Cuba - Rapport économique 2015 - Switzerland Global Enterprise
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Cuba - Rapport économique 2015 - Switzerland Global Enterprise
Département fédéral des affaires étrangères DFAE Ambassade de Suisse à la Havane Mise à jour : 30 juin 2016 Cuba - Rapport économique 2015 Résumé Cuba est à la mode et cela se ressent sur la santé de son économie. Elle a bénéficié en 2015 d’une entrée exceptionnelle de devises, grâce notamment à l’explosion du tourisme et à l’amélioration de son image internationale, conséquence directe du réchauffement de ses relations avec les Etats-Unis. L’engouement - politique et - commercial pour Cuba s’est notamment manifesté par le nombre impressionnant de visites de délégations étrangères : 184 en 2015, dont 30 au niveau de chefs d’Etat ou de gouvernement. La Foire internationale de la Havane a également accueilli un nombre de participants record en novembre 2015. La Suisse était représentée pour la première fois par une haut-fonctionnaire du seco (Ambassadeur Leu). Mais au-delà des signaux encourageants, l’économie locale continue de souffrir de nombreuses contraintes d’ordre structurel (chap. 1) qui limitent le potentiel de développement et découragent de nombreux investisseurs étrangers, en particulier les PMEs. Après une période de croissance plutôt modeste (moyenne de 2.4% du PIB entre 2009 et 2014 ; 1% en 2014), l’économie cubaine a enregistré une croissance de 4% en 2015. Elle fait ainsi figure d’exception dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes dont le PIB a reculé de 0,4% en moyenne l’an dernier. Cuba se positionne ainsi en 6è position des 33 pays de la région. Parmi les facteurs principaux de de ce résultat sont à mentionner : 1) Le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba initié le 17 décembre 2014 a déclenché une série de mesures d’assouplissement de l’embargo du côté américain et a braqué l’attention du monde 1 sur Cuba . Une conséquence directe a été un afflux majeur de touristes (3.5 millions en 2015, soit une augmentation de 17.3% par rapport à l’année précédente, dont 161'000 visiteurs américains ; +74%) générant des revenus à hauteur de 3 milliards de dollars en 2015, soit 14.2% de plus que l’an dernier. Le tourisme est ainsi le deuxième secteur de l’économie après les transferts de fonds de la part de la diaspora (3,4 milliards de dollars). 2) La volonté de régler une fois pour toute le lourd contentieux financier du pays en renégociant la majorité des dettes bilatérales (dans le cadre du Club de Paris notamment), avec comme conséquence une amélioration du rating financier du pays : le 15 décembre 2015 l’agence de notation Moody’s a évalué Cuba au rang Caa2, la faisant ainsi passer de la catégorie stable à positive. L’amélioration de la situation financière a permis au gouvernement cubain de contracter de nouveaux crédits et d’alimenter ainsi en liquidité les entreprises étatiques et couvrir les besoins fondamentaux en importation. Au cours de 2015 Cuba s’est efforcé de diversifier ses partenaires commerciaux (Chap. 3), ouvrant les portes aux investisseurs chinois et européens notamment. Leçon apprise de son ancienne dépendance à l’Union soviétique et du chaos économique ayant suivi la chute du Mur de Berlin, Cuba est aujourd’hui bien mieux préparée pour faire face à un éventuel séisme politique et économique de son principal partenaire commercial, le Venezuela. Le sursaut économique de 2015 pourrait être de courte durée : le capital de sympathie actuel et l’attractivité démesurée de l’île pourraient retomber comme un soufflé si le pays n’arrive à offrir des conditions d’investissement et de marché favorables aux investisseurs étrangers. Les perspectives 2016 sont déjà moins roses avec une croissance prévue à seulement 2% qui sera fortement dépendante du contexte régional (situation du Venezuela en particulier), du maintien de l’attractivité touristique et des réformes économiques internes tant attendues. Ceci qui laisse présager des tensions certaines concernant la disponibilité de devises. 1 Voir chapitre 2.1. 1 1. Problèmes et enjeux économiques Le processus de réformes et de mise à jour du système économique cubain se base sur les Lignes 2 directrices („Lineamientos“) de la politique sociale et économique , approuvées en 2011 et révisées lors 3 du VIIè Congrès du Parti Communiste Cubain (16-22 avril 2016). Les principaux documents approuvés lors du VIIè Congrès posent les orientations futures du pays : une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable. Le système économique socialiste, avec comme constantes principales la planification et la propriété publique, reste en vigueur. Le Congrès a pourtant introduit quelques réformes importantes : un certain rôle accordé au marché, une plus large reconnaissance de la propriété privée et mixte, et l’urgence de définir un cadre légal pour les petites et moyennes entreprises. Cependant, les conditions fondamentales de l’économie cubaine n’ont pas changé : le secteur public, qui représente 90 % du PIB, peine à se réformer. L’économie cubaine présente toujours les caractéristiques suivantes : - Mainmise de l’Etat sur les secteurs stratégiques, les marchés de production et de distribution (inclus transport) ainsi que du travail ; - Planification de toute activité économique sur 18 mois ; - Absence d'un système cohérent de formation des prix ; - Centralisation et rigidité excessive dans la prise de décisions commerciales ; - Importations et exportations contrôlées par les entreprises d’Etat (à l’exception de quelques entreprises à 100% de capitaux étrangers) ; - Disponibilité très limitées de devises étrangères ; centralisation des priorités de financement et de paiement (seuls quelques secteurs prioritaires comme l’alimentation, la santé et les infrastructures touristiques n’ont en général pas de longs délais de paiements). - Maintien du système de deux monnaies avec double taux de change qui créent d’énormes distorsions. En conséquence, toute entreprise étrangère désireuse de s’engager dans une relation commerciale à Cuba doit prendre en compte les éléments suivants : - Tout achat et vente de biens et services passe par une agence gouvernementale ; paiements différés à 90 voire à 300 jours selon les secteurs ; 4 - Les propositions d’investissement prioritaires du gouvernement cubain concernent uniquement des projets « clé-en-main», de grande envergure financière et laissant peu de place aux PME ; - Les collaborations commerciales se font majoritairement dans le cadre d’entreprises mixtes, à capital majoritaire cubain ; - Dans les entreprises mixtes, la partie étrangère n’a aucune influence sur les priorités d’investissement, la détermination des prix, la logistique et la gestion des intrants, la politique salariale. Ces décisions sont essentiellement déterminées par le Ministère de tutelle, selon la planification de l’économie à 18 mois. En relation avec le secteur non-étatique, des volontés d’ouverture ont été réitérée en 2015 : le secteur privé est reconnu comme complémentaire et nécessaire au développement économique. Les crédits octroyés aux particuliers et aux indépendants (cuentapropistas) sont par exemple passés de 1,2 à 5 million de dollars entre 2014 et 2015. Cependant, le nombre de travailleurs s’étant mis à son compte a légèrement reculé pour se maintenir sous le demi-million (496'400) fin 2015. Seules 22 nouvelles coopératives non agricoles pour tout le pays ont été autorisées l’an dernier (total 367), alors que les deux années précédentes respectivement 198 puis 147 étaient entrées en activité. Le gouvernement est inquiet de la performance de la main d’œuvre et a ainsi modifié le système salarial des employés d’Etat (71% des personnes actives) en juin 2015 en augmentant le salaire mensuel moyen de 19 %, à 696 pesos (29 dollars). La productivité du travail se serait ainsi améliorée de 6.7% selon le Ministère des Finances et des Prix. L’entrée exceptionnelle d’argent frais en 2015 grâce en particulier au tourisme, ainsi qu’à la levée de nouveaux crédits, a permis une augmentation des investissements publics (6,9 milliards de dollars en 2015 contre 4,7 en 2014). Ils sont absorbés prioritairement par les services sociaux (santé, éducation). . 2 Lineamentos de la Politica Economia y Social del Partido y de la Revolucion, approuvée lors du VI Congrès de Parti Communiste de Cuba le 18 avril 2011. 3 La Conceptualización del Modelo Económico Social Cubano de Desarrollo Socialista; “Programa de Desarrollo Económico y Social hasta el 2030. Propuesta de Visión de la Nación, Ejes Estratégicos, Objetivos y Sectores Estratégicos. 4 Catalogue de projets d’investissement présenté lors de la FIHAV 2015. 2 Le pays a souffert d’une baisse des prix mondiaux freinant massivement ses revenus liés à l’exportation de produits clés: nickel (chute de 48.3% du prix par tonne), sucre (-10%) et dérivés de pétrole (baisse de 56% de la valeur 2014) sapant les chiffres de son commerce international. Le Economist Intelligence Unit estime que la valeur globale des exportations de biens et services de Cuba a chuté de 15.1% en 2015 (-24% selon les estimations officielles cubaines). Ce recul a creusé le déficit commercial de 1,5 millions de dollars, le portant ainsi à 9,2 millions. Ce déficit commercial est en général compensé par l'exportation des services médicaux et d'autres professionnels. Le président Castro déclarait en décembre 2015 que la chute du prix du pétrole a porté préjudice à "la coopération mutuellement avantageuses avec plusieurs pays, en particulier avec la République bolivarienne du Venezuela", mais elle a surtout réduit les liquidités disponibles, ce qui ne facilitera pas le paiement des engagements cette année. Pour 2016 le gouvernement a alloué 58 % des investissements prévus pour des projets de développement : environ 1,3 milliards sont destinés au tourisme, au développement des infrastructures dans la zone économique spéciale de Mariel, à la lutte contre la sécheresse (importante en 2015), à la production de matériaux de construction, les sources d'énergie renouvelable, et environ 600 millions pour le secteur agricole. 2. Accords internationaux et régionaux économique 2.1. Principales négociations en cours sur le plan international ou régional Club de Paris : Accord sur la dette Le gouvernement cubain et les 16 pays créanciers du Club de Paris ont conclu un accord le 12 décembre 2015 sur le règlement de la dette à moyen et long terme. L’accord efface intégralement les intérêts de retard (8.5 milliards de dollars) et les arriérés (2.6 milliards) seront remboursés sur une période de 18 ans. Les premiers remboursements sont dus pour fin 2016. Cet accord global a été complété par des accords bilatéraux avec chaque créancier dans le premier semestre 2016. La Suisse et Cuba ont signé un tel accord le 18 mai 2016. En ce qui concerne l’Espagne et la France, une partie de la dette restante a été convertie en un fonds de développement afin de financer des projets d’investissement bilatéraux avec participation d’entreprises nationales cubaines et spagnoles, respectivement françaises. Cet accord a une véritable portée historique non seulement pour la normalisation des relations financières entre Cuba et les pays du Club de Paris, mais également et surtout car il relève le capital de confiance de Cuba sur le marché international du crédit. Le gouvernement peut dès lors envisager de nouveaux prêts. Rapprochement avec les Etats-Unis Le processus de normalisation des relations diplomatiques, initié le 17 décembre 2014, s’est formalisé par la réouverture de l’ambassade de Cuba à Washington (20 juillet) puis de celle des Etats-Unis à Cuba (14 août). Tout au long de 2015, l’administration Obama a usé de toute la marge de manœuvre possible (executive power) pour assouplir l’embargo économique. Les départements du Trésor et du Commerce américains ont publié plusieurs mesures dans ce sens : 5 Le principal train de mesures (16 janvier 2015, élargi le 21 septembre) concerne les possibilités de voyage à Cuba. Si les voyages exclusivement touristiques restent interdits pour les citoyens étasuniens, une procédure d’autorisation simplifiée s’applique pour des déplacements spécifiques (visites familiales, officielles, journalistiques, scientifiques, éducationnelles, religieuses, culturelles, humanitaires, professionnelles, sportives, etc.). Les personnes voyageant à Cuba sont autorisées à transporter jusqu’à 10 000 dollars, et peuvent rapporter jusqu’à 400 dollars de marchandise, dont 100 dollars de tabac et d’alcool. L’utilisation des cartes de débit est également autorisée: une banque américaine (Stonegate) a reçu autorisation pour l’ouverture d’une représentation sur l’île. L’augmentation des limites de transferts de fonds depuis les Etats-Unis (janvier 2015) puis leur levée (septembre 2015) ont apporté de l’argent frais à Cuba : estimation de $770 millions (2014) à $2.6 milliards (2015. Les Etats-Unis autorisent ensuite plusieurs secteurs d’activité à commercer avec Cuba (télécommunication, services postaux, agroalimentaire, médical, matériaux de constructions et équipement agricole uniquement pour le secteur privé). Les ressortissants américains travaillant dans ces secteurs peuvent dès lors ouvrir un bureau de représentation à Cuba dans les mêmes conditions que tout autre investisseur. A noter que ces mesures 5 https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2014/12/17/fact-sheet-charting-new-course-cuba http://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl9740.aspx https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl0169.aspx 3 ont pour objectif de favoriser le développement du secteur privé cubain ; les entreprises nationales restent exclues. Étant donné que l’immense majorité de la production de biens et de services et l’ensemble des importations sont le fait d’entreprises d’Etat, l’impact de ces mesures reste pour l’instant très limité. Les restrictions sur les exportations cubaines vers les Etats-Unis ont aussi été révisées en février 2015. Les chaussures, chapeaux, parapluies ou savons peuvent par exemple être exportés vers les Etats-Unis. Au-delà de la dimension symbolique, ces mesures ne devraient pas avoir un impact majeur sur l’économie cubaine car les secteurs ouverts aux entrepreneurs cubains restent limités (principalement les services). Par ailleurs, le secteur privé cubain n’est pas compétitif sur le marché étatsunien. Enfin, Cuba était officiellement retiré de la liste des pays soutenant le terrorisme (29.05.2015). De son côté, le gouvernement cubain s’est engagé à accorder le moment venu aux entreprises nordaméricaines les mêmes conditions que pour tout investisseur étranger. Un régime d’exception n’est pas à attendre. Quelques jours avant la visite historique du Président Obama à Cuba (16 mars 2016), les départements 6 du Trésor et du Commerce américains ont publié un second train de mesures qui devraient avoir un impact certain pour les entreprises suisses faisant du commerce avec Cuba : 1) Autorisation des transactions financières via les banques américaines pour tout commerce avec Cuba. Cette restriction historique levée pour les banques américaines, l’autorisation devrait par ricochet concerner les autres banques (suisses notamment). A noter que ce type de transaction ne pourra impliquer une personne sujette à la juridiction américaine. Si les banques suisses suivaient cette nouvelle règle, les restrictions seraient maintenues pour des clients résidant aux Etats-Unis mais plus pour ceux établis à Cuba (notamment les PME ou commerçants suisses). 2) Utilisation du dollar américain (USD) pour toute transaction financière avec l’île. Cette décision diminuera fortement le risque de change (USD-EUR-CUC) assumé jusqu’ici par les partenaires commerciaux étrangers. 3) Libre accostage aux Etats-Unis et à Cuba pour tout navire de commerce. Cette mesures freinait énormément le commerce maritime car tout transporteur devait de facto choisir entre le marché cubain ou nord-américain. L’application de ces nouvelles mesures par les banques commerciales étrangères (et suisses) et les conséquences concrètes pour les entreprises suisses se font attendre, du fait que pour le moment seule une banque américaine s’est décidée à avoir des transactions financières avec Cuba. De plus il est certain que les Compliance Office prendront le temps nécessaire pour passer au crible le contenu des amendements. Compte tenu du faible commerce entre la Suisse et Cuba, l’adaptation des règles internes aux banques ne sera peut-être pas une priorité à court terme. Accord-cadre de coopération avec l’UE De 2014 à 2016, l’Union européenne et Cuba ont mené plusieurs rondes de négociations qui ont abouti à la signature un accord de coopération et dialogue politique le 11 mars 2016.Il doit encore être ratifié par Cuba et les gouvernements membres.. Le document instaure un dialogue politique et fixe les critères des relations commerciales et d'aide entre les signataires. Un de ses objectifs principaux pour Cuba est de normaliser les relations avec l’UE en abolissant la position commune de 1996. 2.2. Politique, priorités du pays Cuba est membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de plusieurs organisations régionales, à caractère plus politique qu’économique. Par ordre d’importance: - - Comunidad de estados Latinoamericanos y Caribenos (CELAC): 33 membres, nouvellement créé (2011) et Sommet présidé par Cuba en 2013. La CELAC joue un rôle important notamment dans le cadre du dialogue avec l’UE (2015). Alianza Bolivaria (ALBA): 10 membres. Comision economica para America Latina y el Caribe (UN-CEPAL). Asociacion Latinoanericana de Integracion (ALADI) : 13 pays membres; objectif de créé un marché commun, peu active. Asociacion de Estados del Caribe (ACS): 32 membres avec comme objectif principal la « consultation, coopération et action concertée ». 6 https://www.commerce.gov/news/press-releases/2016/03/commerce-and-treasury-announce-significantamendments-cuba-sanctions 4 - Sistema economico latinoamericano y del caribe (SELA) : 27 membres; promotion de la prise de positions communes sur les questions économiques dans les organismes internationaux ; peu active. Cuba a également entreprit un rapprochement avec CARICOM (Caribbean Community) depuis l’accréditation d’un représentant auprès du secrétariat en mars 2014. Des contacts existent avec le MERCOSUR, même si rien de nouveau n’est à signaler pour 2015. La Banque latino-américaine de développement (CAF) a annoncé en juin 2015 vouloir être la première banque multilatérale accueillant Cuba comme membre, sans concrétisation à ce stade. La CAF a l’avantage de sa concentration sur le continent sud-américain, un héritage politique peu émotionnel, une participation limitée (les Etats-Unis, la Russie, la Chine et les pays européens sauf Espagne et Portugal ne sont pas membres). Le gouvernement cubain ne manifeste pour le moment pas d’intérêt à joindre la Banque mondiale, le FMI ou la Banque interaméricaine, dominées par les Etats-Unis. 2.3. Perspectives pour la Suisse (Potentiel de discrimination) Un accord bilatéral de promotion et protection des investissements est en vigueur depuis le 7 novembre 1997. L’accord commercial de 1954, dont le contenu est extrêmement général, devra être renouvelé en octobre 2016.Les entreprises suisses ont accès au marché sans discrimination cependant les conditions d’entrée restent difficiles. 3. Commerce extérieur 3.1. Evolution et perspectives générales L’économie cubaine est dépendante du commerce extérieur qui est entièrement contrôlé par des entreprises étatiques. L’importation nécessaire de matières premières, pétrole, biens d'équipement et de denrées alimentaires conditionne le développement de l'économie. Toute amélioration de la situation financière implique une augmentation immédiate des importations. Au cours des dernières années, cette dépendance du secteur extérieur a été un grand frein à la croissance et a créé un grave déficit commercial pour la balance des biens, déficit compensé par la balance des services. Le Venezuela reste le premier partenaire commercial de l’île. Cuba bénéficie depuis 2005 du programme PetroCaribe qui lui permet d’acheter 185’000 barils de pétrole brut par jour au prix du marché. Seulement une petite partie est payable dans les 90 jours, le reste pouvant être remboursé sur 25 ans, à un taux d’intérêt fixe de 1%, ou par des exportations vers le Venezuela. En contre-partie environ 30.000 médecins et infirmières, outre d'autres 10.000 professionnels travaillent actuellement au Venezuela. L'effondrement des prix du pétrole brut en 2015 et les changements politiques (victoire de l’opposition au gouvernement Maduro lors des élections législatives de décembre 2015) pourraient mettre à mal les relations commerciales privilégiées qu’entretiennent Cuba et le Venezuela. La Chine est le second partenaire commercial de l’île ($1500 millions d’échanges commerciaux en sept. 2015). La banque étatique chinoise d’exportation et d’importation Exim Bank a signé des accords de crédit importants en 2015 - dont les conditions restent confidentielles - pour l’achat d’équipement pour l’industrie agroalimentaire. Les gouvernements cubain et chinois négocient également un projet d’industrie pétrochimique de 6,5 Mds US$. 7 En tenant compte des exportations comme des importations, les principaux partenaires commerciaux de Cuba en 2014 ont été Venezuela, Chine, l'Espagne, le Canada et le Brésil mais ces données diffèrent de celles fournies par les pays respectifs. Les principaux fournisseurs de Cuba en 2014 ont été : Venezuela (40 %) en légère diminution par rapport à l'année précédente, et la Chine (10 %), suivis par l'Espagne (8 %), le Brésil (5 %), le Mexique (3 %) et le Canada (3 %). Les principaux pays bénéficiaires de produits cubains en 2014 ont été : le Venezuela (43 %), le Canada (11 %), Pays-Bas (10 % - centre mondial de redistribution de nickel), la Chine (6 %), la Belgique (4 %) et l'Espagne (3 %). Selon les données fournies jusqu’en octobre 2015 on note une augmentation des importations depuis la Chine (78.5%), l’Espagne (39,6 %), les Pays-Bas (46,1 %), l’Allemagne (29,5 %) et l’Italie (35,5 %) par rapport à la même période de l'année précédente. L’exportation de biens cubains se limite à quelques produits traditionnels (nickel, tabac, rhum, poissons et crustacés, etc.), des produits chimiques et des médicaments et récemment, à des dérivés pétroliers produits avec les importations de pétrole vénézuélien. Les données disponibles pour les exportations ne montrent pas de résultats très significatifs. 7 Les données 2015 ne sont pas encore disponibles. Ces chiffres ont été fournis par un des principaux économistes officiel cubain. 5 Par exemple, les exportations vers l'Espagne croissent de 3.5 %, mais diminuent vers le Canada (-1.7%), en Chine (-7.9 %) et vers le Brésil (-21.5 %). Le chiffre cumulé des exportations de biens aux principaux partenaires commerciaux n'augmente par rapport à l'année précédente. 3.2. Commerce bilatéral Les échanges commerciaux avec la Suisse restent modestes mais ont légèrement augmenté en 2015 aussi bien du côté des importations (CHF 31.22 mio, +0.1%) que des exportations (CHF 21.41 mio, 8 +20.3%) . Les produits agricoles représentent la très grande majorité des importations (CHF 30.02 millions). Du côté des exportations, le secteur des machines (6.8 mio) est suivi par le pharma (4.6 mio). A noter que les ventes de divers biens par des entreprises suisses n’apparaissant pas dans les statistiques bilatérales car elles sont produites dans des usines situées hors de Suisse et passent par les succursales régionales notamment le Panama et le Mexique. La vente de produits finis – de luxe – intéresse certaines PME suisses mais l’implantation sur le marché local ainsi que les marges semblent faibles. Une expansion de ce marché dans les années à venir n’est pas exclue, notamment en relation avec le développement du tourisme. A noter que les Cubains disposant des moyens nécessaires sont friands de marques connues. En accord avec les règles de l'OMC, la Suisse accorde à Cuba des préférences tarifaires unilatérales via 9 son Système généralisé de préférences . Les exportateurs cubains bénéficient ainsi de réductions tarifaires ou de franchises de douane à l'importation en Suisse sur la plupart de leurs produits agricoles, agricoles transformés et industriels; ils peuvent exporter leurs marchandises vers la Suisse en franchise de contingents. 10 La SERV couvre les risques à l’exportation vers Cuba (catégorie de risque 7) pour les crédits à court terme et est disponible sur demande pour les crédits à moyen et long terme. 4. Investissements directs 4.1 Evolution et perspectives générales Il n’existe pas de données officielles relatives aux investissements étrangers l’an dernier à Cuba. Les principaux investisseurs étrangers (Vénézuéla, Espagne, Canada, Pays-Bas, Brésil, France), opèrent en grande majorité sous le régime d’entreprises mixtes, avec des entreprises d’Etat. Les deux initiatives récentes entreprises afin d’attirer des investissements étrangers - la Zone Spéciale 11 de Développement de Mariel (ZEDM ) et loi sur les investissements étrangers (Ley n°118) – n’ont pas déployés les résultats attendus en 2015. La ZEDM reste la priorité numéro 1 du gouvernement cubain. Mais malgré les efforts de promotion déployés (catalogue de projets, guichet unique) seuls six projets ont été signés et devraient être opérationnels fin 2016. Certains d’entre eux sont à 100% de capital étranger mais tous sont de relativement faible envergure et concernent des secteurs non stratégiques de l’économie: Production de boissons pour le secteur hôtelier (Profood Services, 100% capital espagnol) ; Transformation de produits carnés (Richmeat) et production de peintures industrielles (Devox Caribe – les deux à 100% mexicain) ; deux filiales du belge BTC dans la location de matériel de construction et la production de tableaux électriques ; une entreprise mixte cubaine-brésilienne-britannique dans le secteur du tabac (Brascuba). Deux projets d’investissement plus importants ont été approuvés début 2016 : la filiale de Odebrecht COI (Companhia de Obras e Infraestructura) a décroché l’exclusivité des services de constructions d’infrastructures à Mariel, et Unilever a signé un projet d’investissement de 35 millions de dollars dans le secteur hygiène conjointement avec une entreprise cubaine. 4.2 Investissement bilatéraux Les propositions d’investissement prioritaires du gouvernement cubain concernent uniquement des projets « clé-en-main » qui exigent la rénovation/construction intégrale de sites de production ou infrastructures par un investisseur. Les montants sont par ailleurs très importants. Orientées principalement sur la fourniture de services ou la vente d’équipement et machines de pointes, peu d’entreprises suisses seraient sans doutes en mesure et auraient l’intérêt de réponde aux demandes d’investissements dans de tels mégaprojets. Plusieurs investissements suisses de taille plus réduites sont à l’étude, en particulier pour la zone de Mariel. Différents commentateurs relèvent toutefois que la 8 Voir annexe 4: source Eidgenössische Zollverwaltung (EZV) (2015). 9 https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20061738/index.html 10 https://premium.serv-ch.com/premium-calculator/coverPractice/list 11 http://www.camaracuba.cu/index.php/es/negocios/zona-especial-de-desarrollo-mariel#regimen-legal-de-la-zedm 6 capacité des instances d’approbation pour l’examen de petits projets est limitée et que la priorité est accordée aux grands projets. Nestlé est actuellement la seule firme suisse qui produise localement. Elle opère sous la forme de deux entreprise mixtes avec des firmes étatiques et d’une entreprise de distribution. D’autres firmes, notamment pharmaceutiques et agences de voyage, vendent ou promeuvent des biens et services et disposent de bureaux de représentation. A noter qu’il est extrêmement difficile pour un étranger d’obtenir un permis de résidence permanent lui permettant de se mettre à son compte et d’acheter un bien immobilier, par exemple pour l’ouverture d’une maison d’hôtes ou d’un restaurant. 5. Promotion commerciale, économique et touristique, « Landeswerbung » 5.1 Instruments de la promotion économique extérieure La chambre de commerce bilatérale SwissCubanCham (www.swisscuban.org), avec laquelle l’ambassade coopère étroitement, est un acteur important pour la promotion des relations commerciales entre les deux pays. La SwissCubanCham compte actuellement 59 membres. Elle propose des services de conseils aux entreprises voulant développer des activités à Cuba et promeut le recours aux services de la SERV. Ceci semble déjà avoir renforcé l’intérêt des entreprises cubaines pour les biens d’équipement de notre pays. Diverses demandes d’information sont ainsi parvenues récemment à l’ambassade et à la SwissCubanCham. Fin 2013, le directeur de Swiss Global Enterprise (SGE) a visité Cuba à l’occasion de la signature de l’accord conclu entre SGE et la Chambre de commerce de Cuba scellant la création d’un Comité mixte d’entreprises (Comité Empresarial Cuba Suiza) dont la SwissCubanCham constitue la section suisse. Le Comité se réunit une fois par an et des réunions techniques ont lieu tous les trois mois. Cuba a été l’invité spécial de la dernière édition du Forum Suisse du commerce extérieur organisé en avril 2015 par SGE. Des entreprises suisses participent depuis 2014 à la Foire internationale de la Havane-FIHAV au travers d’un stand commun coordonné par SwissCubanCham. En novembre 2015 douze entreprises suisses étaient présentes. La Suisse a pu compter sur la présence de l’Ambassadeur Livia Leu (seco) qui a mené des entretiens bilatéraux et a accompagné quelques rencontres entre des entreprises suisses et les autorités cubaines. 5.2 Intérêt pour la Suisse comme lieu de villégiature, d’éducation, place financière Les Cubains voyageant en Suisse visitent principalement leur famille, qui finance leur séjour. La Suisse offre des bourses d’études chaque année (5 approuvées en 2015). Les banques suisses ayant des relations d’affaires avec les USA font preuve d’une grande retenue vis-à-vis de Cuba et la plupart ne traitent pas d’affaires en relation avec l’île, ce qui limite l’attrait de notre place financière pour les entités cubaines. Lien internet utiles Statistiques officielles du gouvernement cubain: Oficina Nacional de Estadísticas Paseo No. 60 e/ 3ra. y 5ta. Vedado - Apartado Postal 6016, La Habana, Cuba Phone: (+53 7) 830-0053 / 830-5021 / 830-0000 / 830-0005 Fax: (53 7) 833-3083 E-Mail: [email protected]; [email protected] Website: www.one.cu Ministry of Foreign Trade & Foreign Investment (MINCEX) Infanta No. 16 esq. a 23 Vedado - La Habana Phone: (+53 7) 838 0506, 838 0369 (Oficina Vice Ministro de Economía) Fax: (+53 7) 835 7428 E-mail: [email protected] (Vice-Ministro) / [email protected] (Secretaria) Website: www.mincex.cu 7 Banco Central de Cuba Phone: (53 7) 866 8003 / 862 7601 / 862 8581 / 860 481 Fax: (53 7) 866 6601 Website: www.bc.gov.cu Contacts pour les entreprises étrangères: Cámara de Comercio de la República de Cuba Sra Lourdes Morell (Desk Officer for Western Europe) Cámara de Comercio de la República de Cuba Calle 21 no. 661, esq a A, Vedado, La Habana, Cuba Phone: (53 7) 838-1321 / 22 / 23 Fax: (53 7) 833-3042 E-mail: [email protected]; [email protected]; [email protected] Website: www.camaracuba.com Centro de Promoción del Comercio Exterior y la Inversión Extranjera de Cuba (CEPEC) Sra. Rais Costa Blanco (Directora) / E-Mail: [email protected] Calle Infanta No. 16 Esq. 23, Vedado, La Habana, Cuba Teléfono: (+53 7) 838-0428 / 838-0425 / 838-0420, Fax: (+53 7) 833-2220 Website: www.cepec.cu E-mail: [email protected] / [email protected] Oficina de la Zona Especial de Desarrollo Mariel Calle Desamparados # 166 entre Habana y Compostela. Habana Vieja - La Habana Phone: ( +53 7) 8644240-47 Email: [email protected] Website: http://www.zedmariel.com/pages/esp/Informacion_General.php Service des douanes : Dirección de Técnicas Aduaneras y Dirección de Asuntos Legales Calle 39 y 6, Nuevo Vedado, La Habana, Cuba Phone: (53 7) 833-3379 (directo) / 855-5466 ext. 205 ó 225 / 881-0359 (directo) / 855-55466 Fax: (53 7) 881-4879 / 881-0356 E-Mail: [email protected]; [email protected]; [email protected] Website: www.aduana.cu Chambre de commerce Suisse-Cuba: Secrétariat en Suisse : Swiss Cuban Cham Kapellgasse 3 Postfach 5353 6000 Luzern 5 Tel. 041 / 410 9113 Fax: 041 / 410 9110 E-Mail: [email protected] Website: www.swisscuban.org Secrétariat à Cuba : Swiss Cuban Cham Edificio Raffaello, Apt. 209 5ta Ave., Esq. 80, No. 7806 Miramar, Playa, La Habana Tel. + 53 7 204 9020 Fax + 53 7 204 2029 E-Mail: [email protected] Website: www.swisscuban.org 8 Annexe 1 : Structure de l’économie 200912 2014 % % Secteur primaire 4.1 3.8 Secteur manufacturier 20.7 19.1 Services 75.2 77.1 Secteur primaire 18.5 18.6 Secteur manufacturier 16.4 15.2 Services 64.9 66.2 Répartition du BIP (%) (à prix courant) - dont services publics Répartition de l‘emploi - dont services publics N.B. Les données officielles (Oficina Nacional de Estadisticas - O.N.E.) sont disponibles pour 2015 seulement dans la seconde moitié de l’année suivante. 12 SERIES ESTADíSTICAS 1985-2014: http://www.one.cu/ 9 Annexe 2 : Principales données économiques Remarque : Toute analyse de l’économie cubaine souffre d’un manque de données comparables au niveau international. Les données nationales sont publiées tardivement (dernier trimestre) et donnent des indications en monnaie nationale (CUP), peu comparable internationalement. 2014 PIB (CUP mio, prix constants 1997 a / USD mio b) PIB/habitant (CUP, prix constants 1997 a / USD b) 2015 52‘183 / 2174 54‘450 / 2268 4949 / 206 4845 / 201 Taux de croissance (% du PIB) 1.3 % Taux d‘inflation (%)* N/A Taux du chômage (%)a 3.3 4.3% 4.6 2.7 Source: Oficina nacional de estadísticas, Cifra reales publicadas en el Panorama económico y social 2015 en el sitio Web de la ONEI http://www.one.cu/ b Estimation ambassade cours USD1/CUP24 *EIU-Country Report May 2016 a 2013 b 2014 b 2015 c 2016 c 2017 c PIB (USD mio) 77.150 80.656 87.368 94.871 102.243 PIB/habitant (USD) 11.627 11.912 12.533 13.251 Taux de croissance (% du PIB) 2.7 a 1.0 4.0 3.8 14.060 4.0 Taux du chômage (%) 3.3 a 3.1 2.4 2.5 2.7 Public-sector balance -3.0 -1.6 -5.0 -4.2 -2.8 Solde des transactions courantes (% du PIB) - 1.042 1.524 1.484 1.395 400 Dette extérieure totale (% du PIB) 32.4 32.2 33.3 30.7 30.0 Service de la dette (USD million) 4.338 4.476 5.661 5.299 3.433 10.103 11.103 12.103 13.503 14.503 Réserves (mois d’importations) Source: EIU-Country Report May 2016 a b Actual, Economist Intelligence Unit estimates, c Economist Intelligence Unit forecasts 10 Annexe 3 : Partenaires commerciaux (2014) Pays 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Venezuela Canada Pays-Bas Chine Belgique Espagne Brésil France Russie Allemagne Exportatio Pourc n entag e (Mio. USD) (%) 2‘069.5 42.6 524.9 10.8 468.1 9.6 301.7 6.2 213.0 4.4 140.5 2.9 63.5 1.3 Var.13 (±%) - 8.6 +13.5 +2.5 -12.2 +79.9 -17.8 -21.2 61.3 55.7 55.3 1.3 1.1 1.1 +42.2 +179.9 -31.9 Suisse 29.1 0.59 -6.3 Rest 904 18.7 Total 4‘857.5 100.0 -8.05 Pays 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Venezuela Chine Espagne Brésil Mexico Canada Italie Etats-Unis Argentine Allemagne Importation Pouce (Mio. USD) ntage (%) Var. (±%) 5188.8 1‘334.2 1‘025.1 587.3 442.8 408.3 391.6 389.3 335.8 322.9 39.8 10.2 7.9 4.5 3.4 3.1 3.00 3.00 2.6 2.5 +8 -13 -16.4 -4.4 -12.7 -9.3 -14.9 -3.1 -9.3 -6.1 17.8 0.13 -30.06 Rest 2610.7 20 Total 13‘036.8 100.0 Schweiz -11.3 Source: Oficina Nacional de Estadisticas (O.N.E.) – annuaire statistique 2014 (édition 2015). Les données couvrent l’année 2014. Données 2015 seront disponibles la seconde moitié 2016. 13 Variation avec l’année précédente 11 Annexe 4 : Commerce bilatéral janvier – décembre 2015 14 Import in Mio. CHF 2014 2015 +/- % Total 31.19 31.22 0.1 Landwirtschaftliche Produkte 28.7 30.02 4.6 Mineralische Stoffe 0* Energieträger * Chemische Grundprodukte * Pharmazeutische Erzeugnisse 0.03 0.05 86.8 Düngemittel, Farbstoffe, Pigmente * Schönheitsmittel, Waschmittel 0.01 0.01 32.7 Stärke, versch. chemische Erzeugnisse * Kunststoffe, Kautschuk 0 0 -96.3 Felle, Leder, Lederwaren * Holz, Kork, Flechtwaren 0.06 0.09 50.9 Papier und Papierwaren 0.01 0.01 -39.1 Textilien und Bekleidung 0 0.06 ** Schuhe, Schirme usw. * Waren aus Steinen, Keramik, Glas 0* Edelsteine, Edelmetalle, Bijouterie 1.83 -100 Unedle Metalle und Waren daraus 0 0 -62.7 Maschinen ( nicht elektrisch) 0.22 0.61 185.2 Maschinen (elektrisch) 0 0.16 ** Fahrzeuge, Flugzeuge usw. 0.02 0.01 -70 Opt. / medizin. Instrumente 0 0.02 ** Uhrmacherwaren * Musikinstrumente * Waffen und Munitionen * Möbel, Bettzeug usw. 0.02 -100 Spielzeuge, Sportgeräte usw. * Kunstgegenstände, Antiquitäten 0.29 0.19 -35.2 Anteil 100 96.2 0 * * 0.2 * 0 * 0 * 0.3 0 0.2 * 0 * 0 2 0.5 0 0.1 * * * * * 0.6 Export in Mio. CHF 2014 2015 +/- % 17.79 21.41 20.3 0.6 1.22 105.2 * 0.01 * 0.14 0.4 191.5 9.1 4.62 -49.2 0.01 0.05 297.3 0.86 0.64 -26.2 0.06 0.18 172.4 0.11 0.14 22.4 0 0 103.1 0 0 169.7 0 0.78 ** 0.01 0 -70.1 0 0 226.8 0.15 0.2 33.6 0* 0.7 0.93 33.3 1.86 6.81 266.4 0.69 0.62 -10 0 0.08 ** 1.8 2.8 55.8 1.43 1.89 32.5 0.2 -100 0 -100 0.06 0.03 -50 0 0 -6.8 0 0 3.1 Anteil 100 5.7 * 0 1.9 21.6 0.2 3 0.8 0.6 0 0 3.7 0 0 0.9 0 4.4 31.8 2.9 0.4 13.1 8.8 * * 0.1 0 0 Saldo in Mio. CHF 2014 2015 -13.4 -9.81 -28.1 -28.8 0 0.01 0.14 0.4 9.07 4.58 0.01 0.05 0.85 0.63 0.06 0.18 0.11 0.13 0 0 -0.06 -0.08 0 0.78 0.01 -0.06 0 0 0.15 0.2 -1.83 0 0.7 0.93 1.64 6.19 0.68 0.46 -0.02 0.07 1.8 2.79 1.43 1.89 0.2 0 0.04 0.03 0 0 -0.29 -0.19 Annexe 5 : Principaux investissements: cette information n’est pas disponible 14 Source: Administration fédérale des douanes, Etat : 11.02.2016 12