Ensemble Vocal de Nantes
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Ensemble Vocal de Nantes
Printemps des arts 2012 Je 7 17h30 Nantes Fnac Forum PRÉSENTATION DU FESTIVAL Sa 9 19h15 Pornic Amphithéâtre A SEI VOCI Ma 12 20h30 Rezé Eglise Saint-Paul Patrick Barbier & artistes Monteverdi / Madrigaux ARIA VOCE / PHILIPPE LE CORF Zelenka, le Bach de Bohême (49) PH.JAROUSSKY & M-N.LEMIEUX Ma 19 20h30 Angers Collégiale St-Martin Le tourbillon des sentiments [ complet ] Ouverture Nantes Nantes Me 20 20h30 La Cité Auditorium 2000 PHILIPPE JAROUSSKY MARIE-NICOLE LEMIEUX Le tourbillon des sentiments - Italie XVIIe s [ en exclusivité Grand Ouest ] Je 21 12h30 Nantes 13h15 Passage Ste-Croix FÊTE DE LA MUSIQUE [ Entrée Libre ] Ve 22 21h00 Nantes Eglise Sainte-Croix ENS. VOCAL DE NANTES / P.COLLEAUX Sa 23 nouveau 20h30 Guérande Collégiale St-Aubin DOULCE MÉMOIRE / D.RAISIN DADRE Di 24 (49) BRUNO LE LEVREUR contreténor 17h00 Jarzé Chapelle Montplacé Purcell, Dowland, Charpentier Lu 25 21h00 Nantes Synagogue nouveau Ma 26 21h00 Nantes Eglise Sainte-Croix de Gd-Lieu Me 27 21h00 St-Aignan Eglise Midis baroques Pergolèse / Stabat Mater - Vivaldi / Magnificat Oratorios romains du XVIe siècle PROFETI DELLA QUINTA - Israël S.Rossi / Musique baroque hébraïque CHANTAL SANTON & AMARILLIS La naissance éclatante du baroque en Italie SIGISWALD KUIJKEN & BENJAMIN ALARD Bach, Vivaldi / Violon, spalla & orgue Renseignements et réservations : www.printempsdesarts.fr et 02 40 20 69 70 Vendredi 22 juin 2012 - 21h00 Loire Atlantique Nantes Eglise Sainte-Croix durée : 1h30 env. avec entracte Emilie Husson, soprano Bruno Le Levreur, alto Serge Goubioud, ténor Ensemble Vocal de Nantes Paul Colléaux, direction Pergolesi | Vivaldi Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) Stabat Mater dolorosa Texte : Jacopone da Todi ? 13è siècle I Stabat Mater dolorosa duo II Cujus animam gementem soprano III O quam tristis et afflicta duo IV Quae moerebat et dolebat alto V Quis est homo duo VI Vidit suum dulcem Natum soprano VII Eja Mater, fons amoris alto VIII Fac ut ardeat cor meum duo IX Sancta Mater, istud agas duo X Fac ut portem Christi mortem alto XI Inflammatus et accensus duo XII Quando corpus morietur duo Amen Antonio Vivaldi (1678-1741) Magnificat anima mea Dominum Texte : Luc I 39-56 I II III IV V VI VII VIII IX Magnificat anima mes Et exultavit spiritus meus Et misericordia ejus Fecit potentiam in brachio Deposuit potentes de sede Esurientes implevit bonis Suscepit israël puerum suum Sicut locutus est ad patres Gloria coro soli e coro coro coro coro duo coro coro coro Giovanni Battista Pergolesi – Stabat Mater La figure de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) plane sur le XVIIIème siècle napolitain avec le voile de ses légendes. Musicien fétiche, à la gloire posthume, il est de venu une sorte d’emblème pour cette Italie que l’on compare à «un diapason dont Naples tient l’octave». Les tragiques circonstances de sa mort ne sont évidemment pas étrangères à l’installation du mythe. En effet, fragilisé depuis l’enfance, il fût enlevé à 26 ans par une maladie foudroyante (probablement la tuberculose). A cela s’ajoute l’extraordinaire succès européen que remporta sa Serva Padrona (1733), écrite dans le nouveau style buffo, et qui devait culminer lors des représentations parisiennes de 1752, déclenchant ainsi la fameuse «Querelle des bouffons». Son Stabat Mater ne tarda pas non plus à suivre le même chemin de gloire, ce qui inclina maints éditeurs à publier sous son nom d’innombrables ouvrages, et, au vingtième siècle encore un certain Nicotra se spécialisait dans l’écriture de faux manuscrits. Après de minutieuses études, d’ailleurs toutes récentes, la musicologie a permis de mettre de l’ordre dans la production de Pergolesi et, sur les 320 oeuvres qu’on lui prêtait, 36 seulement peuvent raisonnablement lui être attribuées. C’est dire le décalage entre la fiction et la réalité ! Or, cette réalité, débarrassée d’environ les neuf-dixièmes d’une production apocryphe, constitue un tabernacle de chefs-d’oeuvre, à travers lesquels Pergolesi peut vraiment rayonner sur l’histoire musicale avec toute l’ampleur d’un génie d’une courte vie. (…). C’est le lyrisme imprégné d’une religiosité intime qui habite des partitions comme le Stabat Mater écrites au soir de la vie (1735-1736). Si ces pages ne sont pas animées du plus profond recueillement, elles visent par l’émotion simple à l’extase, faisant sortir l’auditeur de lui-même par l’exaltation du chant. Cette musique est d’abord geste avant d’être prière, recherchant un rendu expressif plutôt qu’une transmutation sonore du mot. Dans le Stabat Mater, par exemple, ou le texte impose une atmosphère uniformément douloureuse, Pergolesi choisi plus volontiers les nuances d’un pathétique tendre, se servant de la palette des cordes pour caresser la Tragédie sacrée avec une ardente mélancolie. Mise en scène religieuse ? Appel de l’opéra ? Sans aucun doute, mais dans le sens d’une émotion intérieure, parfois vite consentie, mais qui transpose cette Tragédie sacrée en tragédie humaine, en théâtralisant chaque moment de douleur. Pergolesi, lui aussi, attend la mort debout, avec une solennité anxieuse et fébrile, achevant son Stabat Mater en toute hâte. Peut-on lui reprocher comme l’a fait le Padre Martini d’utiliser les mêmes formules que pour la Serva Padrona et sa musique sacrée ? Ce serait sans doute entreprendre un absurde retournement de la spiritualité car, comme le rappelait Roland Manuel, lorsque le Titien peint l’Amour sacré et l’Amour profane, c’est bien le même modèle qui prête ses traits aux deux figures allégoriques ! Émilie HUSSON, soprane Émilie Husson suit les classes de maître de Emma Kirby, Nathalie Desaix et obtient son Bachelor of Music à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, chez Madame Laura Sarti. En 2006 elle est «Soeur Constance» dans Le dialogues des carmélites de Poulenc à Angers puis «le feu et le rossignol» dans L’enfant et les sortilèges de Ravel – Angers. Avec l’Ensemble vocal de Nantes, elle a chanté Selva morale de Monteverdi en juin 2005 pour le Printemps des Arts et a créé en 2004 et 2005, deux oeuvres du compositeur contemporain Olivier Penard. En octobre prochain, à La Cité de Nantes, elle reprendra les rôles de Philidel et de Venus de King Arthur de Purcell avec les chanteurs et musiciens de l’Ensemble de Paul Colléaux. Bruno LE LEVREUR, contre-ténor Bruno Le Levreur est admis en septembre 1997 pour trois années au renommé «Centre de Musique Baroque de Versailles». Professionnel depuis 2000, il est solicité par les formations européennes comme Les Arts Florissants, La Fenice, ou encore les Jeunes Solistes qu’il vient d’intégrer. On a pu l’entendre dans un rôle burlesque de femme lors des 55 représentations de «Comedia dell’ arte» Carvanal Baroque avec la troupe Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre. Avec l’Ensemble vocal de Nantes… 2008 les airs du Messie en Vendée - 2009 la tournée régionale Purcell - 2010 Bach Oratorio de Noël à Nantes… Fin juin 2011, festival de St Riquier dans un programme original « Bach to the future » avec Jean-François Zygel… Ensemble vocal de Nantes * Pergolesi – Vivaldi 29 juin La Roche sur Yon 17 novembre Redon 2 décembre Luçon * Purcell King Arthur 1er octobre Nantes La Cité * Folles Journées janvier 2013 Pays de la Loire PROCHAIN CONCERT DU PRINTEMPS DES ARTS EN LOIRE ATLANTIQUE Samedi 23 juin à 20h30 – Collégiale Saint-Aubin de GUERANDE ENSEMBLE DOULCE MEMOIRE – direction DENIS RAISIN DADRE Oratorio vespertino : Veillée de St Philippe Neri (1986, avec son aimable autorisation, extrait du livret du CD de l’enregistrement par l’Ensemble Stradivaria direction Paul Colléaux, réédité depuis) PROCHAIN CONCERT DU PRINTEMPS DES ARTS A NANTES Lundi 25 juin à 21h – Synagogue de Nantes Quintette vocal PROFETI DELLA QUINTA Musique baroque hébraïque de Salomone Rossi 2 7 Philippe Le Corf Distribution Stabat Mater Emilie Husson, soprano Bruno Le Levreur, alto Magnificat Emilie Husson & Françoise Lemée, sopranes Bruno Le Levreur, alto Serge Goubioud, ténor coro Ensemble vocal de Nantes gruppo strumentale François Gasnier, Ivane Le, violini Emmanuelle Barré, alto Luc Saint-Loubert Bié, Sylvie Martineau, bassi Yann Varlet, organo L’Ensemble Vocal de Nantes L’Ensemble vocal de Nantes regroupe plusieurs formations complémentaires selon les productions (ensemble de solistes, chœur de chambre et grand chœur). Chaque chanteur est recruté sur audition dans sa spécificité. Cette flexibilité a permis à l’Ensemble vocal - d’aborder des répertoires très divers - d’affronter les concours internationaux (Prix d’Arezzo et de Tours) - de constituer une discographique saluée par la critique. Le chant a cappella est la pain quotidien d’un choeur ; c’est dans cet immense corpus qu’il apprend lentement à construire, à peindre et à dire, par un incessant va et vient entre l’oeuvre écrite et l’interprétation momentanée. Mais il a parfois besoin de solistes et d’instruments. Nancy Argenta, Sophie Daneman, Salomé Haller, Sara Mingardo, Kurt Equiluz, Yan Honeyman, Gilles Ragon, Mikael George, Peter Harvey, Gregory Reinhart, ... ont mis leur talent, au service des concerts et enregistrements. La Grande Ecurie et la Chambre du Roy (Jean-Claude Malgoire) Musica Aeterna de Bratislava (Peter Zajicek) La Réjouissance (Stefano Intrieri), Stradivaria (Daniel Cuiller) ont été des partenaires prestigieux pour la musique des XVII° et XVIII° siècles. L’Ensemble vocal de Nantes est subventionné par la Mairie de Nantes, le Conseil régional des Pays de la Loire et le Conseil général de Loire-Atlantique 6 STABAT MATER STABAT MATER Stabat Mater dolorosa Iuxta crucem lacrimosa dum pendebat Filius. Debout, la Mère, pleine de douleur, Se tenait en larmes, près de la croix , Tandis que son Fils subissait son calvaire. Cuius animam gementem, contristatam et dolentem, pertransiuit gladius. Alors, son âme gémissante, Toute triste et toute dolente, Un glaive transperça. O quam tristis et afflicta fuit illa benedicta Mater Vnigeniti. Qu’elle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu ! Quæ mœrebat et dolebat, Pia Mater cum uidebat Nati pœnas incliti. Dans le chagrin qui la poignait, Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux. Quis est homo qui non fleret, Matrem Christi si videret in tanto supplicio ? Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice ? Quis non posset contristari, Christi Matrem contemplari dolentem cum Filio ? Qui pourrait dans l’indifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils ? Pro peccatis suæ gentis uidit Iesum in tormentis et flagellis subditum. Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri. Vidit suum dulcem natum moriendo desolatum, dum emisit spiritum. Elle vit l’Enfant bien-aimé Mourir tout seul, abandonné, Et soudain rendre l’esprit. Eia Mater, fons amoris, me sentire uim doloris fac, ut tecum lugeam. Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi. Fac ut ardeat cor meum in amando Christum Deum, ut sibi complaceam. Fais que mon âme soit de feu Dans l’amour du Seigneur mon Dieu : Que je Lui plaise avec toi. Sancta Mater, istud agas, Crucifixi fige plagas cordi meo ualide. Mère sainte, daigne imprimer Les plaies de Jésus crucifié En mon cœur très fortement. 3 Tui nati uulnerati, tam dignati pro me pati, pœnas mecum divide. Pour moi, ton Fils voulut mourir, Aussi donne-moi de souffrir Une part de Ses tourments. Fac me vere tecum flere, Crucifixo condolere, donec ego uixero. Donne-moi de pleurer en toute vérité, Comme toi près du Crucifié, Tant que je vivrai ! Iuxta crucem tecum stare, et me tibi sociare in planctu desidero. Je désire auprès de la croix Me tenir, debout avec toi, Dans ta plainte et ta souffrance. Virgo uirginum præclara, mihi iam non sis amara : fac me tecum plangere. Vierge des vierges, toute pure, Ne sois pas envers moi trop dure, Fais que je pleure avec toi. Fac ut portem Christi mortem, passionis fac consortem, et plagas recolere. Du Christ fais-moi porter la mort, Revivre le douloureux sort Et les plaies, au fond de moi. Fac me plagis uulnerari, fac me cruce inebriari, et cruore Filii. Fais que Ses propres plaies me blessent, Que la croix me donne l’ivresse Du Sang versé par ton Fils. Flammis ne urar succensus per te Virgo, sim defensus in die judicii Quando corpus morietur, fac ut animæ donetur Paradisi gloria. Amen ! In sempiterna sæcula. Amen. La ville de Venise avait assisté, durant les XVI° et XVII° siècles, à la construction de 4 hospices destinés à recueillir les pauvres. Ils relevaient des deux pouvoirs : religieux (Pieta) et civil (Dereliti) et subsistaient grâce à la charité publique, à la protection des patriciens de la ville (actionnaires) et par les concerts des pensionnaires. La pratique musicale occupait une place importante dans ces institutions. En 1703, Antonio Vivaldi fut nommé professeur de violon et compositeur à la Pieta. Les voyageurs européens relatent dans leurs lettres l’admiration pour le niveau musical de ces pensionnaires (uniquement des jeunes filles, contrairement à Naples où seuls les garçons étaient admis). La plupart des 50 oeuvres religieuses de Vivaldi datent de cette période. MAGNIFICAT MAGNIFICAT Magnificat anima mea Dominum, et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo. Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit a exulté en Dieu, mon Sauveur. Quia respexit humilitatem ancillae suae. Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes. Car il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante, Et voici que désormais on me dira bienheureuse de génération en génération. Quia fecit mihi magna qui potens est. Et sanctum nomen ejus. Car il fit pour moi de grandes choses, celui qui est puissant, Et saint est son nom. Ô Christ, à l’heure de partir, Puisse ta Mère me conduire À la palme des vainqueurs. Et misericordia ejus a progenie in progenies timentibus eum. Fecit potentiam in brachio suo. Et son pardon s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a placé la puissance dans son bras, À l’heure où mon corps va mourir, À mon âme, fais obtenir La gloire du paradis. Dispersit superbos mente cordis sui. Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles. Il a dispersé ceux dont le cœur était orgueilleux. Il a renversé les puissants de leurs trônes et élevé les humbles. Esurientes implevit bonis, et divites dimisit inanes. Suscepit Israël puerum suum, recordatus misericordiae suae Il a comblé de biens les affamés, et renvoyé les riches les mains vides. Il a secouru Israël, son enfant, il s’est souvenu du pardon qu’il avait promis Sicut locutus est ad patres nostros, Abraham et semini ejus in saecula. Ainsi avait-il parlé à nos pères, à Abraham et à sa descendance, pour les siècles. Je crains les flammes éternelles; Ô Vierge, assure ma tutelle À l’heure de la justice. Christe, cum sit hinc exire, da per Matrem me venire ad palmam victoriae. Antonio Vivaldi Amen ! 4 5