Communiqué de presse - Luxembourg for Finance

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Communiqué de presse - Luxembourg for Finance
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Communiqué de presse
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28 juin 2010
La crise de la dette souveraine frappe la croissance économique de la zone euro
Des années de stagnation pour l’Europe du Sud - une croissance du PIB tributaire des
exportations pour l’Europe du Nord
Luxembourg, le 28 juin 2010 – la menace imminente de défaut de paiement s’est évanouie, mais la
crise est toujours présente dans la zone euro, selon les prévisions trimestrielles d'Ernst & Young sur
la zone euro (Ernst & Young’s quarterly Eurozone Forecast, EEF). L’EEF a révisé à la baisse ses
prévisions de croissance pour la région, à 0,8 % pour 2010 et 1,3 % pour 2011. De plus, si la zone
euro ne s’attelle pas sérieusement aux réformes structurelles fondamentales pour relever les
énormes défis auxquels elle est confrontée, elle risque fort de traverser une « décennie perdue »
pour l’économie, comparable à la décennie 1990 au Japon, qui affectera en particulier l’Europe du
Sud.
Selon Marie Diron, conseillère économique senior de l’Ernst & Young Eurozone Forecast, « Les
répercussions de la crise de la dette souveraine impliqueront que la croissance économique de la
zone euro sera inférieure de 1 à 2,5 % à celle des États-Unis au cours des cinq prochaines années.
L’impact sur l’emploi sera tout aussi marqué. Les États-Unis vont créer plus de 10 millions de
nouveaux emplois de 2010 à 2014, tandis que le niveau d’emploi sera pratiquement inchangé dans
la zone euro. »
Alain Kinsch, Country Managing Partner de Ernst & Young au Luxembourg, explique : « La crise de
la dette souveraine a durement frappé l’économie de la zone euro déjà fragilisée. Les entreprises de
toute l’Europe vont attendre de leurs gouvernements et des institutions européennes qu'ils fassent
preuve d'une grande fermeté de commande et d’une coordination des politiques. Une action
confuse et non coordonnée empêchera l’Europe de maintenir son rang sur la scène économique
mondiale. »
Une décennie perdue pour l’Europe du Sud ?
Avec les plans plus rigoureux de réduction du déficit de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal
annoncés en mai, l’Europe à deux vitesses annoncée par l’EEF dans son rapport d’avril devrait être
encore plus contrastée. En effet, tandis que la croissance du PIB des principales économies du Nord
de la zone euro (Allemagne, France, Pays-Bas et Belgique) devrait être en moyenne de 1,7 % par an
en 2010-12, l’EEF prévoit une croissance négative de -0,1 % par an sur la même période en Europe
du Sud.
Le PIB par habitant de la Grèce tomberait ainsi de 89 % de la moyenne de la zone euro en 2007 à
83 % en 2012. En Espagne, il chuterait de 93 % à 88 %, retrouvant son niveau relatif de 1998.
Selon Marie Diron, « le Sud ne va pas simplement traverser une ou deux mauvaises années, mais
plusieurs années de croissance très faible, voire négative. Alors que l’Irlande, souvent associée aux
pays méditerranéens, va rebondir en 2011, la Grèce, l’Espagne et le Portugal devront attendre
2014 pour retrouver leur niveau d’activité d’avant la crise. »
Et une divergence notable avec le Nord
Les prévisions suggèrent des perspectives relativement optimistes pour l'Europe du Nord pour deux
raisons principales. Premièrement, des pays tels que l’Allemagne et les Pays-Bas jouissent de bons
niveaux de compétitivité, après plusieurs années de solide croissance de la productivité et de
modération des salaires, et sont bien placés pour récolter les fruits d’une solide reprise mondiale.
Deuxièmement, l’ajustement budgétaire nécessaire dans le Nord est important mais gérable et les
gouvernements peuvent faire avancer leurs réductions de déficit sans impact majeur sur la
croissance.
L’euro continue de s'affaiblir et les taux d'intérêt seront stables jusqu'en 2011
L’EEF prévoit une baisse de l’euro à 1,05 USD d’ici fin 2011, suivie d’une légère remontée lors de la
reprise de la croissance de la zone euro. En termes effectifs, par rapport à un panier de monnaies
représentant la structure commerciale de la zone euro, cela signifie une dépréciation d’environ 20 %
de l'euro par rapport à son point haut de début d’année.
Selon Marie Diron, « les préoccupations constantes quant à la durabilité budgétaire de certains pays
de la zone euro et à leur réticence à affronter les problèmes sous-jacents pèsent lourdement sur
l’euro. Il s’échange aujourd’hui à moins d'1,20 USD, soit son plus bas niveau depuis début 2006 et
près de 20 % de moins que sa valeur de début 2010. »
Compte tenu des perspectives de plus faible croissance et de l’absence de risques d'inflation, l’EEF
estime que la BCE ne va pas modifier ses taux d'intérêt d'ici mi 2011.
Pas de reprise rapide des investissements des entreprises
On n’assistera pas non plus à une reprise menée par les entreprises. L’EEF prévoit une nouvelle
baisse de 2,8 % des investissements des entreprises en 2010 après une chute impressionnante de
14 % l’an dernier. À partir de 2011, le rapport prévoit une croissance modérée des investissements
des entreprises mais, même d’ici 2014, ils ne retrouveront pas leur niveau d’avant la crise.
Des perspectives négatives pour le chômage et les dépenses des ménages
Les perspectives économiques incertaines vont pousser les sociétés à reporter les embauches. Il n’y
aura pas de baisse du taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro d’ici 2012 et, même avec la
modeste décrue à 9,4 % prévue d'ici 2014, il restera supérieur de 2 % à son niveau de 2007. Le
nombre de chômeurs va continuer d’augmenter pour culminer à environ 16,8 millions au premier
semestre 2011, contre 16 millions actuellement.
Associé aux baisses de profits et/ou aux augmentations d’impôts dans de nombreux pays, ce facteur
ne permettra qu’une faible croissance du revenu. En conséquence, la consommation des ménages
devrait conserver cette année les niveaux déprimés de l'an passé. Même pour 2011, les prévisions
de croissance de la consommation ne dépassent pas 1 %, avec, par la suite, une augmentation
progressive à 1,8 %.
Et ensuite ?
Selon l’EEF, des réformes colossales seront nécessaires pour répondre aux vastes déséquilibres et
faiblesses structurelles. De plus, la crise de la dette souveraine a mis à jour les défauts
fondamentaux des institutions de la zone euro qui rendent nécessaire une coordination des
politiques pour réaliser une union monétaire plus durable.
« S’il est impératif de réinstaurer des finances publiques durables, la tendance actuelle qui consiste
à réduire les déficits de façon expéditive, même dans les pays qui n’ont aucun problème de
financement de déficit et de refinancement de dette, risque d’être contre-productive », conclut
Marie Diron. « Plus spécifiquement, les pays qui peuvent se permettre de réduire leur déficit plus
progressivement devraient le faire pour soutenir la croissance de la zone euro en général et du Sud
en particulier. »
FIN
À propos d’Ernst & Young Eurozone Forecast
Les prévisions et analyses présentées dans l’EY Eurozone Forecast sont basées sur le modèle de la
Banque Centrale Européenne pour l’économie de la zone euro. Ce modèle intègre une théorie et des
techniques économiques de pointe et est utilisé par la BCE pour produire ses prévisions
trimestrielles pour la zone euro.
A propos d’Ernst & Young
Ernst & Young est l’un des leaders mondiaux de services professionnels en audit, fiscalité,
transaction et services de conseil. Au quotidien, nos valeurs communes et notre engagement
inébranlable pour la qualité guident nos 144.000 collaborateurs mondialement. C’est en
accompagnant nos employés, nos clients et tous nos interlocuteurs dans la valorisation de leur
potentiel que nous créons la différence.
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juridiques distinctes. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par
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& Young Luxembourg S.A., un membre de l'organisation Ernst & Young Global Limited.
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