La Comédie de Genève a cent ans ! Théâtre
Transcription
La Comédie de Genève a cent ans ! Théâtre
1913 - 2013 La Comédie de Genève a cent ans ! Dossier de presse Comédie de Genève www.comedie.ch Haute École de Musique de Genève - HEM www.hemge.ch Haute École de Musique de Lausanne - HEMU www.hemu.ch Contrechamps www.contrechamps.com www.namascae.com Théâtre Musique Publication 1913 - 2013 Le centenaire de la Comédie Le 24 janvier 1913, la Comédie de Genève ouvre ses portes, après deux années de chantier conduit par l’architecte Henri Baudin, le directeur Ernest Fournier et l’administrateur William Viollier. Avec l’avocat Albert Richard, ils sont les principaux protagonistes de la création de ce théâtre. Qu’est-ce qui les réunit ? Tous les quatre sont membres, depuis 1903-1904, de l’Union pour l’Art Social, qui a pour but « d’initier à l’Art le public très nombreux qui, par suite de sa situation économique, est tenu éloigné du mouvement artistique. Cette société n’est pas destinée à procurer des distractions ou des amusements à bon compte : elle poursuit avant tout un but d’éducation esthétique. Le terme d’Art social marque cette idée que le Beau ne doit pas être l’apanage d’une classe, mais que les jouissances qu’il procure doivent être le patrimoine de tous. » Fondée en 1902, cette association – dont fait aussi partie Émile Jaques-Dalcroze – organise des manifestations artistiques de qualité, abordables par les foyers les plus modestes. Elles se déroulent dans différents lieux de Genève, en particulier au Théâtre de la Place Neuve et au Théâtre de Plainpalais. C’est dans ce cadre qu’Ernest Fournier met en scène L’Avare en 1903 à la Brasserie Handwerk. Située 4 avenue du Mail, elle est le lieu de réunion de l’Union pour l’Art Social, mais aussi celui des révolutionnaires et des syndicalistes. C’est là que Lénine prononça sa première conférence à Genève. Ces précisions font apparaître une donnée singulière. La Comédie n’a pas toujours été le rendez-vous des notables. Elle est issue du grand mouvement philanthropique qui a marqué le début du XXe siècle. Mieux, elle a croisé les aspirations d’hommes et de femmes qui rêvaient de changer le monde et qui souhaitaient donner un commencement de réalité aux idéaux démocratiques. Cette origine a été longtemps refoulée, et ce théâtre a pris durablement dans les esprits l’identité d’un théâtre bourgeois – ce qu’il fut, mais pas avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il ne s’agit pas de remplacer ce refoulement par une légende, en faisant de ses quatre fondateurs des militants radicaux préparant la révolution ! Leur ambition, plus modeste, mérite pourtant d’être prise en compte : inscrite dans les murs du théâtre, elle oriente son centenaire vers des chemins inattendus. Les cent ans de la Comédie seront l’occasion de découvrir cette histoire méconnue et de mesurer les grandes évolutions de la vie théâtrale tout au long du siècle. Les festivités réuniront spectateurs, artistes et chercheurs autour d’une série de concerts, d’une publication et d’un spectacle créé par Nalini Menamkat, intitulé 1913. 2 1913 - 2013 Théâtre 1913 de Mathieu Bertholet mise en scène Nalini Menamkat du 31 janvier au 9 février 2013 Le 24 janvier 1913, on lève le rideau de la Comédie de Genève pour la première fois. Le discours d’ouverture était-il émouvant ? Qui était assis au premier rang ? La fanfare de Plainpalais jouaitelle ? Pour fêter l’anniversaire de cette centenaire, l’écrivain Mathieu Bertholet et la metteure en scène Nalini Menamkat proposent un spectacle qui nous plonge sans nostalgie dans un passé bouillonnant, à l’image des débuts du XXe siècle. On y croise - entre autres - un directeur de théâtre pragmatique, un administrateur idéaliste, des personnages de pièces oubliées, des spectateurs, des comédiens, des ouvriers, des syndicalistes, une chanteuse d’opérette... Sur leurs traces, une envie nous gagne, celle de faire renaître quelque chose du chaos prolifique de cette époque. Avec : Vincent Babel, Caroline Gasser, Roland Gervet, Michel Kullmann, Sabrina Martin, Barbara Tobola dramaturgie : Katia Schwerzmann scénographie et costumes : Marie Szersnovicz assistante de recherche pour l’écriture : Julie Rossello-Rochet lumière : Jonas Bühler son : Graham Broomfield avec la participation des Cadets de Genève production : Comédie de Genève Mathieu Bertholet, né en 1977 en Valais, quitte la Suisse en 1997 pour Berlin où il étudie l’écriture de scène à l’Université des arts. Il y vit pendant dix ans, avant de choisir « la vie d’un SDF de luxe ». Il est l’auteur de nombreuses pièces historiques, documentaires, radiophoniques, d’adaptations de textes du répertoire et de traductions. Ses sources d’inspiration : les mythes antiques, le cinéma, l’architecture, ses origines valaisannes, un séjour de plusieurs mois en Californie. En 1997, il reçoit le prix Jeunes Auteurs de la Radio Suisse Romande, en 2001 le prix Take Away du Burgtheater de Vienne pour sa pièce Discothèque, et en 2009 le prix Italia de la meilleure fiction radiophonique pour fArBen, dans une réalisation de Marguerite Gateau pour France Culture. En 2001, il est auteur associé de la Comédie. De 2007 à 2009, il occupe ce même poste au Théâtre du Grütli, et comme danseur, travaille sous les directions de Cindy Van Acker et Foofwa d’Imobilité. Il se lance dans la mise en scène en 2008 et monte ses propres pièces, dont Sainte Kümmernis avec sa Compagnie MuFuThe à Sion (2008), Case Study Houses #1 to #5 au Grü (2009), et L’Avenir, seulement au Théâtre de Gennevilliers (2011). En 2009, il prend en charge la mise en place d’un Master en mise en scène à la Manufacture/HETSR qui verra le jour en automne 2012. En 2011, il est associé à Enzo Cormann à la direction de la section d’écriture de l’ENSATT. Ses pièces ont été mises en scène entre autres par Anna Van Brée, Anne Bisang, Maya Boesch, Marc Liebens, et sont publiées chez Actes Sud-Papiers (fArBen et Rien qu’un acteur en 2006, Shadow Houses et 3 1913 - 2013 Théâtre (suite) Case Study Houses en 2010). Nalini Menamkat suit des études de lettres, de philosophie et de dramaturgie, puis, comme assistante à la mise en scène et dramaturge, elle travaille aux côtés de Julien Schmutz, Gérard Desarthe, Dominique Ziegler, Éric Devanthéry ou encore Raoul Teuscher. Avec la compagnie L’Instant d’un espace, elle monte, entre autres, L’Enfant froid de Marius von Mayenburg (Maison de quartier de la Jonction et Théâtre Trois P’tits Tours de Morges, 2008) et 4.48 Psychose de Sarah Kane (Maison de quartier de la Jonction, 2010). Membre du collectif de la Comédie depuis la saison dernière, elle y met en scène en 2011 L’Image / D’un ouvrage abandonné de Samuel Beckett, et en 2012 Olga - un regard, essai de théâtre-document. Horaires : mardi, vendredi 20h mercredi, jeudi, samedi 19h dimanche 17h relâche le lundi. Plein tarif : Fr. 40.- / tarif réduit : Fr. 30.- Ce spectacle fera l’objet d’un dossier de presse séparé. 4 1913 - 2013 Musique : présentation Quel est l’héritage de la modernité du début du siècle ? Telle est la question posée à travers ces journées exceptionnelles pour célébrer le organisées à l’occasion du centenaire de la Comédie. Sur les traces En s’inspirant des initiateurs de la Comédie de Genève, soucieux de mettre l’art au service de la population, le programme musical 1913-2013 imaginé par Philippe Albèra présente une sélection parmi les grandes œuvres de la modernité entend mettre en relation des œuvres significatives de 1913 avec deux démarches contemporaines : celles de Pierre Boulez et de Stefano Gervasoni. 1913 est une date symbolique et forte : elle marque l’apothéose d’une évolution artistique qui, depuis les premières années du XXe siècle, a bouleversé les formes de l’art dans tous les domaines. Dans tous les arts, ce sont les fondements mêmes des langages qui sont repensés. Ce moment de créativité intense et de reconfiguration de la sensibilité précède de peu la guerre de 14-18, qui mettra fin aux élans novateurs : il en résultera, en 1918, une tendance généralisée au néoclassicisme, loin de l’imaginaire flamboyant de l’année 1913. C’est ainsi que Schoenberg présente son Pierrot lunaire, composé pour une diseuse de cabaret littéraire berlinois, expérimentant le fameux Sprechgesang (parlé-chanté) ; mais il compose aussi un bref opéra, Die glückliche Hand (La Main heureuse), où il tente de lier certaines structures musicales à la projection de lumières colorées, dans l’esprit d’un art total. Les deux œuvres consacrent une écriture libérée de la tonalité, tout en cherchant l’une comme l’autre à trouver des points d’appui formels. Parallèlement, Stravinski compose le Sacre du printemps pour les Ballets russes, chorégraphié de Nijinski, qui provoquera un scandale mémorable au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. L’œuvre bouleverse non seulement les conceptions traditionnelles de la danse – c’est un rituel ancestral reconstitué – mais aussi celles de la musique. Stravinski y développe un langage rythmique entièrement neuf, dont la portée sera immense. Plus discret, Debussy compose un chef-d’œuvre orchestral, Jeux, conçu lui aussi pour les Ballets de Diaghilev, et compose Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, une œuvre qui annonce sa dernière période. Il reprend au poète l’idée d’un absolu poétique, mais à travers la musique. Bien d’autres œuvres marquent cette époque, comme les Six Bagatelles pour quatuor à cordes de Webern ou les Quatre Pièces pour clarinette et piano de Berg, œuvres aphoristiques qui atteignent, de façon différente, la quintessence de l’expression. Il ne s’agit pourtant pas de porter un regard purement historique sur cette période, mais de mettre en perspective ce moment de la création musicale à partir du présent. C’est une belle occasion de célébrer celui qui est non seulement l’un des héritiers de cette modernité d’avant-guerre, mais aussi son médiateur et promoteur le plus inspiré, Pierre Boulez (né en 1925). Le compositeur italien Stefano Gervasoni (né en 1962) offrira quant à lui une lecture différente de cet héritage et de la sensibilité contemporaine. 5 Musique Musique : présentation (suite) Une collaboration romande et européenne Le programme musical résulte de la collaboration de plusieurs partenaires : UÊ >Ê j`iÊ`iÊimÛi UÊ >Ê>ÕÌiÊViÊ`iÊÕõÕiÊ`iÊimÛiÊ UÊ ½ÃiLiÊ ÌÀiV >«Ã UÊ iÊ >>ÃV>iÊi>VÊ`iÀÊÃiLi UÊ >Ê>ÕÌiÊViÊ`iÊÕõÕiÊ`iÊ>ÕÃ>i Il met à contribution des artistes genevois tels que le chef Thierry Fischer, la chanteuse Clémence Tilquin ou la clarinettiste Megumi Tabuchi. Sont également invités des ensembles et des solistes étrangers : l’Ensemble L’Instant Donné de Paris, l’Ensemble Vocal Exaudi de Londres, la chanteuse Barbara Zanichelli. Certains concerts seront repris à Neuchâtel et Lausanne. 6 1913 - 2013 Musique : le programme Vendredi 18 janvier, Salle du Conservatoire, Genève, 20h Introduction au programme 1913-2013 « Portrait Pierre Boulez » par les étudiants de la HEM Genève Ensemble contemporain de la HEM (classes de Jean-Jacques Balet et Philippe Spiesser) Concert présenté par Philippe Albèra à 19h15 Sonatine pour flûte et piano [1946] (12’) Anthèmes I pour violon solo [1991] (10’) Dérive 1 pour 6 musiciens [1984] (8’) Structures, deuxième livre, chapitre 1 pour 2 pianos [1956-1961] (9’) Structures, deuxième livre, chapitre 2 pour 2 pianos [1956-1961] (13’) Dialogue de l’ombre double pour clarinette et live-electronics [1985] (18’) Entrée libre Mardi 22 janvier 2013, Victoria Hall, 20h Stravinski l Gervasoni l Boulez Orchestre HEM Genève/Lausanne sous la direction de Thierry Fischer Concert présenté par Philippe Albèra à 19h15 Stravinski : Le Sacre du printemps [1913] (35’) Gervasoni : Reconnaissance [2008] (18’) Boulez : Notations I-IV, VII [1980/1998] (17’) Réservations : Service culturel Migros Genève www.migroslabilletterie.ch ou 022 319 61 11 Plein tarif : Fr. 20.- tarif réduit : Fr. 15.Enfants jusqu’à 16 ans, étudiants et professeurs HEM : entrée libre autres dates : dimanche 20 janvier, Temple du Bas, Neuchâtel, 17h Réservations : [email protected] ou 032 717 79 07 Plein tarif : Fr. 30.- / Tarif réduit : Fr. 30.mercredi 23 janvier, Métropole, Lausanne, 20h Réservations : Maurice & Pierre Foetisch [email protected] ou 021 323 94 44 Tarif : Fr. 15.Enfants jusqu’à 16 ans, étudiants et professeurs HEM : entrée libre NB : l’œuvre de Boulez ne sera pas jouée à Lausanne et Neuchâtel pour des raisons techniques. 7 1913 - 2013 Musique : le programme (suite) Samedi 26 janvier, Salle du Conservatoire 17h et 20h « Constellation Boulez » Georges Starobinski, Michael Wendenberg, Stefan Wirth, pianos Bénédicte Tauran, soprano concert à 17h : Boulez : 12 Notations pour piano [1945] (10’) Boulez : Sonate n° 1 pour piano [1946] (10’) Debussy : Apparition pour voix et piano [1884] (5’) Debussy : Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé pour chant et piano [1913] (12’) Boulez : Sonate n°3 pour piano [1955-57] (20’) Bénédicte Tauran, soprano Georges Starobinski, Michael Wendenberg, Stefan Wirth, pianos concert à 20h : Boulez, Incises pour piano [1994/2001/] (18’) Boulez, Une page d’éphéméride pour piano [2005] (12’) Boulez, Deuxième Sonate pour piano [1947] (30’) Michael Wendenberg, Stefan Wirth, pianos Production : Ensemble Contrechamps Pour 1 concert : Plein tarif : Fr. 20.- / tarif réduit : Fr. 15.Enfants jusqu’à 10 ans, étudiants HEM, CEGM et musicologie : Fr. 5.Pour 2 concerts : Plein tarif : Fr. 28.- / tarif réduit : Fr. 20.Enfants jusqu’à 10 ans, étudiants HEM, CEGM et musicologie : Fr. 5.- Dimanche 27 janvier, Salle du Conservatoire, Genève, 17h Ensemble vocal Exaudi London, Ensemble L’Instant donné, dir. James Weeks Megumi Tabuchi, clarinette - Namascae Lemanic Modern Ensemble, dir. William Blank Boulez, Domaines pour clarinette et ensemble [1961-68] (30’) Gervasoni : Dir - In dir [2003-2004/2010] (40’) Plein tarif : Fr. 20.- / tarif réduit : Fr. 15.Enfants jusqu’à 16 ans, étudiants HEM : entré libre Autre date : Lundi 28 janvier, Utopia 1, Lausanne, 19h 8 1913 - 2013 Musique : le programme (suite et fin) Lundi 4 février, Comédie, Genève, 20h Clémence Tilquin, voix, Ensemble contemporain de la HEM de Genève, dir. Jean-Jacques Balet Barbara Zanichelli, voix - Namascae Lemanic Modern Ensemble, dir. William Blank Webern, 6 Bagatelles pour quatuor à cordes [1913] (6’) Gervasoni : Poesie francesi pour voix et petit ensemble* [1994-96/2010-2012] (35’) Berg : Quatre Pièces pour clarinette et piano opus 5 [1913] (10’) Schoenberg : Pierrot lunaire opus 21 pour voix et petit ensemble [1913] (40’) * création mondiale d’une partie de l’œuvre Plein tarif : Fr. 20.- / tarif réduit : Fr. 10.- / Abonné Comédie : entrée libre Programme des cours et ateliers HEM Genève - Place Neuve, salle 21 entrée libre Jeudi 17 janvier, 17h-20h et vendredi 18 janvier, 10h-13h Pascal Decroupet : Le langage musical de Pierre Boulez Jeudi 24 janvier, 17h-19h Rencontre avec Stefano Gervasoni (classe de Michael Jarrell) Atelier à la HEM Lausanne (Utopie 1) Lundi 28 janvier, 17h-19h Atelier sur Domaines de Pierre Boulez 9 1913 - 2013 Musique : biographies Pierre Boulez Jeune compositeur que Messiaen n’hésita pas à qualifier de « génial », Pierre Boulez prit dès 1946 une place importante dans la vie musicale française et internationale. En tant que compositeur, il apparaît comme une figure majeure : ses œuvres marquent et orientent son époque, du Marteau sans maître à Répons ; comme penseur, il met à jour de nouvelles conceptions du travail compositionnel, qui culminent dans les cours donnés à Darmstadt au début des années soixante et plus tard au Collège de France ; comme acteur de la vie musicale, il s’engage dans une carrière internationale de chef d’orchestre qui l’amènera à diriger les plus grands orchestres au monde, et crée un lieu de recherche à Paris, l’IRCAM, où collaborent musiciens et scientifiques, et auquel est rattaché l’Ensemble Intercontemporain, voué au répertoire moderne. L’ensemble des compositeurs et des musiciens est unanime pour saluer la grandeur et l’originalité de son œuvre, la profondeur de sa pensée, l’importance de son action. Dans ses deux premières sonates pour piano, composées entre 1946 et 1948, l’écriture, poussée à son maximum, produit un lyrisme incandescent et témoigne d’une urgence expressive impressionnante. Avec la Troisième Sonate, écrite dans les années cinquante, Boulez s’inspire de l’univers mallarméen (celui du Coup de dé) et explore toutes les potentialités sonores de l’instrument, notamment au niveau de la résonance, proposant à l’interprète des parcours formels variables. On retrouve cette préoccupation dans Domaines pour clarinette et différents groupes instrumentaux, où le soliste est confronté à des ensembles instrumentaux originaux à travers un parcours modulable. Dans ses œuvres avec live-electronics, dont Anthèmes et le Dialogue de l’ombre double sont deux exemples, Boulez fait dialoguer l’instrument avec l’ordinateur ; il développe, à partir de celui-ci, toute une série de transformations et d’amplifications sonores créatrices d’un nouvel univers spatio-temporel. Enfin, les Notations relient le jeune Boulez à celui de la maturité : écrites à partir de petites pièces de piano composées en 1945, elles développent une écriture orchestrale somptueuse, d’une richesse inouïe, dans laquelle resurgit parfois la sauvagerie raffinée du Sacre, mais aussi une poésie et une expression profonde. Stefano Gervasoni Musicien discret, poursuivant une démarche originale avec une ténacité remarquable, Stefano Gervasoni représente l’une des tendances de la musique actuelle : celle qui explore toutes les possibilités d’un monde sonore nouveau, pour lequel les anciennes hiérarchies ne sont plus valables. Sa musique exploite en effet toutes les facettes du matériau sonore, avec une inventivité, un bonheur et une imagination sans limites. Cette attention aux phénomènes sonores n’est pourtant pas, chez lui, refermée sur elle-même, ni un simple jeu : elle s’articule à des éléments rhétoriques, à des bribes musicales provenant du passé, qu’il s’agisse de musique savante ou populaire, à une expressivité souvent mélancolique et à une dimension critique qui peut aller jusqu’à la dérision. Ses œuvres, à haute teneur poétique, constituent un voyage dans l’imaginaire, conduit par une extrême sensibilité aux moindres différenciations sonores, aux timbres rares, à ce qui est inouï. Gervasoni a fait alliance avec les poètes : il a écrit de nombreuses œuvres vocales, à la recherche des formes d’expression de l’intime. L’inventivité et le raffinement de sa musique, sa probité artistique et son engagement éthique en font l’un des compositeurs les plus attachants de la scène 10 1913 - 2013 Musique : biographies (suite) musicale actuelle. Ses Poesie francesi, une œuvre qui s’appuie sur des poèmes écrits en français par des poètes étrangers (Ungaretti, Rilke, Beckett, Luca), sont l’une de ses plus grandes réussites : la voix, entourée de quelques instruments, offre une véritable lecture des textes, élargissant leur propre monde sonore, faisant résonner toute leur richesse sémantique et sensible. Dir/In dir, sur des quatrains de Silesius, une œuvre qui a fait sensation au récent festival de Witten, est traversée par un souffle, un lyrisme et une force expressive exceptionnels ; elle est sous-tendue par une interrogation existentielle. Auteur d’un vaste travail autour du fado, Gervasoni aime partir de matériaux populaires dans ses pièces : c’est le cas de Reconnaissance, œuvre pour orchestre riche de couleurs dans laquelle le compositeur développe une conception formelle assez proche de celle de Stravinski, où continuité et discontinuité s’imbriquent de façon subtile. www.stefanogervasoni.com Thierry Fischer Né en 1957, Thierry Fischer étudie la flûte avec Aurèle Nicolet et devient flûte solo à Hambourg et à l’Opéra de Zurich puis au Chamber Orchestra of Europe. Comme chef, il crée l’Orchestre de Chambre de Genève puis de 1997 à 2001 devient chef au Netherlands Ballet Orchestra. En 2006, il est chef du BBC National Orchestra of Wales après avoir dirigé un orchestre à Belfast. Il est chef du Nagoya Philharmonic Orchestra au Japon en 2008, puis l’année suivante de l’Utah Symphony aux États-Unis. Il a enregistré plusieurs disques, dont un portrait Frank Martin pour Deutsche Grammophon. Georges Starobinski Formé à Genève et à Munich, Georges Starobinski fait une double carrière de musicologue et de pianiste. Il est titulaire de la chaire de musicologie de l’Université de Lausanne et enseigne à l’EPFL ainsi qu’à l’HEMU-Lausanne et à l’Université de Genève. En tant que pianiste, il consacre la plus grande partie de ses concerts à l’accompagnement du lied. http ://georges.starobinski.com William Blank, compositeur et chef d’orchestre Né à Montreux en 1957. Après une carrière de percussionniste (notamment à l’OSR et comme professeur à la HEM de Genève) William Blank se consacre à la composition. Responsable de la musique contemporaine à la Haute École de Musique de Lausanne, où y dirige l’Ensemble Contemporain, il a reçu en 2001 le Prix BCV pour l’ensemble de son œuvre. Depuis 2006, il est directeur musical et artistique de Namascae Lemanic Modern Ensemble. www.williamblank.net 11 1913 - 2013 Musique: biographies (suite) Megumi Tabuchi, clarinettiste Megumi Tabuchi est née à Kobe, au Japon. Après avoir étudié à l’Université Nationale des BeauxArts et de Musique de Tokyo de 1998 à 2002, elle rejoint la Haute École de Musique de Genève et la classe de Thomas Friedli entre 2003 et 2005. Elle obtient un Master de soliste dans la classe d’Ernesto Molinari à la Haute École des Arts de Berne avec distinction ainsi que le Prix EduardTschumi pour le meilleur Master de soliste en 2010. Elle est membre de l’Ensemble Namascae depuis 2009. Bénédicte Tauran, soprano Bénédicte Tauran étudie le chant à Limoges, sa ville natale, puis poursuit des études instrumentales à la Schola Cantorum de Bâle et de chant au Conservatoire de Neuchâtel. Lauréate de nombreuses bourses (Ernst-Göhner Stiftung) et prix internationaux (prix Mozart de Genève 2003, deuxième prix du concours Mozart à Salzbourg en 2006 et premier prix du concours Marcello Viotti 2008 à Lausanne), elle fait une carrière internationale dans le domaine de l’opéra et a enregistré plusieurs disques. www.benedictetauran.com Clémence Tilquin, soprano Après avoir étudié le violoncelle à Lyon, puis à Genève (diplôme de soliste dans la classe de François Guye), elle travaille le chant auprès de Paul Guigue puis Danielle Borst et obtient en juin 2010 le Master de soliste avec distinction, ainsi que le Prix de la Ville de Genève. Commence alors une carrière à l’Opéra, avec des rôles au Grand Théâtre de Genève et dans le domaine de la musique contemporaine, notamment avec l’Ensemble Contrechamps. James Weeks, chef de chœur Né en 1978, James Weeks étudie la musique à Cambridge et complète sa formation à Southampton avec Michael Finissy pour la composition. Comme chef, il est connu pour son engagement dans le domaine de la création et a dirigé de nombreux ensembles comme le London Sinfonietta, les BBC Singers ou le Birmingham Contemporary Music Group. Il a fondé l’ensemble vocal Exaudi avec la soprano Juliet Fraser en 2002 et réalise de nombreuses tournées avec cet ensemble. Il enseigne à la Guildhall School of Music and Drama à Londres. www.jamesweeks.org Michael Wendeberg, chef d’orchestre Né en 1974 à Ebingen (Allemagne), Michael Wendeberg a fait ses études de piano auprès de Markus Stange, Bernd Glemser et Benedetto Lupo, et ses études de direction auprès de Toshiyuki Kamioka à Sarrebruck. Lauréat de plusieurs concours nationaux et internationaux de piano, il a été de 2000 à 2005 pianiste soliste à l’Ensemble Intercontemporain. Comme chef il a travaillé à l’Opéra de Wuppertal puis de 2008 à 2010 avec Daniel Barenboim à l’Opéra de Berlin. En 201012 1913 - 2013 Musique biographies (suite) 2011, il fut le chef du Théâtre National de Mannheim. Depuis 2011-2012, il est chef du Théâtre de Lucerne et Directeur musical de l’Ensemble Contrechamps. Stefan Wirth, compositeur et pianiste Né en 1975, Stefan Wirth a étudié la composition avec Michael Gandolfi et P. Q. Phan aux ÉtatsUnis, puis avec George Benjamin, Oliver Knussen et Colin Matthews en Angleterre. Il a reçu le Prix de la Ville de Zurich pour sa composition Werkjahr. Comme pianiste, il est membre du Collegium Novum Zürich et joue régulièrement avec l’Ensemble Contrechamps. Barbara Zanichelli, soprano Née à Parme où elle a obtenu son diplôme de violon au conservatoire, Barbara Zanichelli a étudié le chant avec le professeur russe Anatoli Goussev à Milan. En 2009, elle obtient son diplôme d’enseignement avec honneurs sous la direction de Marianne Kohler et Luisa Castellani. Comme soprano du quintette vocal Vox Altera, elle a reçu le Premier Prix au Concours international Luca-Marenzio à Coccaglio en 1999. Son répertoire va de la musique médiévale à la musique contemporaine. Depuis 2007, elle enseigne à la Haute École de musique de Suisse italienne à Lugano. www.barbarazanichelli.it Jean-Jacques Balet Jean-Jacques Balet a été formé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtint ses prix à l’âge de vingt ans. Il entre ensuite à l’Académie de Vienne. Le violoniste Tibor Varga a été son maître pour la musique de chambre, depuis son enfance jusqu’à la fin de ses années d’études. Professeur de musique de chambre et d’accompagnement, responsable de l’Ensemble contemporain de la HEM de Genève, il a collaboré avec de très nombreux compositeurs sur l’approche de leurs œuvres. Il forme un duo pianistique avec Mayumi Kameda. Ensemble Vocal Exaudi « ... un des plus formidables groupe vocal actuel... » (Gramophone) Créé par James Weeks et Juliet Fraser, l’Ensemble Vocal Exaudi est basé à Londres et réunit ses chanteurs parmi les plus talentueux en Angleterre. L’ensemble est formé de trois à dix-huit chanteurs et se produit essentiellement dans un répertoire où chaque voix est soliste. Son répertoire va de la Renaissance et du premier baroque à aujourd’hui. www.exaudi.org.uk Ensemble L’Instant Donné L’Instant Donné est un ensemble instrumental qui se consacre à l’interprétation de la musique de chambre contemporaine. Dès ses débuts en 2002, le choix d’un fonctionnement collégial et d’une 13 1913 - 2013 Musique biographies (suite et fin) équipe d’interprètes fixes s’est imposé. Les projets de musique de chambre non dirigée sont privilégiés. L’ensemble a étroitement collaboré avec Frédéric Pattar, Stefano Gervasoni, Gérard Pesson, Johannes Schöllhorn… Invité par de nombreux festivals, l’Ensemble reçoit le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France, du Ministère de la Culture, de la SACEM, et de la SPEDIDAM. www.instantdonne.net Namascae Lemanic Modern Ensemble L’Ensemble Namascae est un collectif de musiciens professionnels particulièrement actifs dans le domaine de la musique moderne et contemporaine. Fondé en 2005, cet ensemble transfrontalier est soutenu financièrement par la ville d’Annemasse. Avec une saison de cinq productions, il occupe la place d’ensemble en résidence à Château Rouge. L’Académie Namascae, organisée chaque année en coopération avec la Haute École de Musique de Lausanne permet aux étudiants professionnels de se familiariser avec le répertoire contemporain. www.namascae.com Ensemble contemporain de la HEM Genève Cet ensemble à géométrie variable, formé par Jean-Jacques Balet, est constitué d’étudiants de la Haute École de Musique de Genève. Il a un rôle de formation et a réalisé de nombreux programmes en collaboration avec des compositeurs comme Dutilleux, Ohana, Gubaïdulina, Huber, Carter, Denisov, Yun, Benjamin, Kurtág, Hosokawa. Jean-Jacques Balet, pianiste et professeur à la HEM pour la musique de chambre, en est le chef régulier. www.hemge.ch Centre d’électroacoustique et d’informatique musicale Créé dans le cadre de la Haute école de musique de Genève, ce centre est d’abord un outil pédagogique lié à la classe de composition, mais est aussi un studio de production et de recherche ayant un véritable rayonnement public. Le Centre met à disposition les instruments adéquats pour la création et l’exécution de pièces mixtes instrumentales et électroacoustiques, collaborant avec diverses institutions musicales. Des liens existent par ailleurs avec d’autres instituts de recherche et différentes universités. www.hemge.ch 14 1913 - 2013 Publication Une nouvelle publication périodique intitulée L’Autruche, fera connaître l’histoire de la Comédie, pour mesurer le chemin parcouru en un siècle, proposer une mise en débat du théâtre, et tracer des perspectives qui guideront les premiers pas vers la Nouvelle Comédie. Sortie le 31 janvier 2013 15 1913 - 2013 Contacts et partenaires Contacts : Pour le centenaire de la Comédie de Genève Christine Ferrier Responsable de la communication Comédie de Genève 022 809 60 83 [email protected] Pour le programme musical Philippe Albèra Coordination générale et conception du programme 076 616 18 25 [email protected] Partenaires : Comédie de Genève Bd des Philosophes 6 1205 Genève +41 22 320 50 01 www.comedie.ch Haute École de Musique de Genève - HEM Rue de l’Arquebuse 12 CH 1204 Genève +41 22 319 60 60 www.hemge.ch Haute École de Musique de Lausanne - HEMU Rue de la Grotte 2 1002 Lausanne + 41 21 321 35 35 www.hemu.ch Contrechamps Rue de la Coulouvrenière 8 1204 Genève +41 22 329 24 00 www.contrechamps.ch Namascae www.namascae.com 16