les dessins d`Antoine-Louis Barye
Transcription
les dessins d`Antoine-Louis Barye
DOSSIER DE PRESSE Auguste Trichon, Exposition des oeuvres de Barye à l’École des Beaux-Arts – Salle de Melpomène, planche extraite de l’Univers illustré de 1875, Beaux-Arts de Paris « LE MICHEL-ANGE DE LA MENAGERIE » : les dessins d’Antoine-Louis Barye Exposition du 22 octobre 2013 au 31 janvier 2014 Vernissage le lundi 21 octobre à 11h30 Cabinet des Dessins Jean Bonna Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 1 Sommaire Communiqué de presse…………………………………………………….…………………..p. 3 « Barye à l’École des Beaux-Arts et au Muséum » par Emmanuelle Brugerolles, Conservateur général du Patrimoine, chargée de la collection de dessins des Beaux-Arts de Paris ………..……p. 5 « À la place de l’animal » par Philippe Comar, Professeur de morphologie aux Beaux-Arts de Paris………….……………… p. 9 « Quand Barye mesurait l’animal » par Christophe Degueurce Professeur d’anatomie et conservateur du musée Fragonard………………...p. 12 Antoine-Louis Barye………..…………………………………………………………………… p. 15 Barye à travers Paris………..………………………………………………………….…..… p. 16 Quelques dessins exposés……………………………………………………………....…. p. 17 Le département de morphologie des Beaux-Arts de Paris………….……… p. 19 Le Cabinet des dessins Jean Bonna…………..……………………….………….…… p.20 Le projet pédagogique………..……………………………………………………………… p. 21 L’école nationale supérieure des beaux-arts……………………..…….…….…. p. 22 Informations pratiques…………………………………………………………..………..…. p. 23 Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 2 COMMUNIQUE DE PRESSE « LE MICHEL-ANGE DE LA MÉNAGERIE » : les dessins d’Antoine-Louis Barye Exposition du 22 octobre 2013 au 31 janvier 2014 Cabinet des Dessins Jean Bonna Vernissage le lundi 21 octobre à 11h30 L’histoire de l’enseignement artistique est profondément marquée par l’étude morphologique humaine et animale. Les Beaux-Arts de Paris disposent depuis 1824 d’un Cabinet anatomique unique et d’un amphithéâtre de morphologie dans lequel, aujourd’hui encore, la pratique du dessin d’après modèle tient une place essentielle. Cette exposition présente une sélection de dessins zoométriques et de moulages d’Antoine-Louis Barye, issus du fonds acquis par l’École à des fins pédagogiques, à la mort de l’artiste en 1876. Ils révèlent le grand intérêt porté par l’artiste pour la science et son obsession pour les mesures et proportions. Cinq études d’un gorille Deux études de la tête d’une « panthère de l’Inde femelle » morte, en vue latérale gauche et vue dorsale Entré à l’École des Beaux-Arts en 1818, Barye est surtout connu pour ses sculptures animalières et ses dessins ou aquarelles d’animaux sauvages exécutés d’après nature au Jardin des plantes ou dans les ménageries ambulantes. À partir de 1854, il enseigne le dessin animalier au Muséum d’Histoire Naturelle. Aujourd’hui, des œuvres de Barye sont présentes aux Tuileries ou au jardin du Luxembourg. Il développe toute sa vie une approche naturaliste de la figure animale en participant aux dissections du laboratoire d’anatomie comparée et en fréquentant les salles du Muséum qui lui fournissent ses différents modèles – des grands félins en grande majorité. Ces dessins – figurant des animaux avec peaux, écorchés ou à l’état de squelette – sont de véritables documents de travail pour l’artiste et témoignent de sa parfaite connaissance des animaux qu’il a palpés et manipulés. Contrairement aux préceptes qui dominent dans l’enseignement de la sculpture à l’époque, Barye ne s’intéresse pas au « dessous » pour figurer le « dessus », mais au modelé de la surface des figures et aux mesures respectives des parties. Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 3 Cette exposition montre à quel point Barye est ancré dans son époque, riche de grandes expéditions, et de la découverte, à Paris, des animaux du monde entier. Elle est l’occasion de retracer l’histoire des « modèles » de Barye. Si certains animaux restent anonymes, d’autres ont parfois été les vedettes de la Ménagerie, à l’instar de l’éléphante Chevrette, du gorille donné par le docteur Franquet en 1852 ou de l’éléphante Marguerite, confisquée au Stadhouder. Ils ont parfois fait l’objet d’études célèbres, comme les lions de l’amiral de Rigny que Barye immortalise en compagnie de son ami Delacroix. Le catalogue de l’exposition regroupe des textes d’Emmanuelle Brugerolles (conservateur général du Patrimoine en charge de la collection de dessins des Beaux-Arts de Paris), Philippe Comar (professeur de morphologie aux Beaux-Arts de Paris), Christophe Degueurce (professeur d’anatomie et conservateur du musée Fragonard), Isabelle Leroy-Jay Lemaistre (conservateur général au département des sculptures du musée du Louvre) et Béatrice Tupinier-Barillon (documentaliste au département des sculptures du musée du Louvre). Commissaire de l’exposition Emmanuelle Brugerolles Prochaine exposition du Cabinet des dessins Jean Bonna : Paysage à Rome vers 1600 / 11 février – 2 mai 2014 Bernard Moninot / 16 mai – 25 juillet 2014 Bernard Moninot est professeur de dessin aux Beaux-Arts de Paris Cabinet des Dessins Jean Bonna, Palais des études, cour vitrée, entrée sur la gauche École nationale supérieure des beaux-arts 14 rue Bonaparte, 75006 Paris Métro Ligne 4 : Saint-Germain-des-Près, Bus : 24-27-39-63-70-86-87-95-96 www.beauxartsparis.fr Ouverture du lundi au vendredi de 13h à 18h Tarifs : plein 3€, réduit 2€ ; gratuit sur justificatif Vernissage le 21 octobre 2013 à partir de 11h30 Le Cabinet des dessins Jean Bonna - Avec près de 25 000 dessins, le cabinet des dessins possède, après le musée du Louvre, la collection la plus prestigieuse tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Constitué de feuilles exceptionnelles, où les maîtres tels Léonard de Vinci, Raphaël, Rubens, Poussin ou Boucher se côtoient, le fonds couvre une période plus large allant de la Renaissance à nos jours. Grâce au mécénat de Jean Bonna, un cabinet de dessins prend place au sein du palais des études en janvier 2005, permettant de conserver dans d’excellentes conditions une partie des réserves et notamment les 3 000 feuilles de la donation Mathias Polakovits. Trois expositions par an sont organisées. Une politique d’acquisitions dynamique est menée permettant à 40 feuilles d’enrichir en cinq ans la collection. A cette fin, l’association du Cabinet des amateurs de dessins de l’École des Beaux-Arts a été créée en 2005. Parmi ses acquisitions : Vue du Tempietto de San Pietro in Montorio, Hubert Robert (1762), Saint-Paul renversé sur la route de Damas, Eugène Delacroix, Sans titre, Georg Baselitz, D’après Holbein, Jean-Michel Alberola. En outre, depuis trois ans, un partenariat entre l’association Le Cabinet des amateurs de dessins de l’École des Beaux-Arts, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et neuf établissements de banlieue situés en zones prioritaires, vise à offrir à ces élèves l’accès aux prestigieuses collections de dessins de l’École, dans le cadre de l’enseignement de l’Histoire des arts. 10 établissements (5 issus de l’académie de Créteil et 5 de l’académie de Versailles) sont concernés. L’École nationale supérieure des beaux-arts - Etablissement public à caractère administratif sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication, l’École des beaux-arts développe une formation originale basée sur le travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange avec l’étranger. L’École délivre un diplôme de 1er cycle après trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année, reconnu au grade de master. Un troisième cycle de recherche complète ce cursus depuis la rentrée 2012. Elle accorde une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les plus patrimoniales, ainsi qu’aux enseignements théoriques d’un haut niveau. L’École des beaux-arts représente plus de 500 étudiants, 100 professeurs, artistes enseignants et techniciens, plus de 60 accords d’échanges internationaux avec les plus grandes écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque proposant, en libre accès, 45 000 ouvrages, des collections de plus de 450 000 œuvres et plusieurs expositions patrimoniales et d’art contemporain chaque année. Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 4 Barye à l’École des Beaux-Arts et au Muséum (extraits) par Emmanuelle Brugerolles,Conservateur général du Patrimoine, chargée de la collection de dessins des Beaux-Arts de Paris Barye et l’École des Beaux-Arts Les liens de Barye avec l’École des Beaux-Arts ne furent pas de son vivant couronnés de succès. Inscrit à l’École le 7 juillet 1818 sur la recommandation de Bosio, le sculpteur obtint en 1819 une mention honorable au concours du Grand Prix de gravure en médaille sur le thème de Milon de Crotone. De 1820 à 1823, il tenta chaque année sans succès le concours du Prix de Rome de sculpture (avec Caïn entendant la voix de l’Éternel, où il fut reçu second, Alexandre dans la ville des Oxidraques et la Robe de Joseph rapportée par ses frères à Jacob). Avant d’être admis en loge en 1823, il gagna le premier prix au concours d’esquisse grâce aux Reproches d’Hector à Pâris. Après cette date, il ne fut plus autorisé à concourir et, renonçant au cursus académique, se consacra, « pressé par les nécessités de l’existence », à l’exécution de bronzes animaliers sous la direction de l’orfèvre de la duchesse d’Angoulême, Jacques-Henry Fauconnier. Ces malheureuses épreuves sont les seules traces de son passage au sein de l’institution qui ne le choisit pas plus pour enseigner aux jeunes artistes, lorsque sa réputation de sculpteur animalier fut acquise. Ce n’est que l’année de sa mort, en 1875, que l’École des Beaux-Arts, grâce à son ami Eugène Guillaume, directeur de l’époque, lui rendit hommage à travers une exposition dévoilant une grande partie de ses oeuvres encore conservées dans son atelier : plus de six cent cinquante numéros, répartis entre ses sculptures en plâtre et en bronze, ses aquarelles, ses études peintes et ses dessins. En 1889, à l’initiative d’Eugène Guillaume, une seconde rétrospective fut organisée dans les salles d’exposition du quai Malaquais dans le but de lever des fonds pour ériger un monument à la mémoire de l’artiste : réunissant plus de huit cent cinquante oeuvres appartenant essentiellement à des collectionneurs privés, elle n’attira pas, comme le déplora Jules-Joseph Guiffrey, un grand public : les oeuvres y étaient présentées non pas chronologiquement mais par collections, exposant parfois les épreuves multiples d’un même bronze. Composé presque exclusivement de répliques de Barye, le monument conçu en son honneur par l’architecte Louis Bernier et sculpté par Laurent-Honoré Marqueste fut inauguré le 18 juin 1894 sur le pont Sully à Paris. Hors ces hommages posthumes, l’École des Beaux-Arts décida, à la demande de Mathias Duval (1844-1907), professeur d’anatomie depuis 1873 d’acquérir à la vente après décès des 7-12 février 1876 à l’hôtel Drouot un certain nombre de moulages et de dessins susceptibles de servir à l’enseignement des jeunes artistes. Le bordereau d’adjudication mentionne sous le n° 576 un « lot de 40 cadres contenant des dessins cotés et proportions manuscrites. Un lot de 70 moulages sur nature » pour la somme de deux cent soixante-cinq francs . Ils furent exposés dès 1889 sous le n° 855 dans l’exposition et Eugène Guillaume s’enorgueillit dans son cours dispensé au collège de France en 1883-1884 d’avoir « fait acheter un grand nombre de ces dessins pour l’École des Beaux-Arts : il y en a plus de deux cents ». L’École des Beaux-Arts en compte précisément aujourd’hui cent soixante-dix, pour la plupart exécutés au graphite ou à la plume, encre brune sur papier calque, lors des séances de travail de Barye au Muséum d’histoire naturelle. Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 5 Magnin et Blanchard d’après Albert Chéreau, Georges Cuvier donnant son cours de paléontologie, estampe, Bibliothèque nationale de France, Paris Barye et le Muséum d’histoire naturelle C’est après son passage à l’École des Beaux-Arts, où il eut sans doute l’occasion de suivre le cours d’anatomie humaine du chirurgien Jean-Joseph Süe, père du romancier, que Barye se mit à étudier l’anatomie animale. Il s’appuya sur des sources gravées, notamment les célèbres recueils de Buffon, Bourgelat, Vial de Sainbel, Goiffon et Vincent, pour étudier le taureau et le cheval, mais se mit surtout à « fréquenter la ménagerie et ses galeries d’anatomie comparée ». Simple visiteur et auditeur jusqu’en 1853, il fut nommé, maître de dessin en 1854, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort, pour former des dessinateurs et des sculpteurs animaliers. Le Muséum connut à l’époque de Barye de nombreuses transformations et fut au coeur, grâce aux recherches de Cuvier, d’importantes découvertes dont le sculpteur sut profiter : « Ce savant professait sur l’anatomie des êtres organisés des idées qui avaient alors un grand retentissement. Il considérait l’unité de composition des êtres comme la loi première et suprême du règne animalier entier. La théorie des analogues, théorie profonde, servait de base à ce système : toutes les recherches d’anatomie étaient des recherches d’analogie. Ces conceptions, dans leur généralités, frappaient Barye ». Il fut en effet « un auditeur fidèle des leçons du Jardin des plantes et jamais les oeuvres de Buffon, de Lacépède, de Cuvier n’eurent un lecteur plus attentif ; il suivit assidûment les cours d’anatomie ». Dispensé dans l’amphithéâtre Verniquet, cet enseignement d’anatomie comparée, créé en 1802, était libre et gratuit et connut à l’époque de Cuvier un succès Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 6 mondain retentissant, attirant même un public féminin sensible à ces recherches scientifiques. Il était facilité par l’arrivée massive d’animaux due aux nombreux voyages de découvertes qui se succédèrent jusqu’au milieu du XIXe siècle, aux dons diplomatiques et aux conquêtes ou expéditions militaires, notamment la conquête de l’Algérie en 1830 puis celle de l’Indochine à partir de 1858 ou encore les expéditions en Amérique du Sud. Provenant de climats très différents de celui de la France, les animaux résistaient mal aux changements de températures, de nourritures et d’habitudes. Malgré les soins que l’on pouvait leur prodiguer, ils tombaient malades, mouraient rapidement et devenaient alors pour les scientifiques l’objet d’études approfondies. Fortunino Matania, Les artistes animaliers au Jardin des plantes, reproduction tirée de l’Illustration 7 août 1902, musée d’Orsay, Paris Curieux et passionné, Barye arpenta chaque lieu du Muséum d’histoire naturelle, tirant parti de toutes les spécificités des bâtiments. En dehors des cours d’enseignement d’anatomie comparée, il se promenait, comme les dessinateurs naturalistes, devant les cages, afin de saisir l’animal vivant dans ses attitudes les plus caractéristiques. Du frère de Georges Cuvier, Frédéric, nommé à partir de 1805 garde de la Ménagerie, de Florent Prévost qui lui succéda, mais surtout du « père Rousseau », aide naturaliste et « gardien des animaux féroces » qui lui « ouvrait chaque jour très régulièrement les portes de la ménagerie à cinq heures du matin », il put obtenir, quand [les animaux] n’étaient pas féroces, d’entrer dans les compartiments qui leur étaient réservés : « Pour les fauves, le moment où on leur donne leur nourriture était celui qui attirait surtout son attention. L’étude qu’il en a faite lui a permis de saisir et de fixer des attitudes et des gestes qu’aucun artiste n’avait remarqués avant lui. » La galerie d’anatomie comparée, ouverte sur recommandation les lundis et samedis, lui offrait ensuite la possibilité d’étudier les squelettes des principaux spécimens conservés en France et « c’est là qu’il a mesuré tant de squelettes par pieds, par pouces et par lignes». Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 7 Cependant ce fut au laboratoire d’anatomie comparée – dirigé par Georges Cuvier, auquel succéda Henri-Marie Ducrotay de Blainville (de 1832-1850) à partir de 1832 – qu’il put, lors des dissections, étudier la structure de l’animal : observant avec soin toutes les étapes de l’opération, il rendit compte de l’animal mort, dépecé puis écorché, comme en témoignent les feuilles emblématiques de sa méthode exécutées d’après les lions de l’amiral de Rigny. Ces séances, interdites au public mais accessibles à quelques privilégiés parmi lesquels on compte Eugène Delacroix, étaient scrupuleusement préparées par Barye qui connaissait les pensionnaires de la Ménagerie : « Il était tenu au courant de leur santé. Il allait prendre de leurs nouvelles avec sollicitude […]. Et le décès prévu survenait-il, un gardien envoyé par le père Rousseau accourait prévenir Barye, qui, sans perdre une minute, quittait tout, quelle que fût l’heure ou le moment, pour se précipiter vers la cage du défunt. Là, sur la dépouille encore chaude, il procédait à son investigation. Il reconstituait la vie. On le voit d’ici, promenant ses mains sur la bête inerte, palpant les os, mesurant les articulations, faisant jouer les muscles, s’arrêtant pour tracer, en guise de notes, des croquis rapides avec mention des longueurs, calme, absorbé, passionné en silence pour la diversité puissante de cette nature qu’il explorait en savant et en artiste. » Dans son élan romantique, Roger Ballu oublie de préciser que, loin de rester dans sa cage, l’animal avait entretemps été transporté au laboratoire où un préparateur, sous la direction de Cuvier ou de Blainville, procédait à sa dissection. Il faut imaginer une pièce où les murs étaient percés de crochets destinés à recevoir les dépouilles des animaux et une table de dissection où la bête était dépecée de sa peau qui allait éventuellement servir à une naturalisation ou taxidermie, pour dégager le squelette destiné à l’étude dans la galerie d’anatomie comparée. Ce lieu exigu servait également de macérateur pour la préparation des pièces anatomiques. La spécificité des dessins de l’École des Beaux-Arts Entraîné, sous l’influence de Cuvier « à remonter aux lois premières qui règlent les classifications », il ne se contenta pas de l’observation de l’animal vivant et « se fit anatomiste ». C’est donc dans la galerie ou dans le laboratoire d’anatomie comparée qu’il exécuta la série d’études zoométriques conservée à l’École des Beaux-Arts. Sa démarche ne consistait plus à restituer l’apparence de l’animal, mais à le dépouiller de ses formes extérieures et de son volume, à en représenter les proportions et à en comprendre la mécanique. La structure articulée s’efface au profit d’une somme de chiffres et d’équations de dimensions réduites et à des traits accompagnés de mesures. L’artiste cherchait à saisir une autre réalité qui ne relève plus de l’apparence, mais de l’essence même de l’animal, qu’il ne peut appréhender que par une prise de mesures. Rien de flatteur donc dans ses dessins où l’objet d’étude est ramené à des chiffres, à un schéma géométrique qui donne sa forme. Si dans son Livre des proportions, Dürer illustrait son propos par la représentation de figures humaines d’une grande élégance, Barye fait preuve par cette méthode d’une extrême austérité, cherchant à s’approprier le motif pour son propre usage sans but de le transmettre. Il accompagne cette rigueur d’une technique très sobre, constituée d’une plume, encre brune le plus souvent sur papier claque, qui ne rend compte ni du volume, du modelé, de l’ombre ou de la lumière. Guillaume évoque la présence de cet ensemble dessiné dans son atelier, qui présentait un spectacle unique : « Des modèles en terre et en cire étaient sur les chevalets, des fontes encore inachevées sur les établis munis de leur outillage. À la muraille étaient attachés les dessins cotés et les moulages sur nature. » Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 8 « À la place de l’animal » par Philippe Comar, Professeur de morphologie aux Beaux-Arts de Paris C’est sûr, nous sommes de la viande, nous sommes des carcasses en puissance. Si je vais chez un boucher, je trouve toujours surprenant de ne pas être là, à la place de l’animal. Francis Bacon L’originalité d’Antoine-Louis Barye ne tient pas tant au fait qu’il a consacré sa vie à peindre et sculpter des animaux, car les peintres et les sculpteurs animaliers existent depuis longue date, mais au rapport très particulier qu’il entretient avec leur dépouille, écorchée ou non, qu’il dessine, moule et mesure tout au long de sa vie. Mais également au rapport d’identification de l’homme à la bête qui sous-tend son oeuvre, à une époque où l’homme renoue avec son ascendance animale à travers les théories transformistes puis évolutionnistes. Le 20 juin 1829, Delacroix adresse un billet à Barye : « Le lion est mort. Au galop. Le temps qu’il fait doit nous activer. Je vous y attends. Mille amitiés. Ce samedi. » Les animaux de la ménagerie du Jardin des plantes étaient autopsiés au Laboratoire d’anatomie comparée du Muséum. C’est là que les deux amis se retrouvent pour dessiner la dépouille du « lion de l’amiral Rigny ». Les sept dessins réalisés par Delacroix sont aujourd’hui conservés au Louvre, ceux de Barye, une dizaine, appartiennent à un ensemble de cent soixante-dix dessins d’études d’animaux, auquel s’ajoutent quelque soixante-dix moulages sur nature, acquis par l’École à la mort du sculpteur. À quelques rares exceptions près, les dessins de Barye forment un ensemble très homogène. Ce sont des études de zoométrie, des croquis cotés d’animaux – lion, panthère, ours, gorille, gazelle, cerf, cheval. On trouve également dans ses notes manuscrites les mensurations d’un hippopotame mâle, d’un rhinocéros d’Afrique, d’un buffle ou encore d’un crocodile du Nil. Quelques mensurations ont été empruntées à des traités d’histoire naturelle, comme ceux de Perrault, Buffon ou Vincent, mais la plupart d’entre elles sont le fait de Barye lui-même. Les mesures en pieds, pouces, lignes, parfois en centimètres, prises au compas ou au ruban, sont soigneusement inscrites le long d’un réseau de lignes de cote qui enserre l’animal dans un maillage géométrique. Quelques mensurations se rapportent à des segments osseux, mais l’essentiel renvoie à la seule forme extérieure, la dépouille étant souvent reproduite comme elle se présente sur la table de dissection, avant ou après écorchement, couchée sur le flanc, renversée en arrière ou suspendue par les membres. Mais certaines planches qui multiplient les vues de détails, et les combinent sous différents angles, offrent l’image d’un corps en pièces détachées. Quelques dessins cotés ont même peut-être été exécutés d’après les moulages que Barye a lui-même réalisés sur les cadavres de ces animaux, moulages qu’il conservait attachés à la « muraille » de son atelier. Particularité : aucun dessin ne détaille ni n’analyse le jeu et l’imbrication des muscles. Aucun dessin à proprement parler anatomique ! Seuls comptent pour lui le modelé du relief et le relevé des mesures. Faut-il ne voir qu’un hasard dans le fait que, mobilisé dans l’armée en 1813, Barye était affecté à la brigade topographique du Génie et employé au modelage des plans-reliefs ? Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] 9 À l’opposé des préceptes qui dominaient alors l’enseignement de la sculpture, comme ceux d’Émeric-David préconisant d’étudier « le dessous » pour figurer « le dessus », Barye ne cherche pas à justifier les apparences par une connaissance de la profondeur. Louer sa science anatomique serait erroné, lui dont l’approche est avant tout celle d’un métreur. Les lignes de cote qui enveloppent l’animal composent une sorte d’ossature extérieure, semblable à un exo-squelette étayant la forme. On retrouve dans cette approche – non anatomique – la méthode très peu conventionnelle qu’il emploie pour sculpter ses figures. Au lieu de construire une charpente interne et de modeler les formes par-dessus avec de la glaise, il procède tout à l’inverse : « Les membres sont soutenus par des armatures extérieures en fer ou par des béquilles en bois. On dirait un navire sur le chantier. Chaque membre peut ainsi se détacher et Barye, avec son grand tablier, les détachait en effet et les modelait assis devant son atelier. Je cherchais, sans le comprendre, comment le grand artiste pouvait procéder ainsi lorsque mes yeux tombèrent sur une table couverte de notes, de croquis, de bras, de jambes préparés, de têtes, de torses ; chacune de ces parties du corps était traversée par des lignes verticales, horizontales, portant toutes des chiffres indiquant leurs dimensions. » Mais ce travail de métreur n’est pas seulement chez lui une méthode pour reproduire une forme avec fidélité. Le réseau de lignes qu’il tisse autour de la dépouille de l’animal permet d’abord d’en révéler les axes et les points les plus remarquables. Substituer de l’invisible simple au visible compliqué, c’est faire acte de connaissance. Il ne faut pas sousestimer la portée initiatique que contient l’acte de mesurer. Il ne s’agit pas seulement de calibrer, jauger ou toiser un corps, mais de l’évaluer, de l’apprécier, de porter un jugement, afin de parvenir à l’intelligence des formes. « Je conjecture, écrivait Nicolas de Cues en 1450 dans De Idiota, que le mot mensura (mesure) à la même origine que mens (pensée). » Avant Barye – que mesure-t-on sur le vivant ? On mesure les proportions de l’homme, comme dans le traité de Dürer, parfois celles du cheval (animal noble), comme dans le traité de Ruini. Plus rarement celles des autres animaux. On connaît néanmoins les tracés régulateurs de Villard de Honnecourt ou les échelles de grandeur de Juan de Arfe, publiées dans ses Varia commensuracion para la escultura, mais les figures restent schématiques et les mensurations souvent approximatives. Dans tous les cas, il s’agit, non pas de mesure en valeur réelle prise sur le mort ou sur le vif, mais de rapports harmoniques entre les parties, exprimés le plus souvent par des fractions ou par des figures géométriques qui se superposent à la représentation de la forme humaine ou animale. En effet, l’esthétique classique identifie le principe de beauté aux rapports des parties entre elles et de ces dernières avec le tout. C’est le domaine de la « callimétrie » (la mesure du beau), et non pas celui de l’anthropométrie ou de la zoométrie (la mesure du corps). […] Mais à partir du début du XIXe siècle, le développement de l’anatomie comparée et l’essor des théories transformistes vont ruiner cette théorie de l’harmonie et des proportions. Les êtres vivants n’ont pas l’immutabilité qu’ils semblent avoir. Leur forme ne relève pas d’un dessein divin, elle est le fruit du hasard et de la nécessité, donc sujette à se transformer sans cesse, rendant caduque leur inscription dans une figure géométrique immuable. Mais surtout, les limites entre les espèces tendent à s’estomper, à commencer par celles qui séparent l’homme de l’animal. En cela, l’approche de Barye, qui privilégie la mesure directe au détriment des canons de proportions (qu’il a cependant étudiés comme en témoignent certains dessins), lui permet de s’affranchir de toute forme d’idéalisme et de stéréotype. Seul compte pour lui la bête qu’il a sous les yeux, d’ailleurs il ne cherche jamais à caractériser un type ou une espèce, mais toujours un animal singulier qu’il désigne de la manière la plus précise (Lion de l’amiral Rigny, Ours brun trouvé sur les côtes de Californie, Cougouar de la Nouvelle Espagne mort à la Ménagerie, Éléphante des Indes Marguerite, etc.). […] Jusqu’à la Révolution, l’animal ne se détache pas des usages, des fables, des symboles qu’en fait l’homme. Qu’il soit domestiqué ou sauvage, qu’il serve à sa subsistance ou son agrément, ou bien qu’il nourrisse ses rêves (nombre de traités détaillent les proportions des Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 10 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] faunes, centaures et autres chimères), il n’est pas représenté pour lui-même. À Versailles, la crinière des lions imite la perruque de Louis XIV. D’autre part, les théories relatives à la physiognomonie ont associé à chaque animal un « tempérament », et avec celui-ci des attitudes et des expressions qui le caractérisent. Aussi l’observation n’est jamais pure observation. Elle est entourée par tout un halo d’idées préconçues à travers lequel l’animal est perçu. Barye aurait pu se contenter de servir cette « idéologie », en suivant tel ou tel code. Mais non, il veut coller à la bête réelle, à son existence charnelle, putrescible. Il revient inlassablement vers son modèle, l’observe, l’analyse, le mesure encore. Et ceci, jusqu’à la fin de sa vie, car il se méfie autant des conventions en art que des habitudes qui, au fil des ans, deviennent des manières. […] Par un obscur pressentiment, Barye nous offre in fine une image de ce que l’homme est zoologiquement et socialement devenu au seuil de la modernité : un corps mesurable, indéfiniment reproductible. Barye s’est d’ailleurs lui-même souvent identifié à l’animal, quand ce ne sont pas ses contemporains qui, pour le railler, l’ont traité comme tel. Personnage bourru et misanthrope, il avait, aux dires de son entourage, un pavé sur la langue, préférant – comme les bêtes qu’il sculptait – le silence à toute conversation. Mais il savait griffer à l’occasion, voire s’amuser de sa réputation. Lors d’une soirée donnée dans l’appartement d’Alexandre Dumas, que Barye avait décoré en compagnie de Delacroix et Grandville, il était arrivé déguisé en tigre du Bengale. Tout son oeuvre est un autoportrait par projection, autant qu’un portrait de la société dans laquelle il vivait – féroce. Lui que l’on surnommait « le sculpteur des bêtes » (Le Charivari, 10 mai 1839), ou de manière plus ironique encore « le Michel-Ange de la ménagerie » (Théophile Gautier), rétorquait : « Mes contemporains en me reléguant chez les bêtes, pour se débarrasser de moi, se sont mis au-dessous d’elles. Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94 11 Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected] Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected] « Quand Barye mesurait l’animal » par Christophe Degueurce Professeur d’anatomie et conservateur du musée Fragonard L’animal sauvage, ou la paix dans la mort Le décès d’un animal sauvage était une chance pour les artistes animaliers ; qu’une fragile gazelle ou un redoutable félin vienne à trépasser – éventualité fréquente dans d’aussi effroyables conditions de détention – Barye s’emparait du corps pacifique, le manipulait en tous sens, plongeait les mains dans la fourrure pour repérer les reliefs osseux, ouvrait la gueule, manipulait les articulations avant que la putréfaction ne réduise le cadavre en une masse nauséabonde. Les dessins révèlent les étapes de l’examen, suivent les progrès de la hideuse liquéfaction, et semblent s’enfoncer plus profondément dans le corps alors que la corruption fait son oeuvre. Le corps de l’animal était d’abord représenté entier, souvent couché sur le côté, comme la mort l’avait saisi ou tel que le soigneur l’avait laissé après l’avoir traîné hors de la cage, à l’image de cette gazelle dont le membre postérieur est resté plié sous son opposé. Puis il accumulait les détails extérieurs, le foisonnement de poils de la crinière, la bouche entrouverte avec le dessin des babines et la saillie des crocs, le pelage entourant la base des griffes. Parfois, les membres étaient mobilisés pour évaluer l’amplitude articulaire comme chez les félins des dessins dont le membre thoracique gauche fut tiré successivement vers l’avant puis vers l’arrière pour mesurer l’amplitude des mouvements de l’omoplate et de l’épaule, certainement dans l’intention de ne pas représenter des attitudes invraisemblables. Le cadavre était roulé en tous sens pour révéler ses faces, placé même dans des positions proches de la vie malgré la pesanteur à laquelle il était dorénavant soumis, comme le montre la feuille où le corps décharné du lion gît au sol, la tête affaissée entre les pattes antérieures, tandis les dessins le représentent l’encolure relevée dans une attitude très artificielle, probablement obtenue par le passage sommaire d’une corde sous la gorge. Une multitude de détails était consignée sur le papier, réunissant au besoin sur une même feuille plusieurs dizaines de croquis. Mais le simple examen extérieur ne suffisait pas. L’artiste cherchait dans la chair une réponse à ses interrogations. L’animal était dépecé pour faire apparaître les muscles et les saillies osseuses d’un corps qu’une triste fin avait souvent rendu cachectique. Barye fixait sur le papier l’image de contrastes morphologiques comme il le fit pour les têtes de félins des feuilles, avec ce contour du globe oculaire si marqué, les muscles masticateurs tellement volumineux dans cette espèce qu’ils donnent au masque anatomique un aspect effrayant ; il griffonnait la silhouette d’un tronc démembré, représentait un squelette ou les détails de la charpente osseuse. Jacques de Sève, La panthère, planche extraite des Figures pour l’histoire des quadrupèdes de Georges-Louis Buffon / estampe, Bibliothèque, École nationale vétérinaire d’Alfort, Maisons-Alfort Toiser la bête Au-delà des contours, Barye cherchait à fixer les dimensions de ses sujets, mesurant le corps dans une frénésie de collecte de données sans toujours savoir si elles lui seraient utiles. Part importante de sa recherche, le procédé témoigne d’un abord aussi systématique que savant. Barye ne laissait rien au hasard. Il savait par exemple combien l’épaisseur de la peau modifie les contours à la différence de l’homme chez qui, sauf en cas d’embonpoint prononcé, le tégument colle aux formations anatomiques sous-jacentes. La peau de l’animal est lâche, épaisse, soutenue par des muscles cutanés qui permettent de la mobiliser, pourvue d’un pelage qui gomme les reliefs. Barye devait donc distinguer la silhouette générale de l’animal de sa « carcasse » dépouillée, bien moins facile à appréhender que chez l’homme. Il contournait la difficulté en associant plusieurs types de mesures : sur tous les animaux, il relevait les dimensions totales des corps, des grands segments, les largeurs du tronc et des membres, et des centaines de détails comme la largeur de l’implantation de la queue d’un tigre ou la hauteur et l’écartement de ses canines. Mieux, il a utilisé des repères anatomiques qui lui permettaient de saisir la longueur et l’orientation exactes d’un segment osseux, à l’image des condyles articulaires de l’épaule, du coude, du genou, et de bien d’autres articulations qui peuplent ses dessins. Barye connaissait le squelette des animaux qu’il a dessinés, il a su palper au travers des plans superficiels du corps des reliefs osseux marquant notamment les centres de rotation des articulations. C’est ainsi que les dessins indiquent clairement l’organisation des membres d’un félin, avec des mesures fixant les positions de la rotule, du plateau tibial, du grand trochanter. Plus virtuoses, les feuilles montrent des têtes de lion dans lesquelles le crâne osseux, estompé, sous-tend le contour détaillé de la face. Barye connaissait l’anatomie, numérotant soigneusement les vertèbres d’un tigre, fixant l’écart entre les saillies osseuses, se faisant naturaliste ou usant de l’anatomie comparative lorsqu’il représentait l’évolution de l’inclinaison du chanfrein des félins « dans la série », collectant les mesures morphologiques qui étaieraient son travail. […] Antoine-Louis Barye, Tableau de proportions de singes, manuscrit, École des Beaux-Arts, Paris 13 En conclusion, ce corpus de 169 dessins originaux, accompagnés de tableaux de mensurations extraits de la bibliographie, est un témoignage rare des phases préparatoires à la création d’une oeuvre animalière. Il nous dévoile un Barye plongé dans la matière animale, avide de collecter des données exhaustives sur les bêtes qu’il allait représenter. Tous ces dessins sont complexes, hétérogènes, usant de l’observation lointaine comme du démembrement méthodique d’un corps pour le posséder pleinement. Mais si l’on s’écarte un temps de la simple démarche descriptive, ces dessins illustrent indirectement des préoccupations et des enjeux emblématiques du XIXe siècle. Tout d’abord, la nature des animaux représentés n’est pas anodine ; la très grande quantité d’illustrations consacrées aux lions nous renvoie par exemple à la conquête de l’Algérie et à l’obligation dans laquelle avait été placé, en 1830, le Dey d’Alger de céder sa ménagerie, abondamment pourvue de grands félins. De la même façon, le souverain du Maroc envoyait en 1832 comme cadeaux diplomatiques des lions et des panthères. La France avait un pied en Afrique ; tout comme la Rome antique l’avait fait pour ses jeux du cirque, elle importait de ces territoires ces félins si difficiles à conserver. Et il fallait que les arrivages fussent nombreux pour que les artistes puissent voir ces animaux dans une ménagerie parisienne, où les pauvres bêtes succombaient rapidement et n’offraient à l’étude que ces corps décharnés. Le commerce et les comptoirs français étaient également sources d’approvisionnement et il était courant que de riches négociants ramènent des espèces exotiques, à l’image de Jean-Jacques Dussumier (1792-1883), un riche commerçant bordelais qui offrit au Muséum un cerf du Malabar. Mais ces dessins illustrent aussi la vitalité scientifique proprement révolutionnaire du XIXe siècle. Zoologie, biologie expérimentale, entre autres, redessinaient le vivant et invitaient à une relecture du monde. Les temps étaient à l’exactitude, à la mesure, au chiffre… et à la fidélité de la représentation. Si les artistes dessinaient à la Ménagerie, c’est notamment parce qu’ils devaient illustrer les innombrables publications des scientifiques et que la représentation devait être à la hauteur de la rigueur d’un Cuvier, d’un StrausDurckheim ou des Geoffroy Saint-Hilaire. La ménagerie était avant tout un laboratoire où l’on étudiait le comportement, où l’on testait les possibilités de domestication ou d’hybridation à des fins utilitaires. L’artiste ne pouvait qu’être influencé par cette dynamique. Aussi le corpus de Barye peut être considéré comme une interface entre réalisme et démarche scientifique. Il n’avait probablement qu’un but, décrire l’animal pour mieux le reproduire, et il usait des deux armes que le grand Buffon avait identifiées : « L’anatomiste dissèque son sujet, le naturaliste l’observe, et tous les deux le décrivent ». Barye était engagé dans cette démarche, au risque de plonger dans les cadavres putréfiés. Il était fait du même moule que ses contemporains, ces Géricault, ces Delacroix qui cherchaient dans la réalité crue une vérité incontestable ; il était homme de son temps, celui d’un siècle où la Science révélait à l’esprit humain une nouvelle vie et de nouveaux rêves. Il avait à l’évidence foi dans les chiffres, les mesures, l’objectivation, dans ce curieux mouvement qui allait tout segmenter, compartimenter, et finalement dissocier, au moins en apparence, Science et Art. 14 ANTOINE-LOUIS BARYE Sculpteur, peintre et dessinateur, Antoine-Louis Barye entre à l’École des Beaux-Arts en 1818 à l’âge de vingt-trois ans, où il reçoit une première formation chez le sculpteur François-Joseph Bosio (1768-1845) puis chez le peintre Antoine-Jean Gros (1771-1835). En 1831, il expose pour la première fois au Salon avec le Tigre dévorant un gavial. Utilisant des techniques modernes de fonderie, il diffuse lui-même sa production et se voit confier plusieurs commandes officielles, notamment La Paix, La Force, La Guerre et L’Ordre sculptés pour le Palais du Louvre et une statue équestre de Napoléon 1er pour Ajaccio. Mais Barye est surtout connu pour ses sculptures animalières et ses dessins d’animaux exécutés d’après nature au jardin des Plantes. La collection de l’École des Beaux-Arts A la mort de Barye en 1875, l’École des Beaux-Arts acquiert à des fins pédagogiques, cent soixante-dix dessins d’études d’animaux, des manuscrits, ainsi qu’un lot d’environ soixante-dix moulages d’animaux sur nature. L’ensemble dessiné comprend des études de zoométrie, des dessins cotés d’animaux, vivants ou morts, tels que des ours, des félins, un orang-outang, une gazelle, un taureau. Quelques mensurations ont été empruntées à des traités d’histoire naturelle, comme ceux de Perrault ou Buffon, mais la plupart d’entre elles sont de Barye lui-même. Les mesures en pieds, pouces, parfois en centimètres, prises au compas ou au ruban, sont soigneusement inscrites le long d’un réseau de ligne qui enserre l’animal dans un maillage géométrique. Barye s’intéresse au modelé de la surface des figures et les mesures respectives des parties, contrairement aux préceptes qui dominent dans l’enseignement de la sculpture à l’époque et qui préconisent d’étudier « le dessous » pour figurer « le dessus ». Les moulages ont été réalisés sur des animaux morts, souvent avant écorchement, et correspondent au premier tirage d’un moule en creux. Beaucoup d’entre eux conservent encore prisonniers dans le plâtre des touffes de poils, des cils, ou encore, des houppes de crinière. Ils ont vraisemblablement été exécutés dans l’amphithéâtre d’anatomie comparée du Muséum, où les animaux de la ménagerie du Jardin des Plantes étaient autopsiés après leur décès. Barye a fréquenté assidûment toute sa vie ce lieu - parfois en compagnie de son ami Eugène Delacroix - où il a exercé, à partir de 1854, la fonction de professeur de dessin animalier. Plus de la moitié des moulages conservés sont des félins, tigre, panthère et chat. Les autres renvoient à l’univers prisé par le sculpteur (cerf, chevreuil, chien, singe, serpent). En dehors des animaux de petite taille, moulés entier, la plupart des moulages sont fragmentaires (tête, mufle, nez, épaule, croupe, patte, cuisse, oreille). Une cinquantaine d’entre eux ont été exposés en décembre 1875, lors de la grande rétrospective que l’École a consacré à l’artiste. Barye, qui développe une approche naturaliste de la figure animale, parvient à donner à un simple moulage la force illusoire d’une sculpture. Dans ses Esquisses parisiennes, Henry James évoque l’importance pour l’artiste du « Jardin des Plantes [qui] était son Afrique et son Asie. Quoiqu’il passât à modeler des bêtes sauvages, il était le plus Parisien des Parisiens […]. Il éprouvait peut-être la force de cette vérité selon laquelle il est redoutable, en matière artistique, de trop connaître son sujet ». Surnommé « le sculpteur des bêtes » dans Le Charivari du 10 mai 1839 ou de manière plus ironique « le Michel-Ange de la ménagerie » par Théophile Gautier, Barye considère que : « [m]es contemporains en me reléguant chez les bêtes pour se débarrasser de moi se sont mis au dessous d’elles ». 15 BARYE A TRAVERS PARIS À côté des innombrables éditions en bronze de sujets animaliers que Barye fondait et vendait lui-même, il réalisa aussi de la statuaire monumentale. • • • • Lion assis, bronze 1847 et réplique en 1867, ces deux lions ont donné leur nom à la Porte des Lions du pavillon de Flore du Palais du Louvre. Le buste de Napoléon Ier encadré d'allégories dans un fronton de l'aile Sully du Palais du Louvre. Thésée et le Minotaure, bronze, musée du Louvre Le lion au serpent, Bronze, Louvre-Lens Antoine-Louis Barye - Le Lion au serpent -1832 fondu par Honoré Gonon en 1835, commande d'état en 1836. Exposé dans la Galerie du Temps au Louvre-Lens Un monument à Antoine-Louis Barye se trouve square Barye, à la pointe amont de l'île Saint-Louis à Paris. Dans un style néo-classique, deux personnages à l'antique sont assis, entourés de deux enfants nus. Il s'agit de copies en pierre, réalisées par Laurent Marqueste, de deux groupes allégoriques de Barye, L'Ordre et La Force, que l'on retrouve en bronze à Baltimore au Maryland (États-Unis) et dont les originaux ornent le fronton de l'aile Richelieu du Louvre. Le groupe en bronze de Barye Thésée combattant le centaure Biénor et le lion également en bronze qui ornaient aussi ce monument ont été fondus sous l'Occupation. Le 6 mai 2011, après le ravalement du monument, une copie du groupe sommital a été réinstallée. Une plaque précise que le mécène de cette copie est un groupe chinois, et intitule ce bronze Combat du Centaure et du Lapithe. 16 QUELQUES DESSINS EXPOSES Quatre études du lion de l’amiral de Rigny mort Graphite et plume, encre brune sur calque Trois études du lion de l'amiral de Rigny écorché et couché Graphite Deux études de la tête d’une « panthère de l’Inde femelle » morte, en vue latérale gauche et vue dorsale Graphite et plume, encre brune 17 Cinq études d’un gorille Graphite et plume, encre brune sur calque 18 LE DEPARTEMENT DE MORPHOLOGIE DES BEAUX-ARTS DE PARIS La collection du département de morphologie de l’École nationale supérieure des BeauxArts est exceptionnelle. Conçue à des fins pédagogiques au moment de la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture, elle s’est constamment enrichie depuis la seconde moitié du XVIIe siècle. Aujourd’hui, conservée dans la Galerie Huguier, elle comprend plusieurs milliers de pièces : squelettes, momies, mannequins, moulages de dissection, animaux naturalisés, cires anatomiques, écorchés, dont celui attribué à Michel-Ange, ou encore celui, non moins célèbre, en bronze noir, de Jean-Antoine Houdon (1790). À cette collection s’ajoutent des milliers de dessins et clichés photographiques, certains réalisés au sein même de l’École, comme ceux de Paul Richer, d’autres résultant de dons ou d’achats explicitement faits pour l’enseignement, comme les albums de Duchenne de Boulogne, ou les dessins zoométriques de Antoine-Louis Barye. 19 LE CABINET DES DESSINS JEAN BONNA Avec près de 20 000 dessins, le cabinet des dessins possède, après le musée du Louvre, la collection la plus prestigieuse tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Constitué de feuilles exceptionnelles, où les maîtres tels Léonard de Vinci, Raphaël, Rubens, Poussin ou Boucher se côtoient, le fonds couvre une période plus large allant de la Renaissance à nos jours et propose une grande diversité de sujets : histoire ancienne, religion, mythologie, portraits, paysages… Quelques-unes des plus belles pièces sont le fruit des dons conséquents de Jacques-Edouard Gatteaux (1883), Jean Masson (1925), ou encore Mathias Polakovits (1987). Les travaux des élèves, quant à eux, élaborés lors de concours organisés par l’Ecole – perspective, ornement, figure dessinée d’après nature, figure dessinée d’après l’antique – retracent l’histoire de l’institution et de son enseignement. Ils témoignent des talents de jeunes artistes qui cherchent avant tout à concourir au Prix de Rome. Jean-Baptiste Greuze Le confident dans la chambre à coucher Don de l’Association du Cabinet Jean Bonna Grâce au mécénat de Jean Bonna, un cabinet de dessins prend place au sein du palais des études. Inauguré en janvier 2005, il assure plusieurs fonctions. Lieu de conservation d’une partie des réserves, il abrite les 3 000 feuilles de la donation Mathias Polakovits. Les dessins montés sont rangés dans des boîtes neutres selon les normes de conservation préventive. D’autre part, une politique d’acquisitions dynamique est menée depuis quelques années. A cette fin, le Cabinet des amateurs de dessins de l’Ecole des Beaux-Arts, association créée en 2005 et constituée de sociétaires, a pour mission d’enrichir les collections de dessins, mais également de participer au rayonnement de ses activités. Enfin, le cabinet de dessins organise trois manifestations par an. Deux d’entre elles présentent les dessins anciens de la collection (L’œil et la plume : caricatures de Charles Garnier à l’automne 2010 ou encore Parmesan, Antoine-François Callet, décorateur à l’automne 2008, Le dessin à Florence au temps de Michel-Ange à l’hiver 2009) alors que la troisième offre la possibilité à un artiste contemporain, professeur à l’Ecole, d’investir le cabinet pour y présenter ses oeuvres. Chaque exposition est accompagnée d’une publication qui fait le point sur le sujet abordé. Aujourd’hui, la volonté d’accueillir un public de plus en plus large et de plus en plus nombreux, le souci de diffuser à plus grande échelle ce fonds exceptionnel, devient l’un des enjeux majeurs du cabinet. 20 Le projet pédagogique Voici quatre ans qu’est établi un partenariat entre l’association Le Cabinet des amateurs de dessins de l’Ecole des Beaux-Arts, l’École nationale supérieure des beaux-arts et dix établissements de banlieue situés en zones prioritaires, a été reconduit. Dans le cadre de l’enseignement de l’Histoire des arts instauré par le ministre de l’Education nationale, ce projet vise à offrir à ces élèves l’accès aux prestigieuses collections de dessins de l’Ecole. Selon le calendrier établi, 10 établissements soit 6 issus de l’académie de Créteil et 4 de Versailles ont été retenus sur critère géographique, avec pour cible privilégiée les collèges et lycées les plus éloignés et enclavés. L’échantillon d’établissements retenus se caractérise par sa très grande diversité et comprend aussi bien des collèges (de la 6e à la 3e), que des lycées (de la 2nde à la Terminale) et autant de sections générales que spécialisées (options arts pastiques, histoire des arts, mais aussi CAP vente et secrétariat, bacs professionnels). Les groupes sont acheminés par un car, qui assure la liaison à l’aller et au retour de leur établissement à l’école des beaux-arts. Dans la mesure du possible, selon les possibilités du calendrier, les visites s’effectuent chaque mercredi matin de 10h à 12h, hors période de vacances scolaires. Chaque classe est reçue trois fois de manière à découvrir chacune des trois expositions organisées par an, deux consacrées aux dessins des collections de l’Ecole assorties d’un volet contemporain présentant l’œuvre dessiné d’un artiste contemporain, professeur de l’Ecole. Contenu des visites La première des trois séances débute par une présentation historique de l’École des Beaux-Arts, de son architecture, des enseignements dispensés et des modalités d’entrée dans l’institution. Elle se poursuit par une initiation au dessin : sa fonction, son statut, ses techniques. Chacune des trois séances est l’occasion d’une étude iconographique des œuvres exposées, également replacées dans leur contexte de réalisation. La méthode de travail de l’artiste, ses particularités stylistiques… sont expliquées. Dans le cadre de l’initiation aux métiers d’art, les enjeux de l’exposition, les conditions de l’accrochage, mais aussi la restauration des œuvres, leur conservation préventive, etc. sont exposés. L’originalité du projet et la densité du programme (les élèves sont tous reçus trois fois dans l’année) remporte l’adhésion des enseignants et des élèves, exprimant tous le sentiment de vivre une expérience rare. Découverte de sa propre sensibilité, de données historiques et artistiques, opportunité de s’exprimer librement et de discuter sont autant d’apports rendus possibles par ce programme. 21 L’ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES BEAUX-ARTS L’École nationale supérieure des beaux-arts, dont le cœur historique est situé face au Louvre, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, est un établissement singulier où l’excellence de l’enseignement des arts plastiques s’exprime dans un environnement patrimonial d’exception. Etablissement public à caractère administratif sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication, l’École développe une formation originale basée sur le travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange avec l’étranger. L’École délivre un diplôme de 1er cycle après trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année, reconnu au grade de master. A la rentrée 2012, elle a lancé un troisième cycle de recherche à visée doctorale, ARP (Art, Recherche, Pratique). Elle accorde une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les plus patrimoniales, ainsi qu’aux enseignements théoriques d’un haut niveau. Forte d’une longue histoire de plus de 400 ans et d’un patrimoine exceptionnel, l’Ecole représente plus de 500 étudiants, 100 professeurs, artistes enseignants et techniciens, plus de 60 accords d’échanges internationaux avec les plus grandes écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque proposant, en libre accès, 45 000 ouvrages, des collections d’au moins 500 000 œuvres et plusieurs expositions patrimoniales et d’art contemporain chaque année. Médiathèque Stratis Andréadis Palais des Etudes Chapelle des Petits-Augustins Cour du mûrier Atelier 22 INFORMATIONS PRATIQUES Ecole nationale supérieure des beaux-arts Cabinet des dessins Jean Bonna 14, rue Bonaparte 75006 Paris www.beauxartsparis.fr Président du conseil d’administration : Frédéric Jousset Directeur : Nicolas Bourriaud Directrice adjointe, chargé des études : Gaita Leboissetier Directeur adjoint, administrateur : Thierry Jopeck Chef du département du développement scientifique et culturel : Kathy Alliou Commissariat Emmanuelle Brugerolles, conservateur général du patrimoine, chargée des dessins. Responsable communication, mécénat et partenariats : Tanguy Grard Accès Palais des études, cour vitrée, entrée sur la gauche : Saint-Germain-des-Prés ; Bus : 24 - 27 - 39 - 63 - 70 - 86 - 87 - 95 - 96 Dates et Horaires Du 22 octobre 2013 au 31 janvier 2014 Ouverture du lundi au vendredi de 13h00 à 18h00 Vernissage le lundi 21 octobre de 11h30 à 15h00 Tarifs d’entrée - Plein 3 € ; Réduit 2 € ; Gratuit sur justificatif Publication Catalogue de l’exposition : Carnet d’Etudes n°27 sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles. « Le Michel Ange de la ménagerie », les dessins d’Antoine-Louis Barye, Beaux-arts de Paris les éditions, 184 pages. 23
Documents pareils
Le paysage à Rome entre 1600 et 1650
Cabinet des Dessins Jean Bonna, Palais des études, cour vitrée, entrée sur la gauche
École nationale supérieure des beaux-arts
14 rue Bonaparte, 75006 Paris
Métro Ligne 4 : Saint-Germain-des-Près, ...