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Espaces politiques et politiques de l’espace à l’est de l’Europe. Journée d'études organisée par le Centre de Recherche Pluridisciplinaire et Multilingue (CRPM, université Paris Ouest) le Centre de Recherche et d'Analyse Géopolitique (CRAG, université Paris VIII) Mercredi 7 novembre 2012 Université Paris VIII, Bat. D, salle D011 Accès métro : ligne 13, station « Saint-Denis Université » Informations André Filler : [email protected] Kevin Limonier : [email protected] Teva Meyer : [email protected] L’ensemble géopolitique qu’il est convenu d’appeler « Europe de l’Est », possède au moins trois particularités qui permettent de l’identifier comme objet d’étude ontologique : - il a émergé à la suite de la chute et du démembrement des quatre empires continentaux (l’empire russe, l’empire austro-hongrois, l’empire ottoman, l’empire germanique) ; - les jeunes Etats-Nations, qui le composent, ont été soumis pendant plus de cinquante ans aux régimes communistes, de modèle soviétique. Par ailleurs, la plupart de ces Etats étaient réunis dans une alliance militaire placée sous la férule de l’URSS, le Pacte de Varsovie ; - en tant que bloc idéologique, l’Europe de l’Est constituait le noyau d’un des partis dans un affrontement bipolaire lors de la guerre froide. Il semble acquis qu’au vu de ces spécificités, la notion même de « géopolitique », appliquée à cette aire géographique (ainsi que des concepts apparentés : « géographie politique », « espace politique ») est non seulement justifiée, mais aussi lourde de sens. La journée d’études « Espaces politiques et politiques de l'espace à l'est de l'Europe » se propose d’entamer une réflexion théorique sur l’histoire, la sémantique et l’instrumentalisation de la notion de géopolitique dans les Etats d’Europe de l’Est (Allemagne, Russie, Pologne, Ukraine, Moldavie, etc.). Entre tabou (difficultés d’utiliser le terme en Allemagne, banni après l’usage qu’en avait fait les théoriciens du IIIe Reich – travaux de Haushoffer, Obst, Lautensach) et abus (le mouvement eurasien en Russie ; le manifeste du réalisateur N. Mikhalkov qui proclame que « rien n’est politique, tout est géopolitique), user du terme et penser le concept à l’Est de l’Europe demeure révélateur des processus profonds qui régissent ces sociétés en transition ou en mutation - du totalitarisme ou post-totalitarisme vers la démocratie parlementaire ; du statut périphérique ou satellitaire vers l’indépendance nationale. Parmi les pistes de réflexion à aborder, figurent: - la généalogie des concepts géopolitiques (héritage de l’école allemande, Ratzel, Haushoffer) - la notion de Heartland / Rimland (Mackinder) : quel avenir ? - les non-dits géopolitiques dans le discours politique et académique - lecture(s) de la désagrégation de l’URSS : construction post-impériale et douleurs fantômes - instrumentalisation de la géopolitique par le pouvoir en place - géopolitique interne/ géopolitique externe : quelle grille de lecture pour les conflagrations territoriales intra-nationales ? La journée d’études fera partie de la célébration des 10 ans de l’Institut Français de Géopolitique (IFG) et sera concomitante avec la parution du numéro de la revue Hérodote consacré à la théorie de géopolitique et au projet de traduction en russe de l’œuvre d’Yves Lacoste porté en collaboration avec l'université russe d'Etats de sciences humaines (RGGU, Moscou), université partenaire de Paris VIII. Programme 09h30 - 09h45 ouverture 09h45-11h15 1ère session : Penser le territoire politique. Mise en discours et légitimation Présidence : Barbara Loyer Yves Lacoste (Prof. Emérite Paris VIII) : Mackinder, « Le pivot géographique de l’histoire » : une lecture critique. Thomas Lundén (Prof. Université de Södertörn, Stockholm) : La filiation intellectuelle entre Ratzel et Kjellén. André Filler (MCF, Paris VIII): Le « Club d’Izborsk » : exemple d’une géopolitique appliquée en Russie contemporaine. 11h15 – 11h30 pause café 11h30 – 13h00 2ème session : Territoires et transitions Présidence : Xavier le Torrivellec Teva Meyer (Doctorant IFG-Paris VIII) : L’espace transfrontalier comme catalyseur des conflits environnementaux : le cas du mouvement antinucléaire dans le Bade-Wurtemberg. Kevin Limonier (Doctorant IFG-Paris VIII) : Les anciennes villes fermées soviétiques. Territorialisation et mutations des récits de puissance dans la Russie contemporaine. David Ballouey (M2 Espace Russe et Post-URSS, IFG-Paris VIII) : Le Berlin russe, organisation politique d’un espace multicommunautaire. 13h00 – 14h30 déjeuner 14h30 – 16h30 3ème session : De nouvelles légitimités territoriales en construction. Présidence : Jean-Robert Raviot Alexandre Levchenkov (MCF, RGGU, Moscou) : Vecteur transatlantique de la politique étrangère de l'Ukraine (1991-2012) Ismael Chellal (Doctorant, IFG-Paris VIII) : L’émirat du Caucase : construction d’un fantasme géopolitique. Anastasia Mitrofanova (Prof. Académie Diplomatique de Russie-RGGU, Moscou) : Politique spatiale de l’Eglise orthodoxe : le cas moldave Connie Stubbe (MCF, université de Nanterre): Système de gouvernance dans l'aménagement du territoire en Allemagne de l'Est. Le rôle des "Regionen" et des programmes locaux de soutien au développement régional.