Communiqué de presse - Luxembourg for Finance
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Communiqué de presse - Luxembourg for Finance
Ernst & Young 7, Parc d’Activité Syrdall L-5365 Munsbach Tel: +352 42 124 1 Fax: +352 42 124 5555 www.ey.com/luxembourg Communiqué de presse Contact: Caroline Dupuy Tél.: +352 42 124 7552 E-mail: [email protected] 28 juin 2010 La crise de la dette souveraine frappe la croissance économique de la zone euro Des années de stagnation pour l’Europe du Sud - une croissance du PIB tributaire des exportations pour l’Europe du Nord Luxembourg, le 28 juin 2010 – la menace imminente de défaut de paiement s’est évanouie, mais la crise est toujours présente dans la zone euro, selon les prévisions trimestrielles d'Ernst & Young sur la zone euro (Ernst & Young’s quarterly Eurozone Forecast, EEF). L’EEF a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la région, à 0,8 % pour 2010 et 1,3 % pour 2011. De plus, si la zone euro ne s’attelle pas sérieusement aux réformes structurelles fondamentales pour relever les énormes défis auxquels elle est confrontée, elle risque fort de traverser une « décennie perdue » pour l’économie, comparable à la décennie 1990 au Japon, qui affectera en particulier l’Europe du Sud. Selon Marie Diron, conseillère économique senior de l’Ernst & Young Eurozone Forecast, « Les répercussions de la crise de la dette souveraine impliqueront que la croissance économique de la zone euro sera inférieure de 1 à 2,5 % à celle des États-Unis au cours des cinq prochaines années. L’impact sur l’emploi sera tout aussi marqué. Les États-Unis vont créer plus de 10 millions de nouveaux emplois de 2010 à 2014, tandis que le niveau d’emploi sera pratiquement inchangé dans la zone euro. » Alain Kinsch, Country Managing Partner de Ernst & Young au Luxembourg, explique : « La crise de la dette souveraine a durement frappé l’économie de la zone euro déjà fragilisée. Les entreprises de toute l’Europe vont attendre de leurs gouvernements et des institutions européennes qu'ils fassent preuve d'une grande fermeté de commande et d’une coordination des politiques. Une action confuse et non coordonnée empêchera l’Europe de maintenir son rang sur la scène économique mondiale. » Une décennie perdue pour l’Europe du Sud ? Avec les plans plus rigoureux de réduction du déficit de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal annoncés en mai, l’Europe à deux vitesses annoncée par l’EEF dans son rapport d’avril devrait être encore plus contrastée. En effet, tandis que la croissance du PIB des principales économies du Nord de la zone euro (Allemagne, France, Pays-Bas et Belgique) devrait être en moyenne de 1,7 % par an en 2010-12, l’EEF prévoit une croissance négative de -0,1 % par an sur la même période en Europe du Sud. Le PIB par habitant de la Grèce tomberait ainsi de 89 % de la moyenne de la zone euro en 2007 à 83 % en 2012. En Espagne, il chuterait de 93 % à 88 %, retrouvant son niveau relatif de 1998. Selon Marie Diron, « le Sud ne va pas simplement traverser une ou deux mauvaises années, mais plusieurs années de croissance très faible, voire négative. Alors que l’Irlande, souvent associée aux pays méditerranéens, va rebondir en 2011, la Grèce, l’Espagne et le Portugal devront attendre 2014 pour retrouver leur niveau d’activité d’avant la crise. » Et une divergence notable avec le Nord Les prévisions suggèrent des perspectives relativement optimistes pour l'Europe du Nord pour deux raisons principales. Premièrement, des pays tels que l’Allemagne et les Pays-Bas jouissent de bons niveaux de compétitivité, après plusieurs années de solide croissance de la productivité et de modération des salaires, et sont bien placés pour récolter les fruits d’une solide reprise mondiale. Deuxièmement, l’ajustement budgétaire nécessaire dans le Nord est important mais gérable et les gouvernements peuvent faire avancer leurs réductions de déficit sans impact majeur sur la croissance. L’euro continue de s'affaiblir et les taux d'intérêt seront stables jusqu'en 2011 L’EEF prévoit une baisse de l’euro à 1,05 USD d’ici fin 2011, suivie d’une légère remontée lors de la reprise de la croissance de la zone euro. En termes effectifs, par rapport à un panier de monnaies représentant la structure commerciale de la zone euro, cela signifie une dépréciation d’environ 20 % de l'euro par rapport à son point haut de début d’année. Selon Marie Diron, « les préoccupations constantes quant à la durabilité budgétaire de certains pays de la zone euro et à leur réticence à affronter les problèmes sous-jacents pèsent lourdement sur l’euro. Il s’échange aujourd’hui à moins d'1,20 USD, soit son plus bas niveau depuis début 2006 et près de 20 % de moins que sa valeur de début 2010. » Compte tenu des perspectives de plus faible croissance et de l’absence de risques d'inflation, l’EEF estime que la BCE ne va pas modifier ses taux d'intérêt d'ici mi 2011. Pas de reprise rapide des investissements des entreprises On n’assistera pas non plus à une reprise menée par les entreprises. L’EEF prévoit une nouvelle baisse de 2,8 % des investissements des entreprises en 2010 après une chute impressionnante de 14 % l’an dernier. À partir de 2011, le rapport prévoit une croissance modérée des investissements des entreprises mais, même d’ici 2014, ils ne retrouveront pas leur niveau d’avant la crise. Des perspectives négatives pour le chômage et les dépenses des ménages Les perspectives économiques incertaines vont pousser les sociétés à reporter les embauches. Il n’y aura pas de baisse du taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro d’ici 2012 et, même avec la modeste décrue à 9,4 % prévue d'ici 2014, il restera supérieur de 2 % à son niveau de 2007. Le nombre de chômeurs va continuer d’augmenter pour culminer à environ 16,8 millions au premier semestre 2011, contre 16 millions actuellement. Associé aux baisses de profits et/ou aux augmentations d’impôts dans de nombreux pays, ce facteur ne permettra qu’une faible croissance du revenu. En conséquence, la consommation des ménages devrait conserver cette année les niveaux déprimés de l'an passé. Même pour 2011, les prévisions de croissance de la consommation ne dépassent pas 1 %, avec, par la suite, une augmentation progressive à 1,8 %. Et ensuite ? Selon l’EEF, des réformes colossales seront nécessaires pour répondre aux vastes déséquilibres et faiblesses structurelles. De plus, la crise de la dette souveraine a mis à jour les défauts fondamentaux des institutions de la zone euro qui rendent nécessaire une coordination des politiques pour réaliser une union monétaire plus durable. « S’il est impératif de réinstaurer des finances publiques durables, la tendance actuelle qui consiste à réduire les déficits de façon expéditive, même dans les pays qui n’ont aucun problème de financement de déficit et de refinancement de dette, risque d’être contre-productive », conclut Marie Diron. « Plus spécifiquement, les pays qui peuvent se permettre de réduire leur déficit plus progressivement devraient le faire pour soutenir la croissance de la zone euro en général et du Sud en particulier. » FIN À propos d’Ernst & Young Eurozone Forecast Les prévisions et analyses présentées dans l’EY Eurozone Forecast sont basées sur le modèle de la Banque Centrale Européenne pour l’économie de la zone euro. Ce modèle intègre une théorie et des techniques économiques de pointe et est utilisé par la BCE pour produire ses prévisions trimestrielles pour la zone euro. A propos d’Ernst & Young Ernst & Young est l’un des leaders mondiaux de services professionnels en audit, fiscalité, transaction et services de conseil. Au quotidien, nos valeurs communes et notre engagement inébranlable pour la qualité guident nos 144.000 collaborateurs mondialement. C’est en accompagnant nos employés, nos clients et tous nos interlocuteurs dans la valorisation de leur potentiel que nous créons la différence. Ernst & Young désigne les membres d'Ernst & Young Global Limited, qui sont chacun des entités juridiques distinctes. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Ce communiqué de presse a été publié par Ernst & Young Luxembourg S.A., un membre de l'organisation Ernst & Young Global Limited. L’organisation Ernst & Young est divisée en 5 zones géographiques avec des bureaux appartenant à l’une des entités juridiques suivantes : Ernst & Young Americas LLC, Ernst & Young EMEIA Limited, Ernst & & Young Far East Area Limited and Ernst & & Young Young Oceania Limited. Ces entités ne fournissent pas de services aux clients. L’ensemble des communiqués de presse d’Ernst & Young sont accessibles sur le site www.ey.com/Luxembourg.