LA MINCEUR À PLEIN RÉGIMES
Transcription
LA MINCEUR À PLEIN RÉGIMES
Hélène Delmotte Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) | « Les Tribunes de la santé » 2015/4 n° 49 | pages 55 à 60 ISSN 1765-8888 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante-2015-4-page-55.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------!Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Hélène Delmotte, « La minceur à plein régimes », Les Tribunes de la santé 2015/4 (n° 49), p. 55-60. DOI 10.3917/seve.049.0055 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.). © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.). Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) LA MINCEUR À PLEIN RÉGIMES La santé dans l’assiette La minceur à plein régimes Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) Hélène Delmotte Dukan, Weight Watchers, Montignac, Dash… les régimes se succèdent avec des effets de mode plus ou moins longs, auxquels il convient désormais d’ajouter les applications mobiles et le coaching en ligne. Séduits par les promesses de minceur, les Français ne semblent pas prêts à se serrer la ceinture. 1. Senand I. (dir.), Les marchés de la minceur à l’horizon 2016, Vers un écosystème numérique et interconnecté, Xerfi-Precepta, 31 mars 2014. 2. Ined, Population & Sociétés, n° 504, octobre 2013. En France, le marché de la minceur pèse, selon les experts du cabinet d’analyse indépendant Xerfi-Precepta1, environ 3,6 milliards d’euros, avec des marges de progression à moyen terme. Le Syndicat national des compléments alimentaires le confirme : parmi les événements marquants de 2014, il note « une reprise de croissance pour le segment de la minceur après plusieurs années de stagnation ». Toutes indications confondues, les compléments alimentaires ont représenté, à eux seuls, 1,48 milliard de chiffre d’affaires en 2014 en France, soit une croissance en valeur de 6,4 % par rapport à 2013. Selon les résultats d’une enquête internationale menée dans treize pays répartis sur quatre continents, la France, « à l’idéal féminin relativement mince, est, après la Corée du Sud, le pays où la volonté de perdre du poids est la plus fréquente chez les femmes : six Françaises sur dix déclarent vouloir perdre du poids2 ». Ni le ralentissement de l’activité économique ni les jugements médicaux portés sur le manque, voire l’absence d’efficacité de certaines méthodes ne semblent donc entamer la confiance du grand public, même si Olivier Roques, directeur général de Naturhouse France, pointe un niveau d’exigence plus élevé de la part d’une clientèle confrontée à la crise : « Il y a quelques années, les clients regardaient moins à la dépense. Aujourd’hui, un euro est un euro. » Pour Philippe Gellman, ancien directeur général du groupe Dukan et aujourd’hui président de la société VO Lifestyle Products, « avant d’évoquer ce que rapportent économiquement les régimes, gardons à l’esprit que le coût de l’obésité et du surpoids se chiffre, lui, à 10 milliards d’euros pour la seule assurance maladie ». les tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 55 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) dos s ier doss ier Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) Mais les régimes, ou tout du moins certains d’entre eux, ont leurs détracteurs. « Ils sont inefficaces dans la durée. Pourtant, les Français s’accrochent à une idée fausse, parce que maigrir est devenu une obligation sociale », explique le Dr Gérard Apfeldorfer, psychiatre, psychothérapeute spécialiste du comportement alimentaire et président du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids. « Les médecins n’ayant rien à proposer en matière de traitement efficace, simple et indolore, c’est la porte ouverte à tous les charlatanismes. » Le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition et professeur associé à l’Institut Pasteur de Lille, se montre tout aussi sévère : « Compte tenu de la difficulté à changer ses habitudes alimentaires et à réduire durablement son poids, des “ogres” ont investi le marché. Ils sortent du cadre médical, quitte à vendre des promesses comme on vend de la lessive. La détresse des gens est perçue comme une opportunité pour faire de l’argent. » Coauteur du rapport Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement publié en novembre 2010 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le Pr Lecerf assume son statut de pourfendeur des régimes : « Ceux qui sont très déséquilibrés sont dangereux : le bon sens et la réalité physiologique conduisent à ne pas les suivre. Les autres vont simplement induire des reprises de poids dramatiques. Je reçois les victimes, je vois les conséquences, les dépressions notamment. Je peux me permettre d’avoir des propos durs. » Il est toutefois bien difficile de décourager les adeptes, dont les rangs continuent de grossir, avec, parmi les nouvelles cibles marketing, les hommes. « Ils deviennent des femmes comme les autres, confirme le Dr Gérard Apfeldorfer. Pendant longtemps, leur seule demande a concerné la santé. Aujourd’hui, ils sont davantage sensibles à leur apparence. Hier, un cadre avec un gros ventre symbolisait la réussite. Aujourd’hui, on lui intime l’ordre, plus ou moins implicite, de maigrir. Le phénomène s’est généralisé. » Face à une demande d’une telle ampleur, nombreuses sont donc les personnes ou les entreprises qui se positionnent ou cherchent à conforter leurs acquis sur un marché particulièrement lucratif. À la conquête des marchés Plusieurs success stories d’entreprises pourraient être contées, comme celle de Naturhouse qui a ouvert près de cinq cent vingt boutiques depuis le lancement de l’enseigne en France en juillet 2005. Le concept est simple : une consultation gratuite est assurée par une diététicienne diplômée d’État, qui propose un programme de perte de poids basé sur un plan diététique personnalisé, associé à différents compléments alimentaires à base de plantes, fruits 56 les tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) La santé dans l’assiette dos s ier Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) et légumes en vente dans la boutique. En phase d’amaigrissement, les clients viennent chaque semaine et déboursent en moyenne 40 euros. La fréquence des visites passe à quinze jours en phase de stabilisation, puis ensuite à un mois pour prévenir l’« effet yoyo ». « Nous sommes leader sur le marché de la perte de poids, tous modèles confondus », se réjouit son directeur général. En 2014, le chiffre d’affaires, en progression de 25 % par rapport à l’année précédente, s’est élevé à 94 millions d’euros. Et 2015 pourrait être une année record, avec l’ouverture de soixante centres. Les chiffres ne seront toutefois plus communiqués, la société étant cotée en bourse depuis mai afin de faciliter la conquête de nouveaux marchés outre-Atlantique. Et Olivier Roques de préciser : « Le succès repose sur le bouche à oreille. Notre force tient dans notre maillage territorial et nos résultats. Nous prenons l’engagement de faire perdre entre six cents grammes et un kilo par semaine. Si une cliente n’a pas maigri après un mois, elle ne reviendra pas. Nous ne pouvons pas mentir. Il est également fondamental de préserver le modèle d’une prise en charge individualisée : la diététicienne est face au client. L’écoute, la prise en considération de l’environnement professionnel et personnel représentent un atout considérable. » Pour le groupe Dukan, en revanche, la « belle aventure » s’est terminée le 4 mars 2015, date de sa liquidation judiciaire. C’est en 2011 que s’amorce le déclin, à la suite de la publication du rapport de l’Anses précédemment cité, et exploité, selon Philippe Gellman, « par les opérateurs du secteur et les médecins ». Cette même année, les mauvaises nouvelles s’accumulent : Pierre Dukan perd son procès en diffamation contre le Dr Jean-Michel Cohen et la succession de révélations sur le scandale sanitaire lié au Mediator rend les Français plus méfiants vis-à-vis des méthodes « radicales » pour maigrir. Paradoxalement, en 2012, le groupe enregistre un chiffre d’affaires record : 38 millions d’euros. « Ces bons chiffres sont dus à l’internationalisation du régime, au développement du coaching en ligne dans six ou sept pays, à la vente de produits frais en grande surface et à la vente de produits en ligne, explique Philippe Gellmann. À elle seule, cette dernière représentait dix millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais le marché français était déjà déclinant. » Toujours d’après l’ancien directeur général du groupe, la mise en liquidation judiciaire serait moins liée aux critiques portées sur la méthode qu’à la manière de gérer un succès très rapide. « Le régime était devenu tellement populaire qu’il était galvaudé. Des raccourcis ou de mauvaises interprétations de méthodologie expliquent bon nombre d’effets yoyo. Cela étant précisé, Pierre Dukan est un inventeur génial mais ce n’est pas un entrepreneur. Il a commis des erreurs stratégiques, de management, et surtout, de communiles tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 57 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) La minceur à plein régimes doss ier 58 cation. C’était un véritable électron libre en la matière ! Et puis les médias adorent brûler ce qu’ils ont encensé. » La révolution digitale Ces dernières années, un nouvel élément est venu dynamiser le marché de la minceur : la révolution digitale. Dans son étude, le cabinet Xerfi-Precepta relève d’ailleurs que les services de coaching, qui « pèsent » aujourd’hui autour de 450 millions d’euros, sont en plein essor. « En particulier sur Internet [et] sur un marché où les barrières à l’entrée sont inexistantes, les créations de sites et d’entreprises de services spécialisés […] dynamisent l’ensemble de l’univers de la minceur. » La tendance est donc à une stratégie interconnectée entre l’approche alimentaire et les services de coaching ou de quantified self 3. Le numérique serait-il un nouvel Eldorado pour les entrepreneurs et un piège pour de futures victimes ? « Il n’est pas facile pour le grand public de faire le tri, explique le Dr Jean-Michel Lecerf. Quelques règles simples permettent néanmoins d’identifier ceux qui ne sont là que pour faire du business. En premier lieu, plus les promesses sont mirobolantes, plus la méthode doit être regardée avec suspicion. Deuxièmement, il faut se méfier des sites qui mettent surtout en avant la vente de produits. Troisièmement, plus le régime est coûteux et long, plus il est probable que la volonté de prendre beaucoup d’argent prime sur toute autre considération. Enfin, plus les conseils sont restrictifs, plus il faut se montrer vigilant. Quant aux applications téléchargeables sur les smartphones, j’attire l’attention sur le fait que tout calculer et tout mesurer peut finir par provoquer des troubles du comportement alimentaire. » Les pouvoirs publics devraient-il, au nom de la santé publique, mettre bon ordre dans cet espace aujourd’hui incontrôlé ? « Ils devraient veiller à ce que les sites soient proposés par des diététiciens ou associent ces professionnels. Mais je n’y crois pas trop, poursuit le Dr Jean-Michel Lecerf. Nous n’avons pas réussi à obtenir une alerte sanitaire pour le régime Dukan, qui est dangereux et a induit beaucoup de troubles du comportement alimentaire. Le Conseil de l’ordre a simplement sanctionné l’ancien médecin pour des propos non déontologiques… Les régimes alimentaires peuvent aussi être soutenus par des sectes. Il serait intéressant que la Miviludes enquête davantage sur le sujet. » De son côté, le Dr Gérard Apfeldorfer a « décidé de ne pas laisser Internet aux charlatans. Ce qui compte, c’est la méthode, pas la technicité ». Il a donc créé le site linecoaching.com qui propose des programmes assistés par des psychologues cliniciennes. « C’est une petite structure. Nous n’avons pas les moyens de faire de la publicité et de rivaliser avec les grands groupes. Mais nous avons fait avec les moyens du bord et en respectant notre conviction, les tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) 3. Le quantified self, ou « soi quantifié », renvoie à un ensemble de pratiques variées qui ont toutes pour point commun de mesurer et de comparer avec d’autres personnes des variables relatives à son mode de vie : nutrition, activités physiques, poids, sommeil… (définition de la Cnil). La santé dans l’assiette dos s ier Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) à savoir que le traitement de l’obésité nécessite une approche psychologique autant que diététique. » Présente sur le marché de la minceur depuis trente-cinq ans, la marque Weight Watchers, qui s’est rendue célèbre en mettant en place des groupes de soutien et d’entraide, a elle aussi pris le virage numérique. Le programme, également accessible via l’application Weight Watchers on line, s’appuie sur un accès 24 heures sur 24, des recettes et idées de menus, une communauté en ligne et des nouveautés comme des menus clefs en main pour bien démarrer ou des conseils en vidéo. Le tout pour un tarif mensuel de 18 euros. De nombreuses promotions sont régulièrement proposées, comme des ventes flash Internet à - 50 % ou les frais d’abonnement offerts. La société américaine semble toutefois souffrir de la concurrence des applications digitales gratuites. L’action, à 86 dollars en mai 2011, en vaut aujourd’hui à peine un peu plus de 4… Sur la seule année 2015, les analystes financiers ont fait état d’une chute du titre de 31 % à Wall Street à la fin du mois de février, au lendemain de la publication des résultats du dernier trimestre 2014. La société américaine n’a toutefois pas répondu favorablement à notre demande d’interview en raison d’une « réorganisation interne ». D’autres sociétés ont fait leur entrée sur ce marché plus récemment. La nutritionniste Maïa Baudelaire, qui avait un « petit historique dans le marketing santé après avoir travaillé pour des multinationales anglo-néerlandaise et américaine », a lancé son programme sur Internet il y a deux ans et demi, avec la volonté « de proposer une approche professionnelle et éthique. L’étude de la concurrence m’a convaincue. Il n’existait pas d’accompagnement personnel. Le Dr Jean-Michel Cohen recourt par exemple à un algorithme très puissant pour répondre à ses clients. Ces derniers se retrouvent donc seuls face à une machine, avec une motivation plus ou moins fluctuante. Or des études des National Institutes of Health (NIH) l’ont démontré : la partie comportementale est très importante ». L’idée de Maïa Baudelaire consiste donc à adapter le régime en fonction du mode de vie et des préférences alimentaires et à garantir la qualité de ce suivi grâce à une équipe de nutritionnistes tous diplômés d’État. Les formules d’abonnement vont de 6,50 à 20 euros par semaine, avec un suivi de douze semaines en moyenne. La majorité des cinquante coaches qui travaillent pour le site ont leur propre cabinet et sont « satisfaits du complément de revenus procuré par cette activité ». Parmi les atouts mis en avant : la possibilité de recourir aux chèques emploi service et le remboursement du coaching par les mutuelles. « C’est le seul service professionnel sur le marché qui peut se prévaloir de ce rembourles tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 59 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) La minceur à plein régimes doss ier Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) sement. Mais si 90 % des mutuelles remboursent nos prestations, 70 % de nos clients l’ignorent. Il est également possible de consulter son médecin généraliste, afin d’obtenir la prescription de consultations nutritionnelles et donc, un remboursement par l’assurance maladie. » La chef d’entreprise ne souhaite pas communiquer sur le nombre de ses clients, indiquant simplement qu’il « a été multiplié par deux en un an ». Elle reconnaît que le travail de référencement fut « énorme ». Des partenariats ont également été noués avec le site aufeminin.com, par exemple. Et c’est vers une stratégie digitale plus étoffée que s’oriente aujourd’hui la fondatrice du service, avec le lancement d’une application mobile en septembre ou la mise en compatibilité avec le programme santé d’Apple. L’édition toujours dans la course Pour l’heure, le secteur de l’édition ne semble pas trop souffrir de la révolution numérique. Selon les chiffres datant de début 2015, 84 livres appartenant à la catégorie « bien-être, régime » présentent un chiffre d’affaires supérieur à 100 000 euros. Le vainqueur est Henri Joyeux avec un chiffre de ventes de près de 3 millions d’euros pour l’ouvrage Changez d’alimentation. Il est suivi par Alain Delabos, auteur de Mincir sur mesure grâce à la chrononutrition, avec un peu plus d’un million de chiffre d’affaires. Ancienne obèse, Valérie Orsoni a publié en mai 2012 La Méthode Orsoni et créé le programme de coaching en ligne LeBootCamp. Sur le site, le coaching minceur est proposé à 29 euros par mois avec un tarif dégressif dans la durée : 15 euros mensuels pour un abonnement égal ou supérieur à six mois. La société française compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs mais, là aussi, le chiffre d’affaires reste secret. « La publication d’un livre reste l’un des vecteurs principaux pour appuyer une stratégie de développement », reconnaît Philippe Gellman qui, après l’aventure Dukan, a rejoint la société créée par Valérie Orsoni début 2013. « Elle est jeune, elle a mis au point une démarche holistique, basée sur l’exercice physique et le rééquilibrage alimentaire et a développé une stratégie digitale efficace proposant coaching en ligne, recettes, et vente de produits naturels avec le sarrasin comme aliment phare. » contact [email protected] Juriste de formation, Hélène Delmotte est depuis dix-huit ans journaliste spécialisée dans les champs sanitaire, médico-social et social. Elle anime également de nombreux colloques et conférences pour des acteurs institutionnels et associatifs (ARS, conseils départementaux, Unccas, FHF, Apact). 60 les tribunes de la santé n° 49 — hiver 2015 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université des Antilles - - 194.199.98.66 - 26/02/2016 14h23. © Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) La santé dans l’assiette