Fumige?ne 65 (BAT2):Mise en page 1
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Fumigêne BULLETIN D’INFORMATION DES DROITS DES NON-FUMEURS Édito INVENTAIRE À LA PRÉVERT Sans première cigarette, point de tabagisme ! Le fléau du tabagisme se résume presque exclusivement à la capacité laissée à l’industrie du tabac et à ses affidés d’enrôler de nouvelles futures victimes le plus tôt possible. Sommaire ÉDITORIAL.................................. 1 ACTUALITÉ INTERNATIONALE.... 2-3 • Journée mondiale sans tabac 2010 : Tabac et appartenance sexuelle : la question du marketing auprès des femmes • Les lois imposant une interdiction totale de fumer ne couvrent que 5,4 % de la population mondiale ACTUALITÉ NATIONALE........... 4-13 • Loi Evin : la protection des Français contre le tabac est en danger… • Une campagne “choquante” relance le débat : que fait-on concrètement pour protéger les jeunes du tabac ? • Cigarettes électroniques : DNF dénonce les faux-semblants d’un tabagisme “propre” • Chronique du Dr Mesny ACTUALITÉ DNF ................... 14-16 • Les cigarettiers ne ratent jamais une occasion de relancer la consommation de tabac et pour attaquer la loi Evin… même sur les pistes de ski ! • Dutronc, cigares & CSA : la vérité ! • Assemblée Générale DNF • Appel à cotisation MAI 2010 N° 65 À 12 ans on aspire à ressembler au grand de 1516 ans qui fume À 13 ans on a tenté de crapoter, mais cela fait tourner la tête, ça fait tousser, cracher, bref ce n’est pas bon, mais on doit pouvoir passer au-dessus de tout cela car les 15-18 ans sont tellement à l’aise avec leur clope au bec ! Les 15-18 ans démontrent un tel plaisir à avoir domestiqué la fumée ; ils arrivent même à l’inhaler profondément, à la rejeter par le nez ; quelle virilité dégagent les garçons, quelle sensualité chez cette fille qui fume ! À 25-30 ans on commence à se dire que ça coûte cher, que ça n’est peut-être pas indispensable. On constate que l’on a le souffle court et que la fumée, ça peut éventuellement être, comme on l’entend dire, dangereux pour la santé. Mais on n’est pas prêt à arrêter, surtout lorsque l’on a commencé tôt. À 40 ans, on a suffisamment réfléchi et l’impression ressentie à 30 ans devient une réalité : il faut tenter de s’arrêter. Mais, au fait, ils sont joliment décorés ces paquets et puis bien présentés dans les débits de tabac. D’ailleurs, si tu veux en acheter, y’a pas de problème, ils ne te demandent jamais ton âge. Et dans ce film, tu as vu le plaisir et la volupté dégagés par Audrey Tautou quand elle tire sur sa cigarette, … même sur l’affiche du film « Coco avant Chanel » ? Et ces volutes de fumée autour de Gainsbourg sur l’affiche de son film, que c’est chouette ! Et Dutronc, tu l’as vu ? Il a osé fumer son cigare et boire son verre de rouge sur le plateau de France 2 : là c’est du courage, c’est vraiment un homme libre ! Et Soan ? L’autre jour à « la nouvelle Star », il leur a montré qu’il en avait rien à foutre de leur loi à la c… et liberticide. D’ailleurs, tous les grands artistes et tous les génies sont fumeurs, mais on veut nous le cacher ; regarde Delon, il fabrique même ses propres cigarettes et Chirac, on lui a retiré sa clope sur la page de garde de ses mémoires, comme on l’avait fait pour JeanPaul Sartre à la BNF ou pour Malraux sur son timbre. Y’en a marre de la censure. Et puis, moi je croyais qu’on avait décidé définitivement de tourner la page du tabagisme en rendant ringard le fait d’aller fumer sur le trottoir, mais c’est fini ça aussi ; on peut, à nouveau fumer au travail, c’est un droit, c’est même écrit dans www.tabac.gouv.fr, et, puisqu’ils laissent, à tort, penser que c’est un droit, tu peux exiger de sortir pour fumer autant de fois que tu veux, le patron y peut rien te dire, ce qui fait que, souvent, il préfère te voir fumer dans ton bureau. La même chose pour les cafés, ils ont fait des terrasses spéciales, fermées, chauffées et tout en hiver. Ceux qui ne fument pas, ils n’ont qu’à aller au fond du bistrot et les serveurs, c’est leur boulot de supporter la fumée. En été, c’est encore mieux, nous, on fume à la terrasse et eux ils n’ont qu’à aller à l’intérieur avec toutes les portes ouvertes, ça leur fait les pieds parce que quand on se gelait dehors ils étaient tranquilles dedans ! Mais tu sais, pour le resto, c’est la même chose dans www.tabac.gouv.fr ils m’ont répondu que je pouvais fumer en mangeant, pourtant le décret dit que les fumoirs c’était fait que pour fumer, mais s’ils l’ont dit ! … Y’a même un bouquin qui a été écrit la dessus, il s’appelle « fumer en liberté » et il se réfère à www.tabac.gouv.fr. Dedans, y se foutent bien de la gueule des non-fumeurs, ils disent qu’il faut protéger les gens qui ne supportent pas la fumée parce que ce sont des malades ou des vieux ou des petits. Ils disent même que le tabagisme passif c’est une escroquerie ! Voilà ce qu’est en train de devenir le décret du 15 novembre 2006 qui avait pourtant été plébiscité par 80 % de la population et qui avait fait naître tant d’espérances. On va bientôt mettre des images choc sur les paquets, et c’est très bien, mai en même temps on va laisser le tabac reprendre une place privilégiée dans la société. Sauf si les pouvoirs publics : • Se montrent à la hauteur des décisions législatives et règlementaires -> en évitant le double discours -> et en recevant les acteurs associatifs, déguisés malgré eux en sous-procureurs désarmés, pour élaborer des plans d’action dont les effets seront contrôlables. • Acceptent de concevoir que l’aide au sevrage tabagique n’est pas un but en soi mais participe à la lutte contre le tabagisme comme complément utile lorsque la décision d’arrêter le tabac est prise. Or la dénormalisation est le préalable indispensable à une modification des comportements : il faut la soutenir. ACTUALITÉ INTERNATIONALE JOURNÉE MONDIALE SANS TABAC 2010 Tabac et appartenance sexuelle : la question du marketing auprès des femmes L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi de consacrer la prochaine Journée mondiale sans tabac, qui aura lieu le 31 mai 2010, au tabac et à l’appartenance sexuelle en mettant l’accent sur le marketing auprès des femmes. oute stratégie globale de lutte antitabac, pour être complète, doit englober la lutte contre l’épidémie de tabagisme parmi les femmes. La Journée mondiale sans tabac 2010 aura pour but de mettre en lumière les effets nocifs du marketing du tabac auprès des femmes et des jeunes filles et soulignera également que les quelque 170 Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac doivent interdire toute publicité en faveur du tabac, toute promotion et tout parrainage, dans le respect de leur constitution et de leurs principes constitutionnels. T ••• L’INTERDICTION DE FUMER DANS LES LIEUX À USAGE COLLECTIF DÉCLENCHE DES EFFETS BÉNÉFIQUES POUR LA SANTÉ PUBLIQUE Vous aviez encore un doute sur la réalité du tabagisme passif et les moyens de le combattre ? Si le tabagisme passif nuit à la santé, les lois anti-tabac ont bien un impact direct sur la réduction de ses conséquences, comme l’indique une étude canadienne réalisée sur une période de dix ans et publiée le 12 avril 2010. Des médecins de l’université de Toronto viennent en effet de démontrer que les hospitalisations de leur ville pour problèmes cardiovasculaires et respiratoires ont baissé respectivement de 39 % et 33 % depuis 2001. Infos disponibles sur le site DNF. [2] Fumigêne MAI 2010 N° 65 On compte, dans le monde, plus d’un milliard de fumeurs dont 20 % environ sont des femmes, mais ce chiffre ne peut qu’augmenter. Le nombre de fumeurs masculins a atteint un pic alors que celui des fumeuses est en augmentation. Les femmes sont une cible de choix pour l’industrie du tabac, qui doit recruter de nouveaux consommateurs pour remplacer près de la moitié des consommateurs actuels, qui mourront prématurément de maladies liées au tabagisme. L’augmentation de la prévalence du tabagisme parmi les jeunes filles est particulièrement préoccupante. Le nouveau rapport de l’OMS, intitulé Les femmes et la santé : la réalité d’aujourd’hui, le programme de demain, montre que la publicité en faveur du tabac cible de plus en plus les jeunes filles. Il ressort de données de 151 pays qu’environ 7 % des adolescentes, contre 12 % des adolescents, fument des cigarettes. Dans certains pays, il y a presque autant de filles que de garçons qui fument. La Journée mondiale sans tabac 2010 permettra de prendre enfin acte de l’importance de la lutte contre l’épidémie de tabagisme chez les femmes. Comme l’a écrit le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, dans le rapport susmentionné, “protéger et promouvoir la santé des femmes est essentiel à la santé et au développement, pour les citoyens d’aujourd’hui comme pour ceux des générations futures”. La Convention-Cadre, qui est entrée en vigueur en 2005, exprime une inquiétude quant à “l’augmentation de la consommation de cigarettes et d’autres formes d’usage du tabac chez les femmes et les jeunes filles partout dans le monde”. La campagne de la Journée mondiale sans tabac 2010 sera principalement axée sur le marketing du tabac auprès des femmes mais tiendra aussi compte de la nécessité de protéger les jeunes garçons et les jeunes filles des tactiques de l’industrie du tabac. Comme indiqué dans le rapport publié par l’OMS en 2007, intitulé Gender and tobacco control: a policy brief, “les mesures génériques de lutte antitabac ne sont pas toujours aussi efficaces ou efficaces de la même manière pour l’un et l’autre sexe. Il faut tenir compte de la différence entre les sexes [...] Il est donc important que les politiques de lutte antitabac tiennent compte, pour chaque sexe, des normes, des différences et des réactions vis-à-vis du tabac afin de [...] réduire la consommation de tabac et d’améliorer la santé des hommes et des femmes partout dans le monde”. Dans un autre rapport publié en 2007, intitulé Sifting the evidence: gender and tobacco control, l’OMS remarque que “Autant les hommes que les femmes doivent être pleinement informés des effets de la consommation de tabac en ce qui les concerne [...] ils doivent être protégés de la publicité et du marketing ciblé par sexe et de la mise au point de produits du tabac pour chaque sexe par les entreprises transnationales de tabac [...] [et] ils doivent recevoir des informations sur le tabagisme passif et l’exposition au tabac ou à la nicotine sur le lieu de travail, et en être protégés”. ACTUALITÉ INTERNATIONALE Les lois imposant une interdiction totale de fumer ne couvrent que 5,4 % de la population mondiale Il ressort du deuxième rapport sur l’épidémie mondiale de tabagisme, publié en décembre 2009 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’en 2008, les lois imposant une interdiction totale de fumer ne couvraient que 5,4 % de la population mondiale, contre 3,1 % en 2007. I Cela représente une augmentation de 154 millions du nombre de personnes qui ne sont plus exposées aux effets nocifs de la fumée du tabac sur leur lieu de travail, dans les restaurants, dans les bars et à l’intérieur d’autres lieux publics. Selon le Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme, 2009, qui contient aussi d’autres données, en 2008, sept pays – la Colombie, Djibouti, le Guatemala, Maurice, le Panama, la Turquie et la Zambie – ont mis en œuvre des lois interdisant totalement de fumer et ces pays sont maintenant au nombre de 17. Selon le sous-directeur général de l’OMS chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale, le Dr Ala Alwan, « malgré les progrès accomplis, le fait que plus de 94 % de la population ne soit toujours pas protégée par une législation interdisant totalement de fumer montre que beaucoup reste à faire ». « Il faut agir d’urgence afin d’éviter les décès et les maladies causées par l’exposition à la fumée du tabac. », a-t-il ajouté. L’OMS a choisi d’axer le rapport sur les environnements sans tabac en raison de la nocivité du tabagisme passif, qui provoque environ 600 000 décès prématurés par an, d’innombrables maladies invali- dantes et des pertes économiques annuelles qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars. « Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel le tabagisme passif est sans danger. » a indiqué le Dr Alwan, avant d’ajouter que « le Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme, 2009 est un document essentiel. » Le rapport rend également compte des efforts déployés par les pays pour mettre en œuvre les mesures du programme de lutte antitabac MPower, que l’OMS a instauré en 2008 pour aider les pays à appliquer quelques unes des recommandations : • Surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention • Protéger la population contre la fumée du tabac • Offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac • Mettre en garde contre les dangers du tabagisme • Faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage • Augmenter les taxes sur le tabac mière cause évitable de décès. Selon le rapport, si aucune mesure n’est prise d’urgence pour endiguer l’épidémie de tabagisme, le nombre annuel de décès pourrait atteindre 8 millions d’ici 2030. Plus de 80 % de ces décès prématurés surviendraient dans les pays à revenu faible ou intermédiaire – c’est-à-dire précisément là où il est le plus difficile d’atténuer les effets de l’épidémie et où ces énormes pertes qu’elle provoque sont le plus difficile à supporter. « Il ne suffit pas de dire aux gens que le tabac est mauvais pour la santé. Les gouvernements doivent mettre en œuvre la Convention-Cadre de l’OMS. » a encore précisé le Dr Bettcher. Il ressort également du rapport que : • cinq nouveaux pays – Djibouti, l’Égypte, la Malaisie, Maurice et la République islamique d’Iran – respectent les meilleures pratiques en matière de mises en garde sanitaires sur les paquets et conditionnements de cigarettes ; • trois nouveaux pays – Israël, les Émirats arabes unis et la Roumanie – proposent une aide complète au sevrage tabagique ; • un seul pays – le Panama – a rejoint le petit groupe des pays qui interdisent toutes les formes de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage. Plus de 90 % de la population n’est pas protégée contre les techniques de marketing de l’industrie du tabac ; • six nouveaux pays – l’Estonie, les Fidji, la Finlande, les Pays-Bas la République tchèque et les Seychelles – prélèvent des taxes sur le tabac qui représentent plus de 75 % du prix de vente au détail ; • il est interdit de fumer dans 22 des 100 villes les plus peuplées du monde Le tabagisme, qui fait plus de cinq millions de victimes par an, reste la pre- Source : communiqué de presse OMS : 4 décembre 2009. Selon le rapport, moins de 10 % de la population mondiale est concernée par l’une de ces mesures. La Convention-Cadre reconnaît “la nécessité de stratégies sexospécifiques de lutte antitabac”, ainsi que “d’une pleine participation des femmes à tous les niveaux de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques [de lutte antitabac]”. À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac et tout au long de l’année qui suivra, l’OMS encouragera les pouvoirs publics à tenter de déjouer les tentatives de l’industrie du tabac pour attirer les femmes vers un produit qui les rendra dépendantes à vie de la nicotine. En répondant à cet appel de l’OMS, les pouvoirs publics peuvent réduire le nombre d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies respiratoires, mortels ou invalidants, dont la prévalence est en augmentation chez les femmes. La consommation de tabac pourrait faire un milliard de morts au cours du siècle. Si l’on admet qu’il est important de réduire la consommation de tabac chez les femmes et si l’on prend des mesures à cet égard, de nombreuses vies pourraient être sauvées. Source : communiqué de l’OMS. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [3] ACTUALITÉ NATIONALE Loi Évin : la protection des Français contre le tabac est en danger… Multiplication des publicités en faveur du tabac, augmentation du nombre, de la taille et du confinement des terrasses « fumeurs », absence de contrôles et proposition de loi dictées par l’industrie… le tabac revient sur le devant de la scène mettant en péril la protection des Français face à ce produit toxique. En s’appuyant sur vos questions et vos informations déposées sur notre site, DNF a décidé de publier un rapport directement adressé à Mme la Ministre de la Santé et des Sports le 17 décembre 2009. l neige à gros flocons, les conditions de transport ne sont pas idéales mais ils sont là. Eux, c’est la vingtaine de journalistes qui est venue, le 17 décembre 2009, pour comprendre pourquoi l’association DNF tire la sonnette d’alarme à la veille du troisième anniversaire de l’interdiction de fumer. I Quelques jours avant, DNF a fait parvenir à Mme Roselyne Bachelot et à son équipe un rapport broché de 72 pages dénonçant la remontée du tabac dans la société et le manque de volonté de l’Etat de mettre fin à un fléau de santé publique qui coûte la vie à 66 000 Français chaque année. Conférence de presse du 17 décembre 2009 Maison du poumon à Paris Le calendrier est idéal, le 1er janvier marquera le second anniversaire de l’interdiction de fumer dans les CHRD (Café Hôtel Restaurant et Discothèque) et le 1er février est le troisième anniversaire de la phase 1 du décret du 15 novembre 2006. Devant la déconvenue de l’augmentation ridicule du tabac en novembre dernier, DNF met en garde : « Il est nécessaire de réagir rapidement sinon le décret connaitra le même sort que le premier décret d’application de la loi Evin : une inapplication presque totale ! » Et pourtant, l’interdiction de fumer est une mesure plébiscitée par plus de 90 % de la population … Mais qui se soucie du nombre croissant d’employés victimes du tabagisme passif sur leur lieu de travail, qui se soucie des terrasses fermées et couvertes plus polluées que le périphérique ? Pas grand monde non plus pour s’étonner de l’absence de contrôle et de sanction concernant l’interdiction de fumer, pas plus que de l’existence de cafés chichas autour des écoles ! [4] Fumigêne MAI 2010 N° 65 DNF recueille depuis 2002 les témoignages et les plaintes des internautes. C’est un formidable indicateur qui permet de prendre « la température d’une situation ». Alors qu’en 2008, les plaintes devenaient moins nombreuses, l’association note une forte augmentation des plaintes depuis début 2009. L’entreprise semble particulièrement visée par le retour de la cigarette. Les fausses polémiques alimentées par les journalistes sur les affiches Tati et Coco Chanel, les demandes d’assouplissement de la Loi Evin pour la publicité et la promotion en faveur du tabac, l’apologie du tabagisme dans un magazine de mode ou encore l’offensive sur les cendriers jetables ont fini de faire virer les indicateurs au rouge ! L’équipe DNF a donc décidé de dénoncer cette situation dans un rapport argumenté par ses propres constats et ceux des internautes. Vous pouvez lire le rapport « Tabac en France entre 2006 et 2009 : Évolution des comportements, détournement de la loi et nouvelles menaces » sur le site de l’association. En rédigeant ce rapport, DNF entend démontrer la véritable épée de Damoclès qui pèse sur l’efficacité du décret du 15 novembre 2006. « Avant qu’il ne soit trop tard, DNF appelle les pouvoirs publics à la vigilance et à la fermeté face aux situations en contradiction avec la lettre et l’esprit de la loi. Nous sommes à un moment crucial et il n’y a qu’un pas entre la situation actuelle et celle qui nous a valu l’échec du premier décret de la loi Évin de 1992. » signe Gérard Audureau dans le préambule du rapport. ACTUALITÉ NATIONALE La publicité en faveur du tabac se multiplie L Les polémiques alimentées par les affiches Tati, Coco Chanel, ou plus récemment Gainsbourg ont été un faux prétexte pour demander l’assouplis- sement de la Loi Evin par l’ARPP. Sans doute, l’Autorité de la Régulation Professionnelle de la Publicité n’avait-elle pas conscience du rôle que d’autres lui faisaient jouer dans ces polémiques ridicules. Le Président de DNF a pu s’en entretenir avec le directeur de l’ARPP qu’il a rencontré très récemment. Toutefois, la propagande ne s’arrête pas là : ainsi un magazine de mode se permettait-il de présenter récemment la cigarette comme l’accessoire branché de toutes les actrices et mannequins. Ce magazine allait jusqu’à rajouter des cigarettes « en lévitation » sur certains clichés ! DNF a saisi la justice devant la répétition des promotions directes pour la cigarette surtout dans un magazine pour les jeunes filles. Il n’est pas impossible que ce magazine subissant l’influence de ces polémiques organisées ait inconsciemment agi avec tant de désinvolture, c’est en tous cas ce qu’il prétend en promettant qu’on ne l’y reprendrait plus … à suivre ! © Grazia a publicité offerte par les chaines de télévision est en nette progression. On refume sur les plateaux TV comme dans Nouvelle Star en juin dernier ou encore Dutronc plus récemment sur une chaîne publique. Les images d’archives estampillées du logo de l’exsponsor de l’écurie Ferarri sont exposées dans tous les journaux des grandes chaînes. Les débordements sont nombreux et DNF essaie d’intervenir autant que possible pour prévenir le retour de la cigarette dans des émissions qui jusqu’alors ne permettaient pas de fumer. Souvent cette cigarette est présentée comme objet de rébellion, de charme, contribuant ainsi à redorer le blason d’un produit dont l’image commençait à sérieusement se ternir auprès des plus jeunes, cible prioritaire de l’industrie. Le CSA est encore bien trop frileux et n’intervient qu’avec beaucoup de retard suite aux demandes de DNF. Les cendriers sont-ils biodégradables ? A Fin mars, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement 2, l’industrie du tabac a obtenu le vote de la commission de développement durable pour faire du cendrier jetable un automatisme ! Les députés ont-ils conscience qu’ils favorisaient ainsi la consommation de tabac dans des lieux comme la plage et les stations de ski, banalisant le fait de fumer ? Un cendrier qui sera de surcroît une vitrine publicitaire pour l’industrie, un outil rêvé de recrutement des plus jeunes ! Et ce cendrier biodégradable contiendra des mégots qui ne le sont pas ! Et que dire du principe de développement durable lorsque l’on décide de distribuer plus de 2 milliards de cendriers qui pour être jetables n’en sont pas moins fabriqués en abattant des forêts entières. Depuis plusieurs mois, notre association dénonce le détournement de l’écologie par l’industrie du tabac, et ce dans le seul but de blanchir son image, de favoriser la consommation et la promotion de ses produits et de faire croire que le décret du 15 novembre 2006 est responsable de la pollution tabagique dont euxmêmes sont en réalités les uniques responsables. Quelques parlementaires ont souhaité relayer les positions des cigarettiers sur ce sujet : que les principaux responsables de la pollution engendrée par leurs produits s’affichent en héros de l’environnement, voilà une curieuse façon de promouvoir l’environnement ! © BAT® utre sujet de préoccupation pour l’association : l’industrie du tabac qui joue désormais sur la vague écologique et lance des opérations de distribution de cendriers jetables ! DNF avait saisi la justice en 2008 à la suite de la distribution de 300 000 cendriers sur les plages du littoral français vantant le nom d’un cigarettier. Cette publicité directe est clairement proscrite parle code de la santé publique. Cette affaire jugée en première instance par une juridiction ouvertement hostile au contrôle du tabac a vu relaxer le fabricant de tabac, mais DNF a immédiatement interjeté appel de cette décision, forte des décisions de la Cour d’Appel qui a toujours infirmé les décisions que DNF contestait. En attendant l’appel, le fabricant de cigarette a cependant décidé qu’il était de nouveau en droit de mener cette opération dans les stations de ski, malheureusement avec l’appui de certains députés auxquels pourraient, au minimum, être reproché un excès de naïveté. En conclusion, DNF considère que la mobilisation de quelques députés pour la distribution de cendriers biodégradables ne doit pas contrevenir aux grands objectifs de santé publique, en particulier le Plan Cancer 2. A cet égard, la surface de ces cendriers devrait au minimum être recouverte de 100 % d’avertissements sanitaires. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [5] ACTUALITÉ NATIONALE Les dérives menacent la protection contre la fumée de tabac.. On fume également de nouveau dans certains bars musicaux et discothèques. Pourquoi respecter la législation si personne ne vient constater et éventuellement sanctionner les infractions ? Certains gérants arguent des nuisances sonores qui les obligeraient à laisser les clients fumer à l’intérieur ! a terrasse s’impose comme exemple concret du détournement de l’interdiction de fumer. Fermée et couverte, parfois par des bâches, parfois en dur, l’espace terrasse est devenu un moyen pour restaurateurs et cafetiers de proposer pour les fumeurs un espace complètement illégal. On autorise donc de fumer dans un espace clos et couvert exposant les salariés y travaillant à un air plus pollué que celui du périphérique en heures de pointe. De plus, cet espace illégal, jamais sanctionné, constitue une concurrence déloyale pour les établissements respectant la législation. Que dire à un restaurateur bienveillant qui se plaint de son voisin qui ne respecte pas le décret ? © John Keith - Fotolia.com L Exposition au tabagisme passif dans les lieux de travail 2006-2009 0 10 Enquête INPES 2007 Enquête DNF 2009 30 40 50 60 26,9 9 70 80 90 100 % 54,7 42,8 Enquête INPES 2006 Enquête ImTES 2008 20 72,8 91 21 79 ■ TP dans le lieu de travail ■ Pas de TP dans le lieu de travail Malgré une nette diminution du tabagisme passif dans les lieux de travail depuis 2006, il y a toujours actuellement 20 % des personnes qui subissent la fumée du tabac dans leur lieu de travail. Dans les DOM, selon l’enquête TNS Direct pour DNF 200, ce pourcentage est de 30 %. Sources : indice mensuel du tabagisme passif Inpes 2006-2007 ; indice mensuel du tabagisme passif, Dautzenberg 2008 ; enquête TNS Direct pour DNF. DNF a bien tenté de faire intervenir les forces de police pour sanctionner ces dérives mais les effets sont de courte durée. L’association a décidé de lancer une affaire en justice contre une douzaine d’établissements franciliens : jugement début juin. En tout état de cause, il est nécessaire d’obtenir une décision de justice rapide pour mettre fin à ces dérives de plus en plus nombreuses faute de contrôles. Que le juge se prononce dans un sens ou dans un autre, l’important est qu’il se prononce pour que les agents de contrôle puissent effectuer leur mission en connaissance de cause et pour que les associations comme DNF n’aient pas à interpréter des textes que certains exploitants prétendent mal définis. [6] Fumigêne MAI 2010 N° 65 Les cafés narguilé continuent à développer leur activité et s’implantent régulièrement à proximité des établissements scolaires attirant une cliente jeune et mal informée sur les dangers de la chicha. Ces établissements se réfugient quelquefois derrière un statut de club privé qui n’existe pas. DNF dénonce cette situation depuis bientôt cinq ans avec peu de résultat. Au final, on laisse donc les adolescents fumer un produit extrêmement toxique (une séance de chicha équivaut à un paquet de cigarettes) qui leur servira de passerelle à la consommation régulière de cigarettes sans que l’État une nouvelle fois ne s’en soucie. Présent au salon de l’Etudiant de Paris les 12, 13 et 14 mars derniers, DNF a rencontré plusieurs étudiants qui se présentaient comme nonfumeurs. Ils finissaient par reconnaitre à demimots que le narguilé était bien du tabac puisqu’après mesure de monoxyde de carbone dans leurs poumons, on relevait des taux correspondant à ceux des fumeurs réguliers ! En novembre 2008, DNF a interrogé l’institut TNS direct afin de connaitre le nombre de personnes gênées par la fumée de tabac dans le milieu professionnel. En effet, les nombreuses plaintes depuis le début de l’année faisaient craindre à l’association une nette remontée des infractions dans les lieux de travail. Le refus fréquent des inspecteurs du travail d’intervenir pour le motif du tabagisme ne faisait qu’amplifier cette impression de dégradation. ACTUALITÉ NATIONALE DNF entendue par les parlementaires Le rapport « Le tabac en France entre 2006 et 2009 – Evolution des comportements, détournement de la loi et nouvelles menaces » a été largement diffusé auprès des parlementaires et personnalités politiques. Indispensables, les parlementaires peuvent appuyer les demandes de l’association en posant des questions au gouvernement, en organisant des séances de travail ou en établissant des propositions de Loi. Notre envoi à des personnalités choisies pour leur attachement à la lutte contre le tabagisme a porté ses fruits. Une dizaine de questions ont été posées au gouvernement concernant le contrôle du tabac en France. Une sénatrice, très sensible aux arguments de l’association, souhaite aller encore plus loin et organiser une réunion inter-groupe. L’objectif serait de travailler sur l’insuffisance de contrôles relatifs à l’application de la réglementation issue du décret du 15 novembre 2006, et les moyens d’y remédier. Les problématiques relatives aux terrasses et aux cendriers jetables seraient également abordées. Et les chiffres ont parlé. 21 % de la population est de nouveau confrontée au tabagisme passif sur le lieu de travail alors qu’ils n’étaient que 9 % en février 2008. Le taux a plus que doublé en un an, résultat d’une politique de contrôle inexistante dans l’entreprise. L’employeur s’est nettement relâché car il ne craint plus les contrôles ; quant aux salariés victimes du tabagisme passif, ils ne trouvent plus personne pour les défendre et subissent souvent une forme de terrorisme lorsqu’ils osent se rebeller. Très récemment, nous avons demandé à une internaute de bien vouloir témoigner, sur la radio France Inter, de la tabagie qu’elle subissait dans son entreprise. Le journaliste précautionneux avait décidé de couper certains passages de l’interview car il estimait qu’on aurait pu la reconnaitre. Malgré toutes ces précautions, la salariée a été immédiatement convoquée après le reportage radio car son employeur avait reconnu sa voix au cours de l’interview. Elle a imposé à la salariée une rupture de contrat à l’amiable ! Double peine ! Désormais, les salariés n’osent plus réclamer le respect de l’interdiction de fumer dans leur entreprise car ils craignent pour leur emploi… à juste titre ! Les transports en commun ne sont pas non plus épargnés par les infractions puisque plusieurs usagers se sont plaints à DNF d’une ligne de train de l’Est parisien où les fumeurs investissent un wagon et y fument en toute tranquillité. Ces voyageurs se sont organisés pour fumer dans le train sans être verbalisés par les contrôleurs ! Ils ont mis en place un système de guetteurs qui les avertissent de la venue des contrôleurs. Pas vus pas pris, car la présence de mégots ne peut pas prouver qu’une personne fumait. DNF travaille actuellement en coopération avec la SNCF pour tenter de mettre fin à ce scandale. La compagnie aérienne Ryan Air souhaite quant à elle rétablir la cigarette dans ses vols en proposant des cigarettes électroniques qui ne sont pas inoffensives ! Une volonté certaine de réintroduire le geste de fumer dans un lieu où l’on ne fume plus depuis des décennies ! En conclusion, DNF déplore l’absence de statistiques sur les contrôles de l’interdiction de fumer et les sanctions éventuelles qui en découlent. Un tableau de bord des autorités publiques permettrait d’évaluer la bonne application du décret du 15 novembre 2006. De plus, il maintiendrait la pression pour un contrôle efficient. Lors de la mission parlementaire pour l’interdiction de fumer en 2006, DNF avait fortement insisté pour que les amendes de 5e classe soient ramenées à la 4e classe afin que l’on puisse verbaliser sur place. DNF pensait sincèrement à cette époque que ce simple changement allait permettre de mieux faire appliquer la loi avec une sanction directe contrairement à ce qui prévalait avant le décret. DNF pensait également pouvoir ainsi désengorger les tribunaux qui demeuraient alors les seuls lieux où l’obligation de respecter la loi pouvait être imposée. Malheureusement, il est très difficile de faire intervenir les agents missionnés pour contrôler ces différents lieux et les contrevenants ne sont plus sanctionnés ! DNF ne baisse pas les bras. Le rapport envoyé à la Ministre de la Santé et des Sports a également été distribué à près de 300 parlementaires qui pour certains ont pris en main le dossier et posé des questions au gouvernement. Un sénateur doit organiser prochainement une réunion sur le sujet de l’application de l’interdiction de fumer. Les journalistes ont largement relayé les alarmes lancées par DNF en ce début d’année. Tout n’est donc pas perdu mais il va falloir persévérer ! Témoignage entreprise ••• 31/03/2010 Depuis 2 ans et demi je suis dans une entreprise où le patron et sa femme fument en permanence. J’ai beau fermer ma porte, je sens la cigarette du matin au soir et mes vêtements en sont imprégnés, ce qui m’oblige à les changer dès que je rentre chez moi, ainsi que de faire des lessives plus qu’il ne faut, alors que je travaille dans un bureau. Je me suis plaint à plusieurs reprises et ils ont fait installer une bouche de VMC au-dessus de mon bureau. Je désire quitter mon emploi le plus rapidement possible car je souffre de cette gêne permanente. Et souhaite porter plainte contre mes employeurs. Quels sont les conseils que vous pouvez me donner ? Réponse Si vous estimez que votre santé est mise en danger par le tabagisme passif, vous pouvez : • Demander l’aide de l’inspection du travail • Déposer une plainte devant le Conseil de Prud’hommes • Ou déposer une plainte (http://dnf.asso.fr/-Depot -de-plainte) devant le procureur de la République. Vous pouvez également exercer votre droit de retrait (http://dnf.asso.fr/ IMG/pdf/Conseils_ pratiques_No4_Droit_ de_retrait.pdf) dans les conditions prévues par la loi… N° 65 MAI 2010 Fumigêne [7] ACTUALITÉ NATIONALE Une campagne « choquante » relance le débat : que fait-on concrètement pour protéger les jeunes du tabac ? La consommation de tabac repart à la hausse et notamment chez les jeunes. DNF en collaboration avec l’agence BDDP&fils, a lancé le 17 février une campagne à destination de la cible prioritaire de l’industrie du tabac. Un visuel très fort pour dénoncer la soumission et la dépendance à un produit qui tue un de ses consommateurs sur deux. Cette campagne est également déclinée en télévision et au cinéma avec un film publicitaire dont nous vous avions parlé dans le précédent Fumigêne. La campagne DNF, surmédiatisée, a fait l’objet d’une très forte polémique pendant près d’une semaine mais a permis surtout de relancer un débat prioritaire : la protection des jeunes contre le tabac n’est aujourd’hui pas assurée. a campagne Toxicorp de l’INPES avait ouvert la voie et permis de tirer des enseignements. La communication auprès des jeunes n’est pas aisée puisqu’il s’agit d’une catégorie extrêmement sollicitée par les médias et la publicité : Internet, téléphone, cinéma, télévision, magazine, affichage. Pour se démarquer de toute cette communication, il est nécessaire de frapper fort si l’on veut avoir une chance d’être entendu. Les différentes études menées permettent aussi de comprendre que les jeunes adultes ne sont absolument pas réceptifs au discours sanitaire (le tabac c’est dangereux, vous pouvez en mourir) ni au discours moralisateur. En revanche, on sait que la soumission et la dépendance sont des leviers intéressants en communication auprès d’une cible en pleine rébellion face à l’autorité parentale et qui cherche à s’émanciper ; ils n’acceptent pas de « se faire avoir ». L Captures d’écran de deux émissions de télévision Canal + (écran 1) BFM (écran 2) [8] Fumigêne MAI 2010 N° 65 L’agence BDDP&fils, forte de ce constat, a souhaité stigmatiser la soumission et la dépendance du fumeur face à l’industrie du tabac toute puissante. Chacun, en fonction de son âge, de son passé, son éducation, pouvait recevoir différemment ce visuel très subjectif qui, cependant, n’était destiné qu’à la catégorie des adolescents et des jeunes majeurs qui fréquentent les discothèques et les bars de nuit. L’association le savait, ce visuel allait bousculer. Mais, privés du levier des prix forts par le lobbysme forcené des fabricants et des distributeurs de tabac, c’était le dernier moyen qui pouvait encore nous per- mettre de communiquer avec ceux qui sont la cible principale d’une industrie qui, sans recrutement des adolescents, péricliterait. La société Cartcom nous a donc offert 40 000 cartes postales qu’elle a mises en présentoirs dans des lieux stratégiques comme les cinémas, les boutiques branchées, les bars musicaux. Mais ce qui devait n’être qu’une campagne carte postale assez réduite est très vite devenue la campagne la plus commentée de France ! Véritable cas d’école, la campagne DNF a déchainé les passions pendant près d’une semaine. Une polémique qui a largement dépassé les frontières de l’Europe… En trois jours, DNF recensait plus de 400 articles, reportages radio et télévisuels. Les citations sur les sites Internet et les blogs sont bien plus nombreuses. Les visuels se sont même exportés en Chine, au Brésil ou encore en Russie. Les médias ont offert à DNF pour sa mission de protection contre le tabagisme une couverture médiatique telle qu’il aurait fallu plusieurs millions d’euros d’achat d’espaces publicitaires pour obtenir une telle visibilité. Cette intense médiatisation de la campagne, malgré les tentatives multiples de le ramener à sa seule dimension sexuelle, a permis de revenir avec constance sur son objectif principal : la remontée de la consommation de tabac chez les jeunes, le manque de prévention sur les dangers du tabagisme et cynisme avec lequel les multinationales tentent de recruter leurs futures victimes. « Ce qui est scandaleux, c’est de laisser les enfants tomber dans le tabagisme et de ne rien faire ». Aujourd’hui, les adolescents peuvent trop facilement tomber dans le piège du tabac : une image encore positive de la cigarette, chicha, cigarette bonbon, absence de contrôle de la vente aux mineurs, les résultats sont là : les jeunes recommencent à fumer davantage (sources : Paris sans tabac, OFT, octobre 2009). Les données ACTUALITÉ NATIONALE 2008-2009 de l’enquête de l’association « Paris sans tabac », sur 2 % des élèves des collèges et lycées de Paris, confirment que si pour les 12-13 ans le tabagisme reste en dessous de 2 %, quasiment inchangé depuis 2004, il existe en revanche une rechute chez les élèves plus âgés, de 14 à 18 ans. Chez les 16 ans par exemple, alors que la consommation avait chuté de 24 % en 2000-2003 à 14 % en 2004-2007, le taux est maintenant remonté à 18 %. Les données nationales de l’enquête ESPAD donnent constamment des chiffres un peu plus importants que ceux qui sont recueillis à Paris, mais leurs évolutions sont parallèles. Dans le détail, entre 2004-2007 et 20082009 le taux de fumeurs quotidiens a augmenté de 5 à 8 % à 14 ans, de 8 % à 10 % à 15 ans, de 14 à 18 % à 16 ans, de 20 à 22 % à 17 ans et de 24 à 25 % à 18 ans. Deuxième volet de la campagne, le film « la réunion », tourné par Yvan Attal, a prématurément été mis en ligne car l’objectif du premier volet était largement dépassé ; il a immédiatement été repris par la télévision. Ainsi, sa diffusion dans des émissions d’information a-t-elle eu un impact démesurément plus important que celui prévu à l’origine sous forme d’un film publicitaire classique. La campagne DNF demeurant au cœur des débats dans des émissions d’information qui ont ainsi permis de dérouler nos argumentaires et d’alerter la population sur la problématique du tabagisme des jeunes. Ce film publicitaire de DNF a été diffusé 11 fois dans des émissions de grande écoute comme le Journal télévisé ou des émissions comme Revu et Corrigé. Une exposition particulièrement intéressante puisque le public y est bien plus attentif que dans une coupure publicitaire. Le film imaginé, réalisé, joué et diffusé gratuitement a été lancé officiellement le 29 mars. L’association avait misé préalablement sur une diffusion sur Internet. Toute la force de ce média repose dans le partage d’information et en moins d’une semaine, le film DNF avait déjà été vu près de 200 000 fois.Dès lors, DNF avait, grâce ou à cause de la polémique, gagné son pari : alerter sur la reprise du tabac des plus jeunes et faire connaître son film de prévention au plus grand nombre. La pression médiatique et la gesticulation de Mme Nadine Morano ont incité DNF a communiquer pour annoncer que le premier volet de sa campagne (les cartes postales) se limiterait aux actions déjà lancées. L’Autorité de la régulation professionnelle de la publicité (ARPP), sollicitée par une association familiale catholique, a demandé à son adhérent BDDP&fils de ne pas renouveler cette campagne (qui n’existait pas et qui n’a vécu qu’au travers des médias). L’ARPP n’a d’autorité que son nom ; il s’agit, en réalité, d’une association dont l’objectif est de défendre les intérêts de ses membres (agences de publicité essentiellement) et de donner son avis avant diffusion des supports publicitaires et notamment des films télévisés. Elle ne dispose d’aucun pouvoir de Le film DNF diffusé gracieusement en TV et au cinéma ! S’il existe des moyens de communication très puissants et dont l’efficacité n’est plus à mettre en doute, la télévision et le cinéma en sont assurément les meilleurs. Malheureusement, ce sont aussi des supports très onéreux et peu accessibles aux associations. La grande médiatisation de la campagne et la qualité du film auront permis d’obtenir de nombreux espaces gracieux en télévision mais aussi au cinéma grâce à la Régie Screenvision qui diffuse le film dans 55 salles de cinéma réparties nationalement. Passages en Télévision • Le groupe M6 nous a offert des diffusions sur les chaines M6, M6 hits, W9, Téva, Paris Première, Girondins TV. 85 passages répartis du 1er au 31 mars. • Le groupe TF1 nous a offert une quarantaine de passages sur TF1 et sur la chaine Odyssée. • France télévision diffusera jusqu’au 11 avril 52 fois le film DNF avec une répartition entre France 2, France 3 et France 4. • La chaine parlementaire a été l’une des premières à nous proposer spontanément la diffusion gratuite de notre film. • Enfin le groupe MTV qui compte 5 chaines diffuse également notre campagne mais nous n’avons pas encore les détails. Ce cadeau média représente une enveloppe de plus 450 000 euros ! Une aide inespérée pour l’association. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [9] ACTUALITÉ NATIONALE contrainte et pourrait avoir un jugement déformé par son objectif statutaire principal quand on sait combien l’interdiction de faire de la publicité pour le tabac est susceptible de contrarier les intérêts de ses adhérents. Vous souvenez-vous avoir-vu, lu ou entendu parler d’une campagne anti-tabac destinée aux jeunes la semaine dernière ? 15-60 ans 7,2 % Ne sais pas Non Oui 35,2 % 57,6 % 0 200 400 600 800 personnes Le sujet de la prévention contre le tabagisme mérite-t-il que l’on prenne le risque de choquer dans les campagnes anti-tabac ? 15-60 ans Ne sais pas Non, pas du tout d’accord Non, plutôt pas d’accord Oui, plutôt d’accord Oui, tout à fait d’accord 2% 4,1 % 7,8 % Dans la semaine suivant la polémique, DNF a diligenté une enquête d’opinion avec un institut de sondage reconnu afin de mesurer l’impact de sa campagne de prévention (étude disponible sur le site DNF). Ses résultats confirment à la fois le bien-fondé de la campagne et la réalisation de son objectif, au-delà de tout ce qui pouvait être imaginé. 65,2 % des 15-60 ans déclarent avoir vu la campagne DNF ! Une 0 100 200 300 400 500 600 700 800 campagne de commupersonnes nication avec un budget publicitaire très faible. Certains industriels qui paient des millions pour leurs campagnes n’arrivent pas à obtenir ces résultats. Pour information, seulement deux campagnes de l’INPES sur le tabac peuvent prétendre à un tel chiffre alors que les sommes engagées se comptent en centaines de milliers d’euros. 28,8 % 57,3 % Quant au spot TV, la controverse média sur les visuels a également favorisé sa reprise. Un Français sur cinq déclare avoir vu le film alors qu’à la date de l’enquête il n’avait pas encore fait l’objet de diffusion dans un espace publicitaire. Il n’avait été diffusé que dans le cadre d’émissions TV et sur Internet. Rares sont les annonceurs qui peuvent se vanter d’en avoir fait autant sur la toile ! Alors qu’une forte polémique vient d’avoir lieu dans les médias, plus de 80 % des personnes interrogées, et auxquelles on vient de représenter les visuels qui ont prêté à controverse, estiment que le sujet mérite que l’on prenne le risque de choquer. Ce chiffre s’élève à plus de 90 % chez les 15-24 ans. Les fumeurs eux-mêmes estiment à 76,9 % qu’il faut choquer. Une large majorité de Français pense que pour enrayer efficacement la consommation des premières cigarettes une communication comme celle de DNF était nécessaire. Enfin, ce test révèle que le manque de volonté politique dans la lutte contre le tabagisme est mal accepté. 72,4 % des personnes interrogées estiment qu’aujourd’hui les pouvoirs publics n’ont pas une action efficace sur le tabagisme des jeunes. Il y aura désormais un avant et un après la campagne DNF/BDDP. Les acteurs de la lutte contre le tabagisme, souvent caricaturés en censeurs rigides par les tenants du tabagisme, sont aujourd’hui victimes de la censure de ces mêmes tenants du tabagisme. En prenant exemple sur un idiotisme animalier, on pourrait dire que « les mouches ont changé d’âne ». Le salon de l’Etudiant : une rencontre riche ! Toujours dans le cadre de son action auprès des jeunes, DNF a souhaité tenter une nouvelle expérience. Rencontrer les étudiants au cours d’un salon afin de déclencher débats et discussions. Du 12 au 14 mars, DNF était donc présente au salon de l’Etudiant au Parc des expositions de la porte de Versailles où se sont pressés 30 000 visiteurs. Les bénévoles DNF se sont relayés pendant 3 jours pour informer, débattre, présenter le film aux jeunes qui sont venus nombreux sur le stand DNF. Une nouvelle fois, comme l’atteste le sondage réalisé début mars, une large majorité d’entre eux avait vu la campagne : celle-ci a déclenché une réflexion sur la consommation de tabac et le ciblage de la population jeune par les cigarettiers. Certains étudiants ont même arrêté rapidement de fumer après avoir vu la campagne ! Pour autant, le manque d’information des jeunes sur le tabac reste inquiétant tout comme leur rapport à la cigarette et à la chicha. DNF a permis aux visiteurs d’évaluer la pollution de leurs poumons grâce au Co-Testeur (mesure de monoxyde de carbone). Les résultats obtenus sont particulièrement alarmants puisque les niveaux de CO mesurés chez les jeunes fumeurs sont très élevés ; ils semblent fumer différemment en tirant beaucoup plus sur leur cigarette. DNF a également organisé un concours sur place afin de recueillir, via un questionnaire, leurs impressions sur la campagne. Calqué sur le questionnaire du post-test DNF, ce questionnaire a été rempli par 357 visiteurs ce qui nous a permis d’en étudier les réponses précisément. Sans surprise, les résultats sont similaires au sondage réalisé une semaine plus tôt ! Les jeunes ne sont pas choqués par ce message, le comprennent et trouve qu’il était nécessaire de bousculer pour dénoncer la soumission au tabac ! [10] Fumigêne MAI 2010 N° 65 ACTUALITÉ NATIONALE Cigarettes électroniques : DNF dénonce les faux-semblants d’un tabagisme « propre » Premiers éléments d’information concernant la commercialisation des cigarettes électroniques en France. Depuis mars 2009, DNF entend obtenir des précisions sur les cigarettes électroniques, aussi dénommées « e-cigarettes », cigarettes virtuelles ou électriques. Derrière cette pluralité d’appellation, un seul et même produit qui ressemble à une cigarette traditionnelle et propose aux fumeurs de fumer « sans fumée, avec ou sans nicotine », au moyen d’un dispositif d’inhalation rejetant de la vapeur. vec la cigarette électronique, DNF enregistre le retour déguisé de la promotion d’un tabagisme prétendument propre et inoffensif pour la santé. Un produit magique qui participerait à l’arrêt du tabac et permettrait de fumer dans les lieux où la loi l’interdit. A titre d’exemple, au mépris de la réglementation française en vigueur, la compagnie aérienne Ryanair prétendait en septembre vendre prochainement ce produit « afin que les passagers puissent avoir la nicotine dont ils ont besoin sans enfreindre la loi ». A © Eryk Rogozinski - Fotolia.com Sollicité officiellement par DNF en 2009, Monsieur Jean Marimbert, Directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), rappelle que chaque cigarette électronique revendiquant un « sevrage tabagique » doit faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) afin d’obtenir – ou non – la définition de médicament. Une obligation qui ne semble pas toujours respectée par les revendeurs, en particulier sur Internet. En outre, l’AFSSAPS indique que les cigarettes électroniques comprises comme médicaments contiennent des dosages de nicotine par cartouche deux à trois fois supérieurs aux doses administrables traditionnelles (60 et 120 mg par jour). Plus grave encore, aucune limite maximale de nicotine n’est spécifiée, un manquement règlementaire laissant craindre de nombreux surdosages, effets indésirables et contre-indications. D’une manière générale, les cigarettes électroniques entretiennent sciemment la confusion entre médicament, sevrage tabagique, plaisir de fumer et possibilité prétendument légale de fumer là où la loi l’interdit. De plus, en raison de sa similitude avec une cigarette traditionnelle – certains inhalateurs reproduisent le processus de combustion à l’aide d’une diode électroluminescente rouge – la cigarette électronique apparaît comme un obstacle insurmontable à l’exécution sereine des missions de contrôle du tabagisme dans les lieux affectés à un usage collectif. En septembre 2008 déjà, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquait que les cigarettes électroniques n’étaient pas « une thérapie légitime permettant d’aider les fumeurs à cesser de fumer ». A ce titre, DNF en appelle donc à une réglementation beaucoup plus stricte et précise en la matière, notamment sur la définition de ce produit en tant que médicament et en matière de doses administrables maximum de nicotine. Au final, aucun test international digne de ce nom ne prouve l’innocuité de la cigarette électronique : une raison supplémentaire pour ne pas ouvrir une brèche dans l’application de la législation anti-tabac et la protection des non-fumeurs. En avril 2010, l’AFFSAPS a écrit une nouvelle fois à DNF : l’agence confirme que tous les produits présentés comme supprimant l’envie de fumer ou réduisant l’accoutumance au tabac doivent être considérés comme des médicaments. A ce titre, les cigarettes électroniques dont les indications font référence à l’arrêt du tabac ou à une aide contre l’addiction ne sont pas autorisées. Aujourd’hui, l’AFFSAPS estime que le réseau de distribution ne permet pas de garantir une information objective et complète sur les risques encourus lors de l’utilisation de ces produits. Aussi, l’agence a informé DNF de sa saisie du ministère de la Santé afin que les pouvoirs publics précisent la réglementation française relative aux cigarettes électroniques. ••• LES IMAGES CHOCS POUR LES PAQUETS, C’EST POUR AVRIL 2011 La France rejoint le rang des pays qui ont instauré l’image choc associée à un message sanitaire sur les paquets de cigarettes. Un décret du 15 avril met fin au débat sur le retard de la mesure qui avait été initialement prévue pour fin 2009. Ce décret précise ainsi la dimensions des avertissements, la surface que les messages doivent occuper (30 % pour les avertissements généraux, 40 % pour ceux avec image), le type de caractères, et l'épaisseur minimale du bord noir qui les entoure (3 mm). Les fabricants disposent d’un certain temps pour écouler leurs stocks mais en avril 2011, les nouveaux avertissements devront obligatoirement figurer sur les paquets en vente. Le décret est consultable sur le site DNF. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [11] ACTUALITÉ NATIONALE Chronique du Docteur Mesny TABAGISME ACTIF Personnaliser pour améliorer les chances de sevrage Découvrez chaque mois sur le site de DNF, une sélection d’articles du Docteur Mesny sur le tabagisme. Le Docteur Mesny est ancien médecin des hôpitaux. Elle est membre de DNF depuis 1998 et administrateur de l’association depuis 2007. Tabacologue, elle agit dans la prévention du tabagisme depuis 1995. Elle exerce son activité de manière indépendante de tout organisme public ou privé. Bien que les fumeurs connaissent les risques de leur tabagisme, beaucoup nient leur propre vulnérabilité et pensent qu’en continuant de fumer, ils échapperont aux accidents cardiaques ou au cancer du poumon. A l’opposé, être confronté à sa maladie facilite la décision à se prendre en charge. Une équipe néozélandaise a amélioré la motivation au sevrage et les chances de réussite (25 % de succès à 1 an) en faisant réaliser aux patients une spiromètrie. Prendre conscience concrètement de l’altération de sa fonction pulmonaire est le déclic qui amène le fumeur à la décision d’arrêt. La spiromètrie a été couplée, mais pas dans tous les cas, à des tests génétiques révélant des mutations associées au risque de cancer du poumon. Ces tests génétiques ne sont pas accessibles au grand public en France. Young R. et coll., Postgraduate Medical Journal, janv. 2010 La cigarette du réveil est la plus toxique Il est bien connu que les fumeurs les plus dépendants fument leur première cigarette dès le réveil pour rétablir au plus vite leur nicotinémie. Une étude américaine a montré que, chez 252 fumeurs, on trouvait dans le plasma des taux différents de cotinine (le principal métabolite de la nicotine) chez des sujets fumant pourtant le même nombre de cigarettes. Une analyse plus fine a révélé que le taux plasmatique de la cotinine est d’autant plus élevé que la première cigarette est fumée plus tôt après le réveil. Il est 2 fois plus élevé que chez ceux qui attendent une heure pour consommer leur première cigarette. Le taux de cotinine reflétant le risque de cancer du poumon, fumer dès le réveil augmenterait encore ce risque, pour le Dr Muscat. Muscat J. et coll., Cancer Epidemiology Biomarkers and Prevention, déc. 2009 Les jeunes et le tabac Plus de 700 élèves allemands de 12 à 15 ans, des deux sexes, ont écrit les motifs qui les dissuadaient de fumer. Chacun pouvait en lister plusieurs. En tête, les risques pour la santé (78 %) étaient suivis par le préjudice esthétique (38 %) surtout cité par les filles, puis par le manque de bénéfice personnel apporté par la cigarette (25 %). Le coût [12] Fumigêne MAI 2010 N° 65 de la cigarette ne venait qu’en 4e position et n’était cité que par 1 jeune sur 5. Les jeunes non fumeurs font donc preuve de maturité dans leur décision de s’abstenir. Saurontils garder leurs bonnes résolutions quand ils auront vieilli ? Schneider S. et coll., Health Policy, 20 nov. 2009 Efficacité relative d’un programme scolaire de prévention d’usage des drogues dans 7 pays européen Un programme innovant de 12 interventions d’une heure, à raison d’une séance par semaine, associant information sur le tabac, l’alcool et le cannabis et stratégies de développement des compétences psychosociales, a été mis en place dans 170 collèges de 7 pays européens pendant l’année scolaire 2004/2005 pour des élèves de 12 à 14 ans. L’article fait le point sur les résultats obtenus : ils étaient positifs 18 mois après l’action, en ce qui concerne la consommation d’alcool et de cannabis, mais si l’entrée dans le tabagisme s’est faite plus tardivement pour les nouveaux fumeurs, on n’a pas observé de diminution de consommation, ni d’arrêt du tabac chez les élèves déjà entrés dans le tabagisme. Les auteurs soulignent le peu d’effet des interventions de prévention du tabagisme chez les jeunes. Faggiano F. et coll., Drug and Alcohol Dependence, 15 janv. 2010, publication en ligne avancée TABAGISME PASSIF Les fumeurs actifs sont responsables, mais aussi victimes du tabagisme passif On a peu étudié le risque de tabagisme passif chez les fumeurs actifs, estimant que la dose de produits toxiques absorbée en était négligeable par rapport à la dose absorbée en fumant. Une équipe italienne a mesuré le benzo-a-pyrène* de l’air ambiant des stands de vendeurs de journaux, un espace confiné avec une seule petite ouverture, où ils vivent 12 heures par jour. Ces vendeurs fumaient en moyenne 14 cigarettes/j. La ré-inhalation de l’air contaminé par le courant secondaire (celui qui s’échappe de la cigarette entre les bouffées) correspondait à 2,6 cigarettes supplémentaires, auxquelles il faut ajouter le benzo-a-pyrène de la pollution automobile urbaine qui correspond à 1,3 cigarette/j. en moyenne. Piccardi MT et coll., Environmental Health, janv. 2010 ACTUALITÉ NATIONALE Fumée tertiaire, Troisième fumée, Fumée ultra passive… celle qui se dépose sur les surfaces : murs, meubles, rideaux, moquettes, garnitures des voitures, mais aussi peau et vêtements des fumeurs et laisse cette odeur de tabac froid : on s’y intéresse de plus en plus. Le tabagisme passif est responsable de l’inhalation de particules nanométriques. Une machine à fumer a dispersé dans une pièce fermée la fumée de cigarettes réalisant les conditions de tabagisme passif. 14 volontaires sains ont inhalé cette fumée dont une machine a analysé les caractères des particules. 75 % d’entre elles avaient un diamètre inférieur à 100 nanomètres. L’étude a révélé deux conséquences : • 20 % des particules étaient retenues dans les voies aériennes des sujets exposés à la fumée, d’où elles peuvent rapidement migrer dans tout l’organisme. • Après 2 heures, il n’y avait plus que 3 % des particules en suspension dans l’air. Les résidus de la fumée s’étaient déposés sur les surfaces. Si la pièce n’est pas nettoyée et aérée, ces nanoparticules peuvent être remises en suspension à tout moment et être inhalées ou ingérées, particulièrement par les petits enfants Becquemin MH, Dautzenberg B., 18 es Journées du GEST, 14 et 15 janvier 2010 * benzo-a-pyrène : hydrocarbure aromatique polycyclique, un « goudron » de la fumée Fumer en dehors de la maison protège-t-il les enfants du tabagisme passif ? 58 enfants asthmatiques et non fumeurs, mais recrutés dans des familles de fumeurs, ont été suivis à la Clinique de l’Asthme de Cambridge (GB). Dans 43 cas (74 % des familles), les parents signalaient qu’ils ne fumaient qu’en dehors de la maison. Et pourtant 89 % des enfants avaient des taux de cotinine détectables dans les urines, confirmant l’exposition au tabagisme passif. Pool J. et coll., Commun. au Congrès de la Société Respiratoire Européenne, sept. 2009 Les enfants ne peuvent éviter d’être exposés au tabagisme parental Une étude publiée en 2004 a montré que, même dans les foyers où les parents essayaient de protéger leurs nourrissons en ne fumant pas en leur présence, l’air, la poussière et les surfaces de la maison, les jouets étaient en contact avec la fumée (on a mesuré la nicotine dans l’air et sur les surfaces). La contamination des nourrissons, par inhalation ou ingestion de poussières et même contact cutané avec la mère, était prouvée par la mesure de la cotinine dans les urines et les cheveux. Dans les foyers où on fumait en présence de l’enfant, la contamination était 3 à 8 fois plus importante que dans les foyers où on ne fumait pas en présence de l’enfant. Et 15 à 56 fois plus importante que dans les foyers de non fumeurs. Matt GE et coll., Tobacco Control 2004, Volume 13 N° 1 Les résidus de fumée se transforment en produits potentiellement cancérigènes La nicotine de la fumée qui se dépose sur les surfaces de la maison peut y rester des mois et être remise en suspension. Mais au contact de l’acide nitreux de l’air ambiant (HONO), elle forme des nitrosamines spécifiques du tabac, substances hautement cancérigènes. Or une cigarette qui brûle peut émettre jusqu’à 8 mg de nicotine, dont 0,4 % serait transformé en nitrosamine. Les enfants qui touchent à tout y sont particulièrement vulnérables Sleiman M. et coll., Annales de l’Académie Américaine des Sciences (PNAS) 8 fév. 2010 publication en ligne avancée Voici quelques phrases tirées d’articles du Professeur Lagrue, pionnier de la tabacologie française, qui permettent de mieux comprendre l’addiction au tabac A propos des fumeurs dépendants qui désirent se sevrer du tabac « Plusieurs faits doivent guider leur prise en charge : • la dépendance tabagique (DT) est liée à des mécanismes comportementaux et pharmacologiques dont la nicotine est le principal responsable • la DT évolue sur plusieurs années en plusieurs stades successifs… • la DT est une maladie chronique, ce qui implique un suivi et un accompagnement prolongés • la DT est souvent associée à des troubles anxieux et dépressifs et à l’usage d’autres substances psycho actives… » In : Réalités cardiologiques, sept. 2007 Et pour finir : « Malgré la nette réduction du tabagisme en France, il s’est constitué progressivement un noyau dur de fumeurs très dépendants, chez lesquels existe une vulnérabilité psychologique, caractérisée par des troubles de l’attention et de l’équilibre émotionnel » In : Tabac et Cognition, Le Généraliste, janv. 2009 Le rôle de l’activité sportive dans l’aide à l’arrêt du tabac « Le tabac peut rendre dangereuses certaines activités physiques … » : la fonction respiratoire est altérée, le transport de l’oxygène est diminué, les artères sont obstruées , le métabolisme musculaire est réduit. Tout ceci peut provoquer des accidents cardiaques ou coronariens et un risque de mort subite « … Et inversement ces activités constituent un élément important dans la lutte contre le tabagisme : le sport (peut) lutter contre les effets secondaires du sevrage (comme) la prise de poids. L’arrêt du tabac est souvent à l’origine de troubles psychologiques, le sport à condition d’être pratiqué régulièrement est un moyen très efficace pour conserver un bon équilibre psychologique… (il) va apporter une compensation à la perte des sensations positives qu’apportait la cigarette » In : Sport, Santé et Préparation Physique, nov. 2007 « … Barack Obama continue à fumer de temps en temps et son taux de mauvais cholestérol est légèrement supérieur à ce qu’il devrait être… » Renée Carton, Quotidien du Médecin N° 8722, 5 mars 2010, page 1. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [13] ACTUALITÉ DNF Les cigarettiers ne ratent jamais une occasion pour relancer la consommation de tabac et pour attaquer la loi Évin… même sur les pistes de ski ! urfant sur la vague écologiste, un grand fabricant de tabac relance son opération de cendriers de poche. Avec l'appui du député Jacques Remiller, ce fabricant veut distribuer, de nouveau, des cendriers jetables et biodégradables aux fumeurs dans certaines stations de ski françaises. © BAT® S L'association avait déjà intenté une action en justice contre ce fabricant qui en 2008 avait distribué 300 000 cendriers similaires sur les plages du littoral, permettant ainsi à la firme une large promotion des produits qu’elle commercialise et de son site Internet. Or, il est nécessaire de rappeler que toute propagande ou publicité en faveur du tabac, qu'elle soit directe ou indirecte, est totalement interdite par la loi et soumise à de fortes sanctions. En première instance, en septembre 2009, un tribunal a débouté DNF de ses demandes : cette décision n'avait pas surpris notre association car elle émanait d'une juridiction de première instance qui statue systématiquement à l'opposé des jurisprudences de Cours d'appel et de la Cour de cassation. DNF se montre confiante dans la décision à venir de la Cour d'appel de Paris. Au-delà de l'épineuse problématique de la publicité illégale, l'association DNF alerte sur l'incitation à fumer mais aussi sur les conséquences écologiques d'une telle opération de marketing. • En distribuant ces cendriers dans des espaces de sports et de loisirs tels que les pistes de ski, on incite les vacanciers à fumer dans un lieu où d’ordinaire on ne fume pas, ou très peu. Tout faire pour que le tabagisme devienne à nouveau une norme sociale cvalorisante est l'une des priorités de l'industrie. La distribution de ces cendriers pourrait vite transformer les files d'attentes aux télésièges et les pistes en « vitrine de l'industrie du tabac ». Les plus jeunes, exposés à la fumée de cigarette, pourraient y voir un banal produit [14] Fumigêne MAI 2010 N° 65 de consommation courante et associer une image positive au tabac. • Plutôt que cette distribution, style caravane du Tour de France, pourquoi ne pas imaginer que les fabricants de cigarettes soient obligés d'adjoindre, collés à chaque paquet de cigarette, un cendrier biodégradable orné des avertissements sanitaires légaux plutôt que de leur propre publicité ? Un fabricant de tabac et un député associés dans cette supercherie peuvent bien jouer les « chevaliers blancs » en matière d'écologie, mais cela n’empêche pas que, chaque année, 4,5 billions de mégots de cigarettes polluent l'environnement dans le monde. Cette pollution engendrée par les produits du tabac est dénoncée de longue date par les associations anti-tabac et DNF ne peut pas accepter que l'on puisse ainsi s'appuyer sur sa propre turpitude pour s'afficher en héros de l'environnement. A cet égard, la réduction de la prévalence tabagique en France est un moyen beaucoup plus sérieux pour protéger l'environnement et la santé des Français, notamment des skieurs ! Utiliser le cendrier biodégradable pour réintroduire la publicité en faveur du tabac serait un camouflet en totale contradiction avec les engagements des pouvoirs publics et en particulier avec les objectifs du Plan Cancer 2 présentés par le Président de la République en novembre dernier. Fin mars, dans le cadre de la commission sur le Grenelle de l’environnement 2, des députés ont voté la distribution des cendriers jetables afin qu’ils deviennent un reflexe pour les fumeurs. Pourtant, les Français semblent ne pas adhérer à cette idée puisqu’un sondage M6-MSN (plus de 21 000 votes Internet du 3-04-2010) révèle que seul 35 % des Français sont favorables au cendrier jetable. DNF va rapidement tenter de convaincre les parlementaires de rejeter cette proposition de loi défendue par Jacques Remiller. ACTUALITÉ DNF Dutronc, cigares & CSA : la vérité ! Vous avez été nombreux à nous solliciter pour la promotion du cigare faite par Jacques Dutronc dans le cadre de son retour sur scène. association DNF a adressé le 5 janvier dernier un courrier à Michel Boyon, le président du CSA – Conseil supérieur de l’audiovisuel – lui enjoignant de rappeler à l’ordre la chaîne de télévision France 2. En effet, mercredi 16 décembre 2009, lors de l’émission Télématin, un reportage a été diffusé présentant une interview du chanteur Jacques Dutronc, réalisée par William Leymergie. Tout au long de cette interview, on peut voir M. Dutronc fumer ostensiblement un cigare dans un studio d’enregistrement mais aussi s’adresser directement au téléspectateur en fumant. Contrairement à ce que certains médias ont bien voulu dire, le signal d’alarme ainsi envoyé à France 2 par DNF n’est pas une attitude irréfléchie, encore moins une attaque à l’encontre du retour sur scène de Jacques Dutronc. flots de contre-vérités entendus ça et là, DNF rappelle qu’elle n’a jamais attaqué de fumeur pris individuellement, estimant qu’il revenait en premier lieu aux responsables des lieux ou de médias de faire respecter l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif ou de faire de la publicité et de la propagande en faveur du tabac. Jacques Dutronc ne fait pas exception à la règle, c’est la chaîne ici qui a été visée, pas le fumeur. En diffusant ce reportage, France 2, chaîne du service public, suggère que l’on peut enfreindre la loi Evin et fumer sans problème dans un lieu clos à usage collectif. DNF dénonce cette attitude en complète contradiction avec le décret du 15 novembre 2006 de la loi Evin interdisant la consommation de tabac dans les lieux à usage collectif, notamment dans un studio de répétition qui est un lieu de travail. La chaine de télévision pouvait-t-elle ne pas savoir ? A-t-elle sciemment fermé les yeux ? Sur ce sujet si sensible du tabac à la télévision, la position du CSA est pourtant sans équivoque. Dans une délibération du 17 juin 2008, il déclarait ainsi : « En vertu de l'article L. 3511-3 du Code de la santé publique, la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac et des produits du tabac est interdite quel que soit le support de communication. Pour les services de télévision aucune personne consommant un produit du tabac ne doit apparaître dans un message publicitaire, à l'exception des campagnes de lutte contre le tabagisme (..). Dispositions communes aux services de radiodiffusion et de télévision : En application des articles L. 3511-3 et L. 3511-7 du Code de la santé publique, est notamment proscrite la consommation de produits du tabac au sein des émissions de plateau ou des studios. » Enfin, le courrier de DNF au CSA a parfois été associé aux récentes polémiques sur les affiches Tati, Coco Chanel et Gainsbourg. Un amalgame malhonnête qui laisserait à penser que les acteurs de la lutte contre le tabac souhaitent une réécriture de l’histoire. DNF précise donc que seule la volonté de propagande ou de publicité directe ou indirecte en faveur du tabac l’amène à engager des actions en justice. A ce titre, l’association est fermement opposée à toute manipulation d’image qui mènerait à supprimer la cigarette d’une affiche. Ces polémiques nées d’une série de décisions de Métrobus, avec la complicité, sûrement involontaire de l’ARPP, ont peut-être pour finalité de décrédibiliser la loi Evin et, pourquoi pas, de récupérer la manne financière colossale de l’industrie du tabac. A contrario, l'association « Les Droits des Non-Fumeurs » rappelle de nouveau la pertinence de la loi Evin sur l'interdiction de la publicité en faveur du tabac et sa capacité d'adaptation aux situations les plus diverses depuis dix-huit ans. L’ La lutte contre la propagande et la publicité du tabac à la télévision ne doit pas souffrir d’exceptions. La responsabilité des médias est d’autant plus forte lorsqu’il s’agit de personnalités investies du rôle de modèle dans la société. Face aux DNF ne souhaite pas, non plus, « aseptiser » la société, ni ne réclame un « durcissement de la loi Evin » : elle estime qu’il convient de faire appliquer la loi en respectant la lettre et l’esprit du décret du 15 novembre 2006. A cet égard, DNF n’attaque pas Jacques Dutronc qui est, naturellement, libre de fumer du moment qu’il respecte la législation anti-tabac comme tout citoyen. Témoignage ••• 10/01/2010 Comment M. Dutronc peut-il se permettre de fumer en répet’ avec des musiciens (employés), en interview avec des journalistes (salariés) et sur scène en concert devant des centaines de personnes sans que personne ne lui dise rien !? Merci le service public France 2 d’avoir montré à l’écran pendant 15 mn cette apologie du tabac ! Allez-vous saisir le C.S.A ??? Début avril 2010, dans une décision publiée au Journal Officiel, le CSA a mis en demeure France 2 et le président de France Télévisions, Patrick de Carolis. Conformément à la législation en vigueur, le CSA a estimé que plusieurs reportages de la chaine consacrés à Jacques Dutronc étaient contraires aux dispositions du Code de la santé publique, en particulier l’interdiction de la propagande du tabac. DNF félicite le CSA de l’avoir entendu sur ce point. Il n’en reste pas moins que l’association veillera à ce que cette mise en demeure soit réellement suivie d’effet. Eu égard au pouvoir de contrainte relativement modeste du CSA, DNF se réserve le droit de saisir le juge si France Télévisions devait à nouveau s’affranchir de la règlementation sur le tabac. N° 65 MAI 2010 Fumigêne [15] ACTUALITÉ DNF Assemblée Générale DNF Cette année, l’association DNF revient aux sources et tiendra son Assemblée Générale en Alsace ! ••• REMERCIEMENT Toute l’équipe DNF remercie Rémi Parola pour son engagement au sein de l’association durant l’intérim de Maria Cardenas. Ancien journaliste, il avait rejoint DNF en novembre 2009 et prépare maintenant le concours d’avocat pour la fin de l’année. Nous lui souhaitons réussite dans son nouveau projet ! ••• UN NOUVEAU BÉBÉ Joaquim nous a rejoints le 18 janvier 2010. Félicitations à la maman, Maria Alejandra Cardenas, directrice exécutive de DNF, comblée de bonheur. Le 5 juin 2010, nous vous attendons nombreux à Strasbourg vers 14h30. Une occasion idéale pour se retrouver, échanger sur les actions de votre association et donner votre point de vue sur les missions à venir. Une visite sera organisée le dimanche matin pour découvrir la ville. Une convocation vous sera très prochainement envoyée mais pensez à noter la date et à renouveler votre cotisation si ce n’est pas déjà fait. Appel à cotisation Renouvelez votre cotisation en 2010 ! Votre soutien est indispensable pour garantir l’efficacité des actions DNF : sensibiliser aux dangers du tabagisme, agir sur la prise de conscience des risques du tabagisme, informer sur les mesures anti-tabac, assurer le droit des non-fumeurs à respirer un air sain. Certains estiment que la mise en place de l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif a mis fin au problème du tabagisme passif. Même si la situation s’est indéniablement améliorée, le tabac est de retour comme en atteste notre dernier rapport. Le tabac reste la première cause de décès évitable dans notre pays. Votre soutien est primordial. Vos cotisations nous apportent le poids nécessaire lorsque nous défendons vos intérêts devant les institutions. Si vous n’avez pas cotisé cette année, Il n’est pas encore trop tard pour renouveler votre adhésion en 2010 et ainsi déduire de vos impôts 60 % de vos versements à notre association. Deux options : ••• Vous pouvez M/Mme/Mlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . renouveler votre Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cotisation en ligne Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sur le site : ............................................................ www.dnf.asso.fr en optant pour un CP ........................................ Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . paiement en carte Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . bleue ou par chèque. 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