Télécharger - Centre Européen de la Consommation
Transcription
Télécharger - Centre Européen de la Consommation
Photo Parlement européen - Architecte : Architecture Studio SOMMAIRE Les Synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs Editorial Euro-Info-Consommateurs: l’année 2008 en chiffres Pouvoir d’achat : quelle est la situation à la frontière franco-allemande ? Journée du 20 juin 2008 : l’Europe sans frontière − 15 ans de réalités dans le Rhin Supérieur Garantie décennale : difficile de se faire construire un toit « made in Germany » Achats de véhicules en Allemagne : les démarches entamées auprès de la Commission portent leurs fruits Santé : une coopération transfrontalière nécessaire, face à des enjeux communs Energie : un dossier complexe face aux fortes attentes des consommateurs Le point de contact allemand pour le commerce électronique : une valeur sûre Communication : toujours plus d’échos de nos actions dans les médias Page 1 Page 3 Page 4 Page 6 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 14 Le Centre Européen des Consommateurs France 2008 placé sous le signe de la présidence française de l’Union Européenne L’année 2008 en chiffres Tourisme : un secteur toujours aussi litigieux Médiation : un seul mot d’ordre « la coopération » Page 16 Page 20 Page 22 Page 26 Le Centre Européen des Consommateurs Allemagne Le nombre de dossiers traités toujours en augmentation L’année 2008 en chiffres Page 28 Page 30 Pôle administratif L’équipe et les membres Les résultats financiers Un outil ludique : notre CD-Rom (en trois langues : français, allemand, anglais). Afin de vous présenter nos activités, nous avons le plaisir de vous l’offrir. Sommaire : • introduction • vos droits en avion • achat sur internet • téléphonie • achat de voiture • réseau des CEC Page 31 Page 32 EDITORIAL Emmanuelle Vierling-Kovar, Présidente d’Euro-Info-Consommateurs, et Martine Mérigeau, Directrice d’Euro-Info-Consommateurs Vous avez fêté en 2008 les 15 ans d’existence d’EuroInfo-Consommateurs. Quels sont les changements majeurs ? Créée en 1993 par la Chambre de Consommation d’Alsace et la Verbraucherzentrale du Bade-Wurtemberg, et à l’initiative de la Commission Européenne, Euro-Info-Consommateurs a connu une évolution spectaculaire au niveau de ses missions, de son rôle et de son rayonnement. L’association Euro-InfoConsommateurs est aujourd’hui la seule structure binationale du réseau. Elle compte une équipe de 21 salariés spécialisés en droit de la consommation communautaire, qui en font la plus grande structure entièrement dédiée au secteur de la consommation transfrontalière au sein du réseau des CEC. Face à une augmentation constante du nombre de litiges transfrontaliers traités, De gauche à droite : Emmanuelle Vierling-Kovar et Martine Mérigeau Dès 2005, son rayonnement est devenu européen car les gouvernements français et allemands lui ont confié les missions des Centres Européens des Consommateurs (CEC) pour la France et l’Allemagne dans le cadre du réseau communautaire institué par la Commission Européenne et chacun des Etats membres, ainsi que l’Islande et la Norvège. les synergies développées entre les deux centres allemands et français se traduisent par la rapidité et l’efficacité de leur traitement. La plus-value de cette synergie est également visible dans l’organisation commune de manifestations ou rencontres, sans oublier les économies d’échelles faites grâce au partage des frais liés à des actions communes. Ces résultats nous prouvent le bien fondé des décisions prises au niveau gouvernemental pour optimiser, coordonner et rendre plus efficace l’outil mis au service du consommateur européen, que sont les Centres Européens des Consommateurs. Ce développement structurel ne pouvait aller sans un élargissement de la base institutionnelle d’Euro-InfoConsommateurs. En ce sens, le comité directeur binational, assisté de la d i re c t r i ce, a entrepris une large campagne de sensibilisation auprès des organismes de consommateurs, d’experts de la consommation et de personnalités politiques pour parvenir à une participation active aux actions menées par EuroInfo-Consommateurs. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 2008, on compte douze nouvelles adhésions, notamment huit Verbraucherzentralen ainsi que des personnalités politiques des deux pays. Aujourd’hui, dans le cadre d’une coopération élargie avec l’association, ce sont 31 membres (dont 9 Verbraucherzentralen) qui soutiennent politiquement et techniquement les actions initiées et mises en œuvre Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs par Euro-Info-Consommateurs. A cet élargissement de la base institutionnelle s’est rajoutée la nomination ministérielle de Martine Mérigeau, en qualité de membre du conseil d’administration de l’Institut National de la Consommation (INC). Enfin la Fédération des associations de consommation allemande (Verbraucherzentrale Bundesverband e.V. : vzbv) a voté l’adhésion d’Euro-InfoConsommateurs en tant que membre de la vzbv. Ces deux derniers évènements montrent à quel point le rayonnement d’Euro-InfoConsommateurs a porté ses fruits et permettra une coopération étroite avec les organismes nationaux des consommateurs au niveau allemand et français. En l’espace de 15 ans, EuroInfo-Consommateurs a su se positionner non seulement par rapport à la politique consumériste européenne, mais aussi nationale en devenant un véritable partenaire des organisations de consommateurs. EIC poursuivra dans cette voie les années à venir pour le plus grand bien des consommateurs qui doivent devenir et être les acteurs à part entière de la vie économique européenne. Les CEC France et Allemagne ont traité près de 30 % de l’ensemble des litiges recensés dans les 27 Etats membres (+ Islande et Norvège) par le réseau des CEC. Particulièrement attentif aux préoccupations du consommateur (entre autres : pouvoir d’achat, réalité des prix à la frontière francoallemande, obstacles à la libre prestation de service ou à l’achat intracommunautaire de véhicule, application effective des droits des passagers aériens), EIC a tenté d’apporter des réponses concrètes et des pistes de réflexion pour améliorer la situation en sensibilisant les décideurs politiques au niveau local, national et européen. Quel est le bilan de cette année ? EIC comptabilise plus de 14 000 demandes traitées dont 2 757 litiges transfrontaliers (soit une augmentation d’environ 27 % par rapport à l’année précédente) et affiche un taux de résolution au profit du consommateur avoisinant les 70 %. des patients, et libre accès aux soins transfrontaliers », EuroInfo-Consommateurs a lancé l’idée d’un vaste projet « santé ». Mutualisation des équipements lourds, coopération médicale, mais aussi information des patients sur leurs nouveaux droits, tels sont les objectifs développés dans le projet Euro-Info-Santé. D’autres projets sont envisagés : face à l’augmentation constante des litiges liés au commerce électronique, EIC prévoit de développer un projet pilote de médiation en ligne. Nous comptons aussi persévérer dans la sensibilisation des jeunes aux questions consuméristes européennes. Par une démarche pragmatique semée de projets concrets qui se veulent proches du consommateur, Euro-InfoConsommateurs œuvre pour que l’Europe devienne une réalité visible par chacun d’entre nous. Comme l’a si bien souligné Alain Lamassoure, député européen : « L’espace des citoyens en est encore au stade où en était celui des marchandises avant l’Acte unique de 1985 : les frontières sont abolies mais d’innombrables obstacles réglementaires rendent difficiles une vie harmonieuse dans cet espace commun ».* Euro-Info-Consommateurs, c’est aussi la volonté d’initier des projets innovants au service des « citoyens/consommateurs nomades ». Autour des mots clés « mobilité * Rapport au Président de la République « Le citoyen et l’application du droit communautaire », page 13. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs L’ANNEE 2008 EN CHIFFRES En 16 ans d’activités, plus de 114.000 sollicitations Plus de 14.000 sollicitations en 2008 * * y compris l’envoi de brochures sur demandes individualisées Augmentation du nombre de visiteurs sur www.euroinfo-kehl.eu Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs POUVOIR D’ACHAT Pouvoir d’achat : quelle est la situation à la frontière franco-allemande ? En 2008, face aux attentes des consommateurs concernant leur pouvoir d’achat, deux évènements liés à cette problématique ont été organisés par Euro-InfoConsommateurs. L’un et l’autre ont largement trouvé écho dans les médias. Pour preuve, ce « thème » arrive en tête de notre classement des sujets les plus couverts par la presse : 72 articles et reportages franco-allemands sur un total de 194 parutions et diffusions. 20.05.2008 : Enquête sur les différences de prix France/Allemagne par deux Ministres : Euro-Info-Consom- mateurs accueille le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie et de la consommation, et porteparole du gouvernement, Luc Chatel, et le Ministre en charge de la consommation dans le Bade-Wurtemberg, Peter Hauk. Cette rencontre s’appuie sur les résultats constatés dans l’enquête comparative de prix France-Allemagne, réalisée en mai 2007 par Euro-Info-Consommateurs. 65% des prix relevés étaient moins chers en Allemagne. Luc Chatel a souhaité constater sur le terrain, en se rendant dans un hypermarché de Strasbourg puis dans un supermarché de la ville allemande voisine de Kehl, que les produits De gauche à droite : Luc Chatel et Peter Hauk de grande mardans un supermarché à Kehl que étaient de 20 ce dans le secteur des hypermarà 30% moins chers de l’autre côté du Rhin. Face à la chés et des « hard discounters » presse régionale et nationale, le pour faire baisser les prix en Fransecrétaire d’Etat à la consomma- ce. Cela suppose entre autres une tion a débattu avec son homo- nouvelle liberté de négociation logue allemand, Peter Hauk, sur des prix avec les fournisseurs et la baisse du pouvoir d’achat, les industriels qu’il se proposait de différences de prix et de législa- donner grâce à la réforme envition commerciale entre les deux sagée. pays et la réforme des règles de la concurrence prévue dans la loi de modernisation de l’écono- 02.12.2008 : Présenmie (LME) présentée aux députation des résultats tés français quelques jours après de l’enquête des prix cette conférence. 2008 En prenant pour point de départ les règles concurrentielles s’appliquant en Allemagne, Luc Chatel a démontré que la réforme de la grande distribution, proposée par le projet de loi (LME), devrait stimuler et relancer la concurren- Une baisse des prix ayant été annoncée fin 2008, Euro-InfoConsommateurs (EIC) a souhaité faire connaître la réalité des prix dans une région frontalière. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs ENQUETE DE PRIX ½ écrémé, les pâtes, le riz, le pain de mie sont à présent plus chers en Allemagne qu’en France. Néanmoins, certains produits (à base de cacao, tablettes de chocolat, gâteaux sucrés) restent plus avantageux en Allemagne ; CONFERENCE DE PRESSE PRESSEKONFERENZ EURO-INFO-CONSOMMATEURS EURO-INFO-VERBRAUCHER e.V. sur la nouvelle enquête des prix zur aktuellen Preisvergleichsstudie Alsace/Bade-Wurtemberg Elsass/Baden-Württemberg Mardi 2 décembre 2008 Dienstag, 2. Dezember 2008 Salle Valentin Wenger à 11h Saal Valentin Wenger um 11 Uhr Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin • en revanche, les diffé- De gauche à droite : Jean-Louis Hoerlé, Président de la rences de prix pour les Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg et produits d’hygiène, d’endu Bas-Rhin, et Martine Mérigeau lors de la présenta- tretien et de beauté se tion des résultats de l’enquête le 2 décembre 2008. Grâce à l’initiative des ministères français et allemand (Secrétariat d’Etat à l’Industrie et à la Consommation en France et le Ministère de la consommation du Land de Bade-Wurtemberg), EIC a actualisé l’enquête transfrontalière des prix réalisée en 2007 sur plus de 600 produits (381 sélectionnés au final) dans près de 100 magasins dans 19 villes frontalières. 2928 prix ont ainsi été relevés, pour des produits de marque identique. Objectifs : mettre à disposition du consommateur dans la région frontalière un outil de transparence des prix, lui montrer les avantages apportés par le marché intérieur européen et vérifier les baisses de prix annoncées. maintiennent toujours en faveur de l’Allemagne ; Euro-Info-Consommateurs / Euro-Info-Verbraucher e.V. Rehfusplatz 11, 77694 Kehl- Allemagne Tel. : +49 (0)7851 991480 www.euroinfo-kehl.eu l’autre) et l’alimentaire (différences de conditionnement d’un pays à l’autre) ; • il est toujours aussi intéressant de comparer les prix entre les différents distributeurs non seulement d’un pays à l’autre mais aussi au sein d’un même pays. Il conviendra de suivre attentivement l’évolution des prix en 2009 afin de voir si la diminution de la différence de prix entre la France et l’Allemagne se confirme. • il est toujours très difficile de comparer les produits, notamment pour l’électroménager (références différentes d’un pays à La liste des produits et les graphiques résumant les principaux résultats de l’enquête sont consultables sur : http://www. euroinfo-kehl.eu/fr/evenementset-publications Il en ressort que : • dans l’ensemble, les écarts de prix entre la France et l’Allemagne s’estompent ; • l’analyse de l’ensemble des prix met en avant une inversion de la tendance constatée en 2007 pour les produits alimentaires. Certains produits comme le lait Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs 15 ANS D’EXISTENCE Journée du 20 juin 2008 : l’Europe sans frontière 15 ans de réalités dans le Rhin Supérieur Le Pôle de compétences est situé au cœur d’un des espaces économiques les plus dynamiques de l’Union Européenne (UE), région frontière entre la France et l’Allemagne et au cœur du nouveau Eurodistrict Strasbourg/Ortenau. De gauche à droite : Günther Petry, Maire de Kehl, Dr. Sven von Ungern-Sternberg, Vice-Président de l’Euro-Institut, Peter Hauk, Ministre chargé de la consommation du Land du Bade-Wurtemberg, Martine Mérigeau, Directrice d’Euro-Info-Consommateurs, Alain Lamassoure, Député au Parlement européen, Julian Würtenberger, Regierungspräsident Freiburg, Adrien Zeller, Président du Conseil Régional d’Alsace et Louis Becker, Vice-Président du Conseil Général du Bas-Rhin, le 20 juin 2008 à Kehl. E n 1993 entrait en vigueur le marché unique européen. Depuis, il offre la possibilité aux citoyens et consommateurs de travailler, voyager, acheter dans un autre pays, bénéficier d’une plus grande gamme de produits et de services, et de prix plus avantageux. L’Euro a amené un véritable changement de comportement du consommateur, notamment dans les zones frontalières, qui n’hésite plus à comparer les prix d’un pays à l’autre. L’intégration de ces différents services aux citoyens dans un pôle structurel unique constitue la deuxième étape pour accroître la visibilité et l’efficacité des actions de coopération transfrontalière. Au total, plus de 40 collaborateurs travaillent aujourd’hui dans le Pôle de Compétences pour les questions transfrontalières et européennes (PCT). Dans cette région par essence tournée vers l’Europe, le terme de « marché unique » prend véritablement tout son sens, notamment pour ses habitants, qui traversent régulièrement le Rhin, que ce soit pour travailler ou consommer. Les activités transfrontalières sont ainsi intimement liées au développement européen. La même année, Kehl, ville voisine de Strasbourg, a accueilli quatre structures transfrontalières franco-allemandes, dont la création démontre la volonté commune des acteurs politiques d’améliorer la vie quotidienne des habitants et de rendre l’Europe plus proche et plus compréhensible aux citoyens. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs Les structures du PCT sont depuis le début de leurs activités au cœur de la coopération transfrontalière au service des citoyens, des consommateurs, de l’administration et des politiques : • Euro-Info-Consommateurs • INFOBEST KEHL/STRASBOURG • Euro-Institut • Secrétariat commun de la confé- rence franco-germano-suisse. du Rhin Supérieur Le 20 juin 2008 a été l’occasion de faire le bilan de 15 ans de coopération transfrontalière et de services aux citoyens, aux consommateurs, à l’administration et aux politiques. En 15 ans d’existence, comment l’Europe est-elle devenue une réalité dans la vie quotidienne, tant au niveau de l’emploi transfrontalier, qu’au niveau économique ? Qu’en est-il dans les secteurs de la formation, du développement territorial et de la sécurité transfrontalière ? Pour répondre à ces questions, des tables rondes ont permis aux participants d’échanger leurs points de vue sur 4 thèmes transfrontaliers : - Vie quotidienne et emploi - Economie et consommation - Formation et développement territorial - Sécurité dent de la République française de conduire une mission consacrée à l’application effective du droit communautaire, ainsi que Peter Hauk, Ministre chargé de la consommation dans le BadeWurtemberg et Adrien Zeller, Président du Conseil Régional d’Alsace ont conclu cette journée en donnant leur point de vue sur la coopération transfrontalière. L’Europe des consommateurs se construit jour après jour ; l’UE leur donne ainsi des droits. Encore faut-il que les consommateurs les connaissent et sachent les exercer. Tels sont les objectifs d’Euro-Info-Consommateurs qui a fêté, avec les structures transfrontalières de Kehl, ses 15 ans d’existence. Alain Lamassoure, Parlementaire européen, chargé par le Prési- Au centre : Emmanuelle Vierling-Kovar, Présidente d’Euro-Info-Consommateurs, rapporteur des tables rondes sur le thème « économie ». Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs GARANTIE DECENNALE Difficile de se faire construire un toit « made in Germany » ! Euro-Info-Consommateurs en pleine action pour débloquer la situation … L es consommateurs résidant dans les régions frontalières sont de plus en plus nombreux à vouloir profiter du « savoir-faire made in Germany » dans le secteur des constructions de maisons individuelles (avec ossature en bois, équipements de chauffage avec énergie renouvelable etc…), l’offre française n’étant malheureusement pas à la hauteur de la demande. Mais cette faculté reste théorique tant pour les consommateurs que pour les entreprises. En effet, à ce jour, les entreprises étrangères n’ont pas la possibilité de satisfaire aux réglementations impératives françaises. En France, la réglementation oblige les entreprises en bâtiment à prendre une assurance décennale destinée à garantir une responsabilité de plein droit de tout constructeur, pour les dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou le rendent impropres à sa destination (Art. L111-13 du code de la construction). L’assurance construction représente une véritable avancée pour la protection des consommateurs. Grâce à l’assurance dommages-ouvrage, le consommateur peut obtenir le remboursement ou l’exécution de toutes les réparations faisant l’objet de la garantie décennale, sans attendre une décision de justice et quel que soit le montant des travaux. Par ailleurs, et en cas de faillite de l’entreprise de bâtiment, le consommateur pourra toujours exercer son recours, pendant dix ans contre l’assurance. Cependant, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) étrangères - et notamment allemandes - connaissent des difficultés pour obtenir l’assurance garantie décennale, pourtant obligatoire en France. Paradoxalement, le mécanisme de l’assurance construction qui a pour but principal de protéger le consommateur, constitue actuellement un frein au principe de libre prestation de service posé par le Traité, voire à la liberté de choix du consommateur dans le marché intérieur. En effet, cet obstacle empêche : • les consommateurs d’avoir accès à un plus grand choix de services à des prix compétitifs et, • les prestataires (notamment les PME) de se développer au-delà de leurs frontières nationales. Face à ce problème caractéristique du dysfonctionnement du marché intérieur et du marché européen des assurances, Euro -Info - Consommateurs (EIC) a donc soumis ce dossier aux parlementaires européens et nationaux, ainsi qu’à la Commission européenne, en proposant les pistes de réflexion suivantes : 1) Une plus grande coopération entre les compagnies d’assurance* des différents Etats membres constituerait une première amorce à la réalisation du marché européen des assurances. 2) Etendre le mécanisme français de l’assurance construction aux autres Etats membres et notamment à l’Allemagne, tout en la laissant facultative et non obligatoire, permettrait au consommateur d’avoir une li* : Une compagnie privée allemande vient de proposer une assurance décennale pour les entreprises allemandes effectuant des travaux en France. EIC espère que d’autres compagnies d’assurance suivront la même voie. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs VEHICULES berté de choix, de recourir à une entreprise qui propose (ou non) une telle assurance. ans sur les travaux effectués et les consommateurs libres de l’accepter ou de la refuser. Néanmoins, le consommateur devra alors être bien informé sur les avantages de cette garantie et sur les risques encourus en son absence. Les PME resteraient entièrement libres de proposer à leurs clients cette garantie de dix 3) Faciliter / accélérer la reconnaissance mutuelle des matériaux de construction dans les différents Etats membres. 4) A l’heure actuelle, le fait pour les compagnies d’assurance françaises de subordonner l’as- surance construction à l’utilisation de produits et de matériaux de construction français est de nature à constituer une entrave à la libre circulation des marchandises. Il conviendrait de modifier cette obligation tout en poursuivant l’œuvre d’harmonisation communautaire des matériaux de construction. Achats de véhicules en Allemagne : les démarches entamées auprès de la Commission européenne portent leurs fruits. F ace à la multiplication des réclamations, Euro-InfoConsommateurs avait tiré la sonnette d’alarme européenne l’année passée en signalant à la Commission européenne les difficultés d’immatriculation récurrentes rencontrées en France par des consommateurs pour certains types de véhicules d’occasion en provenance d’Allemagne (par exemple, des remorques, motos, véhicules fabriqués aux Etats-Unis) pour lesquels il n’existe pas de certificat de conformité communautaire. Les consommateurs se voient alors contraints de faire une «réception à titre isolée» pouvant engendrer des frais considérables. Cette démarche a porté ses fruits en 2008. Suite à une réunion de travail organisée le 16 avril 2008 à Bruxelles avec la Direction Générale Entreprises et Industrie (Unité C2), la Commission européenne a officiellement demandé aux autorités françaises de lui transmettre leurs observations par rapport à cette question litigieuse. Les problèmes rencontrés par les consommateurs pourraient donc trouver une solution définitive en 2009, affaire à suivre. Notre proposition : un changement de la réglementation communautaire pour codifier les principes énoncés dans la communication interprétative de la Commission (2007/C 68/04) concernant les procédures d’immatriculation des véhicules à moteur, originaires d’un autre Etat membre. La procédure d’infraction : un outil efficace pour faire respecter les droits des consommateurs français et allemands. En tant qu’observateur privilégié du marché unique, l’une des missions d’Euro-Info-Consommateurs est de signaler à la Commission européenne les problèmes récurrents rencontrés par les consommateurs, surtout si ces problèmes sont dus au non respect par les Etats membres de la législation européenne. Dans un tel cas, la Commission européenne va examiner la si- Ainsi, un véhicule qui aura obtenu une immatriculation contrôlée et validée par un Etat membre de l’Union Européenne pourra en toute circonstance être immatriculé sur l’ensemble du territoire européen sans autre formalité. tuation au regard du droit communautaire et si elle l’estime nécessaire, entamer une procédure d’infraction à l’égard de l’Etat membre concerné. Dans un premier temps, Bruxelles va inviter cet Etat à cesser ses pratiques illicites. Si le problème ne se règle pas après cette première étape, la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) sera appelée à statuer sur l’affaire et pourra imposer une pénalité financière à l’État membre en question, dans la mesure où celui-ci ne se sera pas conformé à sa décision. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs SANTE Une coopération transfrontalière nécessaire, face à des enjeux communs Dès 1998, la mobilité des patients et le libre accès aux soins transfrontaliers avaient été reconnus en tant que droits par la Cour de Justice Européenne. Grâce aux décisions prises cette année (notamment la résolution du 15 mars 2007), ces droits vont bientôt s’imposer à l’ensemble des Etats membres si l’actuel projet de directive cadre* pour les soins de santé transfrontaliers dans l’Union européenne voit le jour. Un litige résolu en avril 2008 A lors que la mobilité des patients se développe notamment dans notre région frontalière, le libre accès aux soins à l’étranger, vu comme un principe acquis et un droit reconnu par la cour de justice européenne, reste difficile à exercer. Dans ce contexte, Euro-InfoConsommateurs lance l’idée d’un projet « Euro-Info-Santé » Le projet serait réalisé dans le cadre d’un programme communautaire pour une période de trois ans. L’objectif est de mieux préparer la région frontalière aux conséquences de la mobilité des patients et de répondre par des mesures innovatrices aux défis communs auxquels sont confrontés les systèmes de santé dans toute l’Europe. Ce projet permettra alors de : - montrer aux patients les avantages de pouvoir se faire soigner dans un autre pays surtout pour les habitants des régions frontalières (raccourcir les délais d’attente, faire profiter des infrastructures existantes ou de la technologie avancée dans un autre pays, etc…). - garantir l’information, la transparence et les conseils aux patients français et allemands, notamment par la création d’un site internet bilingue entièrement dédié aux questions de santé transfrontalière. - recenser et étudier l’offre de soins et les besoins existants dans le périmètre pour impulser des initiatives en matière de coopération médicale transfrontalière. Ce projet innovant devra être complémentaire de l’existant dans le Rhin supérieur et les autres zones frontalières. A terme, il devra pouvoir se décliner à l’ensemble de la région frontalière franco-allemande. Mme E., personne âgée d’origine allemande, résidant en France, est affiliée auprès de la CPAM de Strasbourg. Lors d’un séjour en Allemagne en mars 2007, Mme E. a été hospitalisée d’urgence. Atteinte d’un cancer, elle doit très rapidement subir des interventions médicales lourdes (chimiothérapie, radiothérapie). Mme E. a alors choisi de poursuivre le traitement pendant plusieurs mois avec cette même équipe médicale (lien de confiance, critère de la langue, présence de sa famille sur place). En novembre 2007, elle apprend qu’une autorisation préalable de la CPAM aurait été nécessaire pour pouvoir prétendre à une prise en charge de ces soins hospitaliers en Allemagne. La demande tardive de la patiente à la CPAM est rejetée pour non respect de la procédure. En effet, la demande a été formulée alors qu’une partie des soins avait d’ores et déjà été reçus. L’ensemble des frais hospitaliers engendrés depuis mars 2007 (plusieurs dizaines de milliers d’euros) risquaient donc de rester à la charge de la patiente. Grâce à l’intervention d’Euro-InfoConsommateurs, une solution amiable a pu être trouvée en moins de 2 semaines. *proposition de directive du Parlement et du Conseil du 02.07.2008 relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers (2008/0142CCOD) 10 Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs ENERGIE Un dossier complexe face aux fortes attentes des consommateurs Savez-vous que depuis le 1er juillet 2007 les marchés de l’énergie sont ouverts à la concurrence ? Les consommateurs sont donc libres de choisir leurs fournisseurs d’électricité et de gaz, et d’en changer. Dans les régions frontalières, l’intérêt des consommateurs est encore plus fort ; ils sont en droit de se demander s’il est possible de faire appel à un fournisseur d’un pays voisin et si cela n’est pas plus intéressant financièrement. Jusqu’à présent, aucun fournisseur ne semblait livrer de l’énergie directement à un consommateur outre-rhin. Les consommateurs français peuvent également avoir un intérêt accru pour les fournisseurs allemands car l’offre d’énergie verte (Ökostrom) y est très répandu, contrairement à la France. ww.europe-consommateurs.eu/fr/vos- droits/ energies). Le 6 mai 2008, à Bruxelles, les CEC France et Allemagne ont participé à la conférence sur la promotion des droits des consommateurs d’énergie. Plusieurs initiatives ont été présentées lors de cette conférence : entre autres, le lancement du « Forum des citoyens pour l’énergie », la diffusion d’une mière rencontre de travail entre fournisseurs d’énergie français et allemands. Un premier « état des lieux » a ainsi pu être dressé permettant d’évaluer quels sont les attentes des différentes parties et les obstacles majeurs liés au caractère transfrontalier de ce service. « Désormais, c’est vous qui choisissez celui ou celle qui éclaire votre vie et vous réchauffe à la maison » Voici les slogans de la campagne d’information européenne (http://www.agathepower.eu) sur l’ouverture des marchés de l’énergie et les droits des consommateurs de gaz et d’électricité. Les Centres Européens des Consommateurs France et Allemagne participent à cette action en tant que partenaires de la Commission Européenne. Pour aider le consommateur dans son quotidien, le CEC France a aussi mis en ligne sur www. europe-consommateurs.eu des conseils pratiques, notamment comment décrypter une facture d’électricité allemande (http:// 11 liste permettant au consommateur de vérifier un certain nombre d’informations indispensables avant toute conclusion de contrat (entre autres : identité détaillée du fournisseur, durée du contrat et ses conditions de renouvellement, ou encore modalités de facturation et les modes de paiement proposés). Pour que l’ouverture du marché de l’énergie devienne une réalité, les CEC France et Allemagne ont organisé le 30 juin 2008 une pre- La directive européenne sur l’électricité du 26 juin 2003 (2003/54/CE) a pris des dispositions en vue de créer un marché européen de l’électricité. Depuis le 1er juillet 2007, l’ouverture du marché est complète. Cependant, il faut que le consommateur bénéficie de plusieurs garanties afin que ses droits soient protégés et qu’il puisse choisir son fournisseur en toute connaissance de cause. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs 11 COMMERCE ELECTRONIQUE En vue d’une deuxième rencontre au printemps 2009, les CEC travaillent étroitement avec le ministère en charge de la consommation du Bade-Wurtemberg qui a effectué entre fin 2008 et début 2009 une étude sur le marché de l’énergie transfrontalier. Nous souhaiterions alors examiner les solutions pratiques qui peuvent être développées - notamment avec l’aide des Centres Européens des Consommateurs France et Allemagne - pour surmonter ces obstacles et permettre aux consommateurs finaux de profiter véritablement du marché libéralisé. Afin d’harmoniser les droits des consommateurs au niveau européen, la commission a rédigé un projet de Charte européenne pour les consommateurs d’énergie, dont les 4 objectifs sont : - une protection plus efficace des citoyens vulnérables ; - une meilleure information des consommateurs ; - moins de paperasserie lors du changement de fournisseur ; - une protection des consommateurs contre les pratiques de vente déloyales. Parmi les droits consacrés par la charte devraient figurer entre autres : - le droit d’être raccordé au réseau de distribution ; - le droit de changer de fournisseur d’énergie gratuitement ; - le droit d’avoir des informations claires ; - le droit de bénéficier de prix raisonnables, facilement et clairement comparables et transparents ; - le droit d’avoir recours à des procédures simples et peu coûteuses en cas de litige ; - le droit de voir interdire toutes pratiques commerciales déloyales. LE POINT DE CONTACT ALLEMAND POUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE : UNE VALEUR SÛRE la part des consommateurs comme des cybermarchands ; le point de contact allemand pour le commerce électronique est l’interlocuteur indispensable aux usagers d’internet sur les questions de droit allemand. Le commerce électronique ne connait pas la crise. Les consommateurs achètent toujours plus par le biais d’Internet. Des prix souvent attractifs, un marché plus varié et des frontières supprimées : le consommateur semble être le grand bénéficiaire du commerce électronique. Cette façon de consommer soulève de nombreuses questions de 12 Ce service installé en 2003 au sein d’Euro-InfoConsommateurs travaille en synergie avec les autres services de l’association. L’expertise du point de contact est en effet une aide précieuse pour les Centres Européens des Consommateurs France et Allemagne confrontés quotidiennement à des litiges liés au commerce électronique. Leur coopération a permis de résoudre rapidement des litiges transfrontaliers. Félix Braun, juriste trilingue, responsable du point de contact allemand est parfois saisi de demandes venues de consommateurs français en litige avec des cybermarchands allemands. « Bonjour, je suis français résidant en France. Le 25 mai 2008, j’ai acheté 15 cartouches d’encres via une plateforme de vente en ligne à une société allemande. A la réception de la facture, trouvant les frais de port trop élevés, j’ai demandé l’annulation de la transaction. Deux semaines après j’ai reçu un email m’indiquant que je n’avais toujours pas payé ma commande. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs COMMERCE ELECTRONIQUE De ce fait, ils ne pouvaient pas m’envoyer mes articles. En début de semaine, j’ai reçu un mail d’une société de recouvrement me demandant de payer d’ici 8 jours la somme de 130.85 €. Peuvent- ils m’obliger à payer cette forte somme ? » Félix Braun a conseillé le consommateur sur ses droits. Il a recommandé d’adresser la lettre de rétractation non seulement au vendeur mais également à la société de recouvrement. Il a transmis au consommateur une lettre type en langue allemande. Cette démarche n’ayant pas abouti, ce consommateur a pu adresser son dossier au CEC France, qui a tenté avec l’aide du CEC Allemagne de résoudre à l’amiable ce dossier. Cette coopération a permis une résolution rapide et positive ; le consommateur écrivait quelques jours plus tard : « Bonne nouvelle, je viens de recevoir un mail de la part de la société qui me confirme l’annulation de ma commande. Merci beaucoup pour votre aide, je ne connaissais pas le point de contact allemand pour le commerce électronique, ni même les CEC et j’avoue que vous faites votre travail avec brio. Réponses rapides, claires, personnalisées. Merci beaucoup. » Les abonnements en ligne : toujours autant d’abus Les pièges liés aux abonnements en ligne sont toujours aussi nombreux en Allemagne. Les consommateurs sont souvent attirés par des offres publicitaires alléchantes. Les professionnels ne manquent pas d’imagination pour susciter la curiosité des consommateurs. Félix Braun donne l’exemple de cette consommatrice : « elle a reçu un soir un appel qui l’invitait à se rendre sur un site internet pour prendre connaissance du message laissé par un de ses amis. Pour accéder au message, elle devait entrer un code que son interlocuteur lui a donné. Curieuse, la consommatrice s’est connectée au site internet, a entré le code et également ses données personnelles. Au final, aucun message ne l’attendait. Quelques jours plus tard, elle a reçu une facture pour un abonnement de deux ans au site en question ». Grâce au conseil du juriste, la consommatrice ne s’est pas laissée intimider par les relances de la société et n’a pas payé l’abonnement. Le prix et les conditions de l’abonnement n’ayant pas été donnés à la consommatrice, le contrat n’était en effet pas valable au regard du droit allemand. Les litiges liés aux abonnements en ligne étant fréquents et très variés, le point de contact pour le commerce électronique a publié sur son site internet un guide de 15 pages en allemand pour aider les consommateurs à savoir si la demande de paiement qui leur est opposée est vraiment justifiée. Ce guide a été téléchargé plus de 8000 fois depuis mai 2008. Même s’il couvre une grande partie des abus constatés, 157 internautes ont appelé pour demander une étude plus approfondie de leur dossier. Lorsque des professionnels peu scrupuleux insistent et font pression sur les consommateurs, avec bien souvent l’aide de leurs avocats qui n’hésitent pas à menacer de poursuites pénales les consommateurs qui ne payent pas, il est important pour eux d’avoir un interlocuteur privilégié qui puisse gratuitement les aider à analyser leur litige et leur donner des conseils utiles pour se sortir de ces situations épineuses. Nouvelle brochure : « Shopping Online » Afin d’informer les internautes et les professionnels allemands, le point de contact pour le commerce électronique a publié cette année la brochure « Shopping Online : Ein Leitfaden für Verbraucher und Anbieter ». Cette brochure est librement téléchargeable sur le site : www.ecommerce-verbindungsstelle.de Dans cette brochure, les cybermarchands et les consommateurs trouvent les réponses à des questions fréquentes telles que : quelles sont les mentions légales obligatoires à faire figurer sur un site internet ? Comment rédiger des conditions générales ? Qu’est-ce que le droit de rétractation ? A quel achat s’applique-t-il ? Forte résonnance médiatique en 2008 Grâce à de nombreuses campagnes d’informations, à de multiples communiqués de presse, le point de contact allemand pour le commerce électronique a été cité dans la presse ou sur internet plus de 140 fois, soit 8 fois plus qu’en 2007. Près de 58.000 visiteurs ont consulté le site. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs 13 COMMUNICATION Toujours plus d’échos de nos actions dans les médias Tendances médias Les médias relayent de plus en plus nos communiqués de presse et autres informations (parution de brochures, explications sur les services fournis par notre structure) au profit du consommateur. Voici en quelques chiffres les échos médiatiques franco-allemands des différentes actions ou évènements organisés. Allemagne France Total Agence 1 6 7 Online 26 10 36 Presse écrite 40 41 81 Radio 6 24 30 TV 5 35 40 TOTAL 78 116 194 L’attention des médias s’est portée sur des sujets consuméristes divers comme vous pouvez le constater dans le tableau suivant. Il est clair que la question du pouvoir d’achat reste en 2008 le sujet d’actualité le plus couvert par les médias, comme par l’an passé. 14 Allemagne France Total La protection des consommateurs 8 10 18 Pôle de compétences 3 3 6 Généralités 7 10 17 Pouvoir d’achat, prix 27 45 72 Passagers aériens 6 10 16 Garantie décennale 2 11 13 E-Commerce 3 4 7 Economie/SEPA 3 3 6 Santé 3 2 5 Timeshare 5 3 8 Droit à l’étranger 6 0 6 Achat à l’étranger 4 7 11 Divers 0 8 8 Accident à l’étranger 1 0 1 TOTAL 78 116 194 A chaque publication ou diffusion de l’information dans les médias ou lors de participations à des évènementiels, nous avons reçu des demandes de consommateurs. Les relations avec les organisations de consommateurs et autres organismes d’informations sur l’Europe, ainsi que notre site internet ont également redirigé vers nous un grand nombre de consommateurs. Une collaboration étroite des chargés de communication français et allemand a cette année encore permis de rassembler médias français et allemands, au niveau régional et national, autour des thèmes suivants : • la question du pouvoir d’achat lors de la visite du Secrétaire d’Etat à la consommation, Luc Chatel, et du Ministre chargé de la consommation du Bade-Wurtemberg, Peter Hauk, le 20 mai 2008 (cf. page 6), • les 15 ans du Pôle de Compétences le 20 juin 2008 (cf. page 8-9), • les droits des passagers aériens grâce à la parution d’une brochure et à une action menée à l’aéroport d’Entzheim (cf. page 25),le 28 juillet 2008, • la présentation des résultats de l’enquête transfrontalière de prix Alsace/Bade-Wurtemberg le 2 décembre 2008 (cf. page 7). Un portail d’accès unique pour une meilleure lisibilité de nos actions A partir du nouveau portail (www. euroinfo-kehl.eu) réalisé en 2008, le consommateur peut s’informer sur l’association franco-allemande Euro-Info-Consommateurs et accéder aux sites internet des Centres Européens des Consommateurs France et Allemagne, ainsi qu’au Point de contact allemand pour le commerce électronique, services qui sont hébergés sous le même toit par EIC à Kehl. Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs Cet outil ludique, réalisé en trois langues (français, allemand et anglais), présente le réseau des CEC et apporte des conseils pratiques sur quatre thèmes de la consommation en Europe (acheter sur internet, voyager, téléphoner, acheter un véhicule à l’étranger). 396 277 visiteurs ont consulté nos informations sur différents thèmes consuméristes (achat transfrontalier, commerce électronique, santé…). Le nombre de visiteurs augmente ainsi d’année en année (cf. graphique page 3). Plus de 80 fiches d’information ont été mises en ligne sur des thèmes consuméristes aussi divers que le tourisme, la santé, les achats transfrontaliers, le commerce électronique, etc. De nouvelles brochures disponibles gratuitement sur le site : « Justice allemande : mode d’emploi », « Passagers aériens : voyagez malin ! », « Accès aux soins dans l’Union européenne ». Chaque année, plusieurs milliers de brochures sont distribués au public lors d’évènements publics ou directement sur demande du consommateur. Ce nouvel outil permet de rendre l’information plus accessible, non seulement lors de différents évènements publics mais aussi lors de diverses interventions, notamment auprès de jeunes consommateurs. meilleure campagne européenne de protection des consommateurs de l’année 2007 » était finlandais. La Commission européenne a souligné que « le champion toutes catégories» est un jeu en ligne dynamique qui apprend aux jeunes consommateurs quels sont leurs droits et leurs responsabilités lors d’achats en ligne. Pour les différentes catégories, les trophées sont allés à l’Irlande, au Royaume-Uni, à la Hongrie, à l’Estonie et à la Norvège pour leurs campagnes de sensibilisation aux droits des consommateurs innovantes et efficaces. La meilleure campagne européenne de protection des consommateurs de Participation à différents évènements l’année : une « première » qui devrait 01.06.2008 : stand d’information être renouvelée… A l’occasion de la journée internationale de la consommation le 15 mars 2008, chaque CEC avait pour mission de sélectionner la « meilleure campagne d’information consumériste » sur un plan national, chaque Etat membre devant être représenté à Bruxelles. Le seul impératif des candidats était d’avoir réalisé une campagne d’information se référant à l’un des droits essentiels des consommateurs (par exemple : les délais de rétractation, la garantie légale, la sécurité des produits, etc…). au pique-nique européen au jardin des deux rives à Strasbourg 09.05.2008 : stand d’information sur la place du marché de Kehl à l’occasion de la journée de l’Europe Un CD-Rom pédagogique pour balayer en quelques minutes les princiEn France, après le vote d’un 04.05.2008 : stand d’information paux droits des consommateurs jury composé de différents représentants d’organismes consuméristes ou journaliste spécialisé en la matière, l’Institut National de la Consommation avait été choisi pour sa campagne d’information sur les «bons gestes au quotidien» dans le domaine de l’alimentation. à la journée «portes ouvertes» du Parlement européen Le vainqueur du concours « la Les synergies au sein d’Euro-Info-Consommateurs 15 LA PRESIDENCE FRANCAISE Le Centre Européen des Consommateurs France : une année placée sous le signe de la présidence française de l’Union Européenne COOPERATION DAY Profitant de la participation des CEC à la journée de la consommation des 5 et 6 décembre à Paris, le CEC France a organisé la veille un « cooperation day », journée de travail de l’ensemble du réseau (directeurs et juristes, ainsi que des représentants de la Commission européenne) pour améliorer et harmoniser le traitement des litiges au sein du réseau par une meilleure communication entre les centres. Cet événement a aussi été l’occasion d’élaborer une liste de données statistiques sur le nombre et les secteurs d’activités dans lesquels les CEC ont reçu des demandes d’information, des réclamations et des litiges. Cette liste complète a été soumise à la Commission européenne pour étude. Les CEC espèrent obtenir un outil informatique permettant de faire ressortir facilement les chiffres/données les plus parlants en termes de secteur d’activité et nature du litige. Cela permettrait aux CEC de jouer pleinement leur rôle d’observatoire et de relais auprès des instances et organismes nationaux et européens afin d’attirer leur attention sur certains dysfonctionnements du Marché intérieur. L’année 2008 a été marquée par la présidence française du Conseil de l’Union Européenne (qui a eu lieu du 1er juillet au 31 décembre 2008). D’après un sondage Ifop-Touteleurope.fr sur « Les Français et la présidence française de l’UE » réalisé les 17 et 18 janvier 2008, 20% des interviewés ont estimé que la protection des consommateurs devait être une des priorités de la présidence. Un avis partagé par Luc Chatel, Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation et Porte-parole du Gouvernement, le BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) et le Centre Européen des Consommateurs (CEC) France. Questions à Bianca Schulz, responsable du CEC France Quels sont les grands dossiers consuméristes qui ont retenu votre attention sous la présidence française de l’UE ? Il s’agissait de la révision de l’acquis communautaire, de l’action de groupe, du « paquet télécom », de la directive « immobilier à temps partagé ». Tous ont un intérêt majeur puisqu’ils impliquent une meilleure protection économique du consommateur. Qu’est-ce que l’acquis communautaire ? Que va apporter cette révision ? L’acquis communautaire du droit de la consommation est constitué de 8 directives portant sur différentes règles de protection en faveur du consommateur. Or il existe des contradictions ou ambigüités entre ces différentes directives*. Certaines de ces dispositions sont par ailleurs devenues obsolètes avec l’apparition et le développement du commerce électronique. Il convient donc de réviser, harmoniser et uniformiser les différents textes afin de simplifier le droit de la consommation européen. Il s’agit également de créer un cadre juridique clair et compréhensible pour tous les consommateurs, tout en garantissant un niveau élevé de protection juridique. Cette révision devrait renforcer la confiance du consommateur européen envers le marché intérieur. Quelle action concrète avezvous effectuée concernant ce dossier ? * Adopté par la Commission européenne le 8 février 2007, le Livre vert (COM(2006) 744 final) fait ressortir les incohérences existantes à l’heure actuelle dans le domaine du droit de la consommation 16 Centre Européen des Consommateurs France Le CEC France a participé à la Journée européenne de la consommation des 5 et 6 décembre 2008, intitulée « Renforcer la confiance du consommateur européen : révision de l’acquis communautaire et coopération administrative », L’action de groupe : quelle est la situation actuelle ? De nombreuses associations de consommateurs agréées estiment que les actions en justice existantes en France sont inadaptées voire insatisfaisantes. Le 27 novembre 2008, la Commission européenne a présenté son Livre vert sur les recours collectifs européens (COM(2008) 794 final). Il contient cinq propositions, allant du statu quo à l’institution d’un mécanisme de recours collectif dans tous les pays de l’Union EXTRAITS DU DISCOURS DE LUC CHATEL lors de la Journée européenne de la consommation des 5 et 6 décembre 2008 et organisée par le ministère de l’Économie, de l’industrie et de l’emploi, en partenariat avec la Commission européenne. Ce rendez-vous majeur dans le secteur consumériste lors de la présidence française de l’UE a permis de débattre des suites données au Livre Vert sur la révision de l’acquis communautaire en matière de protection des consommateurs, et de réfléchir à la portée d’une révision du droit communautaire encadrant les contrats de consommation. Régulièrement saisi pour des litiges transfrontaliers, le CEC France a également répondu à la consultation publique afin d’insister sur la nécessité de préserver un niveau élevé de protection des consommateurs en Europe. http://ec.europa.eu/consumers/ cons_int/safe_shop/acquis/ responses/ecc_France.pdf Soulignant qu’en droit français, une procédure d’action de groupe - entendue comme une forme d’action en réparation des préjudices individuels subis par un grand nombre de consommateurs du fait d’un même professionnel - apparaît de plus en plus nécessaire compte tenu de l’inadaptation des voies de recours existantes, le secrétaire d’Etat a alors rappelé que « le recours collectif a d’autant plus de sens au niveau européen que dans le cadre du marché unique, des millions voire des dizaines de millions de consommateurs peuvent être victimes d’un même abus. Ils ont à l’évidence besoin d’outils adaptés pour faire valoir leurs droits. » Champ d’application de l’action de groupe : « Une telle procédure doit être centrée sur la réparation des préjudices économiques subis par les consommateurs. Elle ne doit pas être étendue à d’autres domaines tels que la santé ou l’environnement…. En effet, le domaine du droit de la consommation est celui où les situations sont les plus homogènes entre les pays et qui couvre le plus de situations de litiges. » européenne. L’Europe cherche à se doter d’un mécanisme propre en évitant tout amalgame avec le système américain. Une consultation publique permettra désormais à chaque intéressé de s’exprimer sur ce sujet jusqu’au 1er mars 2009. Quel est votre point de vue sur ce dossier ? Le réseau des CEC travaille toujours pour une meilleure protection du consommateur européen. Notre méthode de travail est de régler à l’amiable Qui est habilité à agir ? « Je considère que l’action de groupe doit être réservée aux seules associations de consommateurs agréées et représentatives ou à des entités tels que des ombudsmen*. Il s’agit notamment d’éviter des demandes fantaisistes dans le cas où un seul consommateur introduirait une action de groupe mais aussi d’empêcher autant que possible les actions malveillantes visant à ternir l’image d’une entreprise. » Quelle procédure faut-il adopter ? « Il convient de mettre en place quelque chose de simple. La saisine du juge doit être aisée. Le montant des dommages et intérêts ne doit pas, à mon sens, excéder un certain plafond. La procédure doit envisager un mécanisme simple d’allocation des indemnités. » Comment éviter les excès qui sont à la source des dérives, observées notamment aux Etats-Unis ? « A mon sens, il ne doit pas y avoir de procédure de « discovery »** pour la production forcée de preuves. La rémunération des avocats ne doit pas se faire sur le principe des « contingency fees »***. L’instauration de dommages punitifs doit être proscrite. Enfin, la publicité faite pour ces actions doit être la plus réduite pour ne pas porter atteinte indûment aux intérêts des entreprises. » * Personne indépendante et objective qui enquête et formule des recommandations sur les plaintes des citoyens contre les organismes gouvernementaux et autres organisations, tant du secteur public que privé. ** Les parties à un procès sont tenues de divulguer toutes les pièces (favorables ou non) se trouvant en leur possession. En France au contraire, les parties ne font état que des éléments de preuves au soutien de leurs prétentions. *** Système qui permet aux avocats d’être rémunérés en cas de succès sur la base d’un pourcentage du montant global de la somme allouée au groupe Centre Européen des Consommateurs France 17 LA PRESIDENCE FRANCAISE les litiges transfrontaliers. Il est certain que nous ne pouvons que soutenir la création d’un outil qui permettrait de renforcer la confiance du consommateur dans le marché intérieur. Qu’est-ce que l’itinérance internationale ? Depuis quelques années, chacun est en mesure d’utiliser son mobile à l’étranger grâce à une prestation dite d’itinérance internationale (également appelée roaming). Cette continuité de service permet de recevoir et de passer des appels dans des conditions proches d’une utilisation domestique. Dates clés de l’itinérance internationale : 29 mai 2007 : publication du règlement européen portant régulation de l’itinérance internationale sur les réseaux publics de la téléphonie mobile dans l’Union européenne. 25 juin 2007 : ratification d’un accord définitif sur les tarifs par les 27 Etatsmembres de l’UE. 30 juin 2007 : entrée en vigueur du règlement européen sur les tarifs d’itinérance internationale, devenu dès lors contraignant dans les 27 États membres. les Fin juillet 2007 : consommateurs français ont pu bénéficier d’une baisse automatique des tarifs mobiles lorsqu’ils voyagent hors de France au sein de l’Union Européenne. 18 Concernant le « paquet Télécom », que s’est-il passé sous la présidence française ? Plusieurs dysfonctionnements du secteur des télécommunications ont été abordés : la lutte contre le démarchage par SMS et les tentatives d’escroqueries par téléphone portable, la portabilité des numéros, c’est-à-dire la possibilité offerte au client de conserver son numéro lorsqu’il 0.11 eur HT. A suivre… change d’opérateur etc… Le CEC France continue à Quels sont les points mettre sur son site internet sur lesquels vous www.europe-consommateurs. restez particulièrement eu toutes informations utiles à vigilants ? ce sujet afin de sensibiliser le Jusqu’à l’application de ce consommateur. règlement européen, les offres tarifaires étaient très différentes d’un pays à l’autre et d’un opérateur à l’autre, augmentant sensiblement la facture de téléphone des consommateurs en itinérance. Conscient de cette situation, la Commission européenne a dès septembre 2005 mis en ligne un comparateur de prix permettant au consommateur et acteurs politiques de prendre pleinement conscience de ces tarifs exorbitants : http://ec.europa.eu/ information_society/activities/ roaming/index_en.htm Il faut rester vigilant non seulement sur les tarifs des appels en itinérance proposés par les fournisseurs mais aussi sur les mesures qui devraient être prises pour les SMS, MMS ou transferts de données, qui ne sont pas encore couverts par le règlement. La Commission européenne a proposé diverses mesures pour baisser notamment le prix des SMS en proposant un plafond à La directive immobilier à temps partagé : quel état des lieux pouvez-vous dresser en 2008 ? Ce dossier est suivi de près par le CEC depuis des années ; il l’est encore plus depuis l’adoption à une large majorité de la nouvelle directive multipropriété (Timeshare) le 22 octobre 2008 par le Parlement européen et sa publication au journal officiel en février 2009. Au cours de ces dernières années, le marché a beaucoup évolué et d’autres produits sont apparus, ne rentrant pas dans la définition de la propriété en temps partagé prévue dans la directive de 1994 : revente, échange de son « timeshare », contrat de moins de 3 ans… Face à l’évolution des pratiques commerciales, un renforcement du dispositif existant était nécessaire afin de mieux protéger les consommateurs. La nouvelle directive «timeshare» étend le champ d’application des Centre Européen des Consommateurs France règles actuelles. Elle s’applique désormais aux contrats de courte durée (contrat de plus d’un an et au-delà), aux produits de vacances à long terme comme les clubs de vacances, aux nouveaux types de séjour que sont les croisières ou l’hébergement en péniche ou en caravane, à la revente ou à l’échange de contrat. Elle prévoit également un délai de rétractation de 14 jours et oblige le paiement échelonné pour les formules de vacances à long terme. Cette nouvelle règlementation va améliorer les droits des consommateurs et devrait renforcer leur confiance dans ce secteur. CAS CONCRET : Quels sont les principaux conseils à suivre ? • Méfiez vous des invitations à prendre un cocktail dans un grand hôtel ou des billets à gratter que l’on vous propose dans la rue ou sur votre lieu de vacances. • Laissez-vous le temps de la réflexion avant de signer quoi que ce soit ! • Ne versez pas d’argent à l’avance. avec accusé de réception à la société dans le délai de 10 jours. • Si vous avez signé, faites jouer votre droit de rétractation en envoyant une lettre recommandée • Soyez vigilants face aux propositions de revente de timeshare. J’ai été victime le 20 juin 2008 d’un marketing direct sur le lieu de mes vacances en Crète. Il s’agit d’un pack vacances de 6 semaines dont la durée d’utilisation est de 5 mois. J’ai déjà payé 1270€ sur les 4041€, le reste étant à payer pour la fin juillet. La façon dont cela s’est fait est purement scandaleuse(…) Subtilisation des cartes de crédit et débit de l’acompte avant signature du contrat… Vue la durée du contrat (35 mois) celui-ci semble échapper à toute les lois en vigueur sur le sujet ! (…) Je me rends bien compte maintenant combien il est facile d’être vulnérable face à des requins pareils lorsque nous sommes à des milliers de kilomètres de chez nous et privés de tout moyen d’information et de temps pour réfléchir. Après des recherches, j’ai vu qu’un projet de loi qui étend celui existant sur le timeshare a été déposé l’année dernière. Je suis un fervent Européen, il faut que des lois nous protègent ! » Remerciements des consommateurs : « Nous vous remercions vivement pour votre intervention pour notre litige avec la société X. en Espagne. Cet organisme nous a reversé l’acompte que nous avions payé sur place. » « Il se trouve que ce samedi j’ai reçu par la poste un recommandé. Il s’agissait bien du remboursement et de l’annulation de mon contrat. J’ai reçu un chèque de 1270€. Je tiens à vous remercier pour ce que vous avez fait pour nous. Sans vous il est évident que l’issue aurait été bien plus incertaine ! Remerciez de ma part ceux qui s’en sont occupés sur place. » « Je reviens vers vous au sujet du dossier cité en références. Nous avons reçu du Club X. un chèque bancaire de 2.605 € en remboursement. Nous avons attendu quelque temps avant de vous avertir, car nous voulions être sûrs de l’encaissement du chèque. Nous vous remercions de votre intervention. Nous souhaitons que quelque chose puisse être fait afin d’éviter que les touristes se fassent «arnaquer», comme nous l’avons été. » « Je tiens à vous informer que grâce à ma banque, le montant des 2000 € vient de m’être remboursé. Je vous remercie vous ainsi que vos collègues grecs pour l’aide apportée en parallèle. » Publication au Journal officiel de l’Union européenne le 3 février 2009 : Directive 2008/122/ CE du Parlement européen et du Conseil du 14 janvier 2009 relative à la protection des consommateurs en ce qui concerne certains aspects des contrats d’utilisation de biens à temps partagé, des contrats de produits de vacances à long terme et des contrats de revente et d’échange. Entrée en vigueur : le vingtième jour suivant celui de sa publication Délai de transposition : les États membres adoptent et publient, au plus tard le 23 février 2011, les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive. Centre Européen des Consommateurs France 19 L’ANNEE 2008 EN CHIFFRES Plus de 12.000 sollicitations 1.103 litiges en 2008 * * y compris l’envoi de brochures sur demandes individualisées Nature du litige Valeur du litige 863 litiges dont la valeur était connue Secteurs d’activité 20 Centre Européen des Consommateurs France L’ANNEE 2008 EN CHIFFRES Pays d’origine du consommateur Pays d’origine du professionnel Taux de satisfaction des consommateurs : 67% 804 litiges clos en 2008 Centre Européen des Consommateurs France 21 TOURISME Un secteur toujours aussi litigieux Le tourisme en général constitue un secteur d’activité important au sein du CEC France. En 1993, le marché unique a supprimé les frontières pour le consommateur, libre d’acheter ses biens de consommation ou de voyager dans tous les Etat membres de l’Union européenne. une brochure intitulée « passagers aériens : voyagez malin ! ». Dans cette brochure, le CEC donne aux consommateurs européens plusieurs conseils pratiques pour mieux connaître leurs droits et les faire valoir en tant que passager aérien. P Afin de renseigner les consommateurs sur leurs droits (issus de la règlementation européenne), le CEC France a engagé différentes actions en 2008. Publication bien utile d’une brochure Le CEC a publié juste avant l’été 22 Une coopération accrue avec la DGAC Le traitement des litiges liés aux droits des passagers aériens s’avère toujours difficile. Le CEC a donc accru en 2008 sa coopération avec la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), autorité compétente en France pour veiller au respect de l’application du règlement européen 261/2004 établissant des règles communes en matière d’indemnisation et d’assistance des passagers en cas de refus d’embarquement et d’annulation ou de retard important d’un vol. lusieurs mesures ont été prises dans le secteur du tourisme depuis 15 ans pour protéger le consommateur européen. On constate cependant trop souvent que le consommateur ne connait pas es droits. Le CEC France a donc mené en 2008 différentes actions pour informer les consommateurs. LES ACTIONS EN FAVEUR DES PASSAGERS AERIENS ne s’informent pas assez avant de partir en voyage. Cela éviterait parfois bien des litiges ! Nous avons d’ailleurs consacré Questions pratiques à Camille Bertrand et Elphège Tignel, juristes au CEC France. Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les passagers qui vous contactent ? CB : Annulation de vol, surréservation, retard, bagages perdus… voici les principaux litiges que nous traitons au CEC France. On constate malheureusement que les consommateurs Une rencontre a eu lieu le 26 juin 2008 à Kehl et a été l’occasion d’échanger sur les difficultés rencontrées dans le traitement des litiges. Au cours de cette journée, le CEC et la DGAC ont mis en place une coopération visant à faciliter le traitement des dossiers dont l’incident (annulation, refus d’embarquement…) s’est passé sur le territoire français. Centre Européen des Consommateurs France une partie de notre brochure à des conseils purement pratiques avant de partir : que puis-je mettre dans mes bagages ? Que puisje faire si je ne peux plus partir ? Quels sont les droits des passagers en cas d’annulation de vol ? ET : S’ils sont victimes d’une annulation de vol, ils doivent tout d’abord se rendre au comptoir de la compagnie aérienne pour demander les raisons de l’annulation et tenter de les faire noter par écrit. Ensuite, ils ont droit à : - une prise en charge par le transporteur de leurs frais de restauration, de boissons, d’hébergement si nécessaire, et de deux communications, - un réacheminement sur un autre vol vers leur destination finale OU un vol retour vers le point de départ initial, - au versement d’une indemnisation forfaitaire entre 250 € et 600€. Action auprès des voyageurs à Entzheim Dans le cadre de la présidence française de l’UE, le CEC en coopération avec la Préfecture de la région Alsace et du Bas-Rhin, a organisé une action directe auprès des passagers de l’aéroport international de Strasbourg le 28 juillet 2008. Cet évènement a permis de rencontrer les passagers des vols d’Amsterdam (voyage essentiellement d’hommes d’affaires) et de Prague (touristes). Les bénéfices de l’Europe dans le quotidien d’un voyageur leur ont ainsi été soulignés et leurs connaissances Mais cette indemnisation ne sera pas due s’ils ont été informés de l’annulation au plus tard deux semaines avant le départ et qu‘un réacheminement leur a été proposé, ou si le transporteur apporte la preuve que l’annulation est due à des circonstances exceptionnelles (instabilité politique, météo incompatible avec la réalisation du vol, risques liés à la sécurité…). Si un avion part 12h après l’heure de départ initialement prévu, est-ce considéré comme un retard ou une annulation de vol ? CB : Une annulation est un vol initialement prévu qui n‘a pas été effectué. Elle implique un changement de numéro de vol et se différencie ainsi du retard. Un retard peut aller de quel- ques minutes à plusieurs heures à partir du moment où le numéro de vol reste le même. Le Règlement européen considère qu’un vol est considéré comme « en retard » à partir de : - 2 heures pour les vols allant jusqu’à 1500 km, - 3 heures pour les vols intracommunautaires de plus de 1500 km et pour les autres vols entre 1500 km et 3000 km, - 4 heures pour les autres vols. Il faut savoir que, contrairement à ce qui est prévu pour l’annulation de vol, le retard ne donne droit en principe à aucune indemnisation. On constate donc que les compagnies préfèrent généralement maintenir le vol même s’il part plusieurs heures plus tard plutôt que l’annuler. ont été testées sur diverses questions. Cette action a permis de souligner le manque d’information des Jean-Marc Rebière, préfet de la région Alsace et du Bas-Rhin, et passagers Martine Mérigeau, directrice d’Euro-Info-Consommateurs entousur leurs rés de journalistes à Entzheim. droits. Peu d’entre eux ment européen en cas d’annulaconnaissaient en effet les détion de vol ou refus d’embarquemarches à accomplir en cas de ment. De nombreux passagers perte de bagages ou l’indemnité affirmaient cependant avoir déjà forfaitaire prévue dans le règlevécu une de ces situations. Centre Européen des Consommateurs France 23 TOURISME A l’aéroport, ma valise n’est pas là. Je la reçois deux jours plus tard. Que dois-je faire ? En novembre 2007, les premiers résultats de cette enquête révélaient plusieurs irrégularités : concernant notamment les conditions de vente, les indications tarifaires, et les clauses contractuelles. Plus de 50% des sites internet soumis à cette étude ont été épinglés ! consommateurs estiment ne pas avoir reçu des informations claires et complètes concernant le prix qu’ils ont finalement été amenés à payer ou dénoncent les dysfonctionnements techniques rencontrés au moment de la réservation. Le 8 mai 2008, la commissaire européenne a publié un rapport* dont les principales conclusions sont : • Un site sur trois a dû faire l’ob- ET : Vous pouvez demander à la compagnie aérienne le remboursement des produits de remplacement achetés. Envoyez votre demande dans les 21 jours qui suivent la livraison de votre bagage, accompagnée de la déclaration de perte de bagage que vous avez remplie à l’aéroport ainsi que les justificatifs des effets que vous avez dus racheter. Passé ce délai, votre réclamation ne sera plus prise en compte. Il vaut mieux ne pas attendre d’être rentré de vacances ! Sachez aussi que l’indemnisation est plafonnée actuellement à environ 1100€. Des irrégularités DANS LA VENTE DE BILLETS D’AVION SUR INTERNET En matière de vente de billets d’avion sur internet, la Commissaire européenne en charge de la protection des consommateurs, Meglena Kuneva, a décidé de mener une enquête européenne sur la publicité trompeuse et les pratiques déloyales de nombreux sites de vente en ligne. jet de mesures coercitives en raison d’infractions au droit de la consommation. • De nombreux sites cumu- laient des irrégularités : prix trompeurs, irrégularités dans les clauses contractuelles (versions linguistiques manquantes ou fautives, et options facultatives présélectionnées), non disponibilité des offres annoncées. • Ces problèmes existent dans l’ensemble du secteur, compagnies aériennes et voyagistes confondus. • Plus de la moitié de ces sites In- ternet ont été amenés à rectifier leurs informations. Un nouveau rapport est prévu pour mai 2009. D’ici là, les compagnies aériennes concernées doivent améliorer leurs pratiques et stratégies commerciales avant l’intervention de la Commission. Le CEC France a reçu de nombreuses réclamations concernant l’achat de billets d’avion sur internet. Beaucoup de CAS CONCRET : En juillet, Mme R. décide de réserver sur le site de la compagnie aérienne X. un vol de Genève à Nice. Au moment de payer, un message d’erreur apparait : la carte bancaire a été refusée. Mme R. suspend sa réservation. Une amie procède à une nouvelle réservation pour elle qui se concrétise par la réception d’un email de confirmation. Quelques jours plus tard, Mme R. se rend compte que la première réservation avait finalement été débitée de son compte bancaire. Elle se retrouve donc avec deux réservations payées, pour le même passager aux mêmes horaires de vol. Elle demande à la compagnie le remboursement d’une des réservations. La compagnie refuse. Elle consent seulement à lui offrir un bon de la valeur d’une des réservations. Le CEC France, avec l’aide de ses homologues européens, a réussi à obtenir le remboursement de la première réservation. * Source : http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/08/ 722&format=HTML&aged=0&language=FR&quiLanguage=fr 24 Centre Européen des Consommateurs France LES DISPARITES ENTRE LES SEJOURS HOTELIERS EUROPEENS CAS CONCRET n° 2 : « J’ai acheté deux vol aller-retour pour Rome auprès d’une compagnie espagnole. Mon vol aller a été annulé et remplacé par un vol 11 heures plus tard (18h45 à la place de 8h le matin). J’ai appelé la compagnie pour dire que ce changement ne me convenait pas du tout et le service client m’a indiqué que la seule solution était de demander le remboursement total du voyage. Ce que j’ai fait par mail le lendemain. Après de nombreux échanges, la compagnie a accepté de me rembourser le vol aller, mais refuse de rembourser le vol retour sous prétexte qu’il existait toujours et que je pouvais donc l’utiliser. » Le CEC France avec son homologue espagnol a obtenu le remboursement du vol retour. La consommatrice ayant en effet réservé un vol aller–retour, l’annulation du vol aller aurait dû entraîner automatiquement l’annulation du vol retour. Remerciements « Ma carte bancaire a bien été créditée par la compagnie du montant de 95.72 €. Le dossier peut donc être clôturé. Merci beaucoup pour votre intervention! » Le CEC France est régulièrement saisi de réclamations émanant de consommateurs européens suite à un séjour en France ou inversement. Les plaintes concernent notamment la qualité de l’hébergement dans lequel ils séjournaient. Existe-t-il une classification européenne des hôtels ? Un hôtel 2 étoiles en France correspond-t-il à un hôtel 2 étoiles dans un autre pays européen ? Chaque pays effectue son propre classement des hôtels. Il n’existe pas de classification internationale. Les critères sont le plus souvent objectifs : taille de la chambre et des locaux communs, climatisation, TV dans les chambres, etc. La décoration, la propreté ou encore l’efficacité du service ne sont pas pris en compte dans l’attribution du nombre d’étoiles. En France, cette classification existe depuis un arrêté du 14 février 1986 mais a été modernisée par un arrêté du 22 décembre 2008, en vigueur dès le 1er juillet 2009. Elle a pour objectif d’améliorer la lisibilité de l’offre française, de moderniser les infrastructures hôtelières et de renforcer l’attractivité de la destination France. La mesure phare est la création d’une catégorie cinq étoiles. Un nouveau système d’attribution des étoiles, harmonisé au niveau européen est à l’étude et pourrait voir le jour d’ici 2012. La Commission européenne souhaite en effet fournir aux consommateurs des critères leur permettant de faire des choix en toute connaissance de cause. Sans système européen de classification des hôtels, le consommateur peut parfois se sentir lésé par rapport à la qualité du logement. Il serait en droit de demander une indemnisation si : - le logement reçu ne correspond en rien à l’annonce initiale de réservation, - il est inhabitable ou insalubre (ex : cafards, insectes, humidité…), - le logement présente des vices non signalés qui empêchent l’usage normal et paisible. Le réseau des Centres Européens des Consommateurs s’est fixé pour objectif en 2009 de retracer les difficultés rencontrées par les voyageurs et de faire un état des lieux des différentes méthodes de classification en Europe. Les réclamations dans le domaine du tourisme étant de plus en plus nombreuses, le CEC France, en collaboration avec le CEC Allemagne, souhaite organiser en mai 2009 une conférence à Berlin sur le thème « tourisme et médiation ». Cette rencontre qui regrouperait les CEC, des autorités de contrôle, des médiateurs et des professionnels du tourisme, aura pour objectif d’ouvrir la voie à la création d’un médiateur dans ce secteur. Centre Européen des Consommateurs France 25 HOTELS Le CEC France encourage en effet la médiation dans le règlement amiable des litiges de consommation transfrontaliers. Le CEC souhaite, comme l’a proposé M. Lamassoure, Député européen, dans son rapport « Le citoyen et CAS CONCRET : M. B., consommateur français, a loué par l’intermédiaire d’une agence britannique un cottage en Grande-Bretagne. A son arrivée, la location attribuée ne correspondant en rien à sa réservation (taille inférieure, équipement moindre, confort minimal…). Malgré ses protestations, il n’a pas été possible d’obtenir le logement initialement réservé, celui-ci étant déjà occupé. Le logement étant d’une qualité et d’un prix inférieurs, il a par la suite demandé le remboursement de la différence (331 £). l’application du droit communautaire » remis en juin 2008 au Président de la République française, la transposition rapide de la directive sur la médiation transfrontalière en matière civile et commerciale adoptée le 21 mai 2008. Sans réponse du professionnel, M. B a adressé sa réclamation au CEC France qui, avec l’aide de ses collègues britanniques, a pu obtenir une indemnisation inespérée de l’agence : 455,50 £. Remerciements « Je reprends contact pour vous exprimer, ainsi qu’à vos collègues du Royaume-Uni, mes plus vifs remerciements. En effet j’ai reçu aujourd’hui un courrier d’excuses de la société H. accompagné d’un chèque de dédommagement. Encore merci, pour l’efficacité de votre service, très cordialement. » Conseils pratiques : - Avant de réserver à l’étranger, renseignez-vous sur les modalités d’attribution des étoiles ainsi que le niveau de logement auquel vous prétendez. - Si vous contestez la qualité de l’hôtel ou les prestations fournies, pensez à prendre des photos ! - Si vous souhaitez annuler une réservation dans un hôtel, sachez qu’il est courant que l’hôtelier demande réparation si la chambre n’a pas pu être relouée. Cela peut aller de la conservation de l’acompte payé en avance au paiement total du séjour, sauf si l’annulation intervient dans un délai suffisant, lui permettant de trouver d’autres clients. MEDIATION : un SEUL mot D’ORDRE « LA COOPERATION » parties des missions du CEC et de ses priorités. Dans le contexte transfrontalier européen, les consommateurs de toute l’Union Européenne peuvent ainsi bénéficier des services des médiateurs français et inversement, les consommateurs français peuvent, par le biais du réseau des CEC, profiter des services des médiateurs notifiés partout en Europe. En 2008, le CEC France a transmis 57 dossiers à des médiateurs français et 12 à des médiateurs d’autres pays de l’Union Européenne. La coopération avec les médiateurs notifiés et le développement de la médiation font plus que jamais 26 Les achats en ligne représentant actuellement une part importante de la consommation transfrontalière, le CEC France a par exemple fait régulièrement appel aux services du « MédiateurDuNet ». Cette année, une coopération étroite et régulière avec ce médiateur s’est ainsi développée, afin de faciliter le traitement des litiges des cyberconsommateurs européens. des Actions pour la promotion de la médiation en france Le CEC France est régulièrement sollicité pour intervenir au cours de conférences ou de colloques afin de faire partager son expérience en matière de règlement amiable des litiges de consommation transfrontaliers. En voici quelques exemples : Centre Européen des Consommateurs France MEDIATION - 30 janvier : intervention du CEC France lors de la conférence « Médiation et ses différents visages » à l’Université de Besançon pour présenter la médiation transfrontalière dans le secteur du droit de la consommation, - 27 mars : présentation du CEC France et de son action au Club des Médiateurs du Service Public en vue de faciliter les contacts et le travail avec les médiateurs notifiés, 4 juin : petit-déjeuner « Médiation, Consumérisme et Europe », organisé par « Médiation-Net », - 20 octobre : participation au colloque du Club des Médiateurs du Service Public concernant la Directive Européenne 2008 sur la médiation en matière civile et commerciale, ses enjeux et sa transposition en droit français, - 30 octobre : intervention du CEC France et du point de contact allemand pour le commerce électronique à Bruxelles au groupe de travail « e-justice » du Conseil de l’Union Européenne. Cette intervention a permis de présenter le réseau des CEC, notamment son action dans le secteur de la médiation, et de déterminer les besoins dans la partie « médiation » du projet ejustice. DES ACTIONS DE FORMATION L’expérience du CEC France est très apprécié dans : - les universités pour former les étudiants au droit de la consommation et à la médiation dans la résolution des litiges transfrontaliers. - d’autres organismes pour sensibiliser leurs adhérents et employés. CAS CONCRET M. B a acheté une guitare sèche sur un site français. Lorsqu’il la reçoit, elle est très endommagée et impossible à réparer. Il retourne donc le produit et en demande le remboursement, mais il ne reçoit aucune réponse du vendeur. M. B fait alors appel à son CEC en Espagne qui transmet le dossier au CEC France. Ne parvenant pas à contacter le vendeur, le CEC France transfert le dossier au « MédiateurDuNet » qui a finalement obtenu du vendeur le remboursement intégral de la guitare. Voici quelques exemples : - 7 et 8 février : intervention lors du stage Assform « Règlement amiable des litiges » - 18 janvier et 21 novembre : séminaire du CEC France à l’université de Besançon - 23 juillet : intervention du CEC dans la formation des inspecteurs principaux de la DGCCRF D’AUTRES COOPERATIONS AU BENEFICE DU CONSOMMATEUR Malheureusement, une partie des litiges ne peut faire l’objet d’une médiation de part le caractère frauduleux ou criminel de certaines pratiques envers les consommateurs. Le CEC France en tant qu’observateur privilégié de ce type de litiges à un niveau transfrontalier a été sollicité à diverses reprises afin de faire partager son expérience en la matière et réfléchir à des solutions pour enrailler ces pratiques. Le CEC France, acteur de la résolution amiable pour les consommateurs, est à l’initiative de diverses rencontres visant à améliorer les rapports entre les organismes français et leurs homologues étrangers. Ces rencontres sont également l’occasion de soulever les problèmes que rencontrent les consommateurs dans certains domaines de la consommation et tenter d’apporter des réponses concrètes à ces problématiques. - 24 avril : colloque de Biarritz avec la DGCCRF et le réseau de coopération administrative (CPC) : investigations sur le web, - 26 juin 2008 : rencontre « Droits des passagers aériens » à Kehl entre des représentants des CEC, de la DGAC et du CPC, - 30 juin : rencontre « Energie » à Kehl entre les représentants des entreprises du gaz et de l’électricité de France et d’Allemagne en présence du Médiateur de Gaz de France. Centre Européen des Consommateurs France 27 VUE D’ENSEMBLE Le CEC Allemagne en 2008 : le nombre de dossiers traités toujours en augmentation A u cours de cette année le CEC Allemagne de Kehl a traité encore plus de litiges que l’an passé : 1.579 litiges contre 1.271 en 2007. Les secteurs les plus litigieux restent les transports et le commerce électronique (environ deux tiers). De plus, il est intéressant de noter que dans 70% des cas, la méthode de vente utilisée est justement la vente à distance. CAS CONCRET Un consommateur français a appelé un matin le CEC France. Après avoir expliqué son problème, il a envoyé les documents utiles à la constitution de son dossier. Il avait commandé et payé un article sur le site internet d’un vendeur allemand, mais la marchandise n’a jamais été livrée. Malgré plusieurs relances du consommateur, le professionnel ne s’est pas manifesté. En fin de matinée, la juriste du CEC France a tout de suite travaillé avec son homologue du CEC Allemagne. En début d’après-midi, le juriste allemand a contacté le vendeur par e-mail et lui a demandé le remboursement immédiat. En fin de journée, le professionnel a répondu en promettant de procéder au remboursement. Dans la foulée, la juriste du CEC France a informé le consommateur de cette réponse. Le lendemain midi, le consommateur avait obtenu le remboursement sur son compte. 28 L’augmentation du nombre de dossiers a nécessité un engagement total de l’ensemble de l’équipe du CEC Allemagne. Dans 38% des cas, la valeur en litige dépassait 500 €. Les dossiers sont aussi bien des cas récurrents que des affaires juridiquement complexes. La résolution est facilitée par l’étroite coopération au sein du réseau des CEC. Le fait de travailler dans les mêmes locaux que le CEC France apporte une plus-value unique au sein du réseau. Le traitement des cas se fait beaucoup plus facilement, rapidement et efficacement. Face à tant de travail, le développement de la coopération (networking) avec d’autres structures ou réseaux, tels que les NEB (National Enforcement Bodies, c’est-àdire des autorités de contrôle) ou le réseau CPC (coopération administrative) est indispensable. Concernant les droits des passagers aériens, le CEC a ainsi étroitement travaillé avec les NEB. En effet, par expérience, lorsque les compagnies aériennes tardent à apporter des réponses, il est intéressant de faire intervenir les NEB. En faisant part de son expérience lors de nombreux entretiens bilatéraux, le CEC Allemagne a aussi rendu les différents ministères fédéraux plus attentifs à ces questions. Ils ont ainsi discuté fin 2008 de l’utilité de créer un médiateur pour les transports de personnes. Dans le secteur des fraudes sur internet et par appels téléphoniques, CEC et CPC ont travaillé main dans la main. Tous deux ont pour mission de veiller au respect de la législation européenne consumériste, les premiers en protégeant les intérêts individuels des consommateurs, les seconds en agissant dans l’intérêt collectif. Quelques dates des rencontres politiques et interventions extérieures - 30 juin 2008 : à l’occasion de la présentation de la brochure „Recht haben- Recht bekommen“, le CEC Allemagne a accueilli la secrétaire d’Etat auprès du ministère fédéral de la protection des consommateurs, Ursula Heinen, et le ministre chargé de la consommation du Land du BadeWurtemberg, Peter Hauk, - 3 avril 2008 : sensibilisation de jeunes français et allemands au droit de la consommation lors d’une journée « Euroscola » au Parlement européen à Strasbourg, - 4 novembre 2008 : séminaire sur la médiation avec les pays riverains de la mer baltique à Riga, afin de présenter le système de médiation allemand. Centre Européen des Consommateurs Allemagne *Hallo, hier spricht Ihr Handy! Wer mich ins Ausland mitnimmt und genau so nutzt, wie sonst auch,tappt leicht in Kostenfallen. Hier steht, wie Ihnen der Spaß auf Reisen nicht vergeht… r nu e ! tz en ik etz : . te .. Ne end us stn tra en Fe la ll hen ers t M ge s -F o e * nz in nd ie w tsc d v re lin … e u ute n l S de un eg on e b n in he ie s siv M oc o v alle he un ! lo lu de t! W , s in ac en, en ten ink n m ll rf os s r je en he tig s te su k ad Fü 0 C tsc ns oto es st ts lo b n 1 ua gü ! F po wn Q MS en lton so ots o S end ge Um H B-D n n! s en M Kli öre all 00 h An n! 2 he Welcher Roaming-Typ sind Sie? Tipps für Handynutzer im EU-Ausland Europäisches Verbraucherzentrum Deutschland - Kehl aux sollicitations des médias (notamment en participant directement à des plateaux- Pour informer les consommateurs de leurs droits, le CEC Allemagne a publié cette année deux nouvelles brochures (l’une sur les droits des passagers aériens, l’autre sur le droit de la consommation et le travail des CEC et autres réseaux) et un flyer sur le « roaming » (appel téléphonique en itinérance). Tout au long de l’année, le CEC Allemagne a répondu télé ou des émissions radio) et partenaires publiques. Les juristes ont été au contact direct des consommateurs lors de différents événements publics : - 9 mai 2008 : stand d’information sur la place du marché à Kehl - 1er juin 2008 : pique-nique européen au jardin des deux rives à Strasbourg, - 6 juillet 2008 : foire du Rhin supérieur à Offenbourg. Relations publiques et avec la presse : Jutta Gurkmann, responsable du Centre Européen des Consommateurs Allemagne Au sein du réseau, le centre allemand traite le plus grand nombre des litiges. Quelles en sont les raisons ? De nombreux consommateurs des différents pays de l’Union achètent ou commandent des biens auprès de professionnels allemands. Les prix sont en effet très intéressants et le marché du commerce électronique est assez développé, ce qui explique que, dans près de 80% des cas, le CEC Allemagne de Kehl est le CEC du professionnel. Cela signifie que la charge du règlement du litige nous incombe. Pourquoi précisez-vous le CEC Allemagne de Kehl ? Le CEC Allemagne comprend deux bureaux : l’un à Kehl et l’autre à Kiel dans le nord de l’Allemagne. Chaque bureau a ses points forts concernant le traitement des cas. Les collègues là-bas sont par exemple spécialisés dans le domaine du timeshare et la sécurité de produits. Ici à Kehl, nous traitons surtout des litiges concernant les droits passagers aériens ainsi que les achats sur internet. A part le service juridique, quel est votre rôle ? J’ai participé à un groupe pilote du Verbraucherschutzministerkonferenz (comité regroupant tous les ministres en charge de la protection des consommateurs des différents Länder) afin de faire partager notre expérience, de montrer comment nous travaillons au quotidien. Il est important d’avoir avant tout une démarche pragmatique afin de pouvoir étayer concrètement les propositions de réforme du droit de la consommation. Parce que le centre allemand traite le plus grand nombre de litiges transfrontaliers, il est très souvent sollicité au niveau européen et national pour témoigner des véritables difficultés rencontrées par les consommateurs en Europe. Nous remettons aux instances européennes et nationales des prises de position sur des projets de loi, ou comptes-rendus sur divers thèmes consuméristes. Il s’agit ainsi de faire remonter les dysfonctionnements du marché intérieur au niveau national et européen. Que s’est-il passé avec la nouvelle proposition de directive sur les droits des consommateurs ? Le principe d’harmonisation totale risquant de baisser le niveau de protection en Allemagne, la proposition de directive sur les droits des consommateurs telle que présentée a été refusée par les organismes consuméristes, les ministères et autres autorités Centre Européen des Consommateurs Allemagne 29 l’ANNEE 2008 EN CHIFFRES L’ANNEE publiques. Les discussions se poursuivent donc pour trouver une proposition commune qui convienne à chacun des Etats membres. Toute nouvelle proposition législative connaît un processus relativement long avant aboutissement. Les CEC sont régulièrement invités à transmettre leur évaluation sur différentes propositions à la Commission. Toutes les contributions sont regroupés dans un « livre vert ». Commence alors une phase de consultation : il s’agit non seulement de recueillir l’avis des organisations de consommateurs, les ministères, les professionnels, les professeurs d’université mais aussi de tout Augmentation du nombre de dossiers traités citoyen qui peut s’exprimer sur le site : http://ec.europa.eu/ yourvoice Nous concernant, le travail de lobbying a son importance car, très tôt dans le processus, il peut permettre d’influencer les décisions prises dans l’intérêt du consommateur. Participer aux auditions publiques trouve ici tout son sens. Mode de de conclusion du du contrat Mode conclusion contrat 1579 litiges en 2008 1579 litiges en 2008 Nature du litige Valeur du litige 1329 litiges dont la valeur était connue Satisfaction des consommateurs 30 Centre Européen des Consommateurs Allemagne L’EQUIPE ET LES MEMBRES • Direction • Centre Européen des Consommateurs Allemagne Martine Mérigeau : Directrice, juriste • Centre Européen des Consommateurs France Bianca Schulz : Responsable, juriste Christian Tiriou : Juriste Camille Bertrand : Juriste Elphège Tignel : Juriste Romain Boguet : Juriste Stéphanie Allouis : Chargée de communication et attachée de presse Muriel Lentz : Assistante Chantal Roehm : Assistante juridique • Point de contact allemand pour le commerce électronique Jutta Gurkmann : Responsable, juriste Bernadette Mohme : Juriste André Schultze-Wethmar : Juriste Charlotte Geiger : Chargée de communication et attachée de presse Elisabeth Morán Cartoixá : Assistante Timo Schulz : Assistant juridique • Service transfrontalier Joachim Schulz (*) : Juriste Cédric Kuechler: Juriste Marie Thieler : Juriste • Martin Villinger (*) : Informaticien • Simone Jakowski (*) : Comptable Felix Braun : Juriste * temps partiel Nous tenons à remercier tout particulièrement les stagiaires français et allemands qui ont aidé à l’accomplissement de nos missions en 2008. Allemands : Carolin Richter, Georgette Kouemadjeu, Birte Ludwig, Nina Buci, Stefan Fein Français : Aurélie Ligneul, Adeline Gerard, Nicolas Linder, Marie Zimmermann, Estelle Kaldy, Raissa Lab, Magalie Grieten, Ysel Valdes, Julia Braun, Aurélie Machut, Marie Kerlo Les membres du Comité de suivi : • Président : Jacques Bigot, Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg • Klaus Muttach - Oberbürgermeister, Große Kreisstadt Achern • Peter Hauk – Minister, Ministerium für Ernährung und Ländlichen Raum (B.W.) • Wolfgang G. Müller - Oberbürgermeister, Große Kreisstadt Lahr • Jean-Marc Rebière, Préfet de la Région Alsace et du Bas-Rhin • Dr. Günther Petry – Oberbürgermeister, Stadt Kehl • Guy-Dominique Kennel, Président du Conseil Général du Bas-Rhin • Matthias Braun - Oberbürgermeister, Stadt Oberkirch • Adrien Zeller, Président du Conseil Régional d’Alsace • Emmanuelle Vierling-Kovar, Présidente d’Euro-Info-Consommateurs • Frank Scherer - Landrat, Landratsamt Ortenaukreis • Beate Weiser, Vorstand Verbraucherzentrale Baden-Württemberg e.V. • Edith Schreiner- Oberbürgermeisterin, Stadt Offenburg • Marie-José Fignier, Présidente de la Chambre de Consommation d’Alsace Pôle administratif Les représentants du Comité Directeur : • Présidente : Emmanuelle Vierling-Kovar • Beate Weiser, Vorstand Verbraucherzentrale BadenWürttemberg e.V. • Rainer Stumm, Rechtsanwalt • Anne-Julie Grimm, Secrétaire générale de la Chambre de Consommation d’Alsace 31 FINANCES Euro-Info-Consommateurs est une association de droit allemand, reconnue d’utilité publique et inscrite au Registre des Associations de Kehl (Allemagne) depuis le 13 juillet 1993. Objet social : protéger et garantir les intérêts des consommateurs européens. Le résultat financier : budget 2008 - compte de résultat Ressources propres 7.897,93 € Subventions France 252.210 € Subventions Allemagne Subventions Europe Autres produits 291.634,44 € 348.926 € 5.643,66 € Projets 13.000 € Total produits 919.312,03 € Frais de personnel Autres charges Amortissements Total charges 730.743,76 € 191.909,02 € 13.541,17 € 936.193,95 € Des partenaires français, allemands et européens Les activités d’Euro-Info-Consommateurs ne peuvent être réalisées qu’avec le soutien financier des partenaires : France Europe Commission européenne 32 Pôle administratif Allemagne Seule la responsabilité de l’auteur de cette publication est engagée. La Commission européenne ne peut être tenue pour responsable de l’usage qui a été fait des informations contenues dans ces pages. Responsable de la publication : Martine MERIGEAU Réalisation de la maquette : Stéphanie ALLOUIS Impression : Kehler Druck GmbH & Co. KG EURO-INFO-CONSOMMATEURS Association franco-allemande de consommateurs offrant un service qualifié et indépendant Rehfusplatz 11 77694 KEHL Allemagne Tel : (0049) 7851 991 48 0 Fax : (0049) 7851 991 48 11 E-mail : [email protected] Ouverture des bureaux : du mardi au jeudi, de 09h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 Strasbourg/Kehl Une adresse unique Pour deux services Centre Européen des Consommateurs Allemagne Centre Européen des Consommateurs France (0,09 €/min) www.euroinfo-kehl.eu ECC-Net : European Consumer Centres Network http://europa.eu.int/comm/consumers/redress/ecc_network/links_en.htm Les partenaires d’Euro-Info-Consommateurs : Chambre de Consommation d’Alsace, Commission européenne, Communauté urbaine de Strasbourg Conseil général du Bas-Rhin, Conseil régional d’Alsace, Ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture chargé de la consommation du Bade-Wurtemberg, Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Ministère fédéral de la Justice allemande, Ministère fédéral de la consommation, Ortenaukreis, Verbraucherzentrale du Bade-Wurtemberg, les villes de Achern, Kehl, Lahr, Oberkirch, et Offenburg.