Le projet d`aménagement du site pollué UFP PETROCARBOL : une
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Le projet d`aménagement du site pollué UFP PETROCARBOL : une
29 août 2013 Le projet d’aménagement du site pollué UFP PETROCARBOL : une vision prospective pour une reconversion réussie Quel avenir pour ce site pollué ? Préambule L A dépollution du site PETROCARBOL est encore dans la mémoire de tous et notamment de celle des habitants de DIEULOUARD. Implanté en partie nord de la ville, si le site n’est plus en activité depuis 1992, il offrait jusqu’encore peu, un paysage d’entrée de ville assez inquiétant. Notre vision se portait alors rapidement sur les cuves, depuis détruites, dont les têtes de mort annoncent l’entrée dans la commune. Aujourd’hui, si l’ensemble des déchets et produits contenus dans les cuves ont été évacués, si les travaux de désamiantage, démantèlement et déconstruction de ce site ont été réalisés, reste la question majeure de la pollution du site. Oui, il a fallu se battre pour impliquer les services de l’Etat, ces derniers ayant très bien fait leur travail mais doit-on aujourd’hui laisser le site tel qu’on le voit lorsque l’on passe devant ? Non, bien évidemment, il en va de notre responsabilité et parce que la commune a bien compris, que personne d’’autre, acteur privé ou public, ne le fera à sa place … Localisation du site UFP PETROCARBOL et de ses abords 2 3 4 Quelques illustrations avec repérage sur site Historique du site UFP PETROCARBOL Il faut rappeler avant tout qu’avant le site UFP, les sols avaient déjà connus d’autres industries ayant laissé des traces de pollution, comme en témoigne cette photographie de la tannerie. L’entreprise UFP PETROCARBOL avait quant à elle pour activité la régénération d’huiles usagées et de transformateurs. L’entreprise a été en activité du 28 janvier 1955 au 2 novembre 1992. L’entreprise pouvait stocker jusqu’à 5 tonnes d’hydrocarbures de type carburant et plusieurs dizaines de tonnes d’huiles minérales. 5 A partir de 1986, la régénération et le stockage se sont étendus aux produits contenus dans les transformateurs (PCB, pyralène, …). De nombreux accidents se sont produits sur le site et de nombreuses plaintes portées pour pollution atmosphérique et du milieu hydraulique superficiel. Les dates marquantes : Avril 1958 : présence d’huiles sur la Moselle Avril 1959 : incendie accidentel 1962 : pollution de la Bouillante Directeur condamné en 1965 pour pollution et déversements de 1960 à 1963, idem 1964-1965 8 septembre 1964 : Mise en demeure –Pollution de la Bouillante : résidus solides rejetés par l’usine, boues sulfuriques, boues de traitement de décoloration des huiles, cendres des installations thermiques Avril 1983 : dépôts d’hydrocarbures sur les berges suite aux crues de la Moselle 23 avril 1988 : pollution de la Bouillante aux hydrocarbures 21 novembre 1991 : importante quantité d’huile noirâtre très volatile répandue sur les installations – barrage flottant sur la Bouillante Juin 1992 divers incidents, début d’incendie et projection d’huiles 1993 : procédure d’urgence pour évacuer les huiles polluées aux PCB Mars 1997 : arrêté préfectoral d’exécution d’office qui prescrit la remise en état du site Juin 1997 : intervention d’urgence faisant suite à l’écoulement d’huiles dans le ruisseau La Bouillante Décembre 1997 à mars 1998 : évacuation de l’ensemble des déchets et produits stockés sur le site (716 tonnes de déchets et 133 tonnes d’eaux de lavage), le site a fait l’objet d’un nettoyage de surface et d’un curage des réseaux. Toutefois, le sol étant imbibé d’hydrocarbures sur toute sa surface et en profondeur, le site ne peut pas être considéré comme dépollué Vidange et dégazage pour neutralisation des différentes cuves Août 2001 : la Cour d’Appel de Nancy a annulé le jugement du Tribunal Administratif de Nancy qui annulait l’arrêté préfectoral de mars 1997 (à la suite du jugement, l’arrêté a de nouveau été notifié au liquidateur mais cet acte n’a pas été suivi de fait) Août 2004 : une procédure de consignation financière est engagée à l’encontre de la liquidation mais ne permet pas de réaliser les mesures prescrites du fait de l’impécuniosité de la procédure de liquidation Depuis la liquidation judiciaire, aucune modification n’avait été apportée au site avant 2008, à l’exception de l’élimination des déchets contenus dans les cuves. La municipalité décide alors de tout mettre en œuvre pour voir disparaître « cette verrue purulente ». La poursuite des études : Juin 2008 : manifestation des élus avec presse et TV Août 2008 : constat de pollution sur le réseau eaux usées à proximité du site Avril 2009 : o arrêté préfectoral qui permet que 2 transformateurs supplémentaires non repérés initialement soient évacués et consolidation de la clôture 6 o un diagnostic des impacts environnementaux extérieurs au site est alors effectué : il conclut à l’absence d’impact négatif significatif du site sur l’environnement extérieur des eaux et sédiments o mais en raison des pollutions passées de ce site, les sédiments du bras mort restent très chargés en hydrocarbures et dans une moindre mesure en PCB o le site peut désormais être considéré comme étant sécurisé e surface pour ce qui concerne le risque chimique et sous contrôle pour les pollutions extérieures o cependant, les bâtiments sont dans un état de vétusté qui ne peut que s’aggraver et les lieux présentent des risques physiques importants liés à l’état dégradé des structures aériennes (cuves, passerelles, toits, cheminées, …) – le site reste donc interdit au public pour des raisons de sécurité évidente. Avril 2010 : demande d’intervention de l’ADEME pour procéder à la reconnaissance approfondie des sources de pollution sur le site et à la démolition des bâtiments et démantèlement des structures industrielles Août 2010 : autorisation accordée par le Ministère de l’Environnement Des analyses alarmantes (résultats de 2008 et de juin 2010) Le Maire, lors du projet de construction de la station d’épuration, avait dès 2008 fait réalisé des prélèvements le long du bras mort et de sédiments dans le ruisseau La Bouillante. Il avait alors été mis en évidence de fortes concentrations d’hydrocarbures, de métaux lourds mais aussi de PCB connus sous le nom barbare de polychlorurebiphényle (présence de pyralène sur le site PETROCARBOL). Résultats de l’’échantillon prélevé en 2008 dans la Bouillante, dans une zone ‘’morte’’ à proximité de l’exutoire de la future station d’épuration : Sédiments sur environ 0,80 m Couleur des prélèvements noire et brillant, homogène Odeur d’hydrocarbures très prononcée Déclenchement d’irisation en surface 7 Résultats d’analyse des sols lors des travaux de la société SLDTP en 2010 8 Des traces d’hydrocarbures visibles à même le sol, celles-ci ne représentant qu’une infime partie des polluants dont les sols regorgent … La presse en parle : rétrospective sur un site orphelin abandonné par ses propriétaires industriels L’émission de France 2 intitulée « Complément d’enquêtes » a consacré le 11 mars 2010 un documentaire sur le site de DIEULOUARD, c’est dire l’importance et la gravité de la pollution qui dénature complètement depuis tant d’années l’entrée de ville de DIEULOUARD. Voilà aussi pourquoi l’image de la ville a été salie aux yeux des autres territoires voisins et même au-delà, puisque les cuves et la friche étaient notamment visibles, outre les TER et trains grandes lignes, par les usagers du TGV qui relie la capitale Luxembourg au sud de la France, offrant un bien triste spectacle. 9 Article tiré de l’Est Républicain du 10 novembre 2011 10 11 12 Article du Républicain Lorrain du 15 octobre 2011 13 Les institutionnels face à la pollution Dès 2008, le Maire de DIEULOUARD, Henri POIRSON, décide d’entamer un long combat contre la société du site UFP PETROCARBOL. Fermée en 1992, cette usine qui retraitait des huiles de vidange, avait été montrée du doigt lors d'une pollution de la Moselle. En effet, une substance nauséabonde avait refait surface lors de l'inondation d'une entreprise artisanale située à côté dudit site. Lors des prélèvements en bord de Moselle, les sédiments enlevés à la pelle avaient montré tout de suite une texture huileuse et une irisation s'était immédiatement formée, provenant encore une fois du site UFP PETROCARBOL. C’est ainsi que le 2 juin 2008, le Maire de DIEULOUARD a demandé aux autorités de l’Etat de venir constater la pollution, une visite de la friche fut alors organisée en compagnie de M. Philippe NACHBAR, Sénateur, de M. Jean Yves LE DEAUT, Député, de M. Yvon BISTON, Conseiller Général du canton, des représentants de la DRIRE (aujourd’hui renommée DREAL), de l’ADEME, de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse et de l’E.P.F.L. (qui sera le partenaire fort de la commune dans le cadre de la requalification à moyen et long terme du site). Il avait été constaté par tous que si les contenants (cuves autrefois visibles dont figurait sur l’une d’elle une tête de mort) avaient bien été vidées de leur contenu nocif suite à l’intervention de l’ADEME en 1998, il n’en restait pas moins que les bâtiments étaient sont en très mauvais état, notamment ceux jouxtant le domaine public et risquent de s’effondrer sur la voie publique, que le site est situé à quelques centaines de mètres du captage de la ville et qu’il est traversé par la bouillante. Extrait du communiqué de presse « Henri Poirson a eu mardi une réunion en préfecture et une autre avec Michel Dinet, mercredi. Pétrocarbol était, entre autres sujets, à l'ordre du jour. « Le ministère de l'Environnement a accepté de faire les études d'impact », souligne le Maire. En fait, la DRIRE va réaliser, entre autres, 16 prélèvements sur le site de Pétrocarbol, en amont et en aval. Tout serait terminé avant la fin du premier trimestre 2009. En tout, « 50 à 60.000 € sont débloqués pour faire un état des lieux traitant de l'élimination des transformateurs, la réalisation d'un diagnostic bâtiments, la mise en place d'une surveillance des eaux souterraines, le prélèvement et l'analyse des sols, des analyses des eaux superficielles ainsi que la mise en protection du site. Ça, c'est la première étape ». Viendrait logiquement ensuite la dépollution du site. « Je suis rassuré de la réunion de la préfecture », confie Henri Poirson qui a présenté comme on lui avait demandé, un projet qui pourrait voir le jour à la place de Pétrocarbol : « Dans le meilleur des cas, on pourrait y faire des cellules artisanales et commerciales. Mais on pourrait envisager un parking ou des espaces verts. Nous avons aussi un projet de réaménagement complet jusqu'aux feux tricolores ». Ce qui offrirait à Dieulouard une entrée de ville plus attrayante que cette friche industrielle laide et polluante. Et de sortir les plans et les modélisations réalisées dans cette optique. Autre bonne nouvelle, la station d'épuration devant voir le jour au deuxième semestre 2010, c'est-à-dire très bientôt, les « nouvelles habitations qui se construiront peuvent, depuis jeudi soir, jeter leurs eaux usées directement dans le réseau d'assainissement non collectif ». Quant aux pêcheurs, directement concernés par la qualité des eaux, Henri Poirson déconseille la pratique de leur loisir « dans la totalité de la longueur du bras mort de la Moselle ». On comprend pourquoi !» 14 Le Maire n’a pas hésité à faire pression sur l’ensemble des acteurs publics afin que des mesures concrètes soient mises en œuvre sans attendre. C’est dans cet esprit qu’un courrier fut envoyé par le Maire en 2010 au Préfet de Meurthe et Moselle 15 Les services de l’Etat et l’ADEME apportent leur soutien à la commune Après de multiples réunions en Préfecture et au Ministère de l’Ecologie provoquées par le Maire pour défendre son projet de dépollution et de reconversion du site UFP PETROCARBOL, des crédits ont pu être débloqués pour permettre à l’ADEME de lancer un programme de : Sécurisation du site Démolition des bâtiments Diagnostic approfondi sur site Programme de surveillance de la qualité des eaux Annonce du déblocage des fonds sur le site de la Préfecture 16 La démolition du site UFP PETROCARBOL (à partir de septembre 2011) L’ADEME, maître d’ouvrage et après arrêté ministériel, avait mandaté les sociétés XARDEL et WIG pour réaliser les opérations suivantes : Nettoyage et mise en sécurité du site : à partir du 26 septembre 2011, Purges et découpage des cuves, Démarrage du désamiantage, Démolition des bâtiments. Les travaux alors démarrés en septembre 2011 s’étaient terminés début 2012. Les premiers coups de pelle 17 La nouvelle preuve d’une pollution hors site UFP PETROCARBOL La commune avait mandaté la société SLDTP en 2010 pour l’exécution d’un marché de travaux relatif aux réseaux de transfert devant permettre la mise en service de la station d’épuration, ces travaux s’inscrivant dans le 1er programme d’assainissement. Lors des travaux de création du poste de refoulement sur le secteur PETROCARBOL en septembre 2010, un incident s’est produit incommodant les équipes alors sur site avec transport vers l’hôpital. L’Inspection du Travail fut aussitôt saisie, de même manière que le CHSCT de l’entreprise intervenante, la CRAM, la Médecine de Travail, le coordonnateur SPS, …, pour faire interrompre le chantier. Des analyses de sols ont permis de détecter la présence de terres fortement polluées en dehors mais à proximité immédiate du site UFP PETROCARBOL (HAP dits Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dont le mode de pénétration est cutané et Plomb dont le mode de pénétration se fait par ingestion), pouvant entraîner des maux de tête et des troubles digestifs. Afin de poursuivre les travaux, un mode opératoire d’intervention a dû être élaboré obligeant l’entreprise à acquérir tout un ensemble de moyens destinés à protéger ses agents (masques de ventilation, combinaisons spéciales, temps de travail réduit, …). En outre, des mesures avaient même été mises en place par principe de précaution pendant le terrassement et le remblaiement des fouilles (mesures en continu grâce au détecteur de gaz, ventilation des fouilles d’une durée de 48 heures minimum, pas de travaux pendant les temps de pluie, … Sur la base des expertises faites pour évaluer le niveau de pollution, toutes ces mesures ont obligé la société SLDTP à mettre en œuvre une méthodologie contraignante mais obligatoire qui a eu comme conséquence : le déploiement de matériels spéciaux, un fort ralentissement des travaux, et de nombreux arrêts de chantier pour permettre une ventilation du site. Cette pollution totalement imprévisible a contraint la commune à dédommager la société SLDTP à hauteur de 132 199,22 € H.T. (alors que le marché initial était de 350 073,68 € H.T. – rappelons que la société demandait non pas 132 199,22 € H.T. mais 300 951,70 € H.T. – la commune avait alors entamé d’âpres discussions). La démarche partenariale de la commune avec l’E.P.F.L. (établissement public foncier de Lorraine) : une volonté de maîtrise foncière du site Au cours du second semestre 2010, le Maire de DIEULOUARD a sollicité l’E.P.F.L. pour lui demander de se charger de lancer la procédure d’expropriation pour pouvoir après le transfert de propriété prononcé, assurer la maîtrise d’ouvrage des études et travaux de requalification du site et livrer à la commune de Dieulouard un terrain aménagé qui permette d’envisager l’installation d’habitations, de commerces ou d’infrastructures type parking, espaces verts, … 18 Le souhait était de mettre en place une convention de portage, tout en sachant que le réaménagement de ce secteur a un enjeu intercommunal indéniable. Par ailleurs, le Maire précisait alors qu’il souhaitait englober le secteur gare afin que leur intervention se fasse dans le cadre d’une stratégie globale de requalification. Le 12 février 2010, le Conseil Municipal de DIEULOUARD a validé par délibération le lancement d’une procédure de déclaration de biens en état d’abandon manifeste sur le site UFP. Le Maire a ainsi pu par arrêté du 27 avril 2010 prononcé l’abandon provisoire du site afin de laisser le temps nécessaire aux éventuels propriétaires de se manifester. En effet, la commune n’a pas souhaité que le site PETROCARBOL appartenant à l’Union Française des Pétroles abandonné physiquement depuis 1992 reste en l’état et il n’appartenait qu’à la commune de se porter volontaire pour en permettre le réaménagement. L’ADEME bien qu’elle ait été mandatée pour établir la sécurisation des lieux, confiner la pollution et faire des prélèvements pendant 3 ans afin de déterminer les niveaux de pollution réelle, il était acté que l’Etat ne leur confierait pas une mission globale de dépollution des sols, ce qui laissait ainsi la charge financière et technique de l’opération à la commune qu’elle ne peut assumer seule. Afin d’assurer sa requalification complète, le Maire a alors décidé pendant la réunion en Préfecture du 14 janvier 2010, en compagnie de l’ADEME, du Secrétaire Général, de la DREAL (ex DRIRE) et de l’EPFL, de délibérer sur l’abandon manifeste du site afin d’engager le plus rapidement possible les travaux de démolition, de dépollution et de requalification de ce site. Toutefois, cela ne suffit pas : encore faut-il, afin de pouvoir assurer la maîtrise foncière du site, engager également une procédure de déclaration d’utilité publique pour expropriation. Face à ce site à l’abandon et vu le caractère certain de danger, la commune a ainsi essayé de trouver les anciens propriétaires, en vain. Contacté, le liquidateur judiciaire se refuse toute action en raison de la clôture de la procédure de liquidation. La procédure de déclaration des biens en état d’abandon manifeste a été créée pour aider les communes dans leurs efforts de rénovation et de réhabilitation du patrimoine local. Elle permet de traiter, dans le périmètre des agglomérations, les immeubles bâtis ou non bâtis à l’abandon ou en ruine, et de favoriser leur réaménagement. En septembre 2011, le Conseil Municipal s’est à nouveau réuni pour déclarer les biens en état d’abandon manifeste définitif et décider de poursuivre l’expropriation des parcelles au profit de la commune en validant le principe d’engagement de la procédure par l’E.P.F.L. pour mener à bien cette mission. Dès 2011, l’E.P.F.L. a débloqué des fonds pour aider la commune de Dieulouard. Dans un premier temps, elle a fait réaliser les études suivantes : Diagnostic et vocation du site pour déterminer un scenario d’aménagement, Diagnostic environnemental pour identifier les zones polluées et définir les risques potentiels en fonction des projets d’aménagement proposés. La commune par délibération de son Conseil Municipal le 29 juin 2012 a ensuite validé le principe d’engagement auprès de l’E.P.F.L. pour la poursuite des études de reconversion du secteur de la Bouillante incluant le site PETROCARBOL : l’idée est qu’il poursuive sa mission de reconversion pour 19 les études de maîtrise d’œuvre, respectivement pour les volets Traitements des espaces dégradés et Sites et Sols Pollués du Contrat de Plan Etat-Région. Si la première phase d’étude engagée par l’E.P.F.L. avait ainsi permis de faire réaliser des sondages de sols, des analyses de l’état de la pollution mais aussi d’identifier plusieurs scenarii d’aménagement d’ensemble du secteur, la deuxième phase, plus opérationnelle, permettra d’engager à terme les travaux nécessaires à la requalification du site. Il faut aussi rappeler que la Communauté de Communes des Vals de Moselle et de l’Esch et l’EPFL ont convenu de s’associer pour conduire sur le long terme une politique foncière anticipative sur les périmètres définis par la Communauté de Communes des Vals de Moselle et de l’Esch et considérés à enjeux sur le territoire intercommunal. Dans ce cadre, le Conseil Municipal a décidé lors de sa séance du 27 septembre 2012 de signer une convention de veille active et de maîtrise foncière opérationnelle relative au quartier de la Bouillante pour faire porter l’acquisition de l’ensemble des biens du site UFP PETROCARBOL/MILANDRI, … par l’E.P.F.L. (soit environ 4 hectares). Le Conseil Municipal lors de sa réunion du 13 juin 2013 a acté la poursuite des études avec l’E.P.F.L. Le 4 avril 2013, l’Etat, le Conseil Régional de Lorraine et l’E.P.F.L. se sont prononcés favorablement pour la prise en compte financière du projet de traitement du site quartier de la Bouillante. Deux enveloppes ont ainsi été réservées pour assurer les études de maîtrise d’œuvre, la première au titre de la politique des Sites et Sols pollués, pour un montant de 60 000,00 € T.T.C. et la seconde, au titre de la politique de Traitement des Espaces Dégradés, pour un montant de 80 000,00 € T.T.C. Ces enveloppes vont permettre de corriger l’image négative qui impacte l’entrée de ville de Dieulouard (côté Blénod les Pont à Mousson) avec notamment la requalification progressive du site UFP pour envisager un aménagement à plus grande échelle à vocation d’habitat. Le schéma d’aménagement proposé dans le cadre des études préalables a notamment fixé comme objectifs la construction d’une centaine de logements dont une quinzaine de parcelles individuelles, la réhabilitation des bureaux MILANDRI en maison médicale, du tertiaire et la création d’un parking paysager sur l’emprise UFP. Ce projet revêt un fort enjeu pour la commune qui souhaite sa concrétisation malgré les contraintes de pollution et d’inondabilité qui grèvent ce secteur. Au titre de la politique de Traitement des Sites et Sols pollués, les études comprendront notamment : Des études de maîtrise d’œuvre pour les travaux de gestion de la pollution, Des études complémentaires (évaluation des risques sanitaires, analyse des risques résiduels, …) 60 000,00 € T.T.C. : financées à hauteur de 80% par l’Etat, le Conseil Régional de Lorraine et l’EPFL soit 48 000,00 € T.T.C. et 12 000,00 € T.T.C. financées par la commune Au titre de la politique régionale de Traitement des Espaces Dégradés, les études comprendront notamment : Des études de maîtrise d’œuvre pour les travaux de démolition, traitement clos-couvert et paysagement, 20 Des études complémentaires (études hydrauliques pour le dossier Loi sur l’Eau, étude de faisabilité technique pour la réhabilitation du bâtiment MILANDRI en maison médicale) 80 000,00 € T.T.C. : financées à hauteur de 80% par l’Etat, le Conseil Régional de Lorraine et l’EPFL soit 64 000,00 € T.T.C. et 16 000,00 € T.T.C. financées par la commune Si 700 000,00 € ont déjà été dépensés par l’Etat, ce dernier va encore faire un effort financier important pour mettre en œuvre des mesures de dépollution (pompage d’une lentille d’hydrocarbures en sous-sol, …) qui seront suivies par l’ADEME à partir du 4ème trimestre 2013. Le projet d’aménagement 2017/2025 arrêté par la commune : de réelles ambitions Il est manifeste que l’opération d’aménagement, considérée par ailleurs comme périmètre à enjeux, devra faire l’objet d’une politique d’aménagement globale sous forme de concession d’aménagement très certainement afin d’éviter à tout prix un morcellement des aménagements qui n’apporterait aucune cohérence et unité. La commune de DIEULOUARD défend comme futur usage du site la réalisation d’un programme mixte de logements individuels/collectifs notamment sociaux, la création d’un pôle médical ainsi que la création de bâtiments devant servir à abriter des activités tertiaires. L’ambition pour la reconversion de ce site qui s’étendra jusqu’au CARREFOUR CONTACT à terme, est de véritablement faire émerger un projet de quartier permettant la reconversion d’une friche industrielle polluée en entrée de ville. En effet, ce site est emblématique car il a marqué tous les esprits des anciennes et moins anciennes générations, de par leur effet visuel tout d’abord. La commune ne peut laisser tel quel des sols abandonnés aussi pollués sans penser aux générations futures. Sans volonté marquée de la municipalité, ce site, n’étant pas une priorité au niveau national, aurait été laissée en friche. AVANT (photographie aérienne) 21 APRES (présentation du schéma directeur d’aménagement réalisé en mai 2013 par AUP LORRAINE pour le compte de l’E.P.F.L.) 22 Attention, ce schéma n’est qu’une hypothèse d’aménagement qui est amenée à évoluer (il ne fixe que les grandes orientations relatives aux aménagements attendus), les travaux futurs dépendront bien évidemment des études de sols restant à faire et de la connaissance de l’état des pollutions qui sera encore affiné au fil des mois à venir. Toutefois, elle permet de mieux cerner le devenir du quartier de la Bouillante et de s’apercevoir qu’il est possible de transformer définitivement l’image de la ville, côté entrée nord. Esquisse réalisée par l’ADEVAL (autre exemple d’illustration) Les prémices d’une nouvelle phase qui se veut opérationnelle dès 2014 : la sollicitation des aménageurs Début juillet 2013, le Maire a rencontré plusieurs acteurs immobiliers dont des aménageurs, des promoteurs, des bailleurs sociaux, …, susceptibles d'être intéressés par cette opération de requalification urbaine, l'idée étant que la commune leur présente le schéma d'aménagement. Il est important que la commune sonde lesdits acteurs afin de mieux percevoir la tendance du marché, notamment sur DIEULOUARD. En raison des contraintes d’inondabilité et afin de permettre la ventilation des sols, il est vraisemblable que les maisons et/ou appartements devront être sur vide sanitaire ou sur pilotis (parking au rez de chaussée pour les collectifs). Pour des raisons de proximité de la gare et de densification exigée par le SCOT 54, il sera tout à fait possible pour équilibrer l’opération de faire un panachage des divers habitats (maisons individuelles, collectifs, R+3 ou +4, locatifs ou dispositif d’accession sociale, …). La commune veillera à confier la conduite de l’opération à un seul aménageur qui a l’habitude de ce type de mission (pour assurer la cohérence spatiale de ladite opération) et à ensuite sectoriser le quartier afin de confier une ou plusieurs « escalopes » à des bailleurs sociaux, des promoteurs, … En effet, malgré toute la bonne volonté de la commune et pour susciter un intérêt chez ces acteurs de l’immobilier, il sera nécessaire que le bilan financier de chacune des opérations de construction soit positif. Découper de la sorte le site UFP PETROCARBOL/MILANDRI permet de partager le risque financier inhérent à toute réalisation de ce genre. 23 Ce secteur frappé de mesures de protection au titre des Monuments Historiques (périmètre du Château) et de zones de compensation sur lesquelles il ne pourra y avoir aucune construction verra sur le site même de PETROCARBOL, la réalisation d’un parking. En effet, les services de la DREAL (Etat) imposeront à la commune de ne pas remuer les sols afin de confiner au maximum les éventuelles pollutions d’hydrocarbures encore présentes sur ce site. L’objectif premier dans la poursuite des opérations est de pouvoir permettre l’optimisation de la charge foncière (par exemple, possibilité par rapport au schéma d’AUP LORRAINE présenté cidessus d’envisager moins de tertiaire, plus de logements d’habitation, une disposition différente desdits logements, …). En effet, le fil conducteur de la commune va être de tout faire pour contenir les contraintes qui existent sur ces sols afin d’améliorer la faisabilité technico-financière de l’opération d’aménagement. Seule une démarche étroitement partenariale avec chaque acteur susceptible de répondre à cet enjeu pourra permettre d’envisager avec sérénité la réalisation de la requalification du site UFP PETROCARBOL/MILANDRI/CARREFOUR CONTACT. En bref : les objectifs de moyen et long terme Pour assurer un aménagement homogène, cohérent et global, la commune doit garder sa ligne de conduite en terme de stratégie foncière : Traiter le foncier pollué Assurer le développement futur de DIEULOUARD Attirer de nouveaux habitants (pavillons individuels, petits logements, …) permettant d’accueillir une population variée (jeunes couples, familles, personnes âgées, …) Renforcer l’attractivité et la qualité de vie (services de proximité, équipements, …) Renforcer la coulée verte (renforcer la structure verte déjà présente le long du ruisseau La Bouillante pour créer un espace tampon entre les habitations existantes et les nouvelles constructions (tout en pensant à l’aménagement d’un nouvel espace public à l’échelle du nouveau quartier : aires de jeux, parc, …) Revaloriser l’activité commerciale présente (revaloriser le magasin de grande distribution alimentaire et l’intégrer au nouveau quartier) Restructurer le réseau viaire (réaménager la RD 657 en, boulevard urbain paysager) Développer un réseau de sentiers agréables et efficaces, … Voici une présentation succincte des enjeux d’aménagement du site UFP PETROCARBOL qui ne permet pas d’appréhender toutes les spécificités et particularités du site qui en font une opération techniquement lourde et complexe … mais la difficulté ne doit pas arrêter la commune … S’il est maintenant temps de lancer les études complémentaires prévues par l’E.P.F.L. pour envisager de premières constructions en 2017, il faut aussi laisser au passé le site UFP PETROCARBOL, ne plus regarder derrière soi (« ce qui est fait est fait ») et se concentrer sur l’avenir qui seul permettra à la commune de modifier radicalement son visage dans les 10 à 20 années à venir … D’ores et déjà, la commune doit se féliciter des partenariats établis avec l’E.P.F.L., l’ADEVAL mais aussi avec l’Etat, l’ADEME ou encore la DREAL … Sources : E.P.F.L., Préfecture, Est Républicain, Républicain Lorrain, ADEVAL, AUP LORRAINE, ENVIREAUSOL 24