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511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page511 TECHNIQUE/TECHNICAL M Les bétons dans les tunnels : types, usages, spécificités, mise en œuvre et innovations Concrete in tunnels: types, uses, particularities, implementation and innovations : Catherine LARIVE, Emmanuel HUMBERT, Laëtitia D’ALOIA-SCHWARTZENTRUBER, Bérénice MOREAU, Alain MERCUSOT, Serge ZAPELLI M CETU SETEC : Michel LEVY IFSTTAR : Loïc DIVET 1 - IntroductionLe béton prend une place très importante au moment de la construction des ouvrages souterrains, au côté de nombreux autres enjeux qui vont davantage orienter les premières études de conception d'un tunnel. En effet, lors du creusement d'un tunnel en méthode conventionnelle ou pour les réparations, le béton projeté assure, seul ou associé à des boulons d’ancrage ou des cintres métalliques, une très grande partie des soutènements ; c'est une étape sensible dans le cycle de creusement. Ensuite, de manière quasi systématique en France, les bétons coulés en place généralement non armés ou peu armés assurent le revêtement définitif de l'ouvrage creusé par une méthode conventionnelle ; les quantités mises en œuvre sont importantes et ces travaux se font toujours dans des conditions très particulières et parfois difficiles. Concernant le creu- sement au tunnelier, le revêtement en béton est le plus souvent constitué d’éléments préfabriqués (voussoirs fortement armés), dont les performances doivent être élevées pour limiter les épaisseurs et résister aux nombreuses sollicitations lors du transport et de la pose des voussoirs et pendant le creusement lorsque le tunnelier prend appui sur les anneaux précédents. En service, les revêtements coulés sur place et les revêtements réalisés par anneaux préfabriqués sont soumis à la poussée des terrains, à la pression hydrostatique, sans oublier les sollicitations accidentelles en cas d'incendie par exemple mais sont aussi le support de l'étanchéité, d'équipements d'exploitation, de sécurité et un certain confort pour les usagers. Les ouvrages souterrains présentent, en matière de béton, quelques autres particularités intéressantes : • On peut d’abord citer les sollicitations thermiques exceptionnelles The purpose of this paper relating to concrete in tunnels is not to provide recommendations but to describe the different types of concretes used in tunnels, their uses, the most commonly used formulations, the proven techniques for their use, their specificities, to discuss innovations, experiments, to approach the limitations and risks of these uses and to think about how to further improve formulations and application techniques. 1 - IntroductionConcrete is playing an increasingly important role in the construction of underground structures and is thus concerned by a large number of other issues that are increasingly affecting initial tunnel design studies. Indeed, during conventional excavation or repairs of a tunnel, sprayed concrete is used for most support walls, either on its own or in conjunction with anchor bolts or steel arch profiles. This represents an important stage in the excavation cycle. In virtually all cases in France, concrete poured on site – generally with little or no reinforcements – is then used for the final lining of structures excavated using traditional methods. This involves the use of large quantities, and the works in question are always carried out in highly specific and sometimes difficult conditions. In the case of TBM excavation, in most cases the concrete lining consists of prefabricated elements (highly reinforced arch segments). These must offer high performance in order not to be too thick whilst withstanding various types of stress during shipping and installation, as well as during excavation, when the TBM supports itself using the previous rings. During service, both linings poured on site and those consisting of prefabricated rings are subjected to thrust by soil, hydrostatic pressure, and accidental stress in the event of fire or other incidents; these linings are bearing waterproofing sheets, operating and safety equipments; they also contribute to the users comfort. Underground structures also involve a number of other particularities when it comes to concrete: • Firstly, there is the issue of exceptional thermal stress. Where applicable, this must be taken into account when assessing the resistance of the TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M L’objectif de cet article relatifs aux bétons dans les tunnels n’est pas de recommander mais décrire : les différents types de béton en tunnel, les usages, les formulations les plus utilisées, les techniques de mise en œuvre éprouvées, les spécificités ; d’évoquer les innovations, les expériences ; d'approcher les limites et les risques de ces utilisations mais de réfléchir pour encore améliorer les formulations et les techniques d’utilisation. 511 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page512 TECHNIQUE/TECHNICAL M qui sont prises en compte, si besoin est, pour évaluer la tenue au feu de l’ouvrage. Ces sollicitations conduisent à des études de formulation de béton et de conception de la structure souvent longues et délicates. • Il faut également mentionner la prise en compte croissante du développement durable qui conduit par exemple, dans le domaine des matériaux, à étudier les possibilités de réemploi, de valorisation et de gestion des matériaux excavés. Dans cet article, les bétons courants utilisés en souterrain pour des dalles, cloisons et radiers ne sont pas développés. méthodes empiriques. • jusqu'à un anneau de structure, capable de reprendre des efforts normaux et des moments. La couche de béton projeté utilisée doit alors être continue, concave et avoir une courbure aussi régulière que possible pour résister aux efforts extérieurs. On parle souvent de coque. De plus forte épaisseur, elle participe à la stabilité de l'ensemble et limite les convergences en étant associée à d’autres renforcements. L'anneau se calcule en déformations et nécessite aussi une vérification en résistance. Pour plus d’informations, le lecteur pourra se reporter aux recommandations du GT 20 de l’AFTES dans la revue TOS n°164. 2 - Le béton projetéA quoi sert-il ? Le béton projeté est un moyen rapide de mise en oeuvre du béton sans coffrage. Cet avantage permet le bétonnage de la surface excavée dès sa réalisation pour contenir la décompression du terrain. La préparation de la surface excavée se limite à une purge des éléments instables. En fonction des propriétés mécaniques, de l'état de contrainte du massif encaissant et de l’épaisseur de la couche, le béton projeté peut jouer un rôle allant de : • la simple peau protectrice destinée à éviter une désorganisation progressive du terrain (altération ou déjointoiement de petits blocs) : cette peau de béton doit être projetée immédiatement après l'excavation et elle ne se calcule pas.. • à une peau de stabilisation, plus épaisse et plus résistante, qui a pour effet de bloquer localement les instabilités, en combinaison avec des éléments métalliques de soutènement. Le dimensionnement est généralement calculé par des 512 tunnel to fire. This type of stress often entails long, delicate studies relating to the concrete formula and design of the structure itself. • Another aspect is the increasing attention paid to sustainable development. For instance, this may involve examining whether excavated materials may be reused or recycled, and more generally how they are dealt with. This article does not deal with the standard types of concrete used underground for slabs, partition walls or foundations. 2 - Sprayed concreteUses Le béton projeté est le plus souvent utilisé en complément de soutènements métalliques (boulons, poutrelles cintrées réticulées ou HEB ) ou en remplacement de blindage métallique entre cintres (profilés type HEB). Il doit alors être renforcé par un treillis soudé ou par des fibres ; la première solution assure une bien meilleure connexion entre le béton et les éléments métalliques, la seconde couvre toutefois de nombreux cas courants. Le béton projeté constitue également le support des procédés d'étanchéité extrados et permet d'obtenir un état de surface (planéité, rugosité, ...) répondant aux exigences du procédé d'étanchéité choisi. Si nécessaire, en cas d’utilisation de fibres métalliques, une couche de finition sans fibres peut être appliquée avant la mise en œuvre du procédé d'étanchéité. Dans le cas contraire, le dispositif d'étanchéité doit être protégé par la mise en place d'un géotextile de protection plus épais. Les différents types de bétons projetés Dès le début du XX ème siècle, le béton M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 Sprayed concrete is a way of installing concrete quickly without the use of formwork. The advantage is that the excavated surface can be concreted immediately in order to contain stress release. Preparation of the excavated surface involves nothing more than removal of unstable elements. Depending on the mechanical properties, stresses in the surrounding formation and the thickness of the layer, sprayed concrete may serve to varying degrees: • a simple protective layer, designed to avoid the terrain deteriorating (alteration or small blocks coming loose): any such layer must be applied immediately after excavation; no design calculations are involved • a thicker and stronger stabilisation layer, serving to counter local instabilities, in conjunction with steel supporting elements. The related dimensions are generally calculated by empirical methods • a structural ring that is capable of bearing normal stress and moments. In this case, the layer of sprayed concrete used must be continuous, concave, and have as regular a curvature as possible in order to withstand external stress. This is often referred to as a shell. This is the thickest type of layer; it contributes to overall stability and minimises convergence, in conjunction with other reinforcements. The ring is designed using deformation calculations and its strength must also be verified. For further details, readers are invited to consult the recommendations of AFTES Working Group GT 20 in issue 164 of TOS magazine. In most cases, sprayed concrete is used alongside steel supports (bolts, ribbed arches or HEB profiles) or to replace steel shielding between HEB arch profiles. In this case it must be reinforced with fibre or welded wire mesh. The former solution provides much better linkage between the concrete and the steel components, but the latter is suitable in a large number of standard situations. Sprayed concrete also serves as the surface for external waterproofing procedures, allowing a degree of surface flatness and smoothness that is sufficient for the selected waterproofing solution. If steel fibre is used, a fibre-free finishing layer may be applied before implementing the waterproofing procedure if necessary. If this is not done, the waterproofing complex must be protected, with the installation of a thicker protective geotextile. Types of sprayed concrete Dry mix sprayed concrete has been in existence since the early twentieth century. All the dry materials are introduced into the concrete spraying machine and projected at high velocity into a flow of compressed air. Water is added at the end of the nozzle (Figure 1). The aggregates may 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page513 TECHNIQUE/TECHNICAL La voie mouillée, qui consiste à transporter par pompage un béton déjà malaxé et le mettre en place par projection grâce à un apport d’air comprimé à la lance, s’est développée dans les années 70 (Figure 2). A cette époque, la résistance, la qualité et la durabilité des bétons projetés par voie mouillée n’étaient pas excellentes et les produits accélérateurs utilisés pour faire tenir le béton étaient nocifs pour le personnel, l’environnement et le béton lui-même. Les avantages de la voie mouillée tiennent à la diminution des poussières et des pertes de bétons dues aux rebonds, ainsi qu’à l’augmentation des débits de projection (de 4 à 6 m3/h au maximum en voie sèche contre 25 à 30 m3/h en voie mouillée pour les robots de projection). La voie sèche reste plus performante lorsqu’on recherche une forte adhérence sur le support (dosage en ciment important du fait du rebond des gros granulats dans la première couche de béton) ou des performances mécaniques très élevées. Sa souplesse d’utilisation et ses très bonnes performances en termes de résistance mécanique et d’adhérence du béton projeté, lui confèrent un grand intérêt dans de nombreux cas tels que : • la réparation d’ouvrages en béton armé, • le renforcement d’ouvrages en maçonnerie, • les chantiers où le volume de travaux est limité et ne justifie pas une installation de chantier importante, • la réparation d’ouvrages nécessitant une remise en service rapide après projection, rendue possible grâce à l’utilisation de bétons projetés à Résistance Initiale Garantie (RIG), mis au point et quasi systématiquement utilisés pour les ouvrages ferroviaires, pouvant également être intéressants en ouvrages neufs en cas de terrains meubles. Pour tous les types de bétons projetés, la mise en œuvre est une étape bien plus critique que pour les bétons coulés et la qualification des opérateurs de projection est indissociable de la qualité du matériau (consulter le site www.asquapro.com pour plus d’informations sur la certification des portelances). Cette certification est Réseve d’eau / Water tank Figure 1 - Principe de la projection en voie sèche / Dry mix sprayed concrete process. The advantages of wet mix sprayed concrete relate to the decrease in dust and less loss of concrete due to rebounding, as well as faster spraying rates (rising from 4-6 m3/h maximum for the dry mix to 25-30 m3/h for wet mix concrete spraying machines). Dry mix sprayed concrete is still the best when strong adhesion to the surface is sought. This is due to a high dosage of cement as a result of larger aggregates rebounding in the first layer of concrete. It is also better if there is a need for very high mechanical performance. This type of sprayed concrete is very flexible in terms of use and offers very For all types of sprayed concrete, implementation is a much more critical stage than in the case of poured concrete; properly qualified operators are just as important as the quality of the material itself (see www.asquapro.com for more information about certification of nozzlemen). This certification is highly recommended and increasingly, is mandatory for contracts including sprayed concrete. The level of qualification required must be appropriate to the difficulty of the worksite (nozzleman, experienced nozzleman or highly qualified nozzleman). It is also very Pompe à béton / Concrete pump Lance / Nozzle Arrivée d’eau / Water inlet The wet mix process consists of pumping pre-mixed concrete which is then sprayed into place by supplying compressed air at the nozzle. It was developed in the 1970s (Figure 2). At that time, the strength, quality and durability of wet mix sprayed concrete was not particularly good. The accelerators used to help the concrete bind were harmful for personnel, the environment and the concrete itself. good performance in terms of mechanical strength and adhesion. As a result, it is of interest in many different scenarios, some of which are listed below : • repair of reinforced concrete structures, • reinforcement of masonry structures, • worksites with a relatively small amount of works that do not call for major worksite installations, • repairing structures that need to re-enter use very quickly after spraying. This is made possible by using Guaranteed Initial Strength (Résistance Initiale Garantie, RIG) sprayed concrete. This has been developed for railway structures, when it is almost always used, and can also be of interest for new structures in loose soil. Béton prêt à l’emploi / Ready-mix concrete Machine de projection / Concrete spraying machine Compresseur à air / Air compressor be dampened to reduce the amount of dust (this is then referred to as a damp mix) or water may be introduced prior to the nozzle, using a pre-wetting pipe. Compresseur à air / Air compressor Lance / Nozzle Arrivée d’air / Air supply Figure 2 - Principe de la projection en voie mouillée / Wet mix sprayed concrete process. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M a été projeté par voie sèche. Tous les matériaux secs sont introduits dans la machine de projection et transportés à grande vitesse dans un flux d’air comprimé. L’eau est ajoutée en bout de lance (Figure 1). On peut humidifier les granulats pour limiter les poussières (on parle alors de voie humide) ou introduire l’eau en amont de la buse, grâce à une lance de prémouillage. 513 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page514 TECHNIQUE/TECHNICAL M fortement recommandée, et de plus en plus souvent exigée dans les marchés comportant du béton projeté. Le niveau de qualification demandé doit être adapté à la difficulté du chantier (porte-lance, porte-lance confirmé ou porte-lance hautement qualifié). Il est également très important de s’assurer que l’encadrement et le personnel chargé du contrôle interne maîtrisent bien la technique de projection. Les nouveautés en matière de bétons projetés pour le soutènement De manière générale, en France comme ailleurs, les bétons projetés de soutènement sont aujourd’hui mis en place par voie mouillée, c’est-à-dire après malaxage et contrôles en centrale à béton. Ils bénéficient alors de tous les progrès des bétons coulés. Leurs spécificités sont liées à l’antagonisme des exigences liées au pompage, d’une part, et à la tenue du béton sur des surfaces verticales ou en surplomb, d’autre part. La consistance recherchée (S3 ou plus) est obtenue grâce à des plastifiants ou superplastifiants, réducteurs d’eau, ce qui permet d’obtenir une consistance fluide tout en gardant un rapport Eau/Ciment limité (E/C ≤ 0,5). Le respect d’un E/C relativement faible est particulièrement important depuis qu’il existe des activateurs non alcalins qui permettent un développement rapide des résistances initiales tout en assurant une bonne durabilité du béton projeté. Les accélérateurs sans alcalins, apparus au milieu des années 90, sont probablement le progrès le plus significatif pour la qualité des bétons projetés par voie mouillée. Les documents de l’ASQUAPRO, association pour la qualité de la projection des bétons, précisent bien les pratiques actuelles. En France, les accélérateurs 514 à base d’aluminates sont interdits et il est vivement conseillé de spécifier dans chaque marché l’interdiction des accélérateurs à base de silicates, pour un béton projeté en voie sèche ou humide. De façon plus générale, il convient d'accorder un grand soin aux spécifications inscrites dans le CCTP, comme le choix du type de ciment par exemple. Ces spécifications doivent se conformer aux recommandations en vigueur de l'ASQUAPRO. Pour des ouvrages exceptionnels, tels que le tunnel sous la Manche après incendie, les performances mécaniques peuvent être comparables à celles d’un béton coulé en place (jusqu’à Rc = 60 MPa). Même avec des bétons plus courants, on sait obtenir par cette technique une section réparée monolithique, c’est-à-dire dont le point de rupture en traction n’est pas le contact béton supportbéton rapporté. Les fibres dans les bétons projetés Au niveau des matériaux, l’ajout de fibres dans les bétons projetés a permis des progrès significatifs, même si elles ne peuvent pas systématiquement remplacer les treillis soudés. Dans de nombreux cas de figures, les fibres présentent un intérêt incontestable car elles renforcent le béton en lui permettant de reprendre des charges même après fissuration (on parle de comportement ductile et non fragile) (Figure 3). Les fibres métalliques sont utilisées avec succès depuis plus de trente ans ; l’innovation réside depuis une dizaine d’années dans le recours à des macro-fibres synthétiques qui peuvent également permettre d’obtenir de bons résultats en terme de capacité d’absorption d’énergie. Leurs dimensions sont proches de celles des fibres métalliques, beaucoup plus importantes M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 important to ensure that supervisors and those in charge of internal control are also properly familiar with sprayed concrete techniques. New developments in sprayed concrete for support walls In France and elsewhere, sprayed concrete for support walls is generally applied using the wet mix process, i.e. after being mixed and inspected in a concreting plant. This sprayed concrete thus benefits from all the progress made in poured concrete. It differs due to the contrary constraints imposed by pumping and the need for the concrete to hold on vertical and overhanging surfaces. The required consistency (S3 or greater) is obtained by means of water-reducing plasticizers or superplasticizers; these make it possible to achieve fluid consistency whilst maintaining a low water/cement ratio (W/C ≤ 0.5). Observing this relatively low water/cement ratio has become all the more important since the advent of alkali-free accelerators that allow a rapid rise in initial strength as well as good durability of the sprayed concrete. Alkali-free accelerators first made their appearance in the 1990 s and are probably the single most important advance in terms of wet mix sprayed concrete. The French sprayed concrete quality association ASQUAPRO has documentation providing details of all current practices. In France, aluminate-based accelerators are prohibited. It is also strongly recommended that a prohibition on silicate-based accelerators is specified in any contract for dry or wet mix sprayed concrete. More generally, extreme care should be taken with the details of the Particular Technical Specifications (CCTP), such as the type of cement to be used. These specifications must comply with ASQUAPRO’s regulations in force. For exceptional works, such as the work on the Channel Tunnel after the fire, mechanical performance may be comparable to that of concrete poured on site (compression strength of up to 60 MPa). Even with more standard types of concrete, this technique makes it possible to have a monolithic repaired section – i.e. one for which the tensile failure point is not the joint between the surface concrete and the additional concrete. Fibres in sprayed concrete In terms of materials, the addition of fibres to sprayed concrete has enabled significant progress to be made, even if they cannot replace welded wire mesh in every situation. In many instances, fibres have undeniable benefits: they reinforce the concrete, allowing it to bear loads even after cracking (this is known as ductile, rather than fragile behaviour) (Figure 3). Steel fibres have been successfully used for over thirty years. The innovative aspect in the last ten years or so has Figure 3 - Plaque de béton fibré / Fibre-reinforced concrete panel. 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page515 TECHNIQUE/TECHNICAL que celles des microfibres utilisées pour minimiser les effets du retrait ou de l’écaillage en cas d’incendie (dont le diamètre est de 16 à 35 μm, maximum 50 μm et la longueur de 8 à 16 mm). Il existe également des fibres utilisant d’autres types de matériaux, citons par exemple le développement en cours de fibres de verre pour les bétons projetés. Quel que soit le type de fibres, leurs performances varient en fonction des produits mais aussi de leur adaptation à la matrice béton et des matériels et personnels assurant la mise en œuvre. Le choix de l’emploi des fibres et de leur type doit tenir compte de tous les paramètres d’un projet. Des études et des essais doivent systématiquement être réalisés, en laboratoire et sur chantier, pour contrôler les performances d’un béton fibré, ainsi que leur maintien dans le temps. Tout l’enjeu des spécifications des cahiers des clauses techniques particulières (C.C.T.P.) est de permettre l’émergence de nouveaux produits sans mettre en péril la sécurité des personnes ou la durabilité des structures. L’ASQUAPRO a rédigé un fascicule technique sur « l’utilisation des fibres pour le renforcement des bétons projetés pour le soutènement provisoire des tunnels », téléchargeable sur le site www.asquapro.com, proposant des clauses plus précises que la capacité d’absorption d’énergie. Là aussi, il convient d'accorder un grand soin aux spécifications inscrites dans le CCTP, comme la quantité de fibres ou la capacité d’absorption d'énergie. Ces éléments doivent par ailleurs faire l'objet d'un suivi continu lors du déroulement du chantier afin de garantir la qualité, la sécurité et la durabilité de l'ouvrage. Le matériel Le matériel a également bien évolué avec l’apparition de robots de projection plus performants : certains robots récents (depuis le début des années 2000) permettent d’obtenir un flux de béton quasi continu (moins de risque de feuilletage du béton projeté), une projection entièrement automatisée, avec éventuellement un levé scanner de la surface à recouvrir et un contrôle de l’épaisseur projetée ; cette dernière fonctionnalité a été développée pour le contrôle de l’épaisseur des mortiers de protections passives contre l’incendie (Figure 4 : Projection manuelle - Robot de projection). Citons aussi l’apparition des diffuseurs, insérés avant la buse, pour mélanger l’activateur dans le flux d’air comprimé et l’amélioration des doseurs qui permettent de régler l’activateur de manière précise. Ils sont maintenant asservis électroniquement à la pompe à béton. Le choix de la méthode de projection Pour bénéficier de cadences de mise en œuvre élevées et limiter les poussières en milieu confiné, la voie mouillée est actuellement largement prépon- been to use synthetic macro-fibres that also make it possible to obtain good results in terms of energy absorption capabilities. Their dimensions are similar to those of steel fibre and much larger than those of the microfibres used to minimise the effects of shrinkage or spalling in the event of fire (the latter are between 16-35 μm, with a maximum of 50 μm, and a length of 8-16 mm). There are also fibres that use other types of material: for instance, developments are underway concerning glass fibre for sprayed concrete. soire des tunnels”). This can be downloaded from www.asquapro.com and suggests clauses that do more than simply specify energy absorption capacities. Here again, extreme care must be taken with the wording of the Particular Technical Specifications, for instance as to the quantity of fibres and energy absorption capacities. These aspects must also be monitored continuously during the progress of works in order to ensure the quality, safety and durability of the structure. Plant Irrespective of the type of fibre, performance varies depending not only on the product but also on how well-adapted to the concrete matrix it is, as well as the plant and personnel used to install it. The decision to use fibres – and which type – must take into account every aspect of the project in question. Studies and tests must be carried out in all cases, both in a laboratory and on site, to check the performance of the fibre-reinforced concrete and its duration over time. The vital issue for the details of Particular Technical Specifications (Cahiers des Clauses Techniques Particulières, CCTP) is to make it possible for new products to emerge without endangering the safety of individuals or the durability of the structures in question. ASQUAPRO has drafted a technical memorandum on the “Use of fibres to reinforce sprayed concrete for the temporary support of tunnels” (“L’utilisation des fibres pour le renforcement des bétons projetés pour le soutènement provi- There have been considerable developments in the plant used, with the appearance of high-performance concrete spraying machines: since the early 2000s, some machines have made it possible to supply a virtually continuous flow of concrete, decreasing the risk of flaking for sprayed concrete, as well as offering fully automated spraying. This may include scanned measurement of the surface to be covered and checking the thickness applied. The latter feature was developed to check the thickness of mortar providing passive fire protection (Figure 4). Other innovations include diffusers inserted just behind the nozzle to mix the accelerator in with the flow of compressed air, and improvements to dosers allowing the accelerator to be adjusted more accurately. These are now electronically controlled by the concrete pump. Figure 4 - Projection manuelle - Robot de projection / Manual spraying - Concrete spraying machine M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 515 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page516 TECHNIQUE/TECHNICAL M dérante pour le soutènement des ouvrages souterrains. Toutefois, Il faut garder en tête qu’elle n’est pas systématiquement la solution la plus adaptée, en particulier dans des terrains meubles. Sur un lot du projet Eole (RER E en région parisienne), une variante de soutènement a été mise en œuvre, avec succès, en projetant quasi immédiatement après l’excavation, par voie sèche un béton fibré à Résistance Initiale Garantie (RIG : au moins 3 MPa à 3 h dès 10°C sur des cubes de 10 cm de côté). Le pas d’avancement du creusement étant très réduit, les projections fréquentes et en petites quantités, la souplesse d’utilisation de la voie sèche, les hautes performances du béton RIG fibré (50 kg/m3 de fibres métalliques dans le mélange sec pour un dosage de 28 kg/m3 sur le parement) et la possibilité de projeter sur des surfaces suintantes ont permis d’augmenter la sécurité du personnel (absence de treillis soudé), et de minimiser les tassements en surface, ce qui est souvent un enjeu majeur dans les ouvrages urbains. Au final, les cadences de creusement n’ont pas été pénalisées par ce choix, tout au contraire. 3 - Les revêtements de tunnels coulés en placeLe béton projeté, renforcé ou non, innovant ou non, calculé ou non.. n’est que le soutènement provisoire des nouveaux ouvrages creusés en méthode conventionnelle et le revêtement prend progressivement le relais pour toutes les charges du terrain. De ce fait, dans les calculs de conception du revêtement, la part du soutènement par béton projeté n’est pas prise en compte. Ainsi, pour s’assurer de la stabilité et de la reprise des charges des ouvrages voûtés revêtus, l’épaisseur de la structure et la résistance à la compression caractéristique du béton à 28 jours sont les premiers critères auquels on pense 516 immédiatement. On ne doit cependant pas oublier que l’augmentation de la résistance va de pair avec une augmentation du module d’Young et donc de la rigidité du revêtement. Pratiquement, le module n’est en général pas dimensionnant dans le cas des voûtes non armées et c’est le critère d’excentrement de l’effort normal qui définit l’épaisseur de béton nécessaire. Dans tous les cas, il faut que le contact entre le revêtement et le massif ou le soutènement soit franc. Enfin, si l’on souhaite des temps de coffrage assez courts, on doit assurer une résistance mécanique initiale élevée qui peut être contradictoire avec la recherche d’une fissuration réduite pour un béton non armé. La solution adoptée est souvent le meilleur compromis entre ces différentes exigences, les hypothèses de charge et les conditions réelles d'exécution compte tenu des moyens qu'il est possible de mettre en œuvre. Ainsi, même si on cherche à privilégier le béton non armé, certains revêtements sont renforcés avec des armatures. Structures non armées ou armées Les revêtements sont constitués le plus souvent de béton non armé. Il est néanmoins nécessaire de ferrailler certaines sections (prise en considération d’une fissuration préjudiciable notamment) afin d'assurer la reprise d'efforts jugés excessifs pour un revêtement non armé. Des difficultés peuvent aussi surgir du fait de l'absence de code de calcul spécifique. La principale conséquence de ces difficultés et de l'application de règles mal adaptées aux spécificités des revêtements de tunnels est le risque de voir augmenter notablement la proportion de revêtements armés dans les ouvrages neufs. Ceci paraît d'autant plus difficile à justifier que les retours d'expériences attestent d'un comportement très généralement satisfaisant des revêtements en béton non armé M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 Choosing the sprayed concrete method To have the benefit of rapid application times and keep the spread of dust in a confined environment to a minimum, the wet mix process is currently the most widely used for the support walls of underground structures. However, it should be borne in mind that this is not always the most appropriate solution, especially in loose soil. For one section of the EOLE project (the RER E line in Greater Paris) an alternative type of support was successfully used. This involved dry mix application of fibre-reinforced concrete almost immediately after excavation. This had Guaranteed Initial Strength (Résistance Initiale Garantie, RIG) of at least 3 mPa after 3 hours at a temperature of at least 10°C for each 10 cm cube. The rate of progress of excavation was very slow. As a result, frequent application of small quantities, the flexibility of the dry mix, the excellent performance of fibre-reinforced ‘RIG’ concrete (50kg/m3 of steel fibre in the dry mix dosed at 28 kg/m3 on the lining) and the possibility of spraying onto weeping surfaces all made it possible to improve safety for personnel (with no welded wire mesh used) as well as keep surface settlement to a minimum – often a major issue for urban structures. Ultimately, the rate of excavation was in no way adversely affected by this decision, and if anything was improved. 3 - Tunnel linings pouredon siteShotcrete, reinforced or not, innovative or not, calculated or not... is only a temporary support for tunnels excavated with the conventional method and where the lining takes gradually over all the loads from the soil. Therefore, in the design calculations of a lining, the part of support carried by shotcrete is not taken into account. Thus, to ensure stability and support of lined arches, the thickness of the structure and the characteristic compressive strength of concrete at 28 days are the criteria which come up to mind first. However, it should also be borne in mind that strength increases in parallel with an increase in the Young’s modulus and thus in the rigidity of the lining. In practical terms, the modulus is not designcritical for non-reinforced arches. The required concrete thickness is defined by the normal force offset criterion. In any event, the contact between the lining and the formation or support must be clean. Indeed, to achieve relatively short formwork times, high initial mechanical strength is required; this may run counter to the desire to have minimal cracking in plain concrete. Often, the solution adopted amounts to the best compromise between these various requirements, load hypotheses and actual construction conditions in the light of the means that can be used. It follows that even if plain concrete is to be preferred, some linings are reinforced with rebar. Non-reinforced or reinforced structures In most cases, linings are made of plain concrete. However, there is no alternative but to reinforce certain sections (particularly to prevent damaging cracking) in order to ensure load-bearing performance deemed to be in excess of the capabilities of non-reinforced linings. Difficulties may also arise due to an absence of any specific design code. The foremost consequence of these difficulties and the application of rules that are poorly suited to the specifics of tunnel linings is the risk of seeing a significant increase in the proportion of reinforced linings in new tunnels. This is all the more difficult to justify since feedback indicates that in general, plain concrete behaves in a 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page517 TECHNIQUE/TECHNICAL la section est armée, se rencontrent principalement dans : • les zones de franchissements d'accidents géologiques, • les ouvrages creusés dans un terrain de faible raideur, où l’on observe des convergences ou des divergences importantes et où l’interaction sol-structure est insuffisante pour recentrer l’effort normal dans les sections, • les ouvrages étanches soumis à une charge hydrostatique importante, • les galeries d’assainissement avec des écoulements en charge, • les ouvrages de têtes réalisés à l’air libre et remblayés (faux tunnels). Le dimensionnement géométrique du profil du revêtement armé prend en compte des hypothèses encore bien plus contraignantes liées aux ferraillage (ratio d’acier parfois très important allant jusqu’à 120 kg/m3), au béton (dimension réduite des granulats, consistance fluide par exemple) mais aussi aux phases de mise en place des armatures (structures indépendantes ou chargées sur le coffrage), aux outilscoffrants particuliers (conception non classique, abaissement du coffrage, transport du ferraillage) et au bétonnage très proche de celui des ouvrages d’extérieur (ponts, bâtiments..). • Radiers Les radiers horizontaux ou contre-voûtés sont généralement armés et la reprise des efforts concentrés au point de contact radier/piédroit conduit à remonter le ferraillage dans la partie inférieure des piédroits du revêtement. Le ratio d’acier est généralement notable. En général les coffrages du radier ne sont pas totalement fermés et le béton reste visible pour suivre le remplissage et l’enrobage des aciers. Le béton des structures non armées L'une des particularités des tunnels est d'utiliser largement le béton non armé. Cela peut surprendre les highly satisfactory manner. Installing rebar in tunnels is always a major undertaking, and one that should be engaged in only if the need to do so has been properly demonstrated. • Non-reinforced formed linings Non-reinforced linings have a tendency to crack right from installation. This is due to shrinkage, the stress of their own weight and inevitable singularities, such as overbreak, that result in major variations in the lining thickness. Provided there is sufficient thickness and good enough contact between the surface (soil / support wall / waterproofing membrane) and the lining, cracking of this nature is not generally detrimental to lining stability. • Locally reinforced formed linings Reinforcements may be used for standard sections of non-reinforced linings in certain cases: • areas subject to particular stress: foundation ledges, side walls, intersecting tunnels, shelters, connections, etc. • areas subject to occasional stress: anchor rings, ventilation slab supports (corbels, consoles, embedments, etc.), fan jets, bracket anchors • areas where there is a significant change in cross-sectional profile curvature. The design of these areas of the lining takes into account factors relating to the rebar (coating, fire, etc.) and the formulation of the concrete, which may be highly specific. The formwork machines are also more complex to assemble (for instance, they may require additional windows to facilitate the installation of rebar). These types of consideration should therefore be borne in mind, since they can have major consequences on sequencing works and on the overall lining construction cycle. • Fully-reinforced linings Special linings which are reinforced throughout are to be found mainly in the following contexts: • passing through geological accidents • structures excavated in loose terrain in which major convergence or divergence is observed and in which the soil-structure interaction is insufficient to centre normal force in the cross-section • watertight tunnels subject to significant hydrostatic load • drainage tunnels in which the flow of liquid constitutes a load • tunnel head structures built in the open air and then covered (false tunnels). The geometric design of reinforced lining profiles takes into consideration much more stringent hypotheses that relate to the reinforcements (with a steel ratio that can sometimes be as high as 120 kg/m3), to the concrete (including criteria such as small aggregates and a fluid consistency), as well as phasing of reinforcement installation (with structures that may be independent or added to the formwork), special formwork machines (non-standard design, lower formwork, transport of reinforcements), and concreting method similar to that of outside works (bridges, buildings…). • Inverts Horizontal and counter-arch inverts are usually reinforced. The concentration of loads where the invert meets the side wall means that the bottom part of the lining side walls must also be reinforced. This generally involves a high steel ratio. In general, invert formwork is not completely closed, and the concrete remains visible, allowing filling and coating of the rebar to be observed. Concrete in non-reinforced structures One of the distinctive features of tunnels is that in most instances, plain concrete is used. This may come as a surprise to civil engineering specialists who are unfamiliar with tunnels since it results in cracks several millimetres wide and thus large enough to be alarming on a TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M car la mise en place d'armatures dans les revêtements de tunnels constitue toujours une sujétion importante à laquelle il ne faut recourir qu'après en avoir dûment justifié la nécessité. • Revêtements coffrés non armés Les revêtements non armés, dès la mise en oeuvre, ont tendance à se fissurer : retrait, sollicitations dues au poids propre et singularités inévitables telles que les hors profils générant des variations d'épaisseur importantes du revêtement. Sous réserve d’une épaisseur suffisante et d'un bon contact suffisant entre le support (terrain / soutènement / membrane d’étanchéité) et le revêtement, cette fissuration n'est pas généralement pas préjudiciable à la stabilité du revêtement. • Revêtements coffrés localement armés Dans un revêtement non armé en section courante, sont malgré tout ferraillées : • les zones particulièrement sollicitées : banquettes de fondation, piédroits, ouvrages transversaux, niches, connexions…, • les zones soumises à des efforts ponctuels : anneaux de désincarcération, appuis de dalles de ventilation (corbeaux, consoles, encastrements..), accélérateurs, ancrages de suspentes, • les zones à fort changement de courbure du profil en travers. Le dimensionnement de ces parties du revêtement prend en compte les contraintes liées aux aciers (enrobage, feu, etc) et la formulation du béton devient parfois très spécifique. Les outils-coffrants sont également plus complexes à construire (nouvelles fenêtres pour une mise en place plus facile des aciers par exemple). Il ne faut donc pas oublier ces contraintes qui peuvent être lourdes pour l’enchaînement des phases et le cycle global de la réalisation du revêtement dont le bétonnage. • Revêtements totalement armés Les revêtements particuliers, où toute 517 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page518 TECHNIQUE/TECHNICAL M spécialistes d'Ouvrages d'Art non habitués aux tunnels car la conséquence est l'existence de fissures plurimillimétriques qui seraient alarmantes sur un pont par exemple. Dès la mise en œuvre, les bétons ordinaires, de classe C25/30 et de consistance fluide ont tendance à se fissurer en raison du retrait et des sollicitations dues au poids propre, mais aussi des singularités telles que les hors-profils générant des variations d'épaisseur importantes du revêtement (Figure 5). Les bétons sont à définir conformément à la norme NF EN 206-1 et, dans tous les cas, les caractères de base suivants doivent être spécifiés : • la classe d’environnement, • la classe de consistance (peut être laissée au choix de l’entreprise), • la résistance au décoffrage, • la résistance à 28 jours, • et éventuellement les contraintes spécifiques liées à la durabilité (RAG, RSI, gel - dégel, chlorures,). La rhéologie fait partie des spécifications incontournables d’un béton. Par ailleurs, la tenue au feu est à part, elle ne relève pas exactement de la durabilité. Selon la situation géographique du tunnel, son niveau de salage, etc., différentes classes d'exposition peuvent être identifiées pour les éléments en béton (cf. “Guide pour le choix des classes d'exposition des tunnels rou- tiers creusés”, www.efbeton.com). Ces classes d'exposition doivent être spécifiées dans le CCTP. En cas d'utilisation d'un béton XF4 classé G+S au sens des recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel du LCPC (décembre 2003), des essais d'écaillage sont nécessaires. Du fait du temps nécessaire pour mener à bien ces essais, il convient d’anticiper au plus tôt les études de formulation et les essais de convenance. Le parement de l’intrados des revêtements En dehors des problèmes de fissuration mécanique récurrents et des éventuels défauts de réalisation (Figure 6), le béton des revêtements, selon sa compacité, sa porosité et son retrait, est plus ou moins sensible à l’esthétique et à l’encrassement que des ouvrages d’art d’extérieurs. Pour les ouvrages souterrains routiers, les parements sont souvent régulièrement entretenus ; aussi la protection et l’entretien sont considérés comme des actions nécessaires. Cependant, avant de protéger de manière préventive et systématique (éventuelles réparations et peintures), on doit parfaitement maîtriser la fabrication et la mise en place du béton, la vibration et le décintrage de l’outil coffrant. La qualité des parements doit être spécifiée dans le cahier technique des prescriptions particulières (CCTP). bridge, for instance. Standard, fluid C25/30 class concretes tend to crack right from installation due to shrinkage and the stress resulting from their own weight, as well as due to singularities such as overbreak, leading to considerable variations in the lining thickness (Figure 5). Concrete types should be established pursuant to standard NF EN 206-1. In any event, their fundamental characteristics should be as follows: • the environment class • the consistency class (this may be left to the contractor’s discretion) • strength on formwork striking • strength at 28 days • any specific considerations relating to durability (alkali-aggregate reaction, DEF, freezing/thawing, de-icing, etc.). Rheology is one of the vital specifications for concrete. In addition, fire resistance is dealt with elsewhere since it is not directly related to durability. Depending on the tunnel’s geographical situation, how much it is salted, etc. various exposure classes can be identified for the concrete components (see the “guide for selecting exposure classes for excavated road tunnels”, Guide pour le choix des classes d’exposition des tunnels routiers creusés, www.efbeton.com). These exposure classes must be specified in the Particular Technical Spe- Figure 5 - Béton arrivant dans le coffrage par pompage / Concrete being pumped into formwork. 518 M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 cifications. For freeze/thaw + de-icing class XF4 concrete (as per LCPC “recommendations for the durability of hardened concretes subject to frost”, “Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel”, December 2003), spalling testing is required. In view of the time required for these tests to be properly completed, formulation studies and suitability trials should be planned as early as possible. The inner surface of linings In addition to recurring issues of mechanical cracking and any construction defects (Figure 6: micro cracking of lining), lining concrete may be more sensitive to issues of dirt and aesthetics than external structures depending on its compactness, porosity and shrinkage. In the case of underground road tunnels, the inner surface of linings is often maintained regularly; in such cases, protection and maintenance are qualified as necessary actions. However, well before carrying out systematic preventive protection work (e.g. repairs, painting), the issue is first and foremost one of proper control of the manufacture and installation of the concrete, vibrating and removal of the formwork. Inner lining quality must be specified in the Particular Technical Specifications. Figure 6 - Nid de cailloux / Non-cemented pebbles. 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page519 TECHNIQUE/TECHNICAL • Cycle de bétonnage Dans les ouvrages récents, pour des revêtements d’un diamètre de l’ordre de 10 mètres et d’une épaisseur de 40 centimètres, il est de plus en plus courant de réaliser un cycle complet de bétonnage en 24 heures, en augmentant les moyens si nécessaire. Les caractéristiques dimensionnantes des bétons sont la résistance à la compression au moment du décoffrage, la résistance à 28 jours (souvent dictée par les exigences de durabilité) et la durabilité (alcali-réaction, réaction sulfatique interne, gel-dégel, chlorures..). Dans ce cycle standard et court de 24h, le temps de la phase ‘coffrage’ dépend surtout de la construction du masque (particulièrement en hors profils). Il est bien evidemment ne pas réduire le temps de durcissement du béton, point essentiel à la qualité du revêtement, mais augmenter les moyens pour réaliser le coffrage d’about. • décoffrage du dernier plot, • translation de l’outil coffrant jusqu’au plot suivant à bétonner, nettoyage et préparation de la peau coffrante, mise en place des armatures et/ou des inserts s’il y a lieu, implantation définitive de l’outil en position coffrée, • pose du masque d’about, • bétonnage (remplissage, clavage..), • durcissement du béton (temps à ne pas écourter). • Bétonnage De façon générale, le béton est mis en œuvre par pompage au travers des trappes et pipes de bétonnage prévues à cet effet dans le coffrage (Figure 7). Afin de garantir une bonne qualité des revêtements (caractéristiques mécaniques et parement), un suivi est indispensable et les points les plus importants suivants ne doivent pas être négligés. Heureusement les expériences des dernières années montrent que les personnels sont de plus en plus formés et expérimentés. • Suppression des rajouts d'eau dans le béton (certains adjuvants en solution aqueuse ne sont pas considérés comme rajout d'eau). • Modération de la chute du béton depuis les trappes de bétonnage (risque de ségrégation, entraînement d’air..). • Surveillance de la vitesse de montée dans les coffrages afin de ne pas dépasser celle prise en compte pour la conception du coffrage (la vitesse maximale admise par les constructeurs est 2,50 m/h). • Maintien du dénivelé du béton entre chaque piédroit (autre paramètre pris en compte dans le calcul de l’outil) inférieur à 1m (la hauteur est souvent déterminée par la charge de béton mise en œuvre, 1 toupie d’un côté puis 1 toupie de l’autre – toupie de 6 à 8 m3). • Suivi des singularités localisées telles que hors profils importants, niche de sécurité, croisement de galeries qui peuvent être à l’origine de modification du cycle et des règles de bétonnage, • Respect des règles de remplissage et de clavage afin de remplir au mieux le vide disponible (en général on prend en compte une pression de 0,2 MPa pour le calcul du coffrage et 0,1 Mpa réellement pour le clavage). Le remplissage des coffrages doit être irréprochable Construction of the lining • Concreting cycle In recent structures, for linings around 10 metres in diameter and some 40 centimetres thick, it is increasingly common for a full concreting cycle to be completed in 24 hours, if necessary by increasing the resources brought to bear. The design criteria for concrete relate to compression strength at formwork striking, strength after 28 days (often dictated by durability requirements) and durability (alkaliaggregate reaction, delayed ettringite formation, freezing/thawing, chlorides, etc.). In the standard, short 24-hour cycle, the time required for the formwork stage depends above all on construction of the facing, particularly in the event of overbreak. Concrete hardening time should not be decreased, rather the resources used to construct the end formwork should be increased. • removing formwork from the most recent section, • moving the formwork machine to the next section to be concreted, cleaning and preparing the formwork skin, installing rebar and/or inserts as required, final location of the machine for forming, • installing the end facing, • concreting (filling, grouting), • hardening (not to be rushed). • Concreting Generally speaking concrete is installed by being pumped through dedicated concrete chutes and pipes in the formwork (Figure 7). To ensure good lining quality (in terms of mechanical characteristics and the outer finish), monitoring is vital. A number of particularly important points must be checked. Fortunately the experience of recent years shows that staff are more and more trained and experienced. • Avoiding any addition of water to the concrete (some additives in aqueous solutions are not considered as adding water). • Ensuring concrete does not fall too far from concrete chutes (risk of segregation, inclusion of air, etc.). • Monitoring the speed at which forms fill so as not to exceed the design specification (manufacturers accept a maximum speed of 2.5 m/h). • Maintaining the difference in concrete height between each side wall (another parameter taken into account in machine design) at less than 1 m (the height is often determined by the amount of concrete being applied, with one mixer with a volume of 6-8 m3 on each side). • Monitoring local singularities such as significant overbreaks, safety shelters, or gallery intersections: these may require changes to the Figure 7 - Robot semi automatique - Acheminement du béton par conduites rigides et souples / Semi-automatic machine - Concrete arrives through rigid and flexible pipes. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M La réalisation du revêtement 519 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page520 TECHNIQUE/TECHNICAL M malgré les irrégularités du support et la présence d’éléments de soutènement et de pièces incorporées dans le béton (maniabilité). La vibration du béton doit permettre une compacité élevée pour assurer une bonne résistance aux agents agressifs. Le clavage, lui, doit remplir au mieux le vide restant en clé (fondamental en particulier pour la bonne efficacité du compartimentage du dispositif d’étanchéité par géomembrane). • Mise en œuvre de la vibration dans les conditions prévues au programme de bétonnage (vibration interne et externe), La vibration reste cependant très bruyante et pas toujours parfaitement maîtrisée. • Préparation de la cure, lorsqu'elle est prévue pour limiter la fissuration et surtout si un fort courant d'air et des températures ambiantes extrêmes assèchent le béton ou gênent sa bonne hydratation en surface. Par ailleurs, il faut que le retrait du béton soit aussi faible que possible, d'autant que ce retrait n'est pas libre. Le retrait du revêtement est gêné par les irrégularités géométriques de l’extrados. • Vibration du béton Dans le cas d’un béton traditionnel, le rôle de la vibration du béton frais est d’assurer le bon remplissage des coffrages (en particulier l’enrobage des aciers et des inserts) et l’obtention de la qualité requise des parements. Deux solutions sont possibles : la vibration interne (aiguilles vibrantes utilisées au travers des trappes de bétonnage aménagées dans le coffrage – limitation de l’épaisseur des couches à 45 cm) et/ou la vibration externe du coffrage (cas des coffrages métalliques - seuls les vibreurs au droit de la partie en cours de remplissage sont à mettre en action). Les deux techniques sont très souvent 520 utilisées simultanément. Il n’existe pas de règle scientifique définissant le nombre de vibreurs et le temps de vibration du béton. Il s’agit là de faire appel à la compétence des fournisseurs de matériels qui travaillent en relation avec les constructeurs de coffrage et les fabricants de béton. En général, ils déterminent le nombre et le mode de fixation des vibreurs, leur fréquence de vibration, leur puissance (fonction de l’épaisseur de béton, de sa fluidité), de la cadence de bétonnage envisagée et de la conception du coffrage. La règle empirique est de vibrer le béton quelques secondes très souvent, plutôt que de le faire plusieurs minutes de façon plus espacée. La procédure de bétonnage doit être précise sur ce point et approuvée par le maître d’œuvre au préalable. • Durcissement et performances du béton La valeur minimale de la résistance en compression du béton à atteindre avant le décoffrage doit être justifiée par une note de calcul. Cette résistance doit être suffisante pour que les différentes parties d'ouvrage bétonnées ne soient pas soumises à des contraintes excessives et par-là fissurées. La résistance minimale à la compression généralement admise pour le décoffrage des voûtes de dimension standard est de 10 MPa et le temps minimal de coffrage de 10 heures pour un ouvrage circulaire (à moduler en fonction de la géométrie et des caractéristiques du béton). L’utilisation de la maturométrie est recommandée pour justifier l’obtention de la résistance exigée. Les recommandations du Guide technique « Résistance du béton dans l’ouvrage, la maturométrie », publiées par le LCPC en mars 2003, servent de référence pour l’étalonnage et l’utilisation de la méthode. M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 concreting cycle and/or procedures. • Abiding by filling and grouting rules in order to fill the available space as completely as possible. In general, pressure of 0.2 MPa is taken into account for formwork (design pressure), and 0.1 MPa (actual pressure) for grouting. Forms should be filled perfectly, despite any surface irregularities or the presence of support elements or other parts embedded in the concrete (ease of handling). Vibrating the concrete should result in a high level of compactness to ensure proper resistance to aggressive agents. Grouting should fill the remaining void at the crown as completely as possible. This is particularly vital for the geomembrane waterproofing system to be properly compartmented. • Implementation of vibrating as required by the concreting programme (internal plus external vibrating). Vibrating is however still very noisy and not always properly controlled. • Preparation of curing where used to minimise cracking, more especially if a strong air current and extreme ambient temperatures dry out the concrete or prevent proper surface hydration. There should be as little shrinkage as possible of the concrete, especially since this is not free shrinkage. Lining shrinkage is hindered by geometrical irregularities on the outer side. • Vibrating concrete For conventional concrete, the purpose of vibrating the fresh concrete is to ensure forms are properly filled (especially to coat reinforcements and inserts) and achieve the required lining quality. Two solutions exist: internal vibration (vibrating rods deployed though the concrete chutes fitted in the formwork, limiting layer thicknesses to 45 cm) and/or external vibrating of the formwork (in the case of metal forms, only vibrators adjacent to the part being filled should be used). Both techniques are very often used simultaneously. There is no scientific rule that defines the number of vibrating machines or how long vibrating should last. The issue draws on the skills of the materials suppliers, who work in liaison with formwork manufacturers and concrete producers. Generally, it is they who determine how many vibrators there should be and how these are fixed, what frequency they should vibrate at, their power (which depends on the thickness and fluidity of the concrete), the planned rate of progress of concreting work and formwork design. The empirical rule involves vibrating the concrete for a few seconds, frequently, rather than doing so for several minutes less frequently. The concreting procedure must be very precise in this respect, and approved by the project manager beforehand. • Hardening and concrete performance The minimum compression strength of the concrete to be achieved prior to formwork striking should be supported by design calculations. This value must be large enough to ensure that the various parts of the structure being concreted are not subjected to excessive stress such that they crack. The generally accepted minimum compressive strength for formwork striking of standard dimension arches is 10 MPa; the minimum forming time is 10 hours for a circular shaped structure (this varies depending on the geometry and the characteristics of the concrete). The use of maturity measurement is recommended in order to demonstrate that the required strength has been achieved. The recommendations of the Technical Guide “Strength of 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page521 TECHNIQUE/TECHNICAL • Cure après décoffrage La cure du béton permet de limiter la fissuration de retrait qui dépend de la formulation du béton mais également des conditions d’exécution. Les bétons de revêtement en tunnel ne font pas systématiquement l’objet d’une cure. Pourtant les conditions d’exécution et environnementales (température ambiante élevée, fort courant d'air..) le justifient généralement. Pour certains types de béton (forte chaleur d’hydratation, BAP..), la cure de l’ensemble du revêtement doit être appliquée immédiatement après le décoffrage : • par le maintien en place du coffrage au delà du temps nécessaire à un cycle quotidien. • par la pulvérisation régulière d’eau ou d’un produit de cure directement sur le parement béton pour en éviter l’évaporation d’eau. Ces produits doivent être compatibles avec la qualité et la teinte du parement exigés et avec les peintures éventuelles appliquées ultérieurement. • par le maintien en température et en hygrométrie du béton par l’intermédiaire de chambres de cure. Il s’agit le plus souvent d’un portique (charpente métallique sur roues) de Figure 8 - Portique de cure suivant le coffrage / Curing gantry following formwork. la longueur du plot (idéalement il faudrait une longueur correspondant à un maintien en position pendant au moins trois jours), mis en place immédiatement après décoffrage, bâché (souvent du géotextile) de façon à créer un espace annulaire à humidité contrôlée au contact du parement (avec ou sans brumisation d’eau) et isolé de la circulation d’air du tunnel (Figure 8). Les spécifications relatives à la cure doivent être décrites précisément dans le CCTP. Les outils-coffrants et le béton Pour réussir un revêtement (forme, caractéristiques mécaniques du béton, parement..), les coffrages doivent parfaitement assurer : les formes géométriques projetées sans déformation lors du bétonnage, la qualité d'aspect des parements spécifiée, l'étanchéité au cours du remplissage du volume et la vibration du béton. De nombreux ouvrages récents sont parfaitement réussis. Les entreprises passent de plus en plus de temps pour former leurs spécialistes. A ce jour, et pas uniquement en France, trois types de coffrages sont construits en fonction du profil en tra- concrete in structures and maturity measurement” (“Résistance du béton dans l’ouvrage, la maturométrie”), published by LCPC in March 2003, serve as a benchmark for methods and their use. tions and the environment (a high ambient temperature, strong air currents, etc.). For some types of concrete (high hydration heat, SCC, etc.) curing the lining as a whole should be carried out immediately after formwork striking: • by leaving the formwork in place longer than the time required by a daily cycle. • by regular spraying of water or other curing product directly onto the concrete lining to prevent water evaporation. These products must be compatible with the required lining surface quality and colour and with any paint that is applied subsequently. • by keeping the concrete at proper temperature and humidity levels using curing chambers. In most cases these consist of a gantry (a steel frame on wheels) extending the length of the section (ideally, this should be long enough to be kept in place for at least three days) that is installed immediately after formwork striking and covered, usually with a geotextile, in order to create a space isolated from air circulation in the tunnel and adjacent to the lining, within which the humidity level is controlled (with or without water misting) (Figure 8: Curing gantry following formwork). Specifications relating to curing should be described in detail in the Particular Technical Specifications. The characteristics sought for concrete on removal of formwork are as follows: • sufficient mechanical compression strength to avoid faults in the concrete as a result of external stress that it cannot support (suction on formwork striking, its own weight, lowering of the machine) • the time during which the concrete must remain within the form prior to being exposed to air, to avoid harmful desiccation following the evaporation of surface water: this may lead to cracking and weaker compacting of the skin concrete. Formwork machines and concrete • Curing following formwork striking Curing concrete makes it possible to keep shrinkage cracking – which depends on the concrete formula – to a minimum. This is also dependent on the execution conditions. Concrete used for tunnel linings is not systematically cured. However, it is generally justifiable given the execution condi- A number of aspects are important for formwork to result in a successful lining (in terms of its shape, the mechanical characteristics of the concrete, and the surface required). The geometrical shapes must be sprayed without deformation during concreting, the quality of the aspect of the lining surface must be specified; waterproofing during filling of the form TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M Les caractéristiques recherchées des bétons au décoffrage concernent : • la résistance mécanique à la compression qui doit être suffisante pour ne pas amener de désordres dans le béton suite à l’application d’efforts extérieurs qu’il serait incapable de reprendre (succion au décoffrage, poids propre, abaissement de l’outil), • la durée durant laquelle le béton doit rester coffré avant d’être exposé à l’air, pour éviter une dessiccation préjudiciable par évaporation de l’eau superficielle pouvant générer de la fissuration et un affaiblissement de la compacité du béton de peau. 521 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page522 TECHNIQUE/TECHNICAL M vers de l’ouvrage, de la longueur et des cadences d’utilisation : outil autoporteur sans dispositif de translation lourd (plutôt pour des petites galeries), outil autoporteur avec portique de translation, de positionnement et de décintrement indépendant de l’ossature du coffrage ou outil autoporteur avec portique de translation, de positionnement et de décintrement intégré à l’ossature du coffrage (Figure 9). Les “nouveautés” concernant ces outils sont relatives à la distribution du béton de plus en plus semi-automatique (canalisations rigides, distributeur, nettoyage des conduites facile…), l’allégement de certaines parties des coffrages (le poids des coffrages d’une longueur de 10 m et d’un rayon de l’ordre de 5 m d’environ 100 tonnes), la précision des équipements d’implantation de l’outil (inférieur au demi-centimètre) et l’étude de structures standards adaptables sur de nombreux ouvrages et pour cela moins chers. 4 - Conception spécifiquedes revêtements envoussoirs pour lesouvrages au tunnelierCertains types de tunneliers ont la particularité de pouvoir poser directement le revêtement juste après l'excavation, ceci sous la protection de la jupe de l’outil-tunnelier. Dans ce cas, le revêtement est constitué de voussoirs préfabriqués : éléments dont l'assemblage constitue à la fois le soutènement et le revêtement du tunnel. Le plus souvent aujourd'hui, ces éléments sont en béton armé. Figure 9 - Exemple de coffrage avec portique intégré / Formwork with integrated gantry. d'acier de 80 à 150 kg par mètre cube de béton. Dans certains cas spécifiques, ce ratio peut monter à plus de 250 kg d'acier par mètre cube de béton armé. L'épaisseur des voussoirs est variable, limitée pour des raisons de transport et de mise en place par un érecteur (Figure 10). Elle est grossièrement proportionnelle au diamètre de l'excavation, allant de 20 à 30 cm pour les tunnels de diamètre réduit (2 à 5 mètres) et jusqu'à 70 cm d'épaisseur dans certains cas très particuliers. Pour les tunnels de 10 mètres de diamètre, l'épaisseur des voussoirs est Servant à la fois de soutènement provisoire et de revêtement définitif, les voussoirs doivent assurer la stabilité de l'anneau vis-à-vis des sollicitations permanentes et des sollicitations s'exerçant durant la construction du tunnel. La densité d'armatures y est importante, avec en moyenne un ratio 522 moving, positioning and falsework striking that is incorporated into the formwork structure (Figure 9). New developments relating to these machines concern (increasingly) semiautomated concrete distribution (rigid pipes, a distributor, easier to clean conduits); making some parts of the form lighter (forms 10 m long with a radius of about 5 m weigh close to 100 tonnes); increasingly accurate location gear (locating the form to within less than half a centimetre); and work on standard structures that can be adapted to a wide variety of tunnels, thus bringing down their cost. M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 and vibrating must be carried out properly. Many recent structures are complete successes in this regard. Contractors are spending longer training their specialists. To date, in France and elsewhere, three types of formwork are constructed, depending on the tunnel’s cross-sectional profile, its length, and the rate of progress. These are: self-supporting machines without heavy moving gear (for smaller galleries); self-supporting machines with a gantry for moving along the tunnel, positioning and falsework striking that is independent from the formwork structure; or selfsupporting machines with a gantry for 4 - Specific design of archsegment linings for tunnelsexcavated using a TBMSome types of TBM are able to install the lining immediately after excavation, protected by the TBM skirt. In this instance, the lining consists of prefabricated arch segments. When assembled, these constitute the tunnel’s support walls and its lining. In most current cases, these elements are made of reinforced concrete. Acting both as temporary support and the final lining, arch segments must ensure stability of the ring under per- Figure 10 - Voussoirs (Ferraillage – Calpinage - Pose par érecteur) / Arch segments (reinforcements; layout; installation using an erector). 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page523 TECHNIQUE/TECHNICAL Le plus souvent, ce sont les sollicitations en phase de construction qui dimensionnent les armatures, lorsque le tunnelier prend appui sur l'anneau précédent pendant la poursuite du creusement. En effet, aux conditions de pose et de montage, s'ajoutent les imprécisions de mise en place des voussoirs dans l'anneau, entraînant des sollicitations ponctuelles de contact et d'appui. Des imprécisions géométriques de quelques millimètres seulement peuvent conduire à des sollicitations ponctuelles très importantes. Cela conduit à faire appel à une résistance élevée du béton, ce qui ne pose pas de problème du fait de la préfabrication des voussoirs. Par ailleurs, l'utilisation de béton fibré en complément ou substitution de certains types d'armatures, semble être une solution prometteuse, notamment pour réduire le ratio d'armatures, tout en garantissant des performances mécaniques équivalentes. Ce type de solution reste toutefois aujourd'hui, en France, peu répandu et fait encore l'objet de mise au point et de travaux de recherche. Le GT38 de l’AFTES est en cours de finalisation de recommandations sur ce sujet. 5 - Apports et limitesde l’augmentation desperformances et bétonsautoplaçants pour lesrevêtements de tunnelsLes BHP : Béton à Hautes Performances Dans le cadre du projet national BHP 2000, le tunnel routier de Fontain a été réalisé en 1998-1999 avec un revêtement en béton coulé non armé de bonnes performances (Voir la revue “Tunnels et Ouvrages Souterrains” de mars-avril 2008). Il s'agit d'un tunnel bi-tube d’environ 240 m, situé sur la voie des Mercureaux dans le département du Doubs. Pour le premier tube, le béton utilisé était un B25 classique alors qu'un B50 a été retenu pour le second. A cette occasion, la faisabilité de réalisation d'un ouvrage en béton de consistance fluide a été vérifiée avec l'utilisation du même coffrage que pour un béton ordinaire de consistance plastique (slump moyen de 11 cm pour le premier contre 23 cm pour le second) moyennant des précautions particulières notamment pour les coffrages d'abouts (pression, étanchéité). Le gain en performance du B50 par rapport au B25 a permis de réduire de 0,35 m à 0,25 m l'épaisseur nominale (théorique) du revêtement, cependant compte tenu du contexte géologique et des irrégularités de l'excavation et donc des épaisseurs réelles de béton mises en œuvre, le coût du revêtement en ‘BHP’ s'est révélé plus élevé de 68% environ. La fissuration de retrait du ‘BHP’ non armé s'est révélée plus rapide et d’ampleur comparable à celle du béton ordinaire. Il est ainsi apparu que, pour un ouvrage creusé en méthode conventionnelle, de dimension moyenne et dans un contexte géologique où le revêtement n'a pas à reprendre d'importantes sollicitations, le surcoût d’une augmentation des performances du béton n'est pas compensé par d'autres avantages. Par contre, cela peut être très intéressant pour les voussoirs préfabriqués destinés aux revêtements des ouvrages creusés au tunnelier. Par exemple, dès les années 90, un BHP a été utilisé pour les voussoirs du tunnel sous la Manche et l’ouvrage est toujours en excellent état. Le BAP : Béton Auto Plaçant Le tunnel des Monts est situé sur la voie rapide urbaine de Chambéry manent stress, as well as under stress exerted during construction of the tunnel. They have a high density of rebar: on average they use between 80 and 150 kg of steel per cubic metre of concrete. In some specific cases, this ratio may rise as high as 250 kg of steel per cubic metre of concrete. Arch segment thickness is variable. It is limited by shipping considerations and its installation by means of an erector (Figure 10). Roughly speaking, it is proportional to the diameter of the excavation; 20-30 cm for small-diameter tunnels of between 2 and 5 metres, and up to 70 cm in certain highly specific cases. For tunnels with a diameter of 10 metres, arch segments are generally between 40 and 50 centimetres thick. In most cases, rebar sizing depends on the stresses involved during construction, when the TBM supports itself on the preceding ring as excavation proceeds. Indeed, in addition to the conditions in which installation and assembly take place, occasional contact and thrust stress occurs due to imprecise location of the arch segments in the ring. A geometric inaccuracy of only a few millimetres can lead to extremely significant shortterm stress. This calls for very strong concrete. This is not a problem given that arch segments are prefabri cated. Moreover, the use of fibre-reinforced concrete in addition to or instead of certain types of rebar appears to be a promising solution, particularly in terms of lowering the rebar ratio whilst offering equivalent mechanical properties. However, this type of solution is as yet little used in France and is the subject of ongoing research and development. AFTES Working Group GT38 is currently finalising recommendations on this topic. 5 - Benefits and limits ofenhanced performanceand self-consolidatingconcrete for tunnel liningsHPC: High-Performance Concrete As part of the French “BHP 2000” project, in 1998-1999 the Fontain road tunnel was built with a high-performance, plain concrete lining (See Tunnels et Ouvrages Souterrains magazine, March-April 2008). This twin-tube tunnel, some 240 metres long, is located on the Voie des Mercureaux in Doubs. Conventional B25 concrete was used on the first tube and B50 was used for the second. On this occasion, the feasibility of constructing a tunnel using fluid concrete was checked by using the same formwork as for ordinary, plastic consistency concrete (average slump of 11 cm for the former and 23 cm for the latter), with particular precautions being taken, especially for the formwork ends (pressure, watertightness). Performance gains for the B50 compared to the B25 enabled the nominal (theoretical) thickness to be reduced from 0.35 m to 0.25 m. However, given the geological context, the resulting uneven excavation and consequent variations in thickness of the concrete used, the HPC lining actually worked out 68 % more expensive. Plain HPC shrinkage cracking was faster, and of a similar size, to that of conventional concrete. It thus appears that for tunnels excavated using conventional methods, of average size, in a geological context in which the lining does not need to bear major stress, the additional cost of using high performance concrete is not offset by other benefits. However, it could be extremely worthwhile for prefabricated arch segments destined for use in tunnels excavated using a TBM. For instance, in the 1990s, HPC TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M généralement comprise entre 40 et 50 cm. 523 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page524 TECHNIQUE/TECHNICAL M (Figure 11) qui a été mise en service en 1981. Ce tunnel de 2 x 3 voies et d’environ 900 mètres de longueur figure parmi les derniers grands tunnels du réseau national construits sans étanchéité en extrados. En raison des nombreuses infiltrations d'eau et de la nécessité de mettre l'ouvrage en conformité avec la nouvelle réglementation sur la sécurité, des travaux de réhabilitation des deux tubes ont été réalisés en 2005 et 2006. Pour le génie civil, ces travaux comprenaient la mise œuvre d'un chemisage à l'intrados du revêtement existant, dont les fonctions principales étaient d'assurer l'étanchéité de l'ouvrage et de supporter tous les équipements d'exploitation et de sécurité. Compte tenu de la nécessité de maintenir le gabarit existant sur les 3 voies dans l'ouvrage rénové et des conditions d'exécution des travaux, en partie sous circulation, les critères de choix importants du chemisage étaient : une épaisseur limitée et régulière et la possibilité de mise en oeuvre du béton uniquement de nuit avec remise en service partielle de l'ouvrage tous les matins. Le cycle de réalisation des plots de revêtement était de 24 heures. C'est ainsi qu'a été construite à Chambéry la première voûte de tunnel en béton autoplaçant au monde ! Ce matériau très fluide a été choisi dans la solution de base du C.C.T.P. (Cahier des Clauses Techniques Particulières) pour assurer un parfait remplissage des coffrages, même dans les plots armés, pour réduire le temps de bétonnage et obtenir une qualité de parement permettant une mise en peinture sans ragréage préalable. Grâce à sa mise en oeuvre sans vibration, le béton autoplaçant a aussi permis d’améliorer l’environnement sonore en phase chantier. Le bruit de la vibration de la structure des coffrages peut atteindre les 115 dB et on en comprend mieux l’intérêt pour le personnel du chantier et les riverains... 524 Figure 11 - Tunnel des Monts rénové / Renovated Tunnel des Monts. Après quelques années, on note dans l’ouvrage une fissuration de retrait assez importante, qui, sans être alarmante, fait tout de même l’objet d’un suivi bisannuel. was used for the arch segments in the Channel Tunnel, and the infrastructure is still in excellent condition. 6 - Le béton dans lesincendies en tunnels- The Tunnel des Monts is located on the Chambéry expressway (Figure 11) and entered service in 1981. The tunnel is some 900 metres long, with two three-lane carriageways. It was one of the last large tunnels on the national network to have been built without waterproofing round the outside of the tunnel. Due to a large amount of water ingress and the need to bring the tunnel into line with new safety regulations, renovation works on both tubes were carried out in 2005 and 2006. In terms of civil engineering works, these works consisted of installing a new lining inside the existing lining. Its key functions were to waterproof the structure and support all operations and safety equipment. In order to preserve the existing clearance on all three lanes in the renovated tunnel and in the light of works conditions, with some work being carried out under traffic, the major considerations for the new lining related to having limited, regular thickness, as well as it being possible to carry out Quelques exemples Sans être exhaustif, on peut citer les incendies du tunnel du Storebaelt (1994), du tunnel sous la Manche (1996, 2008 et dans une moindre mesure 2006), du tunnel du Mont Blanc (1999), des Tauern (1999), du Saint Gothard (2001), du tunnel du Fréjus (1983 et 2010, mais surtout 2005). De nombreuses réflexions étaient déjà en cours avant la catastrophe du tunnel du Mont Blanc. Elles se sont concrétisées par l’évolution de la réglementation. L’objectif prioritaire est bien sûr d’éviter toute autre catastrophe humaine du même type. Sur le plan de la structure des ouvrages, on peut se réjouir qu'il n'y ait pas eu d’effondrements provoqués par ces incendies. Cependant, on a constaté : • au tunnel sous la Manche, un écail- M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 SCC: Self-compacting concrete concreting only at night, with partial re-opening of the tunnel every morning. Lining sections were constructed following a 24-hour cycle. Chambéry thus became the first ever site in the world where self-compacting concrete was used to build a tunnel arch. This highly fluid material was adopted in the basic solution specified in the Particular Technical Specifications (Cahier des Clauses Techniques Particulières, CCTP) to ensure the formwork was completely filled, including in reinforced sections, thus bringing down concreting time and obtaining a surface finish that was good enough to be painted without prior rendering. Self-compacting concrete does not need to be vibrated, with the result that the worksite benefited from improved noise levels. Vibrating formwork noise levels can reach 115 dB, so doing without this process is clearly beneficial for site personnel and local residents. Several years on, fairly significant shrinkage cracking has been noted. While this is not alarming, it is nevertheless subject to twice-yearly inspection. 6 - Concrete in tunnel firesExamples A non-exhaustive list might include the tunnel fires at Storebaelt (1994), the Channel Tunnel (1996, 2008 and to a lesser degree, 2006), the Mont Blanc Tunnel (1999), Tauern (1999), Gotthard (2001), and Fréjus (1983 and 2010, and more especially 2005). Even prior to the Mont Blanc Tunnel disaster, this field was already being studied extensively. This research has resulted in changes in legislation. Naturally, the main objective is to avoid another human catastrophe of the same type. In terms of tunnel structure, the fact that none of these fires resulted in a collapse may legitimately be 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page525 TECHNIQUE/TECHNICAL Outre les systèmes de protection passive du béton par des plaques préfabriquées ou des mortiers projetés, mentionnons les systèmes actifs par brumisation, mis en place par exemple tout le long du tunnel routier de l’A86 et, localement, dans le tunnel sous la Manche. Eurotunnel a récemment mis en œuvre le projet SAFE qui permet d'arrêter un train sur lequel un feu aurait été détecté, dans une zone de la longueur du train, équipée d'un système de brumisation. Ces systèmes, qui fonctionnent avec une quantité d'eau limitée, compatible avec le débit d'une conduite incendie, peuvent empêcher l'incendie de prendre de l'ampleur en attendant l'arrivée des pompiers. Impact du risque incendie dans la formulation des bétons d’ouvrages souterrains Dans les tunnels neufs, les structures peuvent être dimensionnées de façon à résister à un incendie donné et ne pas nécessiter de protections passives rapportées, à une condition : prendre en compte, le cas échéant, le risque d'écaillage (Figure 12). Dans les incendies courants, ce sont les bétons hautes performances qui sont le plus sensibles à l’écaillage, en raison de leur faible porosité. Dans le cas du milieu confiné des tunnels, les sollicitations thermiques sont tellement sévères que même les seen as the source of a certain degree of satisfaction. However, a number of observations have been made: • in the Channel Tunnel, concrete spalling of the lining was as deep as 40 cm in some places, and between 20 and 30 cm on average for lengths of several tens of metres in the tunnel; • in the Mont Blanc Tunnel, there was some local collapse of the deck slab and very locally, hollowed-out sections of concrete, but no generalised spalling; • in the Storebaelt tunnel (a TBM fire), the arch profiles installed after the fire could not be withdrawn during repairs because the residual lining had come to rest on them. The project owner opted to lose 40 cm of clearance rather than undertake major works to replace the lining in a highly unfavourable area of soil; • in the 2005 incident in the Fréjus road tunnel, the side walls lost up to twenty centimetres of their thickness in an area where, fortunately, they were thicker than needed (60 and 80 cm instead of a nominal thickness of 40 cm), and the rock was very sound. The ceiling ventilation slab was only 15 cm thick, and used less good quality concrete, but it did not burst or Figure 12 - Béton écaillé (armatures apparentes) / Spalled concrete (visible rebar). collapse. Rapid intervention by firefighters and massive spraying of the slab also helped in this regard. These observations have led to improvements in concrete fire resistance being sought, as well as better assessment thereof. One innovative example in this respect is the southern tube of the Toulon motorway tunnel. Both the ventilation slab and the lining concrete incorporated polypropylene microfibres. In addition to passive protection of concrete using prefabricated panels or sprayed mortar, mention should also be made of active misting systems, installed along the entire length of the A86 motorway tunnel and in some places in the Channel Tunnel. Eurotunnel recently implemented SAFE, a project that enables a train on which a fire has been detected to stop in an area fitted with a misting system for a length equal to that of the train itself. These systems use a limited quantity of water that is compatible with the flow from a fire conduit. They can help prevent the fire from spreading pending the arrival of the fire service. Impact of fire risk in the formulation of concrete for underground structures In new tunnels, structures can be designed to withstand a given fire and thus do without additional passive protection, provided always that they take into account the risk of spalling (Figure 12). In the most common fires, highperformance concrete is the most sensitive to spalling, due to its low porosity. In the confined space of a tunnel, thermal stress is so severe that even standard concrete runs a high risk of spalling. The so-called Modified Hydrocarbon Curve (“HydroCarbure Majorée”, HCM) reaches 1200 °C in less than ten minutes, before levelling off at 1300 °C. TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M lage du béton qui a atteint localement les 40 cm de l'épaisseur du revêtement et, en moyenne, 20 à 30 cm sur des dizaines de mètres de longueur de tunnel, • au tunnel du Mont Blanc, quelques effondrements localisés de la dalle de roulement, très localement des zones de béton assez creusées mais pas d’écaillage généralisé ; • au tunnel du Storebaelt (feu de tunnelier), les cintres mis en place après l'incendie n'ont pas pu être retirés au cours de la réparation car le revêtement résiduel s'était appuyé sur eux et le maître d'ouvrage a préféré perdre 40 cm sur le gabarit final plutôt que de se lancer dans de grands travaux pour refaire le revêtement dans une zone de terrain très défavorable ; • au tunnel routier du Fréjus, en 2005, les piédroits ont perdu jusqu’à une vingtaine de centimètres d'épaisseur dans une zone où, heureusement, ils étaient plus épais que nécessaires (60 et 80 cm au lieu de 40 cm théoriques) et où le rocher était très bon. La dalle du plafond de ventilation qui n’avait que 15 cm d'épaisseur et dont la qualité de béton était moins bonne, n’a pas écaillé et ne s'est pas effondrée. L’intervention rapide des pompiers et l’arrosage massif de la dalle ont également joué un rôle favorable. Toutes ces constatations ont conduit à rechercher des améliorations et une meilleure évaluation de la tenue au feu du béton. On peut citer, à titre d’exemple innovant, le tube sud du tunnel autoroutier de Toulon dont non seulement la dalle de ventilation mais aussi les bétons de revêtement ont été réalisés avec incorporation de microfibres de polypropylène. 525 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page526 TECHNIQUE/TECHNICAL M bétons ordinaires présentent un fort risque d’écaillage : la courbe dite “HydroCarbure Majorée” (HCM) atteint 1200°C en moins de dix de minutes et plafonne ensuite à 1300°C. À ce jour, le risque d’écaillage ne peut pas être appréhendé par le calcul et la modélisation. Le seul moyen de l'évaluer est d'avoir recours à des essais. Cependant, les formules de béton peuvent être adaptées de façon à mettre toutes chances de succès de l'essai de son côté. Une première solution est l’ajout de fibres de polypropylène. Cette méthode s’avère jusqu’ici la plus efficace vis-à-vis de l’écaillage. On attribue cet effet à la fonte et à la vaporisation des fibres, qui facilitent la migration de la vapeur d’eau vers la surface au travers du réseau poreux qu’elles forment. Avec l’expérience, les dosages et les caractéristiques des fibres (diamètre, longueur) ont pu être précisés (cf. “Compléments au guide du comportement au feu”, publiés par le CETU le 30 mars 2011). Actuellement, en France, deux tranchées couvertes ont été réalisées à l’aide de béton additionné de fibres de polypropylène : la tranchée couverte d’Angers et la couverture de la RN 314 à la Défense. Dans le cas de la RN 314, une formulation de béton avec ajout de 2 kg/m3 de fibres de polypropylène a été étudiée. Après avoir montré que le béton choisi répondait à toutes les autres exigences du cahier des charges, sa tenue au feu vis-à-vis de l’écaillage a été testée. Deux essais ont été réalisés : • Le premier essai, facultatif (appelé “essai de vérification”), permet de se rassurer sur la formule choisie grâce à un essai HCM 2 heures. A ce stade du projet, le béton utilisé pour l'essai ne peut être identique à 526 celui qui sera utilisé sur chantier (changements d'approvisionnement par exemple) ; on teste un élément représentatif de la mi-travée de la couverture et de son chargement avec la formule étudiée. Un écaillage superficiel de 2,5 cm a été mesuré après refroidissement, ne mettant pas en cause la stabilité de la poutre. À l’issue de cet essai, la résistance au feu de la travée de l’ouvrage est assurée, la formule validée et imposée à l’entreprise chargée des travaux comme béton à composition prescrite. • Lors des travaux, un deuxième essai représentatif des sections d’appuis est réalisé avec le béton du chantier. La surface chauffée est donc comprimée, ce qui favorise l’écaillage. Cet essai de convenance est obligatoire pour justifier la tenue au feu du béton. Si l’essai échoue, les parties d’ouvrage déjà réalisées devront être protégées. L’écaillage obtenu, atteignant par endroit 7 cm, a été beaucoup plus important que prévu mais l’élément représentatif de l'ouvrage n’ayant pas rompu, la stabilité de l’ouvrage a tout de même pu être justifiée, ce qui n'aurait pu se faire par le calcul seul. Cet essai montre l’importance du chargement sur le phénomène d’écaillage et illustre le fait que l’ajout de fibres de polypropylène n’élimine pas systématiquement la problématique de l’écaillage. Une deuxième solution consiste à chercher une formule optimale. En effet, si les fibres sont la meilleure garantie pour réduire l’écaillage, d’autres paramètres de formulation peuvent être étudiés : dosage, nature et dimensions des fibres, nature du ciment, ajout d’un agent entraîneur d’air, etc. La nature des granulats peut également influer significativement sur l’écaillage, mais le choix du site d’approvisionnement est en général limité et conditionné par le transport. M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 To date, the risk of spalling cannot be apprehended by means of calculation or modelling; the only solution is to resort to testing. However, concrete formulas may be adapted in order to give the test every chance of success. One such solution is to add polypropylene fibres. To date, this has proved to be the most effective means of combating spalling. The effect is attributed to the fibres melting and vaporising. This facilitates migration of water vapour towards the surface, through the porous network left behind. With experience, fibre doses and characteristics (such as their length and diameter) have been refined (cf. “Compléments au guide du comportement au feu”, “Supplements to the fire behaviour guide”, published by CETU on March 30, 2011). To date in France, two covered trenches have been built using concrete with added polypropylene fibre: the Angers covered trench and the covered section of RN 314 at La Défense. For the RN 314, a concrete formula containing 2 kg/m3 of polypropylene fibre was examined. After having demonstrated that this type of concrete fulfilled all the other requirements of the specifications, its fire resistance in terms of spalling was tested. Two tests were conducted : • The first, non-mandatory test, known as a “verification test”, allowed the formula used to be confirmed by means of a two-hour HCM test. At this stage of the project, the concrete used for the test could not be identical to that used on the worksite (for instance, due to potential changes in supply). A representative element from the centre of the covering was tested, with its load, using the formula being studied. Superficial spalling of 2.5 cm was measured after cooling, small enough not to compromise the stability of the beam. Following this test, which demonstrated fire resistance for the structure’s span, the validated formula was made binding on the contractor in charge of the works, as ‘concrete with prescribed composition’. • During works, a second test, representative of supporting sections, was carried out using the concrete used on the worksite. The heated surface was compressed, encouraging spalling. This suitability test was mandatory to demonstrate the fire resistance of the concrete. If the test was negative, those parts of the structure that had been completed would have had to be protected. The resulting spalling was as deep as 7 cm in some places, much larger than expected, but the representative component of the structure did not fail, so the stability of the structure was nonetheless demonstrated. This could not have been achieved by means of calculations alone. This test shows the importance of load considerations in spalling and illustrates the fact that the addition of polypropylene fibres does not systematically resolve the issue of spalling. An alternative solution involves finding the optimum formula. Indeed, while fibres are the best means of minimising spalling, other formulation parameters may also be explored: the dose, nature and dimensions of fibres, the type of cement, addition of an airentraining agent, etc. The type of aggregate can also have a major impact on spalling, but selection of the supply site is generally limited and determined by transport considerations. This process requires a longer period of study, relating to several formulas. After testing, the formula that per- 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page527 TECHNIQUE/TECHNICAL Les dimensions des fours permettant de tester 6 petites dalles lors d’un même essai, 6 formulations ont été étudiées. Contrairement aux 5 variantes, la formulation de référence ne contenait ni fibres de polypropylène, ni entraîneur d’air. L’essai comparatif a été instructif car, bien que relativement résistante (57 MPa), la formule de référence n'a pas écaillé et il n'a pas été observé d'effet favorable sensible des ajouts envisagés (fibres polypropylène et entraîneur d'air). Ceci est très avantageux pour le projet car la formule de référence peut être conservée. Une économie conséquente est ainsi réalisée sur la fourniture des 27 000 m3 béton (de l'ordre de 40 €/m3, soit environ 20 % du prix du matériau). Cet essai a donc permis de choisir une formule économique. On retiendra également que les granulats calcaires ainsi que le ciment au laitier peuvent constituer une piste de formulation d'un béton résistant au feu. L’essai de convenance représentatif de la structure sur appui a été réalisé plus tard dans le cadre du marché de travaux avec la formule du chantier. L’écaillage moyen obtenu sous courbe HCM a été de 2,8 cm ou 4,2 cm selon l'aire de la dalle considérée. Les calculs de structures sont en cours afin de déterminer si des protections passives sont nécessaires. Que l’on cherche à optimiser la formule ou que l’on choisisse forfaitairement un fort dosage en fibres de polypropylène, il est possible lors de la conception de tunnels neufs d’avoir recours à des formules de béton qui n’écaillent pas ou peu. Un essai représentatif de l’ouvrage est cependant indispensable pour s’assurer du comportement du béton choisi vis-àvis de l’écaillage. Le chargement, les dimensions et les matériaux de l'élément testé doivent être représentatifs de l'ouvrage. C'est pourquoi ces essais au feu nécessitent des fours de grandes dimensions. Trois laboratoires agréés en France possèdent aujourd’hui de tels fours : le CERIB, le CSTB et EFECTIS France. 7 - Prise en comptecroissante du développementdurable : perspectives devalorisation des matériauxd’excavation en granulatspour bétonTant pour les tunnels de montagne que pour ceux situés en zones très urbanisées, on peut avoir affaire à de difficiles problèmes d'environnement. Les carrières ou emprunts d'agrégats s'épuisent ou rencontrent de fortes oppositions à leur ouverture, les emplacements de dépôt des déblais sont limités, surtout pour les ouvrages longs. Ces deux phénomènes incitent les constructeurs à réemployer, autant que possible, les déblais extraits du tunnel, en particulier pour son revêtement en béton. Cette méthode, qui était utilisée autrefois pour raison d'économie (tunnel ferroviaire de Ste Marie aux Mines forms the best, i.e. the one that offers the best compromise between the spalling measured and production cost, is adopted. This was the approach taken by the Marseille L2 ring road project owner for the La Fourragère covered trench, now managed by DREAL PACA. The schedule allowed enough time for this formulation study to be carried out and add the selected formula to the final specifications. In this way it could be specified to the successful bidder as a “concrete with prescribed composition”. Furnace dimensions made it possible to test six small slabs in a single test, so six formulas were tested. Unlike the five alternatives, the control formula did not contain polypropylene fibres or an air-entraining agent. The comparative test proved to be highly instructive. Even though it was relatively strong (57 MPa), the control formula did not spall, and the potential additions of polypropylene fibre or airentraining agents did not actually offer any significant favourable benefit. This was an extremely worthwhile exercise for the project since it allowed the control formula to be used. This led to major savings, for the supply of 27,000 m3 of concrete, of some €40/m3 i-e approximately 20% of the cost of the material. The test thus made it possible to choose a more economic formula. Limestone aggregates and slag cement may also offer interesting avenues for formulating fire-resistant concrete. The representative test of suitability for the supported structure was carried out later as part of the contract of works, using the worksite formulation. The mean spalling on the Modified Hydrocarbon Curve was 2.8 cm or 4.2 cm depending on the surface area of the slab in question. Structural design calculations are underway to establish whether or not passive protection measures are required. When designing new tunnels, it is now possible to use concrete formulas that are subject to little or no spalling, whether by optimising the formula or directly choosing to have a high dose of polypropylene fibres. A representative test for the structure is nonetheless vital to verify how the selected concrete behaves with regard to spalling. Load, dimensions and materials used for the element under test must be representative of the structure as a whole. This is why fire tests require large furnaces. There are three approved laboratories in France with large enough furnaces: CERIB, CSTB and EFECTIS France. 7 - The increasinglyimportant issue of sustainable development:recovery of excavatedmaterial for use asconcrete aggregatesSignificant environmental issues may arise for tunnels everywhere, whether they are located in mountains or in highly built-up areas. Quarries and aggregate sources are becoming exhausted; the opening of new sources is encountering strong opposition; and there are limited numbers of locations for depositing muck, especially for longer tunnels. These phenomena have encouraged construction firms to re-use muck excavated from the tunnel, especially for the tunnel lining. This method, previously used for reasons of economy (e.g. the Saint Marie aux Mines rail tunnel, between 1932 and 1936, and various masonry tunnels) is now coming back into vogue. Two examples are the Lötschberg and Gotthard tunnels. In the light of all the issues discussed TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M Cette démarche nécessite un délai d’étude plus long, portant sur plusieurs formules. Après essai, la formule la plus performante, c’est-àdire celle qui présente le meilleur compromis entre l’écaillage mesuré et le coût de production, est choisie. C’est la démarche suivie par le maître d’ouvrage de la rocade L2 à Marseille, pour la tranchée couverte de la Fourragère, aujourd’hui rattachée à la DREAL PACA. Le planning permettait de procéder à cette étude de formulation et d'introduire la formule retenue lors de la finalisation du cahier des charges, afin d’être spécifiée au titulaire du marché de travaux comme un béton à composition prescrite. 527 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page528 TECHNIQUE/TECHNICAL M entre 1932 et 1936 et divers tunnels en maçonnerie), a tendance à être réutilisée ; ce fut le cas pour les tunnels du Lötschberg et du Gothard. Compte tenu de toutes les contraintes évoquées par ailleurs (performances mécaniques, alcali-réaction, résistance au cycles de gel-dégel), la démarche est délicate et demande une grande vigilance lorsque la géologie du terrain encaissant est changeante. Soulignons que le Groupe de travail 35 de l’AFTES, a déjà publié en 2007 des recommandations sur ce sujet et a récemment entrepris de les mettre à jour. Cas des tunnels du Lyon-Turin Ferroviaire La partie transfrontalière de la future liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, dont le promoteur est la société LTF, filiale du Réseau Ferré de France (RFF) et du Réseau Ferré d’Italie (RFI), comportera un tunnel bi-tube d’environ 57 km et 2 galeries d’interconnexion de 2 km. Les chantiers génèreront 16 millions de m3 de déblais et la société LTF souhaite en valoriser un maximum. 528 chantiers, sur quelques kilomètres dans le secteur des installations souterraines de Modane/VillarodinBourget, par rapport aux granulats utilisés dans la fabrication des bétons réside dans leur teneur en sulfates. En effet, ils contiennent une quantité de sulfates variant de 1,6 à 4,3 % (exprimée en SO3) présente sous forme de gypse et d’anhydrite. Dans un béton, les sulfates sont susceptibles de réagir avec certains composants du ciment pour donner naissance à des produits expansifs (ettringite, thaumasite) générant alors une détérioration du matériau par gonflement/fissuration. Afin d’éviter ces réactions, des normes limitent la teneur en sulfates pour les différents constituants du béton (granulats, ciment, eau). En particulier, la norme NF EN 12620-1 intitulée “Granulats pour béton” restreint la quantité de sulfates dans les granulats à 0,2 % en SO3 pour les bétons de structure de génie civil. D’après l’ensemble des études réalisées jusqu’à ce jour, 25 % à 35 % des déblais pourraient être transformés en granulats à béton pour le revêtement du tunnel. Cette solution serait mise en place dans le cadre d’une démarche de développement durable. Elle permettrait : • d’éviter l’excavation de nouvelles carrières favorisant ainsi une gestion économe et durable des ressources naturelles, • de limiter la mise en dépôt définitive des déblais et leur transport par route, réduisant ainsi l’émission de gaz à effet de serre. • Les recherches entreprises A la demande de LTF (LYON TURIN FERROVIAIRE) et l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux) a été mené un programme de recherche en collaboration avec les sociétés HOLCIM, VICAT et le LERM. Des études ont été réalisées afin de mieux comprendre les risques de relargage des sulfates dans les bétons en termes de quantité et de cinétique ainsi qu’en fonction des caractéristiques du milieu (composition chimique, pH, température…). Un autre objectif de cette recherche a été d’étudier le comportement de liants susceptibles d’être adaptés à ce type de granulats afin d’éviter toute altération du béton par une réaction sulfatique. • Les difficultés liées à la qualité des matériaux excavés Une particularité de ces déblais de • Les solutions en perspective Les premiers résultats de cette recherche montrent que trois solutions M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 elsewhere (mechanical performance, alkali-aggregate reaction, and resistance to freezing/thawing), this is a delicate process and must be very carefully supervised when the surrounding geology is not uniform. It should be noted that AFTES Working Group GT35 published recommendations on this topic in 2007 and has recently started work to update these. The Lyon-Turin rail tunnels The cross-border section of the future rail link between Lyon and Turin being developed by LTF (a subsidiary of Réseau Ferré de France (RFF) and the Italian rail network operator RFI) will comprise a twin-tube tunnel some 57 km long, with two interconnecting galleries 2 km long. The worksite will generate 16 million cubic metres of muck, of which LTF is seeking to reuse as much as possible. Research conducted to date indicates that between 25 and 35 percent of the muck could be used as concrete aggregate for the tunnel lining. This solution would form part of a sustainable development policy. The solution would achieve the following results: • not having to excavate new quarries, thereby promoting sustainable management of natural resources, • minimising the final disposal of muck and the related road transport, with a corresponding reduction in greenhouse gas emissions. • Difficulties relating to the quality of excavated materials One of the distinctive features of this site muck, for an underground section several kilometres long in the vicinity of Modane/Villarodin-Bourget, and in terms of the aggregates used to make concrete, is their sulphate content. The sulphate content (expressed in terms of SO3) varies between 1.6 and 4.3 percent, present in the form of gypsum and anhydrite. In concrete, sulphates are liable to react with certain components of the cement and result in expanding minerals (ettringite and thaumasite) that then damage the material through swelling and cracking. To minimise these reactions, standards restrict the sulphate content of various components of concrete (aggregates, cement and water). In particular, standard NF EN 12620-1, 'Aggregates for Concrete' limits sulphate quantity in aggregates to 0.2 percent of SO3 for civil engineering structural concrete. • Research At the request of LTF (LYON TURIN FERROVIAIRE) and IFSTTAR (French Institute of Science and Technology for Transport, Development and Networks, Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux) has conducted a research programme in collaboration with HOLCIM, VICAT and LERM. Research has been conducted to better apprehend the risk of sulphate release in concrete in terms of quantity and behaviour, as well as in terms of the characteristics of the medium (chemical composition, pH, temperature, etc.). Another purpose of this research has been to study the behaviour of binders that could be appropriate for this type of aggregate in order to prevent the concrete being damaged due to a sulphate reaction. • Potential solutions Initial results of this research indicate that three innovative solutions involving concrete could allow this muck to be recycled as concrete aggregate. - Sorting and/or washing muck It appears that the sulphates are located principally in the fines of excavated materials (0/0.315 mm). This means that sorting would make it possible to decrease the sulphate content of the concrete aggregates significantly. Moreover, the sulphate 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page529 TECHNIQUE/TECHNICAL - Tri et/ou lavage des déblais Il apparaît que les sulfates sont principalement localisés dans la fraction fine (0/0,315 mm) des matériaux d’excavation de sorte qu’un tri sélectif permettrait de diminuer fortement la teneur en sulfates dans les granulats à béton. Par ailleurs, la cinétique de lixiviation des sulfates est rapide. Une solution pourrait donc consister à laver ces déblais puisqu’environ 50 % des sulfates sont éliminés lors d’un lavage pendant environ 7 heures. - Utilisation d’un ciment approprié Le comportement de différentes compositions de mortier a été étudié afin de réduire ou de supprimer le risque de dégradation par les sulfates. Après 6 mois d’exposition dans des conditions de vieillissement accéléré, les mortiers formulés avec un ciment Portland de type CEM I ayant une teneur en C3A inférieure à 1 % et avec un ciment sursulfaté ne présentent aucune expansion. Ces premiers résultats sont encourageants. Le bon comportement du ciment sursulfaté peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’un liant comportant environ 80 % de laitier de haut fourneau activé par du gypse. Dans ces conditions, les sulfates contenus dans les granulats participent également à l’activation de ce liant. - Utilisation des sulfates contenus dans les granulats pour le gypsage du ciment Cette étude a été réalisée à partir de mortiers formulés avec un ciment au laitier de haut fourneau de type CEM III/B n’ayant pas fait l’objet d’un gypsage par le cimentier. Le gypsage a alors été effectué par l’apport des sulfates contenus dans la fraction sable des granulats. Les propriétés rhéologiques et mécaniques obte- nues sont similaires à celles d’un mortier formulé avec un ciment CEM III/B gypsé normalement par le cimentier. Au bout de 6 mois, aucun phénomène d’expansion résultant d’une réaction sulfatique n’a été observé. Cas du tunnel de Saint Béat La raréfaction de la ressource en granulats alluvionnaires dans certaines régions de France et les impacts sur les milieux naturels conduisent à s’interroger plus que jamais sur la valorisation des matériaux d’excavation issus du creusement des ouvrages souterrains. Un approvisionnement “direct” permet également de limiter les impacts liés au transport. La valorisation sur site, y compris dans les bétons, constitue donc le choix opéré par la DREAL Midi Pyrénées, Maître d’Ouvrage du projet de déviation du village de Saint Béat. Situé en Haute Garonne sur la RN 125, ce projet d’un peu plus de 2000 m comprend un tunnel creusé à l’explosif de 1018 m. L’ensemble des bétons de l’ouvrage, hormis le béton projeté utilisé pour le soutènement et le béton de fondation du revêtement, seront réalisés avec des granulats élaborés sur le site à partir des matériaux issus du creusement. La motivation du Maître d’Ouvrage assisté de son Maître d’œuvre, la DIR Sud-Ouest, vise d’une part, à limiter les nuisances liées à un approvisionnement en granulats alluvionnaires provenant de la vallée de la Garonne à une soixantaine de kilomètres, d’autre part à limiter celles liées à l’évacuation et donc au transport et au stockage des matériaux issus du creusement. La valorisation sur site permet donc de répondre aux exigences du Grenelle de l’environnement en réduisant les coûts leaching is very rapid. One solution could therefore consist in washing the muck: some 50 percent of the sulphates are removed by washing for a period of some seven hours. - Use of appropriate cement The behaviour of mortars with various compositions has been studied with a view to reducing or eliminating the risk of damage from sulphates. After six months’ exposure in accelerated ageing conditions, mortars formulated with CEM I type Portland cement with C3A content of less than one percent and a supersulphated cement show no signs of expansion. These initial results are encouraging. The good performance of the supersulphated cement may be attributed to the fact that it is a binder containing some 80 percent of blast furnace slag, activated by gypsum. In these conditions, the sulphates contained in aggregates also play a role in activating the binder. - Use of sulphates in aggregates to add gypsum to cement This research was conducted using mortars formulated with CEM III/B type blast furnace slag cement that had not had any gypsum added by the cement manufacturer. Instead, this was carried out by adding the sulphates contained in the sandy part of the aggregates. The rheological and mechanical properties obtained were similar to those of a CEM III/B type mortar to which gypsum had been added in the usual manner by the cement manufacturer. After six months, no expansion due to a sulphate reaction was observed. The Saint Béat tunnel The dwindling availability of alluvial aggregates in some regions of France and the related impact on natural environments have resulted in the issue of using materials from the excavation of underground works being examined as never before. ‘Direct’ supply also makes it possible to minimise the impacts relating to transport. Recycling on site, including for use in concrete, was thus adopted by DREAL Midi Pyrénées, Project Owner for a bypass round the village of Saint Béat. Located in Haute Garonne on road RN 125, this project, just over 2000 metres long, includes a 1018-metrelong tunnel excavated using explosives. All the concrete used for the structure, apart from the sprayed concrete used for the support walls and the lining foundation concrete, will be built using aggregates manufactured on site using materials from the excavation. The thinking of the Project Owner and the Project Manager, DIR Sud-Ouest, is to minimise disturbance relating to the supply of alluvial aggregate from the Garonne valley, some sixty kilometres away, and that relating to removal (and thus transport and storage) of excavated materials. On-site recycling makes it possible to comply with the requirements of the Grenelle environmental summit by bringing down the ‘environmental’ costs, whilst at the same time bringing down financial costs (with little or no use of disposal sites, less transport of materials, and so on.). This involves studying the amortization of worksite installations (crushing equipment, worksite concrete plant, etc.) and optimising these for the scale of the bypass project. Indeed, bearing in mind that only 15 % of the extracted materials can be used to make concrete for the tunnel, other forms of recycling have been sought, including the more traditional solution of recycling the muck to form the structure of the roadway. Excess materials may also be stored temporarily for future projects. The project's technical feasibility was also examined ahead of time by the TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 M novatrices dans le domaine des bétons pourraient permettre de valoriser ces déblais en granulats à béton. 529 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page530 TECHNIQUE/TECHNICAL M “environnementaux”, tout en réduisant les coûts financiers (réduction voire suppression de la mise en décharge, réduction du transport de matériaux, etc.). Pour cela, l’amortissement des installations de chantier (installation de concassage, centrale de chantier, etc.) doit être étudié et optimisé à l’échelle du projet de déviation. En effet, sachant qu’au mieux seulement 15% des matériaux extraits peuvent être utilisés à la fabrication des bétons du tunnel, d’autres pistes de valorisation ont été recherchées comme celle plus classique de la valorisation en structure de chaussée. S’il y a lieu, les matériaux excédentaires peuvent être stockés provisoirement pour des projets futurs. La faisabilité technique du projet a été étudiée en amont par le Département Laboratoire de ClermontFerrand (DLCF) du CETE de Lyon sur la base des sondages et des caractérisations réalisés par le Département Laboratoire de Toulouse (DLT) du CETE Sud-Ouest. Le tunnel sera creusé dans la zone interne métamorphique des Pyrénées. Il s'agit de formations constituées de calcaires métamorphisés. La géologie est donc apparue favorable avec des matériaux non gélifs, ne nécessitant a priori pas de retraitement avant valorisation dans des bétons. La seule inquiétude portait sur la valeur du coefficient Los Angeles (LA) qui semblait un peu élevée au regard de la réglementation et compte tenu des spécifications liées aux bétons, ces dernières ayant dû être affinées pour favoriser au mieux l’utilisation des matériaux extraits en tant que granulats pour bétons. Des matériaux ont donc été prélevés à proximité du site et le DLCF a procédé à une étude des bétons du revêtement les plus pointus. Les résultats se sont avérés satisfaisants en termes d’ouvrabilité et de résistances mécaniques malgré 530 une valeur particulièrement défavorable du LA. La partie “bétons coulés” du Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) du tunnel a été rédigée par le CETU et le DLCF. L’option prise a été de produire des granulats respectant les normes granulats (NF EN 12620 et XP P 18-545) afin de rester dans le cadre de la norme béton (NF EN 2061). Une approche performantielle est cependant possible au regard de la tenue au gel/dégel en présence de sels de déverglaçage (cas des bétons de revêtement à proximité des têtes). De nombreuses questions liées à l’élaboration de granulats sur site, d’ordre technique ont dû être abordées : matériel nécessaire, aires de stockage provisoire du marin, procédure de tri rapide, procédures de contrôle des granulats élaborés sur site, étude de la possible pollution des granulats par les résidus d’explosif, etc. Enfin, la logistique et le planning doivent être analysés de près afin de ne pas compromettre la réalisation du projet (démarches administratives très en amont pour les aires de stockage et les installations). Ainsi, même si cette approche est encore peu développée en France, les expériences étrangères et notamment suisses, ou celles acquises en matière d’élaboration de granulats à partir de roches massives, ont permis de rédiger le CCTP. Le tunnel de Saint Béat : la valorisation dans les bétons en quelques chiffres : • Volume de matériaux en place excavés : 110 000 m3 • Volume des bétons (hors béton projeté et béton de fondation du revêtement) : 24 000 m3 • Quantité de granulats élaborés sur site pour les bétons : 42 000 t (16 800 m3 soit environ 15 % des matériaux extraits) M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 Lyon CETE's Clermont-Ferrand Laboratory Department (DLCF) on the basis of surveys and characterisations carried out by the South-West CETE's Toulouse Laboratory (DLT). The tunnel will be excavated in the inner metamorphic area of the Pyrenees. The formations consist of metamorphic limestone. The geology thus appeared favourable, with materials that are not frost-riven and that should not require retreatment prior to being recycled in concrete. The only concern relates to the Los Angeles Coefficient (LAC).This appears to be somewhat high compared to regulations and in the light of the specifications relating to concrete; these have had to be clarified to encourage as much use as possible of extracted material as concrete aggregate. Samples were taken close to the site; DLCF carried out a study of the most sophisticated types of lining concrete. The results have proved to be satisfactory in terms of workability and mechanical strength, despite a particularly unfavourable LAC. The “poured concrete” section of the Particular Technical Specifications for the tunnel was drafted by the Tunnels Study Centre CETU, along with DLCF. The decision was taken to produce aggregate complying with aggregate standards NF EN 12620 and XP P 18545 so as to remain within the scope of concrete standard NF EN 206-1. A performance-based approach is nonetheless possible, taking into consideration the freezing/thawing behaviour where de-icing is carried out (for lining concrete near the tunnel heads). A large number of technical questions regarding the manufacture of aggregates on site had to be examined: these dealt with issues including the plant required; temporary muck storage areas; rapid sorting procedure; inspection procedures for aggregates produced on site; and the potential pollution of aggregates by explosive residues. Finally, logistics and planning must be closely analysed in order not to compromise completion of the project (administrative procedures to be carried out well ahead of time for storage areas and other installations). Even though this approach is as yet little used in France, experiences from other countries, more especially Switzerland, and experience gained in manufacturing aggregates from massive rocks, made it possible to draw up the Particular Technical Specifications. Saint Béat tunnel: key figures on concrete re-use: • Total volume of material excavated on site: 110,000 m3 • Total volume of concrete (excluding sprayed concrete and lining foundation concrete): 24,000 m3 • Total amount of aggregate produced on site for concrete: 42,000 t (16,800 m3, equivalent to 15 percent of extracted material). 511_531Beton_Mise en page 1 20/12/12 10:55 Page531 TECHNIQUE/TECHNICAL 8 - Conclusion- 8 - Conclusion- Les bétons utilisés en ouvrages souterrains ont des spécificités particulières. Cependant, ils bénéficient des progrès réalisés dans les bétons de toute nature pour progresser dans toutes les directions de commodité de réalisation, de durabilité, de résistance au feu et de performances mécaniques. t The types of concrete used in underground works have some highly specific characteristics. However, they have benefited from advances in all types of concrete, thus progressing in many ways, including ease of manufacture, durability, fire resistance, and their mechanical properties. t Références / ReferencesAFTES Recommendations (http://www.aftes.asso.fr/publications_recommandations.html) • La technologie et la mise en oeuvre du béton projeté renforcé de fibres (Technology for using fibre-reinforced sprayed concrete) GT6R3F1- 1994 – TOS no.126SP 99 • La méthode de construction des tunnels avec soutènement immédiat par béton projeté et boulonnage (Tunnel construction methods with immediate support by means of sprayed concrete and bolting) GT6R2F1 - 1979 • Réflexions sur les méthodes usuelles de calcul du revêtement des souterrains GT7R2F1 - 1976 TOS no. 14SP 93 Considerations on the usual methods of tunnel lining design GT7R2A1 - TOS 1993 - SP 93 • L’utilisation du béton non armé en tunnel GT7R5F1 - 1998 – TOS no.149HS4 The use of plain concrete in tunnels GT7R5A1 - 2000 – TOS no. 158 • Conception et dimensionnement du béton projeté utilisé en travaux souterrains GT20R1F1 - 2001 – TOS no. 164 Design of sprayed concrete for underground support GT20R1A1 - TOS 2002 • Compatibilité des recommandations AFTES relatives aux revêtements des tunnels en béton avec les Eurocodes (Compatibility of AFTES recommendations on concrete tunnel linings with Eurocodes) GT29R2F12007 – TOS no. 204 HS4 • L’utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement pour les revêtements de tunnel en béton armé et non armé (Use of general design rules and standards for reinforced and plain concrete) GT29R1F1 - 2001 – TOS no. 165HS4 • La gestion et la valorisation des matériaux d’excavation (Management and reuse of excavated materials) GT35R1F1 - 2007 – TOS no. 199 • Géométrie, béton, coffrage et bétonnage des revêtements de tunnels GT36R1F1 - 2007 – TOS no. 202 HS4 Geometry, concrete mixes, formwork and concrete pouring practice GT36R1A1- 2000 - TOS no. 202 HS4 • Géométrie, béton, coffrage et bétonnage des revêtements de tunnels GT36R1F1 - Annexe 1 : Défauts de réalisation – 2012 – TES 233 Geometry, concrete mixes, formwork and concrete pouring practice GT36R1A1 - Appendix & : Construction defects – 2012 – TES 233 • Tunnels routiers : Résistance au feu (Fire resistance of road tunnels) GT37R1F1 - 2008 – TOS no. 205 CETU pilot project file (http://www.cetu.developpement-durable.gouv.fr/) Section 4: Procédés de creusement et de soutènement (Excavation and support procedures) - July 1998 Section 5: Etanchement et revêtement (Waterproofing and lining) – July 1998 ASQUAPRO technical memoranda (http://www.asquapro.com/) Mise en œuvre des bétons projetés (Use of sprayed concrete) Utilisation des fibres pour le renforcement des bétons projetés de soutènement provisoire des tunnels (Use of fibres to reinforce sprayed concrete for provisional tunnel support) M TUNNELS ET ESPACE SOUTERRAIN - n°234 - Novembre/Décembre 2012 531