L undi 2 mars
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L undi 2 mars
György Ligeti Concert Românesc Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 1 entracte Dmitri Chostakovitch Symphonie n° 5 Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia – Rome Antonio Pappano, direction Martha Argerich, piano Fin du concert vers 21h50. Argerich 2 mars.indd 1 Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia – Rome | Lundi 2 mars LUNDI 2 MARS – 20H 24/02/09 17:23 György Ligeti (1923-2006) Concert Românesc Larghetto Allegro vivace Adagio ma non troppo Presto poco sostenuto Composition : 1951. Création : le 14 août 1971 par le Peninsula Music Festival à Fish Creek (Wisconsin). Effectif : 2 flûtes (aussi 2 flûtes piccolo), 2 hautbois (aussi 2 cors anglais), 2 clarinettes, 2 bassons, 3 cors (aussi 3 cors en coulisse), 2 trompettes, 2 percussionnistes, cordes. Éditeur : Schott. Durée : environ 12 minutes. Ligeti écrivit son Concert Românesc en Hongrie en 1951 pendant les années les plus dures de la censure communiste. La pièce fut déchiffrée par l’Orchestre de la Radio Hongroise mais jamais diffusée. Les censeurs refusant toute exécution, la partition fut consignée et l’œuvre, dans les faits, vouée à l’oubli. En 1956, Ligeti s’enfuit à l’Ouest après l’insurrection hongroise. La frontière se referma derrière lui, et il ne put retourner dans son pays pendant les quinze années qui suivirent. Lors de cet exil, le musicologue suédois Ove Nordwall réussit à mettre la main sur certains manuscrits que Ligeti avait laissés en Hongrie, chez sa mère. Mais ce fut seulement après la chute du communisme, en 1989, que ses éditeurs allemands réalisèrent un matériel d’orchestre du Concert Românesc corrigé par le compositeur. Malgré la réhabilitation d’un bon nombre de compositions de ses années hongroises, Ligeti hésita avant de faire publier cette œuvre de jeunesse influencée par Bartók et la musique populaire roumaine. Il craignait que les orchestres ne sacrifiassent à la facilité en programmant son Concert Românesc plutôt que ses dernières œuvres, plus novatrices. Il voyait en outre d’un œil critique les compromis stylistiques que les circonstances lui avaient imposés à l’époque. Ligeti considérait les deux premiers mouvements comme raisonnablement satisfaisants, le troisième beaucoup moins – ce à quoi nous pouvons ne pas adhérer. En revanche, le dernier mouvement conservait toute son affection : indéniablement son esprit irrévérencieux et exubérant est la marque du meilleur Ligeti. Peu d’innovation et encore moins de violation dans cette musique ; à l’écouter aujourd’hui, on se demande comment un divertissement aussi innocent a pu être considéré un jour comme dangereux ! Peut-être que derrière ce tempo à couper le souffle, ces accents disloqués, cette dissonance de demi-ton en guise de pied-de-nez final, l’Union des Compositeurs décela un esprit subversif potentiel, à surveiller de très près… Ou peut-être cette œuvre enfreignait-elle quelque code bureaucratique, en vertu duquel ce que Ligeti considérait comme une « gentille plaisanterie tonale » fut décrété politiquement incorrect. 2 Argerich 2 mars.indd 2 24/02/09 17:23 lundi 2 mars Au printemps 1949, Ligeti avait arrangé pour petit orchestre quelques mélodies de compositeurs du XVIIIe et du XIXe siècle sous le titre Régi magyar társas táncok [Anciennes danses de bal hongroises]. Cette tentative pour amadouer les autorités eut un sort favorable. Non inquiétées par la censure, ces Danses furent souvent jouées et valurent à Ligeti quelques royalties et sa première réputation – une réputation totalement erronée puisque cette musique n’était pas la sienne ! À l’automne de la même année, Ligeti s’inscrivit à l’Institut du Folklore de Bucarest où il apprit à transcrire la musique populaire enregistrée sur les rouleaux de cire. Avec d’autres ethnomusicologues il se rendit dans la campagne transylvanienne pour retranscrire la musique des orchestres villageois. Ligeti fut particulièrement enthousiasmé par les harmonies « à rebrousse-poil » de cette musique, dont il analysa les dissonances crues dans un article rédigé sous la houlette de Kodály. Les jeunes compositeurs étaient certes encouragés à étudier la musique populaire. Mais, pour le réalisme socialiste, même la musique populaire devait être conforme et, comble de l’ironie, l’esprit acidulé de cette musique devait inspirer à Ligeti un pastiche dont le panache fut jugé a priori inacceptable. Le Concert Românesc fut grandement influencé par cette immersion dans la culture paysanne ; il combine des mélodies populaires originales librement arrangées avec des éléments de pure invention. On comprend mieux la simplicité des deux premiers mouvements quand on se souvient de quelles pièces ils dérivent : Ligeti avait entamé l’écriture d’une série de Duos pour violons sur le modèle de Bártok, mais une fois la Ballade et la Danse initiales achevées, le projet fut abandonné et la musique réutilisée pour le Concert Românesc. Le troisième mouvement du Concert commence par un dialogue entre deux cors, l’un, en coulisse, faisant écho à l’autre – avec ce jeu entièrement en harmoniques naturelles qui préfigure le style tardif de Ligeti –, tandis que la rhétorique passionnée de la partie centrale est typiquement bartókienne. Les bases du dernier mouvement ont probablement été jetées antérieurement, dans une composition d’inspiration tsigane pour mezzo-soprano, baryton et petit orchestre aujourd’hui perdue. Devenu mouvement purement instrumental, ce morceau réalise un tour de force en saisissant brillamment l’esprit des orchestres villageois, avec cependant quelques revirements abrupts très caractéristiques du compositeur. Richard Steinitz © 2003 London Sinfonietta / Barbican Traduction : Romain Pangaud 3 Argerich 2 mars.indd 3 24/02/09 17:23 Ludwig van Beethoven (1770-1827) Concerto pour piano n° 1 en ut majeur op. 15 Allegro con brio Largo Rondo (Allegro scherzando) Composition : 1798, avec dédicace à Barbara Keglevics, « comtesse Babette », future princesse Odescalchi. Création : probablement le 2 avril 1800, par le compositeur lui-même au piano. Effectif : 1 flûte, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales, cordes, piano soliste. Durée : environ 32 minutes. Ce premier concerto serait en réalité le deuxième : publié en premier, courant mars 1801, il est pour le moins retouché après la création du « deuxième ». Plus expressif que ce dernier, il n’est cependant pas encore très personnel mais sonne comme un excellent et très mûr « vingt-huitième concerto » de Mozart. Sa dédicataire est une certaine « comtesse Babette », de son vrai nom Barbara Keglevics, future princesse Odescalchi, voisine et élève de Beethoven. Le premier mouvement s’apparente aux concertos de Mozart qui empruntent au style militaire, tels le Concerto n° 21 ou le Concerto n° 25 ; seul trait vraiment beethovénien, les bois chantent en groupe, en des sortes de chœurs contrastants. L’ouvrage commence à petit bruit, la marche volontairement naïve du premier thème arrivant en quelque sorte sur la pointe des pieds ; les quatre premières notes constituent une cellule, très facile à retenir, qui sera brillamment exploitée, et bientôt le thème s’affirme avec tout son panache. Après un deuxième thème ondoyant, la section conclusive reprend l’esprit martial du début et sa formule fière et enfantine est également bien conçue pour se graver dans l’oreille. Le piano entre, sur une mélodie complètement nouvelle, en fait une sorte d’introduction, puis il s’associe à l’orchestre pour reprendre les idées déjà exposées qu’il entoure d’arabesques et de traits alertes. Le deuxième thème, en sol majeur cette fois, prend des contours beaucoup plus nets. Le développement, qui, dans un tel contexte, aurait pu sacrifier au genre tapageur, demeure tout au contraire dans les nuances douces et le mystère ; il n’utilise que la cellule initiale, mais en lui imprimant une dimension de rêve avec des soli de hautbois, de basson ou de flûte. Un soudain plongeon du piano amène une réexposition très régulière. Peu avant la fin, le soliste a l’embarras du choix pour la cadence, Beethoven en ayant laissé trois. Le très beau mouvement lent suit un plan qui semble calqué sur l’adagio du Concerto n° 23 de Mozart : cela commence comme une forme sonate et s’avère avoir une structure ABA enrichie. Mais l’auditeur ne sera pas tenté de s’intéresser à la structure tant il s’abandonnera à l’atmosphère homogène et tendre, à cette délicatesse du cœur qui se relaie d’un thème à l’autre sans la moindre discontinuité ; cela relève du lied, ou de l’aria, avec le même bonheur qu’atteint Mozart quand il métamorphose le clavier en cantatrice. La flûte, les hautbois et surtout les trompettes se taisent ; les cordes, 4 Argerich 2 mars.indd 4 24/02/09 17:23 lundi 2 mars les cors, les bassons et en particulier l’une des deux clarinettes – instruments par excellence du lyrisme mozartien – dialoguent avec un piano très chantant, ornementé et roucoulant de ses trilles exquis. L’envoûtante coda, ombrée d’un zeste de nostalgie que distille le chromatisme descendant, scelle ce duo d’amour éthéré entre la clarinette et le piano. Le finale est un rondo-sonate plein d’entrain, à la coupe très symétrique. Le refrain, lancé par le piano, démarre sur un motif tambourinant et pétillant ; l’orchestre le répète dans un tutti chargé en doublures : violons et bois jouent de grand cœur à l’unisson, en forçant un peu le trait. Après le pont, le deuxième thème, très souple, accentue avec humour les temps faibles et se met rapidement à moduler dans un dialogue plaisant entre l’aigu et le grave du piano où les deux mains se renvoient des répliques, comme une balle. Après un retour du refrain, une partie centrale (le troisième thème) propose deux nouvelles idées contrastantes : la première, sorte de galop en la mineur, se propulse avec décision vers l’avant, tandis que la deuxième contrebalance celle-ci sagement dans une sorte d’invention polyphonique comme une vague allusion à Johann Sebastian Bach. La réexposition est ouverte par le refrain euphorique du soliste, une octave au-dessus ; le deuxième thème devant être transposé dans le ton initial, donc plus bas, les dialogues entre main droite et main gauche du piano n’en prennent que plus de sel, dans des zones graves et caverneuses. Un dernier tutti mène à une coda très gaie où deux courts motifs se répondent de plus en plus vite, puis se superposent ; après une cadence lente et hésitante des hautbois, l’orchestre laisse éclater le dernier mot, comme une signature énergique et joyeuse. Isabelle Werck 5 Argerich 2 mars.indd 5 24/02/09 17:23 Dmitri Chostakovitch (1906-1975) Symphonie n° 5 en ré mineur op. 47 Moderato Allegretto Largo Allegro non troppo Composition : avril-juillet 1937. Création : le 21 novembre 1937 à Leningrad, Grande salle de la Philharmonie, par l’Orchestre Philharmonique de l’Académie de Leningrad sous la direction d’Evgueni Mravinski. Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 3 clarinettes, 2 bassons, contrebasson ; 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, caisse claire, triangle, cymbales, grosse caisse, tam-tam, xylophone, piano, célesta, 2 harpes ; cordes. Éditeur : Mouzgiz, 1939. Durée : environ 45 minutes. À la suite de l’affaire Lady Macbeth du district de Mzensk, opéra retiré de l’affiche en janvier 1936 après l’article dévastateur de la Pravda, « Un galimatias musical », Chostakovitch renonce à faire entendre sa Symphonie n° 4, de peur qu’elle ne lui attire à nouveau les foudres du régime. Il commence dès lors à composer « pour le tiroir », ne faisant exécuter que les œuvres dont il considère l’impact immédiat comme non équivoque, ou qu’il peut accompagner d’un discours « explicatif » et circonstancié satisfaisant. C’est le cas de la Symphonie n° 5, composée la peur au ventre, en quelques semaines au cœur des purges staliniennes, et qui est sans doute aujourd’hui son œuvre la plus connue et la plus jouée. Présentée comme « la réponse créative d’un artiste soviétique à des critiques légitimes » et donnée pour la première fois à l’occasion du « vingtième anniversaire de la Révolution russe », elle « rachète » son auteur des tendances formalistes et bourgeoises relevées dans Lady Macbeth (accusation qui menacera régulièrement Chostakovitch et ses pairs compositeurs pendant de nombreuses années) en proposant un parcours narratif dont l’architecture inscrit l’œuvre dans la grande tradition russe – « Toute la musique symphonique russe est de la musique à programme », disait Tchaïkovski. Le découpage formel est d’une rare transparence, même si le compositeur s’autorise certaines entorses – le maniement des différents timbres des familles de l’orchestre est là pour souligner les transitions et permettre la compréhension de la structure d’ensemble dès la première écoute, comme en témoigne son succès immédiat et durable. Les quatre mouvements suivent l’ordre habituel, seuls le mouvement lent et le scherzo sont intervertis. Le superbe Moderato initial présente les deux thèmes contrastants de la forme sonate traditionnelle ; cependant, le premier est double car il est doté, outre les souples éléments de gamme de la mélodie principale, d’un rythme pointé en canon qui joue le rôle d’un motif conducteur et dont le caractère dramatique frappe aussitôt. Le second thème, mystérieux, 6 Argerich 2 mars.indd 6 24/02/09 17:23 lundi 2 mars bâti sur de larges intervalles en notes longues, se distingue par un accompagnement rythmique obstiné de dactyle (une longue suivie de deux brèves) qui prend dans le développement une importance considérable ; c’est notamment grâce à lui, et aux puissants unissons d’orchestre, que naît la terrible impression d’angoisse qui domine tout le mouvement. En rupture complète avec celui-ci, le scherzo qui suit n’est pas dénué d’humour. Le sarcasme perce à travers la lourdeur du thème principal, et les autres éléments thématiques (un pas de valse à la limite du vulgaire, une marche pesante aux cuivres) contiennent des accentuations et des ornements dont le caractère ironique est délibérément exagéré. Au centre, une douce mélodie d’essence populaire vient apaiser l’atmosphère à l’aide d’une orchestration plus légère (solos de flûte et de violon, pizzicati aux cordes). Magnifique mouvement lent dont les cuivres sont absents, le Largo emprunte une veine postromantique qui rapproche le jeune compositeur russe de Sibelius et Mahler. Le pathos y est omniprésent, que l’on peut attribuer à une lamentation reliant les deux mouvements rapides ou à une évocation plus ambiguë que Chostakovitch aurait soi-disant voulu adresser aux victimes du totalitarisme. Comme souvent chez son aîné Tchaïkovski, un choral (ici présenté d’emblée aux cordes) contraste avec de déchirantes mélodies des bois en solo. Certains commentateurs voient dans le finale un happy end artificiel qui n’achèverait qu’imparfaitement la trajectoire tragique des trois premiers mouvements. Mais cette longue et grandiloquente conclusion, qui s’apparente à une véritable démonstration de force, ne serait-elle pas une étonnante antiphrase, procédé caractéristique de la musique de Chostakovitch, où se mêlent le rire sardonique, le grotesque et la langue de bois ? Le compositeur répondrait sans doute à l’aide de sa maxime décisive : « Celui qui a des oreilles entendra. » Grégoire Tosser 7 Argerich 2 mars.indd 7 24/02/09 17:23 Martha Argerich Née à Buenos Aires, Martha Argerich étudie le piano dès l’âge de cinq ans avec Vincenzo Scaramuzza. Considérée comme une enfant prodige, elle se produit très tôt sur scène. En 1955, elle se rend en Europe et étudie à Londres et à Vienne, ainsi qu’en Suisse avec Bruno Seidlhofer, Friedrich Gulda, Nikita Magaloff, Madeleine Lipatti et Stefan Askenase. En 1957, Martha Argerich remporte les premiers prix des concours de Bolzano et de Genève, puis en 1965, celui du concours Chopin à Varsovie. Dès lors, sa carrière n’est qu’une succession de triomphes. Si son tempérament la porte vers les œuvres de virtuosité des XIXe et XXe siècles, elle refuse de se considérer comme spécialiste. Son répertoire est très étendu et comprend aussi bien Bach que Bartók, Beethoven, Schumann, Chopin, Liszt, Debussy, Ravel, Franck, Prokofiev, Stravinski, Chostakovitch, Tchaïkovski ou Messiaen. Invitée permanente des plus prestigieux orchestres et festivals d’Europe, du Japon et d’Amérique, elle privilégie aussi la musique de chambre. Elle joue et enregistre régulièrement avec les pianistes Nelson Freire, Alexandre Rabinovitch, le violoncelliste Mischa Maisky et le violoniste Gidon Kremer, à propos desquels elle dit : « L’harmonie qu’il y a dans ce groupe d’artistes me donne force et sérénité. ». Martha Argerich a enregistré chez EMI, Sony, Philips, Teldec et DG et un grand nombre de ses concerts a été retransmis par les télévisions du monde entier. Elle a reçu de nombreuses récompenses de la critique : un Grammy Award pour les Concertos de Bartók et Prokofiev, « Artist of the Year » du magazine Gramophone, « Best Piano Concerto Recording of the Year » pour son disque Chopin, un Choc du Monde de la musique pour son récital amstellodamois, « Artiste de l’année » pour la Critique allemande de disques, un Grammy Award pour Cendrillon de Prokofiev avec Mikhail Pletnev, et récemment un Grammy Award pour la meilleure prestation soliste dans les Concertos n° 2 et 3 de Beethoven avec le Mahler Chamber Orchestra et Claudio Abbado (DG), un « Record of the Year » du Sunday Times et un « BBC Music Magazine Award » pour son disque consacré à Chostakovitch (paru chez EMI en 2007). Depuis 1998, Martha Argerich est directeur artistique du festival de Beppu au Japon. En 1999, elle a créé le Concours international de piano ainsi que le Festival Martha Argerich à Buenos Aires et, en 2002, le Projet Martha Argerich à Lugano. Elle a reçu de nombreuses distinctions : Officier dans l’Ordre des arts et lettres par le gouvernement français en 1996, Académicienne de Santa Cecilia à Rome en 1997, « Musicien(ne) de l’année » par Musical America en 2001, Commandeur dans l’Ordre des arts et lettres par le ministère de la Culture et de la Communication en 2004, l’Ordre du Soleil Levant décerné par l’empereur du Japon et le prestigieux « Praemium impériale » de la Japan Art Association en 2005. Antonio Pappano Né à Londres, de parents italiens, en 1959, Antonio Pappano a étudié le piano, la composition et la direction aux États-Unis avant que ses activités de répétiteur et de chef assistant ne lui permettent d’accéder à une reconnaissance internationale. En 1987, il a fait ses débuts de chef d’opéra en dirigeant La Bohème au Norske Opera d’Oslo (où il a été nommé directeur musical trois ans plus tard) ; à l’âge de 32 ans, il est devenu directeur musical de La Monnaie de Bruxelles – au cours de son mandat, il y a dirigé de nombreuses productions d’opéra tout en accompagnant régulièrement des chanteurs prestigieux lors de séries de récitals. En 1993, Antonio Pappano a fait des débuts remarqués à la Staatsoper de Vienne en remplaçant Christoph von Dohnányi au pied levé dans une nouvelle production de Siegfried de Wagner. Il a par ailleurs fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York quatre ans plus tard ainsi que, en 1999, au Festival de Bayreuth. Antonio Pappano a dirigé de nombreux orchestres de renommée internationale, dont l’Orchestre Symphonique de Boston, l’Orchestre Symphonique de Chicago, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre Philharmonique de New York, le Berliner Philharmoniker, l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre de la Radio bavaroise, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre de Paris et l’Orchestre Philharmonique de Munich. Depuis 1997, il est aussi chef principal invité de l’Orchestre Philharmonique d’Israël. Il a été nommé directeur musical de Covent Garden en septembre 2002 et directeur musical de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia en octobre 2005. Sous contrat d’exclusivité avec EMI Classics, il a enregistré des opéras comme La Bohème, Don Carlos, La Rondine, le triptyque de Puccini, mais aussi Werther, Manon et 8 Argerich 2 mars.indd 8 24/02/09 17:23 Le T en o Gram Acco de C Wag œuv Tosc ses e réco (il a Awa enre Diap de d autr « Ar Gram été n Roya La m s’est l’Ass italie requ Verd natio enre à Tc et le un a rom l’Orc di Sa il est de l’A déce de l’ le Pr 87, a sical s t de fait r on velle tre no , York, e 997, lundi 2 mars Le Trouvère. Sa discographie comprend en outre le Conte d’hiver pour Deutsche Grammophon et Le Tour d’écrou pour Accord, mais aussi, avec l’Orchestre de Covent Garden, des œuvres de Wagner avec Placido Domingo, des œuvres de Strauss avec Natalie Dessay, Tosca et Tristan et Isolde. Certains de ses enregistrements ont été récompensés par des prix prestigieux (il a notamment reçu deux Gramophone Awards pour le « Meilleur enregistrement d’opéra », deux Diapasons d’or, le Prix de la Critique de disques allemande et de nombreux autres prix internationaux) ; élu « Artiste de l’année » par le magazine Gramophone en 2000, il a également été nommé « Chef de l’année » par la Royal Philharmonic Society en 2005. La même année, Antonio Pappano s’est vu remettre le Prix Abbiati par l’Association des Critiques musicaux italiens pour ses interprétations des requiems de Brahms, de Britten et de Verdi avec les ensembles de l’Académie nationale de Sainte Cécile. Il a aussi enregistré deux CD consacrés à Tchaïkovski (Ouvertures et Fantaisies et les trois dernières symphonies) et un autre CD consacré à la Trilogie romaine d’Ottorino Respighi avec l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia. Le 16 avril 2007, il est officiellement devenu membre de l’Académie de Sainte Cécile et en décembre 2008, le titre de Commandeur de l’Ordre du Mérite lui a été conféré par le Président de la République italienne. c as Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia Premier orchestre italien à s’être exclusivement consacré au répertoire symphonique, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia a assuré la création d’importants chefs-d’œuvre du XXe siècle (dont Fontaines de Rome et Pins de Rome de Respighi). Il a donné environ 14 000 concerts et il a été dirigé par les plus grandes figures de l’histoire de la musique du siècle dernier (Mahler, Debussy, Strauss, Stravinski, Hindemith, Toscanini, Furtwängler, De Sabata, Karajan). De 1983 à 1990, il a eu Leonard Bernstein pour président d’honneur. Suite au long mandat de chef principal de Myung-Whun Chung (qui a également dirigé l’Orchestre lors de son emménagement dans le nouvel auditorium) de 1997 à 2005, Antonio Pappano a pris ses fonctions de directeur musical en octobre 2005. Pendant ses traditionnelles saisons de concerts, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia s’attaque, généralement soutenu par le Chœur, aux grandes œuvres d’un répertoire symphonique/choral qui s’étend du XVIIIe siècle aux temps modernes. Il est par ailleurs régulièrement invité à se produire dans les institutions musicales les plus renommées au monde. Parmi les temps forts des saisons passées, on peut mentionner plusieurs apparitions au Festival des Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg ainsi qu’une participation remarquée aux manifestations organisées pour le centième anniversaire des Proms de Londres (où il a été le premier orchestre italien à se produire en tant qu’orchestre invité). On l’a aussi entendu en Espagne, au Portugal et en Belgique avec Myung-Whun Chung, au Royal Festival Hall de Londres (où il a triomphé en novembre 1999) et en Extrême-Orient (où il a tourné en 1997, en 1998, en 2000 et en 2001). En marge de ses apparitions annuelles dans les festivals de musique les plus importants d’Italie (Festival Septembre Musical de Turin, Fête Malatestienne de Musique de Rimini, Semaine Musicale de Sienne), il a été, en 2001, le premier orchestre italien invité à la Philharmonie de Berlin – la résidence historique du Berliner Philharmoniker. Il a ensuite été à l’affiche du Festival de Musique d’Istanbul et du Festival de Santander (Espagne) avant d’entreprendre une longue tournée au Japon dans le cadre de l’exposition « L’Italie au Japon ». Dernièrement, il a enfin été applaudi au Festival d’Automne de Valence et au Festival Enescu de Bucarest. En 2003, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia a pris part aux manifestations organisées pour la réouverture de La Fenice de Venise. Deux ans plus tard, il est retourné au Festival des Nuits Blanches de SaintPétersbourg, où il a remporté un franc succès. Au cours de la saison 20052006, il s’est produit à Madrid avec Mstislav Rostropovitch, mais aussi à Budapest, au Palau de la Música de Barcelone et à la Semperoper de Dresde (Stabat Mater de Rossini sous la direction d’Antonio Pappano). Il a débuté la saison suivante en triomphant avec Antonio Pappano à La Fenice de Venise et à La Scala de Milan (où il ne s’était pas produit depuis 50 ans). En mars 2007, il a tourné (toujours avec Pappano) en Allemagne, en Suisse et en Autriche, où il a été accueilli par des chroniques élogieuses et acclamé dans des salles 9 Argerich 2 mars.indd 9 24/02/09 17:23 aussi prestigieuses que le Musikverein de Vienne. L’été suivant a été particulièrement chargé, puisqu’il comprenait une nouvelle participation aux Proms de Londres, une tournée au Japon et plusieurs apparitions à Moscou et à Barcelone. Ces dernières années, l’Orchestre a enrichi sa discographie de nombreuses références. Parmi ses enregistrements les plus récents (dont certains ont été nommés aux Grammy Awards et récompensés par des prix comme le Diapason d’or), on peut mentionner une série de CD dirigés par Myung-Whun Chung autour de la musique sacrée pour l’année du jubilé. En 2007, il a en outre sorti deux CD consacrés à Tchaïkovski (Ouvertures et Fantaisies et les trois dernières symphonies), un autre CD avec la violoncelliste Han-Na Chang (Romance) et un enregistrement de la Trilogie romaine d’Ottorino Respighi (son premier disque avec Antonio Pappano pour EMI). En février 2008, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia a célébré son centième anniversaire en reprenant, sous la direction d’Antonio Pappano, son programme de concert de 1908 à Pérouse, à Parme, à Ferrare et à Turin. Violons I Carlo Maria Parazzoli* Silvana Dolce Krystyna Pawlowska Margherita Ceccarelli Roberto Saluzzi Fiorenza Ginanneschi Roberto Granci Paolo Piomboni Barbara Castelli Kaoru Kanda Jalle Feest Ruggiero Sfregola Elena La Montagna Riccardo Bonaccini Tania Mazzetti Silvia Mandolini Violons II Alberto Mina* David Romano* Pierluigi Capicchioni Riccardo Piccirilli Daniele Ciccolini Andrea Vicari Maria Tomasella Papais Cristina Puca Rosario Genovese Giovanni Bruno Galvani Brunella Zanti Ilaria Miori Elisa Papandrea Leonardo Micucci Altos Raffaele Mallozzi* Sylvia Mayinger Michael Kornel Sara Simoncini Carla Santini Fabio Catania Ilona Balint Andrea Alpestre David Bursack Luca Manfredi Federico Marchetti Elena Favilla Bass Fran Fabi Violoncelles Gabriele Geminiani* Carlo Onori Diego Romano Francesco Storino Bernardino Penazzi Francesco Di Donna Matteo Michele Bettinelli Sara Gentile Danilo Squitieri Giacomo Menna Cont Ales Cors Gug Marc Arca Luca Fabi Trom Oma Erm Anto Contrebasses Antonio Sciancalepore* Andrea Pighi Piero Franco Cardarelli Enrico Rosini Paolo Cocchi Nicola Cascelli Anita Mazzantini Simona Iemmolo Trom And Ago Mau Tuba Jam Flûtes Andrea Oliva* Nicola Protani Davide Ferrario (piccolo/3e flûte) Timb Anto Hautbois Paolo Pollastri* Anna Rita Argentieri Perc Marc Edoa And Mich Cor anglais Maria Irsara (cor anglais/3e hautbois) Clarinettes Stefano Novelli* Simone Sirugo Maurizio Trapletti (petite clarinette) Dario Goracci (clarinette basse) Harp Cinz Aug * Pr 10 Argerich 2 mars.indd 10 Pian Velia 24/02/09 17:23 lundi 2 mars Bassons Francesco Bossone* Fabio Angeletti Contrebasson Alessandro Ghibaudo Cors Guglielmo Pellarin* Marco Bellucci Arcangelo Losavio Luca Agus Fabio Frapparelli Trompettes Omar Tomasoni* Ermanno Ottaviani Antonio Ruggeri Trombones Andrea Conti* Agostino Spera Maurizio Persia Tuba James Gourlay Timbales Antonio Catone* Percussions Marco Bugarini Edoardo Albino Giachino Andrea Santarsiere Michele Camilloni Salle Pleyel Président : Laurent Bayle Piano et célesta Velia De Vita* Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon Harpes Cinzia Maurizio* Augusta Giraldi Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Correctrice : Angèle Leroy Maquettiste : Ariane Fermont * Principal Stagiaires : Marie Laviéville, Romain Pangaud 11 Argerich 2 mars.indd 11 24/02/09 17:23 Salle Pleyel | Prochains concerts DU mardi 3 aU samedi 14 mars 2009 MARDI 3 MARS, 20H SAMEDI 7 MARS, 20H SAMEDI 14 MARS, 11H Anton Dvořák Concerto pour violoncelle Piotr Ilitch Tchaïkovski Manfred-Symphonie op. 58 Karlheinz Stockhausen Klavierstücke VII, VIII & IX Kreuzspiel Zeitmasse Kontra-Punkte Arnold Schönberg Trois Pièces op. 11 Johannes Brahms Quintette en fa mineur op. 34 Concert en famille « Entrons dans la danse » Productions Internationales Albert Sarfati MERCREDI 4 et JEUDI 5 MARS, 20H Gustav Mahler Lieder eines fahrenden Gesellen Symphonie n° 5 Orchestre de Paris Christoph Eschenbach, direction Thomas Hampson, baryton VENDREDI 6 MARS, 20H Robert Schumann Concerto pour piano en la mineur op. 54 Richard Strauss Eine Alpensinfonie op. 64 Klangforum Wien Peter Eötvös, direction Maurizio Pollini, piano Quatuor Hagen VENDREDI 13 MARS, 20H Johannes Brahms Schicksalslied Ein deutsches Requiem Accentus Laurence Equilbey, direction Malin Hartelius, soprano Edwin Crossley Mercer, baryton Brigitte Engerer, piano Nicholas Angelich, piano Orchestre de la Suisse Romande Marek Janowski, direction Nikolaï Luganski, piano Orchestre de Paris Fayçal Karoui, direction Pierre-Jean Chérer, comédien et scénario Hélène Codjo, scénario Coproduction Orchestre de Paris, Jeunesses Musicales de France Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences 7503078, 7503079, 7503080 Orchestre Symphonique Tchaïkovski de Moscou Vladimir Fedoseyev, direction Alexandre Kniazev, violoncelle Béla Bartók Danses populaires roumaines n° 5 et n° 6 Leonard Bernstein Mambo, extrait des Danses symphoniques de Westside Story Johannes Brahms Danse hongroise n° 5 Jacques Offenbach Barcarolle, extrait des Contes d’Hoffmann N° 20, 21 et 22 de Gaîté parisienne Sergueï Prokofiev Valse de Cendrillon Maurice Ravel Pavane de la Belle au bois dormant, extrait de Ma Mère l’Oye Eduard Strauss Bahn frei! op.45 Piotr Ilitch Tchaïkovski Extraits de Casse-noisette Valse de La Belle au bois dormant Heitor Villa-Lobos Toccata « Le petit train du paysan », extrait de Bachianas brasileiras n° 2 Mécène de l’art de la voix Les partenaires média de la Salle Pleyel Argerich 2 mars.indd 12 24/02/09 17:23