Shrimp Tales
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Shrimp Tales
DOSSIER DE PRESSE Hors catégorie Shrimp Tales Location Théâtre Forum Meyrin 1, place des Cinq-Continents Du lun au ven de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 (14h - 18h) Achat des billets en ligne sur www.forum-meyrin.ch Relations Presse Ushanga Elébé +41 (0) 22 989 34 00 [email protected] Théâtre partenaire Par la compagnie Hotel Modern (Pays-Bas) Mardi 4 et mercredi 5 mai à 20h30 « Techniquement parlant, Shrimp Tales est le projet le plus ambitieux de la compagnie, eu égard au grand nombre de scènes réalisées dans un rythme haletant; mais c’est aussi le plus ambitieux relativement au contenu puisqu’il entend capter la vie même. » NRC Handelsblad Présentation Réalisation et interprétation Herman Helle / Arlène Hoornweg / Pauline Kalker Conception et réalisation sonore Arthur Sauer Assistante plateau, production et costumes Ineke Kruizinga Technique André Goos / Jorg Schellekens Assistants Stefan Gross / JanGeert Munneke / Jozef van Rossem / Annette Scheer / Sanne Vaghi / Heleen Wiemer Production Heleen Hameete Remerciements Amnesty International / Wilco Kwerreveld / Els Nieveen van Dijkum Avec le soutien de NFPK / Ville de Rotterdam Durée: 1h15 Hotel Modern crée un film d’animation en direct avec pour marionnettes 300 crevettes séchées. « Test, test, test… » dit l’entrepreneur de pompes funèbres, une crevette avec un chapeau haut-de-forme. Son collègue est en train de balayer le sol et fait un commentaire sur le macramé poussiéreux qui est suspendu au mur : une oeuvre d’art digne d’un crématorium, que les crevettes adorent. Les plus proches parents attendent dans la salle d’à-côté. Juste avant leur entrée, la caméra se tourne vers une salle d’accouchement où un bébé - crevette bien entendu - vient de naître et repose dans une mare de sang. Ce prologue d’une crémation est celui du spectacle Shrimp Tales dans lequel Hotel Modern présente 50 courtes scènes de la vie sur terre. Les rôles sont interprétés par des centaines de crevettes mortes. Hotel Modern a développé un style très personnel de théâtre d’objets : il projette des films d’animation en direct ; on peut voir le film se créer et simultanément le regarder. Un plateau de tournage miniature, très ingénieux, est installé sur des tables : electric school, un ring de boxe, une salle d’opération, etc. Des acteurs se déplacent parmi ces décors en filmant les scènes et les projetant sur écran. Trois, parfois quatre acteurs se tiennent parmi ces maquettes et utilisent des fils pour manipuler les crevettes, les décors et les accessoires pendant qu’à gauche de la scène un bruiteur virtuose crée la bande son en direct. Ces marionnettistes utilisent les mêmes techniques que celles des spectacle précédents, La Grande Guerre sur la Première guerre mondiale et Kamp sur Auschwitz. La Grande Guerre (spectacle accueilli à Meyrin en 2008, ndlr) est leur chef-d’oeuvre car le contenu et la forme y sont en parfait équilibre et l’impact entre les deux en fait une expérience palpipante. Dans La Grande Guerre, l’intérêt se trouve dans le contraste entre une histoire héroïque et sombre et le bricolage avec des objets ; la juxtaposition donne des résultats sensationnels qui sont rendus sur écran. Dans d’autres spectacles la forme prime sur le contenu. Kamp est plus une installation qu’une pièce de théâtre. Sur le plan technique, Shrimp Tales est le projet le plus ambitieux d’Hotel Modern vu le nombre important de courtes scènes qui s’enchaînent et doivent être installées rapidement. Il est aussi exigeant vis-à-vis du contenu car c’est de la vie dont il s’agit. On voit des naissances, des décès, des maladies, la pauvreté, un match de boxe, une opération du cerveau, l’atterrissage sur la lune, une rave-party, deux clochards sur un tas d’ordures, des gens au restaurant, un fleuriste tué avec une paire de ciseaux, une exécution, etc. On s’émerveille devant les maquettes et la façon dont elles ont été construites : les boîtes d’allumettes ont été transformées en pompes à essence et les pièces d’ordinateur hors d’usage en vaisseau spatial. ...suite Dans Shrimp Tales, il n’y a pas une histoire : la trame narrative consiste en différents tableaux fascinants dont les sujets sont puisés à même la vie. Le clou du spectacle est l’épisode sombre et absurde du programme TV Antique Roadshow (*) et d’une autopsie. On y voit des crevettes debout en file indienne portant sur leur dos de minuscules meubles peints ou des maison de poupées. La première de la file apporte un cadavre ; l’expert autopsie le corps de la poupée : c’est celui d’une fille d’environ 13 ans en parfait état. Il y a juste une petite blessure au niveau de l’entre-cuisse. Il peut dire d’après les oeufs de fourmi situés sur le follicule pileux qu’elle est morte depuis quelques semaines. L’homme qui a apporté le corps de la fille l’a trouvé dans un fossé derrière sa maison. L’expert l’évalue entre 15 000 et 20 000 euros. Une autre juxtaposition comique des genres est une scène qui fait référence aux Liaisons Dangereuses. Un percepteur des impôts en habits du XVIIIème siècle écrit une lettre à une comtesse : le côté drôle de la scène vient de l’aspect formel de cette situation administrative compensée par la charge passionnelle. Dans un film qu’on peut voir sur le site internet de Hotel Modern, les artistes expliquent qu’ils ont utilisé des crevettes car ils voulaient observer l’humanité en tant qu’espèce animal. Dans la scène finale, les crevettes ont déserté les décors : elles planent au-dessus. Comme dans le film Les Ailes du désir, elles regardent d’en haut avec compassion les luttes des humains. Wilfred Takken, NRC Handelsblad, février 2009 (*) Dans Antiques Roadshow, un animateur fait étape dans différentes villes et villages du pays, accompagné d’experts en antiquités. Les habitants sont invités à se présenter avec les objets personnels qu’ils souhaitent faire expertiser. Un concept né sur BBC 1 il y a trente ans. La compagnie Fondée en 1997 et basée à Rotterdam, la compagnie Hotel Modern réunit deux comédiennes, Pauline Kalker et Arlène Hoornweg, toutes deux diplômées du Arnhem Theatre School et un plasticienperformer, Herman Helle. Après leurs études au conservatoire d’Art Dramatique (Pauline Kalker et Arlène Hoornweg) et à l’école des Beaux-Arts (Herman Helle), c’est à Rotterdam qu’ils sont revenus faire leurs premières armes sur le plan artistique. Chacun d’eux y a renforcé son propre réseau d’artistes, de musiciens et de compagnies théâtrales. Leurs débuts à Rotterdam, avec la compagnie de théâtre Hotel Modern, ont eu lieu à l’atelier dramatique De Lantaren/ Venster et à la Productiehuis du Théâtre Municipal de Rotterdam. Actuellement, Hotel Modern dispose d’un atelier dans le complexe artistique Kunst & Complex. La compagnie est modestement subventionnée par l’Etat et par la municipalité de Rotterdam. Pour leurs créations, ils collaborent avec le compositeur Arthur Sauer, qui crée le concept de bruitage. Pendant les représentations, il s’occupe de la musique accompagnant les tableaux que réalisent les acteurs. Arthur Sauer a étudié au Conservatoire Royal de The Hague (Pays-Bas) ; il compose pour le cinéma, le théâtre et d’autres média, conçoit des instruments de musique électronique et acoustique et fait de la programmation informatique. Hotel Modern crée un théâtre suggestif qui plaît à un public de tout âge. Ses représentations amalgament, à titre égal, les arts plastiques, le théâtre d’objets, le théâtre traditionnel, la musique et le film. L’utilisation de maquettes en carton, d’ustensiles divers et de jouets, entre autres, lui est caractéristique. C’est ainsi que dans une ville bâtie avec des boîte d’emballage de réfrigérateurs, un pain blanc devient un bus, que des crevettes roulent sur des vélomoteurs, que des bouquets de persil forment une forêt grandeur nature et que le roi Lear erre dans la bruyère qui n’est autre qu’une peau de mouton… Ces maquettes permettent aux réalisateurs d’Hotel Modern de faire un film d’animation en direct. En effet, c’est sur le plateau, sous les yeux des spectateurs, que sont construits puis projetés sur un grand écran les extérieurs miniatures. Le résultat est «amusant, stupéfiant, esthétique et/ou angoissant». Les créations de la compagnie : STUcK (saison 1997/1998) DoeDaDa (saison 1998/1999) Cité Maintenant (saison 1998/1999) Macbeth (saison 1999/2000) La Grande Guerre (saison 2000/2001) Traces d’escargots (saison 2001/2002) L’Oeil du Lear (saison 2003/2004) L’Homme à cinq doigts (saison 2004/2005) Kamp (2005) A propos du spectacle Par ses spectacles, Bertolt Brecht disait vouloir éveiller la conscience du public et non l’anesthésier. Pour ce faire, il théorisa un procédé baptisé Verfremdung (« distanciation », en français). L’exhibition des coulisses, notamment, et une direction d’acteur ne visant pas une stricte identification participaient de cette nouvelle manière. Film d’animation réalisé à vue, Shrimp Tales pourrait bien correspondre à l’idéal brechtien… Un réalisme fantastique Venons-en au contenu, précisément… Un contenu dont la drôlerie tient à un dispositif éprouvé depuis Ésope et ses Fables et appliqué par Le roman de Renart, La Fontaine (Fables), Alfred de Musset (Histoire d’un merle blanc), Edmond Rostand (Chanteclerc), Colette (Dialogues de bêtes), George Orwell (La ferme des animaux) et tant d’autres. Ce dispositif a pour nom «anthropomorphisme», et c’est, nous dit le dictionnaire, « la tendance à attribuer les sentiments, les passions, les actes et les traits de l’homme à ce qui n’est pas humain». Et telle est bien la tendance du dernier projet de la compagnie Hotel Modern. En effet, s’y produisent des crevettes – préalablement saisies au micro-ondes – placées dans maintes situations humaines. Ainsi les observe-t-on déposant leur progéniture fraîchement accouchée dans des couveuses ; s’adonnant à la flûte de Pan ou à la boxe (un sport dont Brecht – encore lui – était un amateur fervent : la lutte, toujours la lutte !) ; méditant devant un échiquier ; tremblant sur une chaise électrique ; progressant par bonds légers sur la surface lunaire ; annonçant une météo géo-politico-historicoloufoque ; pratiquant l’exorcisme ; déclarant leurs revenus ; s’agitant comme des folles dans une sorte de rave party ; etc., etc. Soit un enchaînement fascinant de saynètes comiques et tragiques brossant un tableau kaléidoscopique de l’humanité ! La nature humaine décortiquée Concluons en reprenant la problématique qui terminait notre chapeau : quel rapport ces crustacés décapodes présentent-ils avec Brecht ? La question même a de quoi laisser pantois, mais assumons-la témérairement. Le fait d’assister à une projection cinématographique et, dans le même temps, de pouvoir scruter la fièvre de sa confection est un premier élément de distanciation. Le second tient naturellement au casting, aux crevettes. Qui d’entre nous, en décortiquant l’une d’elles, a eu, un jour, le temps d’un plissement de paupières, le sentiment d’éplucher un semblable ? Difficile – vous en conviendrez – de confondre nos orteils et leurs pattes ambulatoires, la subtile commissure de nos lèvres et leurs armatures buccales. ...suite Immanquablement, la distanciation opère – le rire qui s’empare du spectateur en est l’indice. Toutefois, comme dans les plus grandes réussites de l’anthropomorphisme littéraire, une forme de communion sympathique opère aussi. D’où la tension exaspérée entre étrangéisation et reconnaissance. Une tension ou un contraste qui fait éclater, sous le déguisement rose, le propre de l’homme, sa nature profonde. Identification et distanciation, un couple dialectique aux yeux de Brecht également. Certainement. Aussi vit-on ce que l’on voit et pense-t-on ce que l’on vit. Une proposition à honorer donc, pour l’ingéniosité de sa conception et parce que l’on passe une bonne soirée. Tout simplement. RENSEIGNEMENTS ET LOCATION Théâtre Forum Meyrin 1, place des Cinq-Continents Du lun au ven de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 (14h - 18h) Achat des billets en ligne sur www.forum-meyrin.ch Au Service culturel Migros 7 rue du Prince Du lun au ven de 10h à 18h, ou par téléphone 022 319 61 11 A Migros Nyon-la-Combe 6, rue de la Morâche, Nyon Du lun au ven de 8h30 à 18h30, Ven de 8h30 à 20h, sam de 8h à 17h. Sur place uniquement. Au stand Info Balexert 27, av. Louis-Casaï Lun, ma, mer de 9h à 19h. Jeu de 9h à 21h. Ven de 9h à 19h30. Sam de 8h30 à 18h. Sur place uniquement. Accès En voiture Direction aéroport-Meyrin Sur la route de Meyrin, après l’aéroport, prendre à droite direction Cité Meyrin ; puis suivre les signalisations Trams n°14 & 16, bus n°57 Arrêt Forumeyrin PRIX DES BILLETS Plein tarif : Fr. 39.- / Fr. 32.Prix réduit : Fr. 30.- / Fr. 25.Prix étudiant, chômeur : Fr. 18.- / Fr. 15.- Partenaire Chéquier culture: les chèques culture sont acceptés à nos guichets. Mathieu Menghini, extrait du Si n°8, magazine du Théâtre Forum Meyrin et du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève Revue de presse « (...) Shrimp Tales is, then, a mosaic performance with shrimp characters that meet each other and lose touch; sad, strange and beautiful stories of trembling pink bodies and melancholy beady eyes, whom we recognise and become attached to – and for whom we can mourn at a funeral. » Karin Veraart, Volkskrant, février 2009 « This eternal theme of human impotence is expressed marvellously at the end of the play by the winged shrimps that return to a room full of incubators, where the newborn baby shrimps hanker for their goal in life. This performance is as unique as it is universal.» Hans van Dam, AD Rotterdams Dagblad, février 2009 « (...) In the tragicomic performance Shrimp Tales the shellfish make love, go camping in a tent in the pouring rain, play a game of billiards and watch Antiques Roadshow. We do not see them, however, in the conference room (‘Boring for the audience to have to watch’) or on the floor of the stock exchange. (...). » Dijlan Van Vlimmeren, AD Rotterdams Dagblad, février 2009