Apocalypse 21.9-22.5 : La nouvelle Jérusalem
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Apocalypse 21.9-22.5 : La nouvelle Jérusalem
Apocalypse 21.9-22.5 : La nouvelle Jérusalem Vous est-il arrivé de visiter un endroit qui vous a totalement ébloui par sa beauté ? Je suis plutôt impressionné par la beauté naturelle – les chutes du Niagara, le grand canyon, certaines cavernes immenses. Il y a pourtant des villes, comme Paris, qu’on peut admirer pour leur beauté. Il suffit, souvent d’ailleurs qu’un fleuve traverse une ville pour la mettre encore plus en valeur. Si on rajoute les efforts d’éclairage, on peut constater que Lyon est de plus en plus belle aussi. Mais comment comparer n’importe quel site, n’importe quelle ville de ce monde à la description de la nouvelle Jérusalem ? Ce que nous venons de lire dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il faut également souligner que si Dieu a inclus une description aussi longue de la nouvelle Jérusalem, c’est qu’il y a une leçon importante dans ce passage. Mais avant même d’aborder cette description merveilleuse, une première vérité, c’est le parallèle – et le contraste entre Apoc 17 et Apoc 21. Dans ces deux passages, l’un des anges ayant tenu les sept coupes montre quelque chose à Jean. En Apoc 17, c’était la « grande prostituée – qui était aussi une ville, Babylone la grande. Ici, l’ange montre celle qu’il appelle « l’épouse, la femme de l’Agneau », qui est aussi la nouvelle Jérusalem. Tout est contrasté, même s’il n’y a pas de description de Babylone. L’une est une prostituée, cherchant à tout pervertir par son influence. L’autre est l’épouse, radieuse de pureté et glorieuse dans sa sainteté. Babylone subit la colère de Dieu, la nouvelle Jérusalem est bénie et reflète la gloire de Dieu. Les contrastes entres les deux villes nous permettent d’ailleurs de comprendre comment l’ange peut appeler la nouvelle Jérusalem l’épouse, la femme de l’Agneau, sans qu’elle soit pour autant limitée à l’Église. Cette ville sera la demeure éternelle de l’Église – mais aussi de tous les saints de tous les temps. Sans épuiser tous les détails, considérons ce matin ce que Dieu nous révèle de notre demeure éternelle. Les v.10-14, puis 18-21 peuvent nous laisser sans voix, et littéralement éblouis, si nous essayons, rien qu’un petit peu, de « visualiser » ce que cette description représente. L’effet peut être décrit en le comparant à un chant populaire aux États-Unis, pendant la première guerre mondiale : « Comment les garder à la ferme, une fois qu’ils ont vu Paris ? » Le sujet de la chanson, bien évidemment, était la réaction des soldats qui avaient quitté l’Amérique profonde pour aller combattre sur les lignes de front ici en France, et qui avaient été tellement éblouis par le contraste entre une ville telle que Paris, et les petits hameaux et fermes d’où ils venaient. De la même manière, lorsque nous « voyons », par la foi, la ville que Dieu a préparée pour nous, comment pouvons-nous encore nous contenter ou « préférer » cette terre actuelle ? Il n’y a même pas de comparaison possible entre les deux ! Mais, justement, voyons-nous assez clairement notre future demeure, pour nous rendre compte combien le ciel est magnifique et dépasse de loin la beauté de tout ce que nous pouvons imaginer ? Je trouve qu’il y a plusieurs applications très pratiques de ce passage. Tout d’abord, pour n’importe quel chrétien pauvre, qui souffre, ou qui est persécuté dans ce monde, quelle perspective que de savoir comment sera notre véritable maison future. C’est le même encouragement pour n’importe quel chrétien qui, pour servir Dieu, a renoncé aux conforts, à la réussite matérielle, à la gloire, etc. dans ce monde. Comme Jésus lui-même l’a souligné, en Matt 19.20 : « quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maisons, frères, sœurs, 1 père, mère, femme, enfants ou terre recevra beaucoup plus et héritera la vie éternelle ». Si nous y pensons, c’est toute la nouvelle Jérusalem qui est la « maison du Père » dont parle Jésus, dans sa promesse en Jean 14.2-3 : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi ». Puis, si quelqu’un méprise les choses matérielles, ce passage est une leçon qu’il y aussi une juste place pour apprécier ces choses – lorsqu’elles ne remplacent pas Dieu, mais le glorifient ! Comme nous le voyons ici, en fait, tout ce qui est beau, tout ce qui a une très grande valeur aura sa juste place au ciel – dans la perfection divine ! Et Dieu est bien évidemment digne du meilleur ! C’est déjà lui qui a créé tout ce qui est magnifique et beau, tout ce qui a une véritable « valeur » dans l’univers que nous connaissons, que ce soit les pierres précieuses, l’or, l’argent, ou encore plus important, les êtres humains, et tout ce qui vit ! Mais la gloire à venir est bien meilleure encore ! Tous les biens et les richesses même de l’homme le plus riche de ce monde, ne seront rien du tout comparé aux splendeurs qui attendent le moindre des saints dans la nouvelle Jérusalem ! Cela exige qu’on change radicalement notre perception des choses, n’est-ce pas ? C’est comme l’homme qui demanda à l’ange qui venait le chercher de pouvoir emmener avec lui tout son or. L’ange lui demande pourquoi, et l’homme lui répondit : « C’est ce que j’ai de plus précieux ». Mais l’ange lui répond encore : « Je n’en vois pas l’intérêt – car au ciel, l’or, c’est ce qu’il y a de tellement commun que toutes nos rues en sont pavés » ! Nous traiterions de fou quelqu’un qui, en déménageant, veut remplir le camion avec les briques de ses murailles et les pierres de son jardin. Mais c’est ainsi que le ciel regarde ce que nous considérons précieux sur terre – car c’est ce qu’il y aura de plus commun là-bas ! J’ai entendu d’ailleurs l’histoire d’un pasteur africain qui est venu faire des études dans une faculté de théologie américaine. Dans sa première prédication, il commença par les paroles suivantes : « Je suis maintenant aux U.S. depuis quelques mois. J’ai vu les richesses, l’abondance, les belles voitures, les grandes maisons. J’ai aussi entendu pas mal de prédications – mais personne n’a encore parlé du ciel. Parce qu’il y a tellement de bonnes choses dans ce pays, plus personne ne pense au ciel. Les gens ici ne semblent même pas en avoir besoin. Dans mon pays les gens ont très peu, alors, nous parlons du ciel tout le temps. Nous savons combien nous en avons besoin ».1 Un dernier parallèle, de saison, avant d’approfondir un peu la description de cette ville : dans ces semaines qui précèdent Noël, quel enfant n’est pas ébloui, enchanté, par tout ce qu’il voit dans les vitrines des magasins, et qui rêve de tout ce qui l’attend à Noël. Un enfant qui ne réagit pas ainsi est soit malade, soit tellement gâté qu’il a perdu tout sens d’attente, car trop comblé par ce qu’il possède déjà ! Y a-t-il quelque chose de plus triste que cela ? Nous avons besoin de cette vision pour remettre en perspective la pauvreté véritable – et le côté tellement passager – de là où nous nous trouvons dans cette vie. Examinons un peu mieux les détails sur la nouvelle Jérusalem qui nous sont donnés ici. Le premier détail, de loin la plus importante, qui nous est donné au v.11, c’est que cette ville a non seulement Dieu comme architecte et 1 Cité dans Men of Integrity, (n° du janvier-février 2001, tiré de The Wonder of It All, de Bryan Chapell, Crossway, 1999). 2 constructeur,2 elle n’est pas seulement descendu de Dieu, mais elle-même porte, dans sa nature même, la gloire de Dieu, ayant la même « brillance » de pierre de jaspe que le Père dans la description d’Apoc 4.3 : « Celui qui était assis avait l’aspect d’une pierre de jaspe et de sardoine… ». Le jaspe, c’est une pierre assez transparente comme le quartz, qui est encore plus jolie lorsqu’elle brille de l’intérieur par un éclairage. C’est d’autant plus important à souligner ce détail lorsqu’on traduit littéralement le mot que Jean utilise, car il faut plutôt lire « sa source de lumière » à la place du mot « éclat ». Les pierres de la nouvelle Jérusalem ne brilleront pas comme certains de nos gratte-ciels en verre, lorsqu’ils reflètent le soleil, mais toute la ville brillera de sa propre lumière – la lumière de la gloire de Dieu, qui imprègne chaque pierre de cette cité céleste ! Dans ce monde, les manifestations de la gloire de Dieu sont très brèves, car insupportables à l’homme naturel. Mais au ciel, cette gloire rayonnera en permanence de toute la ville – et rien ne voilera son éclat, car non seulement nous pourrions supporter de le contempler, mais nous aurons été transformés, nous aussi, de gloire en gloire pour rayonner de la même manière ! À la fin de notre passage, nous pouvons comprendre mieux ce détail – car nous lisons en Apoc 22.5 que « la nuit ne sera plus, et ils n’auront besoin ni de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera ». La ville brillera de manière à rendre le soleil comparable à une torche qu’on allume sous un plein soleil à midi. L’impression globale que nous aurons en apercevant la nouvelle Jérusalem, c’est qu’elle sera plus belle, plus merveilleuse que les paroles puissent décrire. Voici en fait, la véritable « ville de lumière » ! Tous les autres détails ajoutent à cet éclat : La muraille qui l’entoure est en jaspe elle aussi ; les fondements, en plus de porter les noms des douze apôtres, ne sont pas en béton armé, ni en granit, mais en pierre précieuses, qui brillent donc, elles aussi. L’effet global de l’allure de la nouvelle Jérusalem, ce serait comme regarder une ville qui brille de toutes les couleurs de l’arc en ciel – car les pierres mentionnées ont toutes ces différentes couleurs – rouge, orange, jaune, vert, bleu et violette ! Encore un détail qui dépasse notre imagination – chacune des douze portes de la ville soit taillées dans une seule perle ! Les autres informations communiquent puissamment sur quoi elle est fondée : la vérité de l’Évangile – le nom des 12 tribus d’Israël sur les portes, et les noms des 12 apôtres sur les fondements nous montrent justement comment est « bâtie » cette ville – Israël étant le moyen – le peuple – que Dieu a choisi pour donner le Messie, et être une bénédiction à toutes les nations, et la prédication des apôtres étant le fondement sur lequel est bâtie notre salut – et notre futur demeure, selon la vérité divine. Parlons brièvement aussi de ces détails du fait qu’il y a un ange qui veille sur chaque porte, qu’il y a 3 portes de chaque côté. De tels gardiens des portes, plus la muraille, décrivent l’absolue sécurité qu’il y aura. Car, à l’époque de Jean, avant l’existence des bombardements aériens et les fusées, la muraille et de bonnes portes étaient la meilleure sécurité pour n’importe quelle ville. Et les anges sont postés, comme après la chute, pour empêcher quiconque qui n’est pas autorisé d’y entrer. C’et pour cela que nous lisons, à nouveau, au v.27 « qu’il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de 2 Selon ce que nous lisons en Hébr 11.10 : « Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur ». 3 l’Agneau ». Nous y aurons libre accès, ces anges ne nous feront pas peur, car nous figurerons sur les registres des citoyens de la ville ! Le fait qu’il y a 3 portes de chaque côté montre aussi que l’accès est libre de partout. Et si 3 portes par côté vous semblent beaucoup, un mot très bref sur les dimensions de cette ville. Savez-vous la distance que représentent les dimensions de cette ville, au v.16, chaque côté ayant « 12 000 stades » ? Converti en kilomètres, cela fait qu’un côté de la ville aura 2 500 km de longueur – c’est-à-dire, la ville s’étendrait depuis Lisbonne au Portugal, jusqu’à Vienne en Autriche ! Elle couvrira tout l’Europe de l’Ouest – et même au-delà, sur sa surface, car elle sera en forme de carré. Mais en plus, nous lisons qu’elle forme un cube, sa hauteur sera aussi de 2 500 km ! L’homme moderne se vante des prouesses techniques de ses gratte-ciels ! Mais la cité de Dieu dépassera de loin tout cela ! De tels détails dépassent notre imagination – mais cela permet en effet de conclure qu’il y aura bien de la place dans une telle ville pour tous ceux qui auront été sauvés ! Jusque-là, nous pouvons trouver la description de la nouvelle Jérusalem bien « froide » et minérale. Je ne sais pas si vous aimez les villes ou pas. Mais je trouve qu’une ville sans verdure est triste. Il ne faut pas considérer cette ville comme un endroit froid et stérile. C’est juste que Dieu a gardé les meilleurs détails pour la fin, ce que nous voyons dans les cinq premiers versets du chapitre 22. Là aussi, considérons brièvement la comparaison et le contraste avec le début de ce monde. Dieu a crée un jardin, et il y a placé Adam et Ève. Alors qu’il nous réserve une ville comme demeure éternelle. Avez-vous réfléchi aux raisons de cette différence ? Une ville représente le rassemblement de beaucoup de personnes – et, si nos villes ne sont pas toujours très appréciées, ce n’est pas l’idée de la ville qui est la source du problème, mais les dysfonctionnements – le crime, les embouteillages, la saleté, la crainte de l’autre, etc. Alors que, dans la nouvelle Jérusalem, ces choses-là n’existeront pas. Et nous retrouverons quand même les éléments du jardin d’Éden – mais démultipliés : car ici, la source même du fleuve d’eau de la vie est au centre de la ville, sortant du trône de Dieu et de l’Agneau. Et, à la différence du jardin d’Éden, il ne s’agit pas d’un seul arbre de vie, mais de plusieurs – plantés des deux côtés du fleuve, et produisant une récolte permanente de fruits ! Mais terminons par le plus merveilleux. Quelqu’un a dit que pendant assez longtemps, il avait surtout pensé au ciel en termes « matérielles » – ce qu’il allait y trouver – la demeure préparé pour lui par le Seigneur dans la maison du Père. Puis, tous ces détails « physiques » de la ville. Ce n’est que plus tard qu’il s’est mis aussi à penser à ce qu’il allait faire – apprendre à mieux connaître Dieu, glorifier et louer le Seigneur, le servir en permanence. Et, après encore plus de temps, il a fait le constat qu’il se mettait à penser de plus en plus au ciel non pas en fonction des descriptions matérielles, ni même en activités, mais en fonction des personnes qu’il connaissait qui s’y trouvait déjà, et qu’il allait retrouver. C’est certainement à cause de l’âge, mais il est vrai que je m’identifie bien à cela – car je peux dire, moi aussi, comme peut-être d’autres parmi nous ce matin, que je commence à connaître plus d’amis au ciel que ceux que j’ai sur cette terre – et que ma plus grande joie sera de pouvoir les revoir. Et, pardessus tout, la fin de cette description met l’accent sur ce qu’il y a de plus important – notre communion avec le Seigneur lui-même, comme nous le lisons aux v. 3-4 : « L trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs 4 le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts » ! Au-delà de la splendeur du ciel décrit ici, y a-t-il quelque chose de plus merveilleux à attendre que cela ? Maranatha, Oui, viens Seigneur ! 1 Pi 1.3-4 : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux ». 5