous ” c’était une année de levée de fonds. On voit que la classe d’actifs prend une place croissante dans les allocations des institutionnels. Pour des bonnes raisons d’ailleurs, la diversification bien sûr, mais aussi le track-record, la classe d’actifs s’est plutôt bien tenue depuis le début de la crise. Pour des raisons exogènes également, avec le niveau de taux d’intérêt, la classe d’actifs produit du rendement avec un niveau de risque qui reste contrôlé, si c’est bien géré. Tout cela fait que l’allocation de l’infrastructure dans les bilans des institutionnels a augmenté. Du point de vue des performances ensuite, même si ce n’est pas évident de juger les performances sur un an, même s’il y a eu quelques accidents, dans l’ensemble, les taux de rentabilité tiennent bien, les matrices de risques tiennent bien, j’ai l’impression qu’on est toujours en ligne avec les performances cibles. Bien sûr, il y a un léger écrasement des primes, en particulier sur les gros deals. Et enfin, sur le deal flow et l’activité, le marché reste très dynamique en Europe. Il y a probablement en France un léger ralentissement dû à tout un tas de facteurs conjoncturels. Bien sûr, il faut segmenter par secteur, par géographie et par taille de deal, mais le deal flow reste assez dynamique. Donc si je prends les trois aspects, levée, performance et deal flow, je trouve que l’année 2013 a été très bonne, en ligne avec nos anticipations de la table ronde de l’année passée. Xavier Leloup, MdA : C’est parfait. Messieurs ? Stéphane Grandguillaume, 3i : Pour nous aussi, l’année a été, en termes de deal flow en particulier, très bonne. On a investi en 2013, beaucoup plus en moyenne que sur les 3 années précédentes. Donc finalement, ça a été plutôt une bonne année. Avec des projets par contre beaucoup plus diversifiés que par le passé. Je pense que, il y a quelques années, le marché du PPP était beaucoup plus concentré sur un ou deux pays, maintenant on est beaucoup plus pan-européens. Et avec aussi une ouverture sur différents secteurs, comme les énergies renouvelables. Donc vraiment, en termes de deal flow, y compris en France, on a eu une meilleure année que les années précédentes. Xavier Leloup, MdA : Même en greenfield ? Stéphane Grandguillaume, 3i : Oui, même en greenfield. Nous avions bouclé les prisons en début d’année, puis on a financé des collèges. Egalement, on avait anticipé un peu la croissance du marché dans les pays d’Europe du Nord, donc on a aussi signé des partenariats long terme en Hollande et nos premiers projets là-bas. Donc c’est plutôt positif. Après, on a été assez pris par nos discussions avec notre nou- 29 Table ronde vel acquéreur. Mais pour ça aussi, ça a été une année assez riche, qui nous permet d’avoir accès à plus de capital et de continuer à nous ouvrir sur de nouveaux secteurs. Nous, notre analyse pour le PPP et des énergies renouvelables, c’est que le marché qui était très concentré autour d’un ou deux pays est aujourd’hui beaucoup plus segmenté, beaucoup plus volatil. Parce qu’il y a des pays qui émergent et il y a aussi des pays qui, pour des raisons politico-réglementaires s’effacent. Il y a donc la nécessité pour tous les acteurs d’être vraiment des acteurs internationaux, ce qui veut dire que les fonds de PPP sont en train de se concentrer. Il y a de moins en moins de petits fonds nationaux, et notre histoire va dans ce sens-là. Donc oui, globalement une bonne année. 30 Xavier Leloup, MdA : Petits fonds, enfin des petits fonds, qu’est-ce qu’un petit fond ? Philippe Detours, Demeters Partners : Moi, je représente un « petit » fonds infrastructure géré par Demeter Partners, nous sommes une équipe qui est spécialisée et reconnue dans le secteur des Cleantech (près de 400 millions d’euros sous gestion), et qui lance maintenant un fonds dédié aux infrastructures des secteurs de l’environnement et de la transition énergétique, au niveau paneuropéen. Nous sommes un petit fond puisqu’nous avons un objectif de levée d’une centaine de millions d’euros. Je pense que c’est vrai qu’il faut faire une différenciation, la taille des fonds est importante en fonction des objets qu’on vise vraiment. Et sur cette classe d’actifs (environnement et transition énergétique), les transactions sont quand même de taille en général assez modestes. Pour rebondir sur que ce que Stéphane a dit, je pense qu’il y a un deal flow abondant avec une différenciation d’ailleurs plutôt favorable à la France en ce moment. Parce que si on prend des pays comme l’Espagne, c’est un peu compliqué sur des thématiques Table ronde environnementales, les gens sont assez hésitants pour y aller. Si on prend l’Allemagne, c’est considéré comme d’un point de vue réglementaire très stable, mais ça ne paye pas très bien. Et du coup, la France aujourd’hui est considérée comme un pays où finalement on a un environnement réglementaire qui n’est pas si mauvais que ça, assez stable. Je crois qu’il n’y a pas grand monde qui croit en des mesures rétroactives qui viendraient aujourd’hui... Le deal flow est donc important pour des « petits » fonds visant des transac- “ grande taille, qui font souvent l’objet de processus très structurés. Sur les processus très compétitifs des grosses opérations on va retrouver très rapidement des gros fonds, mais aussi des fonds de pension ou des fonds souverains qui vont avoir tendance à faire diminuer le taux de retour potentiel. Ces opérations deviennent moins attractives pour les acteurs qui ont une flexibilité suffisante pour faire des opérations de mid-market. Sur le segment mid market lui-même, on observe de plus en plus d’acteurs qui adoptent des spécialisations sectorielles. Je pense qu’il y aura de plus en plus d’investisseurs institutionnels équipés et qui auront une vraie volonté pour aller directement vers les actifs ” tions de taille modeste (inférieures à €100 million de valeur d’entreprise). En revanche, je pense que plus on monte en gamme, en termes de tailles de transactions, et plus l’oxygène se fait rare. Et là, sur les gros deals sur lesquels se battent tous les gros fonds infra, les fonds de pension, les fonds souverains, et c’est un peu plus compliqué pour se faire sa place au soleil. Aymeric Paul, Access Capital Partners : C’est ce que nous observons aussi. On voit de plus en plus d’acteurs se focaliser sur l’origination d’opportunités de taille moyenne. Parce que ces opportunités, qui demandent plus de travail, sont plus nombreuses et permettent d’atteindre des performances supérieures aux opérations de très Aymeric Paul Associé responsable de l’activité infrastructure chez Access Capital Partners Access Capital Partners gère 5,2md€ sur trois classes d’actifs : private equity, infrastructure et private debt Stéphane Grandguillaume, 3i : J’étais plutôt spécifique là sur l’aspect PPP. C’est vrai que... L’activité infrastructure d’Access combine des investissements dans des fonds (primaires et secondaires) et des investissements directs dans des actifs (sous forme de co-investissements) effectués par une équipe dédiée de 6 professionnels basés à Paris et à Londres pour le compte d’investisseurs institutionnels Aymeric Paul, Access Capital Partners : On assiste à une multiplication du nombre de fonds en cours de levée. La question de leur succès en levée de fonds est un autre débat. Le nombre de gérants est une spécificité européenne. Il y a une fois et demie plus de fonds en cours de levée en Europe qu’en Amérique du Nord. Ces équipes ont de plus en plus tendance à jouer la carte du mid market, de la spécialisation sectorielle ou de la spécialisation géographique. Xavier Leloup, MdA : Mid market, Vincent, c’est ton positionnement. Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui, nous avons choisi ce positionnement mid market parce que, effectivement, nous faisons la même analyse. Nous avons trouvé qu’il y avait beaucoup de fonds au-delà de 1 ou 2 Mds, avec en plus dans cette zone, la concurrence de certains fonds de pension qui investissent directement avec un coût du capital plus compétitif. D’ailleurs, chaque fois que nous nous sommes trouvés en concurrence avec ces genslà, nous avons été largement outpricés. Donc notre zone de préférence reste les deals entre 100 et 300 Millions. C’est Diplômé de Sciences Po Paris et de l’EM Lyon, Aymeric a rejoint Access en 2003 et a commencé par travailler sur du private equity avant de prendre la responsabilité de l’activité infrastructure d’Access en 2008. Siège au comité consultatif de plusieurs fonds d’infrastructure et de private equity européens une zone où il y a un deal flow très dynamique, et deuxièmement, les deals sont moins compétitifs, nous pouvons préserver nos rendements cibles. En revanche, sur la spécialisation sectorielle, nous nous sommes posés la question de savoir si effectivement il valait mieux faire un fond de 500 Millions midcap tout secteurs ou alors plusieurs fonds spécialisés dans les PPP, l’énergie et le transport. Et nous avons conclu qu’il n’y avait pas de profondeur de marché pour faire ça. Nous voyons sur une période d’investissement de 3, 4 ans, des périodes où notre deal flow est Télécoms et Utilities comme en ce moment, d’autres périodes où c’est le transport, nous avons eu des périodes où c’était les PPP et d’autres l’énergie renouvelable. Donc, nous avons choisi de garder une diversification sectorielle pour pouvoir jouer sur ces cycles et sous-cycles sectoriels. Quand il y aura davantage de profondeur de marché, la spécialisation sectorielle pourra s’imposer. Ça me semble un peu tôt encore. Philippe Detours, Demeters Partners : Mais je ne suis pas sûr qu’il faille forcément généraliser. Il y a toujours un couple taille/spécialisation sectorielle/géographie et il faut regarder les trois en même temps. Parce que sinon, ça n’a pas de sens. Tu ne peux pas dire : je vais faire de l’environnement et faire un fond à 1 Md€. Donc c’est ça aussi qu’il faut regarder. Et après, c’est aussi l’historique de la société de gestion qui entre en jeux. OFI InfraVia est un bon exemple : on commence forcément petit parce qu’il faut faire ses preuves, il faut déployer rapidement le capital. Donc ça n’a pas de sens de faire un trop gros fonds dès le 1er fonds. Et puis, une fois qu’on a fait ses preuves, voilà, on augmente en taille et on ajuste le mandat géographique et la spécialisation ou pas du fonds, en fonction. Pour la taille il n’y a donc pas à mon sens de règle absolue. 31 Table ronde Xavier Leloup, MdA : Alors, pour être plus spécifique sur le greenfield, l’année dernière tous les acteurs se posaient des questions sur le deal flow en France avec le changement de majorité politique. On a un peu plus de recul maintenant, puisque ça fait un an et demi. Peut-on dire finalement qu’il y a une continuité dans l’usage du partenariat public-privé en France ? 32 Yves Lepage, Orrick RM: Non, cette année a été une très bonne année, mais je pense que l’année qu’on a eue, elle la résultante de ce qu’on avait l’année dernière. Clairement aujourd’hui on a un fort ralentissement de l’activité en PPP qui va arriver l’année prochaine, ça c’est clair en greenfield. Le nombre et la taille des projets ont considérablement diminué. Enfin, je veux dire, les derniers gros deals, que ce soit la Cité de la Musique ou la L2, le plus important projet d’infrastructures de 2013 sur lequel nous sommes intervenus, à mon avis, c’est terminé pour un temps. Il ne s’agissait pas des plus gros deals, mais par rapport à ce que l’on voit arriver, c’étaient des gros deals. Mais ça diminue quand même considérablement. L’autoroutier, il n’y en a plus pour l’instant, mais cela pourrait repartir, on l’espère en 2014. Le bâtimentaire, il n’y a grosso modo que les universités qui restent. Et puis, tout ce qui transports, c’est fini pour le moment. Il reste le transport urbain mais on attend encore. Stéphane Grandguillaume, 3i : Oui, le transport urbain va démarrer un petit peu. Vincent Levita, OFI InfraVia : Il faut dire que le plan de relance s’est appuyé sur les lignes TGV, ou Ballard et ce genre de projet est exceptionnel. Mais il y a d’autres plans en termes de d’aménagement du territoire et d’infrastructure. Par exemple, la transition énergétique, le développement des réseaux télécom haut débit. Je pense que Table ronde ces évolutions sont davantage liées aux dynamiques de chaque secteur et aux contraintes budgétaires qu’aux évolutions politiques. Yves Lepage, Orrick RM: Oui, enfin il y a les problèmes budgétaires, et puis, il y a quand même une attitude vis-à-vis du PPP qui n’est quand même pas extrêmement favorable par rapport à ce qu’était l’ancienne majorité. Enfin, je veux dire, ce qui se passe avec l’Écotaxe aujourd’hui, c’est quand même assez amusant d’aller blâmer le PPP... Pour moi, c’est un des symptômes “ déjà plusieurs années. C’est vrai pour la Rocade routière L2 à Marseille, c’est vrai pour les lignes ferroviaires à grande vitesse, ainsi que pour les stades. Ces projets-là donnent toujours du travail, et heureusement, mais on ne peut pas dire que les nouveaux projets qui prendront le relais, on les voit très bien aujourd’hui. C’est un constat assez indiscutable. Et qui tient, à mon avis, plus à la situation budgétaire de l’État et des collectivités locales, que fondamentalement à un changement de position sur les PPP, même s’il peut y avoir des questionnements sur le PPP, ses avantages, ses inconvénients. Il me semble quand même que la situation budgétaire des administrations fait que, de toute façon, leur horizon de décision est extrêmement court. La myopie est très, très forte, ce qui les empêche de lancer des projets et encore moins des séries de projets sur plusieurs années. Et par ailleurs, cela les conduits à être beaucoup plus sélectifs dans les projets qui sont lancés. On le voit bien, un certain nombre de projets ont été suspendus, voire abandonnés. Pas tellement parce qu’ils étaient faits en PPP, mais parce que les financements publics ou privés n’étaient plus là. En revanche, d’autres décisions ont été prises car elles n’impliquaient pas de financement public immédiat. Ainsi, dans le secteur autoroutier, on va allonger les concessions en contrepartie d’investissements supplémentaires pour des montants tout à fait considérables. On parle de 4 Mds€ d’investissements supplémentaires pour toutes les sociétés d’autoroute, en contrepartie d’un allongement de concession qui sera assez significatif pourvu qu’il soit accepté par la Commission européenne et toutes les autorités qui vont se pencher sur le sujet. Mais on voit bien que ce qui intéresse un gouvernement là-dedans, c’est de dire : voilà, j’ai un moyen de faire des investissements localisés en France, rapidement, sans coût pour les finances publiques. Vincent Levita Fondateur et Directeur d’Investissement d’OFI InfraVia où il dirige une équipe de 12 personnes Lancée en 2008 avec un premier fond doté d’environ 200 M €, OFI Infravia termine la levée de son nouveau véhicule, InfraVia European Fund II, d’une taille d’environ 500 M €. Sa stratégie d’investissement est axée essentiellement sur le brownfield dans un cadre géographique européen. Je pense que les gérants qui ont des problèmes, ce sont les gens qui n’ont pas respecté le profil de risque sur lequel ils étaient engagés OFI Infravia a réalisé 16 investissements à ce jour, parmi lesquels la rénovation du stade Vélodrome, le tramway de Nottingham, l’autoroute A 150, le réseau de fibre optique ADTiM, l’autoroute A8 en Allemagne et la cité musicale de l’Ile Seguin. ” d’une position actuelle du politique vis-à-vis du PPP qui est à mi- chemin. Il y en a qui sont pour, il y en a qui sont contre, personne ne sait très bien ce qu’il faut faire. Ils ont peur du PPP à mon avis et des conséquences que cela peut avoir. Mais d’un autre côté, ils reconnaissent parfaitement qu’il y a une nécessité de PPP. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Je partage assez largement ce qui vient d’être dit, en tout cas sur la France. Puisque moi, je suis spécialisé France à 80 %, même si on fait un peu d’international, d’ailleurs j’y reviendrai. Sur la France, il me semble qu’effectivement, on a un ralentissement objectif du nombre de projets en greenfield, il n’y a pas de doute là-dessus. Et que là, on est en train d’épuiser des projets qui avaient été initiés il y a Yves Lepage, Orrick RM : Enfin, sans coût apparent ! Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Sans augmentation de tarif pour les usagers. Et en plus, ça fait des emplois localisés en France. Au total, la crise des finances publiques pèse sur la politique de l’État et des collectivités locales en matière de PPP, elle empêche de voir loin, donc elle diminue les projets potentiels. Par ailleurs je pense qu’il y a des projets greenfield qui peuvent naître, non pas des autorités publiques mais de la part d’entreprises. Et donc ça, c’est quelque chose qu’il faut travailler, et qui sup- pose, comme ça a été dit, un travail un peu souterrain avec des partenaires industriels pour susciter des opportunités, pour les construire ensemble avec des partenaires. quelque chose de prometteur mais qui prendra beaucoup de temps. Et il est bien possible que, pendant un certain temps, il y ait un peu un trou d’air dans les projets. Xavier Leloup, MdA : A quoi pensez-vous par exemple ? On doit être un peu plus actifs que ce qu’on faisait jusqu’à présent, où l’on se contentait de participer à des appels d’offres publics, de constituer des consortiums. Mais l’initiative venait toujours de la partie qui est en face, en général l’État ou les collectivités. Maintenant, je pense qu’il faut être un peu plus créatif, un peu plus imaginatif et créer des solutions. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Dans le domaine de l’énergie, il peut y avoir des projets d’entreprise que l’on peut accompagner en investisseur. La transition énergétique offre de multiples opportunités d’investissement aux côtés de partenaires industriels. Ceci est 33 Table ronde 34 Aymeric Paul, Access Capital Partners : Sur cette question du greenfield, il y a deux éléments : il y a un élément d’offre et il y a un élément de demande. Le constat que l’offre est relativement atone sur le greenfield, notamment dans le domaine des partenariats public-privé, est clair. Je pense qu’il y a un élément de demande à prendre en compte avec peut-être finalement pas tant de fonds que cela qui soient intéressés par du greenfield. Ils ne poussent pas nécessairement au déclenchement d’opérations parce que, tout simplement, ils ont peut-être inconsciemment intégré que la demande ultime, c’est-à-dire les investisseurs institutionnels, n’est pas très intéressée par le décalage de rendement induit par un investissement greenfield. Les investisseurs sont dans leur grande majorité intéressés par la classe d’actifs infrastructure pour le rendement relativement immédiat que les actifs peuvent générer. En greenfield des partenariats avec des groupes industriels ou de construction peuvent être intéressants parce qu’ils permettent parfois de sculpter le profil de rendement, et donc d’avoir une période de temps potentiellement moins longue entre l’investissement et la génération de rendement. Vincent Levita, OFI InfraVia : Je suis assez d’accord avec ça. Et je rajouterais même les questions de cycles et de sous-cycles par secteur dont je parlais tout à l’heure. Je suis beaucoup plus optimiste que Jean sur l’avenir. Effectivement, il y a une partie du dealflow, notamment dans les PPP, le transport ferroviaire, et les bâtiments publics, ou encore les énergies renouvelables qui arrivait sans qu’on ait besoin d’aller le chercher, et ça, c’est un peu fini. Maintenant, il faut travailler, ce n’est pas plus mal, ça fera la différence … Il y a aussi un travail pour se positionner sur les secteurs qui sont plus dynamiques. Par exemple, le secteur des Télécoms est hyper dynamique aujourd’hui. Jusqu’à maintenant, c’était un secteur Table ronde plus compliqué et pas assez mature réservé aux industriels. Les financiers qui font les efforts peuvent commencer à s’y intéresser. Quand cela sera davantage mature, il y aura davantage de financiers. Sauf si les Pouvoirs Publics s’emmêlent les pinceaux et que le secteur ralentit. Ensuite le secteur du transport, est un peu ralenti au niveau national, je suis persuadé qu’il va repartir, en particulier le transport local. Enfin, le secteur des utilities, il y a des besoins d’investissements. Donc ce sont des cycles qui sont liés aux investissements lourds qu’on néglige à “ Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Je ne voulais pas parler de transports, je voulais simplement dire qu’il y a un gisement de projets greenfield assez dynamiques dans le domaine des réseaux de chaleur. Le réseau de chaleur, c’est vrai que c’est un marché. Autant le marché de l’eau ou de l’énergie, je dirais distribution d’énergie classique, est un peu atone en ce moment, autant quelle est la ville qui ne veut pas se doter d’un nouveau réseau de chaleur ? Donc pur greenfield. En Europe, c’est la première année où on a autant de projets financés avec du financement alternatif qu’avec du financement bancaire traditionnel ” un moment donné, qu’on est obligés de rattraper ensuite, et il faut essayer d’épouser ces différentes vagues sectorielles et sous-sectorielles. Bien sûr, les finances publiques constituent évidemment un frein au développement des greenfield. Davantage que l’idéologie d’ailleurs, on a bien vu qu’il n’y a pas tellement, au niveau local et au niveau national, de freins de ce genre. Yves Lepage, Orrick RM : Non, au niveau local, les élus restent pragmatiques. Xavier Leloup, MdA : Et Jérôme, vous connaissez bien les transports ? Stéphane Grandguillaume Partner chez 3i, anciennement Barclays Infrastructure Funds (BIF) En tant que responsable du bureau de Paris chez BIF, Stéphane a investi en Italie, aux Pays-bas et bien sûr en France où son équipe a notamment participé au premier PPP signé par l’Etat relatif à la rénovation de l’INSEP, à la première université (Paris Diderot), à l’un des premiers hôpitaux (Saint Nazaire) ainsi que, début 2013, aux derniers lots de prisons Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Mais avec une dimension renouvelable aussi. Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Avec une dimension renouvelable. Mais avec une autre dimension qui fait que ce sont souvent des petits et moyens, voire très petits projets. Donc c’est un peu difficile pour un fond de s’y intéresser directement. Et que c’est, comme le disait d’ailleurs Jean, par adossement avec un partenaire industriel ou via un investissement industriel que le fond a fait. L’acquisition par 3i de BIF auprès de la banque Barclays a eu lieu le 8 Novembre 2013. L’ensemble des actifs et des fonds ont été transférés. Pour le bureau de Paris, cette acquisition permet d’avoir accès à plus de capital, et à continuer d’élargir son périmètre d’activité jusque-là principalement PPP puis énergie renouvelable vers le core infrastructure. Xavier Leloup, MdA : Ça, avec Idex, qui est une de vos pépites, n’est-ce pas ? Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Oui, nous avons investi initialement dans du brownfield, mais, effectivement, nous faisons du greenfield par adossement, que l’on l’appelle, comme l’appellent les industriels, de la croissance organique. Financièrement c’est quand même une problématique de fonds d’investissement, bien sûr de financements de projets, mais également de mobilisation de capital. Xavier Leloup, MdA : Et sur les transports urbains, vous avez fait un gros deal en Allemagne il y a 3 ans. Mais à échelle de l’Europe, qu’est-ce qu’on peut dire sur les transports ? Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : À l’échelle de l’Europe, il y a effectivement beaucoup de croissance organique, donc de projets dits de Greenfield. Quand on prend un contrat ferroviaire en Allemagne, il faut investir parfois plusieurs centaines de millions d’euros dans des trains, et il faut 18 mois à deux ans pour construire le matériel. Nous considérons donc que c’est de l’infrastructure, avec de l’investissement dans des actifs de long terme, adossés à des contrats de long terme, avec des collectivités locales (en l’occurrence les Lands allemands). Philippe Detours, Demeters Partners : Sur la France, il y a un autre facteur d’optimisme, même si ce n’est pas encore très net (en dehors du fait qu’il y a les municipales qui ralentissent un peu le calendrier en ce moment) : c’est un changement de cycle. En effet, quand on regarde les années 20052006, le marché français des PPP on avait soit des projets de petite taille tels que les gendarmeries, soit des projets majeurs tels que les grandes lignes de TGV, et il n’y avait pas de mid market qui permet notamment à des investisseurs financiers de vivre grâce à un deal flow récurrent de transactions de taille moyenne. Parce que les gros projets, genre TGV, quand on est un investisseur, il y en a relativement peu dans la période d’investissement d’un fonds. Et soit on gagne soit on perd, c’est binaire. Et donc, déployer une équipe, des efforts, juste pour un deal flow aussi mince avec une chance sur 3 ou sur 4 de gagner, c’est compliqué. Un marché aussi étroit a pas mal refroidi certains investisseurs, notamment étrangers, de venir sur le marché français. En revanche, quand on a un marché qui commence à être plus récurent avec des tailles de transactions suffisamment importantes, on n’est plus sur cette équation binaire, je gagne ou je perds. Il y a un deal flow suffisant qui 35 Table ronde permet de diversifier son risque. Ça contribue aussi pas mal à développer le marché. Et ça, petit à petit, le marché français y vient (à l’image du marché anglais), on regroupe les écoles, on regroupe les universités… 36 Stéphane Grandguillaume, 3i : Mais il y a eu un aspect assez négatif dans la dernière loi de finances là-dessus. Je pense que le plafonnement de la déductibilité des intérêts d’emprunt, a affecté tous les projets au-dessus de 50 à 60 Millions en PPP par rapport aux autres formes de financement. Et ça, c’est dommage... Alors, je comprends qu’aujourd’hui Bercy est en train de revoir la lecture de cette loi. Mais je pense que ça a contribué au fait, comme le disait Jean tout à l’heure, que les petits projets prospèrent aujourd’hui beaucoup plus que les projets de taille moyenne. Les projets de 100 M€ sont ceux qui intéressent vraiment les investisseurs. Xavier Leloup, MdA : Et sur le brownfield ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Sur le brownfield, c’est une équation complètement différente, la rareté des disponibilités financières, au contraire, génère des opportunités d’investissement pour les financiers. On trouve des partenaires industriels qui sont, eux, soit en période d’optimisation de bilan, soit en période de déconsolidation, soit en période de focalisation sur leur core business, et ça génère un deal flow abondant. Après, ce sont des deals qui sont plus ou moins standardisés. Donc on peut avoir effectivement le gros deal standard sur lequel tout le monde se rue. Xavier Leloup, MdA : Comme TIGF ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Par exemple, ou on peut avoir des actifs qui ne sont pas sur le marché, qui demandent à être carved out à l’intérieur Table ronde du bilan d’un industriel. Dans ce cas, il n’y a même pas de société existante, il faut tout faire, y compris structurer le package contractuel. Ce genre d’opportunités, à mon sens, sont relativement infinies. Et là, je reviens sur les deux secteurs qui n’avaient pas l’habitude de faire ça, parce que le bâtiment et le transport font ça depuis toujours. En revanche, dans les secteurs de l’énergie et des télécom, la nécessité d’optimiser le bilan est nouvelle, pour des raisons différentes, d’ailleurs dans les deux cas. “ sont pas forcément des deals flow qui viennent tout seul. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Sur le brownfield, c’est vrai qu’il y a des éléments objectifs, c’està-dire les efforts de déconsolidation des entreprises et puis des contraintes réglementaires qui génèrent spontanément des opportunités. Mais comme tu le disais, ce sont souvent des très gros objets, avec une chance assez faible finalement de gagner quand il y a 4, parfois 5 consortiums. Et donc, qui ne permettent pas de faire vivre une équipe. Parce que le nombre d’opportunités n’est pas suffisant pour alimenter un flux d’affaires pour une équipe, et encore moins pour 10 équipes. C’est un premier élément qui fait que le marché du brownfield est un marché d’opportunités, de cas par cas. Et c’est très difficile en fait aujourd’hui de se spécialiser dans ce segment de marché. Sauf si on a une visée mondiale et si on est capable d’avoir, comme tu disais, un capital compétitif partout, ce qui n’est quand même pas évident. Par ailleurs, je pense en plus que ces dernières années on a vu quand même une ré-estimation du couple rendement/ risque pour le brownfield par rapport au Greenfield. Je pense que des risques qu’on croyait finalement assez faibles dans le brownfield se sont révélés. Je pense aux risques régulatoires. Jean-Marc Allix Spécialiste des financements de projet, des partenariats public-privé, du financement immobilier et du financement d’actifs Très présent sur le marché français, son équipe s’est vu remettre le prix du Conseil juridique de l’année 2012 en PPP par le Magazine des Affaires La question fondamentale est à mon avis la suivante : qui, in fine, prend le risque, même si le risque est identifié par tout le monde comme étant très faible ? ” Philippe Detours, Demeters Partners : Des raisons réglementaires, aussi. Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui, absolument, réglementaires et aussi économique et financières. Les acteurs industriels se retrouvent à gagner beaucoup moins d’argent, et donc se posent ces questions-là. Et donc là, la question elle est assez simple en fait : qui a le capital le plus compétitif, pour quel actif ? Est-ce que les investisseurs infrastructure ont du capital plus compétitif que GDF ou que Bouygues pour tel ou tel type d’actifs ? Cela génère beaucoup de deal flow, beaucoup de réflexions intéressantes. Cela génère aussi beaucoup de travail, ce ne Dans les actifs de réseaux d’utilities, de réseaux de gaz, d’électricité, voire même dans les autoroutes ou dans l’eau, on s’est aperçu que le risque régulatoire n’était pas seulement théorique, qu’il était avéré. Avec par exemple des baisses de tarifs qui ont été expérimentées par un certain nombre d’investisseurs. Nous y compris, en Norvège par exemple. Xavier Leloup, MdA : Oui, c’est un exemple qu’on donne souvent, celui de la Norvège. Associé du cabinet Dentons depuis 2009 Il est ainsi notamment intervenu : »» Côté banques de financement, sur les PPP relatifs au remplacement de 29 barrages manuels sur les bassins de l’Aisne et de la Meuse, au TGI de Paris et au projet Balard »» Pour le compte des consortiums attributaires sur l’université Toulouse le Mirail, les stades de Nice et Bordeaux »» Aux côtés de DG Infra Yield lors du rachat d’une partie de la participation d’Eiffage dans le lot 1 du programme de PPP de prisons Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Ce n’est pas le seul. Les tarifs de rachat de l’électricité produite à partir de ressources renouvelables ont été baissés assez fortement en Espagne, la régulation de l’eau en Angleterre est en train d’être révisée assez drastiquement, parce que le régulateur ne peut pas s’accommoder d’une situation où les valeurs des sociétés d’eau anglaises avaient atteint des niveaux déraisonnables… Donc je pense que le risque régulatoire dans le brownfield est quelque chose qui est beaucoup mieux perçu maintenant par les investisseurs. En conséquence un certain nombre d’investisseurs ont compris que les TRI qu’on pouvait attendre sur le brownfield sont sans doute beaucoup plus bas aujourd’hui qu’ils ont pu l’être dans le passé. Et que, à l’inverse, pour avoir des vrais espoirs de création de valeur, c’était plutôt dans le greenfield qu’il fallait aller. D’ailleurs les prix des actifs brownfield régulés ont connu des hausses sensibles dans certains segments, ce qui montre bien que les TRI attendus ont fortement baissé. Stéphane Grandguillaume, 3i : Oui, c’est certain que tout le monde, dans le greenfield et le brownfield, fait beaucoup plus attention aux risques régu- latoires aujourd’hui. Ça, c’est certain. Et parce qu’il y a des secteurs qui sont subventionnés de manière importante. Après, j’ai l’impression aussi que la plupart des États ont compris qu’il ne fallait pas non plus jouer avec le feu. Vincent Levita, OFI InfraVia : Je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. Une révision rétroactive des prix du photovoltaïque en Espagne, ça, c’est un risque régulatoire avéré. L’État français qui veut chercher à monter la taxe domaniale sans compensation, c’est un risque régulatoire potentiel, normalement, ils ne vont pas y arriver. L’Angleterre, c’est encore un cas très différent. 37 Table ronde Si les financiers achètent un actif à 1,3 fois la valeur régulée, l’État attend la fin du contrat de 4 ans, et baisse le rendement régulé, ce n’est pas un risque régulatoire, c’est du repricing financier, c’est du business. Et l’État anglais, il comprend la finance et ils savent compter. Après, il faut reconnaître qu’en temps de crise, l’État va chercher de l’argent partout où il peut et il faut être plus prudent avec le risque régulatoire, mais sur un cycle, il faut être raisonnable, c’est un bon risque dans les Etats de droit. Par exemple, si l’État décide de terminer le contrat Écotaxe, le niveau d’indemnité sera énorme ... on ne s’assoit pas sur les contrats comme ça. Donc quand on parle de risque régulatoire, il ne faut pas tout mélanger. Je ne trouve pas que cela justifie de crier au loup. 38 Philippe Detours, Demeters Partners : C’est quand même un peu un risque régulatoire, parce qu’en général, quand tu détiens un actif, tu le détiens pour plus de 4 ans. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Non, ce n’est pas pour crier au loup, je pense qu’il y a une interaction entre le comportement des investisseurs et le comportement du régulateur. C’est parce que les gens ont acheté des sociétés d’eau en Angleterre et ont réussi à les revendre 1,3 fois la base d’actifs régulés que le régulateur a dit : puisque c’est comme ça, je recale la régulation. Oliver Bénureau : Tu veux rebondir sur performance greenfield versus brownfield, tu as une vision européenne ? Aymeric Paul, Access Capital Partners : J’ai une vision qui est liée au dialogue que nous avons régulièrement avec les investisseurs sur leur appétit pour du brownfield ou leur appétit pour du greenfield, et la question de savoir si la baisse des rendements sur certains actifs brownfield les conduit à Table ronde aller vers du greenfield. La perception que nous avons, c’est que ce n’est pas le cas. La baisse des rendements de certains investissements brownfield ou le risque réglementaire que vous évoquiez entraîne les investisseurs vers deux démarches. Une démarche qui consiste à diversifier le risque par géographie pas à l’échelle mondiale mais plutôt à l’échelle européenne, parce que l’Europe représente encore aujourd’hui à peu près 50 % des investissements effectués par des fonds à l’échelle mondiale. C’est donc le marché le plus pertinent, sans avoir besoin d’ajouter “ vestisseurs institutionnels comme peu pertinent de se focaliser sur un seul pays. Aujourd’hui, un investisseur qui se focaliserait sur la France exclusivement aurait la possibilité d’être exposé, s’il visait tout le marché, à 25, 30 opérations, ce qui est assez peu. La stratégie perçue comme pertinente aujourd’hui est d’être paneuropéen, afin de contourner le risque réglementaire par une diversification de risque souverain. Une autre évolution qui est de plus en plus claire, et qui est elle aussi une forme de réponse à la question des rendements et de la gestion de la diversification du risque, est le souhait de la part d’investisseurs institutionnels d’investir en direct dans des actifs. Nous travaillons avec plusieurs investisseurs institutionnels qui souhaitent réduire leur volume d’investissement dans des fonds et augmenter leurs investissements directs, le plus souvent sous forme de co-investissements dans des actifs. Remplacer une grande banque française par un assureur-vie allemand dans le financement en dette d’une rocade routière en France, c’est un phénomène assez inattendu ” de volatilité de pays émergents. Et la deuxième démarche en réponse à la baisse des rendements du brownfield, ce n’est pas d’augmenter l’exposition au greenfield, c’est plutôt d’aller regarder vers des opérations de taille plus petite. Donc éventuellement éviter les utilities, enfin les utilities en Angleterre, ou les opérations de plus d’un milliard d’euros, qui vont nécessairement attirer en direct des fonds souverains ou des gros fonds de pension, et qui par conséquent vont se vendre avec un taux de retour plus faible. Donc la réponse a vraiment été d’aller vers des opérations toujours brownfield, mais de taille un peu plus modeste, et de diversifier par géographie. Il est perçu aujourd’hui par beaucoup d’in- Jean Bensaïd Président de CDC Infra Management Constituée de 15 investisseurs, l’équipe de CDC Infra vient d’investir dans le plus grand projet Partenariat Public-Privé de l’année 2013 : la rocade L2 à Marseille. Autres opérations emblématiques : SANEF, Viaduc de Millau, GRT Gaz et LGV Tours-Bordeaux. Investissant en fonds propres avec un portefeuille cible à 70% en brownfield et à 30 % en Greenfield, CDC Infra dispose d’une allocation de 1,5 Md€ investie pour l’heure à hauteur de 1,1 Md€ à travers 17 participations. Philippe Detours, Demeters Partners : Enfin, à la nuance près que beaucoup de gens disent ça, mais très peu sont capables de le faire. Stéphane Grandguillaume, 3i : Et puis, ça ne réduit pas le risque réglementaire. Xavier Leloup, Mda : Cela paraît aller à l’encontre de ce qu’on vient de dire, à savoir que les dossiers demandent de plus en plus d’analyses, de compétences alors que d’un autre côté, on a des institutionnels qui veulent faire ça eux-mêmes. Donc il y a un petit... c’est une contradiction. tissement dans les années à venir. Ces années fastes, il y a 1 ou 2 ans, vont se traduire par des mises à disposition prochaines d’ouvrages. Le rachat par des fonds de participations de sponsors industriels, après la mise à disposition des ouvrages, comme cela a été fait sur par exemple pour le lot 1 de prisons, pourrait-il être une activité d’avenir pour les fonds ? Jean-Marc Allix, Dentons : Si vous avez fini sur ce point, j’aurais un commentaire et une question. On a dit tout à l’heure qu’il y avait eu des années fastes pour les PPP et qu’il y aurait peut-être probablement un ralen- Stéphane Grandguillaume, 3i : Non. Il y a une différence par rapport à l’Angleterre où la plupart des sponsors étaient des industriels. En France, dès le début, les projets ont été investis en grosse partie par des fonds. Sur la plu- part des projets, on était 80, 90 % du capital investis par des fonds. Et puis plutôt des fonds take and hold que des fonds de capital gain, donc sans une stratégie de sortie. Donc Je ne suis pas sûr que le marché du secondaire sera autant développé qu’il l’a été en Angleterre. Xavier Leloup, MdA : Il n’y en a qu’une seule opération de ce type en France, c’est ça ? Stéphane Grandguillaume, 3i : En plus, il y a le droit de préemption, donc... Philippe Detours, Demeters Partners : Il y aura des opérations, mais simplement, ça n’a rien à voir, en terme de profondeur du marché, avec le marché secondaire du private equity. Et surtout, on est aussi dans un environnement où, jusqu’à présent comme tu disais, c’étaient surtout le financier qui prenait la part d’equity dans les projets. Et pour les industriels, les utilities ou les constructeurs, qui mettaient aussi de l’equity dans les projets qu’ils développaient, beaucoup ont déjà commencé à nettoyer leur bilan, pour les plus grosses opérations en tout cas. Par contre, c’est vrai que si on descend en granularité dans le bilan de ces 39 Table ronde 40 Table ronde industriels il y a tout une gamme de petites transactions dans lesquelles ils ont investi des petits tickets d’equity. Et là, ça peut créer un deal flow, mais il faut être agile, il faut être petit pour pouvoir aller le chercher. ainsi été mise en exergue par plusieurs rapports et une réponse du Ministre de l’Economie. C’est un point crucial. Il y a aussi, évidemment, la question classique et particulièrement sensible des recours. Xavier Leloup, MdA : Il y en a là, le deal de VINCI, c’était une privatisation. Xavier Leloup, MdA : …Qui semblait avoir été résolue, d’ailleurs on en avait parlé, notamment pour les stades. J’avais compris que la fameuse convention tripartite permettait de résoudre ce problème de recours, et finalement non ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Nous pensons que le mouvement de privatisation en Europe est structurel et devrait reprendre. En France, la situation est peut-être spécifique, mais historiquement, la gauche a plus privatisé que la droite, donc on verra. Il y a plusieurs actifs potentiels et l’Etat peut considérer que privatiser une infrastructure c’est plus simple puisque ça ne peut pas être délocalisé, et que l’État peut garder le contrôle à travers la régulation, autant voire mieux que s’il contrôlait le capital. Donc ça, ce sont des choses qui sont tout à fait comprises, y compris par l’administration actuelle. Xavier Leloup, MdA : JeanMarc, vous êtes actuellement sur quelques dossiers greenfield qui ont fait les unes des journaux et qui continuent à le faire. Quelles leçons peut-on en tirer ? Jean-Marc Allix, Dentons : Nous travaillons en effet sur plusieurs dossiers sensibles. L’une des leçons à retenir est que malgré leurs avantages, les PPP sont des contrats moins flexibles que d’autres. L’expérience montre que certaines personnes publiques ne s’en sont pas rendues suffisamment compte en amont. Or le fait de demander de nombreuses modifications après la signature du contrat peut être de nature à engendrer de graves difficultés (délais de mise en œuvre, coût non prévu des modifications, etc...). La nécessité de renforcer les études préalables afin d’avoir une connaissance très précise des besoins a “ publique. Donc on revient à la case départ. Et la question fondamentale est alors la suivante : si le risque afférent au recours est très faible, qui le portera ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Je ne connais pas le dossier de l’intérieur mais de l’extérieur, je vois une situation kafkaïenne. Tout le monde se fait peur, le système se bloque, ça va coûter de l’argent à tout le monde, sauf au requérant qui objectivement mériterait une pénalité juste pour faire un recours abusif. Les banquiers ont peur, alors qu’ils ont zéro risque en réalité, mais ils arrêtent tout. Bouygues a peur de ne pas être payé, on peut les comprendre à la limite, donc ils arrêtent tout. Et l’État, à qui il suffirait de signer un papier pour calmer tout le monde, a peur aussi et bloque. Donc pour moi, c’est une surévaluation des risques de tous les partenaires. Alors, est-ce que c’est le marché qui se teste ? Et il y en a qui essuient les plâtres ? Ou est-ce que ce sont des gens qui veulent tuer le système ? Je ne sais pas. Le cas du TGI de Paris est intéressant parce qu’il révèle une situation assez paradoxale : l’un des recours les moins nocifs juridiquement produit les effets concrets les plus importants ” Jean-Marc Allix, Dentons : Je pense que nous allons peut-être trouver des solutions permettant de résoudre ou atténuer les difficultés liées aux recours. Je ne suis pas sûr que ce qui a été proposé et mis en place dans le passé était forcément une solution parfaite, si tant est qu’il en existe une. Il y a eu effectivement les accords autonomes qui prévoient, en simplifiant, un mécanisme d’indemnisation si le contrat de partenariat venait à être annulé. Mais il est clair que si l’accord autonome est également attaqué, le problème ne sera pas résolu. Et généralement, quand un requérant fait un recours, bien qu’il y ait eu des exceptions, il attaque l’ensemble des actes signés par la personne Jean-Luc Champy Of Counsel d’Orrick RM et membre du groupe Énergie et Infrastructure d’Orrick RM Notamment spécialiste des montages de type PPP/concessions et de l’énergie, Jean-Luc intervient autant pour le compte des sponsors, des autorités publiques que des prêteurs. Il est ainsi intervenu, entre autres : »» Pour l’État, sur le PPP relatif à la rocade autoroutière L2 à Marseille et sur le renouvellement des concessions hydroélectriques, »» Pour les sponsors, sur l’arche de la Défense, le périphérique de Lyon, les autoroutes A 150 et A 355 »» Pour les prêteurs, sur la Cité de la Musique et le PPP relatif au LGV BretagnePays-Loire Xavier Leloup, MdA : Parce que là, c’est vrai qu’il y a un chantier qui est arrêté. Jean-Marc Allix, Dentons La seule précision que j’apporterais, c’est quand tu dis que tout le monde a peur ou tout le monde joue à se faire peur, je ne suis pas sûr qu’il y ait tant de peur que cela. Mais il y a la question que je posais au départ : qui, in fine, prend le risque, même si le risque est identifié par tout le monde comme étant très faible ? Sachant que si la personne publique accepte de le prendre, l’acte dans lequel elle s’engage peut le cas échéant être attaqué… Stéphane Grandguillaume, 3i : Mais il y a quand même une réponse à ça, c’est que c’est une spécificité française... Sur nos 13 actifs en portefeuille en France, les seuls où on a un peu de problèmes, c’est sur des histoires de recours et en particulier de permis de construire. En France, on est quand même le seul pays en Europe, où le bouclage financier est effectué avant l’obtention du permis de construire. Pas en Angleterre parce qu’ils le font après. En Italie ou en Espagne, généralement il y a un bouclage commercial avant, mais le bouclage financier a lieu une fois le permis purgé de tout recours. En Hollande, pour la plupart des projets, il y a un royal decree qui fait que, in fine, le gros du risque est passé au moment du bouclage financier, donc il y a très peu de risques de recours. Et peut-être que la réponse, elle est quand même là. On est dans le seul pays en Europe où on veut transférer ce risque aux financeurs privés. Et je pense que oui, c’est peut-être un risque très faible, mais la personne publique, doit d’accepter ce risque. Jean-Luc Champy, Orrick RM : L’affaire du TGI a eu des effets collatéraux sur d’autres opérations qui étaient en train de se signer cette année. Je crois que le dossier du TGI, est intéressant à plusieurs titres. Il est intéressant parce qu’il révèle une situation assez paradoxale dans laquelle, finalement le recours, probablement l’un des recours les moins nocifs juridiquement, produit les effets concrets les plus importants. Il y a une dimension juridique naturellement dans cette affaire, mais il y a également une dimension psychologique, et cette dernière a tendance à prendre de plus en plus le pas sur l’analyse purement juridique du dossier. Et cette situation conduit aujourd’hui à une situation de blocage qui ne se résume pas à ce seul dossier. Il s’agit de la matérialisation d’un risque qui peut produire des effets importants si l’on pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde. Mais c’est peut-être l’élément qui va permettre de conduire les acteurs du marché à réfléchir sur cette 41 Table ronde 42 question d’allocation de risque. Je rejoins notamment ce qui est dit sur le portage de ce risque-là, car je crois que l’on a atteint un peu la limite de l’exercice. C’est-à-dire qu’on se rend compte que l’ingénierie contractuelle pour essayer de contourner la difficulté a ses limites. Et elle aura toujours ses limites puisque, effectivement, on a beau conclure des actes pour couvrir un risque, etc., si l’acte destiné à couvrir le risque est attaqué, on se rend compte qu’on n’est plus protégé non plus. Si l’on veut vraiment que les projets sortent de terre, il faut peut-être bouleverser un peu les catégories et réfléchir à une autre allocation du risque lié au recours contre le contrat. Peutêtre peut-on également réfléchir à une autre approche des procédures contentieuses, qui conduit à ce que malheureusement, on ne juge de la légalité qu’après la signature et pas avant. Et je crois que c’est aussi un des problèmes majeurs qu’on rencontre aujourd’hui. C’est-à-dire que ce n’est pas normal que sur des projets qui sont lancés, on mette deux ans, quatre ans, six ans pour obtenir des décisions juridictionnelles définitives sur des projets de cette ampleur. Et c’est aussi un frein, je crois, au développement de ce type d’opérations. Si on pouvait juger de la légalité d’une procédure de passation de manière définitive, soit au stade de la conclusion du contrat, soit juste après, mais en tout cas dans un délai suffisamment court pour que ça n’obère pas ensuite les possibilités de développement du projet, je pense que ce serait une solution qui permettrait de résoudre efficacement le problème. On pourrait également s’interroger sur la pertinence de l’allocation des risques retenue à l’heure actuelle. Quand il s’agit d’un risque de passation, un risque de procédure, en réalité c’est probablement la personne publique qui est la mieux à même de gérer ce risque-là et d’en supporter les conséquences. Les blocages constatés doivent inviter les acteurs du marché à réfléchir à la manière dont on peut Table ronde bouleverser les catégories pour que les choses s’organisent d’une manière différente. Faute de quoi, on peut se trouver de nouveau dans le même type de situation. Jean-Marc Allix, Dentons : Les quelques nuances que je voudrais peutêtre apporter par rapport à ce qui a été dit, c’est que quand on entend dire que personne ne veut prendre le risque, ce n’est pas forcément toujours la réalité. Mais ce que vous rappeliez à juste titre, c’est que s’il y a des recours en chaîne et à l’infini, on peut se demander qui “ tout à l’heure, dans un acte qui est attaqué... S’il y a des recours et qu’on veut vraiment continuer à avancer quoi qu’il arrive, il faut peut-être à un moment que, si l’engagement de la personne publique peut être annulé, quelqu’un d’autre prenne le risque ultime de recours. Jean-Luc Champy, Orrick RM : Jean-Luc Champy, Orrick RM : Je pense qu’il y a sans doute des moyens plus efficients pour couvrir le risque de recours que celui qui a pu être trouvé sur certaines opérations et par lequel c’est finalement la personne publique qui finance à la place de l’opérateur privé. Ces solutions ont été expérimentées, à la fois sur des stades mais également sur des grands équipements culturels. Mais je persiste à penser que ce n’est pas forcément la meilleure solution car elle est un peu contraire à la logique ultime de ces montages. Ce préfinancement public a sans doute permis de débloquer des projets mais il est critiqué et il y a certainement d’autres manières de faire qui évitent finalement d’exposer davantage encore les finances publiques par ce type de mécanisme. Il me semble que travailler sur les procédures de recours, à l’instar de ce qui se fait sur les permis de construire, de telle sorte qu’on arrive à purger les risques en amont, c’est probablement la manière la plus efficace de régler le problème. Jérôme Jeauffroy Managing Partner de Cube Infrastructure, fonds brownfield d’1,08 Md€ levés entre 2007 en 2010 (13 opérations réalisées) Chargé des activités de transport et d’énergie, siège aux conseils d’administration de Netinera et de Boréal, opérateurs de transport public allemand et norvégien, ainsi qu’aux conseils d’Idex (services à l’énergie) et de Taranis (Production d’énergie) Quand le risque trafic ne représente que 5 ou 10 % des revenus, il est quand même très relatif ” va supporter le risque en définitive. En tout cas pas nécessairement la personne publique seulement si l’acte dans lequel elle s’engage est également attaqué. Donc c’est là que l’on touche un peu la limite de l’exercice. Vincent Levita, OFI InfraVia : Enfin, excuse-moi, nous avons investi dans les stades. Ils avaient une caractéristique, c’est qu’ils devaient être prêts pour 2014 puisqu’il y avait cette coupe d’Europe en 2016. Donc on ne pouvait pas faire durer les procédures à l’infini, il fallait que le stade soit prêt. Ils ont mis en place un système qui permet de gérer ce genre de chose, avec les garanties qui permet de rassurer tout le monde, y compris en cas de recours. Donc quand la puissance publique veut passer au-delà de ces trucs-là, ils y arrivent très bien. Jean-Marc Allix, Dentons : Pas forcément, parce que si la personne publique s’engage, c’est ce que je disais Aymeric Paul, Access Capital Partners : Dans un exercice d’allocation d’actifs, les investisseurs institutionnels, lorsqu’ils entendent ou lisent ça ont naturellement tendance à reconsidérer la pondération de l’infrastructure. Philippe Detours, Demeters Partners : Justement, cela limite dans certains cas la possibilité pour des financiers, surtout s’ils sont étrangers, de contribuer au financement de ces 30 ans d’expérience dans l’Infrastructure : avant de rejoindre Cube en 2008, Jérôme a notamment exercé les fonctions de président de la branche Transport de Veolia Environnement pour l’Europe, le Moyen- Orient, l’Afrique, l’Amérique Latine et la région Pacifique (2,7 Mds € de Chiffre d’affaires, 45 000 salariés) projets. En revanche nos champions nationaux de la construction savent s’accommoder de cet environnement réglementaire instable et sont confiants quant à leur capacité à finalement arriver à se mettre d’accord avec les pouvoirs publics. Mais c’est un processus qui n’est pas toujours très transparent. Stéphane Grandguillaume, 3i : Ils sont plus à l’aise mais ils ont un problème de quantum... Je pense qu’ils sont tous prêts à partager ce risque-là. Mais après, quand on demande une garantie sur l’ensemble de l’actif, là c’est impossible. Vincent Levita, OFI InfraVia : Pour revenir sur ce que disait Aymeric, il y a une complexité juridique qui entoure notre secteur et qui fait partie de l’environnement. Ce n’est pas du risque réglementaire, cela peut être effrayant pour des financiers, mais c’est aussi une barrière à l’entrée entre ceux qui savent la gérer et il n’y a pas 36 équipes qui font de l’infrastructure à Paris. Jean-Marc Allix, Dentons : On va trouver, je l’espère, des solutions permettant de réduire ces risques. Un arrêt sera rendu prochainement par la Cour d’Appel de Paris sur le dossier TGI. Il y aura peut-être des éléments encourageants. Et quand vous parliez tout à l’heure des responsabilités des requérants, on va peut-être avoir du confort, en tout cas nous l’espérons, sur le fait que certains tiers pourraient ne pas avoir capacité à agir sur des actes de nature purement financière du type acte d’acceptation ou accord autonome. Il y a des éléments intéressants dans la décision de première instance, on verra. Si tel était le cas, cela voudrait dire que le principal risque de recours porterait sur le contrat de partenariat. Et si ce contrat est backé par un accord autonome, on pourrait envisager l’avenir peut-être plus sereinement. 43 Table ronde Xavier Leloup, MdA : Et côté investisseurs, on regarde ça de près, Aymeric ? Car avec le dossier Écotaxe par exemple, le problème va bien au-delà du juridique… 44 Aymeric Paul, Access Capital Partners : Bien sûr. Mais le point sur lequel je voulais revenir, c’était le constat, qui a été fait tout à l’heure et qui consistait à dire : bien que la classe d’actifs infrastructure soit supposée être une classe d’actifs avec un risque assez limité, une rentabilité assez prévisible et peu volatile, on a pu observer au cours des mois passés des situations problématiques avec des pertes partielles ou totales en capital pour les investisseurs. Je pense que la question du risque de perte en capital est fondamentale sur cette classe d’actifs. C’est devenu un facteur discriminant entre les gérants. Sur les fonds en levée aujourd’hui et dans les mois passés, on a pu observer une forte différence entre les acteurs qui ont pu démontrer une volatilité assez faible dans leurs performances, et les acteurs qui ont eu une volatilité plus forte combinant des investissements décevants et des succès. Bien que ces deux types d’acteurs puissent afficher en moyenne la même performance, le succès en fundraising de l’un par rapport au succès fundraising de l’autre sont complètement différents. Les acteurs qui ont le mieux réussi ou qui réussissent le mieux à lever de l’argent aujourd’hui sont ceux qui sont capables de démontrer un rendement régulier sur plusieurs années. Tandis que les acteurs qui ont eu peutêtre une approche plus orientée sur la génération de surperformance avec le risque d’afficher une volatilité plus forte, nous semblent aujourd’hui avoir un peu plus de difficultés dans leur fundraising. Cette préférence des investisseurs institutionnels pour le rendement incite à aller vers des montages d’opérations un peu différents, avec peut-être un Table ronde peu moins de prise de risque, un peu moins d’endettement, de façon à générer un rendement plus régulier. Xavier Leloup, MdA : Donc même avec ce contraste – d’un côté des annonces de projets infrastructure, de l’autre une accumulation des dossiers qui ont des problèmes – l’année 2013 aura été globalement bénéfique ? Aymeric Paul, Access Capital Partners : Disons que cela a permis d’avoir une plus grande clarté sur ce “ teurs-là souhaitent n’avoir pas le même niveau de gearing qu’on a vu jusqu’à présent, mais je pense que ça va dans le sens de ce que tu disais, peut-être des projets qui seront un peu plus solides. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Ma remarque était à propos de ce que tu disais sur la préférence d’investisseurs pour le rendement par rapport au gain en capital. On peut le comprendre parce que la seule chose qu’ils peuvent mesurer aujourd’hui, ce sont les rendements. En réalité, il y a assez peu de fonds qui sont allés jusqu’au bout de la logique et qui ont revendu leurs actifs. Donc pour l’instant, en termes de TRI global, on n’en est toujours qu’à des promesses de la part des fonds. Comme la classe d’actifs est jeune, elle a un historique assez court, donc les TRI restent encore un peu théoriques. Donc le seul indicateur de la performance des fonds dont disposent les investisseurs aujourd’hui est le taux de rendement courant durant la période d’investissement. La phase d’apprentissage n’est pas terminée. Et effectivement, il y a eu des accidents qui peuvent dissuader un peu. Mais il n’y a pas eu vraiment un cycle complet pendant lequel un fonds aurait sorti tous ses actifs et dont on puisse mesurer vraiment la performance globale. Yves Lepage Associé d’Orrick RM et Responsable adjoint du Groupe Énergie et Infrastructures au niveau mondial Outre une expérience de 30 ans en matière de PPP, projets d’infrastructures internationaux et mise en oeuvre de projets dans le secteur de l’énergie, Yves Lepage dispose d’une expertise dans la privatisation et acquisitions de sociétés dont l’actif principal est constitué par des biens d’infrastructure. On a un fort ralentissement de l’activité en PPP qui se profile pour l’année prochaine, ça c’est clair en greenfield Parmi ses dossiers récents, on peut citer la privatisation pour plus 3 Mds € des aéroports du Portugal ANA (pour Vinci Airport), l’achat par Actis de la majorité des actions d’AES Sonel, la société d’électricité du Cameroun ou la représentation de Cube Infrastructure dans sa tentative de rachat de la Saur. ” que cherchent les investisseurs quand ils s’exposent à faire de l’infrastructure. Xavier Leloup, MdA : Donc c’est un stade de maturation de la classe d’actifs. Stéphane Grandguillaume, 3i : Mais il y a eu quand même aussi un événement majeur dont on n’a pas parlé, pour l’instant en tout cas, sur l’année 2013, c’est l’apparition de financements alternatifs. Globalement, en Europe, c’est la première année où on a autant de projets qui ont été financés avec du financement alternatif que des projets avec du financement bancaire traditionnel. Et mis à part le fait que ça permet d’avoir plus de liquidités et d’avoir des financements plus compétitifs, cela va forcer à de-leverager sur ces projets - peut-être pas en France parce qu’il y a l’aspect Dailly, mais globalement. À terme, je pense que ces ac- Philippe Detours, Demeters Partners : C’est ça qui est paradoxal pour l’avoir vécu quand j’étais chez Macquarie, c’est que Macquarie ayant commencé avant les autres, ils ont essuyé les plâtres avant les autres. Il y a eu aussi de très beaux succès. Mais évidemment, forcément l’échec attire quand même pas mal l’attention. C’est évidemment plus facile de pointer du doigt quelqu’un qui fait ce métier depuis plus de 15 ans, et qui donc en est à sa 3ème, 4ème, 5ème génération de fonds. Qui par définition a plus de chances d’avoir eu des pro- Très présent sur le marché français, son équipe s’est vu remettre le prix du Conseil juridique de l’année 2013 en Infrastructure Brownfield par le Magazine des Affaires. blèmes que quelqu’un qui en est à sa 1ère ou sa 2ème génération de fonds. Ce qui est quand même le cas de la plupart des fonds sur le marché. Je tiens à préciser que je ne suis plus chez Macquarie et que je n’ai pas d’actions Macquarie... Aymeric Paul, Access Capital Partners : Ils se présentent comme un fond ‘‘super core’’, avec un clair objectif de rendement, alors qu’ils ont un fonds de première génération avec de très beaux succès. Là où ils auraient pu se dire : je vais faire du ‘‘core plus’’ viser de la sur-performance et du carried interest, ils ont privilégié une stratégie ‘‘super core’’ orientée sur le rendement. sous-segmentations à l’intérieur de l’infrastructure? Philippe Detours, Demeters Partners : Le fonds 4 est devenu un fonds ‘‘ super core ’’. Philippe Detours, Demeters Partners : Il y en a déjà, mais sur ce sujet le cas de TIGF est un bon exemple. Beaucoup de gens, beaucoup de fonds infra ont remis des offres sur TIGF. On peut vraiment se poser la question : est-ce que c’est de l’infrastructure ? Il y a 45 % d’EBITDA qui est en risque marchand. Après, ça ne veut pas dire que ce n’est pas un bon deal. La question est juste : est-ce que ça correspond au mandat d’un fonds infrastructure ? À quelle définition d’infrastructure ça correspond ? Xavier Leloup, MdA : Aymeric, il y a un an, vous disiez dans la table ronde qu’un des risques de cette classe d’actifs, c’est que tout le monde se présente comme faisant de l’infrastructure, alors qu’en réalité, les gens ne font pas la même chose. Est-ce qu’aujourd’hui finalement il ne faudrait pas affiner la distinction greenfiel/brownfield et faire des 45 Table ronde Xavier Leloup, MdA : Mais dans l’aéroportuaire, si on prend l’EBITDA d’ADP, la moitié provient du commercial. 46 Vincent Levita, OFI Infravia : C’est vrai que l’analyse des risques est la clé de notre secteur et qu’il doit y avoir une segmentation en fonction des risques pris. Pour répondre à la question des aéroports, on constate que le trafic d’un aéroport peut être volatil mais les revenus commerciaux restent corrélés au trafic car ce sont des clients captifs. Donc le risque reste d’abord lié au nombre de passagers. La segmentation, elle va avoir lieu, je pense que les fonds de fonds vont aider ou forcer le marché à le faire. Elle aura aussi lieu en fonction de la profondeur du marché pour revenir à mon premier point, il faut qu’il y ait de la profondeur pour qu’on puisse segmenter. S’il n’y a pas de profondeur, les fonds de fonds auront beau sauter à pieds joints, il n’y aura pas la place. Pour le moment, il y a greenfield et brownfield, c’est assez facile à comprendre. Ensuite Il y a core et non core, ce qui est déjà nettement moins clair, et ça ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Je vois aussi qu’on recycle la segmentation de l’immobilier, avec le core, le core plus, le value added et l’opportunistic. Au final, ça sera quel type de risque on accepte. Le risque trafic ? Le risque de développement ? Pour le moment, chacun définit son profil de risque. Le plus important pour moi, c’est que les gérants et les fonds arrivent à définir quels risques ils prennent, à l’expliciter, et si possible, à le respecter. Et pour revenir à ce que tu disais, moi je pense que les gérants qui ont des problèmes, ce sont les gens qui n’ont pas respecté le profil de risque sur lequel ils étaient engagés. La levée de notre fond 2, par exemple, s’est très bien passée. Effectivement on n’a pas beaucoup de volatilité, les performances sont bonnes sans être spectaculaires. Surtout, nous sommes 100 % en ligne avec le profil de risque que nous avions défini au début. Ça demande une certaine disci- Table ronde pline des gérants et un certain apprentissage des investisseurs. Aymeric Paul, Access Capital Partners : On passe d’une situation où tous les fonds d’infrastructure, qu’il s’agisse d’un fonds greenfield ou un fonds exclusivement brownfield, un fonds PPP ou un fonds généraliste, avaient sur leur PPM quasiment le même objectif de rendement, à une situation dans laquelle les fonds, affichent de plus en plus clairement leurs différences stratégiques et indiquent de plus en plus souvent un objectif de performance qui a du sens par rapport à la stratégie visée. Nous ne sommes plus dans un contexte où tous les gérants affichent le même objectif de TRI et de performance, alors que les stratégies sont très différentes. Xavier Leloup, MdA : Et quelle est la différence de discours dans les différentes générations de levées que vous êtes en train de relever aujourd’hui, comme Cube ou OFI InfraVia ? Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Je relèverais effectivement qu’on peut avoir différentes approches en matière de rendement. Nous investissons plutôt dans des actifs en croissance. Nous faisons donc le choix tout à fait délibéré, tout à fait transparent vis-àvis de nos investisseurs, de réinvestir une bonne partie des cash flow générés par les entreprises dans de nouveaux projets de croissance organique ou de croissance externe qui se traduisent par des investissements industriels ou financiers. Il s’agit donc d’actifs d’infrastructure et de service public avec une stratégie de croissance. Et donc, en conséquence, le rendement sera évidemment moins élevé que si tout le cash-flow était immédiatement redistribué, mais la croissance crée de la valeur, puisqu’on va répondre sur des appels d’offre où on va viser des TRI projets de 8, 9, 10 %. C’est-à-dire des TRI actionnaires assez relutifs. Ils ont dit : Jean-Marc Allix “ Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui si on fait de l’obligataire via la titrisation, donc via des rachats de créances qui permettent de transférer les sûretés Dailly aux véhicules de titrisation” Philippe Detours “ La France aujourd’hui est considérée comme un pays où finalement on a un environnement réglementaire qui n’est pas si mauvais que ça, assez stable ” Aymeric Paul “ Les investisseurs sont dans leur grande majorité intéressés par la classe d’actifs infrastructure pour le rendement relativement immédiat que les actifs peuvent générer ” Stéphane Grandguillaume “ Les projets de 100 M€ sont ceux qui intéressent vraiment les investisseurs” Xavier Leloup, MdA : Avec une spécificité, c’est que la dimension managériale est importante dans vos deals. Philippe Detours, Demeters Partners : D’ailleurs, ça c’est un autre type de distinction aussi. Est-ce qu’on investit uniquement dans des actifs, dans des SPV qui détiennent un actif et qui génèrent un certain cash flow ? Ou est-ce qu’on dit que l’infrastructure, c’est aussi investir dans des corporates qui sont, comme Idex, acteurs sur un marché concurrentiel d’infrastructures ? Autrement dit, est-ce qu’on prend aussi le risque commercial de ces sociétés, en plus du risque opérationnel sur les actifs. Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Risque commercial et de développement, aussi d’exploitation de maintenance.C’est-à-dire que nous n’investissons pas uniquement dans des asset co mais dans des entreprises qui gèrent l’ensemble de la problématique économique et financière d’une activité. Vincent Levita, OFI Infravia : C’est la clé de la définition de la classe d’actif. Je ne sais pas si c’est la définition qui va s’imposer mais, pour nous, un deal core infrastructure, c’est quand on investit dans un actif, pas dans ... Jean Bensaïd, CDC Infra Management : … une société qui détient des actifs. Vincent Levita, OFI InfraVia : Voilà, une société qui détient, exploite et développe un actif. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Qui développe, oui. Philippe Detours, Demeters Partners : Ce n’est pas le même type de rendement, ce n’est pas le même type non plus de risques. Pas du tout. Jérôme Jeaufffroy, Cube Infrastructure : Mais comme l’a dit Monsieur, l’important c’est d’être effectivement très transparent vis-à-vis des investisseurs pour leur décrire exactement le business même qu’on propose. Olivier Bénureau, MdA : Idex, si je ne me trompe pas, ça appartenait à un fond de LBO. Quelle différence vous faites dans la façon d’accompagner cette société par rapport historiquement à IK Invest ? Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : La grosse différence, c’est qu’effectivement, nous encourageons Idex à se développer, c’est-à-dire à prendre des nouveaux contrats, des concessions où il y a du capex, et nous les aidons à les financer. Alors que ce n’était pas le cas de IK qui avait une vision classique de Private Equity, de relativement court terme et qui, en tous les cas les dernières années, avait totalement brisé le développement et le capex en entreprise. L’horizon de temps est donc aussi une grande différence. Xavier Leloup, MdA : Et là justement Vincent, il y a eu deux financements obligataires sur deux projets que vous avez accompagnés, L2 et puis l’île Seguin. C’est quand même une avancée, il y a un an et demi, deux ans. Et ça s’est fait sans rehaussement. On peut en dire un mot peut-être ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Effectivement, dans les points clés de l’année 2013, il y a effectivement le retour de la liquidité. 2011 avait été cauchemardesque, 2012, ça allait mieux, 2013, la liquidité est revenue. Elle est d’ailleurs revenue sur l’equity, et surtout sur le financement. Elle est revenue par l’avancée effective des investisseurs institutionnels en direct, en désintermédiation des banques, et les banques qui ont rétabli leurs bilans et leurs marges de manœuvre, sont également de retour sur le marché. Stéphane Grandguillaume, 3i : L’avancée des personnes publiques aussi. Je pense que les personnes publiques sont, en France et en Europe du Nord, beaucoup plus flexibles et font tout pour essayer de promouvoir ce genre de financement. Xavier Leloup, MdA : Mais après construction. Sur l’île Seguin c’était après construction, la L2 c’était pendant la construction. Vincent Levita, OFI InfraVia : Il y a les deux cas. Les schémas ne sont pas encore arrêtés, il y a des investisseurs qui ont décidé de le faire en 47 Table ronde 48 direct, en particulier les très grosses équipes, d’Allianz ou d’Axa. Il y a des investisseurs qui investissent dans des fonds, on va voir ce que ça donne, ce n’est pas évident pour une structure de fond mais pourquoi pas. Il y a des investisseurs qui se sont associés à des banquiers, pour récupérer les actifs en syndication. Tout ça va dans le bon sens de la liquidité. Le deuxième avantage indirect est aussi que cela permet ou oblige les banquiers à simplifier et standardiser leur documentation de manière à la rendre plus exportable, plus syndicable et ultimement plus liquide. Le troisième schéma, c’est le rehaussement. Le système de rehaussement qui a quand même failli dans le passé est aujourd’hui testé, notamment par la BEI. On verra si cela fonctionne mais c’est une initiative qui a au moins permis de catalyser le marché et de l’aider à évoluer. Stéphane Grandguillaume, 3i : Moi, j’ai l’impression que même s’il n’y a pas nécessité d’avoir du rehaussement, il y aura une nécessité d’avoir des projets très robustes. Et je suis persuadé qu’on va vers globalement un de-leverage de ces projets quand il y aura une participation d’un financement alternatif... Xavier Leloup, MdA : Et la L2 était un gros projet visible avec un montant important. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Je partage ce qui a été dit, liquidité retrouvée, conditions de financement qu’on n’avait pas vues depuis longtemps, qui couvraient en l’occurrence toute la période du contrat, y compris la période de construction. C’est un point très positif, il n’y a pas de doute. Pas de rehaussement, mais en même temps, le système de cession Dailly joue un peu le même rôle... Philippe Detours, Demeters Partners : D’ailleurs, une petite parenthèse, c’est toujours considéré comme non-maastrichien, comme on dit, la Table ronde cession Dailly ? Elle n’est toujours pas consolidée ? Jean Bensaïd, CDC Infra Management : C’est consolidé au moment de la mise en service. Donc ça, c’est très positif. Ce qui est quand même surprenant, c’est que les banques sont beaucoup moins présentes dans le marché du financement de projets. Le fait que l’on remplace une grande banque française par un assureur-vie allemand dans le financement en dette d’une rocade routière en France, c’est un phénomène assez inattendu. Ces changements seront-ils durables ? Je n’en sais rien. Nous, ce qu’on avait plutôt anticipé, c’est que les banques resteraient au moins pour la période de construction et qu’ensuite on passerait à des financements obligataires plus longs. En fait, on a même doublé ce moment-là, on est passé directement à un financement obligataire sur toute la période : Construction et exploitation. Xavier Leloup, MdA : Mais pas de risque trafic néanmoins ? Jean Bensaïd, CDC Infra Management : En l’occurrence, pas de risque trafic. Vincent Levita, OFI InfraVia : Ça, ce n’est pas évident à financer. Greenfield et risque trafic, ce n’est pas évident qu’aujourd’hui ce soit finançable. Stéphane Grandguillaume, Même par des banques. 3i : Xavier Leloup, MdA : On parlait justement des distinctions. Le risque trafic sur des actifs infrastructure, est-ce que ce n’est pas finalement une distinction assez fondamentale, notamment pour le financement ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Il y a une distinction forte mais il faut se méfier des intuitions là-dessus. Un risque PPP, vous avez un loyer qui est payé par la collectivité publique, donc vous avez un risque de contrepartie, un risque sés sur du Dailly et que les obligataires ne puissent pas en bénéficier a longtemps été un obstacle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les rares émissions obligataires dans le passé, comme le financement de l’A28, portaient sur des concessions, précisément parce que le Dailly avait peu d’importance (pas de loyer). Et ce n’est pas non plus un hasard si aujourd’hui on fait de l’obligataire via la titrisation, donc via des rachats de créances qui permettent de transférer les sûretés Dailly aux véhicules de titrisation. réglementaire, par rapport à quelqu’un qui est le donneur d’ordre. Quand vous avez une DSP, une concession, les revenus viennent des gens qui utilisent l’actif. Donc votre risque est lié à l’utilité de l’actif. Si l’infrastructure est utilisée, vous avez des revenus, vous êtes beaucoup moins à la merci du système et du régulateur. Autrement dit, je challenge en fait que les risques soient beaucoup plus forts dans un sens, ils sont différents. Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Quand on parle de risque de trafic, il y a toute une gamme de contrats possibles : depuis l’absence totale de risque, le partage ou le bornage de ce risque, jusqu’à un risque total quand l’ensemble des recettes dépend du trafic, de le fréquentation ou de la consommation. Quand le risque trafic ne représente que 5 ou 10 % des revenus, il est quand même très relatif. Xavier Leloup, MdA : Oui, d’ailleurs, risque trafic en lui-même n’est pas une expression suffisante, il faut qualifier. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Aujourd’hui, l’inquiétude n’est pas véritablement du côté du financement de la dette sur des actifs d’infrastructure. Ce n’était pas vrai il y a 2 ans. Mais aujourd’hui, on voit des actifs dans toute l’Europe qui sont facilement financés, soit par émission obligataire, soit par du financement bancaire. Par exemple, il y a 2 mois on a vu une émission obligataire sur un actif régulé en Espagne qui a été 4 fois sur-souscrite. Il n’y a pas un énorme sujet sur le financement. On voit des financements dans des pays peut-être un peu plus sûrs que l’Espagne, qui sont financés avec des spreads historiquement bas. Et là aussi, il y a souvent plus de demande que d’offre sur la taille de la dette. Donc aujourd’hui, et ce n’était pas le cas il y a 2 ans, le problème en infrastructure n’est sans doute pas du côté du financement de la dette. Vincent Levita, OFI InfraVia : Là il faut aussi parler de la régulation financière, c’est un autre genre de régulation qui a un impact démesuré sur notre activité. Solvency II, Bâle III, le monopole bancaire en France, AIFM, l’enchevêtrement de réglementation auquel nous sommes soumis pour pouvoir investir l’épargne privée qui demande à être investie, dans des actifs qui sont utiles à la société, c’est un parcours du combattant. Notre job c’est de rentabiliser cet argent en ayant sélectionné, structuré et géré les bons projets. Mais la moitié de notre travail consiste à trouver les bonnes structures et les bons tuyaux pour acheminer l’argent là il est nécessaire. On le fait, cela n’est pas très créateur de valeur pour l’ensemble de la société. La schizophrénie et parfois la naïveté des Pouvoirs Publics qui, par exemple, ne mesurent pas l’impact de Solvency II en termes de coût du capital des assureurs et donc de compétitivité avec leurs concurrents internationaux qui sont les fonds de pension. En voulant gérer les risques, les européens font des cadeaux aux fonds de pension anglo-saxons. Je trouve ça assez dommage, et je me demande si les gens qui ont pensé à ça ont réfléchi à deux, trois coups à l’avance. Jean-Marc Allix, Dentons : Les aspects réglementaires ont longtemps freiné l’obligataire. En effet, le fait que la plupart des appels d’offres soient ba- Xavier Leloup, MdA : Et le refinancement obligataire, ça vient de se faire, par exemple en Slovaquie avec VINCI et Meridiam. Est-ce que ça peut servir tout simplement à faire remonter de l’argent à ces investisseurs ? Stéphane Grandguillaume, 3i : En France, en PPP c’est quand même difficile à cause des conditions financières dans lesquelles les premiers contrats ont été signés. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Non, ça marche bien. Et il y a sans doute d’autres possibilités dans le futur. Normalement, l’irruption des assureurs qui vont faire de l’obligataire devrait faciliter aussi le refinancement des opérations existantes. Vincent Levita, OFI InfraVia : L’irruption des assureurs, c’est de la désintermédiation, c’est tout. Avant, les assureurs achetaient du second lien bancaire et les banquiers prêtaient en prenant une marge d’arrangement, de syndication, de structuration au passage. Aujourd’hui, en fait les banquiers seront coincés par leur ratio, donc on saute une étape. C’est le même argent. C’est de la désintermédiation, c’est tout. Philippe Detours, Demeters Partners : Mais l’obligataire, c’est quand même quelque chose qui existe 49 Table ronde Table ronde Ils ont dit : Jérôme Jeauffroy “ Nous faisons le choix tout à fait délibéré de réinvestir une bonne partie des cash flow générés par les entreprises dans de nouveaux projets de croissance organique ou de croissance externe” Jean Bensaïd “ Le seul indicateur de la performance des fonds dont disposent les investisseurs aujourd’hui est le taux de rendement courant durant la période d’investissement ” 50 depuis longtemps en France. Et c’est un outil de refinancement. Vincent Levita, OFI InfraVia : La nouveauté de cette année, qui a été mise en place par InfraVia sur la Cité musicale de l’Ile Seguin et par Jean sur la L2, c’est de l’avoir fait sur des greenfield. Ça c’est la nouveauté. Philippe Detours, Demeters Partners : La dernière chose qu’on peut peut-être dire sur la dette, c’est que l’exercice consiste maintenant à jouer sur tous les tableaux. C’est-à-dire on essaie d’être désintermédié au maximum, donc on fait de la dette bancaire, des placements privés, de l’obligataire. On lisse également les maturités pour ne pas se retrouver avec un mur de dette à refinancer en année 7 ou 8. L’idée c’est vraiment de morceler au maximum son portefeuille de dette, à la fois en termes de qui prendra la dette et quand est-ce qu’on va la rembourser. De façon à (en plus du fait qu’on a diminué le levier financier) vraiment diminuer au maximum le risque de refinancement, lisser le risque de refinancement qui a été quand même un gros problème pour pas mal d’investisseurs. Xavier Leloup, MdA : Vous voulez dire quelque chose Jean-Luc ? Jean-Luc Champy, Orrick RM : Notre cabinet a eu l’opportunité d’être présent sur les deux premières opérations de financement obligataire, soit du côté des prêteurs, pour la Cité de la Musique, soit du côté de l’État dans le cadre de la L2. Il faut souligner l’intérêt de ce type de structuration. Le recours au financement obligataire apporte plus de souplesse, plus de flexibilité et donc une réponse intéressante à certaines préoccupations des Pouvoirs Publics, comme par exemple la question de la fixation des taux à la signature du contrat de partenariat. Le deuxième avantage, effectivement, réside le fait d’avoir de nouveaux acteurs sur le marché qui n’ont pas forcément les mêmes standards en tête et qui, du coup, remettent à plat certaines exigences que les prêteurs bancaires pouvaient avoir. Donc cela apporte un peu d’oxygène et de sang neuf dans les discussions. L’arrivée de ce type de financement est aussi, considéré assez positivement par les Pouvoirs Publics, qui voient là encore une amélioration possible des conditions de financement : pas forcément des conditions financières mais des conditions contractuelles dans lesquelles les financements sont mis en place. Et il existe encore un dernier avantage, mais là qui est peut-être propre à l’investisseur obligataire qui est arrivé, je dirais, avec sa solution et ses financements, etc. Un des éléments qu’il faut souligner quand même dans la réussite de ces deux opérations, est qu’Allianz a apporté une solution de placement privé dans lequel les fonds étaient facilement mobilisables et disponibles… Je crois que cela a contribué à simplifier des opérations, qui de toute façon restent quand même des opérations complexes. Vincent Levita, OFI InfraVia : Il y a une grande différence entre une solution obligataire placement privé et une solution obligataire publique dans le marché. Ça n’a rien à voir, le marché n’est pas du tout prêt à la deuxième solution. Donc peut-être qu’il le sera, mais pour le moment il n’est pas du tout prêt. Jean-Luc Champy “ Le recours au financement obligataire apporte une réponse intéressante à certaines préoccupations des Pouvoirs Publics comme la question de la fixation des taux à la signature du contrat de partenariat ” Yves Lepage “ Au niveau local, les élus restent pragmatiques ” Vincent Levita “ L’investisseur obligataire oblige la simplification et progressivement la standardisation de la documentation. Cela permet au marché de s’assainir un peu ” Xavier Leloup, MdA : Oui, parce que c’est Allianz, le groupe Allianz qui prend tout. Jean-Luc Champy, Orrick RM : Du point de vue de la puissance publique, c’est assez rassurant d’avoir effectivement un acteur de ce type sur le marché pour lequel on n’a pas trop de questions à se poser pour savoir si finalement l’agent sera bien là, etc. C’est même un élément important dans l’appréciation du montage. Je voudrais faire un dernier commentaire sur ce point, qui est la question de la complexité du montage. Par rapport au financement bancaire, le financement obligataire présente des intérêts, amène des facilités, mais il comporte également des éléments de complexité supplémentaires. Parce que la structuration de ce type d’opération dans des délais courts se traduit par de la complexité dans les closings, le fait d’avoir un opérateur unique est un élément facilitateur important. Stéphane Grandguillaume, 3i : Nous, on avait commencé l’année avec le bouclage des prisons, où on avait une partie de notre financement qui était apporté par Ageas derrière une structuration de Natixis, donc placement privé mais derrière une structuration bancaire. Ça s’est très bien passé également. Je pense que ce n’est pas spécifique. Allianz l’a très bien fait, mais je pense que tous les acteurs s’orientent vers cette solution - CNP y travaille aussi. Philippe Detours, Demeters Partners : Tout le monde. Mais je pense que ces gens-là, auront peutêtre un peu plus de mal qu’ils ne pensent à déployer leur capital, donc ils vont être obligés d’être un peu plus conciliants. Vincent Levita, OFI InfraVia : L’intérêt pour moi c’est aussi la simplification. L’investisseur obligataire oblige à la simplification et progressivement à la standardisation de la documentation et permet au marché de s’assainir un peu. Au-delà de la liquidité et de la concurrence sur les marges, ça va vraiment dans le bon sens. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Pour nous, il y a un élément sur lequel la vigilance doit être particulièrement accrue ces temps-ci, c’est le fait que le financement obligataire ou bancaire soit assez abondamment disponible. On voit qu’il l’est de plus en plus, parce que les enveloppes qu’on évoque du côté d’Allianz, d’Ageas, de CNP sont assez significatives. Donc d’un côté, il y a ce financement qui est disponible, de l’autre côté, il y a de plus en plus d’institutionnels européens ou étrangers qui veulent avoir une exposition en equity à de l’infrastructure européenne. Bien que la croissance en Europe soit atone, le fait que le cadre réglementaire soit extrêmement stable, qu’on ait un historique d’investissement, que quasiment chaque secteur ou sous-secteur ait déjà donné lieu à des transactions et donc créé un certain niveau de confort, fait qu’on a 51 Table ronde aujourd’hui de la dette disponible en quantité et de l’equity qui est de plus en plus disponible. Ce sont des éléments qui nous conduisent à avoir une vigilance extrêmement forte sur les investissements qui sont effectués par des fonds et qui nous conduisent à considérer deux types de stratégies : d’une part une stratégie de diversification par le biais d’une approche fonds de fonds et, d’autre part, une stratégie plus directe, d’investissements ou co-investissements en direct, parce que là on a un contrôle immédiat sur la façon dont le deal est monté. Donc dans les deux cas on optimise notre contrôle du risque. 52 Philippe Detours, Demeters Partners : Cela ramène à une notion quand même très importante mais qui a un mouvement pendulaire, c’est la notion de discipline. Aussi bien côté dette que côté equity. C’est important, surtout quand le capital devient abondant... Xavier Leloup, MdA : Qui est indiscipliné ? Philippe Detours, Demeters Partners : Tout le monde l’est à un moment de sa vie ! Il y a un autre facteur de discipline dont on ne parle pas mais je pense qui est intéressant quand on regarde la vie d’un fonds, c’est la question de savoir où est-ce que ce fonds en est dans son cycle de vie ? Estce que c’est un fonds en fin de période d’investissement qui est en train de préparer la levée d’un nouveau fonds derrière, ou est-ce que c’est un fonds au début de sa période d’investissement ? Le prisme au travers duquel il va regarder une transaction ne sera pas forcément exactement le même. Et ça, quand on regarde l’environnement concurrentiel et qu’on a en face de soi différents fonds d’infrastructure ou de dettes, je pense que c’est très important d’avoir ça en tête aussi. Xavier Leloup, MdA : C’est-à-dire quelqu’un qui vient de lever est un peu plus impatient de faire un deal ? Table ronde Philippe Detours, Demeters Partners : Non, au contraire, il est très discipliné. Il s’assure que l’investissement considéré est en ligne avec ce qu’il a vendu aux investisseurs. Si tu es en fin de période d’investissement et que tu es en train de préparer ton prochain fonds, tu es un peu plus pressé de déployer ton capital, parce qu’en général, tu as la fin de ta période d’investissement qui arrive, donc il faut un peu se dépêcher. Et ça peut être tentant d’être un peu plus lâche sur le mandat d’investissement... Vincent Levita, OFI InfraVia : La discipline commence là d’ailleurs, c’est de dimensionner la taille de ton fonds à la taille de ton deal flow et de ton marché. Les prochaines erreurs, ce sont les gérants qui ont dimensionné leur fond trop grand par rapport à leur marché cible. Nous avons été particulièrement vigilants à faire une taille de fond qui soit redondante par rapport au marché disponible, de telle sorte à avoir le choix, pouvoir jeter un projet qui ne nous plaît pas. Xavier Leloup, MdA : Tu es en train de doubler, quand même ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui, c’est vrai et nous avons un marché suffisamment dynamique pour le remplir. Nous avons investi un tiers du fonds au bout d’un an, en ayant laissé passer plein de projets. Après, c’est très difficile de refuser de l’argent quand on est en train de lever. C’est la première discipline. La deuxième discipline, c’est de rester rigoureux sur les risques. Et le troisième facteur de discipline, c’est le prix. C’est de dire un actif dont on a bien évalué le risque, s’il est bien à 12 %, eh bien, on va considérer qu’il n’est pas si mal à 11 % ... et le mécanisme d’ajustement des prix va se faire là. Philippe Detours, Demeters Partners : Et c’est ce qui peut se justifier aussi en fonction de la performance des actifs qu’on a déjà dans le fond. Vincent Levita, OFI InfraVia : Tout à fait. Donc la discipline fait partie de notre métier. Normalement, les gérants indisciplinés, ça finit par se voir. Ce n’est pas immédiat mais ça se verra et un certain tri sera fait. C’est aussi lié à des LP’s de plus en plus sophistiqués. Xavier Leloup, MdA : Et Jérôme, chez Cube, vous êtes un des plus grands fonds d’infrastructure d’origine française. Au moment d’aborder votre deuxième levée, l’objectif Il y a sûrement plein d’opportunités à saisir, mais ce n’est pas le même profil de risques. est-il d’atteindre à peu près la même somme ? Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : C’est le même ordre de grandeur. C’est un peu trop tôt pour en parler. On est encore pour l’instant en réflexion, on n’est pas encore là en mais ce sera le même ordre de grandeur, oui, avec le même focus géographique. Xavier Leloup, MdA : Aujourd’hui on s’aperçoit que l’Europe absorbe tous les investissements. Mais estil possible de faire de l’émergent de l’infrastructure en Afrique, un continent qui semble s’y prêter au vu des besoins ? Vincent Levita, OFI InfraVia : L’Europe est attractive quand vous voulez acheter une infrastructure pour son rendement régulier, vous n’achetez pas forcément de la croissance, sauf peutêtre nos amis de Cube. Mais donc, le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de croissance en Europe... Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : On n’achète pas de la croissance, excusez-moi de vous interrompre, on la crée ! Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui mais c’est peut-être plus difficile de créer de la croissance en Europe qu’ailleurs. En tout cas, quand vous voulez acheter une infrastructure stable en Europe, vous bénéficiez de tout ce que nous avons dit : un cadre éprouvé, un track-record industriel, juridique, un cadre réglementaire qui tient la route, un système financier qui est opérationnel dans tous les sens, et aussi des corporates industriels qui sont très efficaces. Tout cela fait que pour du core infrastructure, l’Europe est un endroit privilégié. Après, si vous voulez avoir des stratégies de croissance quelles qu’elles soient, peut-être qu’il faut sûrement aller ailleurs. Mais du coup, ce ne sont plus du tout les mêmes profils de risques. Philippe Detours, Demeters Partners : Ce ne sont pas les mêmes profils de risques et les schémas d’investissement sont différents. Les fonds entre guillemets ‘‘ infrastructure ’’ qui aujourd’hui sont sur les marchés émergents, quand on regarde, qu’est-ce qu’ils font ? Il n’y a pas de rendement, c’est du gain en capital, et en général les horizons de sortie sont autour de 5 ans. C’est du Private Equity, sauf que c’est sur la thématique infrastructure. Jean Bensaïd, CDC Infra Management : je suis assez d’accord avec ce qu’a dit Vincent sur le fait que l’Europe est une zone de croissance potentielle plus faible que d’autres zones du monde, et que du coup, il ne faut pas attendre une très forte création de valeur par la croissance. Cela signifie que les TRI qu’on peut proposer aux investisseurs sur des actifs brownfield en Europe ne peuvent pas être non plus déraisonnables. Dans une économie européenne qui croît à moyen terme à 1,5 % par an avec une inflation à 2 %, promettre un TRI de 15 % sur les actifs brownfield n’a aucun sens. Or, ça a été quand même la pratique de beaucoup de fonds. Xavier Leloup, MdA : Qui ne sont pas ici, évidemment ! Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Donc je pense qu’il y a une forme de retour au réalisme qui est en train de s’opérer, et qui explique aussi que, voilà, les TRI deviennent plus raisonnables. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Cela peut rendre problématique le modèle de fonds avec une commission de gestion qui porte sur de l’argent non investi parfois au même taux que sur l’argent investi. Vincent Levita, OFI InfraVia : Je ne suis pas tout à fait d’accord sur le mécanisme de formation du prix. Je pense que ça fonctionne dans l’autre sens. Le rendement sera calé sur le coût du capital, en particulier sur le coût règlementaire, typiquement via Solvency II pour les assureurs. Ensuite il faut payer le gérant. Si le gérant au milieu ne sert à rien, il n’y a pas de raison qu’il se paye. Du coup, je ne peux être compétitif par rapport à un assureur en direct que si j’apporte une valeur ajoutée dont je vais me servir pour me payer. 53 Table ronde Table ronde les actifs brownfield, c’est évident. Et cela conduit, pour les plus gros deals, à avoir un retour qui a tendance à baisser ces dernières années. C’est moins le cas pour le mid-market, mais néanmoins on reste dans une zone de retour TRI net de l’ordre de 10-11 %. Cela peut naturellement conduire certains investisseurs à se poser la question du modèle. Est-ce que pour eux le modèle pertinent c’est d’aller dans un fonds, ou le modèle pertinent est-il d’aller dans un deal directement ce qui nécessite d’avoir une équipe, un savoir-faire? 54 Stéphane Grandguillaume, 3i : Je crois que l’argument d’Aymeric était aussi sur l’aspect management fees, sur l’engagé et le non engagé. Et ça nous ramène à la discussion de tout à l’heure du rythme d’investissement. Si on est discipliné, on arrive à démontrer un rythme d’investissement régulier, et on n’investit pas tout à la fin de la période d’investissement. Donc si on est capable de démontrer cette discipline, je pense qu’on est capable de scinder les deux fees. Philippe Detours, Demeters Partners : Même si une rémunération différenciée peut pousser au crime. Vincent Levita, OFI InfraVia : La rémunération du gérant basée sur l’argent comitted ou sur l’argent investi, c’est un vieux débat des fonds de fonds de Private Equity qui essayent d’imposer leur structure au marché. Ils n’y sont pas arrivés jusqu’à maintenant. Je pense que c’est une fausse bonne idée pour l’infrastructure comme pour le Private Equity pour les mêmes raisons exposées par Stéphane et Philippe. Si tu investis progressivement, et raisonnablement, tu n’es pas incité à faire des bêtises. Les investisseurs et les fonds de fonds n’ont qu’à sanctionner les gérants qui abusent, qui lèvent plus d’argent qu’ils ne savent investir, qui n’ont pas investi la moitié de leur commitment au bout de 4 ans. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Je ne pense pas qu’on soit sur le même débat sur de l’infrastructure et sur du Private Equity. On ne peut pas dire que les fonds de fonds n’ont pas réussi sur le Private Equity, donc qu’ils essaient sur l’infrastructure. On n’est pas exactement sur le même profil de risque et de rendement on n’est pas non plus exactement sur la même attente quand on investit... Vincent Levita, OFI InfraVia : On n’est peut-être pas sur la même attente, mais au final on est sur les mêmes rendements en moyenne. Aymeric Paul, Access Capital Partners : On ne va pas rentrer dans ce débat-là parce que je pense que ça n’a pas vraiment d’objet. Il y a beaucoup fonds de Private Equity qui performent mieux que des fonds d’infrastructure, mais ce n’est pas le même profil de risque non plus. Le point était de dire simplement : sur l’infrastructure, l’attente des investisseurs est plutôt d’avoir un rendement régulier, pas trop de surprises, un certain degré de protection contre l’inflation qu’ils n’ont pas dans d’autres classes d’actifs. Cela rend la compétition plus forte sur Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : Je crois que clairement, c’est les deux, c’est-à-dire d’investir dans un fond qui donnera aussi accès à du co-investissement. Vincent Levita, OFI InfraVia : Très peu d’investisseurs peuvent se permettre d’investir en direct et, peu d’actifs aussi se prêtent à un investissement en direct. Jérôme Jeauffroy, Cube Infrastructure : N’est-ce pas ce que vous observez, l’investissement et la demande de co-investissement en parallèle, enfin combinés ? Parce que pour nous, c’est très clairement une demande croissante de certains investisseurs. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Ce que nous observons, c’est ce que je vous disais tout à l’heure, c’est une volonté de la part des plus gros investisseurs institutionnels ou de ceux qui ont déjà constitué un portefeuille en infrastructure de privilégier l’exposition directe à des actifs par rapport aux investissements dans des fonds, en raison du modèle économique qui y est attaché. Pour l’instant, je suis d’accord avec vous tous, c’est assez émergent, il y a peu d’acteurs qui sont organisés, structurés pour faire ces investissements directs. Maintenant, si la question c’est : est-ce que ça va rester comme ça ou est-ce qu’il y aura de plus en plus d’institutions qui seront équipées et qui auront une volonté plus forte d’aller directement vers la classe des actifs ? Ma réponse est : oui, je pense qu’il y aura de plus en plus d’acteurs qui seront équipés et qui auront une vraie volonté pour aller directement vers les actifs. Philippe Detours, Demeters Partners : Oui, et je pense que là aussi, il y aura des mouvements de balancier. J’ai déjà vu des investisseurs qui ont souffert et qui ont juste été écœurés des processus en direct. Parce qu’ils y ont consacré beaucoup d’énergie, beaucoup de moyens, et malgré tout ils ont perdu sans vraiment savoir pourquoi. Mais ils ont perdu et c’est difficile de s’expliquer en interne après. Vincent Levita, OFI InfraVia : Et puis, il va y avoir aussi des gens qui n’ont pas perdu et qui vont être surpris aussi des résultats, mais plus tard. Il est certain que le mouvement d’investissement direct a lieu en ce moment. Il y aura du balancier, comme toujours. Aymeric Paul, Access Capital Partners : Alors ça, ça dépend, si on s’approche plus finalement du Private Equity ou de l’immobilier. Dans l’immobilier, il y a beaucoup plus de direct qu’en Private Equity. L’infrastructure est à la fois plus complexe et moins profond en termes de taille de marché que l’immobilier. Vincent Levita, OFI InfraVia : C’est surtout ça le problème, c’est que ça reste une niche. Ça restera, même si c’est une niche qui croît, j’espère, on espère tous qu’elle va continuer à croître. Et quand on parle de l’immo- bilier, on parle de volumes qui ont 1 ou 2 zéros de plus. Xavier Leloup, MdA : Et pour finir, 2014, vous le voyez comment, aussi bon que 2013 ? Va-t-il y avoir des nouveaux fonds ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Il y a déjà des nouveaux fonds, bien sûr. Peut-être qu’il va y avoir des fonds qui vont disparaître aussi. Vu que la classe d’actifs et les allocations sont en croissance, il n’y a pas de raison que ça n’attire pas des nouveaux acteurs, il y a peut-être encore un peu de place pour les acteurs, si tant est qu’ils arrivent à montrer et à amener leurs spécificités au système. Sur le deal flow, je continue à croire qu’il y aura de l’activité avec des cycles et des sous-cycles. Xavier Leloup, MdA : On va avoir un TIGF ? Vincent Levita, OFI InfraVia : Oui, bien sûr. Des actifs, il y en a et il y en aura toujours. Il y en aura des privatisations aussi, en France et en Europe, des PPP, de l’énergie, ... avec des rotations géographiques. Et des accidents, il y en aura aussi. Xavier Leloup, MdA : Messieurs, vous avez d’autres prévisions, d’autres commentaires ? Jean Bensaïd, CDC Infra Management : Je suis assez d’accord avec ce qui vient d’être dit, avec une petite mention un peu différente sur la France où je pense qu’il y a quand même un trou d’air assez sensible sur les PPP classiques. Compte tenu du temps que prennent ces projets-là pour être lancés, je pense que le risque d’une raréfaction des PPP d’une certaine taille en France est plus fort en 2014. Xavier Leloup, MdA : Ce qui était déjà un peu le cas en 2013. Vincent Levita, OFI InfraVia : Le truc nouveau, je pense que c’est la sophistication des investisseurs, qui va pour moi dans le bon sens, de la maturation et de l’assainissement du marché, qui permettra de porter la classe d’actifs vers plus de discipline et vers plus de qualité. Philippe Detours, Demeters Partners : C’est sur ça que l’année 2014 va être intéressante, parce qu’il y a pas mal d’acteurs sur le marché qui ont levé pas mal d’argent aujourd’hui, donc qui vont se retrouver sur plus ou moins le même segment. Et ça va être intéressant de voir ce qu’il se passe, ceux qui sont disciplinés, ceux qui ne le sont pas. 55 Restructuring 8 EXPERTISES POUR UNE INFINITÉ DE SOLUTIONS Le restructuring opérationnel gagne du terrain Depuis trois ans, le nombre de dossiers de restructuration ne cesse de croître. Mais au-delà du nombre, ce qui aura marqué les esprits en 2013, c’est la dureté avec laquelle la crise économique a touché les PME. Les restructurations purement financières ne suffisent plus pour leur permettre de repartir. D Transactions Restructuring epuis plusieurs années, on s’était habitué à un paysage restructurations classique. D’un côté, les TPE (la très grande majorité), souvent trop petites et trop peu capitalisées pour être redressées dans les temps. De l’autre, des grosses PME surendettées, qui ont su négocier un étalement de leur dette pour leur permettre de rebondir. Mais voilà, 2013 n’a pas connu l’embellie économique que tout le monde espérait. Et logiquement, les conséquences d’une crise longue se font sentir sur les bilans des entreprises. Les moyennes et grandes entreprises ne sont pas ou plus épargnées. Certaines d’entre elles, déjà en difficulté il y a quatre ans, sont à nouveau dans le rouge. ‘‘Dans un contexte économique et social particulièrement difficile, l’année 2013 marque le retour de plusieurs dossiers qui étaient sortis positivement de leur phase de restructuration. Sur les 25 dernières années, nous n’avons jamais vu autant de dossiers entreprises de taille intermédiaire revenir en une année’’, observe Cédric Colaert, Associé d’Eight Advisory. Operational solutions Avec plus de 900 missions réalisées en 3 ans, 400 clients nous ont déjà accordé leur confiance. Notre groupe s’appuie sur près de 170 collaborateurs dont 17 associés, et un réseau de partenaires à l’international basé dans les BRICs et en Europe. Pascal Raidron, Eric Demuyt, Cédric Colaert, Alexis Karklins-Marchay, Justin Welstead et leurs associés ont à cœur de mettre au service des dirigeants, actionnaires ou investisseurs potentiels leurs expériences, l’implication des équipes, la signature d’un cabinet reconnu, une approche sur mesure adaptée à chaque secteur d’activité et situation, en intégrant la dimension humaine propre à chaque projet structurant pour l’entreprise. www.8advisory.com Une deuxième vague de LBO en difficultés Certaines restructurations dans le domaine des LBO en difficultés se sont d’ailleurs avérées bien plus sévères qu’en 2009. ‘‘Chaque partie a pris conscience qu’il convenait de prendre sa perte. Cela s’est traduit pas de réelles réductions du levier, soit par abandon d’une partie significative de la dette avec entrée de nouveaux investisseurs soit par prise de contrôles par les prêteurs et surtout les fonds de dettes.’’, témoigne Alexandra Bigot, associée de Wilkie Farr & Gallagher. De plus en plus de "Lender Lend" sur le marché français C’est ainsi que les créanciers historiques de Terreal, Saur ou encore CPI (les trois sociétés n’étaient plus en mesure de rembourser leur dette) n’ont pas hésité à prendre le contrôle de ses sociétés. Très inspirés, KKR et Perceva ont également procédé de la sorte pour prendre le contrôle de sociétés de Winoa et Monceau Fleurs. Si ce schéma de reprise est assez classique depuis des années outreAtlantique et outre-Manche, c’est une vraie nouveauté pour la France. Et d’autres opérations de ce type seraient actuellement à l’étude. ‘‘Le métier est à un tournant’’, analyse Daniel Cohen, associé de Zalis. ‘‘ Le financement de plus en plus rare. Du coup, les fonds La Banque publique d'Investissement s’engage pour soutenir les fonds de retournement La banque publique d’investissement a pris conscience de l’importance des fonds de retournement dans l’économie française. Son directeur général, Nicolas Dufourcq, a décidé de faire passer de 130 à 300 M€ ses apports aux fonds de retournement en 2014. Cette décision accompagne le renforcement du FDES, qui investira en prêts dans les entreprises en difficulté. Deux équipes devraient en profiter prochainement. Pour mémoire, la BPI avait soutenu Impala (holding de Jacques Veyrat) dans sa prise de contrôle de l’imprimeur CPI et dans celle du fabricant de cloisons Clestra. Nicolas Dufourcq, DG de la BPI 57 Restructuring Restructuring “ de retournement (surtout étrangers) reviennent à la manœuvre ’’. Votre activité rencontre des difficultés. Après avoir réalisé un diagnostic opérationnel et financier de votre situation, nous élaborons une stratégie de restructuration et vous assistons dans la mise en place d’actions concrètes. A partir d’une situation de départ complexe, nous développons pour votre activité des solutions sur mesure, créatrices de valeur. Contact : Pascal Bonnet, Associé, Responsable de l’activité Restructuring [email protected], tél.: 01 55 68 67 63 58 de Le taux de réussite en amiable a eu tendance à diminuer en 2013 retournement Si des nouveaux investisseurs apportent de l'argent frais, les entreprises doivent également repenser leur modèle de développement pour s’adapter à leur marché et la situation économique actuelle. Cela passe souvent par un redimensionnement des effectifs de l’entreprise. ‘‘Aujourd’hui, la situation des entreprises exige que le dernier levier de redressement soit utilisé, c’est-à-dire des restructurations opérationnelles avec des enjeux sociaux importants ’’, constate Thierry Virol, Associé d’Alixio. Un sentiment partagé par l’ensemble des acteurs du marché d'ailleurs. ‘‘La persistance de la crise fait que l’ensemble des intervenants souhaite désormais trouver des solutions pérennes, pariant moins sur l’avenir, qui nécessitent de mener des restructurations en profondeur, qui ne soient plus uniquement financières, mais également opérationnelles’’, explique Philippe Héry, Associé d’EY; ‘‘Pour s’en sortir, il faut une bonne connaissance de son business model et une gestion au plus fin de la trésorerie. Patricia Le Marchand “ Dans les LBO en difficultés, chaque partie a pris conscience qu'il convenait de prendre sa perte C’est ce qui permet à bon nombre d’entreprises d’anticiper les principaux écueils et de surmonter les difficultés. La fin de l’année suit la même tendance et nécessite une gestion en 3 dimensions : une vision stratégique nécessaire à la mise en place d’une solution globale de financement, une connaissance de l’activité permettant de connaître les séquences de cash flow ” ” Alexandra Bigot sur un horizon deux à trois ans et une gestion au quotidien permettant de sécuriser l’activité’’, prévient Sophie Moreau Garenne, associée fondatrice de SO-MG Partners. Compte tenu de la difficulté à mettre en place ces mesures rapidement, beaucoup d'entreprises même importantes entrent en procédures collectives. 59 Les banques d’affaires actives en restructuration sur le marché français Nom de la Banque Responsable Opérations 2013 1 Rothschild & Cie Vincent Danjoux Arnaud Joubert 2 Messier Maris François Guichot-Perere 3 Lazard François Kayat 4 Houlihan Lokey Laurent Benshimon CM CGM, Orco, Consolis, Terréal 5 Goldman Sachs Vincent Catherine Elis et Alcatel, Sequana, Technicolor, Europcar, Pages Jaunes 6 Morgan Stanley Kathleen Verelst Pages Jaunes, Technicolor 7 Special Debt Situation/Leonardo Jean-François Cizain Saur, CEPL 8 ODDO CF Nadine Veldung Six dossiers dont CEPL 9 Aforge Degroof Finance Mofdi Gassoumi Monceau Fleurs Belvédère, CPI, Fransbonhomme, Orco, Manitou, Moniteur, Pages Jaunes, Arc, Camaieu, Via Location, Prisa, CEPL, CMA-CGM, Scor/ MRM, Saur, Audika Pages jaunes, MDH, CMA-CGM, Terréal, CPI, Winoa, HMY, Camaieu, CEPL, Le Moniteur, Sequana, Belvédère, Fraikin, Kem One. Manitou, Apcoa, Partouche, Saur, Frans Bonhomme, Groupe Moniteur, Consolis, Terreal (LBO France), CEP, Belvédère, Pagesjaunes, Parkeon, Quick Source : Magazine des Affaires Vous aider à faire face à la complexité Des leviers opérationnels Restructuring Restructuring Ce qui a changé dans la conduite des restructurations en 2013 ? Réponses de spécialistes “ Sur les 25 dernières années, nous n’avons jamais vu autant de dossiers revenir en une année. C’est une vingtaine de dossiers principalement des entreprises de taille intermédiaire (80 à 300 M€ de chiffre d’affaires) qui sont les plus touchés tandis que les dossiers de très grande taille ont été moins nombreux en comparaison avec 2012. ” Cédric Colaert, Associé d’Eight Advisory 60 “ Les acteurs autour de la table des négociations se diversifient afin de trouver des solutions de financement se traduisant de plus en plus souvent par un changement de contrôle. Les special situation funds ayant acquis de la dette LBO sur le marché secondaire comptent parmi ces nouveaux entrants, expliquant la multiplication des lender-led. ” 61 Céline Domenget-Morin, Associée de White & Case “ Nous voyons beaucoup de dossiers en 2013, en moyenne de 10 à 15 dossiers par mois. Le marché du retournement en France recèle beaucoup d’opportunités. S’il y a relativement peu d’opérations, cela tient surtout au manque d’équipes et non au manque d’argent. A l’occasion du “ SuperInvestor ”, on a d’ailleurs pu sentir un réel intérêt des investisseurs internationaux pour l’Europe et la France. ” Qui choisit la voie de la maîtrise et de la sérénité s’ouvre les portes du succès. Jean-Louis Grevet, Associé de Perceva Capital Ce que Deloitte propose à ses clients, c’est la maîtrise des transactions et des restructurations les plus complexes. De la réflexion stratégique à l’intégration post-acquisition, du conseil à la cession à l’amélioration de performance opérationnelle en passant par le support aux transactions et l’évaluation financière, les professionnels Financial Advisory de Deloitte apportent aux entreprises, grands groupes ou capital-investisseurs, partout dans le monde, visibilité, sécurité et défense de leurs intérêts. De quoi aborder chaque problématique en toute sérénité. www.deloitte.fr “ L’année a été marquée par un nombre significatif de dossiers midcap et, dans le domaine du LBO, un retour de certains dossiers déjà traités en 2009. Ceux-ci ont cette fois-ci fait l’objet de traitements différents car plus définitifs. Globalement, on a eu affaire à des sponsors plus réalistes qui ont moins hésité à laisser les acteurs de la dette prendre le contrôle en échange d’un deleveraging - voire de new money - permettant la survie de la société. ” Contactez Sami RAHAL, Managing Partner au + 33 (0) 1 40 88 43 09 – [email protected] Transaction Services I Conseil en fusions-acquisitions I Reorganisation Services I Evaluation/Modélisation I Litiges et fraudes Arnaud Joubert, Associé-Gérant de Rothschild & Cie Ú © 2013 Deloitte Finance - Deloitte Touche Tohmatsu Limited Restructuring Restructuring Ce qui a changé dans la conduite des restructurations en 2013 ? 62 Réponses de spécialistes Réponses de spécialistes “ Quand les entreprises ont une bonne connaissance de leur business model et une gestion au plus fin de la trésorerie, elles peuvent anticiper les principaux écueils et surmonter les difficultés, mais cela passe aujourd’hui plus souvent par un changement de contrôle ou une procédure collective. ” “ Les dossiers arrivent de plus en plus dégradés dans la mesure où il s’agit parfois de la troisième restructuration que les sociétés sous LBO subissent depuis 2008.C’est plus le montant de la dette que le calendrier de remboursement qui est désormais remis en cause. De ce fait les procédures collectives deviennent plus fréquentes.” Sophie Moreau-Garenne, Associée fondatrice de So-Mg Partners Delphine Caramelli, Associée de Brémond & Associée “ En 2013, les créanciers financiers sont de moins en moins enclin à faire de gros sacrifices ; cela favorise l’ouverture de procédures collectives, qui elles permettent de trouver des solutions dans le temps et non dans l’urgence : restructurations financières, délais et abandons négociés. ” “ La persistance de la crise et le nombre important de sociétés en difficulté ont donné naissance a une seconde vague de restructurations, plus profonde et plus globale. Dans ce contexte, l’ensemble des intervenants souhaite désormais trouver des solutions pérennes, pariant moins sur l’avenir, qui nécessitent de mener des restructurations en profondeur, qui ne soient plus uniquement financières, mais également opérationnelles. ” Martine Zervudacki, Associée de DS Avocats Philippe Héry, Associé d’EY “ Nous voyons arriver en procédure collective des dossiers de plus en plus gros, dont les ressorts en terme de génération de trésorerie ont été souvent durement éprouvés pendant la phase de prévention. Tout ceci dans un environnement M&A assez fortement déprimé, ce qui ne facilite pas, quand cela est nécessaire, le changement de contrôle de ces entreprises en difficulté. ” Fabrice Patrizio, Associé de Godet Gaillard “ Nous assistons à une désindustrialisation qui touche particulièrement les PME et ETI. Ces entreprises ont fait déjà beaucoup d’efforts avec leurs salariés pour améliorer leur production, réduire les coûts et n’ont pas la marge de manœuvre pour faire face à un événement exogène imprévu. Avec un accès restreint aux financements ou au PE, on essaye d’activer d’autres leviers (fiscal) mais ce n’est parfois pas suffisant. Je déplore que les dispositifs législatifs en cours d’adoption risquent de dissuader un peu plus l’investissement en France. ” Sandra Esquiva Hesse, Associée de SEH Legal “ Nous avons constaté au cours du deuxième semestre une accélération des demandes d’interventions tant en amiable qu’en judiciaire. ” Eric Guedj, Associé co-fondateur d’Exelmans “ Dans les années 2009 / 2011, le traitement des difficultés des entreprises est souvent passé par des restructurations de dettes, des cessions partielles d’actifs pour remonter du cash et/ou des opérations de réduction de coûts. Aujourd’hui, les autres mesures ayant déjà été mises en œuvre, la situation de ces entreprises exige que le dernier levier de redressement soit utilisé, c’est-à-dire des restructurations opérationnelles avec des enjeux sociaux importants. ” Thierry Virol, Associé d’Alixio 63 Restructuring Conseils Financiers 13 Restructuring Ú Accuracy (40 professionnels) Equipe : Emmenée par Rodolphe Pacciarella, l’équipe Recovery d’Accuracy s’est renforcée consiérablement au cours des douze derniers mois. Elle réunit désormais une quarantaine de professionnels et intervient à tous les stades des restructurations, Dossiers publics récents : En 2013, les équipes d’Accuracy se sont illustrées sur une quarantaine de dossiers, principalement en amiable. Ce qui explique la très grande discrétion de l’équipe. Selon nos informations, le conseil financier serait toutefois intervenu sur près d’une dizaine de très gros dossiers en 2013 dont le dossier Saur. Rodolphe Pacciarella Panorama des acteurs clés 2013 ¤ ¤ Ú Afival (5 professionnels) Equipe : Afival intervient principalement sur des PME et ETI. Philippe Campos et son équipe interviennent sur des missions très variées : due diligence financière dans un contexte de retournement, mise en place d’outils de tableaux de bord ou de suivi de la trésorerie, assistance à la réalisation de prévisionnel, notamment à la suite d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, évaluation des actifs incorporels pre-liquidation (marque et fonds de commerce principalement). Conseils financiers Dossiers publics récents : En 2013, il est notamment intervenu sur des dossiers dans le secteur immobilier, du marketing et dans l’industrie. Conseils juridiques ¤ Conseils en stratégie ¤ Banques d’affaires ¤ Administrateurs judiciaires ¤ Banquiers Affaires Spéciales Philippe Campos Ú Deloitte (40 professionnels) Equipe : L’équipe Reorganisation Services, dirigée par Vincent Batlle, est constituée de deux offres : l’offre Restructuration Financière, pilotée par Jean-Pascal Beauchamp avec le soutien de Guillaume Bouclier et Tristan Doquet-Chassaing et l’offre Restructuration Opérationnelle, pilotée par Jean-Philippe Grosmaitre. Elle compte plus de 40 professionnels et bénéficie, depuis quelques mois, de l’arrivée de Jean-Claude Palu, ancien médiateur délégué du crédit, en qualité de senior advisor. Vincent Batlle Dossiers publics récents : L’offre de l’équipe couvre désormais tout le cycle de la restructuration amont et aval, ainsi que le distress M&A (reprise partielle de Safig pour le compte Canon France Business Services). Très active, l’équipe s’est illustrée sur une soixantaine de dossiers parmi lesquels Terra Lacta, Doux, Tilly-sabco, JJW, Auvergne Aéronautique, Winoa, Jemnice & Ensof, FC Le Mans et Groupe Fauché. 65 Restructuring Ú Duff & Phelps (15 professionnels) Equipe : L’ex équipe dédiée de Duff & Phelps vient de prendre son indépendance. Elle compte 15 professionnels dédiés au Restructuring et Performance Financière à Paris, encadrés par 5 Managing Directors (Fabrice Keller, Guillaume Masseron, Marc-Antoine Cabrelli, Frédéric Lumeau et Cyrille Breucq) Dossiers publics récents : Au total, l’équipe est intervenue sur une quarantaine de dossiers dont la majeure partie comprise entre 100 et 500 M€ de chiffre d’affaires (Clestra, Impala, Studios Eclair, ARC International, Moniteur et Presstalis Ú Eight Advisory (60 professionnels) Equipe : Emmenée par Cédric Colaert, Eight Advisory dispose de la plus importante équipe restructuring du marché français. Elle regroupe soixante experts en conseil financier, en gestion du BFR et de la trésorerie, accompagnement comptable en sousperformance et en amélioration de la performance opérationnelle. Son intervention va de la simple restructuration financière, aux restructurations opérationnelles : gestion de trésorerie de crise, cash, recouvrement de créances, identification de solutions alternatives de financement et mise en place, amélioration du BFR (cash marathon et actions moyen terme), assistance à la définition du plan de retournement (réduction de coûts, restructuration, cession d’actifs) ou encore accompagnement de la mise en place du plan. Cédric Colaert Ú Exelmans Dossiers publics récents : En 2013, l’équipe est intervenue sur 112 dossiers (hors IBR) dont la plupart des gros dossiers de l’année (Kem One...). C'est (6 professionnels) Equipe : Elle se compose de six personnes dédiées : Eric Guedj et Stéphane Dahan, Grégoire Thiébaut (Directeur), Stephen Maccari (Manager), Marouane Farhane et Cekou Coulibaly (juniors). Huit professionnels issus des départements Transaction Services et Commissariat aux Comptes complètent selon le dispositif, selon l’importance et les spécificités des missions. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur plus d’une vingtaine de dossiers dans le cadre de procédures amiables ou collectives. Deux plans de continuation ont été obtenus cette année. Les secteurs d’intervention sont : la santé, le BTP, les SSII, la fabrication et distribution de vêtements, l’industrie légère et l’industrie de pointe. Eric Guedj EY Restructuring (45 professionnels) Å Equipe : Dirigée par Guillaume Cornu avec l’appui de ses deux associés Sandrine GrilPrats et Philippe Héry, l’équipe Restructuring d’EY en France compte 45 professionnels. Quels que soient les contextes envisagés, cette équipe peut intervenir en qualité de conseil et prendre une part active afin de conseiller dans les mesures d’urgence à prendre, le choix des procédures à utiliser, les organismes et personnes à consulter sur la base d’un diagnostic succinct et notamment de la situation de trésorerie. Elle peut également accompagner dans la gestion des comportements des stakeholders et venir sécuriser l’information financière auprès des partenaires financiers. Dossiers publics récents : L’équipe a traité plus de 80 dossiers en 2013. EY revendique l’expertise la plus internationale du marché comme l’illustre les missions telles que Mécachrome, CPI, SAUR et d’autres confidentielles en cours actuellement. Fabrice Keller 66 Restructuring Grant Thornton Guillaume Cornu (10 professionnels) Å Equipe : Animée par Clotilde Delemazure, l’équipe Prévention & Restructuration est composée d’une dizaine d’experts à Paris et en régions. Elle intervient dans les situations de sous-performance ou de difficulté d’une entreprise. Elle conseille également, dans le cadre d’opérations de distressed M&A, les sociétés désireuses d’acquérir des entreprises en situation de difficulté, en mode amiable ou judiciaire. Enfin, les professionnels de l’équipe réalisent des missions techniques d’ordre financier ou comptable à la demande des administrateurs judiciaires ou liquidateurs sur autorisation des tribunaux dans le cadre de procédures collectives. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 20 dossiers parmi lesquels Caddie, Seafrance, FAM Automobiles et Groupe Clestra 67 Clotilde Delemazure KMPG (50 professionnels) Å Equipe : Emmenée par Pascal Bonnet et Baréma Bocoum, l’équipe travaille en synergie avec les équipes d’Adam Thorpe (Stratégie), de Paul O’Mahony (Debt Advisory, Distressed financing & Distressed M&A), de Jean-Florent Rérolle (Evaluation) ainsi que de Michel Paolucci (Mutations économiques). Au total le Hub Restructuring compte 50 professionnels. Le hub intervient sur des missions variées (IBR, diagnostic flash de trésorerie, cession d’actifs sous-performants, réduction de coûts, plan de retournement, Crisis cash management, amélioration du BFR, ‘‘ quick wins ’’ cash action). Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 90 dossiers (hors IBR) en 2013 dont une vingtaine de dossiers de taille très significative. L’équipe est une des trois plus actives en volume sur le marché français. Cette dynamique s’explique notamment par la densité du réseau de KPMG en province. Pascal Bonnet Restructuring Ú Mazars (10 professionnels) Equipe : Elle est dirigée par Henri Calef, compte une quinzaine de professionnels dédiés. Une cinquantaine de personnes du Transaction Services épaulent cette activité ainsi que 5 personnes en optimisation de la gestion du BFR. L’équipe a une très bonne réputation et une structure de coût adaptée pour le Smid-Cap Dossiers publics récents : Le département traite une trentaine de dossiers annuellement. Parmi ceux-ci, l’équipe est notamment intervenue sur le dossier Virgin Mégastore. Restructuring Red2Green (19 professionnels) Equipe : Emmenée par Christophe Alquier, l’équipe comporte une douzaine de collaborateurs intervenant en ‘‘ Restructuring ’’ . L’acteur en forte croissance (+25%) a un positionnement atypique : il peut compléter ses missions de conseil par la prise en main opérationnelle des équipes financières en prenant notamment en charge le contrôle de gestion et l’animation des plans de restructuration des entreprises en difficulté. Dossiers publics récents : Le conseil a traité une vingtaine de dossiers ‘‘ restructuring ’’ cette année. Latécoere Aéroservices, Télécom Réseau Servives, Artelcom, Pates de Reims. + 4 IBR dans le secteur automobile, retail, services industriels. Henri Calef Christophe Alquier Ú Objectifs Cash (20 professionnels) Equipe : Emmenée par David Brault, elle compte désormais 20 professionnels. Elle est intervenu sur une vingtaine de missions de restructuration et une quinzaine de missions de diagnostics opérationnels et financiers au cours des douze derniers mois. Petit particularité de l’équipe, elle peut intervenir bien au delà du diagnostic financier en intervenant, quand la situation l’exige, en tant que manager de transition ou de crise. 68 Dossiers publics récents : Née en 2006, le conseil en restructuration reste toujours aussi discret sur les dossiers traités. Selon nos informations, Objectif Cash serait intervenu principalement sur des dossiers mid-cap et aurait enregistré plus de 30% de croissance en 2013. David Brault Ú PwC (38 professionnels) Equipe : Constituée de 41 professionnels dédiés, l’équipe s’est considérablement renforcée à Lyon en 2012 en recrutant 12 professionnels. Au total, elle compte désormais cinq associés: Olivier Marion, Alain Istamboulian, Guillaume Réquin, Sébastien Dalle, Chuck Evans. Olivier Marion Å Dossiers publics récents : L’équipe de PwC s’est illustrée récemment sur des dossiers comme les restructurations financières de CEPL, Consolis, le redressement judiciaire de GAD ou encore la reprise du groupe OXXO ou de Sintertech. L’équipe s’appuie sur son service intégré au niveau européen, l’expertise sectorielle de PwC ainsi que sur le pôle Restructuring élargi au sein du pôle Transactions PwC, constitué de professionnels des domaines financiers, optimisation de la trésorerie et du BFR, stratégiques, opérationnels, évaluation ou encore conseil en restructuration de dette. So-Mg Partners(10 professionnels) Å Equipe : Créée dans le courant de l’année 2012, SO-MG Partners est emmenée par Sophie Moreau-Garenne (ex Duff & Phelps et Ernst & Young), dont le savoir-faire acquis au cours de 20 années d’expérience dans des environnements internationaux, au sein du Private Equity et de la PME française lui permet d’emmener une équipe de 10 professionnels sur des problématiques de restructuration opérationnelle et financière, d’optimisation de BFR, de financement et de transaction. Dossiers publics récents : So-Mg Partners a réalisé au cours de sa première année d’exercice 5 IBR, 3 acquisitions Mid-Cap, principalement sur des cibles ayant des problématiques de trésorerie, 2 missions d’optimisation sur des sociétés à implantation internationale dont le chiffre d’affaires est supérieur à 200 m€ et a assisté dirigeants et AJ dans le cadre de redressement judiciaire (Calaire Chimie et Bergerot SAS). L’équipe continuera à s’étoffer en 2014. 69 Sophie Moreau-Garenne Wingate (15 professionnels) Å Equipe : Emmenée par Stéphane Cohen et Daniel Ramakichenane, Wingate s’est considérablement renforcée depuis presque 3 ans pour atteindre une vingtaine de professionnels avec une croissance annuelle de 80 % de son activité. Elle intervient de plus en plus sur les opérations de tailles plus importantes que par le passé sur le marché du Smid Cap sur des dossiers situés entre 20 et 300 M€ de chiffre d’affaires. L’originalité de Wingate tient au fait que le conseil financier intervient de manière très opérationnelle auprès des dirigeants d’entreprise avec un positionnement très institutionnel. Dossiers publics récents : Elle est intervenue notamment sur plus de 25 dossiers en 2013 sur le Smid-Cap dont Monceau Fleurs. Stéphane Cohen Conseils Juridiques Restructuring Ú Restructuring Allen & Overy / Santoni & Associés Equipe : 15 avocats dont 4 associés Allen & Overy (Rod Cork, Adrian Mellor, Carine Chassol et Julien Roux) et 3 associés Santoni & Associés (Marc Santoni, Bérangère Rivals et Lionel Lamoure). Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 40 dossiers en 2013 dont SAUR, la procédure de sauvegarde financière accélérée de Héjénion, CMA-CGM, Pagesjaunes, Médiannuaire, Signac, Inovalis Eboué. Ú Brunswick Equipe : Animé par Serge Pelletier, le département restructuring, dont la practice est en croissance constante, compte à ce jour une dizaine de professionnels. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur une quarantaine de dossiers (Oxymétal, Safig, Pronuptia, TRS, Groupe Potentiel). Serge Pelletier Rod Cork Ú Ashurst Pierre-Charles Ranouil Olivier Puech Equipe : Michael Cahn & Emmanuel Drai avec l’assistance d’Olivier Gédin (droit bancaire), Stéphane Dayan (contentieux) et Karine Cohen (Droit social), + 3 collaborateurs. Cellule d’intervention au service des créanciers et débiteurs PME, ETI et groupes côtés. Chaque dossier est soumis à deux associés pour mieux anticiper les arguments des autres parties. Dossiers publics récents : Solabios, Bosal, Uniross Batteries, Sipa Press, Litwin, Team Partners, Sealynx, Moulinex (suites contentieuses). Ú Ú August & Debouzy Equipe : Reinhard Dammann (associé), Christian Lachèze (of counsel), Gilles Podeur (counsel) et 3 collaborateurs : Mylène Boché-Robinet, Alexis Rapp et Valentine Bleicher. Elle intervient en collaboration avec les Brunswick différentes équipes du cabinet. Dossiers publics récents : AUR, Quick, ARC, HSH Nordbank, Coeur Défense, Alkor Venilia, Nortel, Lyondellbasell, Crédit Agricole/Emporiki, Crédit Immobilier de France. Ú Ú Bredin Prat Equipe : Emmenée par Nicolas Laurent et Olivier Puech, l’équipe est une des plus importantes du marché français. Les 7 professionnels dédiés sont épaulés par les équipes financement (R. Courtier, S. Pariente et K. Sultan), droit social (P. Lagesse), et corporate (A. Blackburn et M. Pouchepadass). Dossiers publics récents : Winoa, Consolis, Mediannuaire (PagesJaunes), Partouche, Saur, Kem One, Concorde Opéra, Virgin Megastore, Monier, Crédit Immobilier de France, Dexia, Orco Property, Via Location Bremond & Associés Equipe : Emmenée par quatre associés dédiés (Guilhem Bremond, Delphine Caramalli, Dimitri Sonier et Virginie Verfaillie), elle compte au total une dizaine de professionnels très expérimentés. Dossiers publics récents : L’équipe est cette année encore une des cinq plus actives du marché (45 dossiers). Elle est notamment intervenue sur Saur, Groupe Moniteur, Parkeon, Virgin, Belvedere, Mezzo di Pasta, Clestra, Windhurst Industries, 1855, Calaire… Michael Cahn 71 Clifford Chance Equipe : Menée par Pierre-Charles Ranouil (associé), Marie Danis (associé) et Laurent Cotret (counsel) l’équipe réunit également 7 associés des départements corporate, social et fiscal (Pierre Descheemaeker, J. Aucomte-corporate, E. Barbara, M-H Bensadoun, V.Devos et C. Le Manchec-social, X.Rohmer-fiscal) ainsi que 2 counsels et 3 avocats collaborateurs. Dossiers publics récents : L’équipe a ouvert une quinzaine de dossiers et est intervenue notamment sur les dossiers GAD SAS et Kem One. Ú Guilhem Bremond CAHN AVOCAT Equipe : L’équipe est composée de deux associés : Jean-maurice Gaillard (du côté des banques) et Fabrice Patrizio (du côté débiteurs et investisseurs) + 5 collaborateurs. Discret, le cabinet enregistre pourtant une croissance de 50% dans cette activité en 2013 ! Dossiers publics récents Groupe Hersant Média, European Food, Calaire Chimie, CPI + une quinzaine de dossiers non publics. Jean-Pierre Farges 70 Ú Reinhard Dammann Davis Polk Equipe : Arnaud Pérès, Jeffrey O’Brien, Georges Terrier, Christophe Perchet, Karen Wagner et Andrés Gil. Dossiers publics récents : Biomnis, Technicolor, CS Communication et Systèmes. Annaud Pérès Ú dentons Equipe : Emmenée par Gabriel Sonier et Caroline Texier, cette équipe, comptant également trois collaborateurs, a été très active en 2013 (+26 % de croissance). Elle bénéficie en outre du support des équipes banque & finance, droit social, immobilier, fiscal. Dossiers publics récents : Virgin Mega Stores, Groupe Partouche, Cœur Défense (conseil de Perella Weinberg Partners), Omnium Finance. Gabriel Sonier Restructuring Ú Jacques Henrot Restructuring Depardieu Brocas MAFFEI Equipe : Emmenée par J.Henrot et de P.Dubois, l’équipe compte au total quatre associés (M.Barthélemy, P.Talbourdet), 1 Counsel (J. Gumpelson) et 7 collaborateurs. Elle intervient en étroite relation avec l’équipe Corporate, M&A (T.Brocas, P.Jaïs, G.Touttée et C. Chanas) et Private Equity (J-F Pourdieu). Dossiers publics récents : 17 dossiers de procédures collectives traités en 2013 ( Cœur Défense, Doux, Groupe GAD, Belvédère, Nortel) + 34 dossiers en renégociation de dette ( dont Terreal, Groupe Gad, CEPL ou la Saur) Equipe : L’équipe est composée de deux associés : Jean-maurice Gaillard (du côté des banques) et Fabrice Patrizio (du côté débiteurs et investisseurs) + 5 collaborateurs. Discret, le cabinet enregistre pourtant une croissance de 50% dans cette activité en 2013. Dossiers publics récents : Groupe Hersant Média, European Food, Calaire Chimie, CPI + une quinzaine de dossiers non publics. Ú Ú Hogan Lovells DLA piper Equipe : 4 associés : Pierre-Alain Bouhénic, Michel Frieh, David Chijner, Noam Ankri + 1 Counsel : Caroline Varlet et 6 collaborateurs Dossiers publics récents : L’équipe a traité une vingtaine de dossiers cette année parmi lesquels Mediannuaire, Kem One, Bélvedère et Safig. Pierre-Alain Bouhénic Ú 72 Ú Godet Gaillard SollE Maraux DS Avocats Equipe : Emmenée par Martine Zervudacki Farnier (1 Counsel et 5 collaborateurs), la practice est cette année encore en forte progression en 2013. Dossiers publics récents : Elle a ouvert 86 dossiers à ce jour depuis le début de l’année et s’est illustrée notamment une des plus grosses SEM de France, la reprise par le groupe LDC de plusieurs abattoirs et de couvoirs du groupe Doux et l’accompagnement de Européenne Food. Fabrice Patrizio Equipe : Elle est composée d’une associée (Cécile Dupoux), un counsel (Samuel Scherman) et un collaborateur dédié, Gontran Simonnet. D’autres recrutements sont envisagés pour 2014. Par ailleurs, l’équipe s’appuie sur les expertises des départements finance, social, contentieux et corporate. Dossiers publics récents : 25 dossiers Héjenion en mars 2013, Rive Défense, Saur (Pour Deutsche Bank), TRW, UVZ, Inteva. Ú JeantetAssociés 73 Equipe :Thierry Brun, Paul Cocchiello, Yvon Dréano, Nicolas Partouche, ainsi que 6 collaborateurs. Dossiers publics récents : Belvédère, Huis clos, Loiselet, Groupe Navimo, Fonderies du Poitou Aluminium Nicolas Partouche Martine Zervudacki Ú Freshfields Equipe : Coordonnée par Emmanuel Ringeval et Alan Mason, l’équipe Restructuring est transversale. Elle comprend 4 avocats collaborateurs spécialisés en finance, corporate et contentieux. Elle peut également s’appuyer sur les autres départements Dossiers publics récents : Coeur Défense, Eurodisney, Saur (conseil du FSI), Moniteur (conseils des prêteurs d’infopro). Ú Jones Day Equipe : Laurent Assaya et 3 collaborateurs + le support des départements Fusions-acquisitions, Corporate, Banque et finance, Droit social, Droit fiscal, Contentieux et Droit commercial. Dossiers publics récents Recylux, MyFab, XL Airways. Laurent Assaya Alan Mason Ú Gide Equipe : Eric Cartier-Millon (financement) et Jean-Gabriel Flandrois (M&A), associés, assistés de 4 collaborateurs. Dossiers publics récents : Saur, Sea France, Coeur Défense, Constellium/ OpenGate Capital, Via Location. Eric Cartier-Millon Cécile Dupoux Ú King & Wood Mallesons Sj Berwin Equipe : Nicolas Theys et 5 collaborateurs et les équipes M&A / LBO (M. Bloch et C. Digoy), Fiscal (R. Béra) pour les structurations et Finance (O. Vermeulen) pour les acquisitions. 12 personnes peuvent être mobilisées sur un dossier. Dossiers publics récents : Le cabinet est intervenu sur une vingtaine de dossiers de prévention cette année dont notamment, pour les opérations publiques, UJA et Cybergun et également sur Petroplus, Virgin, Monceau Fleurs (à l’achat pour ces trois opérations). Nicolas Theys Restructuring Ú Restructuring Kramer levin Equipe : L’équipe est emmenée par deux associés (Christian Orengo, Dominique Penin) + 2 counsels (Marie-Christine Fournier-Gille) + 3 collaborateurs dédiés. Dossiers publics récents : Groupe Loret, Sopalia, Groupe Divin, Groupe Caillé, Groupe Rodriguez, Groupe Carrère, Financière du Vignoble (Belvédère) Ú Pinsent Masons Equipe : Pierre Forget, Pierre François (Financement), Jean-François Rage (Droit Social) et cinq collaborateurs intervenant sur tous les aspects de la restructuration d’entreprises. Dossiers récents : Groupe Parfait (reprise du Groupe Lancry), Groupe Sealynx Automotive, CITI Technologies, Litwin, Kodak France, Medasys. Pierre Forget Christian Orengo Ú Linklaters Equipe : Aymar de Mauléon de Bruyères et Bertrand Andriani et leurs 4 collaborateurs + les équipes finance (Kathryn Merryfield et Cyril Abtan) et private equity (F. de La Morandière, D.Swinburne, V. Ponsonnaille) Dossiers publics récents : Caisse d’Epargne, ING, Apple, CDiscount, CVC, Barclays, Crédit Foncier de France Ú PLM aVOCATS Equipe : Créé en 2007, PLM Avocats est dédié à la gestion de crise. L’équipe, est désormais constituée de 5 personnes (4 avocats + 1 assistante), reste volontairement à taille humaine pour plus de flexibilité et d’intuitu personae avec les dirigeants. Dossiers récents : Le cabinet est intervenu sur 10 dossiers en procédures amiables (7 LBO et 3 corporate) et 10 en procédures collectives contentieuse (8 en corporate et 2 LBO corporate). 11 dossiers concernent des sociétés de plus de 500 salariés. Aymar de M. de Bruyère Patricia le Marchand Ú 74 Jean-Philippe Lambert Mayer Brown Equipe : Dirigée par Jean-Philippe Lambert aux cotés de Guillaume Kuperfils, Xavier Jaspar, Erwan Heurtel et Thomas Philippe associés de l’équipe Corporate (+ 8 professionnels), Patrick Teboul associé de l’équipe Financement (+6 professionnels), Laurence Dumure-Lambert (+5 professionnels) et Laurent Borey (+ 10 professionnels) Dossiers publics récents : Caterpillar, Molex, Safig, Terreal, Potel & Chabot, Consolis et HMY. Ú Orrick RM Equipe : Animée par Saam Golshani, Philippe Hameau et Jean-Pierre Martel avec Pascal Agboyibor (dette souveraine), Alexis Marraud des Grottes (restructurations boursières), Diane de Moüy, Hervé Kensicher et Jean-Marc Zampa (renégociation de dette) Dossiers publics récents : Belvédère, Consolis, Saur, Geodis, Air Austral, FSI, Crédit Agricole, Groupe Atalian, Cœur Défense, etc. Saam Golshani Ú Lionel Spizzichino PAUL HASTINGS Equipe : Emmenée par Lionel Spizzichino l’équipe composée de 3 personnes est renforcée en fonction des dossiers par les équipes corporate, financement, fiscal et social. En très forte croissance, l’équipe, qui devrait encore s’étoffer dans les mois à venir, est intervenue sur une cinquantaine de dossiers en 2013 dont de nombreux dossiers de place. Dossiers publics récents : Saur, Kem One, Européenne Food, Continentale Nutrition, Laboratoires SVR Ú racine 75 Equipe : Emmenée par Laurent Jourdan, l’équipe Restructuring compte 4 associés pour 10 collaborateurs. Les équipes M&A et sociales peuvent en outre être mobilisées. Sur 30 dossiers ouverts cette année au CIRI, l’équipe est intervenue sur 6 d’entre eux. Dossiers publics récents : Terreal, Géoxia, Telemarket, Gad Sas, Clestra, CPI, Guy Degrenne Laurent Jourdan Ú SEH LEGAL Equipe : Emmenée par deux associés (Sandra Esquiva Hesse et Jérôme Barbier), le cabinet compte une douzaine de personnes aujourd’hui. Discret, il est surtout connu pour sa capacité d’innovation dans les deals (Sandra Esquiva Hesse était dans le TOP 10 des avocats européens les plus innovants selon le Financial Times). Dossiers publics récents : 44 dossiers en 2013. Le cabinet a notamment conseillé sur Ruia Sealynx dans le cadre de la procédure de cession et des conséquences juridiques de l’insuffisance d’actifs. Sandra Esquiva Ú Shearman & Sterling Equipe : Animée par Pierre-Nicolas Ferrand & Niels Dejean, l’équipe Restructuring est composée de 6 avocats dont 2 associés et 2 counsel. En fonction des dossiers, les avocats de l’équipe travaillent en collaboration avec les départements Financement, M&A et Fiscal. Dossiers publics récents : Fagor-Brandt, Groupe Doux, Calaire Chimie, Biomnis, Geoxia, Immobut, Le Bois Senis, Le Grand Aveneau, Résidence du Herre Pierre-Nicolas Ferrand Restructuring Restructuring Ú Ú Theron AVOCATS White & Case Equipe : Céline Domenget-Morin (restructurations et procédures collectives), Philippe Métais (procédures collectives/contentieux), Raphaël Richard, Denise Diallo (restructuration financière), Vincent Morin, François Leloup, Franck de Vita (restructuration capitalistique/distressed M&A), Alexandre Jaurett (plans sociaux) ainsi que 10 collaborateurs. Dossiers publics récents : Groupe Hersant Média, Rive Défense, CPI. Equipe : Emmenée par Christophe Théron, l’équipe compte cinq professionnels dédiés (Xavier Neumager, Marie-Joseph Mvogo, Célia Chaumeret ) Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 28 dossiers en 2013 dont Kem One, Arc Holding, Hédiart, Un Jour ailleurs, SLG Recycling. Christophe Théron Ú Ú UGGC Willkie Farr & Gallagher Equipe : Elle fait partie des plus actives du marché et compte 6 professionnels dédiés et s’appuie sur les départements Financement, Corporate et Fiscale du cabinet. Dossiers publics récents : Impala/CPI, Ateliers Meriguet, Fransbonhomme, Arcapita/CEPL, Arkema/Kem One, Groupe Loret, Mediannuaire, CMA CGM. Equipe : Emmenée par Thierry Montéran, l’équipe compte 4 professionnels dédiés épaulés par les autres départements du cabinet. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 15 dossiers en prévention et 25 en procédures collectives dont Etoile routière (transport frigorifique) ou le groupe STS Group (fabricant de logiciel et solutions informatiques). Thierry Montéran 76 Alexandra Bigot Ú Ú Veil jourde Simon ASSOCIES 77 Equipe : Emmenée par Jean-Charles Simon, Stéphane Cavet et Sophie Nayrolle, l’équipe compte également 4 collaborateurs (Krystell Quelennec, Marie Robineau, Clarisse Lachenal, Delphine Gomes) et intervient aussi bien pour les fonds, les entreprises ou les banques. Dossiers publics récents : En forte croissance au cours des douze derniers mois, l’équipe est intervenue sur 57 dossiers dont Monceau Fleurs. Equipe : Le département restructuring est une des plus expérimentées du marché. Elle compte quatre associés (Georges Jourde, Pierre-François Veil, Bertrand Chauchat et Nassim Ghalimi) et quelques collaborateurs. Dossiers publics récents : Elle s’est illustrée sur une trentaine de dossiers dont Bélvédère, Doux, TRW ou encore Assofac. Nassim Ghalimi Vaughan Avocats Equipe : L’équipe de Vaughan compte deux associés dédiés aux restructurations. Très actifs en matière de restructurations sociales, Benoit Courtine et Antoine Denis-Bertin s’appuient sur une dizaine de collaborateurs dans leurs missions. Dossiers publics récents : Discrète, l’équipe est intervenue sur plusieurs restructurations très significatives (dont le groupe Doux) Benoit Courtine Ú Weil Gotshal & Manges Equipe : Emmenée par Jean-Dominique Daudier de Cassini et Philippe Druon, elle compte 12 professionnels : 1 counsel (Fabienne Beuzit), 3 avocats senior (Elodie Fabre, Sandra Beladjine et Anne-Sophie Noury) et 6 avocats juniors (R. Carrière, A. Zourli, C. Maillot Bouvier, E. Amri, H. Cazala et M. Tyranowicz). Dossiers publics récents : 60 dossiers, dont Arc International, HMY, Régie-Linge, Saur, Quick, CPI Group, CEPL, Groupe Parisot, Groupe Clestra, Petroplus, Cour Défense, SLS, Heuliez, Créal, Mory Ducros. Conseils en stratégie sociale Jean-Charles Simon Ú Philippe Druon Céline Domenget-Morin Ú Thierry Virol ALIXIO (49 professionnels dont 21 dédiés au restructuring) Equipe : Presidé par Raymond Soubie, Alixio a un positionnement unique dans le conseil en stratégie sociale. L’équipe Restructuring compte 21 professionnels dédiés, provenant d’horizon différents (Hauts Fonctionnaires détachés, ex DRH, Juristes, Economistes …). L’équipe combine une approche de conseil stratégique des dirigeants avec la préparation et la mise en œuvre opérationnelle des projets. L’environnement interne (Management, Syndicats , Salariés…) et externe (Pouvoirs Publics, Médias, Elus…) est traité par une équipe pluri-disciplinaires. En pratique l’équipe a des missions qui peuvent aller jusqu’à la mise en place d’une équipe de discontinuité (retournement, cession d’actifs, intérim-management…) via sa filiale Alixio Executive Management créée par Patrick Puy. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 64 dossiers en 2013, dont Carrefour, Zodiac Marine, Barclays, Sanofi R&D, Honeywell, Plastic Omnium, Danone, PSA et Cofinoga - ce qui en fait le leader dans son métier de la restructuration sociale. Joël Vives Restructuring Ú Alix partners Equipe : Emmenée par Yahya Daraaoui (restructuration opérationnelle), Laurent Petitzon et François Faure (restructuration financière), l’équipe compte 60 consultants (dont 10 associés) en France. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur 50 dossiers dont 10 de taille très significatives (La Saur, Novasep…) Yahya Daraaoui Ú Douglas Roselski 78 Equipe : dirigée par Tarek Hosni et Douglas Rosefsky. l’équipe française compte une vingtaine de professionnels (350 dans le monde). Elle se distingue par son caractère très ‘‘Hands on’’. Parmi les dossiers très visibles, on peut rappeler le succès de la restructuration en profondeur de Rossignol. Dossiers publics récents : L’équipe est intervenue sur une vingtaine de dossiers dont Presstalis ou encore Exide Ú Daniel Cohen aLVAREZ & mARSAL zALIS Equipe : 26 professionnels, entièrement dédiés à l’accompagnement des situations complexes de l’entreprise. Ils ont des compétences variées (DG, COO, CFO, DRH, etc.) ce qui lui permet d’intervenir à tous les niveaux d’un dossier de restructuration. Dossiers publics récents : Zalis a accompagné une vingtaine d’entreprises en 2013 (difficultés financières, réorganisation RH, gestion de crise, etc.). Il intervient aussi bien dans le cadre de PME (FRAM), que des sociétés cotées au CAC 40. Administrateurs Judiciaires Conseils en organisation Restructuring Ú Equipe : AJAssociés a poursuivi sa croissance en 2013. L’étude est la plus importante étude en France mais aussi la plus active en volume. Elle composée de 6 associés et plus de soixante dix collaborateurs répartis dans 11 Bureaux en France (métropole et DOM-TOM). Dossiers publics récents : L’équipe s’est notamment illustrée sur la Saur. Au total, AJAssociés a été désigné en 2013 dans 788 nouvelles missions. Ú Marc Sénéchal BTSG Equipe : Créée en 2001, l’étude B.T.S.G est la plus importante du marché français. Elle est composée de quatre mandataires judiciaires : Véronique Bécheret, inscrite depuis 1988. Clément Thierry, inscrit depuis 1998. Marc Sénéchal, inscrit depuis 2005. Stéphane Gorrias, inscrit depuis 2003. Dossiers publics récents : L’an passé, l’étude est notamment intervenue sur les procédures collectives suivantes : Petroplus, Anovo, Morgan, Sea France, Poulets Doux... Carole Martinez Ú FHB Equipe : Emmenée par 4AJ (Hélène Bourbouloux, Emmanuel Hess, Jean-François Blanc , Gaël Couturier), l’équipe compte au total plus de 30 personnes. Elle a une compétence nationale et une focalisation sur un axe Paris – Grand Ouest – Sud Ouest. Dossiers publics récents : FHB est intervenue sur 529 dossiers cette année dont : Consolis, Terreal, Régie linge, Winoa, La Saur, Via Location, CPI, Pages Jaunes, Fagor Brandt, DG Construction, Huis Clos, Compin. Ú 79 Hélène Bourbouloux Valliot, Le Guénervé, Abitbol Equipe : Les trois administrateurs judiciaires de la rue du Four travaillent ensemble depuis la fin des années 90. L’équipe compte aujourd’hui une douzaine de collaborateurs. Elle se distingue par une forte culture du résultat et une l’implication totale des associés sur les dossiers. Dossiers publics récents : L’étude a géré cette année environ 80 dossiers dont une vingtaine de gros dossiers, principalement amiables, concernant au total plus de 40.000 salariés. Parmi les dossiers publics : Doux, Belvédère, Partouche. Ú Franck Michel Bauland, Martinez & associés Equipe : Dirigée par deux Administrateurs judiciaires (Eric Bauland et Carole Martinez), l’étude compte un peu plus de 20 collaborateurs dont 4 spécialistes du droit social, ce qui en fait une des plus importantes et surtout une des plus réputées en France. Dossiers publics récents : L’étude est intervenue sur 450 dossiers en 2013 parmi lesquels on peut citer Mory Ducros, Télémarket, Un Jour Ailleurs et 2 procédures de Sauvegarde Financière Accélérée sur les 3 ouvertes en France. Ú Mandataires Judiciaires AJAssocies Frédéric Abitbol THEVENOT, perdereau, manière, el baze Equipe : L’étude compte quatre administrateurs judiciaires (Christophe Théveneau, Aurélia Perdereau, Bertrand Manière, Jonathan El Baze) et six collaborateurs. Dossiers publics récents : L’étude est intervenue sur 200 dossiers en 2013 Groupe Hersant Media, la médiation entre Edf et Veolia sur Dalkia, le groupe hôtelier JJW, les abattoirs GAD ou encore Monceau Fleurs. Christophe Thévenot Restructuring Découvrez le nouvel espace abonné sur le site du Magazine des Affaires Retourner une entreprise : une course en équipe contre la montre et les événements Par Luis Courtot, ATHARI Restructuring, et Sophie Moreau, So Mg Partners Calaire Chimie est une société française de Chimie Fine située à Calais, récemment cédée après une procédure de redressement judiciaire de 6 mois. A l’ouverture de la procédure, cette société n’avait que quelques semaines de trésorerie devant elle. Grâce aux efforts de toute une équipe, et malgré un incendie accidentel survenu durant l’été, la société a su pendant 6 mois se concentrer sur l’essentiel, son exploitation et sa trésorerie, et laisser le temps aux administrateurs judiciaires de trouver un repreneur. Le Magazine des Affaires a le plaisir de vous présenter votre nouvel Espace Abonné. Plus convivial, plus opérationnel et surto ut plus représentatif de la richesse du Magazine, ce nouvel espace dédié vous permettra de rechercher et d’accéder plus facilement aux informations qui vous intéressent : hommes clefs, opérations marquantes, événements et anciens numéros. Accédez à l’ensemble de nos numéros en version PDF Accédez à notre dernier guide en version PDF Accédez au compte-rendu intégral de notre dernier événement, conférence ou table ronde Recherchez les hommes clefs du CAC 40 et du SBF 120 Accédez à notre base d’opérations marquantes et à leurs conseils D ès avril 2013 une cellule de crise est constituée : Luis Courtot turnaround CEO; le cabinet SO-MG Partners est mandaté sur la gestion financière de la crise assistée par Thomas Vincent (CIK Finance) sur les aspects relations avec le factor. Luis Courtot, le cabinet SO-MG et le conseil de la société se sont immédiatement accordés sur le fait que la continuité de l’exploitation était fortement compromise. Devant l’ampleur de la restructuration nécessaire l’actionnaire ne souhaitait plus soutenir Calaire chimie, une procédure collective immédiate est préparée en urgence. Les prévisions de trésorerie établie dans un scenario de redressement judiciaire laissent apparaître de bien courtes perspectives : tout au plus quelques semaines de survie. A l’ouverture de la procédure, un travail de concert démarre, sous la houlette de Luis Courtot : Il fallait remobiliser les équipes autour de la production, constituer un comité de direction, lieu d’échange hebdomadaire entre 81 les principaux cadres, arbitrer les dépenses, remobiliser le commercial… et en toute priorité mettre en place les moyens pour financer la période d’observation. Aux côtés Luis Courtot, le cabinet So-Mg se mobilise afin d’assurer une communication financière fiable au dirigeant et aux administrateurs judiciaires. ‘‘ Cette société, ex-filiale de groupe n’avait pas de direction financière. Il a fallu superviser et organiser, mettre en place des outils de pilotage et redonner aux principaux responsables de service la capacité de décider. Nous sommes devenus l’interlocuteur clé du comité de direction sur les aspects finance. De manière hebdomadaire avec les principaux responsables de services, nous avons pu effectuer les principaux arbitrages de dépenses en cohérence avec le plan de trésorerie. Notre rôle était de valider la faisabilité financière des opérations, de communiquer à l’ensemble des interlocuteurs une vision prévisionnelle de la trésorerie’’. En partenariat avec SO-MG, CIK Finance assure la fluidité et la mise en place d’un contrat factor sur la France et L’Export. ‘‘ La mise en place d’un contrat factor pendant la période d’observation est toujours délicate. Notre rôle a été de rassurer le factor sur tous les aspects du contrat par une collaboration et un suivi du financement quotidien. En amont de la procédure, nous avons anticipé et préparé la mise en place de ce contrat, permettant de maximiser le délai et le montant du financement pour répondre aux besoins prévisionnels de cash. ’’ Autant de chantiers menés de front destinés pour sauver l’entreprise, à Financer l’exploitation. Une reprise d’une entreprise industrielle – site classé SEVESO – ne peut se faire raisonnablement dans un délai inférieur à plusieurs mois, la trésorerie devait tenir au moins ce délai. Au vu de la tension sur la trésorerie, le challenge relevé par M. Courtot et ses équipes a été de poursuivre l’exploitation tout au long de cette période et jusqu’à l’aboutissement du plan de cession. Restructuring Restructuring Comment restructurer une dette immobilière commerciale ? Par Danhoé Reddy-Girard, Associé de Wragge&Co Depuis fin 2007, un nombre élevé d’opérations de restructuration portant sur des dettes d’acquisition d’immobilier commercial ont été menées. Analysons l’origine de ces difficultés au vu des caractéristiques de ce type de dette puis comparons les stratégies de restructuration les plus appropriées à chaque situation. 82 1. L’origine des difficultés La maximisation du rendement ajusté au risque de tout investissement fiscalisé suppose le maintien d’un endettement optimal pendant toute la durée de l’investissement, ce niveau variant en fonction du niveau de risque du sous-jacent et du marché. Actuellement, le niveau d’endettement optimal se situerait entre 50 % et 70 % de la valeur de l’immeuble alors qu’il pouvait atteindre 80 % avant la crise, la communauté des prêteurs ayant aujourd’hui un appétit pour le risque moindre et étant par ailleurs composée de plus en plus d’acteurs qui ne sont pas des banques et qui peuvent être contraints d’investir uniquement dans les classes d’actifs les plus liquides (dont les actifs « core ») ou de ne pas dépasser certains ratios d’endettement. Ainsi, les prêts immobiliers commerciaux ont un profil d’amortissement plutôt in fine, un refinancement devant être sollicité à l’expiration du prêt si l’immeuble n’a pas encore été revendu. La durée du prêt (souvent de 5 à 7 années) est en effet moins dictée par la durée prévisionnelle de détention de l’immeuble que par le coût de la dette : d’une part, la marge et le taux swap tendent normalement à augmenter avec la durée ; d’autre part, plus la durée est longue, plus les coûts de mise en place rapportés sur une base annuelle diminuent. Un tel prêt est structuré de manière à ce que l’immeuble sous-jacent soit, en principe, toujours d’une valeur supérieure au montant de la dette. En cas de perte de valeur de l’immeuble - mesurée notamment par l’augmentation du ratio LTV ou la baisse des ratios de couverture des frais financiers ou du service de la dette - la dette doit être partiellement remboursée, sous peine d’exigibilité anticipée de la totalité de la dette et de la réalisation des sûretés. En contrepartie, ce type de prêt est habituellement stipulé sans recours à l’encontre de l’investisseur : le prêt est consenti à une filiale ad hoc de l’investisseur, qui ne consent aucune sûreté personnelle aux prêteurs (sauf éventuellement pour couvrir des dépassements de coûts de construction ou de commercialisation ou certains autres risques bien identifiés). En conséquence, si le montant de la dette vient à excéder la valeur de l’immeuble, et que la dette devient exigible, l’investisseur peut décider de laisser sa filiale déposer bilan; en injectant des fonds propres dans sa filiale, l’investisseur achète en quelque sorte (d’un point de vue strictement économique) une option d’achat sur l’immeuble avec un prix d’exercice égal à la dette et un terme correspondant à la durée du prêt sauf exigibilité anticipée. Or, il peut arriver que la valeur de l’immeuble devienne inférieure au montant de la dette et que les flux de trésorerie nets générés par l’immeuble soient insuffisants ; plusieurs prêts consentis en 2005-2007 à des LTV de souvent 80 % se sont retrouvés dans cette situation depuis la baisse des prix amorcée en 2007. Les prêteurs peuvent alors hésiter entre l’octroi d’une prorogation du prêt malgré le défaut (moyennant des conditions financières plus dures à l’encontre de l’emprunteur) en espérant la revente prochaine de l’immeuble - mais au risque de l’aggravation de la situation - et la mise en œuvre d’une stratégie de reprise de l’actif (mais la procédure peut être longue et le prix obtenu inférieur à la valeur de l’immeuble) ou de cession de la créance. 2. Les solutions envisageables Si la valeur de l’immeuble est supérieure au montant de la dette, l’investisseur aura intérêt à faire le nécessaire pour que son investissement conserve une valeur positive et la solution s’orientera naturellement vers une reconfiguration de la dette, dans la mesure où celle-ci est devenue exigible. Si l’investisseur refuse ou est dans l’impossibilité d’injecter des fonds propres additionnels, les prêteurs pourront alors accepter de maintenir le même niveau d’endettement en contrepartie d’une rémunération plus élevée, par exemple un taux d’intérêt plus élevé et/ou une commission de sortie correspondant à une quote-part de la plus-value réalisée lors de la revente de l’immeuble. Si la valeur de l’immeuble est inférieure au montant de la dette, l’investisseur n’aura plus intérêt à investir des sommes supplémentaires et sera enclin à laisser la valeur de l’immeuble se détériorer en cessant de financer les travaux nécessaires à son entretien et en ne veillant plus à la commercialisation des locaux devenus vacants. Le prêt sera alors en défaut et l’une des stratégies suivantes sera privilégiée : ÚRéalisation des sûretés, avec attribution ou vente aux enchères de l’immeuble. Cette stratégie ne nécessite pas l’accord de l’emprunteur mais : telle stratégie afin d’en retirer une contrepartie. les frais et droits de mutation applicables lors de la réalisation d’une sûreté immobilière sont importants ; la procédure de saisie immobilière peut prendre plusieurs mois ÚCession de la créance hypothécaire, soit à une société affiliée à l’emprunteur, soit à un investisseur distress. la réalisation des sûretés peut être compromise par le commencement d’une procédure de redressement, de sauvegarde ou de conciliation. ÚÉchange de la dette et des actifs (ou des titres) de l’emprunteur. Cette stratégie de restructuration vise à reprendre l’immeuble dans de meilleures conditions que celles de la réalisation de la sûreté immobilière : l’opération peut être structurée de manière à réduire les frottements fiscaux, surtout si l’échange porte non pas sur l’immeuble mais sur les titres de la société (dont le passif fiscal devra alors être évalué); l’opération peut être réalisée dans un délai assez court grâce à la collaboration de l’emprunteur. Il conviendra néanmoins de purger le droit de préemption urbain dans la plupart des cas, ce qui peut prendre jusqu’à deux mois et expose les parties au risque de préemption (risque pouvant toutefois être aménagé en structurant l’opération en échange plutôt qu’en vente); le risque d’ouverture d’une procédure collective avant le transfert de propriété est limité mais le transfert de propriété peut être annulé si l’emprunteur dépose bilan dans les six mois. Pour pallier ce risque, la liquidation amiable de l’emprunteur peut être exigée. Un emprunteur pourra avoir intérêt à collaborer pour la mise en place une Cette stratégie peut être la plus adaptée pour un prêteur qui n’est pas disposé, notamment au vu de ses contraintes prudentielles, à porter sur son bilan un actif immobilier pendant plusieurs années ou qui ne dispose pas d’équipes aussi spécialisées que celles d’un investisseur distress pour mettre en œuvre une stratégie de reprise et de revalorisation de l’actif de l’emprunteur. Par ailleurs, les frais de transfert d’une créance hypothécaire sont faibles, la mention en marge à la conservation des hypothèques (requise en principe mais il existe des alternatives) nécessitant néanmoins l’établissement d’un acte authentique et le paiement de la contribution de sécurité immobilière. Ainsi, l’ampleur de la baisse des prix, le niveau élevé du ratio LTV initial, la faiblesse des revenus locatifs générés par immeuble et son manque de liquidité peuvent conduire à une restructuration. Selon l’importance de la dégradation de la valeur de l’immeuble par rapport au montant de la dette, une reconfiguration de la dette ou une reprise de l’actif (ou des titres) pourront être envisagées, les alternatives étant la réalisation des sûretés et la cession de la créance. 83 Portrait Portrait Eric Lasry : l'avocat stratège P 84 aris-Chicago-Paris : la trajectoire professionnelle d’Eric Lasry pourrait paraître classique pour une firme aussi mondialisée que Baker & McKenzie au sein de laquelle le Managing Partner actuel du bureau de Paris a réalisé l’ensemble de sa carrière. Elle n’en n’est pas moins exceptionnelle. Car si Christine Lagarde constitue aux yeux du grand public le symbole même de la réussite d’un avocat français à la tête d’une grande firme de conseil d’origine américaine, Eric Lasry ne l’incarne pas moins. Découvert par la Belge Monique Nion et l’Américain Wallace Baker au bureau de Paris en 1985, cet avocat chaleureux rejoint rapidement le vaisseau amiral de Chicago où il découvre un environnement professionnel aussi exigeant que cosmopolite. En arrivant à Chicago, je me suis retrouvé plongé dans un environnement multiculturel réunissant un nombre exceptionnel de talents comme l’Irakien André Saltoun ou l’Espagnol Marcel Molins – deux rainmakers légendaires au sein de la firme. C’était le véritable One-StopShop juridique à dimension internationale’’, raconte Eric Lasry. ‘‘J’y ai découvert une vraie culture de l’excellence dans l’exécution et les méthodes de travail de l’avocat américain qui n’hésite pas à aller retourner toutes les pierres pour le compte de son client.’’ Tolérance, respect, multiculturalisme mais aussi démocratie : telles sont les valeurs fondamentales de Baker & McKenzie où la culture de l’accès à l’information permet à chacun de connaître le niveau de rémunération de ses associés. ‘‘C’est un système de ‘‘check & balances’’ qui garantit l’exercice permanent de contrepouvoirs’’, note Eric Lasry. Ne pas croire pour autant que cette firme de gentlemen, parfaitement incarnée en ce sens par la personne d’Eric Lasry, ne développe pas la même obsession de la performance. ‘‘La Firme a radicalement changé en 2004. Cette année-là, nous avons mis en place un plan stratégique global afin de faire comprendre à l’ensemble de nos associés que notre activité était un véritable business au sein duquel la notion de rentabilité devait occuper une place centrale. Jusque-là, cet aspect du métier constituait un tabou et les avocats se voyaient avant tout comme des techniciens du droit. Notre plan de développement a donc érigé en priorité les notions de ‘‘stratégie client’’, de Ce qu’ils disent de lui Olivier Diaz, Associé du cabinet Darrois Villey Beatriz Araujo, Associée de Baker & McKenzie à Londres W. Geoffrey Carpenter, VP, General Counsel & Secretary, McCormick & Company ‘‘leadership’’, de ‘‘branding’’ ou encore d’ ‘‘élimination de frontières’’ afin de faire de Baker & McKenzie une véritable entreprise’’, explique avec conviction Eric Lasry avant de préciser que ‘‘la rentabilité ne constitue pas pour autant une fin en soi mais constitue un levier fondamental dans la mesure où, sans elle, il serait impossible d’attirer les meilleurs talents’’. Initiée par Christine Lagarde quand elle était Chairman, cette stratégie a néanmoins été largement mise en musique par Eric Lasry qui a siégé au sein du Co- ‘‘J’ai rencontré Eric il y a une quinzaine d’années sur un arbitrage en matière de dol sur cession d’actions. Bien qu’opposés, nous avions eu des échanges très cordiaux, et j’avais remarqué sa finesse dans la conduite de son argumentation. Je l’ai retrouvé dans le dossier Printemps où nous avons travaillé de concert du côté acquéreur. Nous avons travaillé de manière très amicale avec Eric et ses associés, Marc Mariani et Christine Daric. C’est une équipe qui m’a frappé par son unité, sa qualité et sa bonne humeur et Eric en était le chef d’orchestre. Sur un dossier complexe, il a bien compris les enjeux, aussi bien juridiques que commerciaux, pour permettre à son client de réaliser une opération majeure.’’ ‘‘Eric is an incisive yet very practical lawyer; very client-driven. He is a consummate professional. In my own role as Executive Committee member after Eric completed his term, one of my roles was to act as liaison of the Paris office, so Eric and I had many interactions after he became Managing Partner. Eric is a very astute (and therefore effective) leader who understands his stakeholders. He carries his partners effectively as he is a good listener. He is a strong leader, who operates with gravitas. He has high emotional intelligence. Eric is passionate about whatever he does and a pleasure to work with.’’ ‘‘McCormick & Company has been well represented by Baker & McKenzie for decades on a variety of important transactions. Eric Lasry is a key member of the McCormick - Baker relationship, and we value both his legal skills and client-centric approach.” mité Exécutif Monde de 2004 à 2010 comme Chairman de la zone Europe Moyen-Orient Afrique. Six ans passés dans l’avion afin d’assurer la gestion des grands comptes clients et le développement d’une culture de la performance ‘‘consistant à ce que chacun des associés agisse comme des relationship partners et contribue de manière homogène au succès de la Firme’’. Et les résultats sont là : le chiffre d’affaires mondial de Baker & McKenzie passe de 1,3 Mds $ en 2004 à 2,4 Mds $ aujourd’hui. Mais qu’est-ce qui motive le plus Eric Lasry ? A cette question, l’intéressé répond spontanément : ‘‘La définition d’une stratégie et d’un plan de développement, ce qui est probablement le plus difficile mais aussi le plus gratifiant’’. Afin de nuancer ses propos, il explique aussi que la porte de son bureau est toujours ouverte et qu’au sein de Baker & McKenzie, le liant entre associés joue un rôle de ciment essentiel. 85 Portrait Son parcours 1985 Entrée comme collaborateur au bureau parisien de Baker & McKenzie 1989 Arrivée au bureau de Chicago 1993 Nomination comme Associé 86 1997 Retour à Paris 1999 Managing Partner du bureau de Paris 2004 Entrée à l’Executive Committee mondiale de la firme 2012 De nouveau Managing Partner du bureau de Paris www.ajassocies.fr www.ajadatroom.fr “ Eric Lasry Amis, clients, associés…. dans l’univers d’Eric Lasry, la nuance est d’ailleurs très subtile, voire inexistante. ‘‘C’est la culture of friendship de Baker & McKenzie’’, explique-t-il. ‘‘Mes amis se trouvent au sein de la Firme. Cela ne nous empêche pas d’avoir des réunions professionnelles où le débat prime et tous les points de vue s’expriment. Nos nombreux événements internes contribuent à développer une atmosphère posée où le dialogue est encouragé’’. Trop beau pour être vrai au sein d’une profession réputée pour les pics de tension qu’elle génère ? ‘‘Il faut savoir réserver son agressivité pour les moments de négociation qui l’exigent’’, rétorque Eric Lasry. Ceux qui le connaissent disent qu’il a beaucoup de ressources et d’énergie pour porter ses projets et défendre ses clients. Elu Managing Partner du bureau de Paris en juillet 2012, Eric Lasry devient Chairman du Policy Committee de Baker & McKenzie quatre ans après avoir raté de peu l’élection comme Chairman Monde. Ses responsabilités actuelles le conduisent ainsi à présider 2013 2013 1,3 Mds $ AJAssociés présente en métropole et aux DOM TOM ” le comité stratégique de la Firme, chargé notamment de définir les grandes orientations, de voter le budget et d’élire les nouveaux associés. Quant au bureau de Paris, il occupe avec Londres une place clé au sein du réseau, en tête de la zone Europe Moyen-Orient Afrique, actuel centre de gravité économique de la Firme avec 42% de son chiffre d’affaires. ‘‘Paris a vocation à constituer le hub de développement des pays africains francophones en liaison avec notre bureau de Londres, plus orienté vers le développement de l’Afrique du Sud et de l’Afrique anglophone. C’est pourquoi l’ouverture récente de notre bureau de Casablanca, qui a coïncidé avec les 50 ans du bureau de Paris, revêt une véritable dimension stratégique.’’ Eric Lasry, tout Managing Partner qu’il est, vient d’ailleurs de conseiller un grand investisseur privé du Qatar sur l’acquisition du Printemps pour 1,6 Mds€. Preuve qu’il est encore possible de cumuler fonctions de management et traitement opérationnel des dossiers – sans jamais se départir de son sang froid. X.L Evolution du chiffre d’affaires mondial de Baker & McKenzie depuis le lancement de son plan stratégique 2004 Chairman du Policy Committee de Baker & McKenzie Administrateurs Judiciaires inscrits sur la liste nationale Il faut savoir réserver son agressivité pour les moments de négociation qui l’exigent 2,4 Mds $ 6 associés 90 collaborateurs aj 13 sites 15 000 missions depuis 1999 800 missions confiées en 2013 AJAssociés assiste les entreprises de toute taille, de dimension locale, nationale ou internationale, les copropriétés, les particuliers, dans la résolution de leurs difficultés, sous le contrôle des Juridictions et sans aucun recours à la sous-traitance. Indépendance – Transparence – Proximité - réactivité AJAssociés dispose de pôles de compétences spécialisées et multidisciplinaires afin d’assurer l’internalisation de l’ensemble des missions confiées : - - - - - - - - - Missions de prévention Restructuration opérationnelle et financière Restructuration et accompagnement des plans sociaux Recherche de repreneurs ou de partenariats Restauration des équilibres financiers Procédures d’insolvabilité internationales Conflits entre associés Protection des intérêts patrimoniaux Copropriétés en difficulté Ce fonctionnement assure l’autonomie et la maîtrise des coûts de la procédure. Franck MICHEL, Administrateur Judiciaire Nicolas DESHAYES, Administrateur Judiciaire Associé co-gérant [email protected] Associé co-gérant [email protected] Alain MIROITE, Administrateur Judiciaire Christophe BIDAN, Administrateur Judiciaire Associé co-gérant [email protected] Associé co-gérant [email protected] Charles GORINS, Administrateur Judiciaire Yves BOURGOIN, Administrateur Judiciaire Associé co-gérant [email protected] Associé co-gérant [email protected] Créteil Evreux Guadeloupe Guyane Martinique Nantes Nevers Orléans Paris Rennes Rouen Tours Versailles Conseil en stratégie sociale, management du changement et communication Alixio est un groupe de conseil en stratégie sociale, management du changement et communication fondé et présidé par Raymond Soubie. Créé en 2010, il compte aujourd’hui une équipe de plus de 50 professionnels. Alixio accompagne les entreprises, les investisseurs, les organisations et les territoires, notamment dans leurs processus de réorganisation, d’efficience RH, de communication interne et de motivation de leurs équipes. 137, rue de l’Université – 75007 Paris • Tél : + 33 1 53 10 79 73 • [email protected] • www.alixio.fr