L`ELECTROTHERAPIE CHEZ LA FEMME ENCEINTE
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L`ELECTROTHERAPIE CHEZ LA FEMME ENCEINTE
IFPEK Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes L’ELECTROTHERAPIE CHEZ LA FEMME ENCEINTE Travail Ecrit de Fin d’Etudes présenté par : Frédéric MOREAU en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute 2011/2012 Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est illégale. Résumé : Sujet : Les femmes enceintes sont susceptibles d’avoir recourt à la masso-kinésithérapie, pour toutes pathologies nécessitant une rééducation. Objectif : Evaluer le risque d’utiliser l’électrothérapie sur un fœtus/embryon par rapport au bénéfice apporté à la femme enceinte. Méthode : Deux méthodes ont été nécessaire. Une méthode « Pratique » qui comprend les parutions d’experts, les manuels des appareils d’électrothérapie, et un questionnaire adressé aux masseur-kinésithérapeutes. La seconde méthode, dite « Connaissance » comprenant les études et recommandations sur le sujet. Résultats : La méthode « Pratique » montre que la pratique et les avis ne sont pas uniformes, et n’a aucune valeur scientifique. La méthode « Connaissance » permet d’avoir des arguments scientifiques. Cependant, le niveau des preuves est insuffisant. Conclusion : Le manque d’études sur l’électrothérapie en relation avec la grossesse ne permet pas d’évaluer précisément la dangerosité de cette pratique. Le principe de précaution, étant donné de la gravité des éventuelles conséquences. Les courants thérapeutiques sont donc contre-indiqués chez la femme enceinte. Des praticiens les utiliseraient chez la femme enceinte. Il faut les informer de cette recommandation. Mots clefs : grossesse (pregnancy), femme enceinte (pregnant women), électrothérapie (electrotherapy), contreindication (contraindications), principe de precaution (precautionary principle), bénéfice (benefice), risque (risk) Sommaire 1. INTRODUCTION .........................................................................................................................1 1.1 L’ELECTROTHERAPIE ...................................................................................................................1 1.2 LA FEMME ENCEINTE ...................................................................................................................4 1.3 PROBLEMATIQUE .........................................................................................................................4 2. MATERIEL ET METHODE ........................................................................................................5 2.1 METHODE « PRATIQUE » .............................................................................................................5 2.1.1 Avis d’expert .......................................................................................................................5 2.1.2 Questionnaire .....................................................................................................................5 2.1.3 Manuels des fabricants .......................................................................................................6 2.2 METHODE « CONNAISSANCE » ....................................................................................................7 3. RESULTATS .................................................................................................................................8 3.1 METHODE « PRATIQUE » .............................................................................................................8 3.1.1 Avis d’expert .......................................................................................................................8 3.1.2 Questionnaire .....................................................................................................................8 3.1.3 Manuels des fabricants .....................................................................................................11 3.2 METHODE « CONNAISSANCE » ..................................................................................................12 4. 3.2.1 Les études .........................................................................................................................12 3.2.2 Les recommandations .......................................................................................................13 ANALYSE ...................................................................................................................................15 4.1 METHODE « PRATIQUE » ...........................................................................................................15 4.2 METHODE « CONNAISSANCE » ..................................................................................................16 5. DISCUSSION ..............................................................................................................................18 5.1 METHODE « PRATIQUE » ...........................................................................................................18 5.2 METHODE « CONNAISSANCE » ..................................................................................................19 5.2.1 Les études et recommandations .........................................................................................19 5.2.2 Bases théoriques ...............................................................................................................20 5.2.3 Principe de précaution ......................................................................................................22 5.3 UNE CONNAISSANCE POUR LA PRATIQUE ...................................................................................22 5.4 LEGISLATION ET ETHIQUE..........................................................................................................23 6. CONCLUSION............................................................................................................................25 BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................26 ANNEXES 1. Introduction 1.1 L’électrothérapie L’article 7 du décret de compétence de masso-kinésithérapie indique : « Pour la mise en œuvre des traitements mentionnés à l’article 5, le masseur-kinésithérapeute est habilité à utiliser les techniques et à réaliser les actes suivants : […] Electrophysiothérapie Applications de courants électriques : courant continu ou galvanique, galvanisation, di-électrolyse médicamenteuse, (…), et courant d’électro-stimulation antalgique et excito-moteur. Ainsi, l’électrophysiothérapie est un des moyens de l’arsenal thérapeutique du masseurkinésithérapeute. Pour l’utiliser, le praticien doit avoir des notions sur les courants qu’il délivre. De même, il doit connaitre les effets qui résultent de l’application de ces courants, les indications et les contre-indications. Les définitions de l’électrothérapie divergent suivant les auteurs. Il y a souvent confusion entre les termes « électrothérapie », « électrophysiothérapie » et « électrostimulation ». Pour se faire, nous utiliserons la définition de F.Crépon de l’électrophysiothérapie (1) : « ensemble des techniques de physiothérapie impliquant l’utilisation du courant électrique. Celui-ci peut être appliqué directement sur les tissus humains (électrothérapie : galvanisation, électrostimulation) ou servir à la production d’ondes mécaniques (vibrothérapie, ultrasonothérapie) et à la production d’ondes électromagnétiques (thermothérapie, actinothérapie). » Par conséquent, quand nous évoquerons l’électrothérapie, nous parlerons seulement des courants à visée antalgique, comme le TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) Gate Control dit Conventionnel ou comme le TENS Endorphinique, et les courants excitomoteurs, tels que les secousses élémentaires ou le tétanisant trophique. Dans la littérature, le terme d’électro-stimulation est le plus souvent associé au courant excito-moteur. Nous n’évoquerons pas le courant galvanique, ni l’ionisation, ni l’électrostimulation des muscles dénervés. Nous n’évoquerons pas l’électrothérapie dans la sphère vésico-sphinctérienne. 1 Voici un rappel des paramètres des courants thérapeutiques : TENS Gate Control ou Conventionnel : courant uni ou bidirectionnel à moyenne nulle, impulsion à front raide d’une durée inférieure à 100µs, de fréquence entre 80 et 100 Hz. L’intensité minimale efficace doit provoquer des paresthésies confortables, sans contraction musculaire. Les effets sont une antalgie par inhibition sensitive segmentaire. Les neurones Aδ et C véhiculant le signal de nociception ont une vitesse de conduction inférieure aux neurones Aα et Aβ (de gros diamètres et myélinisés) qui sont ceux de la sensibilité somesthésique. Les électrodes seront placées sur le site de la douleur, sur le trajet du nerf sensitif responsable du dermatome ou au niveau du rachis à la racine nerveuse. L’effet est immédiat. La durée du traitement est de trente minutes. (1) (2) (3) (4) (5) TENS Endorphinique (en anglais TENS acupuncture-like) : courant uni ou bidirectionnel à moyenne nulle, impulsion à front raide d’une durée de 200 µs à 2 ms, de fréquence entre 2 et 8 Hz. L’intensité minimale efficace doit faire apparaitre de légères secousses musculaires. Les effets sont une antalgie par libération d’un opiacé neuromédiateur (endorphine). Leur production est stimulée par les mécanorécepteurs Aδ, sensibles à la vibration musculaire. Les électrodes sont grandes (au moins 100 cm²) et peuvent être placées sur le site de la douleur, sur le trajet du nerf sensitif, mais on privilégiera la racine nerveuse de la zone concernée. L’effet n’est pas immédiat, mais à une action pouvant atteindre plusieurs heures après la séance. La durée du traitement est de trente minutes. (1) (2) (3) (4) (5) Excito-moteur secousses élémentaires : courant uni ou bidirectionnel à moyenne nulle, impulsion à front raide d’une durée de 100 à 600 µs, de fréquence entre 2 à 8 Hz. L’intensité minimale efficace doit faire apparaitre des secousses musculaires. Les effets sont une facilitation de la circulation. Les électrodes sont grandes, et sont placées sur le site douloureux ou sur la racine nerveuse de la zone concernée. L’effet est immédiat. La durée du traitement est de trente minutes. (1) (2) (3) (5) Excito-moteur tétanisant trophique : courant uni ou bidirectionnel à moyenne nulle, impulsion à front raide d’une durée de 100 à 600 µs, de fréquence entre 20 à 80 Hz. L’intensité minimale efficace doit provoquer un état de tétanos du muscle, sans que cette contraction soit douloureuse. Les effets sont une contraction tétanique par stimulation des neurones moteurs. Les électrodes sont placées préférentiellement sur les points moteurs. La durée minimum de traitement est de trente minutes. (1) (2) (3) (5) 2 L’efficacité de l’électrothérapie est très débattue. Il existe des revues de littérature issues de The Cochrane Library, notamment pour le TENS. Dans les revues, il est associé à la polyarthrite rhumatoïde (6), à la phase de travail avant l’accouchement (7), aux lombalgies (8). Elles statuent toutes les trois qu’il n’y a pas assez de preuve pour statuer que le TENS diminue les douleurs. En revanche, la majorité des études sont en faveur d’un effet thérapeutique de ce courant. La conclusion des auteurs de ces revues systématiques est due aux méthodologies n’étant pas de qualité. Ces conclusions sont les mêmes pour l’excito-moteur. Les stimulations électriques en cas de polyarthrite rhumatoïde (9), sur l’épaule en post-AVC (10) ou sur le quadriceps après une opération d’une prothèse totale de genou (11) n’ont pas démontré leur efficacité, dû au manque de méthodologie, même si les auteurs des études revendiquent des propriétés positives. Pourtant, une récente revue systématique du Brazilian Cochrane Centre (12) met en avant que l’électrostimulation couplée avec une rééducation conventionnelle est efficace pour augmenter la force musculaire. Une autre étude (13) notée 8/10 sur l’échelle PEDro montre que l’excito-moteur couplé avec le TENS permet de réduire efficacement la douleur. Enfin, l’électrostimulation électromotrice figure dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour la rééducation suite à ligamentoplastie du ligament croisé antérieur du genou (14), et pour la rééducation suite à une opération de prothèse totale de genou (15). De plus, l’HAS a effectué une évaluation du TENS (16). Elle informe qu’il y a un faible niveau de preuve, mais que le « TENS bénéficie, en particulier dans certaines douleurs chroniques, d’arguments en faveur de son utilisation ». Ainsi, l’électrothérapie ferait preuve d’une efficacité et d’un bénéfice, antalgique pour le TENS et trophique pour l’excito-moteur. D’après le questionnaire utilisé (ci-après), seulement 12,8% (IC95% : [9,8% ; 16,4%]) des masseur-kinésithérapeutes n’utilisent pas l’électrothérapie dans leur pratique quotidienne. 3 1.2 La femme enceinte Les masseur-kinésithérapeutes sont amenés à rencontrer des patientes enceintes. Comme toute personne, elles sont susceptibles d’avoir une pathologie qui nécessiterait de la rééducation. Prenons l’exemple de la lombalgie de grossesse : des études montrent que la prévalence de la lombalgie de grossesse associée à des douleurs de la ceinture pelvienne était de 45% (17), la prévalence de vie-entière pouvant attendre 84 % (18). Les dernières recommandations de l’HAS sur la prise en charge des lombalgies communes (19) excluent la lombalgie de la femme enceinte. D’une manière plus générale, la prise en charge masso-kinésithérapique de la femme enceinte ne possède pas de recommandation de la part des autorités sanitaires, pour des atteintes nécessitant une rééducation. La particularité de cette prise en charge vient du fait qu’il ne faut pas nuire au fœtus. 1.3 Problématique Ces deux sujets exposés sont très distincts. Néanmoins de nombreux praticiens se demandent : dans le cas d’une prise en charge masso-kinésithérapique d’une femme enceinte, quels moyens thérapeutiques peuvent être utilisés, sans nuire au bon déroulement de la grossesse. Nous venons de voir l’intérêt d’utiliser les propriétés des courants thérapeutiques chez le patient. Quand la patiente est enceinte, se pose une problématique : dans le cas de l’électrothérapie, quel est le risque de son utilisation pour le bébé pendant la grossesse, par rapport au bénéfice pour la maman ? Pour répondre à cette question, nous utiliserons deux méthodes. La méthode dite « Pratique » consistera, comme son nom l’indique, à observer ce risque dans la pratique professionnelle. La méthode dite « Connaissance » sera basée sur la recherche dans la littérature scientifique qui nous renseignera sur ce risque. Une analyse des résultats sera faite, suivie d’une discussion. Le bénéfice a déjà été démontré ci-dessus. L’objectif de ce travail est donc de déterminer le risque pour l’enfant, au travers d’une étude descriptive. 4 2. Matériel et Méthode 2.1 Méthode « Pratique » 2.1.1 Avis d’experts Les ouvrages et articles évoquant l’électrothérapie ont été consultés. Le but était d’obtenir les contre-indications ou indications chez la femme enceinte, et l’argument qui permettait de les poser. Les moyens de cette recherche sont vus dans la méthode « Connaissance ». La sélection de ces documents comprend les dernières éditions des ouvrages ou du dernier article sur le sujet paru. 2.1.2 Questionnaire 2.1.2.1 Création du questionnaire La création du questionnaire s’est faite à la suite d’une revue de littérature. Elle portait principalement sur la description des contre-indications dans les manuels de pratiques d’électrothérapie et des manuels d’utilisation d’appareils de différents fabricants. 2.1.2.2 Forme du questionnaire L’objectif choisit était d’avoir un maximum de réponses pour créer de l’information et d’avoir des résultats significatifs. Le questionnaire était découpé en quatre parties La première comprenant des informations générales sur le praticien La seconde se rapportant sur la pratique générale de l’électrothérapie La troisième questionnant sur la grossesse en kinésithérapie La quatrième concernant l’utilisation l’électrothérapie chez la femme enceinte. Une cinquième partie, facultative, est laissée aux kinésithérapeutes pour les remarques sur le questionnaire ou les thèmes abordés, pour indiquer leur ville de pratique et leur adresse mail. Le questionnaire a été créé à l’aide de l’application Google Docs, disponible via l’interface de Google. Elle permet de mettre en place le questionnaire et enregistre directement les résultats dans un tableur. L’adresse de redirection est www.kine.fr.ht . 5 2.1.2.3 Diffusion La diffusion principale a été faite avec l’adresse suivante : www.kine.fr.ht . Dans un premier temps, les Conseils Départementaux de l’Ordre des Masseur-Kinésithérapeutes (CDOMK) ont été contactés par mail. Des syndicats contactés ont inséré dans leur newsletter le lien du questionnaire. De plus, certains CDOMK ont publié le lien du questionnaire sur leur blog. Le second moyen utilisé fut le téléphone. Les principaux centres de rééducation et hôpitaux d’Indre et Loire furent contactés. De nombreux kinésithérapeutes libéraux en Ille-etVilaine, ainsi qu’en Indre-et-Loire furent appelés, pour qu’ils puissent répondre au questionnaire. Au final, le questionnaire a été exclusivement transmis aux masseur-kinésithérapeutes diplômés d’état, qui constitue le seul critère d’inclusion. 2.1.2.4 Traitement des réponses Chaque fois qu’un formulaire est complété via www.kine.fr.ht, les réponses sont recueillies automatiquement sur le tableur du site Google Documents. Elles sont accessibles instantanément après la validation du questionnaire. Dans le cas présent nous utiliserons le logiciel Excel 2007 pour traiter les résultats, et le logiciel R pour calculer l’intervalle de confiance (IC). Les figures dans la partie Résultats et Annexes sont issues de ce logiciel, ainsi que les tests statistiques. Pour éviter les problèmes informatiques, le tableur était consulté quotidiennement. Aucune remarque, qu’elle soit positive ou négative n’a été supprimée. Elles sont visualisables sur le site, ainsi que l’ensemble du tableur : http://www.resultatkine.fr.ht/. 2.1.3 Manuels des fabricants Les contre-indications des manuels des fabricants ont été regroupées. Elles ont pu être obtenues lors de stages, par consultations sur le site des vendeurs et par l’intermédiaire du questionnaire. La recherche a visé tous les fabricants d’électrothérapie, qu’ils soient français ou étrangers. Certains ont dû être traduits de l’anglais. Entrent en compte tous les éléments évoquant la grossesse et la femme enceinte. 6 2.2 Méthode « Connaissance » De nombreux moyens furent utilisés pour la recherche bibliographique. Des moteurs de recherche internet comme PubMed, EM Premium, Trip Database, The Cochrane Library et Google ont été exploités. Les archives du centre de documentation de l’IFPEK de Rennes, ainsi que celles des bibliothèques universitaires de Rennes et de Tours ont été consultées. Les termes MeSH utilisés pour la recherche sont : électrothérapie (electrotherapy), électrostimulation (electrical stimulation), femme enceinte (pregnant women), grossesse (pregnancy), physiothérapie (physiotherapy). Il faut noter que « physiotherapy » correspond à masso-kinésithérapie en français, et donc « physiothérapie » n’a pas exactement le même sens que sa traduction anglaise. Les articles retenus sont des études et des revues de littératures. Les documents les plus récents sont préférables, mais les études plus anciennes ne sont pas exclues, car elles peuvent être bien menées et donc apporter des éléments importants d’information. Les compléments d’information se basant sur la physiologie du corps humain, de la femme enceinte et sur l’embryogénèse ont pu être trouvés dans les ouvrages des bibliothèques universitaires. Cette recherche a été effectuée sur des articles en langue française et en langue anglaise uniquement, par souci de bonne interprétation. 7 3. Résultats 3.1 Méthode « Pratique » 3.1.1 Avis d’experts Francis Crépon indique dans Electrophysiothérapie et rééducation fonctionnelle (1), comme contre-indication à tous les courants, la « région abdominale chez la femme enceinte ». Cependant, dans le même ouvrage, un tableau résumé sur les courants électriques indique l’utérus gravide comme contre-indication. L’utérus gravide se situe au cours de la grossesse en sous-musculaire des abdominaux. Il est également en regard de la colonne vertébrale, au niveau sacral et lombaire. Dans le cas présent, la contre-indication « utérus gravide » empêcherait-elle de pratiquer l’électrothérapie au niveau lombaire ? Nous avons donc deux contre-indications différentes pour ce même auteur. Le professeur Christian-F. Roques (3) précise pour les contre-indications générales des courants électriques : « Chez la femme enceinte se cumulent les effets potentiellement dangereux pour l’embryon et le fœtus de l’agent physique – utilisé à dose thérapeutique ». Nous pouvons noter la notion « potentiellement », impliquant qu’au moment de la rédaction, il n’y avait pas d’études l’affirmant. Contrairement à F.Crépon, il n’y a pas de notion de zone d’application. La phrase indique donc de n’utiliser aucun courant électrique durant la grossesse. Dans Agents physiques et réadaptions : théorie et pratique de Philipe Bussières (2), les contre-indications pour tous types de courants sont « sur la région lombo-sacrée et abdominale chez la femme enceinte ». Un article de Kinésithérapie Scientifique datant de 2004 (20) n’indique pas de contreindications aux différents courants, alors que dans le même article, l’utérus gravide est contreindiqué au reste de l’électrophysiothérapie. 3.1.2 Questionnaire Le questionnaire a été mis en ligne du 15 septembre 2011 au 23 novembre 2011. Au total, 421 Masseur-Kinésithérapeutes Diplômé d’Etat ont répondu au questionnaire. Les intervalles de confiance ont été calculés en utilisant le logiciel R. Les figures citées se trouvent en annexe. 8 L’échantillon est composé à 54% de femmes et à 46% d’hommes (fig1). Parmi eux, 80% ont travaillé dans le secteur libéral, 9% ont travaillé à l’hôpital et 11% dans un centre de rééducation (fig2). Le temps moyen de pratique professionnelle de l’échantillon est de 10,7 ans. 50% ont moins de 9 ans de pratique (fig3). 92,2% (IC95% : [89,1% ; 94,5%]) ont reçu une formation en électrothérapie au sein de l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK) (fig4). Dans leur pratique quotidienne, 12,8% (IC95% : [9,8% ; 16,4%]) des personnes qui ont répondu n’utilisent pas l’électrothérapie, 50% l’utilisent de zéro à deux heures par jour, et 26% de deux à quatre heures par jour (fig5). De plus, 84% des thérapeutes utilisent des programmes préenregistrés (fig7) Prise en charge de femme enceinte (fig8) Non 14% 86,0% (IC95% : [82,3% ; 89,1%]) des masseur-kinésithérapeutes ont déjà pris en charge des femmes enceintes au moment de leur réponse (fig8). Oui 86% De nombreuses pathologies ont été évoquées par les praticiens : 45% de lombalgie, 20% de sciatalgies, 6% de rachialgies, 6% de dorsalgies, 5% de troubles circulatoires des membres inférieurs, 4% de cervicalgies et 3% d’atteintes au niveau de la cheville (entorse, fracture). Parmi les autres pathologies citées (moins de 1%), il est trouvé des atteintes du système nerveux (Accident Vasculaire Cérébral, Névralgie Cervico-Brachiale), des douleurs sacroiliaques, des incontinences urinaires, des tendinopathies, ainsi que des atteintes au niveau du poignet et des genoux (entorse, fracture). A la question « Utilisez-vous (utiliseriez-vous) de l’électrothérapie chez Utilisation de l'électrothérapie chez la femme enceinte (fig 10) Oui 22% la femme enceinte ? », 21,9% (IC95% : [18,0% ; 26,1%]) ont répondu « Oui » (fig10). 57% estiment que les contre- Non 78% indications sont relatives, 40% estiment qu’elles sont absolues et 3% pensent qu’il 9 n’y a pas de contre-indication (fig11). Sur le nombre de personnes ayant répondu à la question, 51,3% (IC95% : [46,1% ; 56,2%]) pensent qu’il y a des contre-indications pendant toute la grossesse et 7% estiment qu’il n’y pas de contre-indication à l’électrothérapie chez la femme enceinte. Le reste des réponses est reporté dans le graphique ci-dessous (fig12). Période de contre indication (fig12) 51 % de 0 à 12 semaines 48 % de 12 à 26 semaines de 26 à 37 semaines 42 % de 37 semaines jusqu'au terme 42 % 23 % pas de contre indication 0 10 20 30 40 50 60 Le TENS Conventionnel est le courant le moins contre-indiqué, à l’inverse de l’excitomoteur tétanisant trophique, qui a le plus de contre-indications pour l’ « Ensemble du corps » (fig13). Cette expression, dans sa définition, inclut les termes « Abdominale », « Bassin », « Lombaire », « Cuisse ». Dans la figure 14, les résultats correspondants à « Ensemble du corps » ont été ajoutés à chaque zone anatomique pour que les différences soient plus rapidement observables que sur la figure 13. L’excito-moteur tétanisant trophique est toujours le plus contre-indiqué, comme la zone « Abdominale » pour tous types de courant (fig14). Tableau résumé « intervalle de confiance » Formation d'électrothérapie à l'IFMK N'utilise pas l'électrothérapie A déjà prise en charge une femme enceinte Utilise l'électrothérapie chez la femme enceinte Contre-indiqué toute la grossesse X n p(%) IC (95%) 388 421 92,2 89,1 à 94,5% 54 421 12,8 9,8 à 16,4% 362 421 86,0 82,3 à 89,2% 92 421 21,9 18,0 à 26,1% 216 421 51,3 46,4 à 56,2% x : nombre de personnes de l’effectif ayant répondu Oui à l’item, n : effectif ayant répondu à l’item, p : pourcentage (rapport x/n), IC : Intervalle de Confiance, à 95% 10 3.1.3 Manuels des fabricants En collectant le maximum de manuel disponible, on obtient ceci : Chattanooga (Précautions) « La sécurité des formes d’ondes TENS dans le cas d’une utilisation pendant la grossesse ou la naissance n’a pas été prouvée » (Intelect Mobile Stim) « Cet appareil ne devrait pas être utilisé sur un utérus gravide » (Intelect Vet) Cefar-Compex (Contre-indications) « Ne pas traiter les femmes enceintes sauf approbation d’un gynécologue de référence » (Physio 5) « Grossesse (pas de positionnement dans la région abdominale) » (Compex 3, Vitality, myFit, performance, ernergy2, myFitness) « Les femmes enceintes ne devraient pas être traitées au cours du premier trimestre de leur grossesse (12 semaines) » (Rehab 400, MiTheta, Cefar Primo) « Si vous êtes enceinte, ne pas placer d'électrodes directement sur l'utérus ni connecter des paires d'électrodes de part et d'autre de l'abdomen. En effet, théoriquement, le courant pourrait affecter le cœur du fœtus (même si aucun rapport n'indique que cela est dangereux). » (Rehab 400, MiTheta, Cefar Primo) BodyClock (Précautions et Contre-indications) (traduit de l’anglais) « Si vous êtes enceinte, ne pas placer les électrodes sur la zone abdominale » (Tens & Tone, Smart Tens) « Le TENS ne doit pas être utilisé avant la 37e semaine de grossesse » (Tens & Tone, Smart Tens, Femme Elite) « Les stimulateurs musculaires ne devraient pas être utilisés pendant la grossesse » (Profile EMS) EMS Physio (Contre-indication) (traduit de l’anglais) « Durant la grossesse, ne pas traiter la région abdominale basse, le dos ou le bassin » (EMS965, EMS 955) Fyzéa (Précautions et Contre-indications) « Nous recommandons de n’effectuer une stimulation dans la région du ventre et du bas ventre qu’après avoir pris auparavant un avis médical » (Neurotech Médi Stim XP) 11 « La sécurité des électrostimulateurs musculaires n’a pas été établie pendant la grossesse » (Kneehab XP) « Contre-indications importantes : […] Grossesse » (Fyzéa CareTalk) Ceci n’est qu’un panel de ce que nous pouvons retrouver dans les manuels. Tous les fabricants ne sont pas cités, car certaines contre-indications ou précautions se recoupent. 3.2 Méthode « Connaissance » 3.2.1 Les études La majorité de la littérature sur le sujet sont anglo-saxonnes. Les autres études sont soit françaises, soit scandinaves mais rédigées en anglais. Une étude portugaise a été trouvée, mais n’ayant qu’un bref résumé en anglais, elle ne fut pas exploitée. A propos de la médication et du TENS, de nombreuses études se sont intéressées au rôle que pouvait avoir le TENS au moment de l’accouchement. Une revue systématique datant de septembre 2011 (21) conclut qu’avec les études à disposition, il n’y a pas assez d’éléments prouvant que le TENS réduit la douleur de la femme enceinte, par rapport à la prise médicamenteuse. Les auteurs évoquent qu’il ne semble pas y avoir d’effet négatif pour l’enfant et la mère. Ils mentionnent que la mère devrait avoir le choix d’utiliser le TENS pendant la grossesse. Dans certaines de ces études, les mères sont au moins à 37 semaines de grossesse, donc le bébé est à terme. Des études utilisant le TENS afin de réduire les symptômes de vomissement ont été effectuées. L’American College of Obstetrics and Gynecology (ACOG) et la Society of Obstetricians and Gynecologists of Canada ont statué que la littérature montrait des bénéfices à utiliser le TENS, mais que la plupart des études possédaient de nombreux biais (22). Une revue systématique présente les conditions d’inclusions aux études (23). Les femmes enceintes devaient être au maximum à la 20 e semaine de grossesse. Afin de juger en pratique l’effet du TENS sur la femme enceinte, les auteurs semblent s’être entendus sur un terme minimum de 37 semaines pour l’application du courant électrique sur la zone lombaire. En effet, il est jugé qu’à ce terme, les bénéfices d’une étude sont supérieurs aux risques appliqués à la grossesse. Peu d’études portant sur l’usage de courant excito-moteur ont été trouvés. La première est une étude préliminaire. Le sujet principal porte sur les Effets de l’électrostimulation par Veinoplus sur les troubles circulatoires des membres inférieurs chez la femme enceinte (24). 12 L’étude est prospective monocentrique et veut déterminer les effets de l’électrostimulation sur les contractions utérines et le rythme cardiaque fœtal. Elle est effectuée sur 30 femmes enceintes, de 23 à 40 semaines d’aménorrhée. Le suivi requiert l’utilisation de tocographie, de l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal, de l’activité contractile utérine, de dopplers utérins maternels et ombilical fœtal. L’étude est validée par le comité de protection des personnes. Elle a montré l’absence d’interférence de l’électrostimulation sur le suivi. Une étude sur des rattes en gestation a été effectuée. Elles ont reçu de l’électrostimulation pendant leur grossesse. Les résultats montrent qu’il n’y a pas eu d’accouchement prématuré, ni de malformation fœtale. Les auteurs concluent que l’électrothérapie n’a pas d’effet négatif sur la ratte et son petit. Ils extrapolent ensuite leurs résultats aux femmes enceintes. Selon eux, l’application d’électrothérapie en début de grossesse ne doit pas motiver son interruption pour motif médical. 3.2.2 Les recommandations En 2009, l’HAS a mobilisé un groupe de travail, pour « évaluer les appareils de neurostimulation électrique transcutanée » (16). Elle indique que l’abdomen de la femme enceinte est une contre-indication au TENS. Cette recommandation va dans le sens d’une autre réunion d’experts effectuée par les britanniques de The Association of Chartered Physiotherapists in Women’s Health (ACPWH). Paru en 2007 (25), leur travail s’intéresse à l’application du TENS pendant la grossesse. Leur conclusion est que le TENS présente moins de risque qu’une forte médication antalgique. L’ACPWH précise aussi qu’il faut éviter certains points d’acupuncture, pouvant déclencher des contractions. Sur son site internet (4), l’Ecole de Réadaptation de l’Université de Montréal possède de nombreuses informations sur l’électrophysiothérapie. En ce qui concerne l’électrothérapie, les courants TENS possèdent des contre-indications locales pour la grossesse. Leurs explications sont : « Risque d’affecter le développement et la croissance du fœtus » « Risque de déclencher des contractions utérines précoces » « Absence de connaissance des effets de la modalité dans la région périnéale pendant la grossesse » De plus, les contre-indications pour l’excito-moteur (ou NMES : Neuro Muscular Electrical Stimulation) sont : 13 « Les opiacés endogènes relâchés lors des contractions musculaires induites par stimulation électrique sont des stimulateurs potentiels de contractions myométriques. Il faut donc éviter la stimulation musculaire électrique des grands groupes musculaires lors de la grossesse » Leur source est une parution de 2010 dans la revue Physiotherapy Canada (26). Les auteurs indiquent que le NMES est contre indiqué « partout » chez la femme enceinte. Cependant, il n’y pas de preuves à cela. Dans la suite du paragraphe, il est précisé que le NMES ne devrait pas être appliqué sur l’abdomen et la région lombaire, mais qu’il devrait être efficace et nondangereux pour les situations où l’on doit stimuler les muscles distaux. Dans le résumé des contre-indications, il est écrit que pour toutes formes de courant (TENS et NMES), les applications sur la région lombaire, abdominale et pelvienne de la femme enceinte, ainsi que sur les points d’acupuncture sont proscrites. Il est précisé que le TENS peut être utilisé pendant le travail, et que l’utilisation d’appareils d’électrothérapie peut provoquer des contractions utérines lors du premier trimestre, ainsi que des fausses couches ou un travail prématuré au cours du troisième trimestre. Au sujet du TENS, certaines sources évoquent le fait qu’il n’est pas contre-indiqué à distance de l’utérus, alors que d’autres affirment que le courant n’atteint pas le myomètre. Les effets du courant sur le développement fœtal ne sont pas clairs. Cependant, comme tout effet secondaire sur le fœtus peut être catastrophique, toutes les précautions doivent être prises. La suite de l’article indique en plus que le TENS-Acupuncture augmente la fréquence et la contraction utérine, l’utilisation de TENS sur des lombalgies de grossesses n’a reporté aucun effet secondaire. Enfin, un article de Kinésithérapie, les cahiers, datant de 2005 (27), pose la question de la contre-indication de l’électrothérapie chez la femme enceinte à des masseurkinésithérapeutes, ceux-ci n’étant pas particulièrement experts de cette pratique. Chacun donne son avis et aucune réponse concrète et valide n’est trouvée. 14 4. Analyse 4.1 Méthode « Pratique » Dans les niveaux de preuves scientifiques de l’HAS, les avis d’experts sont de grade C, correspondant à un faible niveau de preuve. De plus, dans le cas présent, les avis d’experts ne sont pas tous en adéquation. Il faut remarquer plusieurs points. La période n’est jamais précisée. La zone anatomique d’utilisation diffère selon la personne. Soit il ne faut pas pratiquer pendant toute la grossesse, soit il faut éviter la zone lombaire et abdominale. A ces contradictions s’ajoute le terme « utérus gravide » qui correspond à une partie anatomique intra-corporelle, n’ayant donc pas de sens pour l’électrothérapie avec électrodes cutanées. Ainsi, nous ne savons pas s’il est possible d’appliquer du courant en regard de l’utérus gravide, qui est en position sous abdominale en partie antéro-supérieure et en regard des vertèbres lombaires et du sacrum. Le questionnaire met en évidence que la pratique n’est pas la même pour tous les praticiens. En effet, 21,9% (IC95% : [18,0% ; 26,1%]) utiliseraient l’électrothérapie chez la femme enceinte. Ce pourcentage est plus important quand la zone anatomique est détaillée. Les personnes ayant répondu au questionnaire estiment que l’ensemble du corps n’est pas contre-indiqué à 78,6% pour le TENS Conventionnel, à 69,6% pour le TENS Endorphinique, à 68,4% pour l’excito-moteur secousses élémentaires et à 59,1% pour l’excito-moteur tétanisant trophique. Parmi ces quatre derniers pourcentages, certains n’utiliseront pas l’électrothérapie, mais pensent néanmoins qu’il n’y a pas de contre-indications pour certaines zones anatomiques. De même que pour les avis d’experts, les manuels ne montrent pas une seule et unique contre-indication, mais de nombreuses et différentes. Elles portent aussi bien sur le positionnement des électrodes, la période, mais aussi sur des phrases précisant qu’il n’y a pas d’étude prouvant les effets nocifs. Elles permettent au fabricant de se protéger juridiquement en cas d’éventuel problème. 15 4.2 Méthode « Connaissance » Nous nous sommes interrogés sur les recommandations de l’Université de Montréal et de la revue Physiotherapy Canada sur l’utilisation de l’excito-moteur. Elles préconisent de ne pas l’utiliser à cause de la production d’opiacés endogènes ou endorphines. Les trois études utilisées démontrent en effet que la contraction musculaire par électrostimulation active la production d’endorphines. Le TENS Endorphinique a aussi pour propriété la sécrétion de ces opiacés. Néanmoins, cet article ne mentionne pas d’études mettant en relation les endorphines et la contraction musculaire ou myométrique. De ce fait, la recommandation ne s’appuie pas sur des données scientifiques. Nous avons donc effectué des recherches sur les endorphines. Cette hormone a un effet inhibiteur sur la douleur. Elle peut aussi permettre une détente musculaire. Ses récepteurs sont situés au niveau du thalamus. Elle n’intervient en aucun cas dans la contraction musculaire. (28) (29) Dans la littérature, il existe de nombreuses études, portant surtout sur le TENS, pendant l’accouchement. Des revues de littérature effectuées par Cochrane évoquent ces articles et soulèvent des problèmes de protocole et d’échantillon trop faible (21). Les auteurs précisent qu’il faudrait effectuer des études bien menées pour établir des conclusions satisfaisantes. De même, dans ces études, les paramètres des courants ne sont pas précisés. Ainsi, il n’est pas indiqué si c’est le TENS Conventionnel ou Endorphinique qui est utilisé. Nous ignorons aussi quel est le thérapeute choisissant le courant et l’emplacement. Bien que certains manuels demandent de consulter leur médecin généraliste ou gynécologue, la formation et la pratique de l’électrothérapie sont essentiellement assurées pour les masseur-kinésithérapeutes. Par contre, des échanges pluridisciplinaires (sage-femme, masseur-kinésithérapeute, gynécologue, obstétricien) permettraient d’avoir une prise en charge optimal de la femme enceinte. L’ACPWH a posé des recommandations sur le TENS (25). L’article ne précise pas de quel type de TENS il s’agit. Il est indiqué qu’il faut prendre plus de précautions pour les femmes épileptiques, possédant un utérus irritable ou ayant des antécédents de fausses couches ou avortements. Il est ajouté que dans ces situations, la patiente doit être informée et consentante au traitement. La formulation de cette recommandation est sûrement à revoir car elle sous-entend que pour les femmes ne présentant pas ces critères, leur avis n’est pas demandé. 16 Leur indication d’éviter les points d’acupuncture se base sur une étude de Dunn (30), qui essaya de provoquer des contractions via ses points. Elle comporte de nombreux biais. Elden en 2005 (31) utilisa l’acupuncture sur les points contre-indiqués (en relation avec l’utérus), sans nuire à l’enfant ni à la mère. Il faut noter que dans toutes les études référencées par l’ACPWH, il n’y a eu aucun cas d’accouchement prématuré, de malformation fœtale, ni d’autre effet secondaire. De plus, aucune étude présente dans les revues de littérature n’a rapporté ce genre de problème. La seule étude trouvée sur le courant excito-moteur est préliminaire à une autre étude utilisant l’électrothérapie afin de diminuer l’œdème des membres inférieurs. Elle est prospective. Mais le nombre de patientes est insuffisant. Les résultats montrent une absence totale d’interférence du courant. Or, les paramètres de ce courant ne sont pas connus et la zone de stimulation n’est pas localisée. Il n’est également pas précisé si l’appareil Veinoplus a été utilisé pour les électrostimulations. L’étude d’efficacité de celui-ci n’a rapporté aucun effet secondaire. Cette étude permet toutefois un premier apport sur l’excito-moteur, et de son absence de tératogénicité. Les résultats de l’étude sur les rattes reposent sur un échantillon faible, seulement 10 sujets dans chaque groupe. De plus, la conclusion évoque trop rapidement la transposition des résultats à la femme. 17 5. Discussion 5.1 Méthode « Pratique » La méthode « Pratique » ne permet pas de mettre en évidence de risque, puisque son niveau de preuve n’est pas suffisant. Elle pourrait correspondre au grade C, dans le cas où les indications seraient toutes les mêmes. Dans la situation présente, les avis et notes ressemblent à des opinions personnelles, ne se basant pas ou peu sur les éléments scientifiques. De plus, une pratique ne peut se baser exclusivement sur le point de vue de personnes utilisant ou non la technique. Cependant, cette méthode « Pratique » permet d’effectuer des observations, la première étant un constat simple. Elle montre qu’il n’y a pas de pratique uniforme de l’électrothérapie chez la femme enceinte, ce qui n’aide pas à avoir une position pour les praticiens ou particuliers possédant un appareil d’électrothérapie. Il n’existe pas non plus une contreindication consensuelle, citée par les experts et les fabricants. Cette méthode permet aussi d’avoir une évaluation de la pratique professionnelle. Néanmoins, elle n’indique pas la valeur de cette pratique. Ainsi des résultats intéressants peuvent être extraits, et peuvent se corréler à la seconde méthode. L’utilisation du questionnaire exclusivement sur internet a permis d’avoir un nombre intéressant de réponses. De plus, les résultats sont directement inclus dans un tableur, facilitant le traitement des données. Cependant, l’absence d’une personne posant les questions et attendant des réponses immédiates peut fausser les résultats. En effet, la personne répondant peut consulter la littérature afin de trouver des réponses et la formulation des propositions du questionnaire peut orienter l’individu sondé. De plus, un retour à certaines questions précédentes est possible et permet de changer d’avis au fur et à mesure de l’avancée des items. Le questionnaire sur internet, et surtout sa diffusion présente un autre inconvénient. Bien qu’il permette d’avoir un nombre satisfaisant de réponses, il empêche d’avoir un échantillon représentatif de la population. Les résultats sur la répartition libéral/salarié montrent toutefois des proportions identiques à la population, comme pour la répartition homme/femme. Néanmoins, la formulation de la question 3 aurait dû être différente, afin de pouvoir comparer les résultats avec ceux des statistiques de la DREES (32). Les résultats montrent que l’âge des kinésithérapeutes de l’échantillon n’est pas représentatif de la 18 population. Cependant, il est intéressant d’avoir une majorité de masso-kinésithérapeutes nouvellement formés, ayant des connaissances au plus près des données actuelles de la science. Par conséquent, l’utilisation du questionnaire est intéressante pour obtenir un grand nombre de résultats et les analyser. Une observation se rapporte à la formation sur la grossesse, et son influence sur l’utilisation de l’électrothérapie. Spontanément, nous pourrions penser qu’il existe un lien entre les deux variables. Par exemple, le manque d’information sur la grossesse pourrait empêcher l’utilisation du courant. Pour vérifier cela, un test du Chi² a été nécessaire. D’après son calcul, l’utilisation de l’électrothérapie chez la femme enceinte ne dépend pas des connaissances du kinésithérapeute sur la grossesse, avec une p-value = 0,05 (annexe 3, tableau 1). De même, l’objectif du Chi² était de savoir si les variables de zones anatomiques et les connaissances sur la grossesse étaient liées. Le test indique que ces deux variables sont indépendantes (annexe 3, tableau 2-3-4-5). Il en est de même concernant la période d’application (annexe 3, tableau 6). Les connaissances sur la physiologie de la femme enceinte n’influencent donc pas la pratique de l’électrothérapie. Néanmoins, nos résultats ne sont pas extrapolables à l’utilisation d’autres moyens thérapeutiques pendant la grossesse. Les contre-indications des fabricants peuvent différer au sein de la même enseigne. Elles semblent être rédigées dans le but de se dédouaner d’un éventuel problème. Toutefois, ce sont des appareils accessibles aux particuliers. Ainsi, toutes les informations ne leur sont pas fournies. Les plus aisément disponibles sont sur internet, mais, comme indiquées dans la partie « Connaissance », leur fiabilité n’est pas démontrée. La phrase « La sécurité de l’électrothérapie dans le cas d’une utilisation pendant la grossesse ou la naissance n’a pas été prouvée » est la plus appropriée pour les manuels d’utilisateur. 5.2 Méthode « Connaissance » 5.2.1 Les études et recommandations L’analyse montre que les recommandations ne sont pas fiables. Elles possèdent un grade C, puisqu’elles se basent essentiellement sur des études possédant des biais de méthodologie. Les recommandations, par définition, doivent guider la pratique. Elles doivent aussi donner toutes les informations aux personnes les lisant. Au final, ces recommandations ressemblent à des avis d’experts, ce qui n’est pas préjudiciable. Néanmoins elles ne devraient pas s’appuyer sur des études faibles ou créer une causalité sans support. 19 Toutefois, dans ces recommandations, aucune étude n’a rapporté de cas de malformation, d’accouchement prématuré ou de mort fœtale in utero. Il s’agit soit d’un biais supplémentaire, soit parce qu’aucune anomalie n’a été détectée. Les études sur le Veinoplus (24) et sur les rattes indiquent qu’il n’y a pas de risque pour la mère et son enfant. Cependant, l’étude sur le Veinoplus ne précise pas comment s’est déroulé l’accouchement et le devenir de l’enfant. L’étude sur les rattes manque d’effectif. Ces deux études ne précisent pas quels courants sont appliqués et leur localisation. Pour finir, l’ACPWH indique que le TENS est préférable à une forte médication. Le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) (33) évoque que certains antalgiques ne peuvent être prescrit à une femme enceinte, d’où l’intérêt du TENS. Or, l’ACPWH ne s’appuie sur aucune étude présentant le TENS contre une médication antalgique. 5.2.2 Bases théoriques En l’absence d’étude bien menée et de réelles informations, nous devons revenir aux bases théoriques des courants et à certains éléments physiologiques de la femme enceinte. Pour tous les courants, il faut préciser qu’ils sont unidirectionnels ou bidirectionnels, et donc agissant localement. Pour le TENS Conventionnel, le courant ne stimule que le nerf innervant la zone douloureuse. L’intensité doit permettre l’apparition de fourmillement, sans réponse musculaire. Il ne semble pas avoir de contre-indication de l’utilisation du TENS Conventionnel, en toute date chez la femme enceinte, dû à la faible intensité nécessaire et au caractère local du courant. Pour le TENS Endorphinique, la question se pose essentiellement sur la production de la substance opiacée. D’un point de vue physiologique, rien n’indique que les endorphines ont un rôle néfaste sur la grossesse, provoquent de malformations fœtales, ou déclenchent des contractions prématurées du myomètre. Ce type de courant est efficace dès l’apparition de secousses superficielles au niveau des électrodes. De la même façon que pour le TENS Conventionnel, il ne semble pas y avoir de contre-indications. Pour l’Excito-moteur secousses élémentaires, le courant est semblable au TENS Endorphinique, mis à part que le temps d’impulsion est plus faible. La facilitation de la circulation, conséquence de ce courant, est locale. Les secousses élémentaires produites ne 20 peuvent se propager au muscle utérin, car l’intensité est limitée à l’apparition de ces secousses sur la zone traitée. Ce courant n’influencerait pas le déroulement de la grossesse. Pour l’Excito-moteur tétanisant trophique, la contraction musculaire induit la production d’endorphine. A l’image du TENS Endorphinique, cette augmentation du taux de la neuro-hormone n’influencerait pas la grossesse. Au sujet de la contraction tétanique, aucun élément dans la littérature ne prouve que l’influx électrique puisse être diffusé au myomètre. Ce courant est local, et ne doit stimuler qu’un muscle. Toutefois, selon la position des électrodes, le courant peut être diffusé à plusieurs muscles. Il faut donc bien cibler les points moteurs des muscles dont la contraction est recherchée, pour avoir une intensité minimale pour la tétanisation, évitant la diffusion du stimulus électrique. Ainsi, dans les zones lombaire et sacrale avec ces paramètres, il n’y aurait pas de risque de diffusion électrique au myomètre (5). L’application au niveau de l’abdomen est la zone souvent évoquée. L’utérus gravide se situe directement sous les muscles abdominaux. Le myomètre pourrait être stimulé, surtout avec l’excito-moteur. L’intensité efficace de ce courant est élevée et les points moteurs sont difficiles à cibler. Il en va de même pour la partie antérieure et latérale du bassin. L’électrisation a pour définition : passage du courant électrique dans le corps humain. Ce terme n’est pas assimilable à l’électrothérapie. L’électrisation est le plus souvent utilisée pour évoquer un passage de courant accidentel et pouvant être nuisible à la personne. Sur le site de la Société Française de Médecine d’Urgence, il est précisé qu’une femme enceinte ayant subit une électrisation doit être suivie, afin de surveiller le bien-être fœtal. Les effets ne sont pas précisément connus, mais des retards de croissance intra-utérins, des oligoamnios, des décollements placentaires pouvant causer une mort fœtale, ont été rapportés. Il ne faut pas faire d’amalgame avec l’électrothérapie, dont le courant n’a pas les mêmes paramètres. Cependant, comme l’évoque Christian-F. Roques (3), un dysfonctionnement de l’appareil ou un court-circuit dû aux électrodes peuvent provoquer ces électrisations. Du côté de la physiologie de la grossesse, il faut rappeler que l’utérus est composé d’un ensemble de fibres musculaires lisses, constituant le myomètre. Tout au long de la grossesse, l’utérus va évoluer anatomiquement en se verticalisant et s’antériorisant. Il passe ainsi d’une position intra-pelvienne à une position intra-abdominale. Ce faisant, les fibres musculaires deviennent de plus en plus excitables, provoquant potentiellement des contractions. Il s’agit d’un phénomène physiologique de la grossesse. Néanmoins, elles peuvent être provoquées lors d’un effort physique important, risquant d’induire, selon les sensibilités 21 interindividuelles, un accouchement prématuré (34). Aucune étude ne le rapporte avec l’utilisation de l’électrothérapie. 5.2.3 Principe de précaution Il y a des divergences dans la théorie. Il n’y a à priori pas de contre-indication à utiliser l’électrothérapie chez la femme enceinte. En revanche, la physiologie du myomètre porte à croire que sa stimulation peut être délétère à la grossesse. Il faut ajouter à cela qu’aucune étude fiable n’a été effectuée. Il n’y a pas d’éléments qui indiquent les effets tératogènes de l’électrothérapie. Pour conclure sur ces méthodes, elles présentent un grade C, donc d’une fiabilité faible. Il y a un doute sur les effets de l’électrothérapie chez la femme enceinte. En médecine, l’efficacité d’une thérapie ne peut être validée sur des éléments théoriques seulement, ni sur la pratique d’une majorité de personnes. Même si les courants thérapeutiques ne semblent pas être dangereux chez la femme enceinte d’un point de vue strictement théorique, aucune étude n’est présente pour l’affirmer. Le principe de précaution « consiste à prendre des mesures face à un risque potentiel évalué selon l’état de la technique et de la science » (35). Par conséquent, dans le cas de l’électrothérapie chez la femme enceinte, le principe de précaution doit être appliqué. 5.3 Une connaissance pour la pratique L’essentiel du métier de masseur-kinésithérapeute est basé sur la pratique. Or, sans la connaissance de l’anatomie, physiologie, pathologie, la pratique n’est rien. Ce travail est donc basé sur la connaissance actuelle et sa façon d’orienter nos pratiques. Soucieux de ne pas nuire aux patientes, les masseurs-kinésithérapeutes devraient donc éviter d’utiliser l’électrothérapie tant que des études fiables n’auront pas apportées de résultats rassurants. Pourtant, dans la pratique, cette recommandation n’est pas respectée. Près de 22% des praticiens se disent près à utiliser l’électrothérapie chez une femme enceinte. Suivant la localisation, les pourcentages augmentent. 22 Type d’électrothérapie TENS Conventionnel peut être appliqué sur au moins une zone du corps (question 15) TENS Endorphinique peut être appliqué sur au moins une zone du corps (question 16) Excito-moteur secousses élémentaires peut être appliqué sur au moins une zone du corps (question 17) Excito-moteur tétanisant trophique peut être appliqué sur au moins une zone du corps (question 18) x n p(%) IC (95%) 331 421 78,6 74,4 à 82,4% 293 421 69,6 65,0 à 74,0% 288 421 68,4 63,7 à 72,8% 249 421 59,1 54,3 à 63,9% Ce tableau ci-dessus illustre le fait que trois kinésithérapeutes sur quatre utiliseraient l’électrothérapie pendant la grossesse, sur une ou plusieurs parties du corps. Il est impossible de déterminer si cette prise de décision est due à une absence ou un manque d’information, ou à un avis personnel. Ces thérapeutes prennent un risque vis-à-vis de leur patiente, et surtout de leur enfant. Il existe de plus d’autres techniques masso-kinésithérapiques pouvant être appliquées chez la femme enceinte. Des recommandations existent pour certains moyens thérapeutiques. En effet, l’activité physique est conseillée, en favorisant le travail de force et en aérobie, en respectant des seuils (36) (37) (38) (39). Les étirements peuvent être effectués (40). Les massages bien-être et décontracturant sont possibles. 5.4 Législation et éthique Des problèmes éthiques peuvent se poser dans l’optique d’une étude ou d’une pratique. Peut-on appliquer un traitement à la mère, sachant que le fœtus n’en a pas besoin ? D’autant plus que cette thérapeutique n’a pas fait preuve de sa sécurité. Pour le code pénal, le fœtus n’est pas une personne. L’article 16 du code civil évoque que « La loi […] garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie ». Or il ne précise pas où commence la vie. Le droit civil énonce « A la naissance tout Homme est sujet de Droit ». Ainsi, la naissance serait le début de la vie de l’enfant. La période in utero n’est pas considérée comme la vie d’une personne. Cependant, le code de santé publique énonce les exceptions à l’atteinte à la vie, qui sont « sauf avortement et réduction embryonnaire ». Donc le code de santé publique considère que la conception constitue le commencement de la vie. D’un point de vue juridique, le statut de l’embryon est absent et donc non précisément défini. La mère est la seule possédant les droits sur son enfant. L’article 1111-2 du code de la santé publique indique que le patient doit être informé des effets et conséquences de tout acte thérapeutique. Si la patiente enceinte décide de 23 pratiquer l’électrothérapie, il faut donc l’informer qu’aucune donnée actuelle assure la sécurité vis-à-vis de l’embryon (Article 36, alinéa 1 er du code civil), s’assurer de sa compréhension et recueillir son consentement D’un point de vue éthique, le rôle du masseur-kinésithérapeute n’est pas de dissuader un patient d’utiliser une thérapie plutôt qu’une autre. Il n’est pas non plus d’omettre une thérapie pouvant apporter un bénéfice, mais dont le praticien doute. Le masseur-kinésithérapeute se doit d’informer le patient des pratiques actuelles, de leurs effets et conséquences. Il ne peut imposer une méthode. Il décide de la séance, mais doit garder à l’esprit le consentement du patient. Il n’y a pas d’omission si la technique est jugée inappropriée, dangereuse, non connue ou contre-indiquée. Ainsi, un item aurait dû être ajouté au questionnaire : « Demandez-vous à vos patientes si elles sont enceintes ou peuvent l’être, lors de la pratique de l’électrothérapie ?». Cela peut être considéré comme une faute dans le cas où cela n’est pas fait. En effet, le principe de précaution prévaut. Ce qui rend cette question d’autant plus importante. Cette question en appelle d’autres. Par exemple, à quel âge doit-on/ose-t-on demander à une patiente si elle est enceinte ? Les convictions personnelles du thérapeute ne doivent pas interférer. Cette réponse peut être délicate pour la patiente. Il faut donc la poser à l’écart d’éventuels patients et autre présence familiale. Ceci ayant pour but de rassurer la patiente et de préserver le secret médical. Cette démarche est applicable pour toute patiente. Elle peut se croire difficile à réaliser mais est nécessaire d’un point de vue législatif et éthique. Le fait de demander à la patiente si elle est enceinte est primordial, car d’après le questionnaire, de 59,1 à 78,6% (selon le courant) utiliseraient l’électrothérapie chez la femme enceinte. L’utilisation du conditionnel ne permet pas de savoir si les thérapeutes posent la question de leur grossesse à leur patiente ou non. 24 6. Conclusion Dans le cas de l’électrothérapie, quel est le risque de son utilisation sur le fœtus pendant la grossesse, par rapport au bénéfice maternel ? Les deux méthodes utilisées ne permettent pas de définir le risque précis sur le fœtus. Les études reliant l’électrothérapie et la femme enceinte sont rares et manquent de méthodologie, empêchant d’en extraire des conclusions. De plus, les recommandations sont à majorité des avis d’experts, qui extrapolent certains résultats. D’un point de vue strictement physique et physiologique, rien ne peut laisser supposer qu’un courant puisse provoquer des effets secondaires. Néanmoins, des études fiables pourront apporter des réponses. Il faut noter que d’autres techniques existent dans le but d’obtenir une diminution de la douleur et un renforcement musculaire. Ainsi, dans la balance bénéfice/risque, il n’y aucun élément bénéfique notable face aux importants risques encourus. Le principe de précaution prévaut. L’électrothérapie doit être contre-indiquée chez la femme enceinte, sur l’ensemble du corps et à toute période de la grossesse. Jusqu’à 78,9 % des thérapeutes pratiqueraient cette technique sur des femmes enceintes, représentant une part non négligeable de leur patientèle. En tenant compte des connaissances actuelles sur l’électrothérapie et sur la grossesse, nous pouvons considérer que ces praticiens prennent un risque vis-à-vis de la patiente et de l’enfant. Il faut donc veiller à demander systématiquement à une patiente si elle est enceinte, avant d’entreprendre un traitement par électrothérapie. Il faudrait aussi expliquer aux masseur-kinésithérapeutes non informés les raisons de cette présente recommandation. De même, tous les fabricants doivent éviter les mots « précaution » et « utérus gravide », et indiquer « Contre-indication : Ne pas utiliser l’électrothérapie chez la femme enceinte (il n’y pas d’étude garantissant la sécurité) ». Cette conclusion pourrait être aussi celle du forum proposé dans Kinésithérapie, les cahiers en 2005, qui n’a jamais aboutit à une réponse (27). La question était « Grossesse, ultrasons et électrothérapie : principe de précaution ou contre-indications ? ». La réponse à cette question serait : l’électrothérapie est contre-indiquée par principe de précaution. 25 Bibliographie 1. Crépon, Francis. Electrophysiothérapie et rééducation fonctionnelle. Frison-Roche, 2002. 2. Bussières, Philippe. Agents physique en réadaptation : théorie et pratique. Bruxelles : De Boeck, 2001. 3. Roques, Christian-F. 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Merci de ne pas influencer ou guider les réponses d'un collègue, et de ne pas consulter internet ou de la littérature sur le sujet afin de ne pas fausser les résultats. Si cela vous est possible, merci de faire suivre ce questionnaire à d'autres MasseurKinésithérapeutes DE, ou étudiants : www.kinesitherapie.fr.ht , www.kine.fr.ht , www.kinesitherapie.fr.cx , bit.ly/kinesitherapie , goo.gl/HDpaA Si vous avez des remarques, des questions, des informations à apporter, merci de me contacter au 06.77.80.25.86 ou à [email protected]. *Obligatoire 1) Vous êtes * Une femme Un homme 2) Vous travaillez (avez travaillé) en *(vous pouvez éventuellement cocher plusieurs cases) salariat à l'hôpital salariat en centre de rééducation en libéral vous êtes étudiant 3) Depuis combien de temps exercez-vous le métier de masseur-kinésithérapeute (en années) *Cas particuliers : pour les étudiants, indiquer K1, K2 ou K3. Pour la première année après les études, indiquer 1 4) Où avez-vous reçu une formation en électrothérapie * à l'Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie lors d'une formation extérieure spécialisée lors d'une formation interne avec le livret accompagnant l'appareil d'électrothérapie en lisant des livres, revues, articles, sites internet 5) Combien d'heures par jour utilisez vous l'électrothérapie ? (en moyenne) * je n'utilise pas l'électrothérapie de 0 à 2 heures de 2 à 4 heures de 4 à 8 heures de 5 à 8 heures plus de 8 heures 6) Dans la pratique de l'électrothérapie (de manière globale) * vous utilisez les programmes préenregistrés vous programmez vos propres programmes je n'utilise pas l'électrothérapie 7) Si possible, merci d'indiquer le fabriquant et le modèle de l'appareil d'électrothérapie que vous utilisez 8) Pour vous, l'électrothérapie peut être utilisée (de manière globale) * sur toutes les pathologies seulement les pathologies où l'utilisation est indiquée chez toutes les pathologies qui ne sont pas contre indiquées 9) Avez-vous pris en charge une (des) patiente(s) enceinte(s) au cours de votre carrière ? * Oui Non 10) Si oui, quelle(s) pathologie(s) avaient 11) Où avez-vous reçu un enseignement sur la grossesse * à l'Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie lors d'une formation extérieure spécialisée lors d'une formation interne en lisant des livres, revues, articles, sites internet pendant ma grossesse ou la grossesse du conjoint je n'ai pas reçu d'enseignement spécifique sur la grossesse ces femmes enceintes ? 12) Utilisez-vous (utiliseriez-vous) de l'électrothérapie chez la femme enceinte ? * Oui Non 13) Si pour vous, il y a des contre-indications chez la femme enceinte, elles sont * relatives absolues il n'y a pas de contre-indications 14) Si pour vous, il y a des contre-indications chez la femme enceinte, elles sont décrites pour les périodes de(Dans le cas où vous voulez indiquer toute la grossesse, merci de cocher les 4 premières cases) de 0 à 12 semaines de 12 à 26 semaines de 26 à 37 semaines de 37 semaines jusqu'au terme il n'y a pas de contre-indications Autre : 15) D'après vos connaissances, il existe des contre-indications au "TENS conventionnel gate control" chez la femme enceinte dans la zone * Lombaire Abdominale Bassin Cuisse L'ensemble du corps Le TENS conventionnel gate control n'est pas contre indiqué 16) D'après vos connaissances, il existe des contre-indications au "TENS endorphinique" chez la femme enceinte dans la zone * Lombaire Abdominale Bassin Cuisse L'ensemble du corps Le TENS endorphinique n'est pas contre indiqué 17) D'après vos connaissances, il existe des contre-indications à l' "excito-moteur (secousses élémentaires des muscles innervés)" chez la femme enceinte dans la zone * Lombaire Abdominale Bassin Cuisse L'ensemble du corps L'excito-moteur (secousses élémentaires des muscles innervés) n'est pas contre indiquée 18) D'après vos connaissances, il existe des contre-indications à l' "excito-moteur tétanisant trophique" chez la femme enceinte dans la zone * Lombaire Abdominale Bassin Cuisse L'ensemble du corps L'excito-moteur tétanisant trophique n'est pas contre indiquée 19) Pour vous, quels sont les risques de l'électrothérapie chez la femme enceinte ? risque de fausse couche, d'accouchement prématuré, de ne pas mener la grossesse à terme risque d'une atteinte sur la formation de l'embryon et/ou foetus risque vital pour la mère aucun risque pour la grossesse, la mère et l'enfant si les paramètres sont adaptés Autre : 20) Si vous pensez qu'il y a un risque, quel(s) élément(s) pourrai(en)t en être la cause ? la diffusion de la stimulation électrique au muscle utérin la diffusion de la stimulation électrique au foetus la production 'd'éléments chimiques tels que les endorphines et autres dérivés l'augmentation de la vascularisation locale aucun de ces éléments n'a d'effet délétère Autre : 21) Si vous avez des remarques, merci de les indiquer ici ci-dessous 22) Merci d'indiquer le nom de l'établissement et la ville où vous travaillez (si salarié). Pour le libéral, indiquer "Libéral", puis la ville. Pour les étudiants, indiquer "IFMK" puis la villeNon obligatoire. Elle me permet de cibler les zones où le questionnaire n'a pas été délivré. 23) Merci de laisser votre adresse mail (FACULTATIF). Elle me permettra de vous contacter dans le cas où je souhaite approfondir le questionnaire. Si vous voulez garder votre anonymat, merci de ne pas l'indiquer. Merci de votre participation. Si cela vous est possible, merci de faire suivre ce questionnaire à d'autres Masseur-Kinésithérapeutes DE : www.kinesitherapie.fr.ht , www.kine.fr.ht , www.kinesitherapie.fr.cx, bit.ly/kinesitherapie , goo.gl/HDpaA Si vous avez des remarques, des questions, des informations à apporter, merci de me contacter au 06.77.80.25.86 ou à [email protected]. Annexe 2 : Comparaison de l’anamnèse entre l’échantillon et la population Sexe (échantillon) 54% 46% Sexe (population) Homme 48% 52% Homme Femme Femme Mode d'exercice (population) Mode d'exercice (échantillon) 11% 9% 17% Libéral 80% 4% Libéral Hopital Hopital 79% Autres salariés Centre de Rééducation Répartition par années de pratique 13% 2% Moins de 7 années 47% 38% Répartition par âge de la population de 7 à 21 années 30 à 44 ans de 22 à 36 années 45 à 59 ans 37 années et plus 12% Moins de 30 ans 21% 31% 36% 60 ans et plus Statistiques sur la population obtenue par la DREES Annexe 3 : Résultats du questionnaire présentés sous forme de diagramme. Type d'exercice (fig2) Sexe (fig1) Homme 46% 54% Libéral 11% 9% Hopital Femme 80% Centre de Rééducation Temps d'exercice (fig3) Nombre de personnes 50 40 30 20 10 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 Années Formation électrothérapie (fig4) Formation extérieur 55 Formation interne 27 Livres, revues, articles, sites internet 86 Livret d'appareil d'électrothérapie 98 IFMK 388 0 50 Temps d'utilisation quotidienne (fig5) de 0 à 2 heures 13% 1% 11% 25% 100 150 200 250 300 350 400 450 Programme d'électrothérapie (fig6) Utilisation de programmes préenregistrés 351 de 2 à 4 heures de 4 à 8 heures 50% Utilisation de programmes personnels 43 N'utilise pas l'électrothérapie 50 plus de 8 heures je n'utilise pas l'électrothérapie 0 100 200 300 400 Utilisation d'électropthérapie (fig7) chez toutes les pathologies qui ne sont pas contre indiquées 5% 42% seulement les pathologies où l'utilisation est indiquée 53% sur toutes les pathologies Formation sur la grossesse (fig9) Prise en charge de femme enceinte (fig8) 137 Pas de formation sur la grossesse Non 14% Grossesse personnelle ou celle du conjoint 72 Livres, revues, articles, sites internet Oui 86% 85 Formation Interne 88 Formation Extérieur 89 218 IFMK 0 50 100 150 200 250 Niveau de contre-indications (fig11) Utilisation de l'électrothérapie chez la femme enceinte (fig 10) 3% absolues Oui 22% 40% relatives Non 78% 57% Pas de contreindications Période de contre indication (en %) (fig12) 51 de 0 à 12 semaines 48 de 12 à 26 semaines de 26 à 37 semaines 42 de 37 semaines jusqu'au terme 42 23 pas de contre indication 0 10 20 30 40 50 60 Zone contre-indiquée en fonction du type de courant (fig13) EM tétanisant trophique EM secousses élémentaires 44 Cuisse 30 32 TENS Endorphinique TENS Conventionnel 54 199 Lombaire 178 223 200 214 239 204 226 233 238 Bassin Abdominale 12 18 Pas de CI 268 268 51 56 172 133 128 Ensemble du corps 90 Zone contre-indiqué en fonction du type de courant 2 (fig14) Cuisse Lombaire Bassin Abdominale 216 371 386 405 EM tétanisant trophique 187 356 372 EM secousses élémentaires 158 TENS Endorphinique 122 TENS Conventionnel Risque de l'électrothérapie chez la femme enceinte (fig15) Autre 14% Aucun risque 15% Risque vital pour la mère 306 290 316 2% Pas d'effet délétère 3% Production endorphine 50% Stimulation électrique diffusée au fœtus 67% 0% 20% 40% 60% 358 Autres Augmentation vascularisation locale Risque de fausse couche 366 Cause du risque (fig16) 2% Risque d'atteinte sur formation 332 401 Stimulation muscle utérin 80% 25% 32% 64% 81% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Annexe 4 : Test de Chi² Tableau 1 : Pratique de l’électrothérapie sur la femme enceinte. Hypothèse H0 : La pratique de l’électrothérapie chez la femme enceinte ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. Données observés Pas d'enseignement sur la grossesse Enseignement sur la grossesse Total Oui Données Attendues Pas d'enseignement sur la grossesse Oui 29,94 Enseignement sur la grossesse 62,06 Non Total 29 108 137 63 92 221 329 284 421 Non Probabilité Chi 2 0,81 107,06 Valeur du Chi 2 0,06 221,94 Valeur du Chi 2 (5%) 3,841 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. Tableau 2 : Utilisation du TENS Conventionnel suivant certaines zones anatomiques Hypothèse H0 : L’utilisation du TENS Conventionnel ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. TENS Conventionnel (Observé) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Total TENS Conventionnel (Attendu) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Enseignement Pas d'enseignement sur la Total sur la grossesse grossesse 35 55 21 35 81 187 67 159 60 140 12 20 276 596 90 56 268 226 200 32 872 Enseignement Pas d'enseignement sur la Probabilité Chi 2 sur la grossesse grossesse 28,49 61,51 Valeur du Chi 2 17,72 38,28 Valeur du Chi 2 (5%) 84,83 183,17 71,53 154,47 63,30 136,70 10,13 21,87 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. Tableau 3 : Utilisation du TENS Endorphinique suivant certaines zones anatomiques 0,48 4,50 11,07 Hypothèse H0 : L’utilisation du TENS Endorphinique ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. TENS Endorphinique (Observé) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Total TENS Endorphinique (Attendu) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Pas d'enseignement Enseignement Total sur la grossesse sur la grossesse 50 78 14 37 73 165 61 143 50 128 10 20 258 571 128 51 238 204 178 30 829 Pas d'enseignement Enseignement Probabilité Chi 2 sur la grossesse sur la grossesse 39,84 88,16 Valeur du Chi 2 15,87 35,13 Valeur du Chi 2 (5%) 74,07 163,93 63,49 140,51 55,40 122,60 9,34 20,66 0,41 5,08 11,07 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. Tableau 3 : Utilisation du Excito-moteur secousses élémentaires suivant certaines zones anatomiques Hypothèse H0 : L’utilisation du Excito-moteur secousses ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. Excito-moteur secousses (Observé) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Total Pas d'enseignement Enseignement Total sur la grossesse sur la grossesse 46 87 4 14 86 182 78 161 71 152 16 38 301 634 Excito-moteur secousses (Attendu) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Pas d'enseignement Enseignement Probabilité Chi 2 0,93 sur la grossesse sur la grossesse 42,82 90,18 Valeur du Chi 2 1,37 5,79 12,21 Valeur du Chi 2 (5%) 11,07 86,28 181,72 76,94 162,06 71,79 151,21 17,38 36,62 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. 133 18 268 239 223 54 935 Résumé : Sujet : Les femmes enceintes sont susceptibles d’avoir recourt à la masso-kinésithérapie, pour toutes pathologies nécessitant une rééducation. Objectif : Evaluer le risque d’utiliser l’électrothérapie sur un fœtus/embryon par rapport au bénéfice apporté à la femme enceinte. Méthode : Deux méthodes ont été nécessaire. Une méthode « Pratique » qui comprend les parutions d’experts, les manuels des appareils d’électrothérapie, et un questionnaire adressé aux masseur-kinésithérapeutes. La seconde méthode, dite « Connaissance » comprenant les études et recommandations sur le sujet. Résultats : La méthode « Pratique » montre que la pratique et les avis ne sont pas uniformes, et n’a aucune valeur scientifique. La méthode « Connaissance » permet d’avoir des arguments scientifiques. Cependant, le niveau des preuves est insuffisant. Conclusion : Le manque d’études sur l’électrothérapie en relation avec la grossesse ne permet pas d’évaluer précisément la dangerosité de cette pratique. Le principe de précaution, étant donné de la gravité des éventuelles conséquences. Les courants thérapeutiques sont donc contre-indiqués chez la femme enceinte. Des praticiens les utiliseraient chez la femme enceinte. Il faut les informer de cette recommandation. Mots clefs : grossesse (pregnancy), femme enceinte (pregnant women), électrothérapie (electrotherapy), contreindication (contraindications), principe de precaution (precautionary principle), bénéfice (benefice), risque (risk) Tableau 5 : Utilisation du Excito-moteur tétanisant trophiques suivant certaines zones anatomiques Hypothèse H0 : L’utilisation du Excito-moteur tétanisant trophiques ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. Excito-moteur tétanisant (Observé) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Total Pas d'enseignement Enseignement Total sur la grossesse sur la grossesse 62 110 3 9 71 162 66 148 59 140 12 32 273 601 Excito-moteur tétanisant (Attendu) Ensemble du corps Pas de contre-indications Abdominale Bassin Lombaire Cuisse Pas d'enseignement Enseignement Probabilité Chi 2 sur la grossesse sur la grossesse 53,73 118,27 Valeur du Chi 2 3,75 8,25 Valeur du Chi 2 (5%) 72,78 160,22 66,84 147,16 62,16 136,84 13,74 30,26 172 12 233 214 199 44 874 0,75 2,70 11,07 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. Tableau 6 : Période d’utilisation de l’électrothérapie chez la femme enceinte Hypothèse H0 : L’utilisation de l’électrothérapie à certaines dates de gestation ne dépend pas de ses connaissances sur la grossesse. Période (Observée) 0 à 12 semaines 12 à 26 semaines 26 à 37 semaines 37 semaines au terme Pas de contre-indications Total Période (Attendue) 0 à 12 semaines 12 à 26 semaines 26 à 37 semaines 37 semaines au terme Pas de contre-indications Pas enseignement sur la grossesse 86 83 83 80 5 337 Enseignement Total sur la grossesse 181 180 175 170 18 724 267 263 258 250 23 1061 Pas enseignement Enseignement Probabilité Chi 2 sur la grossesse sur la grossesse 84,81 182,19 Valeur du Chi 2 83,54 179,46 Valeur du Chi 2 (5%) 81,95 176,05 79,41 170,59 7,31 15,69 H0 n’est pas rejetée. Les deux variables sont indépendantes. 0,94 0,77 9,488