Le Professeur Belkacem Chafi nous en parle
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Le Professeur Belkacem Chafi nous en parle
DOSSIER Journée d’information et de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive: Le Professeur Belkacem Chafi nous en parle Par Par Tanina Ait Dans le cadre de la journée d’information et de sensibilisation sur la Santé Sexuelle et Reproductive qui s’est tenue à l’hôtel D’El-Biar (Alger), le 16 décembre 2013 et organisée par l’Association Algérienne pour la Planification Familiale (AAPF), nous avons recueilli les propos du Professeur BelKacem Chafi, Chef de service, au sein de l’Etablissement Hospitalier Universitaire d’Oran (EHUO) et membre du bureau national de ladite association. A cet effet, Monsieur Belkacem Chafi nous précisera les objectifs de cette journée, qui sont la sensibilisation des jeunes, pour avoir une vie sexuelle saine. Pour cela, la presse est sollicitée et informée elle-même, afin de vulgariser le message lancé, car il y a lieu, avant tout, d’en parler sans tabou; «la sexualité étant un acte tout à fait naturel, d’une part et liée, à l’évidence, à la santé reproductive, d’autre part». De ce fait, la sensibilisation des personnes et notamment les jeunes, sur les dangers d’une sexualité débridée, qui risque de remettre en cause la santé, qui est le bien le plus précieux de l’individu, doit être menée de manière permanente. Le spécialiste, pour ce faire, commencera par expliquer le rôle des différents organes sexuels, ainsi que les maladies sexuellement transmissibles (MST), qui sont connues, dira-t-il, tels que le VIH/ SIDA, le cancer du col (papillomavirus), Chlamydia trachomatis; d’autant que ces pathologies sont, entre autres, les causes de stérilité. En outre, il attirera l’attention de l’assistance sur les dangers des avortements à risques; partant, les grossesses non désirées. Le chef de service de gynécologie, au sein de l’EHU d’Oran, estime que si, par le passé, on s’interrogeait sur le combien des populations et sur leurs attentes; à l’heure actuelle, avec le souci du développement durable, la réflexion devra être plus approfondie, pour trouver les voies et moyens d’un avenir assuré et meilleur. Par ailleurs, l’autre volet, abordé par le conférencier, est relatif à la mortalité périnatale et maternelle, étant donné que 36 Santé-MAG N°25 - Décembre 2013 «ces indicateurs sont des signes de l’état de développement d’un pays», fera savoir le gynécologue. «Pour la mortalité périnatale, on est à 20 pour mille naissances, par année et c’est, surtout, la prématurité qui en est la cause». Concernant la mortalité maternelle il y a eu beaucoup de progrès, même par apport à nos pays voisins. Malgré notre fort taux de natalité, qui reste avec un index synthétique de fertilité à 2.2, environ et on reste à moins de 40 pour 100.000 de mortalité maternelle, «mais ce que nous voulons, c’est la performance, à l’instar des pays avancés». Evoquant la formation des médecins le spécialiste dira qu’elle se fait continuellement et en quantité suffisante, afin qu’il n’y ait plus de problème de répartitions, dans un secteur géographique donné, au niveau de l’Algérie; cependant, il mettra un bémol aux résultats obtenus, car les jeunes médecins formés, déplore le professeur, ont tendance à exercer dans le secteur libéral; ce qui est dommageable à un double titre: ils s’éloignent, ce faisant, du cadre de la recherche hospitalo-universitaire et participant, ainsi, quelque part, à une santé publique à deux vitesses; à savoir, un secteur super médicalisé et un secteur qui l’est beaucoup moins, celui des hôpitaux, par insuffisance d’effectifs et ceci, surtout, à l’intérieur du pays; «bien que exercer, à titre privé, est un choix tout à fait légitime, que nous ne saurons remettre en cause», dira-t-il. Et de continuer «Ce choix est dû à une culture et des habitudes. On préfère, souvent, rester chez soi, surtout dans les grandes villes, où l’on pense que la qualité de vie est meilleure, auprès de papa et maman». En dernière instance et concernant la saturation des maternités dans nos grandes villes, qui donnent l’image d’un marché, «ceci s’explique, souvent, par le fait que des femmes de l’intérieur du pays viennent accoucher à Alger, Oran ou Constantine; pas seulement pour une meilleure prise en charge, soit disant, mais également, afin que leur enfant soit porté sur l’état civil d’une grande ville, comme si cela prouvait une plus grande notoriété». Pour terminer, le professeur appelle au renforcement du système de santé publique, en Algérie et dans son message, il ajoutera «il faut nous faire confiance, car nos potentialités sont certaines et grandes, à la fois. Aussi, la formation des médecins, la sensibilisation, ainsi que la prise en charge de nos patients demeurent nos priorités» Mise au point Nous déplorons l’attitude très peu professionnelle de l’une des organisatrices de la Journée «d’information et sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive», tenue le 16 décembre 2013, à l’hôtel El-Biar, attitude s’apparentant à une entrave dans l’exercice de notre métier. En effet, la personne en question a voulu, purement et simplement, renvoyer notre journaliste et a même refusé de lui remettre le dossier de presse. Le prétexte, fallacieux, étant que notre journaliste se serait présenté en retard. Ces comportements négatifs n’honorent pas leurs auteurs et entravent, considérablement, notre mission, qui reste celle d’informer. Fort heureusement, il y a l’intervention salutaire d’autres personnes, que nous remercions au passage. Nous tenons, en outre, à adresser nos vifs remerciements au Pr Chafi, qui, comme à son habitude, a montré sa disponibilité en nous accordant un entretien, au terme de la rencontre, alors même qu’il était attendu ailleurs, pour une autre conférence. Nos remerciements, également, à la charmante dame qui l’accompagnait et qui s’est montrée très aimable et nous a remis le document