guide clé de la propriété industrielle - Laboratoire RII
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RECHERCHE UNIVERSITAIRE ET ETUDES ECONOMIQUES GUIDE DE LA PROPRIETE INDUSTRIELLE A L'INTENTION DES CHERCHEURS "Nous invitons les Artistes à prendre de leur côté conseil des savants et à ne pas laisser périr avec eux les découvertes qu'ils feront. Qu'ils sachent que c'est se rendre coupable d'un larcin envers la société que de renfermer un secret utile ; et qu'il n'est pas moins vil de préférer en ces occasions l'intérêt d'un seul à l'intérêt de tous, qu'en cent autres occasions où ils ne balanceraient pas eux-mêmes à prononcer" Diderot, Art, Encyclopédie I ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751- 1780), GF Flammarion, Paris, 1986. AUTEURS Ce guide a été réalisé par le centre de transfert recherche Universitaire et Etudes Economiques" (RUEE) du Laboratoire Redéploiement industriel et Innovation, Université du Littoral - Côte d'Opale, avec le concours de l'incubateur d'entreprises Management interdiciplinaire du transfert et de l'innovation (MITI). http://www-heb.univ-littoral.fr/rii http://miti.fr Auteurs : Blandine Laperche (direction) Rached Halloul, Pierre Yves Lemarchand, Delphine Roussel. REMERCIEMENTS Les auteurs remercient particulièrement les personnes suivantes pour leurs conseils et leur disponibilité : Alfredo ILARDI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, Genève), Cécile HUGO (Déléguée régionale de l'Institut National de la Propriété industrielle, Lille), Martine CORNU et Véronique HOHBAUER (Incubateur MITI Nord/Pas-de-Calais), Marc RICHEVAUX, Laboratoire Redéploiement Industriel et Innovation, Université du Littoral Côte d'Opale. TABLE Testez vos connaissances ! 1- La propriété industrielle… sens dessus dessous 2- Dépôt de brevet : le parcours 3- Breveter ou garder le secret : les critères de choix 4- Brevet : cap sur l'international 5- Du chercheur à l'entrepreneur : la loi sur l'innovation 6- Négocier les contrats de Recherche-Développement 7- Nouvelles technologies et propriété industrielle 8- Sans contrefaçon,… 9- Innovation et portefeuille de protection 10- Réseaux, contacts et compagnie 11- La propriété industrielle de… A à Z Bibliographie TESTEZ VOS CONNAISSANCES ! 1) La propriété industrielle comprend les titres de propriété suivants : a) uniquement le brevet b) uniquement les modèles c) principalement le brevet, la marque et le modèle voir Fiche 1 2) La propriété industrielle est : a) un synonyme de propriété littéraire et artistique b) un synonyme de propriété intellectuelle c) une branche du droit, qui, avec la propriété littéraire et artistique fait partie de la famille de la propriété intellectuelle voir Fiche 1 3) Le brevet peut protéger : a) une idée b) un procédé c) une création musicale voir Fiche 2 4) Si un salarié invente un nouveau produit ou procédé brevetable : a) il sera dans tous les cas propriétaire du brevet b) la propriété de l'invention reviendra toujours à la structure qui l'emploie c) la propriété de l'invention ne reviendra à l'employeur que dans le cas où elle découle de la fonction du salarié voir Fiche 2 5) La protection par le biais du secret est davantage choisie pour : a) un produit diffusé sur le marché b) un procédé de production voir Fiche 3 6) La protection par le secret empêche-t-elle l'entreprise d'opter plus tard pour le dépôt de brevet ? a) oui b) non voir Fiche 3 7) Quel est l'organisme chargé de la gestion du P.C.T (Patent Cooperation Treaty)? a) l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle b) l'Office Européen des Brevets c) l'Institut National de la Propriété Industrielle voir Fiche 4 8) Le dépôt de brevet dans un pays étranger ne peut être réalisé que lorsque l'entreprise diffuse déjà son produit sur ce marché : a) vrai b) faux voir Fiche 4 9) Un chercheur universitaire qui crée son entreprise doit quitter tout de suite son statut de fonctionnaire : a) vrai b) faux voir Fiche 5 10) Les universités en France ont le droit de déposer des brevets : a) vrai b) faux voir Fiche 5 11) Un contrat de licence de brevet est : a) un transfert du droit d'exploitation du brevet b) un transfert du droit de propriété de l'invention voir Fiche 6 12) Un laboratoire de recherche détenant une invention ne peut confier son exploitation (production, vente) qu'à une seule entreprise : a) vrai b) faux voir Fiche 6 13) Dans le droit européen, un logiciel conçu comme un procédé technique peut être protégé par brevet : a) vrai b) faux voir Fiche 7 14) Un nom de domaine .com est attribué : a) après vérification de la justification de la demande (par exemple au détenteur d'une marque déposée) b) au premier demandeur voir Fiche 7 15) La contrefaçon est : a) l'exploitation abusive du brevet b) l'atteinte à n'importe quel droit garanti par le Code de la Propriété Intellectuelle c) l'utilisation détournée d'une marque, d'un dessin ou d'un modèle voir Fiche 8 16) La contrefaçon concerne uniquement les produits de luxe : a) vrai b) faux voir Fiche 8 17) L'innovation peut être définie comme : a) la mise sur le marché d'une invention b) une invention radicale c) un autre mot pour désigner une invention nouvelle voir Fiche 9 18) La définition de normes techniques a pour fonction de : a) donner des garanties de qualité au produit b) favoriser l'avance technologique de la ou des entreprises qui les définissent voir Fiche 9 réponses : 1)c ; 2)c ; 3)b ; 4)c ; 5)b ; 6)b ; 7)a ; 8)b ; 9)b ; 10)a ; 11)a ; 12)b ; 13)a ; 14)b ; 15)b ; 16)b ; 17)a ; 18)a&b. LA PROPRIETE INDUSTRIELLE… SENS DESSUS DESSOUS MOTS ET SENS La propriété industrielle est une branche du droit qui rassemble les titres de propriété s'appliquant aux créations de l'industrie. Avec la propriété littéraire et artistique qui fixe les règles de protection des œuvres de l'esprit (droit d'auteur), elle forme la famille de la propriété intellectuelle. Le Code de la propriété intellectuelle rassemble toutes les règles qui y sont relatives. Les principaux titres de propriété industrielle sont : - Le brevet protège l'invention technique. Il confère à son titulaire (inventeur, entreprise) un monopole temporaire pour une durée de 20 ans. - La marque de fabrique, de commerce ou de service permet d'identifier le produit ou le service. Le droit de marque produit ses effets pendant 10 ans et peut être maintenu indéfiniment par le biais du renouvellement. - Les dessins et modèles protègent l'apparence d'un produit ou d'une partie de produit caractérisé par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou ses matériaux. La protection est acquise pour une période de cinq ans renouvelable quatre fois (ordonnance du 25 juillet 2001 transposant la directive européenne du 13 octobre 1998 sur la protection juridique des dessins et modèles). La propriété industrielle concerne aussi les secrets de fabrique, les semi-conducteurs et les obtentions végétales. CHIFFRES, TENDANCES ET VALEURS L'examen des dépôts de titres de propriété industrielle permet de déterminer quels sont les pays et les entreprises les plus innovants : ainsi, plus de 90% des brevets européens et américains sont issus de la "Triade" : Europe (45,8% des brevets européens et 18,7% des brevets américains), Amérique du Nord (33,6% des brevets européens et 51,4% des brevets américains) et Asie Industrielle (16,3% et 28% respectivement). Brevets européens (part mondiale, %) 1999 (OST, 2002) 60 50 40 Brevets américains (part mondiale, %) 1999 (OST, 2002) 50 45,8 30 40 30 33,6 20 51,4 20 10 16,3 28 10 18,7 0 0 Europe Am. Nord Asie Indus. Am. Nord Asie Indus. Europe La France, en part mondiale, ne représente que 6,5% des brevets européens et 2,9% des brevets américains en 1999 et sa position s'affaiblit depuis 10 ans. Parmi les pays européens, la France se situe loin derrière l'Allemagne, qui est le premier déposant de brevets européens (l'Allemagne représente en part mondiale 17,9 % des brevets européens et en part européenne, 42%, contre respectivement 6,5% et 15,2% pour la France). Les cinq premiers déposants de demande de brevets en vue d'une protection en France en 1999 (toutes voies - nationale, régionale, internationale - confondues) sont les suivants (BOPI, 2000) : Rang 1999 1 2 3 4 5 Déposant Philips Electronics NV Lucent Technologies Inc Alcatel Sony Corp Canon Kabushiki Kaisha Nationalité NL US FR JP JP Nombre de brevets 972 887 703 618 611 Par comparaison, IBM est l'entreprise américaine qui dépose le plus de brevets aux EtatsUnis. Elle totalise 2756 brevets en 1999. Les marques sont aujourd'hui un élément clé pour l'image mais aussi pour les résultats des entreprises à la Bourse. Une valeur financière est attachée à chaque marque. Les cinq plus grandes marques mondiales (Cabinet Interbrand, 2002) sont : Rang 2002 Marque Nationalité 1 2 3 4 5 Coca-Cola Microsoft IBM General Electric Nokia US US US US JP Valeur financière en milliards de dollars 68,9 65,1 52,7 42,4 35 PASSE, PRESENT Brevet et propriété industrielle, repères historiques 1474 : La République de Venise crée un statut des inventeurs. L'octroi d'un monopole d'exploitation temporaire vise alors à attirer les individus porteurs d'un savoir-faire utile pour Venise. 1623 : En Angleterre, le "Statute of Monopolies" (lois sur les monopoles) réglemente l'octroi de monopoles d'exploitation temporaire pour éviter que ceux-ci soient directement liés à l'arbitraire royal. 1790 : Première loi américaine sur les brevets. 1791 : Première loi française sur les brevets. 1800-1882 : La plupart des pays européens adoptent une loi sur les brevets. 1883 : Convention de Paris sur la protection de la propriété industrielle. Premier traité multilatéral en matière de propriété industrielle. 1891-1958 : Arrangements en matière d'enregistrement international des marques (1891), des dessins et modèles (1925), des indications de provenance et des appellations d'origine (1958). 1967 : Le secrétariat permanent à la propriété intellectuelle créé lors de convention de Paris, devient l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), relevant des Nations-Unies. 1970 : Signature du Traité de coopération en matière de brevet (PCT) à Washington. Instauration d'une procédure de demande internationale de brevet (possibilité de protection de l'invention dans plusieurs pays). 1973 : Signature de la Convention sur le brevet européen à Munich. Établissement d'une procédure unique de dépôt de brevets par l'Office européen des brevets. 1975 : Signature de la Convention sur le brevet communautaire à Luxembourg. 1994 : Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) lors de l'Uruguay Round du GATT (General Agreement on Tariff an Trade). L'accord crée des normes minimales de protection de la propriété intellectuelle qui doivent être respectées par tous les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC, qui succède au GATT en 1995), et prévoit des mécanismes de sanction. 1998 : Directive européenne introduisant la possibilité de breveter la séquence (partielle ou non) d'un gène. 1999 : Loi sur la recherche et l'innovation en France. Les universités sont désormais autorisées à breveter et à commercialiser leurs inventions. Les institutions de recherche américaines ont acquis ce droit en 1980. 2000 (depuis) : Débats en France sur la brevetabilité des gènes et débats en Europe sur la brevetabilité des logiciels. DEPOT DE BREVET : LE PARCOURS Ce qui est brevetable… (articles L.611-11, L.611-14, 611-15, CPI) - une invention technique, ou encore une "solution technique apportée à un problème technique". Et ce qui ne l'est pas (article L 611-10, L.611-17, CPI) - les découvertes scientifiques, les théories scientifiques et les méthodes mathématiques. - elle doit être nouvelle ou encore, elle ne doit pas être comprise dans l'état de la technique qui se définit comme "tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt de la demande". Ceci comprend toute présentation de l'invention lors de salons, de conférences, etc. - les créations esthétiques. - elle doit impliquer une activité inventive. L'invention ne doit pas, pour un homme de métier, découler de manière évidente de l'état de la technique. - elle doit être susceptible d'être exploitée ou bien utilisée dans tout genre d'industrie, y compris dans l'agriculture. - les plans, les principes, les méthodes dans l'exercice d'activités intellectuelles, en matière de jeu ou dans le domaine des activités économiques, ainsi que les programmes d'ordinateurs en tant que tels. - les présentations d'informations. - les inventions contraires à l'ordre public et aux bonnes mœurs. - les obtentions végétales relevant d'un régime de protection spécifique ; les races animales et les procédés essentiellement biologiques d'obtention de végétaux et d'animaux. Ce qui est valable en France ne l'est pas partout Les méthodes commerciales font de plus en plus l'objet de brevets aux Etats-Unis qui acceptent beaucoup plus facilement que l'Union Européenne de breveter des logiciels. Par exemple, l'entreprise Amazon a breveté le One Click Shopping, c'est-à-dire l'enregistrement des coordonnées des clients lors de la commande sur son site Internet. Les clients sont reconnus lorsqu'ils passent de nouvelles commandes et n'ont plus besoin de ré-enregistrer leurs coordonnées. Étrange, vous avez dit étrange ? Si les critères d'attribution des brevets sont stricts, ils laissent pourtant la place à la "fantaisie", comme en témoignent ces quelques exemples tirés de la banque de données de l'USPTO (Office américain des brevets) : - Le brevet de la "botte-chaussette de Noël", traditionnellement accrochée devant la cheminée qui signale l'arrivée du Père Noël, délivré en 1996. - Le brevet de la marionnette pour doigt de pied humain qui s'anime lors du mouvement du pied, délivré en 1998. - Le brevet du cornet de glace motorisé, qui tourne tout seul lorsqu'on le déguste…., délivré en 1999. A qui appartient l'invention ? En principe, l'invention appartient à l'inventeur. Mais aujourd'hui dans plus de 90% des cas, ce sont les entreprises et plus particulièrement leurs salariés qui sont à l'origine des inventions. Trois cas peuvent alors distingués pour l'invention salariée : - dans le cas d'une invention par un salarié qui a une mission inventive (exemple un ingénieur ou un chercheur), la propriété de l'invention revient à l'employeur. Le salarié a droit à une rémunération supplémentaire, - dans le cas d'une invention par un salarié qui n'a pas de mission inventive (un cadre commercial par exemple), la propriété de l'invention revient au salarié. Mais si l'invention a un lien avec l'activité de l'entreprise, l'employeur a le droit de revendiquer l'invention. Dans ce cas, le salarié doit en obtenir le juste prix. - dans le cas d'une invention par un salarié qui n'a pas de mission inventive, et où l'invention n'a pas de lien avec l'entreprise, alors elle revient au salarié. ETAPES, ETAPES Si vous pensez que votre invention est brevetable, voici les principales étapes que vous devez respecter : Rédiger la demande de brevet Préparer une demande de brevet est un travail complexe qui nécessite l'appui de professionnels. Par exemple, "écrire 'la délétion de la région d'un gène' n'a pas la même implication que 'la délétion dans la région d'un gène' : dans le premier cas, enlever une partie de la région du gène ne tombe pas dans le brevet", déclare S. Murgo, responsable de la propriété industrielle chez Transgène (Source : L'Usine Nouvelle, novembre 1999). Une demande de brevet comprend deux parties majeures : - une description des moyens techniques mis en œuvre : la description de l'invention doit être suffisamment détaillée pour permettre à l'homme de métier de la reproduire, - des revendications qui définissent l'étendue de la protection demandée. Les revendications sont importantes car c'est sur cette base que la protection sera délimitée et que les concurrents pourraient tenter de contourner le brevet. Les revendications doivent alors être suffisamment larges pour couvrir différentes applications de l'invention sans l'être trop. La demande de brevet comprend également un abrégé, destiné à être publié dans le BOPI (Bulletin Officiel de la Propriété industrielle) et parfois des dessins qui complètent la description. L'attribution d'une date de dépôt par l'INPI L'INPI vérifie que les différentes pièces de la demande de brevets sont présentes et attribue ensuite une date de dépôt. C'est à cette date que la protection officielle débute. Examen par la défense nationale Si l'invention présente une dimension stratégique (Défense), sa divulgation peut être stoppée ou retardée. Examen administratif et technique Etablissement du rapport de recherche Publication de la demande de brevet Cet examen détermine si toutes les conditions sont réunies pour permettre la publication et l'établissement du rapport de recherche : - la demande concerne-t-elle bien une invention ? - les revendications sont-elles fondées sur la description ? - la demande concerne-t-elle bien une seule invention ou un seul concept inventif général ? … - Rapport de recherche préliminaire : étude de l'état de la technique à la date de dépôt. Possibilité à son issue de modifier les revendications (elles doivent toujours découler de la description). La demande de dépôt de brevet est publiée 18 mois après la date de dépôt. - Publication du rapport de recherche préliminaire : dans un délai de trois mois, possibilité pour un tiers de faire des observations sur la brevetabilité de l'invention, auxquelles le demandeur a droit de répondre. - Publication définitive et délivrance du brevet. BREVETER OU GARDER LE SECRET : LES CRITERES DE CHOIX BREVET OU SECRET : UN CHOIX STRATEGIQUE La décision de breveter ou de garder le secret pour une invention dépend de la prise en compte de différents critères : le type d'invention, l'état du marché, l'organisation de l'entreprise, les ressources financières… Comment choisir ? Critères de choix Les caractéristiques de l'invention Brevet - Une invention de produit, largement diffusée sur le marché est mieux protégée par le brevet. - L'invention doit répondre aux critères de brevetabilité (nouveauté, activité inventive, application industrielle). Elle doit être suffisamment avancée pour pouvoir la décrire. Secret - Un procédé de production, conservé dans l'enceinte de l'entreprise, peut être sous réserve de confidentialité, protégé par le secret. - Garder le secret trop longtemps peut-être risqué : un brevet concurrent peut être déposé, la divulgation (lors d'un colloque, d'un salon par exemple) conduit à la nullité du brevet. L'état du marché - Sur un marché étendu et rentable, où les innovations se succèdent rapidement, le dépôt de brevet peut conférer un avantage concurrentiel. - Si le marché est mal connu ou neuf, il est possible d'opter, parfois dans un premier temps, pour le secret. L'organisation de l'entreprise - Le recours à un expert ou l'existence d'un service de propriété industrielle est indispensable pour les dépôts de brevets. - Le respect du secret nécessite une division stricte des tâches et la définition de clauses de confidentialité dans les contrats. Les ressources financières - Le brevet est un investissement, mais il peut être coûteux : par exemple, selon l'OEB, le coût moyen d'un brevet européen, pour 8 Etats pendant 10 ans s'élève à près de 30 000 euros. - Le secret ne coûte rien, si l'on ne prend en compte que les démarches administratives. Mais son organisation peut s'avérer très coûteuse. BREVET ET/ OU SECRET : OPPORTUNITES ET RISQUES Le brevet : un atout,… insuffisant pour assurer la réussite ! Avantages Exemples - L'Oréal, limiter la concurrence par les prix. Le brevet c'est : -Une arme offensive (augmenter les parts de marché, L'entreprise dépose pratiquement un brevet par jour et construire des barrières à l’entrée, valoriser l’invention, s'assure ainsi un monopole vis-à-vis de ses rechercher des partenaires). concurrents. Les brevets permettent selon l'entreprise d'échapper à la concurrence par les prix jugée - Une arme dissuasive "désastreuse". (limiter la contrefaçon, dissuader les concurrents de se lancer dans des recherches dont les résultats sont déjà - Comex (travaux sous marins) s'en rendit compte, mais un peu tard. Une entreprise américaine lui fit un protégés, tromper les concurrents). procès en contrefaçon. Ayant négligé les dépôts de brevets sur ses procédés de plongée, elle a dû payer des - Une arme défensive (défendre son droit de propriété en cas de contrefaçon). redevances. Elle a perdu ses marchés, ses salariés, ses procédés, précise J.L. Somnier, Conseil en Propriété industrielle et a finalement été rachetée par une société norvégienne (Le Moci, 18/7/2002). Limites Exemple - Le dépôt d'un brevet n'assure pas à lui seul la réussite La machine à coudre : le brevet et… la publicité d'une entreprise ou d'un produit même s’il en est l’une B. Thimonnier, inventeur de la machine à coudre en des conditions essentielles. 1830, déposa plusieurs brevets pour produire sa machine en série. Mais, il négligeait la publicité. Dans - Le brevet diffuse trop d'informations : les concurrents le contexte troublé de la révolution de 1848 en France, peuvent utiliser les documents de brevets (accès libre), son invention fut un échec cuisant. pour faire avancer leurs recherches. A la même période, mais aux Etats-Unis, Isaac Singer, - Le brevet a un coût élevé (dépôt, entretien et défense) développa un modèle de machine à coudre, déposa un brevet et s’établit à son compte. Il raccommodait les et dissuade de nombreux inventeurs (personnes vêtements dans les foires et les cirques des villes physiques ou morales). américaines. La publicité cultivait l’image de l’harmonie familiale, de l’intimité entre mère et fille, mais aussi celle du service après-vente avec le slogan «Singer, l’ami sincère ». Ce fut un immense succès. La réussite entrepreneuriale ne dépend pas uniquement de la technique et de sa protection mais aussi de l’environnement économique, social et politique, et de l’ingéniosité. Le secret : une stratégie possible mais un risque perpétuel ! Avantages / limites Si l’invention concerne un procédé développé dans une usine par des salariés tenus à la confidentialité, la protection par le secret peut s’avérer profitable : pas de coût et un avantage concurrentiel certain. Exemples Michelin : une forteresse d'où rien n'échappe : l'usage du secret est une longue tradition chez Michelin. Une division très stricte du travail en est la clé : pour chaque nouvelle invention, une poignée d'ingénieurs connaît l'ensemble du processus de production. Connaissez-vous assez votre entourage pour être sûr de Coca-cola : son secret, c'est la notoriété garder votre invention à l'abri de tous risques ? Une Pour Coca-Cola, garder le secret avec les risques conversation bien arrosée, des offres plus alléchantes d'imitation que cela entraîne n’est pas un inconvénient ou un schéma mal rangé peuvent être fatals… puisque la notoriété de sa marque lui permet d’assurer son succès. Une parade contre ce risque : les accords de confidentialité, qui doivent être définis avant la recherche ou l'utilisation de l'invention. BREVET ET SECRET : DES OUTILS COMPLEMENTAIRES Finalement, le secret et le brevet peuvent s’associer. Parfois, si le marché est neuf et peu concurrentiel, si les recherches ne sont pas assez avancées, si les ressources financières sont insuffisantes, la protection par le secret peut être une étape, qui sera suivie par le dépôt de brevet. Mais dans la course à l'innovation, pour gagner le sésame du brevet, il faut déposer le premier ; il est donc impératif d’avoir préparé le texte d’un brevet afin de le déposer dès qu’une menace de dépôt concurrent apparaît. BREVET : CAP SUR L'INTERNATIONAL LES PROCEDURES - Si vous possédez un brevet français, il suffira d’en faire une extension à l’étranger dans les pays pour lesquels cette protection est souhaitée. Selon la Convention de Paris (20 mars 1883), une priorité est accordée pour une durée d'un an pour le dépôt dans les autres pays signataires. D’autres solutions existent pour protéger son invention sur une zone géographique large, notamment : Pour une protection en Europe Le brevet européen (Convention de Munich, 5 oct.1973) Géré par l'Office Européen des Brevets (OEB) Les démarches : - dépôt de la demande à l'OEB ou par l'intermédiaire d'un office national d'un État-membre, - lors du dépôt, un examen quant à la forme est réalisé. Un rapport de recherche est rédigé, - un examen de fond est ensuite réalisé (nouveauté, activité inventive, application industrielle), - la délivrance s'effectue ou non. Si le brevet européen est délivré, son administration relève ensuite de chaque État contractant. Caractéristiques Permet d’obtenir, par une formalité de dépôt et d’examen, la délivrance d’un titre unique ayant les mêmes effets qu’un brevet national dans au maximum 24 pays depuis le 1 juillet 2002 (selon le choix des pays visés lors de votre dépôt). Cette protection a une durée de 20 ans à compter de la date de dépôt. Le coût moyen d’un dépôt de brevet dans 8 Etats et pour une durée de 10 ans est d’environ 30 000 euros (tarifs téléchargeables sur le site de l’OEB). Selon l'OEB, la procédure pour la délivrance d'un brevet européen dure en moyenne 44 mois (la publication a lieu 18 mois après de dépôt). Mais ce temps peut-être réduit sous certaines conditions. Pour une protection mondiale Caractéristiques Permet, par une seule démarche, de déposer Le PCT (Patent Cooperation Treaty) simultanément une demande de brevet dans un grand Traité de Washington du 19 juin 1970. Géré par l’OMPI (Organisation Mondiale de la nombre de pays (116 pays signataires au 15 juillet 2002). Le PCT unifie les modalités de dépôt (un Propriété intellectuelle). déposant, une langue, une description des revendications, une désignation de l'inventeur) et Les démarches : - La demande s'effectue auprès des offices nationaux et effectue une recherche d'antériorité préliminaire aux phases nationales. régionaux des pays signataires du PCT - Phase internationale : obligatoire : examen de formalité et recherche Le coût de cette démarche est difficile à définir de façon générale. De nombreux paramètres entrent en préliminaire d'antériorité. facultative : avis informel sur la brevetabilité de compte comme le nombre de pages, le nombre de pays désignés. Les tarifs de base sont téléchargeables sur le l'invention. - Phase nationale : examen de la brevetabilité selon les site de l'OMPI. critères des pays désignés. De la même manière, le temps de la procédure est très variable du fait de la coexistence d'une phase internationale et d'une phase nationale. Mais en ce qui concerne la phase internationale, selon le texte du PCT, la publication de la demande internationale est réalisée 18 mois après la date de priorité (ce délai peut être néanmoins réduit, sous certaines conditions). Le Projet de "brevet communautaire" (lancé en 1975), qui permettrait la protection unitaire d'inventions dans l'Union européenne avec un coût plus faible et une sécurité juridique élevée, est toujours en discussion au sein de la Commission européenne. POURQUOI PROTEGER L'INVENTION A L'ETRANGER ? - éviter la contrefaçon, - faire face à la concurrence locale et mondiale, - éviter le risque d’un dépôt concurrent à l’étranger, - accroître ses parts de marché, - préparer une implantation d’entreprise, - préparer l’exportation du produit. Il est vrai que si vous déposez un brevet dans un seul pays vous en êtes l’unique bénéficiaire, mais pas chez vos voisins ! Ceux-ci peuvent très bien copier votre invention et l’exploiter chez eux, ne leur laissez pas cette chance… En définitive : → La protection par brevet à l’étranger n’est pas une obligation, mais une logique stratégique au sein d’une entreprise qui désire vivre et survivre sur un marché. L’investissement consenti pour se protéger à l’étranger doit être adapté aux possibilités financières de l’entreprise et à ses objectifs, et à une estimation des avantages et des coûts engendrés. → La veille scientifique et technique est indispensable pour effectuer des choix judicieux. L'entreprise Renault par exemple décide d'étendre ses brevets à l'étranger en prenant en compte de multiples facteurs qui incluent le potentiel du marché, la valeur juridique et technique de l'invention mais aussi les habitudes de consommation. Par exemple, "nous ne déposons pas de brevet de boîte mécanique au États-Unis ou au Japon, car dans ces pays 99% des véhicules sont équipés de boîtes automatiques", déclare E. Srour, chef du département propriété industrielle de Renault (Le Moci, n°1555, 18 juillet 2002). → Les litiges internationaux représentent toujours un coût non négligeable pour une entreprise quelle que soit sa taille : en France, le coût des litiges (70 000 euros en moyenne) ainsi que les frais de procédure ne sont pas toujours couverts par les dommages et intérêts accordés (40 000 euros en moyenne). → Toutefois, la protection internationale est aujourd’hui devenue une évidence pour de nombreuses entreprises et ce, quel que soit le marché ou le type d’innovation pour pouvoir se défendre contre la contrefaçon et la concurrence déloyale. Malgré ces procédures, la protection mondiale d’une invention est quasiment impossible du fait des multiples législations en vigueur dans le monde. Des efforts sont réalisés pour harmoniser les législations nationales, et réduire ainsi les "obstacles au commerce". En témoigne l'accord sur les droits de propriété qui touchent au commerce (ADPIC) signé en 1994, géré par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cet accord définit des normes minimales en matière de protection de la propriété intellectuelle, qui doivent être respectées (sous peine de sanctions commerciales par exemple) par tous les pays membres de l'OMC. DU CHERCHEUR A L'ENTREPRENEUR : LA LOI SUR L'INNOVATION LES OBJECTIFS - Réduire le fossé existant en France entre le potentiel et la production scientifique (nombre de chercheurs, publications scientifiques) et la production technologique (dépôts de brevets). Favoriser la valorisation de la recherche : par la création d'entreprises nouvelles, qui stimuleront l'emploi et la diffusion des nouvelles techniques sur le marché. Les quatre volets de loi sur l'innovation et la recherche (loi n°99-587 du 12 juillet 1999) - La mobilité "des personnels de la recherche vers l'entreprise" par le biais : * de la création d'entreprise valorisant le travail de l'agent concerné, lequel peut garder son statut pendant une période de six ans maximum et réintégrer ou non, son laboratoire d'origine à l'issue de cette période, * du concours scientifique porté par le fonctionnaire à une entreprise innovante (pendant une période de 5 ans maximum), * de sa participation au capital d'une entreprise. Cette participation peut représenter jusqu'à 15% du capital d'une entreprise, * de sa participation au conseil d'administration ou au conseil de surveillance d'une entreprise. Les dispositions de la loi concernent les fonctionnaires civils, titulaires ou stagiaires. Mais les deux premières formes de mobilité vers l'entreprise, à savoir la création d'entreprise à partir de la recherche et le concours scientifique s'appliquent aussi, sous certaines conditions, à certains non fonctionnaires relevant des ministres chargés de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le statut juridique de l'entreprise créée est libre mais son activité doit concerner la valorisation de la recherche. Un contrat doit être signé entre l'institution publique et l'entreprise de valorisation. - Les coopérations entre la recherche publique et les entreprises : * la création d'incubateurs d'entreprise et la fourniture de moyens de fonctionnement aux entreprises. Un incubateur est défini comme un lieu d'accueil et d'accompagnement créé par des organismes de recherche ou des universités, pour fournir aux porteurs de projets de création d'entreprises innovantes conseil, financement et hébergement, * le développement, au sein des universités, de services d'activités industrielles et commerciales (SAIC) pour gérer leurs contrats de recherche avec des entreprises ou avec d'autres collectivités publiques, gérer aussi les brevets et les prestations de services, * la simplification des formalités administratives pour la création de filiales ou de Groupement d'intérêt public et le recrutement de personnels contractuels, - La création d'un cadre fiscal favorable pour les entreprises innovantes : * assouplissement du dispositif des bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise (BSPCE), * assouplissement du régime des fonds communs de placement innovation (FCPI) * renforcement du crédit impôt recherche. - Création d'un cadre juridique favorable pour les entreprises innovantes : * extension du régime des sociétés par actions simplifiées (SAS) aux jeunes entreprises à risque et à fort potentiel de croissance. Jusqu'au début de l'année 2002, d'après le Ministère de l'Education Nationale, 168 chercheurs ont reçu un avis favorable de la Commission de déontologie pour créer une entreprise, apporter son concours scientifique ou participer au conseil d'administration. Au total 102 entreprises sont concernées (Ministère de l'éducation nationale et de la recherche, Direction de la technologie et DT C2, janvier 2002). Ce nombre d'entreprises créées jusqu'à présent montre que la valorisation de la rechercher ne se décrète pas. Différents facteurs interviennent : la réglementation de la fonction publique, si elle est essentielle, n'est pas le seul facteur important. Les études menées dans plusieurs pays (États-Unis, Suède, France, Grande Bretagne,…) montrent que l'avance dans les domaines techniques potentiellement valorisables (comme les biotechnologies, les technologies de l'information), la capacité à breveter dans ces domaines, la politique générale du système universitaire (ou de l'université) et enfin, le milieu économique – la création d'entreprise estelle favorisée ?, Existe-t-il une demande pour les transferts potentiels ? – sont des questions essentielles qui déterminent en grande partie le succès ou l'échec de la valorisation de la recherche. Réglementation - fonction publique - mission des universités - droits de propriété intellectuelle Progrès technique - financement de la RD - avance dans les domaines potentiellement valorisables R S VALORISATION DE LA RECHERCHE PUBLIQUE P M Stratégie universitaire : - développement d'axes stratégiques - intérêt et incitation des chercheurs à la valorisation Milieu économique & Esprit d'entreprise - incitations à la création d'entreprise - demande en matière de science et de technologie B. Laperche, (2002). POURQUOI INTEGRER LA PROPRIETE INDUSTRIELLE DANS UN PROCESSUS DE CREATION D'ENTREPRISE ? Les titres de propriété industrielle aident à la construction du projet, à trouver des partenaires, à la création de l'identité de l'entreprise et à son développement scientifique, technique et commercial. La propriété industrielle touche tous les aspects de la stratégie de l'entreprise : marketing, commerciale, financière, scientifique et technique. Définition du Projet - L'acquisition d'un titre de propriété industrielle facilite la recherche de financements (c'est l'un des critères de sélection des projets financés par les sociétés de capital-risque). - Pouvoir présenter son projet à des partenaires (collaborateurs, associations d'aides, incubateurs, concours) sans risquer l'imitation. Création de l'entreprise - Construction de l'identité de l'entreprise, grâce à la marque, le nom commercial, le nom de domaine… La propriété intellectuelle s'intègre dans la stratégie marketing de l'entreprise et lui permet de protéger son patrimoine commercial. Développement de l'entreprise - Construction de réseaux scientifiques, techniques et commerciaux : accords de licences, licences croisées. - Les titres de propriété sont des actifs : ils peuvent être achetés et vendus. Le développement des entreprises passe par la constitution de portefeuille d'actifs dont font partie les titres de propriété industrielle. NEGOCIER LES CONTRATS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT Le transfert peut avoir lieu soit à travers des contrats de R&D où l'entreprise finance un programme de recherche mené par le laboratoire : transfert amont (TAm) ; soit par l'acquisition des droits d'utilisation des résultats (transfert de savoirs, des brevets, accord de licence) : transfert aval (TAv). LES ETAPES DE LA NEGOCIATION Étape 1 : Diagnostic des savoirs Dans les deux cas, il faut évaluer les recherches ou les résultats susceptibles d'intéresser les entreprises. Dans le cas du TAv., si : 1) Les savoirs du laboratoire ne sont pas brevetables, veiller à vous protéger de l'appropriation complète par l'entreprise de vos recherches (voir étape 5). 2) Les savoirs du laboratoire sont brevetables, procéder au dépôt à l'INPI, et mener une étude de la rentabilité de l'invention (évaluer le marché potentiel et le coût de production à grande échelle), afin de conduire la négociation en position de force, c'est-à-dire en faisant valoir les possibilités de gains futurs. Étape 2 : Prospection du marché Adresser un mailing présentant le laboratoire et décrivant les savoirs proposés aux entreprises susceptibles d'être intéressées. Si les entreprises les plus importantes ne donnent pas suite, les recontacter par téléphone pour les convaincre de l'intérêt du transfert et obtenir un entretien. Étape 3 : Préparation de l'entretien Planifier le déroulement de l'entretien en préparant des arguments et des réponses à n'importe quelle contestation. ==> Connaître les besoins de l'entreprise (domaines d'activité, situation financière, organisation…) et de ses représentants (statut, cursus,…). Étape 4 : L'entretien Étape 5 : Rédaction du contrat Toujours partir des besoins de l'entreprise pour présenter l'offre du laboratoire. Les contestations faites par l'entreprise révèlent souvent des besoins réels. Î les exploiter pour revenir à charge et insister sur les points forts des savoirs proposés. Si les savoirs comportent des lacunes importantes, il convient de les signaler de prime abord en tempérant par les autres avantages. Essayer de conclure dès que les responsables de l'entreprise montrent une certaine approbation. Il est fortement recommandé de consulter un expert. Le contrat doit impérativement préciser l'objet du transfert, les applications autorisées, la nature des droits acquis (brevet, licence…), la zone géographique d'application de ces droits, leur durée de validité, et leur degré d'exclusivité. Dans le cas du TAm., l'état de la technique au moment où la collaboration débute doit être précisé. Dans le cas du TAv., le choix entre licences exclusives et licences ouvertes s'effectue par la prise en compte entre autres du type d'innovation, du potentiel commercial de l'entreprise et des objectifs du laboratoire. Une grande partie de la rémunération de ce dernier est en effet fonction du chiffre d'affaires réalisé par la ou les entreprise(s). AVANTAGES ET RISQUES DES ACCORDS Pour le laboratoire Avantages Recommandations Importante source de financement. Fixer un prix raisonnable et se montrer flexible lors de la négociation. Occasion d'enrichir les savoirs du laboratoire à travers l'échange d'information. Profiter de la négociation pour tisser des liens avec les responsables de l'entreprise. Asseoir la notoriété du laboratoire et de l'université, ce qui peut avoir des effets d'entraînement considérables (attraction des meilleurs chercheurs, financement publics et privés,…). Favoriser les collaborations avec des entreprises renommées et exploiter l'opération de transfert dans la communication du laboratoire. Pour l'entreprise Avantages Éviter les risques et les pertes de temps inhérents aux opérations de RD. Faire des économies au niveau des coûts de RD (une partie des frais de la recherche universitaire étant supportée par l'État, les prix du transfert seront nécessairement plus intéressants que le développement interne des savoirs). Mettre en avant tous ces avantages lors de la négociation. Risques L'effet de boomerang : l'entreprise peut opérer des adaptations ou des améliorations aux savoirs transférés pour se les approprier et échapper à ses engagements (d'autant plus que les recours sont assez coûteux et la responsabilité de l'entreprise souvent difficile à prouver). Évoquer l'éventualité de l'exploitation future des savoirs transférés lors de la négociation et préciser les droits et obligations de chacun. Étudier les atouts et limites des différents types de licences (ouvertes ou exclusives). L'entreprise peut profiter du transfert pour puiser le maximum des savoirs du laboratoire et surexploiter ses compétences lors d'opérations de formation. Délimiter d'une manière claire et précise les savoirs à transférer et la formation qui sera assurée par le laboratoire. Le laboratoire devra démontrer sa fiabilité en se basant sur ses précédentes réussites en matière de transfert et en présentant un plan détaillé de l'opération ainsi que des études réalisées de préférence par des organismes indépendants (le dépôt de brevet est une preuve de la fiabilité technique de l'invention). Risques Surestimer la valeur des connaissances transférées (pour le TAm le résultat des recherches reste difficile à anticiper, et sans informations techniques, la valeur pratique des connaissances est difficile à apprécier). Le laboratoire peut mal assurer le transfert. NOUVELLES TECHNOLOGIES ET PROPRIETE INDUSTRIELLE LES IDEES SONT DE LIBRE PARCOURS… Tout comme les biens matériels, les créations intellectuelles peuvent faire l'objet d'un droit de propriété. C'est la propriété littéraire et artistique, c'est-à-dire le droit d'auteur, qui protège les œuvres littéraires, musicales, graphiques, plastiques, les logiciels, les créations de l'art appliqué, les créations de mode. Mais dans tous les cas, les idées ne sont pas protégeables – elles sont "de libre parcours". Seule l'expression de ces idées, et pour les inventions, leur mode de réalisation technique, peuvent être protégés par un titre de propriété. LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION FACE AU DROIT DE PROPRIETE INTELLECTUELLE Logiciels, bases de données, noms de domaines sur Internet… le développement scientifique, technique et marchand des nouvelles technologies de l'information et de la communication pose la question de la protection des ces nouveaux types de création immatérielle. La protection des logiciels Dans les années 1970 c'est le droit d'auteur qui protège les logiciels. Le droit d'auteur s'acquiert sans formalité, du fait même de la création, de l'exécution ou de la fixation de l'œuvre. Un dépôt auprès d'une société d'auteur peut être réalisé mais il n'est pas obligatoire. Mais à la fin des années 1990, les États-Unis et le Japon ont adopté une politique plus souple en faveur de la protection des logiciels par le brevet, réputé (surtout par les starts-up de la nouvelle économie) plus efficace pour se défendre face à la contrefaçon et pour rentabiliser les investissements consentis. La France et l'Europe acceptent déjà depuis longtemps de breveter des logiciels conçus comme de nouveaux procédés techniques. L'Office européen des brevets a récemment fait un pas vers la brevetabilité des logiciels ; mais ce sujet est encore l'objet de nombreux débats en France notamment. Aux États-Unis, quelques 20 000 brevets sur des logiciels auraient été déposés auprès de l'US Patent and Trademark Office en 1999. Nombre de procédés informatiques élémentaires qui composent tous les logiciels font déjà l'objet de brevets aux États-Unis. La protection des bases de données Jusqu'à récemment, aucun texte ne protégeait les bases de données. La directive européenne de 1996 a institué une protection des bases de données par le droit d'auteur. Mais cette directive, transposée dans le droit français ne protège que la structure et l'organisation de la base de données et non les données en tant que telles. Pour pallier cette absence de protection a été créé en 1998 un nouveau type de droit dit "sui generis" protégeant l'investissement réalisé pour constituer la base de données. L'affaire 3617 annu L'opérateur France télécom exploite l'annuaire électronique des abonnés au téléphone accessible par Minitel sur le code 36-11, ainsi qu'un service d'annuaire inversé, permettant de retrouver l'identité et l'adresse d'un abonné à partir de son numéro de téléphone. Pour offrir des services similaires, deux entreprises ont téléchargé les annuaires de France télécom. L'annuaire de France télécom étant protégé par la loi sur les bases de données de 1998, le Tribunal de Paris a prononcé une condamnation de 15 millions d'euros contre les deux sociétés, Les Échos, 26/10/1999. Les noms de domaines Un nom de domaine est l'adresse électronique d'un site web, par exemple .com pour les activités commerciales, .org pour les organisations, .fr pour la France… COMMENT RESERVER UN NOM DE DOMAINE ? - Pour un nom de domaine .fr, c'est l'AFNIC (association française pour le nommage Internet en coopération) qui est l'organisme centralisateur. L'attribution des noms de domaine passe par des prestataires (la liste est sur le site www.afnic.asso.fr). Le prix de réservation varie selon les prestataires car ceux-ci offrent des services différenciés. Le choix du nom de domaine doit être justifié (organisme situé en France ou marque enregistrée). Des contrôles sont effectués par l'AFNIC pour éviter les conflits (notamment auprès de l'INPI). - Pour un nom de domaine général .com, .org, .net, c'est l'ICANN (Internet corporation for assigned names and numbers) qui est l'organisme centralisateur. Des organismes agréés attribuent les noms de domaine (voir www.icann.com et www.internic.net). Dans ce cas, il n'y a pas de vérification a priori. La règle est celle du "premier arrivé, premier servi". De nombreux litiges sont apparus ces dernières années, entre noms de domaines et marques, noms patronymiques, appellations d'origine contrôlée…. Un centre de règlement des litiges a été créé à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour les noms de domaines en .com, .org, .net etc. (www.ompi.int) Dépêches : Affaires.com - La chaîne de télévision TF1 a récupéré son adresse www.tf1.net à l'encontre de la société Juliennes Technologies 1 et s'est vue reconnaître à l'OMPI un droit exclusif d'utilisation de ce nom. - Les noms de domaine bridel.com et lanquetot.com réservés par un internaute domicilié en république Tchèque ont été restitués à la société Besnier SA. - Un grec s'est offert les noms de domaines amazon.com.gr et amazon.gr, peut-être pour négocier avec la librairie électronique amazon.com un droit d'entrée sur le marché grec. Sources : www.legalis.net ; Le monde diplomatique, janvier 2000. En France, et concernant tous les noms de domaines (géographiques et génériques), les tribunaux de grande instance peuvent être saisis. Ils statuent sur la base du Code de la propriété intellectuelle et peuvent octroyer des dommages et intérêts. BIOTECHNOLOGIES : REPERES Depuis 20 ans, des brevets portant sur des séquences d'ADN humain sont délivrés dans le monde entier, notamment par l'OEB, mais pour la plus grande partie d'entre eux pour des sociétés américaines ou japonaises. - Les "lois bioéthiques" françaises de juillet 1994 ont introduit dans le Code de la propriété intellectuelle une exception à la brevetabilité concernant le corps humain, ses éléments et ses produits ainsi que la connaissance de la structure totale ou partielle d'un gène humain en tant que tels. - La directive 98/44/CE du 6 juillet 1998 dispose dans son article 5 que "un élément isolé du corps humain ou autrement produit par un procédé technique, y compris la séquence d'un gène ou la séquence partielle d'un gène, peut constituer une invention brevetable, même si la structure de cet élément est identique à celle d'un élément naturel". Cet article est source de nombreux débats en France notamment. - Le projet de loi relatif à la bioéthique déposé le 20 juin 2001 à l'Assemblée nationale et adopté en première lecture le 22 janvier 2002 est une transposition partielle de la directive ci-dessus mais exclut l'article 5 précité. Un amendement propose d'introduire un article 12 bis "Un élément isolé du corps humain produit par un procédé technique, y compris la séquence d'un gène, ne peut constituer une invention brevetable". - Mais la question de la brevetabilité des inventions biotechnologiques (et la transposition de l'article 5 de la directive) est traitée dans le cadre d'un projet de loi spécifique, relatif à la protection des inventions biotechnologiques, déposé au Sénat le 6 novembre 2001 et toujours en discussion. SANS CONTREFAÇON,… QU'EST CE QUE LA CONTREFAÇON ? * C'est une atteinte à l'un des droits garantis par le code de la propriété intellectuelle (articles L.335-2, L.521-1, L.615-1, L.623-25, L.716-1 du Code de la Propriété Intellectuelle) * Elle peut concerner les brevets, les œuvres artistiques, les marques, les dessins ou les modèles. * La contrefaçon engage la responsabilité civile ; ce qui induit une réparation du préjudice subi. Juridiquement, c'est un délit ; l'auteur de la contrefaçon peut être poursuivi pénalement. Est-ce que cela vous concerne ? Toute innovation est confrontée au risque de contrefaçon. En France, une entreprise sur deux se déclare être victime de contrefaçon (les saisies douanières des produits contrefaits sont passées de 63 700 en 1993 à 5 369 104 articles en 2001). Les entreprises de l'Union européenne ayant des activités internationales perdraient entre 400 et 800 millions d'euros dans le marché intérieur et 2 000 millions d'euros dans les pays tiers. Dans le monde, la contrefaçon représente environ 7% du commerce, soit un manque à gagner annuel de 200 à 300 milliards d'euros et des pertes globales de 200 000 emplois par an. Aucun secteur n'est épargné : même les produits pharmaceutiques sont contrefaits. Les produits de luxe ne représentent qu'une faible partie des produits contrefaits. LA QUESTION DE LA CONTREFAÇON AU CŒUR DE LA STRATEGIE D'INNOVATION Les mesures pour éviter la contrefaçon doivent être envisagées dès la création du nouveau produit. Agir dès l'invention Déposer un titre de propriété industrielle Ne pas procéder au dépôt, c'est : * multiplier les risques d'imitation, * réduire les moyens de défense, * compliquer les recours en aval et réduire leurs chances de succès. ÎLes frais du dépôt doivent être considérés à la lumière des préjudices encourus. Introduire des garanties d'authenticité Utiliser des procédés techniques très sophistiqués, difficilement imitables, pour identifier les produits de la firme (hologrammes de sécurité, cartes à puce, systèmes magnétiques, codes biométriques, encres spéciales, étiquettes microscopiques, etc.). Pour protéger son système d'exploitation "Windows", Microsoft a par exemple eu recours, à un hologramme en trois dimensions et à un sceau de garantie d'authenticité imprimé au moyen d'une encre thermosensible qui change de couleur lorsqu'on la frotte doucement. Communiquer - Avec les organes de l'État (surtout les services douaniers) : les informer des caractéristiques distinctives des produits, des contrefaçons possibles, etc., et recueillir auprès d'eux des informations quant aux contrefacteurs éventuels. - Avec les consommateurs : les sensibiliser aux risques que représentent les produits de la contrefaçon : sécurité, santé, frein à l'innovation, etc. A titre d'exemple, la campagne télévisée du groupe Schneider en Chine sur les risques des disjoncteurs contrefaits a réussi à en freiner la consommation ; et les inciter à signaler à l'entreprise les cas rencontrés de contrefaçon. - Avec les distributeurs : les sensibiliser aux risques des produits de la contrefaçon pour les dissuader de les commercialiser et pour aider l'entreprise à les identifier le plus tôt possible. Attention Un produit provenant d'un marché parallèle n'est pas une contrefaçon, si, à l'origine, il a été mis légalement en vente par l'entreprise (lors de pratiques de prix discriminatoires par exemple). Rassembler des Preuves Solliciter le témoignage des consommateurs lésés, et faire pression sur les distributeurs pour remonter la filière et retrouver les producteurs. Procéder à la "saisie-contrefaçon" des produits ou procédés contrefaits en s'adressant au président du tribunal de grande instance. La saisie, effectuée par un huissier et un expert, peut être descriptive (échantillon, documents,…) ou réelle (consignations des produits contrefaisants). Selon le cas, d'autres moyens peuvent être envisagés : - Les services douaniers peuvent retenir la marchandise présumée contrefaite s'il s'agit d'atteinte aux droits des dessins et modèles ou de contrefaçon artistique ou saisir la marchandise s'il s'agit d'une contrefaçon de marque. - La police judiciaire peut être saisie en cas de contrefaçon par une entreprise clandestine. Engager la procédure Deux types de procédures sont possibles : civile et pénale. Poursuivre les contrefacteurs La première permet d'obtenir des dommages et intérêts, et parfois de faire cesser rapidement la diffusion si la contrefaçon est flagrante. La responsabilité civile des distributeurs et des consommateurs des produits contrefaisants peut être mise en cause s'ils le font en connaissance de cause. La procédure pénale, intentée devant le tribunal compétent (défini par le code de PI), permet d'obtenir des peines à l'encontre du contrefaisant (amende, emprisonnement, fermeture totale ou partielle de l'établissement, dissolution de la société pour les personnes morales considérées comme pénalement responsables, …) Le but recherché par ces procédures pénales est la cessation rapide de la contrefaçon plutôt que l'obtention d'une indemnisation, souvent aléatoire et en deçà du préjudice subi ; ce qui justifie d'ailleurs la troisième phase (la négociation) Parfois les actes de contrefaçon sont dus à une méconnaissance de la protection accordée à la firme ou même de la loi sur la propriété industrielle, la simple notification permet alors de les arrêter. Dans d'autres cas, la négociation permet d'évoluer vers des rapports de partenariat où le contrefacteur devient le sous-traitant de l'entreprise lésée (par accords de licences). Une comparaison doit être faite entre d'une part les coûts des recours et les compensations qui pourraient être accordées à l'entreprise (évaluées à la lumière de l'atteinte portée à la création et des bénéfices perdus par l'entreprise), et d'autre part les bénéfices escomptés d'un accord avec le contrefacteur. Les poursuites peuvent être utilisées comme un moyen de pression pour imposer les conditions de l'entreprise lors de la négociation (contrôle de la qualité, pourcentage conséquent sur le CA et le bénéfice, participation au capital du contrefacteur…). Négocier avec les contrefacteurs La contrefaçon peut parfois être tolérée même sans un accord avec le contrefacteur si les coûts des recours sont plus importants que les dommages qui pourraient être obtenus par une action en justice. La détection et la lutte contre la contrefaçon nécessitent une veille informationnelle importante ; et une fois la contrefaçon découverte, elle peut se transformer grâce à la négociation en une opportunité pour mieux diffuser les produits sous licence. Dans les cas les plus difficiles restent les poursuites. INNOVATION ET PORTEFEUILLE DE PROTECTION L'INNOVATION : LE NERF DE LA CONCURRENCE - Innover, c'est concevoir et lancer sur le marché une nouvelle combinaison de ressources productives (invention de produit ou de procédé). - L'innovation peut être technologique (un nouveau produit, une nouvelle méthode de production), organisationnelle (une transformation de l'organisation des activités), commerciale (un nouveau marché). - Aujourd'hui, l'innovation, technologique surtout, est le nerf de la concurrence et de la conquête de nouveaux marchés dans le contexte international. De la protection du potentiel d'innovation de l'entreprise… Le potentiel d'innovation de l'entreprise est constitué d'un ensemble de connaissances et d'informations organisées par l'entreprise dans le but de créer de nouveaux biens et services. Aujourd'hui le potentiel d'innovation de l'entreprise se construit en associant : - La Recherche-Développement interne : Les activités de RD permettent de produire de nouvelles connaissances qui se transformeront en inventions. Elles facilitent aussi l'intégration des informations scientifiques et techniques recueillies par l'entreprise. Les entreprises sont aujourd'hui responsables d'environ 60% de la dépense intérieure de RechercheDéveloppement dans les pays de l'OCDE. Ce sont aussi les entreprises qui exécutent la plus grande part de la RD (soit presque 70 %) pour la zone OCDE, contre 65,7% en 1981 (OCDE, 2001). - Les alliances stratégiques : en s'associant avec des entreprises de même taille ou de plus petite taille (start-up) les entreprises cherchent à mettre en commun des compétences et des connaissances accumulées ; à réduire le temps de développement et de mise au point des nouvelles technologies ; à réduire les coûts et les risques du processus d'innovation. - La coopération avec les laboratoires publics : en s'associant avec des laboratoires publics, les entreprises s'assurent un accès précoce et exclusif aux nouvelles connaissances scientifiques et techniques Exemple : IBM signe des contrats avec des universités américaines comme Stanford, Carnegie Mellon, Harvard, avec les unités de recherche du FBI et de la CIA. L'institut Pasteur est en partie financé par ses coopérations avec des entreprises comme Aventis, Procter et Gamble, etc. - La veille technologique mondialisée : en analysant les brevets, les bases de données spécialisées, en délocalisant les laboratoires de recherche dans les "milieux innovateurs" comme la Silicon Valley aux EtatsUnis, Cambridge en Angleterre, Nice Sophia Antipolis en France, les entreprises cherchent à capter de nouvelles informations scientifiques et techniques. - Le recrutement à l'échelle mondiale de personnel qualifié : les entreprises recrutent à l'échelle mondiale les individus les plus qualifiés et leur offrent des conditions de travail très favorables. Les sommes colossales dépensées par les entreprises pour constituer les potentiels d'innovation justifient l'usage de la propriété littéraire et artistique (le droit d'auteur) et de la propriété industrielle (le brevet, la marque, le modèle) pour protéger les inventions des risques de contrefaçon. …À la conquête de nouveaux marchés Mais la propriété industrielle est aussi… - Une source de revenu : la vente de licences est aujourd'hui devenue une activité très lucrative : RCA, la filiale américaine de Thomson Multimédia possède un portefeuille de brevets dans le domaine de la télévision qui génère 400 millions de dollars par an. Texas instrument engendrerait des redevances de 350 millions par an. Source : E. Brousseau, D. Foray, Une introduction à l'analyse économique de la propriété industrielle, Working Papers, IMRI, 97/03. - Un outil de négociation et de renforcement de l'image de marque : détenir un brevet facilite la négociation avec les partenaires financiers (société de capital-risque) lors de la création d'une start-up, facilite l'exportation des produits et l'association avec des partenaires (tant dans le domaine de la RD que dans les activités commerciales). LA CONSTITUTION D'UN PORTEFEUILLE DE PROTECTION Pour protéger les inventions, mais aussi renforcer la capacité de négociation dans la concurrence, les entreprises constituent des portefeuilles de protection qui associent les titres de propriété industrielle à d'autres moyens de protection. L'association et la multiplication des titres de propriété *Tout nouveau bien mis en vente sur le marché est souvent protégé par plusieurs titres de propriété. Par exemple, les cafetières Moulinex font l'objet d'une triple protection : un brevet pour le système d'arrosage du café, une marque pour le nom et un modèle déposé pour la forme (Source, INPI, Le brevet, Protéger son invention). *Les entreprises qui investissent un nouveau domaine de recherche, brevettent au fur et à mesure les réalisations, ceci afin de bloquer la voie à la concurrence. Le secret La protection accordée par le brevet a ses limites car le brevet "diffuse trop d'informations" déclarent nombre d'entreprises. Pour certaines inventions, les entreprises préfèrent conserver le secret plutôt que de déposer un brevet. Mais cette stratégie est davantage utilisée pour les procédés de production (exemple, une nouvelle formule chimique) que pour les biens finaux qui circulent sur le marché et peuvent être copiés et imités après démontage. - L'avance sur les concurrents : la définition de normes techniques "La meilleure protection, c'est l'attaque". L'avance sur les concurrents reste le moyen le plus sûr de protéger le potentiel d'innovation. Mais ce n'est pas à la portée de toutes les bourses. Les grandes entreprises s'associent dès les premières phases de conception d'un nouveau produit. Elles définissent les normes techniques du produit (la taille, les matériaux utilisés…). Puis, une fois le produit créé, il est breveté et imposé sur le marché à coup de campagne publicitaire et…. de vente de licences aux producteurs en série du produit et des appareils périphériques. Ex., le DVD a été conçu par l'association de Philips, Sony et Pioneer. Une fois breveté et enregistré comme norme à l'International Standard Organisation (ISO), la technologie est imposée sur le marché des constructeurs en série de DVD, de lecteurs etc. Les revenus dégagés sont destinés à être réinvestis dans la conception des produits d'avenir… La définition de normes techniques permet donc non seulement de garantir la qualité des produits, mais aussi (et surtout) de construire des barrières à l'entrée sur les marchés. RESEAUX, CONTACTS ET COMPAGNIE Association française pour le nommage Internet en coopération (AFNIC) : chargée de l'attribution des noms de domaines en .fr. http://www.afnic.asso.fr Agence pour la protection des programmes (APP) : Organisation européenne des auteurs de logiciels et concepteurs en technologies de l'information. Elle mène une action déterminante en matière de défense des auteurs d'œuvres numériques, et propose aux entreprises une assistance dans la gestion des droits relatifs aux technologies de l'information. http://app.legalis.net Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) : Etablissement public à caractère industriel et commercial qui apporte des financements aux entreprises et aux inventeurs pour appuyer leur activité d'innovation et de valorisation. http://anvar.fr Association française de défense des consommateurs (AFDC) : A but non lucratif, elle a pour mission de défendre et de conseiller les consommateurs. Elle est un acteur non négligeable dans la défense de la propriété intellectuelle par son action d'information auprès des consommateurs. http://www.afdc.net Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC) : Société de perception et de répartition des droits de propriété littéraire agréée par le ministère de la culture, c'est l'unique société de gestion collective pour la presse et le livre en France, en matière de reprographie. Elle représente tous les auteurs et les éditeurs de livres et de presse. http://www.cfcopies.com Centre de transfert "Recherche universitaire et études économiques" (RUEE) : C'est le centre de ressources (documentations, conseils) en matière d'entrepreneuriat et de valorisation du laboratoire Redéploiement industriel et innovation (Université du Littoral Côte d'Opale). http://www-heb.univ-littoral.fr/rii Comité national anti-contrefaçon (CNAC) : Il assure la coordination entre les pouvoirs publics et les industriels impliqués dans la lutte contre la contrefaçon (activités de sensibilisation, de formation et d'information). http://www.minefi.gouv.fr/minefi/entreprise/index.htm Compagnie nationale des conseils en propriété industrielle (CNCPI) : Organisme indépendant qui regroupe les conseils en propriété industrielle (juristes et ingénieurs spécialisés) français. http://cncpi.fr Direction générale des douanes : http://www.finances.gouv.fr/douanes Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) : sa mission est d'assurer le libre exercice de la concurrence, la sécurité et la protection des intérêts économiques des consommateurs, la qualité des produits et des services et la loyauté des transactions. http://www.finances.gouv.fr/dgccrf/ Incubateur "Management interdisciplinaire du transfert et de l'innovation" (MITI) : Incubateur d'entreprises innovantes, labellisé par le ministère de la recherche. Il est situé à Lille. Il offre un grand nombre d'appuis (financiers, conseils) aux porteurs de projets de création d'entreprise à partir de la recherche. http://miti.fr Institut national de la propriété industrielle (INPI) : http://www.inpi.fr Internet corporation for assigned names and numbers (ICANN) : organisme centralisateur chargé de l'attribution des noms de domaines .com, .net, .org, etc. http://www.icann.org Office américain des brevets et des marques (USPTO) : http://www.uspto.gov Office européen des brevets (OEB) : http://www.european-patent-office.org Organisation internationale de normalisation (ISO) : Organisation non gouvernementale qui fédère les organismes nationaux de normalisation. Sa mission est de favoriser le développement de la normalisation dans le monde. Ses travaux aboutissent à des accords internationaux publiés sous forme de normes internationales. http://www.iso.org Organisation mondiale du commerce (OMC) : Une rubrique dédiée à la propriété intellectuelle et notamment à l'actualité concernant l'accord sur les droits de propriété industrielle qui touchent au commerce (ADPIC). http://www.wto.org Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) : http://www.wipo.org ou http://www.ompi.int Ministère de la recherche, repères : Une rubrique dédiée à l'économie et à la gestion de la RD et de l'innovation (statistiques, bibliothèque, annonces de manifestations scientifiques). http://cisad.adc.education.fr/reperes Union des fabricants : Association française pour la protection internationale de la propriété industrielle et artistique et de lutte anti-contrefaçon. Elle coopère avec les services publics et privés chargés de la répression des actes de contrefaçon, dont elle assure en partie la formation. http://unifab.com La propriété industrielle de… A à Z Accord de confidentialité : Lorsque l'on opte pour une protection par le biais du secret, la signature d'accords de confidentialité avec les salariés, les sous-traitants est essentielle. Ils comprennent une définition de l’objet qui est tenu secret, la liste complète des personnes tenues sous le sceau de la confidentialité, des clauses relatives aux obligations à ne pas divulguer, à ne pas utiliser, à ne pas déposer de demande de brevet, une clause de réciprocité, une liste complète des sanctions en cas de non-respect de l’engagement de confidentialité. Brevet : C'est un titre de propriété qui confère à son titulaire (personne physique ou morale) un monopole d'exploitation temporaire pour une durée de 20 ans sur une invention. Ce droit est territorial (art. L.611-1 à L.615-22 et R.611-1 à R.618-5, CPI). Concurrence déloyale : Acte de concurrence contraire aux lois et aux usages en matière commerciale. Sont interdits dans le cadre de la Convention de Paris, les faits ou les allégations fausses de nature à créer une confusion avec - ou à discréditer - un concurrent (établissement, produits, activité) ou encore les indications ou allégations susceptibles d'induire le public en erreur sur les marchandises (art 10 bis). L'imitation, le piratage ou l'inspiration de dessins, de modèles ou de produits, les pratiques de prix nettement inférieurs à ceux des concurrents et les agissements parasitaires (fait de détourner au profit de son produit la notoriété d'un produit concurrent) peuvent notamment faire l'objet d'une action en concurrence déloyale. Dessins et modèles : Le dessin industriel est une combinaison de lignes ou de couleurs présentant une configuration originale ; par exemple dessin d'un tissu, création d'art graphique. Le modèle industriel est une forme graphique comportant un volume ou ayant une physionomie propre. Entrepreneur : C'est un individu qui, dans un contexte donné et en fonction du capital dont qui dispose (financier, connaissance, relation), crée une entreprise et met en œuvre de nouvelles combinaisons productives (travail, capital). Celles-ci peuvent être radicalement nouvelles ou bien s'insérer dans des segments de marchés laissés vacants par les entreprises en place ou encore par l'État. L'entrepreneur est le créateur, propriétaire et dirigeant d'une entreprise. Fonds : Les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre d'une stratégie de propriété industrielle sont conséquentes. Le coût du brevet par exemple est à la fois direct (dépôt, entretien) et indirect (coût d'une action en contrefaçon). Mais les titres de propriété industrielle sont aussi des actifs : la cession de brevets ou la vente de licences d'exploitation peuvent s'avérer très lucratives. Génome : La directive européenne de 1998 relative à la protection des inventions biotechnologiques est souvent jugée ambiguë. Le premier alinéa (art.5) affirme que la séquence ou la séquence partielle d'un gène humain ne constitue par une invention brevetable. Le second alinéa en revanche précise "qu'un élément isolé du corps humain ou autrement produit par un procédé technique, y compris la séquence ou la séquence partielle d'un gène peut constituer une invention brevetable, même si la structure de cet élément est identique à celui d'un élément naturel". La transposition de cette directive suscite notamment en France, de nombreux débats. Histoire : La propriété industrielle est née avec l'économie marchande et industrielle. C'est la République de Venise qui en 1474 crée un statut des inventeurs. L'époque moderne de ce droit débute véritablement à la fin du XVIIIème siècle, avec la révolution industrielle. A la fin du XIXème siècle, la plupart des pays industriels disposent d'une loi sur les brevets. Invention/Innovation : L'invention découle de la recherche appliquée. Pour être brevetable, elle doit être "nouvelle" (elle ne doit pas être comprise dans l'état de la technique, c'est-à-dire tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt), impliquer une "activité inventive" (pour un homme de métier, elle ne doit pas découler de manière évidente de l'état de la technique), et susceptible d'"application industrielle" (son objet peut être fabriqué ou utilisé dans tout genre d'industrie, y compris l'agriculture), art. L.611-11 à L.611-17 CPI. L'innovation se distingue de l'invention. Elle peut être définie comme le lancement sur le marché d'une nouvelle combinaison de ressources productives. L'innovation peut-être technique, commerciale ou organisationnelle. Krach : Suite notamment aux transactions de titres de propriété industrielle (spéculation technologique liée à la spéculation purement financière), la valeur boursière de nombreuses entreprises ne correspond plus à leur valeur réelle. Les résultats d'exploitation étant négatifs, les promesses de plus-values s'amincissant, les propriétaires de titres les vendent massivement, d'où un effondrement brutal du prix de l'action des entreprises en question. Licences : La licence est un contrat par lequel le droit d'exploitation d'un brevet, d'un dessin ou d'un modèle est concédé par son titulaire à un tiers (le licencié), en général en contrepartie de redevances. Le concédant reste le propriétaire du titre. Les licences croisées sont des échanges de droit d'exploitation. Ce type d'accords est fréquemment rencontré dans les partenariats entre entreprises concurrentes ou complémentaires. La licence exclusive signifie que le licencié est le seul à pouvoir exploiter le titre concédé. La licence simple (ouverte) peut être accordée à plusieurs licenciés. Marque : "La marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou morale". Les dénominations, les signes sonores et figuratifs peuvent notamment constituer un tel signe (art. L.711-1, CPI). Plus d'un million de marques sont actuellement en vigueur en France. Il est possible d'étendre la protection d'une marque au niveau international ou d'effectuer des demandes d'enregistrement au niveau communautaire (par exemple arrangement et protocole de Madrid, marque communautaire). Norme : C'est une spécification technique ou tout autre document technique accessible au public, approuvé par un organisme accrédité (sur le plan national, régional ou international) qui définit les caractéristiques techniques d'un produit ou d'un procédé. Les normes techniques ont pour but d'assurer la qualité des produits mais elles sont aussi utilisées, lorsqu'elles sont définies avant la commercialisation des produits, pour construire des barrières à l'entrée et renforcer l'avance technologique des entreprises qui les créent. Origine (appellation d') : C'est "la dénomination d'un pays, d'une région ou d'une localité servant à désigner un produit qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains" (art. L.721-1, CPI). Programmes informatiques : Les programmes informatiques en tant que tels sont exclus de la brevetabilité. Ils font partie des œuvres de l'esprit et sont protégés par le droit d'auteur (propriété littéraire et artistique). Mais présentés comme des inventions, c'est-à-dire comme des réponses techniques à un problème technique, ils peuvent parfois faire l'objet d'une protection par brevet. C'est le cas aux États-Unis et en Asie, mais aussi et de plus en plus en Europe. Qualité : Le brevet peut être considéré du fait des conditions strictes de sa délivrance (nouveauté, application industrielle, activité inventive) comme un gage de qualité des produits et de l'individu ou de l'institution (le laboratoire universitaire, l'entreprise) qui le possède. Il est alors un atout pour la construction de l'image de l'entreprise mais aussi pour la recherche de financements ou de partenaires. Recherche-Développement : Le processus de RechercheDéveloppement est souvent divisé en plusieurs phases, aujourd'hui très fortement liées. La recherche fondamentale a pour but l'avancement des connaissances fondamentales, sans but pratique ; la recherche appliquée constitue une application des connaissances dans des domaines scientifiques et techniques déterminés et donne lieu à l'invention. Le développement technologique consiste en la construction de prototypes et la réalisation de tests qui précèdent la production en série. Secret de fabrique : Il peut concerner des procédés de fabrication originaux ou encore des caractéristiques techniques originales de machines créées par un industriel permettant de mettre en œuvre un procédé de fabrication. Dans les deux cas, il doit offrir un intérêt pratique et commercial et être caché aux entreprises concurrentes. Le secret n'est pas perdu s'il est communiqué aux salariés tenus par un accord de confidentialité (art. L.621-1, CPI). Technologies (nouvelles) : La propriété industrielle s'étend aujourd'hui à des domaines nouveaux, traditionnellement considérés comme des œuvres de l'esprit (logiciels) et/ou comme partie prenante du patrimoine de l'humanité (domaine du vivant). Le droit s'adapte à l'évolution des techniques et à l'usage qui en est fait. Utilité (certificat d') : Le certificat d'utilité confère la même protection qu'un brevet, mais pour une durée plus courte : six ans sous réserve de payer des annuités. Les conditions d'obtention sont les mêmes que pour le brevet, mais les frais sont moindres. Le certificat d'utilité peut-être utilisé pour protéger des inventions de durée de vie plus courte et dont la protection n'a pas à être étendue à l'étranger. Valorisation : Processus de transformation des savoirs fondamentaux en nouveaux produits et services commercialisables. La valorisation (littéralement, ce qui donne de la valeur) s'effectue par le biais de la coopération entre la recherche publique et les entreprises ou par la mobilité de la recherche. Elle stipule souvent une appropriation privée (exclusive ou non) des produits de la recherche Wanted : La veille technologique consiste en la recherche d'informations scientifiques et techniques. 80% de l'information technique est selon l'INPI, contenue dans les brevets. Cette veille est essentielle pour savoir si une invention est brevetable et aussi pour éviter de débuter des programmes de recherche inutiles. Mais la recherche d'informations dépasse le cadre scientifique et technique. La veille concurrentielle, qui implique la surveillance des marchés, permet de sélectionner les titres de propriété les plus appropriés, de choisir le moment du dépôt, de détecter les contrefaçons… Xéno-marchés : Si la stratégie de l'entreprise est d'emblée internationale, l'extension à l'étranger du brevet, de la marque, du dessin et du modèle est intéressante. Des procédures de dépôt communes existent, par exemple le PCT ou le brevet européen. Elles facilitent les démarches administratives. Years : En France, mais c'est aussi le cas au niveau international, la protection accordée par le brevet est valable pendant 20 ans, à condition du paiement régulier des annuités. Les marques sont protégées pendant 10 ans, renouvelables indéfiniment. Les dessins et modèles sont protégés pendant 5 ans, renouvelables 4 fois. Zone géographique : Si les titres de propriété industrielle sont avant tout "nationaux", les conventions internationales ont pour but de simplifier les procédures de dépôt et d'obtention de titres couvrant des zones géographiques plus larges. Ex, le brevet européen peut concerner jusqu'à 24 pays ; le dispositif PCT concerne jusqu'à 115 pays… A vous de choisir ! BIBLIOGRAPHIE ALARY-GRALL L. (2002), Contrefaçon : comment se protéger ?, Industries, n°76, avril. BELTRAN A, CHAUVEAU S., GALVEZ-BEHAR G. (2001), Des brevets et des marques. Une histoire de la propriété industrielle, Fayard. BOUTILLIER S., UZUNIDIS D. (2002), Les entrepreneurs du XVIIIème siècle à Bill Gates, Studyrama, Paris. BROUSSEAU E., FORAY D. (1997), Une introduction à l'analyse économique de la propriété industrielle, Working Papers 97/03, IMRI, mars. 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